Category: Syndical

  • Les services publics, le patrimoine de ceux qui n’en ont pas

    Luttons ensemble en défense de la pension des fonctionnaires et pour des moyens à hauteur des besoins

    Gouvernement après gouvernement, les coupes budgétaires se suivent dans les services publics, souvent sous le prétexte fallacieux que les choses ne fonctionnent pas assez « efficacement ». Après avoir (dés)organisé nos services publics de manière bureaucratique, les défaillances sont invoquée pour retirer les ressources si nécessaires. Parallèlement, de nombreux services ont été jetés sur le marché : la poste, certains pans des transports publics, téléphonie, etc. Ces dernières semaines, des dizaines de maisons de retraite Orpea ont fermé en Belgique parce que la multinationale française de la santé refuse d’investir dans les infrastructures. Tout ça doit cesser !

    Par Wouter (Gand), article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    https://fr.socialisme.be/95022/journee-daction-des-services-publics-inspirons-nous-des-grevistes-francais-pour-nous-battre
    https://fr.socialisme.be/94982/battons-nous-pour-lextension-des-services-publics-vers-la-socialisation-des-taches-domestiques

    Le sous-investissement fait rouiller nos services publics

    La réduction des effectifs et la démolition des structures entraînent le déclin du service à la population. C’est évident dans les chemins de fer : l’an dernier, il y a eu 40 % de trains supprimés en plus en raison du manque de personnel et des infrastructures défaillantes. Dans l’enseignement, les classes sont si surpeuplées qu’elles font fuir les enseignants. Des services essentiels comme les pompiers n’ont pas assez de matériel pour secourir les gens. À Gand, on a supprimé un refuge d’hiver pour sans-abris.

    Le manque de ressources met tous les services sous pression. La charge de travail du personnel augmente et, dans les chemins de fer ou la police, il est souvent difficile voire impossible de prendre les congés auxquels on a droit. Les congés maladie augmentent donc rapidement. C’est inacceptable.

    Pas touche aux pensions ! Suivons l’exemple français

    Le gouvernement fédéral a les pensions en ligne de mire. Le débat entre Lalieux (PS) et De Croo (Open VLD) ne porte pas sur le retrait de l’attaque, simplement sur son ampleur. La discussion porte aujourd’hui sur la péréquation des pensions des fonctionnaires, qui n’évolueraient plus tout à fait comme les salaires. De Croo veut supprimer la péréquation, ce qui permettrait « d’économiser » 200 millions d’euros. Lalieux propose un plafonnement de la croissance à 0,5%. De Croo remet même en cause l’indexation de la pension minimale !

    Les fonctionnaires peuvent être envoyés en préretraite en cas de maladie de longue durée. Lalieux veut prolonger la pension temporaire de maladie de deux ans pour éviter qu’elle soit utilisée. Au lieu de faire quelque chose sur les conditions de travail pour réduire les arrêts maladie, la ministre s’attaque aux malades.

    Elle veut lier la retraite anticipée à des conditions plus strictes sur le nombre de jours travaillés. L’espérance de vie en bonne santé est en moyenne de 62 ou 64 ans. Il est crucial de prendre sa retraite à temps ! L’âge de la retraite de 67 ans et les restrictions à la retraite anticipée sont inacceptables. Dans les services d’incendie, le personnel exige la retraite à 60 ans. L’espérance de vie chez les pompiers est inférieure de sept ans à la moyenne.

    Actuellement, les travailleurs et les jeunes descendent massivement dans les rues en France contre le passage de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Ils ont tout à fait raison et leur exemple devrait être suivi. Nous ne devrions pas avoir à payer pour un déficit budgétaire qui provient de la soif de profits des entreprises. Lorsque le gouvernement a voulu faire passer le système à points pour les retraites, il a été stoppé par notre résistance de masse. La lutte paie !

    L’âge de la retraite et l’accès à la préretraite doivent être abaissés pour toutes et tous ! Une pension minimale de 1.700 euros pour chacun.e, y compris celles et ceux qui ont des carrières incomplètes, est nécessaire pour éviter que nos aînés ne tombent dans la pauvreté.

    Tous les secteurs ensemble !

    Les actions ne manquent pas dans les services publics. Quelques exemples :

    • Les cheminots se sont mis en grève pour plus de moyens, une revalorisation des grilles salariales, plus de sécurité….
    • Il y a déjà eu plusieurs jours de grève dans l’enseignement francophone avec des manifestations et des actions pour plus d’enseignants, des bâtiments décents et de meilleures conditions de travail.
    • Les travailleurs des hôpitaux publics ont participé en masse à la plus grande manifestation du non marchand depuis longtemps (22.000 personnes!). Le personnel exige plus de moyens, des salaires plus élevés et la semaine des 30 heures. Auparavant, les fonctionnaires locaux des CPAS de Bruxelles s’étaient mis en grève.
    • Les fonctionnaires fédéraux ont mené de nombreuses actions pour exiger le respect d’un accord sur les augmentations de salaire et d’autres questions.
    • Chez les pompiers et la police, la mobilisation se dirige vers une manifestation le 7 mars, notamment pour exiger plus de personnel et plus de ressources.

    Tout cela illustre à quel point nos intérêts sont communs. L’unité dans la lutte est cruciale pour obtenir une victoire. Le résultat de la grève du 10 mars et son suivi doivent être discutés dans des assemblées du personnel. Mais des réunions interprofessionnelles dans chaque ville sont également nécessaires. Parce que cette lutte doit être portée par l’ensemble du mouvement syndical. C’est toute la société qui a besoin de services publics !

    Nous devons mettre fin aux pénuries en rendant le travail dans le secteur public à nouveau attractif, avec une semaine de travail de 30 heures sans perte de salaire, avec des recrutements supplémentaires et le rétablissement des nominations statutaires. Toutes les privatisations et libéralisations doivent être annulées, car elles n’ont ni réduit les coûts pour les usagers ni amélioré la qualité. Une augmentation de tous les salaires de 330 euros bruts par mois est nécessaire dans le public comme dans le privé pour réduire notre perte de pouvoir d’achat.

    L’argent manque ? Les profits des plus grandes entreprises et du secteur financier sont aujourd’hui très élevés. Ils investissent des milliards d’euros dans leurs propres actions au lieu d’investir dans la société. La nationalisation du secteur financier permettrait de dégager les fonds nécessaires aux services publics.

    Les services publics qui ont été privatisés au cours des dernières décennies devraient passer dans le giron public par le biais de la nationalisation afin de garantir des services de qualité et suffisants. Ceci est crucial pour éviter le transfert des services aux familles, souvent aux femmes. Les services publics sous le contrôle démocratique de tous les travailleurs sont nécessaires pour permettre de bonnes conditions de travail et des services décents. Garantir des services publics décents et accessibles à tous nécessite une rupture avec la politique et le système actuels.

