Category: Syndical

  • Vers un automne chaud : Utiliser la manifestation du 20 juin pour renforcer le syndicalisme de combat

    Le pouvoir d’achat est le problème auquel tout le monde est confronté aujourd’hui. Il est possible d’imposer nos revendications en la matière au centre de l’actualité. Une manifestation réussie le 20 juin permettrait de mieux positionner le mouvement des travailleuses et travailleurs pour la confrontation qui aura lieu cet automne.

    Car ensuite, il y aura les négociations sur un nouvel accord interprofessionnel (AIP) qui fixe les augmentations salariales maximales. La « loi-prison » sur les salaires de 1996 détermine la marge dans laquelle cette norme salariale peut se situer. Depuis la crise de 2008, il n’y a pas eu d’accord salarial sérieux à la faveur des travailleurs. Dans le contexte actuel, les patrons diront qu’il n’y a plus de marge du tout. Pour éviter de négocier pour le plaisir de négocier, il faut sérieusement organiser notre lutte et la manifestation du 20 juin est à considérer dans ce cadre.

    Défendre un syndicalisme de combat, cela signifie de faire reposer cette organisation sur l’implication maximale des collègues. Lors du mouvement contre le gouvernement Michel en 2014, nous avions notamment souligné le rôle crucial d’assemblées générales du personnel qui ne se limitent pas aux militants des délégations syndicales. Cette importance s’est à nouveau manifestée dans les actions de l’enseignement francophone : là où des assemblées du personnel ont assisté la mobilisation, le mouvement s’en est retrouvé renforcé. Ces réunions ne doivent pas être limitées à des séances d’information, elles constituent des moments clés pour organiser la lutte par la discussion démocratique et le vote des revendications et prochaines étapes du mouvement.

    Un autre élément crucial du syndicalisme de combat est l’élaboration d’un plan d’action vers la grève générale. Une manifestation a un poids beaucoup plus important si elle représente le point de départ de grèves régionales qui construisent la dynamique vers une grève générale nationale, répétée ou reconductible si nécessaire. Le succès d’un tel plan d’action exige un argumentaire et une plateforme de revendications qui suscitent l’enthousiasme. Outre l’abolition de la loi salariale de 1996 et la restauration d’un index digne de ce nom, on pourrait par exemple défendre une augmentation générale des salaires de 2 euros par heure.

    Les premiers signes de la récession économique à venir sont déjà visibles aux États-Unis. Le patronat craint l’impact d’une récession sur ses bénéfices record. L’index serait à nouveau dans leur collimateur. Les patrons s’y préparent ; le mouvement ouvrier doit faire de même. À l’heure où tout le système s’enraye, défendre une société alternative est essentiel.

    L’objectif des actions pour notre pouvoir d’achat ne doit pas être de simplement faire pression pour influencer le travail parlementaire ou renforcer la “gauche” dans les débats gouvernementaux. Il s’agit de construire un rapport de forces que les patrons et leurs représentants politiques ne peuvent ignorer. Organisons avec ambition nos luttes autour de la défense d’une autre société, une société socialiste où la classe des travailleurs et travailleuses possède les moyens de production et les utilise démocratiquement pour planifier la réponse aux besoins de la population et de la planète.

  • [TRACT] Brisons la loi sur les salaires par la grève!

    Pouvoir d’achat, services publics, libertés syndicales,… Imposons par la force un programme d’urgence sociale !

    Manifestation nationale en front commun syndical le 20 juin, 11h, Gare de Bruxelles Nord

    Il pleut des crises. Sanitaire. Economique. Climatique. Militaire. Energétique. Alimentaire. Elles s’alimentent l’une l’autre. La précarité explose. Tout le système capitaliste va droit dans le mur. Mais la poignée de profiteurs à sa tête s’en sort très bien. Crise énergétique ? Selon l’Agence internationale de l’énergie, les entreprises du secteur ont déjà amassé 200 milliards d’euros de bénéfices « exceptionnels » dans l’Union européenne en raison de la hausse des prix.

    Ce système est organisé autour de tels profiteurs de crises et profiteurs de guerre. Pour 2030, une enveloppe de 20 milliards d’euros a été dégagée pour la défense. Aucun autre ministère fédéral n’a été si bien servi, et le gouvernement veut continuer sur cette voie. Et on nous dit qu’il n’y a pas d’argent ?

    Quand les banques étaient menacées en 2008-09, les autorités n’ont pas hésité une seconde avant de les sauver. Pendant la pandémie, la santé des entreprises a toujours été prioritaire et des mesures impensables jusque-là ont été prises pour les soutenir. Mais quand il s’agit de notre pouvoir d’achat… La coalition Vivaldi y va « piano »… Un groupe d’experts a été mandaté pour émettre un premier rapport fin juin. Et la TVA sur le gaz et l’électricité restera à 6% jusque septembre, juste avant qu’on ne relance le chauffage… Le gouvernement fait comme si l’index solutionnait tout, mais il est appliqué après coup et les gouvernements précédents se sont assuré qu’il ne reflète pas l’augmentation réelle du coût de la vie.

    Ils organisent notre misère – Organisons notre colère

    C’est scandaleux ! En mai, l’inflation a atteint son plus haut niveau depuis août 1982. Ça fait 40 ans ! Et ça ne va pas en rester là. La colère monte. Il y a d’abord eu des grèves spontanées dans plusieurs entreprises de Wallonie et de Bruxelles. Puis plusieurs journées d’actions en mars, avril et mai, avec la perspective de la manifestation nationale du 20 juin.

    Il y a urgence, et pas que pour nos salaires. Les métiers de l’enseignement francophone l’ont déjà crié lors de 3 manifestations (10.000 à Bruxelles le 10 février, 7.000 à Mons le 29 mars et 15.000 à Liège le 5 mai). La grève des services publics du 31 mai l’a encore souligné : il faut des moyens à la hauteur des besoins ! En Flandre, les travailleuses et travailleurs de la petite enfance sont aussi entrés en actions. Ce qu’il nous faut maintenant, c’est un programme et un plan d’action capable d’unir les différents secteurs en lutte pour construire un rapport de force qui ne peut pas être ignoré. Sinon quoi ? Encore un Accord Interprofessionnel (AIP) vide en fin d’année ? Une nouvelle réforme des pensions qui nous envoie directement du boulot au cercueil ? Une réforme fiscale qui cajole encore plus les grandes entreprises ?

