Category: Syndical

  • Ils empochent des profits records et trouvent nos salaires trop élevés ? Luttons pour plus de salaire !

    Les prix s’envolent. De plus en plus de travailleurs ont du mal à joindre les deux bouts. Il existe bien l’index-santé, mais il ne suit que partiellement la hausse réelle des prix et avec un certain retard. Plus d’un million de travailleurs dans notre pays gagnent moins de 15 euros de l’heure ou 2470 euros par mois. L’inflation leur fait d’autant plus boire la tasse. Pendant ce temps, les bénéfices ne cessent d’augmenter : les marges bénéficiaires des entreprises belges dépassent pour la première fois 45 %. En 2020, 266 milliards d’euros ont été siphonnés vers les paradis fiscaux. Nous n’étions déjà pas tous dans le même bateau durant la crise sanitaire, nous ne le sommes pas plus pendant cette crise. Peu importe ce que les patrons espèrent nous faire croire.

    La situation était déjà mauvaise avant la pandémie, puis est venue la crise sanitaire et maintenant l’inflation galopante. On estime déjà qu’un enfant sur quatre a faim quand il arrive à l’école. Non pas parce que ses parents font de mauvais choix, tout simplement parce que le budget familial manque de moyens. Sans solutions structurelles, ce nombre ne fera qu’augmenter. Pendant que les patrons engrangent des profits records, la misère s’épanouit parmi nous.

    Pas touche à l’index ! Brisons la loi sur les salaires !

    Aujourd’hui, les patrons, leurs politiciens et leurs médias aiment à prétendre que l’indexation automatique des salaires est la cause de l’inflation ou qu’elle aggrave celle-ci avec ce qu’ils appellent une spirale salaires-prix. C’est absurde. C’est la soif de profit des patrons – qui considèrent chaque crise comme une “opportunité” – qui fait exploser les prix. Ils veulent que la classe des travailleuses et travailleurs paie la crise en réduisant nos salaires. Et ce, alors que les inégalités atteignent déjà des niveaux inédits.

    Les salaires réels en Belgique n’ont pas augmenté depuis longtemps. À chaque négociation d’un accord interprofessionnel (AIP), nous entendons la même ritournelle de la part des patrons concernant la position concurrentielle des entreprises. Ces dernières années, les règles ont encore plus été ajustées pour satisfaire les désirs patronaux. Les syndicats reviennent invariablement de la table de négociation du Groupe des 10 avec les mains pratiquement vides.

    Aujourd’hui, la situation est encore plus urgente. De nombreux travailleurs manquaient déjà de marge de manœuvre, mais le manque de moyens s’aggrave. Combien de personnes se sont passées de chauffage ? Dans certains secteurs, les travailleurs font des cauchemars au sujet du carburant qu’ils doivent payer pour se rendre au boulot. Beaucoup d’entre eux n’ont aucune réserve en cas de revers, d’autres en ont une, mais elle fond comme neige au soleil. La crise sanitaire, puis la guerre en Ukraine ont montré qu’il est possible d’agir rapidement dans une situation de crise. Eh bien, aujourd’hui, il y a une situation d’urgence : pour nos salaires et nos revenus.

    NOUS…

    – ÉNERGIE : +141%. La facture annuelle moyenne du gaz a triplé en un an : elle est passée de 1113,62 € à 3 445,72 € en mars 2022. La réduction de la TVA sur l’électricité n’a pas pu empêcher la facture moyenne de passer de 921,43 € à 1468,32 €.
    – CARBURANT : +25%. En mars 2021, le prix maximum du diesel était de 1,5 € par litre à la pompe, un an plus tard, il est de 1,9 à 2 €.
    – LOGEMENT : +7,1%. L’inflation moyenne de l’immobilier l’année dernière était de +7,1% (Statbel).
    – ALIMENTATION : +4,63%. Non, les prix de l’énergie et des carburants ne sont pas les seuls à augmenter fortement. En mars, l’inflation des produits alimentaires est passée de 3,84 % à 4,63 % en glissement annuel.
    – LES SALAIRES NE SUIVENT PAS. Si nos salaires augmentent pour 2021-22, c’est avec 0,4 % à peine, en plus du mécanisme d’indexation, décrit par certains médias et par les patrons comme des « augmentations de salaire ». C’est faux : il s’agit simplement d’adapter nos salaires aux prix qui ont déjà augmenté.
    – LA HAUSSE DES PRIX A DE L’AVANCE. Selon Eurostat, l’inflation en Belgique est de 9,3 % sur une base annuelle. La Banque Nationale parle d’une inflation de 8,4% et l’index-santé est de 7,68%. Même si l’index était appliqué immédiatement, nous perdrions encore 1,5 % par rapport à l’inflation enregistrée par Eurostat.

    …ET EUX

    – MARGES BÉNÉFICIAIRES : 45%. Les marges bénéficiaires des entreprises belges sont beaucoup plus élevées que celles des pays voisins : 41% (Pays-Bas), 40% (Allemagne) et 36% (France).
    – Bénéfices des sociétés cotées en bourse : 21,4 milliards. 140 sociétés cotées ont réalisé un bénéfice de 21,4 milliards d’euros l’année dernière. 9,95 milliards d’euros sont allés directement aux actionnaires, soit +56%.
    – CADRES SUPÉRIEURS : +14,4%. Les PDG des entreprises du Bel20 ont reçu une prime de 14,4% jusqu’à 3 millions d’euros l’an dernier.
    – COMPAGNIES PÉTROLIÈRES : +3 milliards d’euros de bénéfices. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les compagnies pétrolières européennes ont réalisé un bénéfice supplémentaire de 3 milliards d’euros. (Greenpeace)
    – LES INÉGALITÉS SE CREUSENT. Les dix personnes les plus riches du monde ont vu leur fortune doubler pendant la pandémie.