  • Journée d’action des services publics : inspirons-nous des grévistes français pour nous battre!

    Une grève des services publics a lieu aujourd’hui en Belgique. Le sous-investissement chronique a mis sous pression l’ensemble des services, avec de très néfastes conséquences pour les usagers et pour le personnel. Des transports en commun à l’enseignement en passant par les crèches, le manque de ressource se fait sentir partout et le constat s’impose : c’est inacceptable.

    https://fr.socialisme.be/94950/greve-des-services-publics-comme-en-france-engageons-toute-la-societe-dans-la-lutte
    https://fr.socialisme.be/94888/le-capitalisme-plonge-de-crise-en-crise-revolte-e-viens-redecouvrir-marx-et-le-socialisme-revolutionnaire

    La lutte pour plus de moyens bénéfice donc d’un bon potentiel, qui doit être saisi et organisé. Là où des revendications spécifiques avaient été utilisées pour renforcer l’appel à la mobilisation d’aujourd’hui, comme dans l’enseignement communal à Anvers, la participation a été plus remarquable. C’était également le cas à l’université de Gand (UGent). Tim, délégué de CGSP, l’a constaté : « Le piquet de grève au rectorat contre les coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur a été un succès. Depuis 2008, nous avons perdu un montant annuel de 590 millions d’euros en raison des économies réalisées, l’UGent perdant à elle seule 104 millions d’euros par an. Nous exigeons du conseil d’administration de ne pas faire d’économies en trompant les étudiants par le biais des frais d’inscription, ni en procédant à des coupes antisociales dans le personnel. Nous leur demandons de nous rejoindre dans la lutte pour un refinancement public de l’enseignement supérieur ! » C’était également le cas à Liège, où toutes les crèches de la Ville de Liège ont été fermée cette semaine : du jamais vu. Les puéricultrices en lutte réclament que la pénibilité de leur travail soit reconnue. Elles étaient visibles en solidarité sur de nombreux autres piquets de grève.

    Piquet des cheminots à Namur

    Construire un mouvement demande de rechercher à impliquer les collègues le plus possible, en partant de leurs intérêts, de leurs inquiétudes et de leurs réflexions. A partir de là, un plan peut être élaboré pour construire la lutte sur le long terme et arracher des victoires. Dans plusieurs endroits, c’est dans ce cadre que la Journée de lutte pour les droits des femmes du 8 mars avait été utilisée : comme élan pour développer des revendications spécifiques et assurer la mobilisation d’aujourd’hui.

    Tout cela ne semblait hélas pas évident partout aujourd’hui. Après avoir subi les conséquences du manque de moyens durant des années, un certain découragement a pu s’installer. D’autant plus que les partis traditionnels parlent à nouveau de coupes budgétaires.

    Mais il est possible de vaincre. En termes de méthodes de combat et de construction d’un rapport de force, nous pouvons nous inspirer de l’exemple français. Il y a plus d’un an, le débat public en France était dominé par la bataille entre Le Pen et Zemmour, c’est-à-dire entre l’extrême droite et l’extrême droite. Cette semaine, le 7 mars, il y a eu 3,5 millions de grévistes et de manifestants contre la réforme des retraites de Macron ! Cela démontre de manière éclatante comment les choses peuvent s’inverser. Quand le mouvement ouvrier se manifeste et se bat de manière offensive, il lui est possible d’attirer avec lui de larges couches de la société. Une majorité écrasante de la population française soutient la protestation sociale et refuse d’entendre parler d’une augmentation de l’âge de la retraite. Si cet âge est aujourd’hui plus bas en France qu’en Belgique, c’est d’ailleurs en raison de la contestation sociale.

    Piquet à l’UGent

    Pour susciter l’enthousiasme pour la lutte sociale, simplement riposter aux propositions et attaques antisociales est insuffisant. Nous devons défendre nos propres propositions et revendications, telles qu’un plan radical d’investissement public dans les services publics visant à répondre aux besoins de la population. Plus de moyens publics pour de meilleures infrastructures, plus de ressources humaines pour les services essentiels comme l’enseignement, les transports publics, la fonction publique… c’est ce qui s’impose. Oui, mais il n’y a pas d’argent, objecte-t-on souvent, notamment de la part de certains responsables politiques.

    Intradel, Association Intercommunale de Traitement des Déchets Liégeois.

    Si nous nous limitons à la logique de ce système, aux étroites limites de ce qu’il permet, il n’y aura jamais assez de moyens pour des services publics décents. Il faut oser aller à l’encontre de la logique du système. Il y a suffisamment d’argent dans la société, un petit groupe de super-riches se porte de mieux en mieux. Les multinationales de l’énergie ont fait des milliards de profits, mais pour une transition verte, elles se tournent vers les subventions gouvernementales. Les banques font à nouveau de gros bénéfices qu’elles distribuent à leurs actionnaires. Nous devons chercher l’argent là où il se trouve et nationaliser les secteurs de l’énergie, de la finance et d’autres secteurs essentiels pour les placer sous contrôle et gestion démocratiques. Les ressources nécessaires pourront alors être mobilisées pour fournir des services répondant aux besoins de la population.

  • L’attaque contre le personnel de Delhaize est une attaque contre nous tous !

    Les bas salaires, l’absence de contrats à temps plein, les changements d’horaires,… et un bénéfice record de 2,5 milliards d’euros ne suffisent apparemment pas à la direction d’Ahold-Delhaize. Les 128 magasins Delhaize seront franchisés. L’idée serait ainsi d’économiser 1 milliard d’euros. De cette manière, tous les travailleurs connaitront d’encore pires condition de travail : travail le dimanche moins rémunéré et plus fréquent, salaires encore plus bas et moins de personnel permanent et flexible. On ferait mieux de parler d’Holdup-Delhaize au lieu d’Ahold-Delhaize !

    Par un délégué du secteur

    De la grève spontanée à la fermeture de tous les magasins

    Le 7 mars, lorsque la terrible nouvelle est tombée, les travailleurs de Delhaize ont entamé une grève spontanée, magasin après magasin. Plus de 100 magasins ont également complètement fermé leurs portes le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Cela a une fois de plus démontré à quel point ce combat reste nécessaire. Ce n’est pas un hasard si de nombreuses femmes et d’autres personnes opprimées travaillent dans ce secteur. C’est une part de l’explication derrière l’écart salarial et la précarité de leur situation.

