Category: Syndical

  • De Lijn: Crise généralisée,dernier arrêt avant le blocage total

    À force d’économiser sur tout et n’importe quoi, tout va de travers chez De Lijn, la société flamande de transports en commun. Pas assez de bus, pas assez de techniciens, infrastructure obsolète… Quant au projet de réforme « Basic Accessibility », il cache – bien mal – une véritable diminution du service. La crise est totale. Nous en avons discuté avec un chauffeur de bus.

    « Après 10 à 15 ans d’économies, l’impact est très visible. De vieux bus circulent et, parfois, il n’y a tout simplement pas de bus disponible ! Il faudrait acheter 180 bus par an pour remplacer tous les bus qui atteignent les 15 ans, ce qui est une durée de vie normale. De plus, l’électrification de la flotte nécessite des fonds supplémentaires. Tout cela a été retardé, puis retardé encore, et la logique budgétaire a souvent conduit à acheter des équipements de mauvaise qualité.

    « En plus, l’infrastructure tombe littéralement en ruine. Alors que les travaux de la liaison Oosterweel à Anvers auront bientôt encore plus d’impact sur la congestion du trafic, une importante ligne de prémétro vers et depuis la Rive gauche risque d’être hors service pendant des mois. Quel manque de planification ! À Hoboken, un tronçon de tram plus ne peut être utilisé parce que les voies sont en très mauvais état. À Anvers, la plupart des stations de métro sont sales et les escalators ne fonctionnent pas la plupart du temps. Dire que l’entretien laisse à désirer est un euphémisme.

    « Fatalement, faire rouler de vieux bus, cela exige plus de travail. Mais le service technique ne s’en sort pas. Depuis des années, des campagnes syndicales sont menées pour obtenir de meilleures conditions de travail et une augmentation des salaires. En vain jusqu’ici. Du coup, De Lijn peine à trouver du personnel technique : il y a 70 postes vacants que la direction ne parvient pas à pourvoir. Les conditions de travail et les perspectives dans une entreprise où rien ne semble fonctionner correctement sont particulièrement dissuasives.

    « Vient ensuite la réforme prévue de l’accessibilité de base, le plan « Basic Accessibility », déjà mise en œuvre sur la côte, autour de Bruges et dans le nord d’Anvers. En réactions, des comités d’action ont été créés pour s’opposer à la réduction du service. La direction privilégie les lignes principales très fréquentées et supprime les lignes ailleurs. Dans le Limbourg, ce plan « d’accessibilité de base » signifie la suppression de 500 arrêts ! La réforme repose sur le principe de la neutralité budgétaire, de sorte que toute extension d’un service est compensée par la réduction d’un autre. Puisque, en plus, le service n’est pas fiable en plusieurs endroits en raison du peu d’entretien, les passagers désertent De Lijn.

    « Tous les services sont à bout de souffle, des techniciens aux chauffeurs en passant par les agents planificateurs. La direction veut encore accroître la productivité, alors que le travail est déjà bien pénible. L’une des principales raisons pour lesquelles il est difficile de trouver des chauffeurs est le temps de travail et la flexibilité des horaires. Ce problème est d’ailleurs encore plus important chez les sous-traitants. Là non plus, pas de progrès en vue. Tout se conjugue et se renforce dans une tendance à la baisse.

    « Le gouvernement se contente de regarder les chiffres et de redoubler d’efforts vers la privatisation de certaines lignes et la conclusion de partenariats public-privé, notamment dans la construction de nouvelles aires de transit. La ministre flamande de la Mobilité Lydia Peeters (Open VLD) affirme que les investissements ont augmenté. C’est vrai, difficile de faire autrement si on veut que tout ne tombe pas en morceaux. Depuis la ministre Crevits (2009-2014), le budget de fonctionnement a diminué de plus de 20%. Face aux enjeux climatiques, il faudrait augmenter considérablement l’offre de transports publics et pas se contenter de limiter la casse.

    « Le personnel sait très bien ce dont il a besoin. On nous répond systématiquement que l’argent manque. Revenir sur toutes les mesures d’économie budgétaire depuis la ministre Crevits est une revendication de base pour développer un plan d’urgence pour De Lijn. Le projet d’accessibilité de base doit être stoppé pour mettre fin à la réduction du service, revenir sur les privatisations et réintégrer dans le public les services externalisés. Nous avons besoin d’un plan public de mobilité qui repose sur les besoins réels de la population. Des projets pilotes peuvent être mis en place pour regrouper voyageurs, groupes d’action, résidents et personnel afin d’identifier au mieux quels sont ces besoins. Cela renforcerait grandement une dynamique de mobilisation.

    « Il faudra passer à l’action, c’est évident. Le potentiel pour une lutte victorieuse est bel et bien présent. Au niveau local, les voyageurs ont déjà pu obtenir des ajustements à l’accessibilité de base grâce aux comités d’action. Au sein même de De Lijn, des conflits éclatent régulièrement et les syndicats ont déjà pu prendre leur revanche sur des points précis. Mais cela reste un combat désorganisé contre les graves conséquences d’années de sous-investissement. Du matériel d’information à destination des voyageurs peut les impliquer dans une mobilisation et, pourquoi pas, une manifestation conjointe du personnel et des usagers. En 2012, une telle démarche avait été couronnée de succès à Anvers mais, malheureusement, l’événement était resté sans suite. »

  • Delhaize, 6 mois de résistance… Interview de Myriam Djegham (CNE)

    Le groupe multinational Ahold (2,2 milliards de bénéfice en 2022) a annoncé en février dernier sa volonté de franchiser les 128 magasins intégrés(1)  (9.200 salarié.es) de sa chaîne Delhaize en Belgique, sachant qu’il avait déjà à cette date, dans notre pays, 636 magasins Delhaize franchisés(2). Nous avons rencontré Myriam Djegham, Secrétaire nationale CNE (CSC) du secteur commerce.

    Propos recueillis par Guy Van Sinoy

    Lutte socialiste : « Dans le secteur du commerce, les conditions de travail et de salaire varient sensiblement d’une commission paritaire à l’autre ? »

    Myriam Djegham : Dans l’ensemble les travailleurs du commerce perçoivent un salaire inférieur de 30 %  au salaire moyen en Belgique. Et il y a beaucoup de temps partiels, des horaires variables, des prestations tardives et le week-end, la pénibilité due au port de charge, aucune maladie professionnelle reconnue, un manque de valorisation et de reconnaissance.

    Il y a 5 commissions paritaires qui permettent aux employeurs de mettre les travailleurs en concurrence les uns avec les autres. La moins bonne c’est la CP 201(commerce de détail indépendant) normalement prévue pour le petit commerce local mais aussi utilisée par des multinationales comme Carrefour pour ses petits magasins franchisés. La CP 202.01, quant à elle, est la commission paritaire pour les entreprises qui vendent des denrées alimentaires, qui occupent au moins 20 travailleurs et qui ont moins de 3 magasins. À partir de 3 magasins alimentaires, c’est la CP 202. Grâce aux luttes qu’ils ont menées précédemment, les travailleurs de Delhaize (CP 202) ont des droits plus élevés que ceux prévus dans le secteur. Par exemple, les horaires y sont relativement bien encadrés, le travail du dimanche se fait sur base volontaire et est payé à 300%.