    Notre ambition ne doit pas se limiter à envoyer à la poubelle le durcissement de la « loi-prison » sur les salaires de 1996 instauré par le gouvernement Michel en 2017. Les AIP honteux datent de bien avant ça. C’est toute cette loi qui doit être abattue au plus vite. Pour commencer.

    Une Opération vérité et un plan d’action

    Imaginons ce que donnerait aujourd’hui une « Opération vérité » des organisations syndicales pour contrer les mensonges patronaux. Le patronat défend ainsi qu’il existe une spirale prix-salaire, nous savons qu’il existe surtout une spirale prix-profits ! Une telle campagne d’information avait précédé la « Grève du siècle » de l’hiver 60-61. Ce type de campagne (avec meetings publics, assemblées du personnel,…) sur les lieux de travail et dans les quartiers serait renforcé par l’édition d’un « journal du pouvoir d’achat » similaire au « journal des pensions » du front commun syndical qui avait accompagné la mobilisation – victorieuse – contre le système de pension à points en 2018. Ceci devrait évidemment être couplé aux moyens de mobilisation habituels de tractage, de collage d’affiches au boulot, pourquoi pas faites par la délégation elle-même, et même d’affichage d’articles intéressants des médias pour alimenter l’attention des collègues.

    Parallèlement, nous avons besoin d’un plan d’action sérieux comportant plusieurs dates-clés connues suffisamment à l’avance, à l’image de celui de l’automne 2014, quand la puissance de la force du mouvement ouvrier organisé avait fait vaciller le gouvernement Michel. Si ce dernier est malgré tout resté en place, c’est uniquement parce qu’il n’y a pas eu de deuxième plan d’action plus fort, avec une série de grèves générales de 24, 48 et 72 heures par exemple.

    La meilleure manière de faire en sorte que la dynamique ne soit pas stoppée d’en-haut, c’est par l’organisation à la base. L’importance de la tenue d’assemblées générales a été soulignée durant ce premier semestre. C’est généralement là où elles ont pris place que la mobilisation a été plus importante, y compris à certains endroits (comme des écoles) où des jeunes travailleuses et travailleurs n’en avaient tout simplement jamais connues. Au-delà de l’information, elles peuvent permettre d’organiser des moments de confection de banderoles et de slogans spécifiques pour assurer que ce ne soient pas les revendications vagues qui dominent les actions. Ce sont aussi d’excellentes occasions de renforcer les délégations avec des discussions plus informelles en petits groupes. Mais ces assemblées peuvent également voter démocratiquement des motions concernant le plan d’action qui s’impose, ce qu’il convient d’exiger, etc.

    Faire du 20 juin le plus grand succès possible

    Nous connaissions le premier défi : assurer la mobilisation vers la manifestation nationale du 20 juin. Cette date doit être un tremplin vers de nouvelles actions à la rentrée. L’objectif des actions pour notre pouvoir d’achat ne doit pas être de simplement faire pression pour influencer le travail parlementaire ou renforcer la «gauche» dans les débats gouvernementaux. Il s’agit de construire un rapport de forces que les patrons et leurs représentants politiques ne pourront ignorer. Une telle lutte pour le pouvoir d’achat permettrait de mieux nous positionner pour faire face aux nombreux autres défis actuels. Le rythme de travail et la pression ne cessent d’augmenter, le climat s’affole, toutes les formes de discrimination s’aggravent, l’enseignement et les soins de santé ne font plus le poids… Tout cela est lié. Ce ne sont pas des excès, mais la conséquence inéluctable du système capitaliste. Ce système doit disparaître.

    Lors de la crise sanitaire, on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de biens et services essentiels sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. L’idée que le marché privé offre de meilleurs services et à meilleur prix est battue en brèche par la réalité. Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut ainsi nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable.

    Il est grand temps de se battre pour un autre système : une alternative socialiste démocratique, c’est-à-dire une société démocratiquement planifiée où le cœur de l’économie (finance et assurances, énergie, pharmacie,…) serait sous contrôle et gestion démocratiques des travailleuses et travailleurs. C’est la seule manière de pouvoir mobiliser l’ensemble des ressources et techniques disponibles pour que l’humanité n’aille plus droit dans le mur.

    Un programme qui repose sur ce qui est nécessaire

    • Payer pour se rendre au travail ? Pas question ! Remboursement intégral des frais de transport.
    • Restauration complète de l’index avec un contrôle de la classe travailleuse sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’indice est dépassé, tous les salaires et allocations doivent augmenter immédiatement.
    • Brisons la loi sur les salaires ! Augmentons tous les salaires de 2 euros par heure !
    • Augmentons le salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois et de la pension minimale à 1700 euros.
    • Contre la charge de travail intenable et pour l’emploi : la semaine des 30 heures, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires.
    • Il nous faut un plan d’investissements publics massifs visant à étendre et à rendre gratuits les services publics tels que les transports publics, les garderies, l’enseignement, les soins de santé …
    • Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
    • Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
    • Plaçons le secteur financier entre les mains du public afin que la collectivité ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
    • Pour une économie démocratiquement planifiée, le socialisme démocratique.
  • Brisons la loi sur les salaires par la grève !

    Il faut un plan d’urgence pour le pouvoir d’achat

    Les travailleuses, les travailleurs et leurs familles n’en peuvent plus. L’inflation nous accable. Alors que les gouvernements et toutes les institutions publiques peuvent être très rapides pour sauver les banques ou maintenir l’économie ouverte pendant une pandémie, aucun sens de l’urgence n’est visible dès lors qu’il s’agit de notre pouvoir d’achat. La classe travailleuse doit montrer ses muscles pour rappeler aux patrons que nous faisons tourner l’économie et que cela mérite le respect.

    Par Thomas (Gand)

    La société est riche : 140 sociétés cotées en bourse ont réalisé l’an dernier un bénéfice de 21,4 milliards d’euros, dont 9,95 milliards sont allés directement aux actionnaires. Avec une marge bénéficiaire de 45%, les patrons belges s’en sortent bien mieux que ceux des pays voisins. Pourtant, certains employeurs osent encore prétendre que nos salaires ou l’index sont responsables de l’inflation.

    Non, il n’y a pas aujourd’hui de spirale salaires-prix. Il s’agit plutôt d’une spirale profits-prix : tout devient plus cher afin de consolider des bénéfices record. La gauche syndicale et politique doit percer à jour ces mensonges arrogants et faire comprendre, dans le cadre d’une “opération vérité” dans les entreprises et les quartiers, que ce ne sont pas nos salaires qui posent problème.