    Allons chercher l’argent là où il est

    Il y a suffisamment d’argent et de moyens dans la société. Il suffit de regarder les profits ou la vitesse à laquelle des moyens sont dégagés pour les guerres et la destruction. Trouver des milliards pour des armes en quelques jours n’est pas un problème pour les politiciens traditionnels, alors que la réduction de la TVA sur l’électricité et le gaz a fait l’objet de discussions pendant des mois. Lorsqu’il s’agit de notre bien-être et de nos intérêts, il y a toujours un combat à mener et les patrons et leurs politiciens essaient de s’en sortir avec des miettes dans le meilleur des cas.

    Pour utiliser les ressources disponibles dans l’intérêt de la majorité de la population, nous devons constituer une force capable d’imposer un réel changement. Les premières actions peuvent être une étape dans la construction d’un rapport de forces. La préparation de la journée d’action du 20 juin par les actions du 22 avril est une excellente chose. Une manifestation ou, mieux encore, une grève générale le 20 juin serait un important point d’appui pour d’autres actions après les vacances.

    Les syndicats comptent 3 millions de membres et 150.000 délégués en Belgique. Ils sont potentiellement la force sociale la plus puissante du pays, une force à écouter. Il faut un véritable plan d’action avec des revendications claires discutées parmi la base lors d’assemblées générales sur les lieux de travail et de concentrations de militants. Les revendications sans plan d’action ne sont que des vœux pieux. Cela ne nous mènera pas très loin. Et un plan d’action sans objectifs clairs sous forme de revendications concrètes et fermes conduit à l’impasse. Nous devons sérieusement organiser notre combat !

    En même temps, il est évident que nos salaires et autres conquêtes sociales sont constamment sous pression avec le capitalisme. Ce système nous conduit de crise en crise. Nous nous sommes à peine débarrassés de la crise sanitaire qu’il y a déjà une guerre et une crise du pouvoir d’achat. Pendant ce temps, la crise écologique continue de faire rage. Des années de politique d’austérité ont entraîné des pénuries dans tous les domaines. Sur fond de déficits, les divisions s’installent : racisme, sexisme, LGBTQIA+phobie… Le capitalisme nous réserve misère et barbarie croissante. Luttez avec le PSL en faveur d’un système socialiste démocratique où les ressources existantes seront utilisées pour les besoins et les aspirations de la majorité de la population et non pour les profits d’une petite minorité !

    MESURES D’URGENCE POUR NOS CONDITIONS DE VIE

    – Rétablissement complet de l’index avec un contrôle de la classe ouvrière sur son calcul et sa composition. Tout dépassement de l’index devrait entraîner une augmentation immédiate de tous les salaires et des allocations.
    – Augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure ou 2470 euros bruts par mois.
    – Un plan d’investissement public massif dans l’expansion et la gratuité des services publics tels que les transports publics, la garde d’enfants, l’enseignement, les soins de santé, etc.
    – Pour notre porte-monnaie et pour une transition verte : nationalisation de l’ensemble du secteur énergétique !
    – Gel de tous les loyers. Pour la construction massive de logements sociaux afin que le marché immobilier ne soit pas laissé aux caprices des propriétaires et des spéculateurs.
    – Plaçons le secteur financier aux mains du public afin que la communauté ait un aperçu de tous les flux financiers et que les ressources disponibles soient investies dans ce qui est socialement nécessaire.

  • Liège. Plus de 3000 manifestant.e.s mobilisé.e.s par la FGTB : “Les prix nous étouffent !”

    Face à l’envolée des prix, il n’y a pas 36 solutions : il faut entrer en action pour défendre notre pouvoir d’achat ! Comme cela a été précisé de la tribune place Saint Paul à Liège ce matin : “Quant on nous a interdit de sortir après 22h ou quand on a fermé la culture, le gouvernement a pris sa décision en 40 minutes. Mais ici, il n’y a aucune volonté politique.”

    Un plan d’action a été annoncé pour l’égalité salariale entre hommes et femmes, pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure (l’inflation exige de passer au moins à 15 euros dorénavant), pour la fin de la loi de 1996 sur les salaires (cette “loi-prison”) et un blocage des prix de l’énergie par les pouvoirs publics.

    Ce plan d’action vise à “augmenter en force et en puissance” avec des actions en régionales couvertes par 24h de grève (il est prévu à Liège de se concentrer sur les activités pétrolières et une visites aux sièges de partis politiques), un Congrès statutaire de la FGTB le 27 avril “qui sera également un congrès de mobilisation” et une action à la mi-mai à Liège, tout ça pour assister la mobilisation vers une manifestation du Front commun syndical contre la loi de 1996 sur les salaires durant le mois de juin.