    Pour les magasins qui deviendront franchisés, le personnel se retrouvera très probablement en CP 202.01 car il y a de  fortes chances que le repreneur qui aura plus de 2 magasins créera des entités juridiques pour éviter de passer en CP 202. Le passage en franchise, c’est l’utilisation du modèle Mac Donald pour augmenter les profits en se déchargeant de ses responsabilités patronales et des syndicats par la même occasion.

    LS. « Qu’est-ce qui est prévu dans la loi lors du transfert d’une Commission paritaire à l’autre ? »

    M.D. : La CCT 32 bis, qui est la transcription d’une directive européenne, prévoit que les travailleurs transférés d’une entreprise à une autre gardent leurs acquis. Mais comme dit un juriste compétent, prof de droit à l’ULB, Jean-François Neven, il y a des trous dans la raquette de cette CCT 32 bis. Par exemple, il n’y pas de sanctions prévues si on ne la respecte pas ! Il y a des possibilités de licenciements (art 9) pour des raisons techniques, économiques ou organisationnelles, ce qui laisse une très grande marge de manœuvre au repreneur. Par exemple : si le repreneur décide de sous-traiter la boucherie, il pourra licencier le boucher ! On a entendu beaucoup de choses sur le fait que la franchisation allait entraîner une détérioration des  conditions de travail, mais le premier risque sera de perdre son emploi.

    L.S. : Comment se déroulent les négociations ?

    M.D. : Globalement mal car l’objectif d’Ahold Delhaize est de briser la résistance syndicale et qu’ils n’ont jamais voulu négocier. Au niveau du secteur, Comeos (la Fédération patronale belge du Commerce et des Services) soutient la franchisation. Il est clair que si la franchisation des 128 magasins intégrés Delhaize aboutit, après les magasins Mestdagh, d’autres suivront cette voie et cela tirera tout le secteur vers le bas, y compris dans les enseignes qui resteront dans un modèle intégré. Au niveau européen la franchisation s’intensifie depuis quelques années. Les organisations impliquées dans le conflit sont le SETCa-BBTK, la CNE, ACV-Puls et la CGSLB-ACLVB.  Les négociations sont tendues et l’employeur est venu avec une proposition de paix sociale comprenant de petites concessions faites au début du conflit et incluant des éléments qui sont des obligations légales comme par exemple le fait que les heures supplémentaires seront soit payées soit transférées chez les repreneurs. Ce n’est pas une concession sociale, c’est tout simplement la loi ! Il y a aussi des primes pour faire avaler la couleuvre aux travailleurs. Nous ne défendrons pas cette proposition mais nous la présenterons au personnel. C’est eux qui luttent, c’est à eux de se positionner sur cet accord.

    L.S. : Est-ce que les piquets au dépôt de Zellik sont efficaces ? Ne sont-ils pas cassés par les huissiers accompagnés par la police ?

    M.D. : Au début tous les magasins ont été fermés pendant 6 semaines. La direction a alors eu recours à une série d’humiliations : les grévistes ne pouvaient plus entrer dans les locaux sociaux pour utiliser les toilettes. Les toilettes de chantier déposées sur le parking, à défaut de pouvoir utiliser les toilettes du magasin, étaient enlevées par l’employeur. Ils ont fait circuler de fausses informations, ont exercé des pressions sur les grévistes. Puis ils ont engagé des étudiants pour les remplacer. Les blocages des dépôts ont très vite été intégrés dans la stratégie. Ils permettent de ralentir l’approvisionnement des marchandises, notamment les produits frais, tant vers les magasins intégrés que vers les magasins déjà franchisés.

    L.S. : Est-ce que les astreintes sont appliquées ?

    M.D. : Lorsque les huissiers signifient l’ordonnance du tribunal, nous devons arrêter le blocage pour ne pas recevoir d’astreinte. Nous avons donné comme consigne de partir lors de la signification. L’astreinte prévue varie entre 500 et 1.000 euros. Nous avons aussi attaqué en justice le caractère unilatéral des ordonnances rendues. Au début, le tribunal de Première Instance de Bruxelles avait pris une ordonnance qui concernait tout le territoire belge. Nous l’avons dénoncée et heureusement ça ne s’est pas reproduit.

    Depuis mai, des comités de soutien ont été mis sur pied pour organiser des actions de solidarité avec des militants d’autres secteurs, des activistes, des clients, des mouvements de jeunesse. Cela a eu un effet revigorant pour les travailleurs en lutte face au rouleau compresseur de la direction.

    Un autre aspect que nous n’avons pas encore abordé est la situation des repreneurs franchisés. Les nouveaux contrats de franchise laissent peu de marge de manœuvre au gérant soi-disant indépendant. Le modèle est très rentable pour Delhaize parce qu’il est le fournisseur de marchandises, le propriétaire bailleur du magasin et qu’il exigera à partir de 2025 des royalties (4% du chiffre d’affaires réalisé). Le franchisé doit vendre en majorité des marchandises qu’il doit acheter chez Delhaize. La marge du franchiseur est moins élevée que celle d’un magasin intégré puisque Delhaize en ponctionne une partie. Pour maintenir la rentabilité, il comprime les coûts salariaux en réduisant le nombre de travailleurs. Nous avons comparé un magasin intégré avec un magasin franchisé de même superficie. Il y avait 60% de personnel en moins, le travail étant en partie confié à des étudiants et la boucherie étant gérée par des sous-traitants. Tous les travailleurs de Delhaize savent que les conditions de travail sont plus dures dans les magasins franchisés. Les travailleurs se battent pour que ceux qui le veulent puissent partir dignement avec la reconnaissance de leurs années de travail chez Delhaize et pour que ceux qui restent puissent avoir un maximum de garantie quant au maintien de leur emploi et de leurs conditions de travail. La lutte n’est pas finie.

    Notes

    1) Un magasin Delhaize « intégré » est un magasin directement géré par Delhaize, le gérant étant un salarié de Delhaize. Tout le personnel ressort à la Commission paritaire 202 (Employés du commerce de détail alimentaire).

    2) Un magasin franchisé est un magasin loué par Delhaize à un « franchisé ». Ce dernier n’est pas un salarié de Delhaize. C’est un nouveau patron qui engage son propre personnel. Chaque magasin franchisé est une entreprise séparée qui ressort de la Commission paritaire 202.01 (Sous-commission paritaire pour les moyennes entreprises d’alimentation). Dans cette commission paritaire 202.01 les salaires sont ± 25 % inférieurs à ceux de la 202 et la flexibilité y est plus grande. Delhaize a aujourd’hui plus de 600 magasins Delhaize franchisés (Shop’n Go, les petits magasins dans les stations d’essence).

  • Enseignement supérieur flamand : personnel et communauté étudiante exigent plus de moyens

    Quelque 2.500 à 3.000 personnes ont manifesté ce mercredi 11 octobre à Bruxelles pour réclamer davantage d’investissements dans l’enseignement supérieur flamand. Outre tous les syndicats, un grand nombre d’étudiant.e.s et de membres du personnel ont également participé à la manifestation. Bien entendu, le Parti socialiste de lutte et son organisation de jeunesse Etudiant.e.s de Gauche en Action ne pouvaient pas être absents.