    L’opposition entre Travail et Capital devient de plus en plus irréconciliable. Les moyens manquent pour acheter la paix sociale. Nous ne pouvons pas concilier l’eau et le feu. Les patrons mènent une guerre de classe et ils la gagnent, comme le montrent leurs bénéfices. Cependant, la classe travailleuse est plus forte si elle se bat de manière organisée et audacieuse.

    Il nous faut un mouvement combattif pour imposer un plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat. Après la manifestation nationale syndicale du 20 juin, nous devons nous préparer durant l’été pour de nouvelles actions à l’automne. Un plan d’action avec grève(s) générale(s) peut balayer la « loi-prison » sur les salaires de 1996. Cette loi est une véritable camisole de force. Sa suppression créerait la possibilité de restaurer le pouvoir d’achat par une augmentation générale des salaires de 2 euros par heure et une augmentation du salaire minimum à 15 euros par heure.

    Le ministre néerlandais chrétien-démocrate du logement, Hugo de Jonge, a reconnu que le marché libre est défaillant en matière de logement et que le gouvernement doit jouer un rôle plus important. Il l’a fait dans une double interview avec le ministre flamand Diependaele (N-VA), qui attend tout le salut du marché libre. De Jonge a raison : le logement ne doit pas être laissé à la spéculation. Des investissements massifs dans le logement social et un gel des loyers sont nécessaires.

    La réduction de la TVA sur l’énergie est bienvenue, mais la facture reste inabordable. Dans le même temps, les entreprises énergétiques réalisent des milliards de bénéfices. Des taxes supplémentaires sur eux ne suffiront pas. Pour mettre fin à la mainmise des profiteurs de crise sur notre facture énergétique, l’ensemble du secteur doit être placé en mains publiques. L’énergie est trop importante pour être laissée à la cupidité aveugle d’entreprises écologiquement irresponsables.

    Nous ne ferons pas appliquer ces mesures avec une seule manifestation, aussi importante soit-elle. Nous avons besoin d’un plan d’action qui établisse un rapport de force que les patrons et leurs politiciens craignent. Sans notre travail, tout s’arrête. Si nous arrêtons notre travail, ils ne feront pas de bénéfices. Ce n’est qu’alors qu’ils nous écouteront et que nous pourrons forcer les choses. Avec une Opération vérité en vue de nouvelles actions cet automne, nous pouvons briser la loi sur les salaires et appliquer un plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat.

    La mise en œuvre d’un plan d’urgence pour le pouvoir d’achat nous permettrait de mieux nous positionner pour faire face aux nombreux autres problèmes. Le rythme de travail et la pression ne cessent d’augmenter, le climat s’affole, toutes les formes de discrimination s’aggravent, l’enseignement et les soins de santé ne font plus le poids… Tout cela est lié. Ce ne sont pas des excès, mais la conséquence inéluctable du système capitaliste. Ce système doit disparaître pour faire place à une société socialiste où les besoins de la classe travailleuse sont centraux.

    Plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat

    • Restauration complète de l’index avec un contrôle de la classe travailleuse sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’indice est dépassé, tous les salaires et allocations doivent augmenter immédiatement.
    • Brisons la loi sur les salaires ! Augmentons tous les salaires de 2 euros par heure !
    • Augmentons le salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois.
    • Il nous faut un plan d’investissements publics massifs visant à étendre et à rendre gratuits les services publics tels que les transports publics, les garderies, l’enseignement, les soins de santé …
    • Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
    • Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
    • Plaçons le secteur financier entre les mains du public afin que la collectivité ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.
  • La semaine de 30h comme nouveau temps plein dans les soins de santé

    Contre l’hyperflexibilité et la pression croissante du travail qui conduisent à l’épuisement et l’exode: La semaine de 30h comme nouveau temps plein dans les soins de santé, avec maintien des salaires et embauche compensatoire

    Optez pour une histoire attrayante et mobilisatrice au lieu des traditionnelles jongleries marginales de la période passée! Après la disparition des applaudissements en faveur des soins et l’injection de centaines de millions dans le secteur par le biais des différents accords sociaux, la ZORGCRISE tant annoncée continue de s’approfondir. Ces centaines de millions ne sont toutefois ni plus ni moins qu’une opération de rattrapage ou un palliatif pour un secteur mis au pain sec par les coupes budgétaires et le manque d’investissements depuis très longtemps.

    Les problèmes structurels nécessitent … des solutions structurelles !

    Pour continuer à avancer et garantir en même temps la qualité des soins, la pleine conscience, une danse, une chanson ou une autre forme de “HR hokus pokus” ne sont pas vraiment utiles. Sans parler de l’arrêt de l’afflux problématique de la porte tournante : un afflux (accru ?) dans le secteur alors que le flux sortant reste structurellement plus important. En chiffres absolus, l’emploi dans le secteur augmente… mais les besoins augmentent beaucoup plus vite ! Il suffit de penser aux conséquences du vieillissement de la population. Entre-temps, 3 000 lits d’hôpitaux ont été fermés (temporairement?) en raison du manque de personnel.

    Les employeurs et les autorités facilitent les pénuries … par une gestion néolibérale

    Malgré la pénurie croissante de personnel, des milliers de collègues à temps partiel (obligatoire) ne bénéficient pas d’heures supplémentaires dans leur contrat permanent. L’hyperflexibilité dans notre secteur résolument féminin et la pression croissante du travail, combinées à l’application d’un modèle de management froid, provoquent un exode chronique du secteur. Cela donne une carrière moyenne de … 7 ans!

    Le travail à temps partiel est la règle plutôt que l’exception dans le secteur. À y regarder de plus près, les “têtes” ne manquent pas. En dehors du travail à temps partiel obligatoire (par exemple les experts en soins qui peuvent obtenir un contrat de ¾ maximum dans les hôpitaux), de plus en plus de collègues suivent les tendances des Pays-Bas: soit ils deviennent indépendants, soit ils réduisent le nombre d’heures chez leur employeur habituel pour compenser le reste via les nombreuses formes de travail temporaire – où ils choisissent le temps et le lieu de travail de manière AUTONOME. L’attitude de Zorgnet-Icuro, qui qualifie les membres de ZZP de “parasites”, est une pure hypocrisie. A propos des consultants externes surpayés dans le secteur, on garde le silence comme si on était assassiné …

    Olivier Pintelon, auteur du livre ‘De strijd om tijd’ (La bataille pour le temps) : “Un travailleur en continu employé par l’une des grandes entreprises chimiques du port d’Anvers a une semaine de travail à temps plein de 33,6 heures, ce qui correspond plus ou moins à une semaine de quatre jours. En outre, les salaires dans ce secteur sont plus élevés que dans le secteur des soins de santé. Ils sont les bienvenus, mais la comparaison jette une lumière différente sur la pénurie de personnel soignant, n’est-ce pas?”