    Ce plan d’action est une très bonne initiative, elle ne saurait être que renforcée par l’organisation régulière d’assemblées générales en entreprises afin de discuter démocratiquement de la manière de rendre les actions les plus réussies possibles et de débattre du cahier de revendications qui s’impose pour le mouvement. A ce titre, il nous semble essentiel de défendre la nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie afin de pouvoir disposer des moyens non seulement de contrôler effectivement les prix, mais aussi d’assurer une transition verte rapide de l’énergie. On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas !

  • Manifestation du 24 mars contre la hausse du prix de l’énergie : la lutte ne fait que commencer

    Face à l’ampleur de la colère face à l’augmentation des prix de l’énergie, la FGTB élargit l’appel à la grève du 24 mars. Initialement prévue dans le cadre de la journée de l’Equal Pay Day et des écarts salariaux entre hommes et femmes, la mobilisation s’étend maintenant pour devenir plus large et riposter contre les hausses des prix à la pompe et à la caisse ainsi que contre les factures d’énergie.

    Par Julien (Bruxelles)

    • Bruxelles : RDV au Mont des Arts (près de la gare centrale à Bruxelles) le 24 mars, de 11h à 15h30.
    • Liège : RDV le 24 mars à 10h place St – Paul.

    La FGTB revendique entre autres une diminution de la TVA sur l’énergie, une intégration du carburant dans l’indexation, la fin de l’écart salarial entre femmes et hommes ainsi qu’une réforme de la loi sur la norme salariale. C’est que la pression se fait sentir à la base. Dans bon nombres d’entreprises, les travailleurs exigent des mesures (meilleur remboursement des trajets, navettes depuis les grandes villes…). Chez Audi, Safran, à la FN Herstal ou à la Sonaca, les travailleurs ont même déjà commencé à lutter. Les mesures prises par la coalition fédérale Vivaldi ne vont pas assez loin. Le libre marché est responsable de la situation, faisons payer les patrons !

    Dans un article de l’écho du 16 mars on pouvait lire : « Chez Audi, par exemple, un arrêt de travail a eu lieu ce mardi. Ici, les travailleurs demandent une action concrète sur le défraiement au kilomètre des travailleurs. “Certains font 50 à 100 km par jour pour se rendre au travail. Il n’est pas normal qu’ils subissent le surcoût de la hausse des prix de l’énergie”, nous explique-t-on à la FGTB. » Mais aussi « Les demandes des travailleurs chez Audi sont en fait similaires à celles exprimées dans d’autres entreprises. Des travailleurs de la Sonaca ont bloqué la N5, ce mardi, pour se faire entendre. Des travailleurs de Safran ont bloqué un rond-point à Herstal dans une action spontanée le même jour. À la FN Herstal, des discussions entre travailleurs et directions ont également lieu. » (1)

    Alors que les dividendes versés aux actionnaires n’ont jamais été aussi élevé, les travailleurs payent le prix lourd de l’inflation. La colère est massive. Avec un plan d’action sérieux et ambitieux, il est possible d’unifier de larges couches de travailleurs et d’imposer une série de mesures pour contrer l’explosion des prix de l’énergie. L’abolition de la loi sur la norme salariale est un enjeu fondamental aujourd’hui et peut être utilisée pour unifier la colère, de même que l’augmentation du salaire minimum à 15 euros de l’heure. Mais des mesures pour s’attaquer au prix de l’énergie sont tout autant nécessaire. La baisse de la TVA sur l’énergie est cependant insuffisante et n’empêche en rien les vautours capitalistes de s’en mettre plein les poches. Le PSL revendique la nationalisation du secteur de l’énergie sans rachat ni indemnité, une nécessité tant du point de vue de nos factures que de celui de la nécessaire transition verte de ce secteur.

    (1) https://www.lecho.be/entreprises/auto/la-grogne-sociale-monte-dans-les-entreprises-sur-le-prix-de-l-energie/10373965.html

  • Scandale Orpéa : nos aînés maltraités par la soif de profit

    « Les Fossoyeurs ». Le titre fait froid dans le dos. Dans ce livre choc, Victor Castanet dénonce implacablement les morbides conséquences des pratiques du géant français des maisons de retraite et de cliniques de soins Orpéa, leader mondial de la gestion de la dépendance. La course au profit condamne la vieillesse à la souffrance. Mais ce n’est pas une fatalité.

    Par Nicolas Croes

    Une maltraitance institutionnelle

    Initialement paru le 26 janvier, Les Fossoyeurs en était déjà à sa sixième réimpression et dépassait les 115.000 exemplaires vendus moins d’un mois plus tard. Il révèle l’impact dramatique d’un personnel soignant en dangereux sous-effectif, les divers manquements aux soins les plus élémentaires, les restrictions alimentaires pour les résidents,… et dévoile les rouages d’un système où nos aînés sont considérés comme des vaches à lait jusqu’à leur mort, souvent prématurée en raison d’une inhumaine maltraitance institutionnelle. L’auteur dénonce par ailleurs également les décideurs politiques directement impliqués dans le financement de ces établissements et restés sourds aux nombreuses alertes lancées par des familles de résidents ou par les reportages qui se sont succédé ces dernières années.