    Par Nils (Gand)

    La principale revendication de la manifestation était de réorganiser l’enseignement supérieur flamand en respectant le décret de financement. Actuellement, ce n’est pas le cas, ce qui fait perdre à l’enseignement supérieur quelque 667 millions d’euros chaque année ! Alors que le nombre d’étudiant.e.s a considérablement augmenté, les fonds alloués aux établissements d’enseignement supérieur n’augmentent pas en conséquence. Ce manque de financement entraîne des coupes budgétaires dans les établissements d’enseignement, ce qui se traduit par des frais de scolarité plus élevés et des licenciements de personnel. Ce dernier point rend la charge de travail déjà immense encore plus insupportable et, bien sûr, a un impact significatif sur la qualité du service.

    On ne peut plus nier qu’il s’agit d’une question importante pour le personnel et les étudiant.e.s. Cela s’est notamment manifesté lors du débat d’ouverture politique de la semaine dernière à l’UGent, où l’un des étudiants a posé une question sur le financement de l’enseignement supérieur. Cette question a été suivie d’une réponse arrogante de la part de la N-VA et du Vlaams Belang, Tom Van Grieken déclarant même que l’enseignement devrait être encore moins financé, car l’argent ne sert de toute façon qu’à la « propagande woke ». L’extrême droite a ainsi démontré une fois de plus qu’elle ne défendait en aucun cas les intérêts des étudiant.e.s et de la classe travailleuse. Bien plus, elle les attaque et ne défend que les intérêts des grandes entreprises ! Le recteur de l’UGent, Rik Van de Walle, est également intervenu dans ce débat et a parlé de la nécessité de donner plus de moyens aux universités. Aujourd’hui, il s’est joint à la manifestation. Sa participation montre à quel point la demande de ressources supplémentaires est importante à l’université de Gand et, par extension, dans toutes les universités et écoles supérieures.

    Avec cette manifestation, les étudiant.e.s, le personnel et les militant.e.s syndicaux ont donc réclamé des moyens suffisants pour l’enseignement supérieur, mais ils ont aussi montré la solidarité qui existe entre les étudiant.e.s et le personnel. Il est important qu’elle existe, car leurs intérêts sont les mêmes : sans ressources suffisantes, la charge de travail devient inacceptable et la qualité de l’enseignement diminue. C’est la raison pour laquelle le PSL revendique en premier lieu que l’on investisse davantage dans l’enseignement supérieur. Nous avons souligné la nécessité de poursuivre la lutte et d’élargir le mouvement pour un enseignement de qualité.

    Nous avons également souligné que le manque de moyens pour l’éducation est un problème intrinsèque au système capitaliste. La logique de la concurrence et du profit assure que l’éducation, d’où provient la future main-d’œuvre, doit coûter le moins cher possible à l’État et aux entreprises, afin que la main-d’œuvre reste bon marché et que l’on puisse engranger toujours plus de profits. Nous avons soutenu que ce n’est que dans une société socialiste démocratique, où les besoins des gens sont placés au premier plan, qu’un enseignement adéquat peut être mise en place une fois pour toutes.

  • Le rôle des syndicats dans la lutte antifasciste

    Les syndicats, en tant qu’organisations de travailleuses et travailleurs, ont un rôle important à jouer dans la lutte contre l’extrême droite. Tout d’abord, ils sont l’une des rares organisations de masse à disposer d’un vaste réseau de délégués et d’antennes dans la société. Les syndicats sont les mieux placés pour briser le discours social mensonger de l’extrême droite en défendant un programme de gauche cohérent qui fait face aux nombreux besoins sociaux de la classe travailleuse. La mobilisation par l’action est cruciale sur ce point, tout comme dans les actions antifascistes.

    Par Bart Van der Biest, représentant syndical dans le secteur des soins de santé

    L’initiative « Syndicalisten tegen fascisme » (Syndicalistes contre le fascisme)  a été créé à l’époque par des vétérans de la campagne antifasciste du PSL Blokbuster (créée en Flandre en 1991) afin de constituer un réseau informel visant à soutenir les actions de la jeunesse avec des militants syndicaux. Un tel soutien actif faisait défaut depuis un certain temps dans les structures syndicales officielles, au-delà de la participation symbolique à diverses initiatives antiracistes.

    En Belgique francophone, l’implication des syndicats dans les mobilisations antifascistes est plus importante qu’en Flandre et l’initiative vient généralement du mouvement ouvrier organisé. D’où vient cette grande différence ?

    En Wallonie et à Bruxelles, l’extrême droite reste politiquement marginale. Pourtant, le terreau y est tout aussi fertile qu’en Flandre. Cependant, l’extrême droite est très divisée et chaque tentative de sortie se heurte à une opposition sur le terrain. Par conséquent, le cordon sanitaire tient bon, même s’il a été rompu il y a peu dans les médias par la RTBF vis-à-vis de la formation d’extrême droite francophone « Chez nous » et quand le président du MR Georges-Louis Bouchez a participé à un débat télévisé en Flandre avec le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken.

    En Flandre, en revanche, la normalisation du VB est allée très loin. L’extrême droite y dispose d’une longue tradition. Il n’y a pas eu de défascisation sérieuse après la Seconde Guerre mondiale parce que l’extrême droite s’était organiquement cachée dans le mouvement flamand. Cinq ans après la guerre, le VMO (Vlaams Militant Orde) défilait déjà dans les rues et Karel Dillen (président à vie du Vlaams Blok) faisait le salut hitlérien en public sur la Grand-Place de Bruxelles lors d’une manifestation flamande. En outre, le VB est en partie soutenu par les médias traditionnels, un certain nombre de journalistes et de commentateurs tombant même dans le piège de ses mensonges.

    Lors du dernier congrès fédéral de la FGTB en juin 2022, l’attitude attentiste de l’appareil syndical a semblé changer. La lutte contre l’extrême droite a été présentée comme l’une des 10 priorités pour les quatre années à venir. Mais entre le vote de résolutions, les applaudissements de congrès, les campagnes sur les médias sociaux et la participation active, en nombre, aux mobilisations antifascistes, ne parlons même pas de diriger la lutte, il y a tout un fossé. La base doit encore exercer pas mal de pression pour que les choses bougent sérieusement.

    En outre, au sein des directions syndicales, les actions antifascistes ont trop facilement tendance à s’enliser dans des « manifestations culturelles » où l’élément combatif et mobilisateur est relégué à l’arrière-plan. Les revendications sociales pour lesquelles les syndicalistes se battent tout au long de l’année – telles que les salaires, les conditions de travail, la protection sociale, l’investissement public dans les soins de santé et l’enseignement – sont essentielles dans la lutte contre les problèmes sociaux sur lesquels l’extrême droite prolifère comme une moisissure. Ces revendications ne seront pas satisfaites dans le cadre d’une alliance avec des organisations et partis procapitalistes. A ce modèle, historiquement appelé « front populaire », nous opposons la méthode du front unique : l’unité d’action des organisations anticapitalistes de travailleuses et travailleurs.