    L’inflation se répercute intégralement sur les prix, elle ne peut pas constituer une excuse pour économiser. En décembre, par exemple, il s’agissait d’une augmentation de prix de 19,67 % par rapport à l’année précédente, calculée sur la base de 3.000 produits dans sept chaînes de supermarchés.

    La direction explique : « Bien que tous les employés puissent participer au changement, nous comprenons que les émotions peuvent être vives. » Quelle question ! Qui voudrait volontairement passer à une situation d’incertitude sans présence syndicale ?

    Il faut la solidarité des travailleurs de tous les secteurs !

    C’est ainsi que sont traités les travailleurs des secteurs essentiels qui étaient en première ligne durant les pires heures de la pandémie. Dans l’édition du 7 mars du quotidien néerlandophone De Standaard, l’un des travailleurs s’exprimait ainsi : « Des files d’attente de plusieurs centaines de mètres de clients, qui dépassaient plusieurs coins de rue. A ce moment-là, facilement 300.000 euros de chiffre d’affaires étaient réalisés par jour. Où est passé cet argent ? Chez les actionnaires, bien sûr. Dans les moments difficiles, c’est le petit qui est le premier touché. »

    La situation est connue directement ou indirectement dans tous les secteurs. Ce qui se passe chez Delhaize sera mis à profit pour porter atteinte aux conditions de travail dans d’autres secteurs. Les patrons y verront également un moyen d’éliminer les syndicats sur les lieux de travail. La défense du personnel de Delhaize concerne tous les travailleurs, tous secteurs confondus ! Une attaque contre leurs conditions de travail, c’est une attaque portée contre nos conditions de travail à toutes et tous !

    Le marché et sa spirale infernale

    L’arrivée en Belgique des supermarchés Albert Heijn et maintenant Jumbo, qui jusqu’à présent ne paient pas de salaire supplémentaire pour le travail du dimanche, a déclenché une spirale infernale en termes de conditions de travail. Ils ont mis la pression sur les autres entreprises pour qu’elles maintiennent leur part de marché. Si des chaînes comme Delhaize veulent encore économise sur les conditions de travail et le personnel, cela ne tomba pas du ciel.

    L’année dernière, 75 grands magasins ont été créés en Belgique. Ces investissements ne sont pas réalisés parce qu’il y a trop peu de magasins, mais pour en détruire d’autres. Au lieu de payer des salaires décents à leur personnel, les supermarchés préfèrent investir dans la disparition de leurs concurrents. Voilà ce que nous offre le capitalisme : plus de misère et surtout pas de progrès. Le marché ne fonctionne pas, c’est désormais clair pour la plupart des gens. Surtout quand on sait que le PDG d’Ahold-Delhaize a encore augmenté son propre salaire annuel à 6,5 millions d’euros. Les propriétaires d’Aldi et de Lidl figurent même parmi les dix Européens les plus riches.

    Nationalisation du secteur de la distribution !

    Tant que le marché subsistera, les entreprises augmenteront leur exploitation pour maximiser leurs profits et leur position sur le marché. Si elles ne le font pas, elles seront détruites par la concurrence des autres. Nous ne pouvons plus accepter que le marché continue d’exister. Il n’existe pas de marché modéré. Les mêmes mécanismes reviennent toujours pour nous faire payer la facture.

    C’est pourquoi nous défendons la planification de l’économie, pour qu’il y ait un magasin près de chez soi pour chacun, où trouver des produits de qualité à un prix abordable. Il ne serait ainsi pas nécessaire de se rendre dans 7 magasins différents pour trouver les meilleurs produits aux meilleurs prix.

    Cependant, les prix abordables dépendent aussi des producteurs. Une étude de Greenpeace a révélé que 20 grandes entreprises alimentaires ont versé 53,5 milliards de dollars à leurs actionnaires rien qu’en 2020 et 2021. Elles ont profité de la crise du covid et de la guerre. Il est crucial de nationaliser sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs à la fois la production et la distribution. Grâce au contrôle des travailleurs de ce secteur, des syndicats et de la société, la production et la distribution pourraient garantir une vie décente et de bonnes conditions de travail.

  • Grève et manifestation des pompiers “Tu nous mets 67, on te mai 68”

    On connaît le vieil adage selon lequel “quand il pleut à Paris, il bruine à Bruxelles”. Cette journée du 7 mars constitue l’acte 6 de la mobilisation en France contre la réforme des retraites, les syndicats appellant à “mettre la France à l’arrêt” et, contrairement aux fois précédentes, cette mobilisation pourrait durer plusieurs jours dans plusieurs secteurs avec une dynamique de grèves reconductibles. Il en a évidemment été question à Bruxelles aujourd’hui dans les discussions que nos militants ont pu avoir, très certainement puisqu’un des éléments de la colère des pompiers concerne justement leur retraite.

    https://fr.socialisme.be/94888/le-capitalisme-plonge-de-crise-en-crise-revolte-e-viens-redecouvrir-marx-et-le-socialisme-revolutionnaire

    Les raisons de la colère ne manquent pas, mais les principales revendications concernent la pension complète à 60 ans, l’augmentation du personnel et le refinancement des services publics. Les pompiers ont une espérance de vie inférieure de 7 ans à la moyenne nationale (selon le ministère de l’Intérieur lui-même), avec l’âge de la pension à 67 ans, la retraite sera très courte, voire inexistante pour de nombreux pompiers. Les grévistes revendiquent 60 ans pour l’âge de départ en pension et c’est effectivement ce qui s’impose et pas que pour eux ! L’espérance de vie moyenne en bonne santé est de 63,8 ans en Belgique. “Du boulot au caveau”, le mot d’ordre est visiblement partagé des deux côtés de la frontière, en France et en Belgique.

    Le tract distribué aujourd’hui par nos militant était axé sur la grève des services publics de ce 10 mars avec pour titre “Grève des services publics : comme en France, engageons toute la société dans la lutte!” : “Nous partageons les mêmes intérêts et l’unité dans la lutte nous renforcera. L’évaluation de la grève du 10 mars et la suite à lui donner doivent être débattues en assemblées du personnel. Il sera ainsi possible d’élaborer un cahier de revendications communes et spécifiques à chaque secteur accompagné d’un plan d’action en escalade où chaque étape sera soigneusement préparée dans l’idée de renforcer la suivante. En France, jeunesse et travailleur.euse.s occupent les rues en masse contre la réforme des pensions. Engageons tout le monde dans le combat ici aussi ! C’est d’ailleurs une manifestation de masse qui a enterré le projet de pensions à points en Belgique en 2018. Des assemblées interprofessionnelles sont nécessaires dans chaque ville. Cette lutte doit être portée par tout le mouvement ouvrier pour y attirer toute la société.”