    Il va sans dire qu’un tel nouveau fleuron de la rage blanche ne peut être mis en œuvre – bien que par étapes – que par un plan d’action efficace… à ne pas confondre avec quelques manifestations à Bruxelles. Nous tenons à vous rappeler que le dernier mouvement de grève soutenu dans les hôpitaux privés des trois parties du pays (Flandre, Bruxelles et Wallonie) a eu lieu en … 2005!

    Pour de nombreuses raisons pratiques, l’introduction de la semaine de 30 heures n’est possible que par étapes, mais cela ne signifie pas que nous devons prendre autant de temps que pour l’IF-IC … Nous pouvons par exemple commencer avec les entrants latéraux, ou éventuellement un quatrième jour de RTT à 60 ans (après 45-50-55), ce qui signifierait en pratique une semaine de 30 heures pour les collègues de 60 ans. Et on peut donc continuer à l’étendre jusqu’à ce que tout le monde soit couvert par la semaine de 30 heures.

  • Réussite de la grève des services publics, en prélude à un automne chaud

    Prochaine étape : la manifestation nationale du 20 juin !

    La grève des services publics de ce 31 mai a donné une expression au malaise généralisé dans les services publics. Face à l’inflation et aux salaires qui ne suivent pas bien entendu, mais aussi face au manque de moyen, au manque de personnel et à la charge de travail croissante. Le PSL/LSP était présent sur les piquets de grève de différentes villes du pays, notamment au travers d’équipes militantes qui ont fait des tournées de visite de solidarité.

    On a pu voir une très belle banderole au piquet de la gare de Gand hier à l’occasion de la grève des services publics : “les cheminots en grève sont activistes du climat du 21e siècle”. Excellente manière de souligner à quel point la lutte pour le climat et le combat pour nos services publics ne font qu’un !

    Le thème qui est probablement revenu le plus souvent dans les conversations que nous avons eues est le manque de collègues et de moyens, qui accroît la pression sur celles et ceux qui travaillent et les pousse à partir ou à tomber malade. Bon nombre des services publics pour lesquels la volonté d’agir était la plus forte sont ceux qui ont continué à travailler sous la pandémie ; les héros du passé ont le sentiment aujourd’hui d’être poignardés dans le dos.

    Cela est devenu encore plus douloureusement clair à Mons, où il est prévu de privatiser partiellement l’hôpital public Embroise Paré, ce qui signifierait qu’un millier d’employés contractuels ne pourraient pas devenir statutaires. A l’occasion de cette privatisation, des travailleurs de différents secteurs se sont rassemblés devant cet hôpital et ont organisé une courte manifestation combative.

    Un autre thème était bien sûr celui de l’augmentation de la cherté de la vie et le fait que l’index ne rattrape que partiellement ce phénomène et accuse un retard. Le Voka, l’unizo et aussi le premier ministre Alexander de Croo ont réagi face à ce mouvement pour le pouvoir d’achat en disant que l’indexation compense l’inflation, ce qui n’est que partiellement vrai, mais ont aussi pointé du doigt une spirale « salaires-prix ». Comme si nos salaires étaient responsables de l’inflation actuelle !
    Il est déjà difficile de mettre des sous de côté, notre pouvoir d’achat fond à vue d’œil et certains salaires sont scandaleusement bas. Les plus bas doivent augmenter à un minimum de 15 euros bruts de l’heure ou 2.470 euros bruts par mois. Allons chercher l’argent du côté des bénéfices, ils ne cessent de battre des records, les producteurs ou distributeurs d’énergie n’ont pas par exemple pas besoin de répercuter la hausse des coûts sur les clients, ils peuvent aussi ajuster leurs gigantesques marges bénéficiaires. Il y a une spirale « bénéfices – prix » plutôt qu’une spirale « salaires – prix ».

    Nos camarades ont trouvé une grande ouverture aux piquets et aux actions pour discuter de nos propositions. Il y avait un certain sentiment d’urgence, les problèmes ont souvent traîné pendant des années, mais là, la coupe est pleine et il est largement temps d’entrer sérieusement en action. Nous avons également besoin de toute urgence d’un plan pour le pouvoir d’achat qui permette de remédier à la misère dans laquelle de nombreuses personnes risquaient de se retrouver. Il y a aussi la prise de conscience que cela ne se fera pas uniquement grâce à la journée d’action d’aujourd’hui, mais que d’autres actions seront nécessaires.
    La manifestation nationale du 20 juin est clairement la prochaine étape pour une mobilisation plus large des collègues, mais nous devons déjà préparer la rentrée avec une « Opération vérité, pourquoi pas avec un « journal des salaires » à l’image du « journal des pensions » qui avait assisté la mobilisation contre la pension à point il y a quelques années. Cette sensibilisation ne serait que renforcée en connaissant déjà de nouvelles dates de mobilisation à la rentrée qui pourraient être discutées en assemblées générales du personnel, tant dans le privé que dans le public.

    Photos de Liège

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    Photos de Bruxelles

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    Photos de Namur

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  • Nouvelle journée d’action pour le pouvoir d’achat : en route vers la manifestation du 20 juin !

    Les syndicats menaient aujourd’hui à nouveau diverses actions en défense du pouvoir d’achat, dans les régions, dans le cadre de la mobilisation vers la manifestation nationale en front commun programmée le 20 juin prochain. Une autre journée d’action prendra place le 31 mai en visant spécifiquement les services publics.