    Suite à la provocation de Tom Van Grieken lors de la manifestation du secteur non-marchand le 13 juin dernier, un débat a eu lieu au Comité fédéral du SETCa-BBTK (FGTB). Julien Dohet (secrétaire politique du SETCa Liège) a fait valoir que de telles provocations se produiront encore à l’avenir et que le syndicat doit s’y préparer ET ne pas compter sur les forces de police pour régler ce problème. Des applaudissements ont suivi son intervention et d’autres. Mais nous sommes restés sur notre faim concernant les conclusions pratiques…

    L’attitude des hautes sphères du syndicat n’est pas très différente de celle de l’entre-deux-guerres. Les mobilisations antifascistes concrètes provenaient alors aussi principalement de la base qui recherchait instinctivement l’unité d’action, ce qui entrait parfois en conflit avec l’agenda des apparatchiks qui faisaient confiance aux partis établis et espéraient que tout se déroulerait sans incident. Il y a eu des initiatives intéressantes de la base, comme les « Arditi del Popolo » (AdP) en Italie au début des années 1920. Ce premier groupe antifasciste rassemblait des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes, des communistes et des socialistes et a pu compter sur 20.000 membres en l’espace d’un an.

    Le Vlaams Belang essayant de se donner une « image sociale », l’antifascisme anticapitaliste combatif des syndicalistes est très important. À cette fin, nous avons l’intention, dans les semaines à venir, de développer un texte de plate-forme des « Syndicalistes contre le fascisme » que les militants pourront utiliser pour construire et mobiliser le soutien aux actions.

  • Violences anti-Evras : pas touche à nos écoles!

    Au total, depuis la nuit de mardi à mercredi, ce sont six écoles de la région de Charleroi qui ont été victimes d’incendies criminels, la plupart du temps accompagnés de graffitis opposés au projet d’Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle (Evras). La nuit dernière, les actes de vandalisme ont également touché la région liégeoise, une école étant incendiée et taguée et une autre taguée avec la menace : « Stop Evras sinon c’est vous les suivants ».

    Si les dégâts sont jusqu’ici limités, des bâtiments déjà vétustes ont été encore plus fragilisés. Le plus grave, bien entendu, c’est avant tout le choc causé parmi les parents et le personnel, mais surtout parmi les enfants. Il est difficile d’expliquer à un tout-petit pourquoi quelqu’un a mis le feu à son école, difficile de trouver les mots pour rassurer. Les personnes s’opposant à l’Evras affirment prétendument « protéger les enfants », mais de ces incendies est né le sentiment que l’école n’est désormais plus un lieu sécurisé.

    L’une ou l’autre personne a distribué des tracts farfelus aux abords de certaines écoles mais, parmi les parents, de vive voix ou dans les groupes sur les réseaux sociaux, le sujet ne vivait pas. L’impact des campagnes de diffamation menées sur les réseaux sociaux par l’extrême droite et les mouvements religieux radicaux n’a pas pris dans un public plus large. Mais elles ont donné l’assise et la confiance à un.e criminel.le ou à un groupe de criminel.le.s.

    L’Evras : derrière les fantasmes

    Depuis cette rentrée, les élèves de 4e secondaire, mais aussi de 6e primaire, devront recevoir deux heures d’animation relatives à l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, autour de thèmes tels que les droits des femmes, la lutte contre les discriminations, le consentement, l’acceptation de soi, l’épanouissement sexuel, la connaissance de son corps, la déconstruction des stéréotypes de genre… Dans certaines familles, les parents sont aptes à donner les informations qui s’imposent, à répondre aux questions,… Mais dans beaucoup de cas, disposer d’un référent extérieur est primordial. Un autre changement majeur, outre le fait de passer de deux à quatre heures, c’est que les animations Evras seront désormais assumées par les plannings familiaux plutôt que par des ASBL choisies par l’école (qui aurait très bien pu choisir une ASBL anti-avortement pour assumer ces leçons par exemple).

    Parmi les détracteur.trice.s de la démarche, beaucoup crient – sans fondement – à la « pédophilie ». Mais soyons clairs, dans les faits, s’opposer à ce genre d’initiative permet justement de protéger les criminels pédophiles. Ces ateliers, reposant sur l’écoute et le dialogue, peuvent grandement améliorer les possibilités de détecter une maltraitance, qu’elle soit sexuelle ou pas.

    Finalement, au regard des besoins concrets sur le terrain, ce qui est proposé avec l’Evras, c’est bien peu. Dès le plus jeune âge, il faudrait commencer en abordant la gestion des émotions, la violence dans les écoles entre élèves et bien entendu garantir suffisamment d’espace et de temps pour accompagner les élèves à mesure qu’ils et elles grandissent. Les relations entre enfants sont insuffisamment prises en compte à l’école, et ça ne s’apprend pas avec un cours de math. Pourtant, dès le plus jeune âge, il est nécessaire de réagir, d’expliquer  qu’on ne joue pas à soulever la jupe des filles, de familiariser à la notion de consentement… Prendre ces questions à la légère nourrit notamment la culture du viol.

    Nous vivons hélas dans une société qui repose sur le conflit et la violence permanents, le reflet de cette situation dans le harcèlement scolaire et les agressions de toutes sortes est largement ignoré. Tout cela exige des classes plus petites, plus de collègues (y compris pour encadrer les récrés et la garderie), plus de formation, plus de liens avec les associations de terrains… et donc plus, beaucoup plus, de moyens.

    Rajoutons encore que si l’éducation sexuelle, relationnelle et affective est si absente de l’enseignement aujourd’hui, c’est une réflexion de la fonction assignée au système d’éducation par la société de classe dans laquelle nous vivons. L’enseignement est avant tout conçu pour répondre aux nécessités économiques capitalistes et à la main d’œuvre que cela exige, non pas pour assurer l’épanouissement de chacun.e.

    Construire une solidarité active

    La haine et la lâcheté à la base de ces incendies ne tombent pas du ciel. Partout à travers le monde, les fondamentalistes religieux, la droite populiste et l’extrême droite cherchent à contrarier l’élan de lutte contre les discriminations sexistes et LGBTQIA+phobes que nous avons connu ces dernières années. Cela ne se passe pas sans réaction. Au Canada, le syndicat IATSE s’est mobilisé contre une manifestation d’extrême droite devant un camp d’été pour drag-queens et kings. En Irlande, les bibliothécaires et leur syndicat se sont eux aussi récemment organisés contre des actions d’intimidation où des militants d’extrême droite venaient arracher certains livres des étagères. Ce sont d’excellents exemples à suivre !

    En Flandre, le Vlaams Belang présente les actes anti-Evras comme émanant de la « communauté musulmane » pour stimuler la xénophobie et le racisme, en oubliant opportunément les actions menées par Dries Van Langenhove à Bruges par exemple. Il y a quelques mois, il s’y était rendu pour intimider les participant.e.s à une lecture publique donnée par une drag queen avec pour pancarte « idéologie du genre = pédophilie ». Peu après, il avait posté une vidéo le montrant en train de harceler un commerçant qui avait accroché un drapeau Pride, qu’il qualifiait de « drapeau pédophile ». Dyab Abou Jahjah, fondateur de la défunte Ligue Arabe Européenne, a déclaré qu’en tant que parent, il est également préoccupé par « l’idéologie du genre » qui serait présente dans l’Evras.

