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Forges de Clabecq. Basta! 25 ans après… Payez nos salaires !

Nous relayons ici le tract suivant, édité par des anciens travailleurs des Forges de Clabecq. Nous vous invitons à vous tenir informés de leur combat en suivant leur page Facebook : “Ceux de Clabecq”.
La faillite des Forges de Clabecq (sidérurgie) a été prononcée il y a 25 ans, le 3 janvier 1997. A ce jour, les travailleurs (ouvriers, employés et cadres) n’ont reçu qu’une partie de leurs arriérés de salaires. Ce qu’ils doivent encore recevoir s’élève à environ 20 millions d’euros.
COMMENT EST-CE POSSIBLE ?
En 1992, les Forges de Clabecq manquent de liquidités. Le ministre président PS de la région wallonne Guy Spitaels, envisage de prêter 500 millions de francs belges à l’entreprise à condition que les travailleurs acceptent le plan patronal. C’est-à-dire : suppression de 900 emplois, fermeture de la moitié de l’usine, baisse de 10 % des salaires et suppression du 13e mois.
Au premier référendum 89 % d’ouvriers votent NON au plan du patron Dessy. Malgré tout, la réduction des salaires est appliquée illégalement(1). La grève éclate le 5 novembre. Le patron emploie tous les moyens pour casser la résistance des travailleurs. Il enregistre une cassette vidéo où il fait du chantage à la fermeture. 2.000 copies sont distribuées par les cadres au domicile de chaque travailleur. Malgré cette pression, la grève tient bon.
Après 2 semaines de grève et de pressions médiatiques et politiques, quand la délégation organise un deuxième référendum, 54 % votent pour la poursuite de la grève. Selon les statuts syndicaux c’est insuffisant pour la continuer(2).
La grève s’arrête, la totalité de l’usine est préservée, il n’y a pas de licenciements. La réduction salariale est maintenue et la délégation syndicale impose que ce soit un prêt à l’entreprise, remboursable en 1995.
Malgré les garanties données, 25 ans plus tard, seule une partie a été payée aux travailleurs.
1997 LA FAILLITE DES FORGES DE CLABECQ
Depuis les années 70, la délégation et les travailleurs des Forges ont développé L’esprit de
Clabecq :
• Un syndicalisme démocratique et de participation des travailleurs,
• La solidarité avec tous les autres secteurs en lutte du pays : Volkswagen, Caterpillar, les mines du Limbourg, Sabena, les lycéens et les enseignants….
• Un esprit d’unité contre toute discrimination. Clabecq a été la première « Usine contre le racisme » en Belgique.
• L’avant-garde dans la lutte contre les maladies professionnelles, les accidents du travail et la défense de l’environnement.
L’expérience des travailleurs des Forges de Clabecq reste exemplaire et « une séquence historique tout à fait importante de l’action ouvrière en Europe occidentale » (Alain Badiou)
Après le prononcé de la faillite, c’est grâce à cet esprit que la délégation syndicale et les ouvriers ont pu mobiliser pour une Marche multicolore contre l’exclusion et pour l’emploi le 2 février 1997. Pour la première fois dans l’histoire du mouvement ouvrier, 70.000 personnes manifestaient contre la fermeture d’une usine. Après huit mois de lutte, les Forges de Clabecq ne ferment pas.
1998 REPRISE DE L’USINE PAR DUFERCO
Lors de la reprise de l’usine par Duferco, l’emploi est passé de 1.800 à 900 travailleurs. Tous ceux qui avaient été élus ou candidats sur les listes (FGTB, CSC, CGSLB) ont été d’office exclus de l’embauche. L’usine a redémarré dans des conditions déplorables. Pour mémoire, il y a eu deux accidents mortels dès la première année.
NOUS EN APPELONS À LA SOLIDARITÉ
Nous avons besoin du soutien des syndicalistes, militant.es et progressistes qui veulent défendre les droits des travailleurs. Notre délégation des Forges de Clabecq est toujours active et continue à exiger ce qui nous est dû, car c’est un DROIT. Nous attendons depuis un quart de siècle le solde des 20 % de nos salaires sur 4 ans. Un grand nombre de nos camarades sont décédés, d’autres malades ou très âgés. Les travailleurs de la Sabena ont été payés, les pensionnés mineurs du Limbourg aussi. Pas nous !
Pour connaître les dates et les lieux de nos prochaines actions et réunions d’information : Suivez-nous sur la page Facebook Ceux de Clabecq.
POUR PLUS DE D’INFO, DEUX LIVRES ONT ÉTÉ PUBLIÉS « Moi, Silvio de Clabecq, militant ouvrier » Éditions Agone 2020 (12,00 €) « Ceux de Clabecq » Éditions EPO 1997 (10,00€) En vente sur la page Facebook Silvio Clabecq.
Notes :
- Il est illégal de réduire unilatéralement des salaires négociés en convention collective.
- Selon les statuts syndicaux il faut 60 % pour déclencher une grève.