    Comme nous l’expliquions dans le tract distribué par les militants du PSL aux actions « Les syndicats comptent 3 millions de membres et 150.000 délégués en Belgique. Ils sont potentiellement la force sociale la plus puissante du pays, une force à écouter. Il faut un véritable plan d’action avec des revendications claires discutées parmi la base lors d’assemblées générales sur les lieux de travail et de concentrations de militants. Les revendications sans plan d’action ne sont que des vœux pieux. Cela ne nous mènera pas très loin. Et un plan d’action sans objectifs clairs sous forme de revendications concrètes et fermes conduit à l’impasse. Nous devons sérieusement organiser notre combat ! »

    Ce n’est que face à un mouvement de masse en action dans la rue et dans les entreprises que ce gouvernement reculera. Nous avons jusqu’au 20 juin pour continuer à mobiliser nos collègues pour la manifestation nationale. D’ici là, l’impatience va monter. Il faut donc également prendre le temps de construire la dynamique non seulement par des assemblées du personnel régulières et des diffusions de tracts, mais aussi par des actions locales ou en entreprises. Les assemblées du personnel sont le lieu idéal pour en discuter les modalités.

    Il faudra continuer après le 20 juin, c’est évident, contre la loi de ’96 et pour la restauration de l’indexation afin qu’elle représente réellement l’augmentation du coût de la vie, et immédiatement. Et une leçon du plan d’action actuel est qu’il est bien plus facile d’enclencher une dynamique de lutte positive avec un plan d’action où les différentes dates sont connues suffisamment à l’avance. Un plan d’action qui va crescendo crée un rapport de force. C’est sur cela qu’il faut se reposer et pas sur la logique du temps parlementaire.

    Il nous faut également un programme alternatif au vieux logiciel périmé des néolibéraux. L’idée que le marché privé offre de meilleurs services et à meilleur prix est battue en brèche par la réalité. Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonnée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable. Ce type d’approche permettrait également de réunir dans la rue le mouvement ouvrier organisé et la jeunesse qui se mobilise pour le climat.

    Lors de la crise sanitaire on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de richesse sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. Il est grand temps de se battre pour une alternative socialiste démocratique.

    Photos de La Louvière :

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    Photos de Liège :

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  • Enseignement francophone : 15.000 manifestants à Liège. Des MOYENS à hauteur des BESOINS !

    Pour de meilleures conditions de travail ET d’apprentissage

    Après Bruxelles et Mons, où environ 10.000 personnes étaient présentes à chaque reprise, une nouvelle manifestation du secteur de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a défilé aujourd’hui dans les rues de la Cité Ardente. Voici ci-dessous le tract qu’y a distribué le PSL.

    Des classes avec plus de 20 élèves ? Une chaudière qui tombe en panne tous les hivers ? Deux toilettes pour tous les élèves ? Un plan de pilotage qui vous prend le temps et l’énergie qu’il vous restait ? Une surcharge administrative qui vous empêche de préparer vos cours correctement ? Sous contrat ACS depuis 10 ans ?

    L’enseignement aujourd’hui, en Belgique, c’est ça. Ce n’est pas une priorité pour nos gouvernements et ce, depuis trop longtemps. Résultat : sous-financement chronique, pénurie d’enseignants, concurrence entre les écoles, trop d’élèves par classe, etc. Et nous n’avons même pas encore évoqué les réformes qui font parties du fameux Pacte pour un enseignement d’excellence !

    Ce Pacte est un lot de réformes sous-financées, amenées trop vite, trop mal, voire dans le but de faire des économies. Un exemple ? La réforme du qualifiant va servir à supprimer les options dans les écoles professionnelles et techniques qui ne sont pas « rentables ». Un autre exemple ? En voulant faire passer très vite le nouveau calendrier scolaire, ils n’ont pas pris le temps de se mettre d’accord avec les autres communautés du pays ni avec l’enseignement supérieur. Encore un autre exemple ? Ils veulent l’inclusion, dans les écoles dites ordinaires, des élèves se trouvant actuellement dans l’enseignement spécialisé : bonne idée ! Mais s’il s’agit de le faire sans suivi personnel de l’élève, sans formations supplémentaires, sans engagement de personnel pour les aider… Cela devient en réalité, de la maltraitance !

    Rajoutons à tout cela une pandémie mondiale et une crise économique qui empirent la santé mentale et la situation socio-économique des élèves et des membres du personnel. Les élèves ont encore plus besoin de suivi individuel, d’aide psychologique, d’école gratuite,… Certains d’entre nous ont même pu goûter à la joie d’avoir moins d’élèves par classe durant la crise sanitaire grâce à l’alternance des demi-groupes ; on a tout de suite remarqué que nous pouvions consacrer plus de temps à chaque élève. C’est donc une de nos revendications principales : maximum 15 élèves par classe (et pour l’enseignement spécialisé, encore moins !).

    Pour couronner le tout, la réforme sur l’évaluation des profs va accroître l’ambiance délétère qu’il peut déjà y avoir dans la salle des profs tout en facilitant les licenciements de membres du personnel “gênant” pour les directions. Ces réformes sont des attaques sur nos conditions de travail et sur la solidarité que nous avons entre nous. Aujourd’hui déjà, les conditions de travail poussent nombre de jeunes profs à renoncer à leur vocation: ils sont 35 % à dire stop après 5 ans de métier.

    Enfin, l’horreur de la guerre en Ukraine va encore accroître davantage la pression sur les écoles. Sur les 1.262 élèves ukrainiens inscrits en Fédération Wallonie Bruxelles certains seront accueillis en DASPA (dispositif d’accueil). Que va-t’il se passer dans l’avenir pour ceux qui intègrent les écoles sans ce dispositif, alors qu’il manque déjà des places dans les écoles?

    Le budget récemment voté concernant l’augmentation de l’enveloppe pour la défense (11 milliards jusqu’à 2030) et les records de dividendes pour les actionnaires en Belgique (9,95 milliards en hausse de 56% par rapport à l’année passée) suggèrent que de l’argent, il y en a ! Allons le chercher !

    Dès lors, nous rappelons que des investissements massifs sont indispensables pour améliorer les conditions de travail et d’apprentissage. Créer des écoles agréables et vertes qui ne ressemblent pas à des prisons, avoir des classes moins peuplées et permettre à chaque élève l’aide dont il a besoin. Des écoles où les enfants se sentent bien, où ils peuvent se développer à leur propre rythme. Des écoles entièrement gratuites, du matériel scolaire aux sorties pédagogiques, en passant par tous les repas de la journée.

    Conséquences pour les familles

    Accorder plus de ressources pour l’enseignement, pour plus de personnel et de meilleures conditions de travail, est important pour l’ensemble de la société. Les services publics, comme l’éducation, ont partiellement socialisé des tâches qui appartenaient auparavant à la famille. Elles sont organisées collectivement par la société à travers les services publics. Il s’agit d’une grande réussite pour les femmes, pour leur participation à la société et leur droit à l’indépendance financière.