    La meilleure manière de réagir aux intimidations et violence réactionnaires, c’est par la mobilisation sociale. Si les cours d’Evras ont vu le jour, c’est en raison de la vague de luttes féministes de ces dernières années. Leurs limites, les réactions qu’ils suscitent ou encore le fait qu’en Flandre le ministre Ben Weyts a décidé que les cours d’éducation sexuelle ne seraient plus obligatoires dans les écoles flamandes à partir de ce premier septembre, tout cela nous montre que la lutte est encore loin d’être terminée.

    Les organisations syndicales sont les outils par excellence pour lancer des initiatives pour regrouper dans la lutte parents, personnel enseignant et éducatif, des centres PMS (psycho-médicaux-sociaux) et services PSE (promotion de la santé à l’école), mais aussi plannings familiaux, associations féministes, LGBTQIA+… Construire une lutte de masse – en commençant, pourquoi pas, par une manifestation régionale en défense d’un enseignement réellement gratuit et de qualité, axé sur le bien-être des élèves et du personnel – est la meilleure façon qui soit d’isoler socialement les coupables, de couper court à leur confiance. No Pasaran !

  • « Pour rompre avec l’austérité dans l’enseignement supérieur, il faudra passer à l’action… »

    Jo Coulier est délégué principal ACOD (CGSP) à la VUB et Président de l’ACOD Onderwijs (CGSP-Enseignement). Nous l’avons rencontré pour évoquer la situation dans l’enseignement supérieur et le projet de manifestation nationale du 11 octobre prochain.

    Interview réalisée par Kenzo (Gand)

    Comment se manifestent les pénuries dans l’enseignement supérieur ?

    « Un déficit de 500 millions d’euros a été créé dans l’enseignement supérieur parce que le gouvernement ne respecte pas le modèle de financement de 2008. Il n’a pas indexé les subventions et le système de cliquet (qui implique une augmentation des subventions avec l’augmentation du nombre d’étudiant.e.s) n’a pas non plus été appliqué correctement. Dans le cas de la VUB, par exemple, il manque 25 millions d’euros. Par conséquent, au cours des 15 dernières années, le ratio étudiant/professeur a grimpé de 14 à 22 par professeur. Une augmentation de 57 %! L’enseignement supérieur doit donc fonctionner avec moins de moyens par étudiant.

    « Pour le personnel, cela représente une hausse considérable de la charge de travail. De nombreux emplois ont disparu, car les conseils d’administration ne remplacent pas les personnes qui partent à la retraite ou qui sont malades de longues périodes. En outre, on réduit les tâches « non essentielles». Par exemple, on veut faire disparaître un agent d’entretien sur six à la VUB. Cela signifie que la propreté des locaux va diminuer. Le nombre de burn-out augmente. Entre-temps, certaines études sont réduites ou annulées faute de moyens.

    « Les conséquences sont également tangibles pour les plus de 300.000 étudiant.e.s flamand.e.s. Les professeur.e.s ont moins de temps pour donner des cours individuels, le prix des repas augmente alors que la qualité diminue et le nombre de kots publics diminue, ce qui entraîne une hausse des loyers. De nombreux recteurs souhaiteraient doubler les frais d’inscription, mais le gouvernement flamand préfère ne pas s’attaquer à cette question brûlante avant les élections. En outre, celui-ci estime que trop d’argent est consacré à des « études inutiles » (c’est-à-dire non rentables) telles que les études artistiques, l’histoire ou la philosophie. À long terme, il souhaiterait donc également réduire le nombre d’orientations afin de maintenir des cours « économiquement utiles » avec moins de subsides. »

    Se dirige-t-on à nouveau vers une éducation élitiste ?

    « Le capitalisme d’aujourd’hui continuera à avoir besoin d’une main-d’œuvre instruite. Nous aurons donc encore besoin d’un grand nombre d’étudiant.e.s. Cependant, il semble que notre système d’enseignement supérieur s’oriente davantage vers le modèle anglo-saxon, avec une différenciation entre universités. En Angleterre, par exemple, on trouve le Russel Group, composé d’universités prestigieuses telles qu’Oxford et Cambridge, qui accueillent principalement les étudiant.e.s riches et la future élite. En Flandre, la KUL Leuven a également un caractère plus élitiste. Les autres universités deviennent alors des universités de second rang pour les masses.

    « Avec l’augmentation des frais d’études dans tous les domaines, la porte s’ouvre progressivement aux prêts étudiants, ce qui fait que les étudiant.e.s obtiennent leur diplôme avec des dettes importantes à rembourser, comme c’est le cas aux Pays-Bas, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il y a bien une forme « d’élitisation » dans l’enseignement supérieur, mais pas nécessairement une diminution du nombre de personnes titulaires d’un diplôme supérieur, plutôt une différenciation de ces diplômes. »

    En quoi les entreprises influencent-elles l’enseignement supérieur aujourd’hui ?

    « Les entreprises influencent le fonctionnement de l’enseignement supérieur de diverses manières. Par exemple, elles codirigent et cofinancent la recherche. Le rôle des entreprises dans ce domaine est de plus en plus important, car les universités sont obligées d’attirer davantage de financements privés. Avant de lancer une recherche, il faut trouver des fonds. Pour les obtenir, il faut donc souvent faire appel à des entreprises, dont les intérêts ne sont pas toujours alignés sur ceux de l’humanité. Par exemple, l’industrie pharmaceutique est un investisseur important dans la recherche universitaire. Mais cette industrie n’a aucun intérêt à remplacer les médicaments sur lesquels elle gagne des millions par des médicaments moins chers et plus performants, car cela réduirait les profits. Officiellement, les professeur.e.s font de la recherche gratuite, mais la réalité est plus compliquée. En effet, les entreprises contribuent à déterminer où la recherche est effectuée et les contrats contiennent parfois des clauses qui restreignent les publications ouvertes.

    « En outre, les entreprises influencent aussi le contenu de l’enseignement. Car elles financent les chaires. Ces chaires définissent une base sur laquelle les cours sont dispensés. Les professeurs peuvent être réprimandés s’ils donnent des cours qui vont à l’encontre d’une telle chaire. À la VUB, par exemple, la chaire sur le bien-être au travail et l’épuisement professionnel est financée par AG Insurance. À la KUL (Leuven), la chaire d’éthique et d’IA est cofinancée par Colruyt (dont le modèle de profit est basé sur la baisse des salaires et le l’achat au rabais des produits des agriculteurs) et Belfius (qui a déclaré il y a quelques mois qu’elle ne prêterait plus rien au gouvernement wallon si le PTB y entrait). Des phares de choix éthiques, en effet.

    « En 1990, 80 % des revenus des universités provenaient du financement structurel du gouvernement. Aujourd’hui, ce n’est plus que de 50 %. Moins un établissement d’enseignement supérieur reçoit de subventions structurelles du gouvernement, plus il dépend des investissements privés. Cela a un impact direct sur la liberté de la recherche, car ces entreprises ne veulent payer que pour la recherche qui est dans l’intérêt de leurs profits. Une coupe budgétaire dans l’enseignement supérieur signifie donc aussi la commercialisation de l’enseignement supérieur et une vente de la connaissance et de la recherche aux grandes entreprises pour lesquelles une université n’est rien d’autre qu’un laboratoire de recherche bon marché. Les conditions de travail du personnel sont également directement affectées. Par exemple, alors qu’en 1990, 80% du personnel était nommé à titre permanent ou bénéficiait d’un contrat à durée indéterminée, ce n’est plus le cas que de 40 % d’entre eux. La majorité du personnel travaille donc sur la base de contrats temporaires. »

    Vous avez choisi d’agir, d’où vient cette décision ?