    Un système basé sur la terreur

    Pas de secret, la préservation de cette odieuse machine à profit s’effectue par la terreur. Victor Castanet explique : « L’hiatus est impressionnant entre, d’un côté, des établissements de soin, destinés à prendre en charge des personnes vulnérables, où donc est censée régner la plus grande humanité pour les protéger, et de l’autre la violence et l’opacité de la gestion de ces lieux. Sur la planète Orpea – le groupe est présent dans vingt-trois pays, sur trois continents, avec plus d’un millier d’établissements -, on prend parfois des libertés avec le droit du travail. Il arrive aussi, d’après les témoignages que j’ai recueillis, qu’on licencie pour faute grave de manière abusive… Il existe même des « directeurs nettoyeurs » (sic) pour cela. À l’inverse, la docilité est gage de promotion… Tous les ex-salariés que j’ai pu interviewer sont restés durablement perturbés par ce système vicié. C’est un choc traumatique véritable, qui a pu aller, chez certains, jusqu’à la dépression ou même la tentative de suicide… »

    Orpea n’a hésité devant aucune méthode pour briser la résistance syndicale. En 2010, elle avait fait appel à de véritables espions (facturés 15.000 euros par mois) pour infiltrer les organisations syndicales dans des « bastions de la CGT », grâce aux services du Groupe Synergie Globale (GSG), avec la complicité de la DRH. Dans la même veine, dès que les recherches de Victor Castanet ont été connues, il a subi une pluie d’intimidations et de menaces. Finalement, la multinationale a cherché à l’acheter : 15 millions d’euros en échange de son silence. En vain, heureusement.

    Et en Belgique ?

    Réagissant à la parution du livre, la CNE (Centrale nationale des employés, CSC) a déclaré par communiqué de presse « Ce n’est pas une révélation, mais des confirmations de nombreux témoignages quotidiens que nous recevons des travailleurs du secteur se trouvant dans ce type de structure, et ce depuis plusieurs années ». Le syndicat dénonce « La dérive de la commercialisation des soins de santé et particulièrement d’un secteur comme celui des maisons de repos. C’est le système d’une logique financière implacable (parce que délocalisée et toute puissante) qui doit être remis en cause. Le financement public ne peut plus permettre des situations telles que, dans l’exemple d’Orpea, une rentabilité de 304% sur les 10 dernières années. » Des syndicalistes ont notamment dénoncé dans la presse : « Si les langes ne sont pas pleins, on ne les remplace pas. »

    À Anvers, un ex-directeur d’une maison de repos possédée par Orpea, Park Lane, est actuellement poursuivi pour vol, fraude informatique, abus de confiance et abus de personnes vulnérables. Orpea s’est portée partie civile et tente de se dédouaner ainsi de la situation scandaleuse dans cette maison de repos où les résidents doivent payer jusqu’à 5.000 euros par mois alors que le manque de personnel est scandaleux. Les personnes âgées y sont laissées à elles-mêmes.

    Le « système Orpéa » fait particulièrement vomir, mais ce scandale est avant tout révélateur des ravages d’une gestion basée sur le profit et du manque de considération que les autorités publiques ont pour nos aînés. Sur ce point également, la pandémie a dramatiquement empiré des problèmes existants de longue date. À Bruxelles, la ligne Écoute Seniors a expliqué avoir reçu plus de 2.000 appels et ouvert 405 dossiers en 2020 pour maltraitance de personnes âgées, soit presque le double de l’année 2019.

    Nous n’avons pas 36 solutions devant nous : les syndicats doivent saisir l’opportunité du scandale pour lancer une vaste campagne de sensibilisation et d’action destinée à lutter sur le terrain pour le respect des travailleurs et des seniors dans la perspective de retirer tout le secteur du privé et de l’intégrer dans un système national de soins de santé financé à la hauteur des besoins.

    Les Fossoyeurs, de Victor Castanet, éd. Fayard, 400 p. 22,90 €.

  • Plus de 800 manifestants à Gand contre l’austérité budgétaire à L’UGent

    Plus de 800 membres du personnel, sympathisants et étudiants solidaires ont manifesté à Gand, ce mercredi 23 février, afin de dénoncer le plan d’économies à l’université. Après des années de coupes budgétaires imposées par le gouvernement flamand, l’administration de l’UGent s’attaque au personnel et donc, en fin de compte, aux étudiants. Les membres du personnel les plus durement touchés sont les héros mêmes qui ont permis à l’université de fonctionner pendant la crise sanitaire, par exemple dans les services de garderie.

    Ces attaques s’inscrivent dans le cadre d’une offensive politique plus large. Si ce projet passe à l’UGent, d’autres mesures suivront, là-bas et plus généralement dans l’enseignement flamand. L’augmentation des frais d’inscription pour les doctorants, par exemple, pourrait constituer un tremplin vers une augmentation générale des minervals des étudiants en communauté flamande. L’augmentation des tarifs pour le personnel dans les restaurants universitaires pourrait être un tremplin vers la suppression complète de ces restaurants en utilisant le prétexte de la baisse de la fréquentation consécutive à l’augmentation des prix. Des mesures similaires seront à l’ordre du jour dans d’autres universités et hautes écoles. La résistance du personnel et des étudiants est donc de première importance.

    La manifestation de ce 23 février représentait une étape importante dans la construction de celle-ci. Cette mobilisation a exprimé le manque de soutien pour les projets du conseil d’administration. Avec plus de 800 participants, il s’agissait de la plus grande manifestation du personnel universitaire depuis longtemps. Le personnel de la garderie était au premier rang, mais d’autres services concernés, comme le restaurant ‘t Pand, étaient également présents.

