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Vers un automne chaud : Utiliser la manifestation du 20 juin pour renforcer le syndicalisme de combat

Le pouvoir d’achat est le problème auquel tout le monde est confronté aujourd’hui. Il est possible d’imposer nos revendications en la matière au centre de l’actualité. Une manifestation réussie le 20 juin permettrait de mieux positionner le mouvement des travailleuses et travailleurs pour la confrontation qui aura lieu cet automne.
Car ensuite, il y aura les négociations sur un nouvel accord interprofessionnel (AIP) qui fixe les augmentations salariales maximales. La « loi-prison » sur les salaires de 1996 détermine la marge dans laquelle cette norme salariale peut se situer. Depuis la crise de 2008, il n’y a pas eu d’accord salarial sérieux à la faveur des travailleurs. Dans le contexte actuel, les patrons diront qu’il n’y a plus de marge du tout. Pour éviter de négocier pour le plaisir de négocier, il faut sérieusement organiser notre lutte et la manifestation du 20 juin est à considérer dans ce cadre.
Défendre un syndicalisme de combat, cela signifie de faire reposer cette organisation sur l’implication maximale des collègues. Lors du mouvement contre le gouvernement Michel en 2014, nous avions notamment souligné le rôle crucial d’assemblées générales du personnel qui ne se limitent pas aux militants des délégations syndicales. Cette importance s’est à nouveau manifestée dans les actions de l’enseignement francophone : là où des assemblées du personnel ont assisté la mobilisation, le mouvement s’en est retrouvé renforcé. Ces réunions ne doivent pas être limitées à des séances d’information, elles constituent des moments clés pour organiser la lutte par la discussion démocratique et le vote des revendications et prochaines étapes du mouvement.
Un autre élément crucial du syndicalisme de combat est l’élaboration d’un plan d’action vers la grève générale. Une manifestation a un poids beaucoup plus important si elle représente le point de départ de grèves régionales qui construisent la dynamique vers une grève générale nationale, répétée ou reconductible si nécessaire. Le succès d’un tel plan d’action exige un argumentaire et une plateforme de revendications qui suscitent l’enthousiasme. Outre l’abolition de la loi salariale de 1996 et la restauration d’un index digne de ce nom, on pourrait par exemple défendre une augmentation générale des salaires de 2 euros par heure.
Les premiers signes de la récession économique à venir sont déjà visibles aux États-Unis. Le patronat craint l’impact d’une récession sur ses bénéfices record. L’index serait à nouveau dans leur collimateur. Les patrons s’y préparent ; le mouvement ouvrier doit faire de même. À l’heure où tout le système s’enraye, défendre une société alternative est essentiel.
L’objectif des actions pour notre pouvoir d’achat ne doit pas être de simplement faire pression pour influencer le travail parlementaire ou renforcer la “gauche” dans les débats gouvernementaux. Il s’agit de construire un rapport de forces que les patrons et leurs représentants politiques ne peuvent ignorer. Organisons avec ambition nos luttes autour de la défense d’une autre société, une société socialiste où la classe des travailleurs et travailleuses possède les moyens de production et les utilise démocratiquement pour planifier la réponse aux besoins de la population et de la planète.