    « Depuis des années, des négociations structurelles ont lieu entre les syndicats et le conseil d’administration, ainsi qu’entre le conseil d’administration et le gouvernement flamand. Elles n’ont abouti qu’à des économies. Si nous voulons rompre avec cette politique d’austérité, il faudra agir. C’est pourquoi nous organisons des actions en août et en septembre, ainsi qu’une manifestation nationale le 11 octobre. Nous demandons en front commun syndical que le modèle de financement de 2008 soit correctement appliqué. Cela permettra de libérer 500 millions d’euros pour l’enseignement supérieur. Pour la VUB, par exemple, cela représente concrètement 25 millions d’euros. Le sous-financement signifie que 10 millions d’euros doivent être économisés à la VUB (150 emplois disparaissent). Avec les 25 millions, cela ne serait plus nécessaire et environ 200 personnes pourraient être engagées. Cela permettrait de réduire la charge de travail et de mettre en œuvre une réduction du temps de travail de 1/5e sans perte de salaire. Une nécessité évidente. En effet, les études montrent qu’un professeur travaille en moyenne 55 heures par semaine. Des chiffres similaires s’appliquent à d’autres universités. »

    Comment comptez-vous faire de ces actions un succès ?

    « Nous venons tout juste de commencer à nous organiser et la priorité sera donc de sensibiliser et d’informer le personnel. Nous voulons mener une campagne d’information globale en septembre, mais nous ne pouvons pas rester inactifs cet été. Parmi les membres du personnel qui ont déjà été contactés, il y a un certain enthousiasme pour l’action. Nous voulons mettre en place quelques actions en vue d’une manifestation de l’enseignement supérieur flamand réussie le 11 octobre. Par exemple, nous avons l’idée de mener une action avec les étudiants en formation d’enseignants à la fin du mois d’août contre la réforme de Ben Weyts, qui stipule essentiellement qu’il n’est plus nécessaire d’avoir un diplôme de formation d’enseignant pour enseigner. Ensuite, nous voulons organiser une action au Parlement flamand le 25 septembre, lors de la déclaration de septembre du gouvernement. Cette action sera suivie d’une manifestation le 11 octobre. C’est le jour où l’argent des universités sera officiellement épuisé en raison de la mauvaise conduite du modèle de financement. D’autres actions suivront en fonction de l’élan et du succès de cette action. »

  • Nouvelle journée d’actions coordonnées en solidarité avec le personnel de Delhaize

    Ce jeudi, une nouvelle journée d’action coordonnée a eu lieu sous l’impulsion du Comité Résistances Sociales de Bruxelles (qui en est à sa 6e action de solidarité). Des actions ont donc été menées à Bruxelles et dans différentes villes de Wallonie, mais aussi au Grand Duché du Luxembourg, un petit groupe de camarades s’étant réuni devant un magasin Delhaize d’Esch-sur-Alzette pour sensibiliser sur la situation en Belgique mais également sur les risques que ce précédent fait peser sur d’autres magasins de l’enseigne. Lors de la manifestation nationale du 22 mai dernier, un groupe de syndicalistes du Luxembourg avait déjà fait le voyage jusqu’à Bruxelles pour marquer leur solidarité avec le combat du personnel de Delhaize.

    Nous pouvons utiliser ces mois d’été pour passer à la vitesse supérieure à la rentrée ! La lutte a besoin d’un plan d’action en escalade qui vise à impliquer dans l’action la solidarité la plus large possible et qui transforme chaque magasin concerné en centre d’action. Les mois d’été peuvent être utilisés pour inviter des travailleur.euse.s de Delhaize à des réunions de délégations syndicales et à des assemblées où évaluer l’étape actuelle de la lutte et développer du matériel de mobilisation, comme des pétitions et des tracts à diffuser de façon conséquente dans les quartiers et dans l’ensemble du secteur.

    Un calendrier d’actions offensives pourrait comprendre une tournée de grèves régionales à la rentrée afin de mobiliser vers une puissante grève de tout le secteur également couverte par un préavis de grève interprofessionnel pour assurer la participation du plus grand nombre. Les comités de soutien aux grévistes initié par la dynamique de celui de Bruxelles n’en sont encore qu’à leurs premiers pas, mais peuvent jouer un rôle important pour accentuer la pression dans ce sens. Solidarité avec le personnel de Delhaize, leur combat nous concerne toutes et tous !

    Photos : Jérémiah, action du comité de Liège

    Luxembourg

  • Delhaize. Utiliser les mois d’été pour passer à la vitesse supérieure à la rentrée

    Le 22 mai dernier, 20.000 travailleuses et travailleurs ont manifesté à Bruxelles, avec la participation de délégations de différents secteurs. Un appel national à manifester était finalement enfin arrivé pour riposter à cette attaque scandaleuse contre les conditions de travail et de salaire ainsi qu’en défense des libertés syndicales. Le plan de la direction avait été annoncé début mars ! La mobilisation a illustré le potentiel et plus, bien plus est possible. Le sentiment de solidarité avec le personnel de Delhaize est fortement répandu. Mais il manque une perspective claire pour la lutte et pour la mobilisation dans l’action de ce réservoir de soutien.

    Delhaize n’est qu’un test, les patrons voudront aller plus loin. Ils ne s’en cachent d’ailleurs pas du tout. Dominique Michel, de l’organisation patronale Comeos, a déclaré que les magasins doivent tout simplement être plus flexibles, car le secteur est sous pression : « Les marges diminuent et la concurrence étrangère s’intensifie ». Mais si les marges sont sous pression, c’est parce que les chaînes continuent d’ouvrir des supermarchés dans leur élan concurrentiel pour bloquer les nouveaux arrivants sur le marché. De nouveaux points de vente s’ajoutent sans cesse et la concurrence est acharnée. Au personnel de payer les pots cassés.

    Dans la pratique, Comeos défend le modèle des Pays-Bas, où les magasins sont remplis d’étudiants jobistes de l’âge de 13 ou 14 ans à peine ! Ils bossent quelques heures dans le supermarché avant ou après l’école pour un salaire de moins de 5 euros de l’heure !

    Un plan d’action crescendo, avec des dates connues à l’avance

    Le personnel de Delhaize s’est bien battu ces derniers mois, en affrontant une intimidation policière et judiciaire inédite. La direction de Delhaize veut s’attaquer aux conditions de travail et, comme si ça ne suffisait pas, on veut également renvoyer le droit de grève tout droit au 19e siècle !

    Mais une riposte à hauteur de l’enjeu tarde à venir. Plus d’un mois après le succès de la manifestation du 22 mai, nous ne savons toujours pas quelle sera la prochaine étape et les délégations et les militants sont laissés à leurs propres initiatives. Il faut un plan d’action en escalade qui vise à impliquer dans l’action la solidarité la plus large possible et qui transforme chaque magasin concerné en centre d’action.