    Des militants syndicaux d’autres universités et hautes écoles étaient présents, mais également d’autres secteurs. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avaient réuni une belle délégation de jeunes après avoir mené campagne dans la communauté étudiante pour faire connaître l’existence de ce plan de coupes budgétaires et organiser la solidarité. Cet aspect est bien entendu essentiel : ensemble, nous sommes plus forts comme le dit le slogan de la FGTB.

    A la fin de la manifestation, des représentants des trois syndicats et des organisations sympathisantes telles que la Campagne ROSA et Women’s Strike UGent ont pris la parole. Une attention particulière a été accordée aux membres du personnel les plus touchés, avec un beau discours d’une représentante du personnel de la garderie, rejointe par de nombreux collègues sur le podium. Tout d’abord, Tim Joosen (délégué principal CGSP/ACOD UGent) a pris la parole. Il a remercié les participants et a déclaré que la poursuite de leur engagement dans cette lutte est nécessaire. L’organisation de cette manifestation entendait forcer le recteur à recommence à négocier, y compris au sujet des alternatives proposées par les syndicats. Les actions vont se poursuivre et s’intensifier, les prochaines dates étant le 8 mars (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes) et le 18 mars (Dies Natalis, date anniversaire de la fondation de l’université). Si l’administration s’en tient à ses projets antisociaux, les actions deviendront des journées de grève.

    Cette lutte à l’UGent exige la solidarité la plus large possible. L’enjeu n’est pas des moindres : repousser la politique du gouvernement flamand du ministre de l’éducation Ben Weyts (N-VA) et du premier ministre Jan Jambon (N-VA). Seule la lutte permettra de vaincre cette offensive de droite.

    Photos de Liesbeth

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  • L’UGent contre l’austérité : “Nous ne nous tairons pas et nous continuerons à lutter !”

    Le plan de coupes budgétaires de l’université de Gand suscite la controverse. Dans notre précédente édition figurait une interview du délégué principal de la CGSP/ACOD, Tim Joosen, qui y développait le plan de résistance syndical. L’Université de Gand veut notamment externaliser certains services, réviser l’assurance hospitalisation, supprimer certains jours de congé et augmenter sensiblement les frais d’inscription des doctorants. Le 25 janvier, un rassemblement du personnel a eu lieu devant le rectorat tandis qu’une manifestation est prévue ce 23 février. Vous trouverez ci-dessous un compte rendu de l’action du 25 janvier.

    Par Arne et Lize (Gand)

    Une pancarte résumait le mécontentement du personnel de cuisine : « Si vous touchez à la cuisine, aucun plat ne sera préparé. » La crise sanitaire a clairement démontré qui fait tourner le monde, mais l’administration de l’université et les dirigeants politiques du gouvernement flamand ne l’ont pas compris ainsi. Leur façon de penser n’est pas acceptable pour le personnel.

    Deux assistantes maternelles ont témoigné de leur colère : « L’incertitude quant à l’emploi, le salaire et nos horaires de travail, en pleine pandémie, alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter ! » Deux travailleuses de la garderie expliquent leur rencontre avec le responsable de la logistique et le directeur des services aux étudiants. « À chaque question, nous avons obtenu la réponse suivante : nous ne pouvons pas encore répondre à cette question. Le directeur a affirmé qu’il était ouvert à la communication et que le personnel aurait son mot à dire à l’avenir, mais lorsqu’on lui a demandé de consulter le syndicat, il a refusé. C’est pourquoi nous nous rebellons maintenant, c’est pourquoi nous voulons nous faire entendre. Il s’agit de nos enfants, de nos parents. »

    L’incertitude quant aux conséquences sur le personnel du plan de réduction des coûts est le principal sujet de discussion, et pas seulement parmi les travailleurs des garderies. La peur est forte, mais la détermination domine. Un membre du personnel du restaurant témoigne : « Où vais-je aller à partir de maintenant ? Je travaille ici depuis 34 ans. Je vis seul. Je dois encore payer mon loyer. Cela fait 29 ans que j’attends ici un CDD, ce qui est déjà scandaleux. Ils ont joué avec mes pieds pendant 29 ans. Je travaille ici depuis 34 ans, mais après cinq ans de contrat à durée indéterminée, ils me jettent dehors. Honteux, mais je n’ai pas peur de parler. Je ne vais pas les laisser faire après 34 ans. »

    La vague de privatisation et de politiques éducatives antisociales se poursuit depuis bien plus longtemps. Par exemple, la même employée du restaurant nous a dit qu’au début de sa carrière, les maçons, les peintres et le personnel de nettoyage étaient encore employés par l’UGent. Entre-temps, ces services ont été privatisés et le dernier est désormais géré par la multinationale ISS, connue pour ses conditions de travail et de rémunération déplorables.

    Au cours de l’action, les représentants des trois syndicats ont pris la parole. Le représentant de la CGSP/ACOD, Tim Joosen, a précisé que ces coupes budgétaires sont antisociales, mais surtout un choix délibéré d’attaques contre le statut du personnel et de privatisations. « D’autres réformes, comme la privatisation statutaire, qui permettrait également à l’Université d’économiser de l’argent, ne sont pas envisagées. Le choix est fait de s’attaquer au personnel et donc à la qualité de l’enseignement. Il s’agit d’un choix politique tout à fait conforme au cabinet du ministre flamand de l’éducation Ben Weyts. C’est pourquoi nous disons aujourd’hui : Non aux coupes budgétaires !”