    L’argent ne manque pas : la nationalisation de tout le secteur financier, tout comme celui de l’énergie, permettra de mobiliser les moyens nécessaires au financement de nos services publics, de garantir des prêts très bon marché aux petits commerçants en difficulté et d’en finir avec la spéculation. Les services publics et les secteurs nationalisés ne doivent pas fonctionner comme c’est la norme dans le privé, mais être dirigés pour satisfaire les besoins sociaux : sous gestion et contrôle du personnel, des syndicats et de la collectivité.

  • Grève des services publics : comme en France, engageons toute la société dans la lutte!

    Services atrophiés, manque de personnel, surcharge de travail :

    • Aucune attaque contre les pensions de la fonction publique et des femmes !
    • Un plan d’investissements publics massifs grâce à la nationalisation des banques et du secteur de l’énergie !

    En Grèce, la privatisation du rail a tué. La collision mortelle a frappé beaucoup d’étudiant.e.s en route pour leur unif’. C’est le sous-financement dans l’infrastructure et la sécurité ainsi que le manque de collègues qui ont conduit au drame. Les responsables de l’Union européenne qui ont imposé l’austérité aux Grecs n’auront pas à s’inquiéter des tribunaux… Ce sont les mêmes qui utilisent aujourd’hui les fonds du Plan de relance européen comme outil de chantage pour lancer une offensive sur les pensions de la fonction publique en Belgique ! Alors que Syriza en Grèce avait au moins initialement tenté de résister, le PS a déjà capitulé en voulant plafonner la péréquation des pensions du public et en réduisant l’accès à la pension minimum pour les travailleurs à temps partiel (essentiellement des travailleuses). Mais pour la droite du gouvernement, c’est encore trop peu.

    Même sans confinement, il y a toujours plus de colis à livrer et toujours moins de personnel à Bpost. Idem chez les pompiers : les interventions augmentent sans effectifs suffisants. La situation est encore aggravée par la crise climatique (pensons aux inondations) ou la crise énergétique qui a poussé les plus précaires à chercher à se chauffer de manière dangereuse. Dans tous les services publics, le sous-financement est intenable et de plus en plus de collègues s’effondrent ou fuient le secteur. À la place de services de qualité, la population est victime du manque de moyens, des listes d’attentes et des retards. Les conséquences dans les soins, l’accueil des enfants ou encore l’enseignement se font sentir en premier lieu sur les femmes, en aggravant leur double journée de travail.

    Les pompiers ont raison d’exiger un âge de départ à la pension à 60 ans. Leur espérance de vie est inférieure de 7 ans à la moyenne nationale ! En 2020, l’espérance de vie en bonne santé s’élevait à 63,8 ans en Belgique. L’âge de départ à la retraite et l’accès à la pension anticipée devraient donc baisser pour tout le monde! D’autre part, il faut garantir une pension de 1.700€ minimum pour toutes et tous, y compris pour les carrières morcelées, afin qu’aucun de nos ainé.e.s ne plonge dans pauvreté.

    Construisons l’unité dans la lutte !

    De nombreux services publics sont déjà entrés en action. Les cheminot.e.s ont mené plusieurs grèves ; l’enseignement francophone aussi, avec de grandes manifestations et diverses actions ; les travailleur.euse.s des hôpitaux publics ont participé à la grande manifestation du non marchand en janvier dernier (22.000 personnes !) ; le personnel des CPAS à Bruxelles a organisé une grève et des arrêts de travail ; les fonctionnaires fédéraux sont allés d’actions en actions ces derniers mois ; le personnel de Bpost est parti en grève ; les personnels pompier, des services d’urgence et de la police se préparent à une grande manifestation le 7 mars ; à partir du 6 mars, plusieurs jours de grève sont prévus dans les crèches et l’accueil extrascolaire en Wallonie et en Flandre.

    Nous partageons les mêmes intérêts et l’unité dans la lutte nous renforcera. L’évaluation de la grève du 10 mars et la suite à lui donner doivent être débattues en assemblées du personnel. Il sera ainsi possible d’élaborer un cahier de revendications communes et spécifiques à chaque secteur accompagné d’un plan d’action en escalade où chaque étape sera soigneusement préparée dans l’idée de renforcer la suivante.

    En France, jeunesse et travailleur.euse.s occupent les rues en masse contre la réforme des pensions. Engageons tout le monde dans le combat ici aussi ! C’est d’ailleurs une manifestation de masse qui a enterré le projet de pensions à points en Belgique en 2018. Des assemblées interprofessionnelles sont nécessaires dans chaque ville. Cette lutte doit être portée par tout le mouvement ouvrier pour y attirer toute la société.

    Quand un secteur est rentable, il est offert au privé. Dans le cas contraire, des services publics doivent s’en charger avec des moyens faméliques. Nos services publics ont illustré leur caractère essentiel lors de la pandémie. Un plan massif d’investissements publics permettrait l’embauche massive de jeunes, alors que le chômage recommence à se développer. Nous pouvons enterrer la pénurie de personnel en rendant le travail du secteur public attrayant grâce à la semaine des 30 heures sans perte de salaire, avec embauche compensatoire et nomination des agents. Revenir sur toutes les privatisations et la libéralisation s’impose, elles n’ont entrainé aucune baisse des coûts pour les usagers et aucune amélioration du service. Et face à la crise du pouvoir d’achat, il faut une augmentation salariale généralisée de 330€ brut par mois.

    Refinancer nos services publics par la nationalisation des banques et du secteur de l’énergie !

    Nos revendications seraient impayables ? Un retour à une douloureuse austérité budgétaire est même envisagé. Mais selon le Bureau fédéral du plan, c’est la hausse des taux d’intérêt sur la dette qui plombe le budget. Ce ne sont donc pas les pensions ou les soins de santé qui sont impayables; ce sont les profits du secteur financier. Allons chercher l’argent là où il est, chez les profiteurs de guerre et de crise et chez les  spéculateurs !

    Quant à la taxe sur les « surprofits » du secteur de l’énergie, ce sera un flop au vu de sa mise en application tardive et de son caractère limité sur fond de baisse des prix sur le marché. Les producteurs d’énergie empochent le pactole sans investir le moins du monde sérieusement dans la transition verte du secteur. Les banques ne sont pas en reste avec la hausse des taux d’intérêt. Pour exemple, le bénéfice net de BNP Paribas a progressé de 7,5% en 2022 pour atteindre le niveau record 10,2 milliards d’euros ! Les dividendes aux actionnaires devraient croître de plus de 12 % pendant quatre ans !