    Les coupes budgétaires dans les services publics mettent en péril ces réalisations. Lorsqu’il n’y a pas de cuisine dans une école ou que les repas chauds sont de mauvaise qualité, cela crée un travail supplémentaire pour la famille. Les classes trop grandes, qui manquent donc d’activités variées ou d’attention individuelle pour les enfants, affectent la famille. La pénurie de personnel dans les crèches, les services supprimés, obligent les familles à compenser, ce qui entraîne un taux élevé de fatigue parentale.

    Ce n’est qu’un début, continuons le combat !

    Pour les 2 derniers rassemblements en front commun syndical, à Bruxelles et à Mons, nous étions respectivement 10.000 et 7000 travailleurs de l’enseignement. C’était clairement un succès d’avoir pu se retrouver si nombreux. Nous espérons être encore plus nombreux aujourd’hui à Liège. La tenue d’Assemblées générales a clairement soutenu la mobilisation, cela doit être le lieu par excellence où discuter de ce premier plan d’action et débattre de la suite à convenir à la rentrée.

    A côté du plan d’action des syndicats de l’enseignement, il en existe un autre pour le pouvoir d’achat, avec notamment comme point d’orgue la manifestation nationale du 20 juin prochain. Nous sommes toutes et tous touchés par l’explosion des prix – tout particulièrement de l’énergie – et nos luttes ne peuvent qu’être renforcées en se liant les unes aux autres : rejoignons cette dynamique et assurons qu’elle aussi débouche sur un autre plan d’action plus ambitieux à la rentrée ! Les prochains rendez-vous seront les 13 mai (à Liège, une manifestation partira de la place Saint Paul à 9h30) et le 30 mai, date qui devrait plus spécifiquement concerner les services publics.

    Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonnée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable. Lors de la crise sanitaire on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de richesse sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. Il est grand temps de se battre pour une alternative socialiste démocratique !

    Le PSL se bat pour :

    • L’abandon immédiat du dispositif d’évaluation des personnel qui vise à licencier plus facilement !
    • Le retrait immédiat de toutes les réformes managériales qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants !
    • Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe !
    • L’engagement massif de personnel !
    • Tout augmente, mais nos salaires ne suivent pas ! Alignement des barèmes les plus faibles sur les barèmes les plus élevés et fin des contrats précaires !
    • Des infrastructures de qualité et salubres : pour la construction de nouvelles écoles et rénovations des écoles existante !
    • Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité !
    • Pour notre portefeuille et pour la transition énergétique : nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques !
    • Puisqu’une société malade basée sur le profit et non sur nos besoins ne peut qu’engendrer un enseignement défaillant, et inversement, il nous faut absolument changer de système : pour une société socialiste démocratique !

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  • Énergie, essence, loyer… Nos salaires sont à bout de souffle. Luttons pour plus de salaire !

    Énergie, essence, loyer… Nos salaires sont à bout de souffle. Luttons pour plus de salaire !

    « De plus en plus de collègues demandent des heures supplémentaires pour gagner un peu plus. Pas pour s’offrir un petit luxe, mais pour payer leurs factures d’énergie », nous confie un conducteur de bus pour décrire l’atmosphère chez ses collègues. Les chauffeurs de bus, considérés comme travailleurs essentiels pendant la pandémie, voient aujourd’hui leur salaire devenu insuffisant pour faire face à la hausse brutale des prix. Les aides-ménagères font campagne depuis des mois pour obtenir un meilleur salaire et un meilleur remboursement des trajets entre le domicile et le lieu de travail. « Certaines aides-ménagères paient plus pour se rendre au travail que ce qu’elles gagnent », a déclaré récemment une responsable syndicale. C’est la réalité : économiser partout pour joindre les deux bouts.

    Pendant ce temps, les patrons n’arrêtent pas de se plaindre dans le but d’empocher encore plus de bénéfices. Les marges bénéficiaires n’ont cessé d’augmenter ces dernières années ; à 45 %, elles sont bien supérieures à celles des pays voisins. Les managers sont récompensés pour avoir rapporté autant de bénéfices aux actionnaires : en 2021, les salaires annuels des PDG des sociétés cotées en bourse ont augmenté de 14,4 % pour atteindre 3,02 millions d’euros. Et ils osent remettre en cause l’indexation des salaires !

    L’indexation n’est pas une augmentation de salaire. C’est une adaptation – après coup – à la hausse des prix. Cet ajustement n’est toutefois pas complet : selon Eurostat, l’inflation (c’est-à-dire la hausse des prix) était de 9,3 % en mars, alors que l’index-santé n’a augmenté que de 7,68 %. Ainsi, même avec l’augmentation salariale comprise dans le dernier Accord Interprofessionnel de 0,4 % en plus de l’indexation sur deux ans, dans les faits, nos salaires vont diminuer au lieu de monter. De plus, l’indexation ne prend parfois effet que plusieurs mois après la hausse des prix. Si on doit modifier l’indexation, c’est pour en restaurer complètement le mécanisme afin qu’il suive honnêtement la hausse des prix et qu’il soit appliqué de suite.

    Le professeur libéral Paul De Grauwe s’oppose à l’instauration d’un nouveau saut d’index, non pas pour défendre les intérêts de la classe ouvrière mais pour soutenir le système capitaliste. Il a toutefois raison de décrire un saut d’index (l’annulation de l’augmentation des salaires et allocations lorsque le seuil de « l’indice-pivot » est dépassé) comme un « impôt caché sur le travail au profit du capital » et une « redistribution au profit du capital ». Il suggère plutôt de procéder à l’inverse dans l’actuel contexte de marges bénéficiaires élevées et de relever le taux d’imposition des entreprises de 25 à 33 %. Cette proposition va tomber à plat ; les grandes entreprises ont suffisamment de pouvoir politique pour défendre leurs bénéfices. La réalité des chiffres le confirme. Même avec des « socialistes » au gouvernement, les inégalités augmentent tellement que même les professeurs libéraux s’en inquiètent.

    Le mouvement ouvrier doit redoubler d’efforts dans sa lutte. Il s’agit après tout de la répartition de la valeur que nous produisons par notre travail. Doit-elle disparaître dans les poches des actionnaires et vers toutes sortes de paradis fiscaux ou nous parvenir à nous, la classe travailleuse ? C’est ce qui est en jeu dans la lutte pour notre pouvoir d’achat et nos revenus. C’est cela, la lutte des classes.