  • UGent : Non aux coupes budgétaires ! Supérieur francophone solidaire

    L’université de Gand (UGent) prévoit de réduire son personnel. Toutes les garderies seront abandonnées, les frais d’inscription des doctorants doubleront, les membres du personnel perdront des jours de congé, etc.

    Heureusement, la communauté de l’UGent ne va pas se laisser faire ! Le 23 février, ils organisent une manifestation contre les coupes budgétaires et, de Bruxelles, nous entendons bien nous montrer solidaires !

    Nous avons besoin d’investissements dans l’éducation, pas de coupes budgétaires ! Les étudiants et le personnel ont souvent été laissés à eux-mêmes pendant cette pandémie et ont dû s’adapter en permanence. Les réductions de personnel affectent inévitablement la qualité et l’accessibilité de la recherche, de l’éducation et de l’orientation.

    Nous ne sommes pas naïfs. Si ces coupes budgétaires voient le jour à l’UGent, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne soient tentées ailleurs.

    Rendons nous ensemble à Gand et formons une délégation de solidarité !

    Nous nous retrouvons à 11h30 devant le gare des Guillemins à Liège et à 12h30 devant la gare centrale à Bruxelles (Carrefour de l’Europe) pour prendre ensemble le train vers Gand.

  • « Caroline, vos désirs font désordre » Echos de la grève de l’enseignement francophone

    Photo : Maxime (Liège)

    Ce 10 février, l’enseignement francophone est sorti dans la rue pour une mobilisation d’une ampleur inédite depuis 11 ans. Pas moins de 10.000 personnes ont manifesté pour interpeller la ministre de l’éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir (PS). Certaines espéraient que la marée rouge, verte et bleue constituerait un électrochoc politique, mais les responsables syndicaux ne laissaient aucun doute quant à la teneur des réponses des décideurs politiques : « blah blah blah ».

    Cette mobilisation s’explique par les deux ans de pandémie qui ont durement éprouvé un personnel qui s’est souvent senti abandonné par le monde politique traditionnel. Mais la pandémie n’a fait qu’exacerber des problèmes bien plus profonds liés au manque de moyens et aux réformes managériales imposées à marche forcée qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants.

    Interrogé par l’équipe de la RTBF, notre camarade Jérémiah explique : « Plus de 45% des jeunes profs arrêtent après 5 ans. Cela montre qu’il y a vraiment vis-à-vis des jeunes profs un mal-être qui peut être présent pour plusieurs raisons. La première raison que je vois, c’est la précarité du poste, le fait qu’il y a de nombreux jeunes profs qui sortent et qui doivent jongler avec plusieurs écoles. En plus de ça, j’ai été étonné que, dans le métier de prof, on nous demande souvent d’être des cocheurs de cases, de réaliser des tâches administratives qui paraissent complètement superflues et complètement éloignées des besoins de préparation concrètes qu’on a pour que nos séances se passent bien et pour faire évoluer les élèves. »

    Une chose est sûre, la manifestation a fait du bien ! De retour de la manifestation, Elise s’enthousiasme : « Comme beaucoup de jeunes profs, c’était ma première manif pour l’enseignement ! Quelle bouffée d’oxygène de se retrouver dans cette énorme foule d’instits, profs, éducateurs… brandissant des pancartes demandant plus de moyens pour nos écoles, des classes de 15 élèves, des bâtiments salubres… bref, de bonnes conditions pour un enseignement de qualité. Clairement, les gens ici n’étaient pas là pour défendre leurs petits « privilèges », mais bien pour se battre pour l’avenir de nos écoliers. Mais on était bien conscients que ce n’était qu’un début… il faudra revenir, en mobilisant encore plus de collègues la prochaine fois ! »

    Le tout aujourd’hui est de discuter de la suite à donner au mouvement. Comme l’explique David, un enseignant liégeois : « un des gros soucis des manifestations de profs, c’est qu’on est trop gentils. Il y a d’autres corporations qui sont bien plus intéressantes quand elles manifestent et qui arrivent à mieux se faire entendre. Nous, on nous rit gentiment au visage et on fait malgré tout les économies qu’on voulait faire et les réformes qu’on voulait faire. »

    Le succès de la mobilisation de ce 10 février tient notamment à la tenue d’assemblées du personnel en amont. Cette dynamique d’assemblées du personnel doit se poursuivre pour continuer à mobiliser la base syndicale autour d’un véritable calendrier d’action discuté démocratiquement et non imposé d’en haut.

  • Grève dans l’enseignement francophone et rassemblement combatif de plus de 10.000 personnes

    Cela n’était plus arrivé depuis 2011 dans ce secteur. Ce jeudi 10 février, ce sont plus de 10.000 enseignants, éducateurs, ouvriers, personnel d’entretien des écoles qui se sont rassemblés à Bruxelles dans le cadre de la grève afin de crier leur mécontentement et leur volonté d’un enseignement de qualité pour les élèves, gratuit et dans de bonnes conditions !

    Depuis le début de la crise sanitaire, l’École est déclarée « secteur essentiel ». La ministre Caroline Désir a même qualifié le personnel de l’enseignement de « héros du quotidien ». Mais ses propos font pâle figure à côté de l’état du secteur, une autre crise empirée par la pandémie.