    La nationalisation de tout le secteur financier, tout comme celui de l’énergie, permettra de mobiliser les moyens nécessaires au financement de nos services publics, de garantir des prêts très bon marché aux petits commerçants en difficulté et d’en finir avec la spéculation. Quand il s’agissait d’éponger les dettes privées des banques, c’est la collectivité qui a dû payer. Ils s’en sont assez mis dans les poches, pas besoin de rachat d’actions ou d’indemnités, sauf pour de petits actionnaires sur base de besoins prouvés. Les services publics et les secteurs nationalisés ne doivent pas fonctionner comme c’est la norme dans le privé, mais être dirigés pour satisfaire les besoins sociaux : sous gestion et contrôle du personnel, des syndicats et de la collectivité. Cela exige l’implication active de la classe travailleuse à chaque étape dans le cadre d’une planification rationnelle et écologique de l’économie. Voilà ce qu’est pour nous une société socialiste.

    Rejoignez le PSL/LSP

    Le PSL/LSP est un parti national qui organise des travailleuses et travailleurs, des jeunes, des féministes… pour renverser le capitalisme et changer de société. Le capitalisme ne nous réserve que plus de guerres, de misère et d’exploitation, c’est pourquoi nous luttons pour une société socialiste démocratique où la barbarie de l’économie de marché sera remplacée par une économie rationnelle démocratiquement planifiée pour répondre aux besoins de la collectivité dans le respect de la planète. Ce combat est par nature un combat international, c’est la raison pour laquelle nous sommes organisés sur tous les continents grâce à un parti mondial : Alternative Socialiste Internationale (ASI).

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) soutient la grève des services publics : c’est un combat féministe ! La pression de la double journée de travail sur les femmes est bien connue : un travail non rémunéré effectué avant et après journée pour compenser les lacunes des services publics. La difficulté de combiner travail et vie de famille est la principale cause de l’écart salarial. La Campagne ROSA plaide pour une collectivisation des tâches domestiques, en luttant pour un réinvestissement dans les services publics, ce qui permettrait de fournir des services accessibles et de bonne qualité. C’est la meilleure forme de prévention contre les violences faites aux femmes. Nous voulons renforcer la lutte du mouvement ouvrier contre toutes les oppressions, car celles-ci facilitent l’exploitation capitaliste en divisant la classe travailleuse.

  • Grèves spontanées à la SNCB suite aux agressions de cheminots

    En février, une série de grèves spontanées a éclaté dans plusieurs dépôts d’accompagnateurs de train de la SNCB. En cause : une véritable série noire d’agressions envers le personnel. Le premier arrêt de travail fut celui des accompagnateurs des dépôts de Liège-Guillemins et de Welkenraedt le 5 février: plusieurs collègues qui travaillent sur les quais et dans les trains avaient été menacés avec un couteau. Tour à tour les collègues de Courtrai (08/02), de Mol (12/02), de Bruxelles-Midi (15/02), et enfin de Turnhout (27/02) ont arrêté le travail, systématiquement à la suite de nouvelles agressions.

    Par un cheminot

    Si le phénomène des agressions envers le personnel n’est pas nouveau, sa fréquence a fortement augmenté : +60% depuis 2019. C’est aussi la gravité qui augmente, avec des menaces armées ou des violences gratuites. La direction est restée indifférente. La SNCB a mis au point il y a quelques années un « masterplan anti-agression » au contenu particulièrement insipide. Elle vient de relancer une campagne d’affichage dans les trains et dans les gares : une mesure peu efficace, mais qui lui permet de prétendre qu’elle agit, à moindre coût.

    Les grèves spontanées sont interdites aux chemins de fer. Il y a une exception si l’employeur reconnaît plus tard le caractère « émotionnel » de l’arrêt de travail. Celui-ci dépend de plusieurs facteurs (cas de force majeure, limitation géographique, limitation dans le temps,…). Les grévistes sont donc passibles de sanctions si ce caractère émotionnel n’est pas reconnu après coup. La menace de mesures disciplinaires joue un rôle important de frein, mais tout frein est relatif. Face à la gravité et l’urgence de la situation, les premiers collègues à se déclarer en grève ont décidé que la nécessité de s’organiser était plus forte. Ils ont ensuite été imités par d’autres lorsque de nouvelles agressions ont eu lieu, ce qui a remis la méthode de la grève spontanée – très peu utilisée depuis 2016 – à l’avant-plan. Le sentiment qu’il était temps de dire « stop » tous ensemble s’est propagé.

    Bien que les revendications dépendent d’un lieu de travail à l’autre, partout revient la nécessité d’obtenir plus de personnel. Les gares et les trains doivent être des lieux sécurisés, en premier lieu par ce qu’on appelle le « contrôle social ». La carence de personnel désastreuse que nous subissons depuis des années n’a pas seulement créé un retard important dans l’octroi des congés, elle a aussi favorisé les circonstances qui ont mené à une augmentation de l’insécurité. Les agents réclament une augmentation du cadre du personnel Securail, ainsi que la présence de deux accompagnateurs (au lieu d’un seul) dans les trains reconnus comme étant « difficiles ». La problématique du contrôle social se pose aussi dans les petites gares vidées de leur personnel.

    https://fr.socialisme.be/59356/jours-de-repos-la-direction-de-la-sncb-et-les-decideurs-politiques-organisent-le-chaos

    Les agents doivent aussi être convenablement formés et équipés pour éviter l’escalade d’un conflit, et pouvoir le gérer dans la mesure du possible. Il en va encore de la responsabilité de la SNCB de mettre en place des règles commerciales qui permettent d’éviter certaines situations conflictuelles, alors que des décisions récentes à propos de la vente de tickets dans le train vont dans le sens contraire. Enfin, les collègues qui ont subi une agression doivent être soigneusement accompagnés et soutenus. Sur tous ces aspects, les manquements de la direction suscitent la colère.

    Si ces grèves spontanées ont bien été reconnues comme arrêt de travail émotionnel, c’est parce que le mouvement a été suffisamment déterminé pour imposer un rapport de force. Des hauts managers ont dû, pour une fois, se rendre sur place et négocier avec des délégué-e-s de terrains, voire les collègues eux-mêmes. Les grèves spontanées permettent d’outrepasser les lourdes règles habituelles de la « concertation sociale », volontairement conçues pour freiner la dynamique de lutte.

    Elles ont permis d’arracher quelques concessions et une série de promesses, encore assez vagues quant à leur concrétisation. Elles ont imposé ce thème dans l’agenda de la direction et des dirigeants syndicaux. Mais pour obtenir de vraies victoires et faire chuter drastiquement le nombre d’agressions, nous avons besoin d’un plan à long terme pour faire aboutir l’ensemble des revendications et s’assurer que la sécurité du personnel et des voyageurs est une priorité dans chaque décision.