    Les mois d’été peuvent être utilisés pour inviter des travailleur.euse.s de Delhaize à des réunions de délégations syndicales et à des assemblées où évaluer l’étape actuelle de la lutte et développer du matériel de mobilisation, comme des pétitions et des tracts à diffuser de façon conséquente dans les quartiers et dans l’ensemble du secteur.

    Un calendrier d’actions offensives pourrait comprendre une tournée de grèves régionales à la rentrée afin de mobiliser vers une puissante grève de tout le secteur également couverte par un préavis de grève interprofessionnel pour assurer la participation du plus grand nombre. Les comités de soutien aux grévistes initié par la dynamique de celui de Bruxelles n’en sont encore qu’à leurs premiers pas, mais peuvent jouer un rôle important pour accentuer la pression dans ce sens. Solidarité avec le personnel de Delhaize, leur combat nous concerne toutes et tous !

    Ce 20 juillet, actions de solidarité :

  • No Pasaran ! Le Vlaams Belang provoque les travailleur.euse.s de la santé

    Le 13 juin, 11.000 travailleur.euse.s du secteur des soins de santé et du non marchand ont manifesté à Bruxelles pour revendiquer une réduction de leur charge de travail, davantage de personnel et de meilleurs salaires. Le Vlaams Belang a tenté d’intervenir lors dans le cortège syndical avec banderoles et tracts. La police a expulsé les militants d’extrême droite, dont le président du parti Tom Van Grieken, .

    Réaction d’une infirmière

    Le Vlaams Belang n’a rien à faire dans une manifestation des soins de santé !

    Le Vlaams Belang a derrière lui une longue histoire d’hostilité ouverte envers les syndicats et les travailleur.euse.s. Il est évident qu’il n’est pas le bienvenu dans les manifestations syndicales. Ce parti d’extrême droite soutient systématiquement les mesures d’austérité au Parlement et veut exclure une partie importante de la classe travailleuse de l’accès aux soins et à l’aide sociale. Sous prétexte de défendre « nos soins », ces racistes sont venus provoquer l’ensemble du mouvement ouvrier et les syndicats.

    Comme toujours, ils ont détourné l’attention du vrai problème. L’actualité médiatique était censée porter sur les conditions de travail dans les soins de santé et le peu de moyen qui caractérise ce secteur. Tout cela a été éclipsé par la vidéo où Tom Van Grieken se fait gifler par un policier, après qu’il ait bousculé la police avec ses militants. Dans sa campagne médiatique, le Vlaams Belang tente de se présenter comme une victime afin de paraître plus « acceptables » pour les élections de 2024.

    La manifestation avait pour but d’unir l’ensemble des collègues du secteur. Cela ne concerne pas le Vlaams Belang, qui refuse de s’en prendre au manque de moyens et instrumentalise la situation pour diviser les travailleur.euse.s. Nous défendons l’unité de tous les travailleur.euse.s, qu’importe leur origine, leur orientation sexuelle, leur genre, ou leur langue. Le slogan de la FGTB Ensemble, on est plus fort !  signifie un refus des divisions, du racisme et de l’extrême droite.

    La casse sociale, ce n’est pas dans notre intérêt !

    Le Vlaams Belang tente de se positionner en tant qu’allié des travailleur.euse.s du secteur avec un discours prétendument social, mais qui ne l’est qu’en surface. Rien n’est plus éloigné de la vérité. Son programme repose sur une Flandre indépendante : la poursuite de la régionalisation des soins de santé ira immanquablement de pair avec de nouvelles réductions budgétaires et l’exclusion de nombreuses personnes qui seront considérées comme « pas assez flamandes ». Ce sont surtout les maisons de repos et de soins qui seront confrontées aux plus grandes réductions de personnel et de ressources.

    Le secteur des soins a besoin d’un investissement important dans les infrastructures et les ressources humaines. Nous voulons des soins de santé gratuits, de qualité et accessibles à toutes et tous, sans liste d’attente. Nous voulons du personnel bien dans sa peau, grâce à la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Nous voulons du personnel en suffisance, bien formé, avec le maintien de la position autonome du personnel infirmier de niveau professionnel supérieur..

    Allons chercher l’argent là où il est: auprès des grandes entreprises et de leurs actionnaires ! Dans l’industrie pharmaceutique, par exemple, qui a réalisé ces dernières années les plus gros bénéfices de son histoire, et pas auprès des personnes qui luttent pour s’en sortir comme les migrant.e.s ou les bénéficiaires d’allocations sociales. Luttons pour plus de moyen, pas pour répartir des miettes !

    La lutte sociale implique une résistance de masse à l’extrême droite !

    La police est intervenue lors de cette manifestation, mais nous ne devrions pas compter sur elle. C’est souvent contre nous, contre nos grèves et contre nos manifestations que la police est souvent utilisée. Pensons à la répression antisyndicale chez Delhaize. La Justice et la police défendent les intérêts des grandes entreprises. Il est important que le mouvement développe un programme qui réponde aux cause des problèmes et ne laisse aucune place à la casse sociale du Vlaams Belang et d’autres forces de droite.

    Nous pouvons nous attendre à ce que les provocations de la droite et de l’extrême droite deviennent plus fréquentes. Ils gagnent en confiance. Le développement de la lutte sociale, une rupture anticapitaliste et l’organisation de l’économie au service des travailleur.euse.s peuvent éliminer le terreau sue lequel ils prolifèrent.

    Ne laissons pas la police se charger d’eux et constituons un bloc antifasciste en liaison avec le reste des luttes sociales. Cela implique également de disposer d’un service d’ordre bien organisé. La solidarité intersectorielle est essentielle à cet égard : la lutte sociale pour l’extension des soins et la lutte antifasciste nous concernent toutes et tous !

  • Soins de santé et travail social – Tract du PSL pour la manifestation du 13 juin

    Des investissements publics massifs pour plus de personnel ! Un secteur plus attractif grâce à la semaine des 30 heures !

    Tract du PSL rédigé par des militant.e.s du secteur des soins et du travail social à destination de la manifestation du 13 juin

    Charge de travail trop élevée, salaires trop bas, horaires impossibles, infrastructures limitées, tension émotionnelle due à des pénuries désespérantes… les raisons pour lesquelles il est difficile de travailler dans le secteur des soins sont innombrables. Et il faut encore ajouter à tout ça la tendance croissante à l’industrialisation des soins au détriment du personnel et des patients. Plus de temps à perdre : il faut investir dans la santé !

    Les ressources actuelles doivent être utilisées à bon escient : pour des soins concrets et non pour davantage de gestion. La «professionnalisation» du non marchand combinée à l’industrialisation du secteur conduit à une hiérarchie bureaucratique qui coûte les yeux de la tête. Et les consultants très coûteux ne se contentent pas d’empocher quelques euros. La surconsommation due à la nature du financement (la médecine de performance) reste un sujet brûlant dans les soins de santé. Le contrôle de la gestion par le biais d’une transparence totale avec l’ouverture de la comptabilité est crucial.

    Halte aux coupes budgétaires! Plus de personnel pour plus de services!