    La gestion de la crise repose sur les épaules déjà surchargées de travail du personnel alors que l’on manque de tout. Cerise sur le gâteau : les travailleur.euse.s sont méprisé.e.s pour leur « absentéisme » par le monde politique traditionnel et par certaines Fédérations de Pouvoirs organisateurs (PO).

    Cette première action est un excellent pas en avant. La colère dans le secteur est palpable, et pas qu’en Belgique d’ailleurs. Nous devons continuer sur cette lancée et avoir un véritable calendrier avec plusieurs actions déterminées à construire un sérieux rapport de force. C’est aussi nécessaire pour restaurer la confiance parmi les collègues dégoûtés par les actions qui ne visent qu’à laisser échapper un peu de pression. Mais nous avons aussi besoin d’un cahier de revendications clair qui ne laisse aucune équivoque concernant nos objectifs.

    Nous exigeons :

    • Des masques, du gel, des autotests : ce n’est ni aux parents ni au personnel de payer !
    • LE RETRAIT IMMÉDIAT DE TOUTES LES RÉFORMES MANAGÉRIALES qui mettent en concurrence les écoles entre elles et ajoutent des tâches de plus en plus importantes sur le dos des enseignants !
    • Un enseignement de qualité dans un environnement sain : 15 élèves maximum par classe
    • L’engagement massif de personnel
    • Des infrastructures de qualité et salubres !! Pour la construction de nouvelles écoles et rénovations des écoles existante !
    • Un refinancement public massif du secteur afin d’avoir un enseignement réellement gratuit et de qualité.µ
    • Puisqu’une société malade basée sur le profit et non sur nos besoins ne peut qu’engendrer un enseignement défaillant, et inversement, il nous faut absolument changer de système !

     

     

     

  • [INTERVIEW] La résistance contre le plan d’austérité s’organise à l’université de Gand

    Entretien avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP UGent

    L’Université de Gand est le plus grand employeur de Flandre orientale avec un personnel de 15.000 personnes. 50.000 étudiants y sont inscrits. L’enseignement supérieur flamand manque de moyens depuis un certain temps. Jusqu’à présent, ce problème n’a été l’objet que d’interventions mineures. Notamment sous la pression du gouvernement flamand de droite et du ministre de l’Enseignement Ben Weyts (N-VA), l’UGent a décidé de partir à l’offensive contre le personnel. Tout le monde sera touché, mais surtout le personnel qui a continué à travailler pendant la pandémie dans les garderies, le service de courrier interne et la logistique, les restaurants… Nous avons discuté de ce plan de restriction budgétaire avec Tim Joosen, délégué ACOD-CGSP à l’UGent.

    Quels sont les projets de l’UGent ?

    « Depuis plusieurs mois, le conseil d’administration discute d’un plan de réforme stratégique de l’université qui prévoit une réorganisation des facultés. Il a immédiatement été lié à un plan d’austérité particulièrement dur. Il peut être utile d’examiner en profondeur l’organisation de l’université, mais le plan de réduction des coûts est inacceptable.

    « Les mesures frappent tout le monde. Par exemple, il est proposé de supprimer des jours de congé et les conditions de l’assurance hospitalisation seraient plus sévères, surtout pour les travailleurs plus âgés. Les frais d’inscription des doctorants seraient en pratique doublés : aujourd’hui, ils ne paient que la première et la dernière année, dorénavant ce serait le cas chaque année. En outre, les tarifs en vigueur pour le personnel dans les restaurants universitaires augmenteraient de 50%. Qui mangera encore à ces prix-là ? Et évidemment, la baisse du nombre de visiteurs sera utilisée comme argument pour couper dans le budget des restaurants.

    « L’attaque la plus forte menace directement une centaine d’emplois. Il est proposé d’externaliser trois services. Il s’agit d’un restaurant pour professeurs et visiteurs (De Pand), du service de courrier interne et de logistique, et enfin des deux crèches, qui seront gérées sur fonds propres. Aujourd’hui, une partie de la garde des enfants du personnel et des étudiants avec enfants est déjà confiée à l’entreprise Partena. L’UGent veut externaliser toute la garde d’enfants, avec bien sûr des conséquences néfastes pour le personnel et les utilisateurs, puisque la garde privée devra se contenter de moins de moyens.

    « Les héros de la crise sanitaire, comme ceux des crèches, ne reçoivent pas aujourd’hui les applaudissements du conseil d’administration de l’UGent, mais un couteau dans le dos. »

    Pourquoi ces propositions arrivent-elles maintenant ?

    « On nous a expliqué que les problèmes financiers s’accumulent à l’université depuis des années. Mais les syndicats ne sont pas convaincus de la nécessité de ce plan. Il est vrai que le gouvernement flamand a opéré une série de coupes budgétaires dans l’enseignement supérieur. Depuis le décret de financement de 2008, l’enseignement supérieur a perdu jusqu’à 35 % de son budget. Jusqu’à présent, les déficits étaient comblés par de petites économies ici et là ou par le report des rénovations. Aujourd’hui, la direction affirme que les économies doivent passer à la vitesse supérieure.

    « Ce plan est également impulsé par le gouvernement flamand. Ce gouvernement de droite veut démontrer que des économies peuvent être réalisées dans l’enseignement supérieur et que les frais de personnel sont trop élevés. Après des années d’austérité « douce », le choix est limité : soit stopper les mesures d’austérité, soit aller encore plus loin. Le gouvernement flamand préconise la dernière option. Si cela se produit à l’UGent, le reste de l’enseignement supérieur suivra. Il s’agit d’un test concernant la faisabilité d’économies difficiles à réaliser. »

    Quelles sont les réactions du personnel ?