    Mi-février, le chef de corps de la zone de police de Bruxelles alertait la presse sur l’augmentation du nombre d’interventions policières pour des problèmes psychiatriques. Les inégalités, le manque de perspectives, les frustrations individuelles alimentées par le capitalisme provoquent des ravages. Cela n’excuse en rien les agresseurs, mais nous ne serons jamais complètement débarrassés des agressions violentes dans ce type de société. Pour mettre définitivement fin à ce fléau, c’est toute la société qu’il va falloir changer.

  • Un syndicalisme de combat pour un féminisme de combat!

    Cinq ans après #MeToo, les témoignages continuent d’affluer et toutes les études soulignent la hausse des violences sexistes. Les mobilisations féministes ont permis certaines avancées, mais il est vital de poursuivre le combat pour de vraies victoires. Les inégalités favorisent les violences. Ensemble, on peut changer les choses ! La lutte contre le sexisme et la vie chère sont indissociables.

    Dénoncer du harcèlement au travail est toujours risqué, d’autant plus avec un contrat précaire. Des chercheuses d’université – travailleuses précaires, très dépendantes de leur chef ou directeur de thèse – ont été sanctionnées pour avoir dénoncé les abus de leur chef, alors même que le problème était largement connu et que la justice leur a finalement donné raison… Subir en silence ? STOP! Ça suffit !

    L’écart salarial annuel hommes-femmes est de 23% ; chez les ouvriers, il atteint même 43% ! Être pauvre double le risque d’être violée. Des plans de lutte contre les violences faites aux femmes ont bien été mis sur pied. Cependant, le Conseil bruxellois de l’égalité femmes – hommes dénonce que certaines populations ont été oubliées : les jeunes, les personnes âgées et les travailleuses précaires. Le gouvernement se profile comme un grand défenseur des droits des femmes, mais il attaque les crédits temps parentaux et les pensions en particulier des salarié.e.s à temps partiels, dont 80% sont des femmes !

    • Pour notre indépendance financière : un salaire minimum de 15€/h (2470€ brut/mois), des conditions de travail et des allocations sociales qui permettent une vie décente.
    • Pour combiner vie privée et professionnelle et offrir des emplois pour tou.te.s : 30h semaine, sans perte de salaire, avec embauche supplémentaire et réduction des cadences.
    • Pour des factures payables et la transition énergétique : nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle et gestion des travailleurs.euses et de la collectivité.

    En Belgique, les 1% les plus riches possèdent maintenant 15% des richesses, c’est plus que la fortune cumulée des 50% les moins riches. Mais les décideurs politiques refusent d’aller chercher l’argent là où il est pour accorder les moyens qu’exigent une réelle lutte contre le sexisme et l’accompagnement de toutes les victimes.

    Crèches, enseignement, soins de santé, services sociaux, services publics… Des secteurs où les femmes sont majoritaires, des secteurs à bas salaires, mais aussi des secteurs en lutte pour pouvoir réaliser leur travail correctement ! Les enveloppes budgétaires n’ont souvent pas été indexées au contraire des coûts qui explosent. De nombreux services doivent faire plus avec un budget réel réduit de 10%. Le personnel n’est plus remplacé, d’autres tombent malades des cadences infernales.

    Moins de services publics et de services sociaux, cela signifie que notre deuxième journée de travail – pour prendre soin des enfants ou de parents malades – s’allonge. Et comme les femmes ont généralement un salaire horaire plus faible, ce sont souvent elles qui réduisent leur temps de travail.

    • Contre la double journée de travail et pour la prévention des violences sexistes : des investissements publics massifs dans le secteur social et l’ensemble des services publics à hauteur des besoins.

    Nous défendons un féminisme anticapitaliste et socialiste pour combattre le sexisme et toute autre forme d’oppression à la racine et construire une alternative à la violence et à l’exploitation capitaliste. Ensemble, manifestons contre le sexisme et la vie chère le 8 mars. Rejoignez la Campagne ROSA pour continuer la lutte.

    8 MARS : JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES

    • Liège : Marche à l’initiative de « Collectives et Ardentes » – 8 mars, 14h30 Place Cathédrale. Participez à la délégation de la Campagne ROSA ! Et pour s’y préparer : rendez-vous le mercredi 15 février à 18h30 au local régional (5 Quai du Roi Albert à Liège).
    • Bruxelles : Ce 8 mars, la Marche Mondiale des Femmes, dont la Campagne ROSA fait partie, organise au Mont des Arts de Bruxelles un village féministe à 15h30, un rassemblement à 17h30 et une marche à 18h. Rendez-vous dès 17h00 au Mont des Arts (à côté de la Gare Centrale) pour nous aider à mettre sur pied un bloc ROSA combatif contre le sexisme et la vie chère. Et pour s’y préparer : rendez-vous à l’ULB le mercredi 15 février, 18h30, Campus Solbosh, ULB, Local K3.401.
  • Victoire chez Grains Noirs à Molenbeek : la grève de 9 jours arrache la réintégration des 8 collègues!

    https://fr.socialisme.be/94725/grains-noirs-a-molenbeek-solidarite-contre-le-forcage-du-piquet-de-greve-par-le-patron-et-la-police
    https://fr.socialisme.be/94677/grains-noirs-a-molenbeek-retour-de-la-greve-contre-une-nouvelle-agression-patronale

    Le 14 février à 17h, la direction patronale a finalement accepté d’annuler le préavis des 8 ouvriers licenciés. L’arrogance patronale a reçu la réponse appropriée des travailleurs et travailleuses : la détermination et l’unité autour de l’objectif de sauvegarder l’emploi de chaque collègue attaqué. La lutte paie, et le rapport de force favorable aujourd’hui créé peut servir à imposer davantage de gains pour le personnel !

    Par Stéphane Delcros

    La veille encore, le 13 février à 19h30, la direction avait faussement tendu la main aux grévistes, en proposant la réintégration de seulement 1 ou 2 ouvriers sur les 8, puis finalement de 3 ouvriers, au terme des 3h30 de négociations. “L’accord” pourri de la direction patronale prévoyait aussi un bonus salarial (CCT 90, entre 100 et 1000€), et 2000€ de primes pour les 5 licenciés et pour d’autres éventuels départs volontaires, à condition que les partants ne tombent pas malades pendant la période de préavis… !? Evidemment inacceptable pour les grévistes, qui ont alors décidé de continuer la grève, jusqu’à la réintégration des 8. Mais la perspective d’une nouvelle semaine de grève et donc de la perte de profits – mais aussi de la perte potentielle de contrats importants – a finalement fait plier l’employeur, qui a contacté les représentants du personnel le lendemain pour accepter la réintégration.