    Les syndicats et la gauche doivent formuler des revendications offensives. Si les dirigeants d’entreprises considèrent qu’augmenter leurs salaires de 14,4 % est raisonnable, nous nous en contenterons aussi : qu’on augmente donc tous les salaires de 14,4 % ! Les salaires les plus bas doivent être augmentés de toute urgence. La campagne pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure doit passer à 15 euros de l’heure, en partie à cause de l’inflation. Il est vrai qu’atteindre ces 14 euros est encore loin, mais nos revendications doivent reposer sur ce qui est nécessaire pour les travailleuses et les travailleurs, pas de ce que les patrons estiment faisable. L’énergie joue un rôle majeur dans la hausse des prix : ce n’est qu’en prenant l’ensemble du secteur collectivement en main que l’on pourra soulager à la fois notre porte-monnaie et l’environnement.

    Pour faire valoir de telles revendications, nous devons nous battre. Comme dit précédemment, il s’agit de la répartition de la valeur que nous produisons. Les patrons s’organisent dans la lutte des classes, faisons de même. Le mouvement des travailleuses et travailleurs est potentiellement beaucoup plus puissant grâce à sa force numérique et sa place au cœur du processus de production. La pandémie a confirmé que sans travail, rien ne fonctionne. C’est à inclure dans le plan d’action allant crescendo qui est nécessaire pour défendre notre pouvoir d’achat.

     

  • Forges de Clabecq. Basta! 25 ans après… Payez nos salaires !

    Nous relayons ici le tract suivant, édité par des anciens travailleurs des Forges de Clabecq. Nous vous invitons à vous tenir informés de leur combat en suivant leur page Facebook : “Ceux de Clabecq”

    La faillite des Forges de Clabecq (sidérurgie) a été prononcée il y a 25 ans, le 3 janvier 1997. A ce jour, les travailleurs (ouvriers, employés et cadres) n’ont reçu qu’une partie de leurs arriérés de salaires. Ce qu’ils doivent encore recevoir s’élève à environ 20 millions d’euros.

    COMMENT EST-CE POSSIBLE ?

    En 1992, les Forges de Clabecq manquent de liquidités. Le ministre président PS de la région wallonne Guy Spitaels, envisage de prêter 500 millions de francs belges à l’entreprise à condition que les travailleurs acceptent le plan patronal. C’est-à-dire : suppression de 900 emplois, fermeture de la moitié de l’usine, baisse de 10 % des salaires et suppression du 13e mois.

    Au premier référendum 89 % d’ouvriers votent NON au plan du patron Dessy. Malgré tout, la réduction des salaires est appliquée illégalement(1). La grève éclate le 5 novembre. Le patron emploie tous les moyens pour casser la résistance des travailleurs. Il enregistre une cassette vidéo où il fait du chantage à la fermeture. 2.000 copies sont distribuées par les cadres au domicile de chaque travailleur. Malgré cette pression, la grève tient bon.

    Après 2 semaines de grève et de pressions médiatiques et politiques, quand la délégation organise un deuxième référendum, 54 % votent pour la poursuite de la grève. Selon les statuts syndicaux c’est insuffisant pour la continuer(2).

    La grève s’arrête, la totalité de l’usine est préservée, il n’y a pas de licenciements. La réduction salariale est maintenue et la délégation syndicale impose que ce soit un prêt à l’entreprise, remboursable en 1995.

    Malgré les garanties données, 25 ans plus tard, seule une partie a été payée aux travailleurs.

    1997 LA FAILLITE DES FORGES DE CLABECQ

    Depuis les années 70, la délégation et les travailleurs des Forges ont développé L’esprit de
    Clabecq :
    • Un syndicalisme démocratique et de participation des travailleurs,
    • La solidarité avec tous les autres secteurs en lutte du pays : Volkswagen, Caterpillar, les mines du Limbourg, Sabena, les lycéens et les enseignants….
    • Un esprit d’unité contre toute discrimination. Clabecq a été la première « Usine contre le racisme » en Belgique.
    • L’avant-garde dans la lutte contre les maladies professionnelles, les accidents du travail et la défense de l’environnement.
    L’expérience des travailleurs des Forges de Clabecq reste exemplaire et « une séquence historique tout à fait importante de l’action ouvrière en Europe occidentale » (Alain Badiou)

    Après le prononcé de la faillite, c’est grâce à cet esprit que la délégation syndicale et les ouvriers ont pu mobiliser pour une Marche multicolore contre l’exclusion et pour l’emploi le 2 février 1997. Pour la première fois dans l’histoire du mouvement ouvrier, 70.000 personnes manifestaient contre la fermeture d’une usine. Après huit mois de lutte, les Forges de Clabecq ne ferment pas.

    1998 REPRISE DE L’USINE PAR DUFERCO

    Lors de la reprise de l’usine par Duferco, l’emploi est passé de 1.800 à 900 travailleurs. Tous ceux qui avaient été élus ou candidats sur les listes (FGTB, CSC, CGSLB) ont été d’office exclus de l’embauche. L’usine a redémarré dans des conditions déplorables. Pour mémoire, il y a eu deux accidents mortels dès la première année.

    NOUS EN APPELONS À LA SOLIDARITÉ

    Nous avons besoin du soutien des syndicalistes, militant.es et progressistes qui veulent défendre les droits des travailleurs. Notre délégation des Forges de Clabecq est toujours active et continue à exiger ce qui nous est dû, car c’est un DROIT. Nous attendons depuis un quart de siècle le solde des 20 % de nos salaires sur 4 ans. Un grand nombre de nos camarades sont décédés, d’autres malades ou très âgés. Les travailleurs de la Sabena ont été payés, les pensionnés mineurs du Limbourg aussi. Pas nous !

    Pour connaître les dates et les lieux de nos prochaines actions et réunions d’information : Suivez-nous sur la page Facebook Ceux de Clabecq.

    POUR PLUS DE D’INFO, DEUX LIVRES ONT ÉTÉ PUBLIÉS « Moi, Silvio de Clabecq, militant ouvrier » Éditions Agone 2020 (12,00 €) « Ceux de Clabecq » Éditions EPO 1997 (10,00€) En vente sur la page Facebook Silvio Clabecq.

    https://boutique.socialisme.be/produit/moi-silvio-de-clabecq-militant-ouvrier

    Notes :

    1. Il est illégal de réduire unilatéralement des salaires négociés en convention collective.
    2. Selon les statuts syndicaux il faut 60 % pour déclencher une grève.
  • Les prix nous étouffent : organisons notre colère !