    « Les réactions sont très vives et intenses. Nous pensions bien qu’il y aurait de la colère, surtout que les attaques prévues sont générales. Mais la colère est particulièrement forte. Le personnel des crèches a spontanément discuté d’une grève avant même que le syndicat n’entre en dialogue avec lui. Les travailleurs nous ont contactés eux-mêmes avec une position claire : si l’UGent propose ce plan, alors ils arrêteront de travailler. Un premier jour de grève a donc eu lieu le jeudi 13 janvier.

    « Le recteur a d’abord essayé de limiter sa communication. Après la réunion du conseil d’administration, un plan de réforme a bien été annoncé, mais sans précision concernant les économies en jeu. En tant que représentants du personnel qui siègent également au conseil d’administration, nous avons décidé de faire connaître ces attaques. Les réactions ont été très nombreuses et ont témoigné d’une grande combativité.

    « Dans les premiers jours qui ont suivi, le personnel des crèches s’est donc mis en grève et la colère est devenue évidente dans la communauté de l’UGent. Une photo d’équipe des crèches avec une croix sur chaque collègue a été partagée en masse. C’est important : cela permet de mettre un visage sur les victimes de cette opération d’austérité. Entre-temps, avec les délégués FGTB, nous avons pris le temps de discuter avec le personnel le plus touché ainsi qu’avec les représentants des autres syndicats au sujet de la lutte à organiser. »

    Quelles actions sont prévues ?

    « Nous commencerons par une assemblée du personnel en plein air sur le parking du recteur le 25 janvier. Nous y réunirons le personnel le plus touché et nos sympathisants. Il ne s’agira pas encore d’une action de masse, entre autres parce que les examens sont encore en cours et que nous sommes encore sous le coup des restrictions liées à la pandémie. De nombreux collègues travaillent à domicile, la plupart des bureaux sont vides. Cela a pu jouer dans le timing choisi par le conseil d’administration pour lancer son offensive.

    « Après les examens et la semaine sans cours, nous mobiliserons pour une manifestation le 23 février. Celle-ci traversera Gand et plusieurs bâtiments universitaires. Nous voulons y réunir le personnel, les étudiants et leurs sympathisants pour démontrer que la communauté de l’UGent ne soutient pas ce projet.

    « Ensuite, il y aura une action le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. À l’UGent, il existe une tradition d’actions ce jour-là, notamment concernant le lien entre le combat féministe et le personnel soignant à l’université ou encore le statut du personnel. Juste avant que n’éclate la pandémie, une grève féministe avait eu lieu le 9 mars 2020 pour réclamer, entre autres, une augmentation du salaire minimum à 14 euros par heure. Cette revendication a par la suite été concrétisée. Nous agirons à nouveau le 8 mars de cette année. Le 18 mars, à l’occasion du « dies natalis » (l’anniversaire de la fondation de l’université), nous décernerons des doctorats honoris causa alternatifs aux héroïnes et héros de la crise sanitaire qui sont aujourd’hui attaqués.

    « Ce ne sont là que de premières actions. Si nous n’obtenons pas de résultat avec ça, des journées de grève suivront. Nous pourrions avoir besoin d’un plan d’action étalé sur plusieurs mois. »

    Pourquoi les étudiants et le personnel de tout le secteur de l’enseignement devraient-ils soutenir ce combat ?

    « Comme nous l’avons souligné, il s’agit d’un test pour l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur. Si ce plan est instauré à l’UGent, d’autres universités et hautes écoles suivront. Les recteurs se consultent régulièrement pour faire des économies, et la proposition d’augmenter les frais d’inscription des doctorants vient probablement de ce coin-là. Peut-être envisagent-ils également la possibilité d’une augmentation générale des minervals pour les étudiants. C’est ainsi qu’on fait le sale boulot du gouvernement flamand.

    « Contrer cette politique exige de construire un rapport de forces et d’aller arracher plus de moyens pour l’enseignement. Nous avons besoin de plus d’argent, pas de coupes budgétaires. Ce combat doit se mener contre toute la politique du gouvernement flamand, cela requiert l’unité du personnel et des étudiants de la totalité du secteur. »

    Etudiants de Gauche Actifs

    N-VA : bas les pattes de notre enseignement !

    Les Etudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten (EGA/ALS) s’opposent aux coupes budgétaires à l’UGent qui représentent une nouvelle attaque contre le caractère démocratique de l’enseignement supérieur. La réduction des services affectera inévitablement les étudiants, en particulier les plus vulnérables qui dépendent de repas bon marché dans les restaurants ou de services de garde d’enfants de qualité et à prix abordables. Les attaques contre le personnel universitaire se répercutent toujours sur les étudiants.

    Ces attaques viennent de la politique d’austérité du gouvernement flamand de Jan Jambon et du ministre de l’Enseignement Ben Weyts, tous deux N-VA. Nous défendons l’idée de consacrer davantage de ressources à l’enseignement afin qu’il soit plus efficace et plus accessible. L’opposition au plan d’austérité à l’UGent est cruciale dans ce combat.

    Étudiants : rejoignez le combat et mobilisez-vous avec nous pour la manifestation du 23 février !
    Des départs collectifs seront également organisés à Bruxelles et en Wallonie.

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