    La direction a tout de même obtenu le droit de proposer des départs volontaires à ceux ou celles qui le voudraient, pour quand même tenter de baisser la masse salariale liée aux emplois fixes – des négociations au cas par cas qui devront être menées en présence des délégués syndicaux. Mais cet accord est tout de même une véritable claque pour le patron de Grains Noirs, qui est maintenant confronté à une victoire syndicale. Nul doute qu’il tentera encore à l’avenir d’attaquer son personnel, mais celui-ci pourra se référer à cette victoire pour lui tenir tête.

    Le rapport de force favorable aujourd’hui créé peut être utilisé pour imposer davantage de gains pour le personnel. Par exemple pour imposer l’ouverture des livres de comptes, pour faire la clarté sur les pertes ou très faibles bénéfices officiellement réalisés par l’entreprise ces dernières années. Ou encore pour imposer un allongement des heures libérées pour les délégués syndicaux, afin de compter sur davantage de temps pour défendre les intérêts des collègues de semaine en semaine. De même, un tel rapport de force favorable aujourd’hui pourrait permettre d’avancer vers l’arrêt du travail interim, et l’embauche de collègues supplémentaires pour répartir le travail disponible sur davantage d’épaules, sans pertes de salaires.

    Les grévistes de Grains noirs ont montré pendant 9 jours un exemple de combativité. Ils ont tenu tête à une attaque agressive contre 8 de leurs collègues, soit plus de 10% des effectifs. Ils ont dû faire face à l’interdiction d’utiliser les locaux du personnel, et donc notamment les toilettes, et ont subi un forçage du piquet par la direction patronale et la police pendant une nuit, venus permettre la sortie de marchandises pour un client qui mettait un ultimatum. Ce qui leur a permis de tenir, c’est leur solidarité entre travailleurs et travailleuses en front commun des délégations ouvriers/employés et FGTB/CSC, et l’organisation du piquet en roulement jours et nuit durant 9 jours, lors desquels chacun et chacune a pu être impliqué en jouant un rôle actif dans cette victoire arrachée.

    Ci-dessous : quelques idées que le PSL/LSP a amené le 11/02 parmi les grévistes pour tenter d’organiser la solidarité autour du piquet de grève et contre la répression des syndicalistes. Si un tel type de campagne n’a finalement pas été nécessaire chez Grains Noirs, cela pourrait tout de même s’avérer utile pour d’autres mouvements de grèves.

    Organisons la solidarité contre la répression des syndicalistes !

    En organisant le piquet en roulement jour comme nuit, et en faisant face aux agressions patronale et policière, les grévistes ont montré un exemple de combativité. Il est temps d’élargir cette lutte, en organisant la solidarité avec leur combat, qui est celui auquel chaque travailleur et travailleuse peut être confronté.

    Il serait bon que des contacts soient noués avec les délégations syndicales de la région et du secteur, et que le piquet puisse recevoir la visite de délégations. On pourrait proposer aux délégués combatifs de passer sur le piquet avec 1, 2 ou 3 collèges et partager une photo de solidarité.

    Une campagne de solidarité dans le quartier pourrait aussi être utile, par exemple avec des affichettes à mettre aux fenêtres des commerces et des particuliers.

    Cela pourrait être couplé à l’organisation d’un petit événement sur le piquet : un rassemblement en fin d’après-midi ou en soirée, permettant à qui veut d’apporter sa solidarité. Un petit événement n’a pas besoin de centaines de participants pour être un succès. Même avec quelques dizaines de participants extérieurs au piquet, sur base de l’enthousiasme et d’un autre rendez-vous à prévoir, chacun et chacune sera armé pour faire de la date suivante un succès plus grand encore.

    Un petit tract peut être utile pour mobiliser vers un tel événement : en diffusant un tract dans les boîtes emails de tous les délégués FGTB Horval et CSC alimentation & service de Bruxelles, dans les boîtes aux lettres des rues autour de l’entreprise, dans les cafés, snacks et commerces et via les WhatsApp des réseaux militants. Malgré la petite taille de l’entreprise, une telle initiative pourrait récolter un grand soutien. Ces quelques propositions ne sont qu’un début. Les heures d’attente au piquet peuvent être utilisées pour réfléchir où diffuser ce petit tract. En rendant la campagne vivante, on peut être étonné du soutien et des liens qui peuvent en sortir.

    Cela permettrait à la fois d’organiser plus concrètement la solidarité, et aussi de mettre la pression la plus forte possible sur la direction patronale de Grains Noirs, pour l’obliger à accepter la réintégration des 8 collègues licenciés. Le rapport de force favorable pourrait alors aussi être utilisé pour imposer l’arrêt du travail interim et l’embauche de collègues supplémentaires pour répartir le travail disponible sur davantage d’épaules, sans pertes de salaires.

    Quelques photos du piquet

  • Actions provinciales pour le pouvoir d’achat : évaluons cette étape à la base pour aller plus loin

    Ce 14 février, la FGTB et la CSC avaient organisé divers actions symboliques à travers le pays, avec des dynamiques diverses, en front commun ou non, avec rassemblement ou non. A la FGTB, l’accent était cette fois mis sur une « fiscalité plus juste ».

    C’est à La Louvière qu’il y a eu le plus de monde, avec plus de 2000 syndicalistes FGTB réunis dans une atmosphère combattive, avec de nombreuses délégations issues de lieux de travail de La Louvière bien entendu, mais aussi du Brabant wallon et de Charleroi. A Bruxelles, en front commun, on trouvait un peu plus de participants que lors de la précédente journée d’actions provinciales du 20 octobre dernier. Tant au niveau de la participation que du contenu, le rassemblement FGTB de Liège tranchait avec le certain dynamisme qui régnait ailleurs, même pour une action symbolique. Il est vrai que des actions symboliques ont surtout un sens dès lors qu’elles servent à construire l’élan vers une montée en puissance de la lutte, et aucune autre étape n’a à nouveau été annoncée ici.

    Nos diverses équipes militantes ont faisaient le même constat : au cours des nombreuses discussions que nous avons pu avoir, l’idée d’attendre les élections pour qu’une solution se dégage en faveur de notre pouvoir d’achat est largement critiquée. Et c’est vrai, imposer nos préoccupations au centre du débat public, cela ne se fait que par la lutte, en organisant notre colère et en construisant un rapport de forces, en démontrant dans la pratique que seul le mouvement ouvrier offre une alternative à la misère sociale. La colère reste grande face aux bénéfices historiquement élevés des entreprises des secteurs de l’énergie, des produits de luxe, de la distribution alimentaire et des banques alors que les travailleurs et travailleuses n’en finissent plus de se serrer la ceinture.

