Your cart is currently empty!
Brisons la loi sur les salaires par la grève !

Il faut un plan d’urgence pour le pouvoir d’achat
Les travailleuses, les travailleurs et leurs familles n’en peuvent plus. L’inflation nous accable. Alors que les gouvernements et toutes les institutions publiques peuvent être très rapides pour sauver les banques ou maintenir l’économie ouverte pendant une pandémie, aucun sens de l’urgence n’est visible dès lors qu’il s’agit de notre pouvoir d’achat. La classe travailleuse doit montrer ses muscles pour rappeler aux patrons que nous faisons tourner l’économie et que cela mérite le respect.
Par Thomas (Gand)
La société est riche : 140 sociétés cotées en bourse ont réalisé l’an dernier un bénéfice de 21,4 milliards d’euros, dont 9,95 milliards sont allés directement aux actionnaires. Avec une marge bénéficiaire de 45%, les patrons belges s’en sortent bien mieux que ceux des pays voisins. Pourtant, certains employeurs osent encore prétendre que nos salaires ou l’index sont responsables de l’inflation.
Non, il n’y a pas aujourd’hui de spirale salaires-prix. Il s’agit plutôt d’une spirale profits-prix : tout devient plus cher afin de consolider des bénéfices record. La gauche syndicale et politique doit percer à jour ces mensonges arrogants et faire comprendre, dans le cadre d’une “opération vérité” dans les entreprises et les quartiers, que ce ne sont pas nos salaires qui posent problème.
L’opposition entre Travail et Capital devient de plus en plus irréconciliable. Les moyens manquent pour acheter la paix sociale. Nous ne pouvons pas concilier l’eau et le feu. Les patrons mènent une guerre de classe et ils la gagnent, comme le montrent leurs bénéfices. Cependant, la classe travailleuse est plus forte si elle se bat de manière organisée et audacieuse.
Il nous faut un mouvement combattif pour imposer un plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat. Après la manifestation nationale syndicale du 20 juin, nous devons nous préparer durant l’été pour de nouvelles actions à l’automne. Un plan d’action avec grève(s) générale(s) peut balayer la « loi-prison » sur les salaires de 1996. Cette loi est une véritable camisole de force. Sa suppression créerait la possibilité de restaurer le pouvoir d’achat par une augmentation générale des salaires de 2 euros par heure et une augmentation du salaire minimum à 15 euros par heure.
Le ministre néerlandais chrétien-démocrate du logement, Hugo de Jonge, a reconnu que le marché libre est défaillant en matière de logement et que le gouvernement doit jouer un rôle plus important. Il l’a fait dans une double interview avec le ministre flamand Diependaele (N-VA), qui attend tout le salut du marché libre. De Jonge a raison : le logement ne doit pas être laissé à la spéculation. Des investissements massifs dans le logement social et un gel des loyers sont nécessaires.
La réduction de la TVA sur l’énergie est bienvenue, mais la facture reste inabordable. Dans le même temps, les entreprises énergétiques réalisent des milliards de bénéfices. Des taxes supplémentaires sur eux ne suffiront pas. Pour mettre fin à la mainmise des profiteurs de crise sur notre facture énergétique, l’ensemble du secteur doit être placé en mains publiques. L’énergie est trop importante pour être laissée à la cupidité aveugle d’entreprises écologiquement irresponsables.
Nous ne ferons pas appliquer ces mesures avec une seule manifestation, aussi importante soit-elle. Nous avons besoin d’un plan d’action qui établisse un rapport de force que les patrons et leurs politiciens craignent. Sans notre travail, tout s’arrête. Si nous arrêtons notre travail, ils ne feront pas de bénéfices. Ce n’est qu’alors qu’ils nous écouteront et que nous pourrons forcer les choses. Avec une Opération vérité en vue de nouvelles actions cet automne, nous pouvons briser la loi sur les salaires et appliquer un plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat.
La mise en œuvre d’un plan d’urgence pour le pouvoir d’achat nous permettrait de mieux nous positionner pour faire face aux nombreux autres problèmes. Le rythme de travail et la pression ne cessent d’augmenter, le climat s’affole, toutes les formes de discrimination s’aggravent, l’enseignement et les soins de santé ne font plus le poids… Tout cela est lié. Ce ne sont pas des excès, mais la conséquence inéluctable du système capitaliste. Ce système doit disparaître pour faire place à une société socialiste où les besoins de la classe travailleuse sont centraux.
Plan d’urgence pour notre pouvoir d’achat
- Restauration complète de l’index avec un contrôle de la classe travailleuse sur son calcul et sa composition. Chaque fois que l’indice est dépassé, tous les salaires et allocations doivent augmenter immédiatement.
- Brisons la loi sur les salaires ! Augmentons tous les salaires de 2 euros par heure !
- Augmentons le salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois.
- Il nous faut un plan d’investissements publics massifs visant à étendre et à rendre gratuits les services publics tels que les transports publics, les garderies, l’enseignement, les soins de santé …
- Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
- Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
- Plaçons le secteur financier entre les mains du public afin que la collectivité ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.