    Au niveau local, le cycle d’économies bat déjà son plein, en partie à cause des dettes transférées aux communes. À Gand, le budget du travail social est réduit de 10 %. À Anvers, toute une série de coupes budgétaires est en cours dans de nombreux services tels que l’Aide à la jeunesse et, à Denderleeuw, le travail social communautaire (SAAMO) a carrément été supprimé. Cette décision a été suspendue pour 3 mois grâce aux actions! Il faut continuer le combat, car le travail social n’est pas en sécurité, quelle que soit l’administration.
    À tous les niveaux de pouvoir, les élections de 2024 porteront sur la question de savoir où faire des coupes budgétaires, et non pas s’il faut en faire ou non. Grâce à un «budget équilibré» visant avant tout à garantir les bénéfices des grandes entreprises, notre sécurité sociale et notre système de soins de santé seront encore plus affamés. N’attendons pas les élections pour construire la résistance. Le manque de moyens a déjà aujourd’hui des conséquences très négatives sur notre santé physique et mentale. Le personnel fuit le secteur.

    Halte à la fuite du secteur des soins! La semaine des 30 heures sans perte de salaire et avec embauche supplémentaire!

    L’hémorragie de personnel a aggravé le manque de collègues. Un exode massif a suivi le Covid. Outre la revendication de plus de personnel, de plus de moyens et de salaires plus élevés, nous devons faire de la semaine des 30 heures un point de bataille concret pour rendre les emplois de notre secteur à nouveau viables et attractifs.

    En travaillant par exemple 4 jours à 7h30min par jour, on créerait un espace pour combiner sainement vie professionnelle et vie privée, avec notamment plus de jours de récupération. En prévoyant une réduction du temps de travail sans perte de salaire, dans la pratique, beaucoup de travailleurs eux-mêmes gagneraient plus qu’aujourd’hui. En effet, par nécessité, beaucoup d’aidants travaillent à temps partiel pour un salaire inférieur. D’autres combinent leurs emplois peu rémunérés avec des emplois flexibles, des contrats d’intérim, des contrats à la journée… pour gagner un revenu correct.

    37 % des Flamands qui travaillent actuellement à temps plein considèrent qu’il est probable qu’ils adopteraient la semaine de quatre jours. Un tel revirement ne peut réussir que s’il y a de l’embauche supplémentaire capable de fournir la main-d’œuvre nécessaire. Pour sortir de la misère, en finir avec les listes d’attente et fournir une aide à chacun.e, des investissements massifs sont nécessaires.

    De l’argent, il y en a !

    Selon une étude d’Olivier Pintelon (FGTB, 2018-2019), une réduction collective de jusqu’à 30 heures de travail dans le secteur des soins (PC 330) coûterait 1,7 milliard d’euros. Inabordable? Les riches sont pourtant devenus plus riches. En ce sens, une taxe des millionnaires serait un pas dans la bonne direction pour dégager plus de moyens pour les soins de santé et le travail social. Parallèlement, nous devons avertir contre la fuite des capitaux qui menacerait alors. Pour la contrecarrer, et mettre fin à d’autres formes d’exploitation, nous pouvons aller plus loin en nationalisant les secteurs pharmaceutique, énergétique et financier.

    En 2020, c’est Janssen Pharmaceutica qui a réalisé le plus de bénéfices avec 2,2 milliards d’euros de profits, devant GSK (1,8 milliard d’euros) et Pfizer (868 millions d’euros). En 2022, Belfius a connu le plus grand bénéfice de son histoire (1 milliard d’euros) et KBC a pu maximiser le sien à 2,9 milliards d’euros (10 % de plus qu’en 2021). La nationalisation de ces secteurs pourrait libérer des fonds structurels pour investir massivement dans les services publics et la planification écologique, ce qui est aussi une nécessité sanitaire.

    Secteurs public et non marchand unis : on peut gagner avec un plan d’action en escalade !

    De vraies victoires ne peuvent être arrachées que si nous faisons du 13 juin une étape pour un plan d’action crescendo qui réunirait les luttes des secteurs public et associatif, aux niveaux local, régional et fédéral. Tout le monde doit être impliqué : nous sommes toutes et tous concernés ! Des assemblées du personnel, avec ou sans arrêt de travail, doivent être la base de toute nouvelle étape. À l’hôpital Brugmann de Bruxelles, par exemple, des délégués du commerce ont été invités parler de Delhaize pour renforcer la lutte et assister la mobilisation du personnel. Avec des réunions régionales, le personnel des nombreux et divers services pourrait tisser des liens.

    Le fait que le Sociaal Werk ActieNetwerk (SWAN) ait récemment repris la hache de guerre en organisant des actions à Anvers et à Denderleeuw contre les réductions budgétaires montre qu’il est possible de relier et de renforcer les mouvements de lutte. C’est pourquoi le PSL encourage ce groupe et des initiatives telles que Sociaal Werkers in Actie et Travail Social en Lutte, ou des plateformes telles que Weerbare Verpleeg- en Zorgkundige (Soins infirmiers et de santé résilients).

    Ce système capitaliste n’offre aucune solution fondamentale, en plus des économies budgétaires, il pousse notre secteur à se commercialiser davantage. Les capitalistes sont toujours à la recherche de nouveaux domaines de profit, ce qui est propre à ce système où règne la concurrence jusqu’à la mort.

    Une dictature des marchés domestiquée n’existe pas, les catastrophes sont systématiques et les conséquences désastreuses. Y faire barrage exige un plan d’action crescendo pour des investissements publics de rupture avec ce système. Mettons fin aux appels d’offres, où les organisations doivent rivaliser avec les entreprises commerciales et leurs mauvaises conditions de travail, en libérant structurellement les moyens nécessaires grâce à la nationalisation de secteurs clés de l’économie ! Organisez-vous à nos côtés pour changer de société !

    La Campagne ROSA : Pour la fin des listes d’attente: Pride is a protest !

    Les groupes les plus opprimés sont particulièrement victimes des longues listes d’attente. Les listes dans les transports, par exemple, sont misérablement longues, et les personnes LGBTQIA+ sont exclues du système plus rapidement. L’hétéronormativité a un impact sur le bien-être mental, ce qui entraîne des problèmes de santé mentale. La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression le sexisme et l’austérité) veut renforcer la lutte du mouvement des travailleur.euse.s contre toutes les formes d’oppression, car en divisant la classe travailleuse, on facilite l’exploitation capitaliste. C’est pourquoi nous nous battons contre les listes d’attente pour les soins aux personnes transgenres.

    Participez à la manifestation Pride is a protest le 28 juin ! 18h30, Coyendanspark, Gand

    Rejoignez le PSL !

    Le PSL est un parti national qui organise travailleur,euse,s, jeunes et féministes pour renverser le capitalisme et changer de société. Le capitalisme repose sur notre exploitation afin de maximiser les profits des entreprises. Nous luttons pour une société socialiste démocratique où la barbarie des marchés sera remplacée par une économie rationnelle planifiée démocratiquement afin de répondre aux besoins de la collectivité tout en respectant la planète. Cette lutte est par nature internationale, c’est pourquoi nous sommes organisés sur tous les continents à travers un parti mondial : Alternative Socialiste Internationale (ASI).

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