    Cette colère doit être organisée et viser à arracher la concrétisation d’un programme de revendications qui part des besoins réels des gens, pas de ce que permettent les décideurs politiques du camp d’en face. Si l’on ne réfléchit qu’en fonction de ce que permet la camisole de force d’un système capitaliste qui plonge d’une crise à l’autre sans sortir de la précédente (récession, climat, guerre, inégalités…), on ne peut pas aller bien loin.

    Comme à chaque étape de la lutte, il est important d’en faire l’évaluation à la base, dans les lieux de travail, au travers notamment d’assemblées générales du personnel démocratiques. Nous vous invitons à lire cet article issu de notre journal de février en guise de contribution à cet important débat : Pouvoir d’achat : la lutte n’a pas le luxe d’attendre.

    La Louvière

    Bruxelles

    Liège

  • Pouvoir d’achat : la lutte n’a pas le luxe d’attendre

    L’année 2022 a constitué un point tournant à plusieurs égards. Fouettée par l’inflation, la classe travailleuse en lutte a fait son retour sur le devant de la scène dans plusieurs pays, y compris en Belgique. Tirons-en le maximum d’enseignements afin d’améliorer notre capacité de riposte mais aussi de conquête.

    Par un délégué FGTB, article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste

    Retour début 2022…

    Dès le début de l’année, des mouvements de grèves spontanés ont eu lieu dans le secteur du métal en Wallonie et à Bruxelles face à la flambée du coût de la vie. En mars, la pression militante a débouché sur une manifestation spontanée de diverses délégations FGTB à Liège. Cette série d’actions et le remous à la base des structures syndicales a imposé l’organisation d’une manifestation en front commun syndical en juin. 80.000 manifestants y ont répondu. « Dirigeants, nous sommes prêts », semblaient dire les participants. « Où est le plan d’action ? » L’idée d’une grève générale à l’automne circulait, sans précisions.

    Les revendications des directions syndicales sont restées très limitées : le blocage des prix de l’énergie, le changement de la loi de 1996, la liberté de négociation et la fameuse « fiscalité juste » dont on parle et que l’on voit autant que le monstre du Loch Ness (beaucoup et jamais). Dans plusieurs secteurs, on a entendu de plus en plus de voix appeler à la nationalisation du secteur de l’énergie, sans que la revendication ne soit réellement saisie ni discutée. La pression de la base s’est maintenue pour que les sommets syndicaux prennent des initiatives. Une concentration militante en septembre a réuni plus de monde qu’attendu, car un plan d’action était attendu après la manifestation de juin. Il y a eu ensuite la journée d’action du 20 octobre, la grève générale du 9 novembre et la manifestation nationale du 16 décembre. Ces initiatives ont à chaque fois été envisagées isolément, comme manière de « montrer la colère », sans jamais viser à construire un rapport de forces pour arracher des victoires. L’année 2023 commence sur un constat : aucune de nos revendications centrales n’a été satisfaite. Le gouvernement a juste été poussé à quelques timides concessions (primes d’énergie, primes uniques et maintien de l’index).

    Ceci n’est pas un plan d’action !

    Des actions interprofessionnelles ont étés annoncées pour la mi-février sans que la date, le thème et l’objectif ne soient vraiment clairs au moment d’écrire ces lignes. L’absence de résultat au niveau national pousse pas mal de militant.e.s à regarder au niveau de leur secteur ou de leur entreprise dans le cadre de l’Accord interprofessionnel (AIP). C’est parfaitement compréhensible. Mais puisque ces négociations ne concernent pas le secteur public, nous allons lutter avec une base militante plus restreinte et dans l’étau d’une marge salariale de 0%. L’histoire du mouvement ouvrier est sans appel : on arrache des résultats en se jetant dans la bataille de toutes ses forces.

    Derrière le slogan il y a la réalité des chiffres. Au cours de ces dernières années, la lutte interprofessionnelle a été délaissée afin de ne pas mettre en péril les majorités fédérales où siégeait la social-démocratie. Le résultat fut une succession de normes salariales vides de contenu. Devrons-nous à nouveau nous contenter d’une prime unique, par ailleurs loin d’être garantie ?

    Nous produisons collectivement toujours plus de richesses et celles-ci sont accaparées par une classe de capitalistes qui possède le capital et les moyens de productions. Comme le révèle l’étude 2023 d’Oxfam, en Belgique, 1% des Belges détient 24% du patrimoine alors que les 50% les plus pauvres n’en ont que 0,75% ! A titre d’exemple, l’ONG annonce qu’un impôt progressif sur cette minorité permettrait de récupérer plus de 20 milliards. En fait selon les modèles cela pourrait aller jusqu’à 43 milliards. Mais cela ne changerait pas fondamentalement le rapport de forces tant que le patronat peut extraire toujours plus de travail gratuit. C’est contre l’exploitation du travail et de la nature par le capital qu’il faut lutter.

    Lançons une Opération vérité 2.0

    De tels chiffres, ou encore ceux du Baromètre socio-économique de la FGTB, illustrent toute la pourriture du système capitaliste. La gauche politique et syndicale doit en organiser la diffusion la plus large possible lors de meeting publics, dans les journaux à l’image du  Journal des pensions de 2018, des tracts, des capsules vidéos, des assemblées du personnel sur le plus de lieux de travail possible.

    Une telle campagne doit servir de base de discussion collective pour élaborer un programme qui devrait être soutenu par un plan d’action. Élargir la discussion à toutes les catégories de la population permettrait de les impliquer dans la lutte. C’est de cette manière que s’est construite l’Opération vérité qui a préparé le terrain à la grève générale de l’hiver 60-61. De manière similaire, les débats autour du plan de Man ont contribué à ouvrir la voie pour la grève générale de 1936 qui a arraché les congés payés.Cette puissante mobilisation ouvrière avait subi l’influence de la vague de grèves avec occupation d’usine qui avait déferlé sur toute la France à l’époque. Aujourd’hui aussi, nous pouvons nous appuyer sur le vent de la tempête ouvrière qui secoue la France contre la réforme des retraites. Tout l’enjeu est de reprendre le combat là où il a été laissé, mais de tout faire pour assurer le contrôle démocratique sur la lutte afin de ne plus dépendre des doutes et des convictions restreintes qui règnent aux sommets des appareils syndicaux.

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