    Manifestation du 20 juin : sa réussite servira de tremplin pour construire la dynamique à la rentrée

    Il y a tout d’abord eu des actions spontanées chez Audi, Safran Aero Boosters, Sonaca, la FN Herstal. Le constat est là : tout augmente, sauf nos salaires. Dans d’autres entreprises, également sous l’impulsion de la base, des cahiers de revendications spécifiques ont été déposés par les délégations syndicales. Puis, à l’occasion de la Journée de l’égalité salariale, le 24 mars, à côté d’une action symbolique à Bruxelles, une manifestation a été organisée en vitesse à Liège, avec une participation de 3000 personnes. De la tribune le message était clair : « Nous vous avons entendu, il nous faut un plan d’action, et pas un plan d’action en trompe-l’œil ». Quelques jours plus tard, c’était au tour des travailleurs d’Industeel à Charleroi de débrayer.

    Par un délégué syndical FGTB

    Les dates de mobilisation du front commun syndical du 22 avril et du 20 juin étaient alors déjà connues, mais il était évident que la pression était intense à la base. Le 22 avril, des milliers de militantes et de militants se sont regroupés pour des actions en entreprises, aux portes de la Fédération des entreprises de Belgique (Bruxelles), devant le siège de l’entreprise énergétique ORES (Charleroi), pour des rassemblements (à Verviers) et des manifestations (à Anvers, où les plus de 7000 manifestants soulignaient le caractère national de la mobilisation ; à Liège, plus de 6000 à partir du port pétrolier de Sclessin ; à Gand avec un millier de personnes et à Namur). D’ici au 20 juin, d’autres actions devraient encore prendre place à quelques endroits, notamment à Liège.

    Le faux dilemme du patronat : l’index ou la loi de 96

    Les médias ont relayé des témoignages de collègues se mettant en maladie car dans l’incapacité de payer le carburant pour se rendre au boulot en plus du reste. « On travaille mais on n’y arrive pas. Même en travaillant à deux on n’y arrive pas. » Pour échapper aux hausses de salaire, le patronat se réfugie derrière le mécanisme d’indexation automatique des salaires et des allocations sociales, alors qu’il fait précisément tout pour en atrophier le principe. Il n’est toutefois pas opposé à toutes les hausses de salaire : les grands patrons de Belgique se sont en moyenne augmentés de 14,4% en 2021 ! Mais il était « irresponsable » de trouver une marge d’augmentation de salaire supérieure à 0,4% dans l’Accord interprofessionnel (AIP) 2021-22 en plus de l’indexation pour les travailleurs ordinaires…

    Lors des discussions pour ce dernier AIP, les mobilisations avaient également été bien suivies en dépit des difficultés liées à la pandémie. Malgré tout, nous avons eu un AIP de misère et nous n’avons pas pu briser la loi de 1996, la « loi-prison » sur les salaires. Nous devons discuter de ce qui n’a pas marché. Pas mal de militantes et de militants ont fait un bon travail de sensibilisation et de mobilisation, qui a porté ses fruits puisque le gouvernement a été mis en difficulté. La dynamique n’a toutefois pas été poursuivie car une partie de la direction syndicale n’a pas voulu prendre d’autres initiatives en suivant la logique défendue par le PS qui affirmait que si on modifiait la loi de 1996, les plus à droite du gouvernement en profiteraient pour s’en prendre à l’indexation.

    Cette fin d’année 2022, nous aurons à nouveau des discussions pour un Accord interprofessionnel. Avec une inflation qui se situe (pour l’instant) aux alentours des 8%, nous avons eu, avec effet retard, 4 indexations. Cela signifie qu’il n’y aura probablement aucune marge d’augmentation si on se base sur les critères de la loi de ‘96.

    Avec cette attention concentrée sur l’indexation et la loi de 96, le patronat espère bien qu’on oublie un élément essentiel : ses bénéfices. Les entreprises n’ont pas manqué d’en faire dans beaucoup de secteurs ces dernières années. Et la source de ces profits, c’est notre travail. Le socle de notre réflexion doit être que la mobilisation des travailleuses et travailleurs doit servir à récupérer collectivement les fruits de NOTRE travail.

    La compétitivité est l’arme des patrons, la solidarité est la nôtre

    Une chose est sûre : ce n’est que face à un mouvement de masse en action dans la rue et dans les entreprises que ce gouvernement reculera. Nous avons jusqu’au 20 juin pour continuer à mobiliser nos collègues pour la manifestation nationale. D’ici là, l’impatience va monter. Il faut donc également prendre le temps de construire la dynamique non seulement par des assemblées du personnel régulières et des diffusions de tracts, mais aussi par des actions locales ou en entreprises. Les assemblées du personnel sont le lieu idéal pour en discuter les modalités.

    Il faudra continuer après le 20 juin, c’est évident, contre la loi de ’96 et pour la restauration de l’indexation afin qu’elle représente réellement l’augmentation du coût de la vie, et immédiatement. Et une leçon du plan d’action actuel est qu’il est bien plus facile d’enclencher une dynamique de lutte positive avec un plan d’action où les différentes dates sont connues suffisamment à l’avance. Un plan d’action qui va crescendo crée un rapport de force. C’est sur cela qu’il faut se reposer et pas sur la logique du temps parlementaire.

    Il nous faut également un programme alternatif au vieux logiciel périmé des néolibéraux. L’idée que le marché privé offre de meilleurs services et à meilleur prix est battue en brèche par la réalité. Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il faut nationaliser le secteur de l’énergie pour deux raisons : préparer la transition énergétique vers une économie décarbonnée et offrir de l’énergie verte à l’ensemble de la population à un coût abordable. Ce type d’approche permettrait également de réunir dans la rue le mouvement ouvrier organisé et la jeunesse qui se mobilise pour le climat.

    Lors de la crise sanitaire on a vu que ce système était incapable d’offrir une gestion de crise rationnelle. La guerre et l’inflation doivent nous pousser à discuter de la manière d’organiser la production de richesse sur d’autres bases que celle de la propriété privée des moyens de production. Il est grand temps de se battre pour une alternative socialiste démocratique.

    Photos de Liège, par Emily :

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    Photos de Namur, par Dominique Botte :

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