Category: Non-marchand

  • ENTRETIEN La Santé en Lutte ‘‘Aujourd’hui on soigne, demain on réglera les comptes !’’

    Au moment d’écrire ces lignes, le cap des 5000 décès officiels liés au coronavirus avait été franchi en Belgique. Plusieurs raisons expliquent ce drame. Face à la gravité de la pandémie, les autorités se sont ainsi avérées incapables de réquisitionner des lignes de production pour réorganiser celle-ci et fournir suffisamment de matériel de protection adéquat ou suffisamment de tests. Mais au premier rang des défaillances des autorités se trouvent les conséquences de la politique d’austérité criminelle qui a sévi dans les soins de santé. Nous en avons discuté avec notre camarade Karim Brikci, délégué permanent CGSP-Brugmann, très impliqué dans le collectif La Santé en Lutte.

    Entretien tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Karim, vous êtes nombreux à réclamer depuis longtemps un refinancement des soins de santé. C’est de ce constat qu’est né le collectif La Santé en Lutte. Tu peux nous expliquer un peu plus le contexte de la création de l’initiative ?

    C’est un collectif d’action, de discussion et de mobilisation autour du secteur de la santé qui s’est créé suite aux différentes actions de grève menées dans les hôpitaux bruxellois entre mars et juin 2019. Très rapidement à l’époque, la question d’une perspective à long terme entre les différents lieux de travail s’est imposée parmi les grévistes et les travailleurs en mouvement. On était tous bien d’accord que ce n’était pas avec deux jours de grève qu’on obtiendrait satisfaction. Et donc, sur cette base-là, une coordination s’est développée avec travailleurs syndiqués et travailleurs non-syndiqués, elle a pris le nom de La Santé en Lutte.

    Sa spécificité est d’organiser les travailleurs, quelle que soit leur appartenance syndicale et leur lieu de travail, tout en menant la discussion de manière ouverte avec les différentes associations professionnelles et les organisations syndicales en faveur d’une vraie mobilisation de l’ensemble du secteur des soins de santé. Le collectif – tout d’abord né à Bruxelles, mais avec aujourd’hui un groupe à Liège et un autre à Charleroi – vise à briser le certain corporatisme qui sévit dans les hôpitaux entre les différentes catégories du personnel. Nous voulons réunir tout le personnel, de l’entretien aux médecins, et fonctionnons par assemblées générales démocratiques organisées sur la base la plus régulière possible.

    Tout ça nous a permis de maintenir un niveau soutenu de mobilisation sur plus de six mois. Et fin de l’année 2019, de nouvelles journées d’action ont eu lieu dans le public et le privé et ont notamment souligné la nécessité d’un plan d’action d’ampleur avec l’entrée en lutte de toutes les institutions de soins, public et privé, un mot d’ordre qui a, malheureusement, du mal à passer auprès des directions syndicales.

    Il n’a pas fallu longtemps avant que cette nécessité s’impose dramatiquement aux yeux de tous…

    C’est évident, notre lutte a gagné en importance dans le contexte de la pandémie Covid-19. Sans rentrer dans les détails, la situation dans les hôpitaux et les maisons de repos est catastrophique. Ça met en lumière ce qui est dénoncé depuis des années et ça démontre l’incompétence la plus totale de la classe dirigeante pour gérer cette situation.

    Puisque les autorités ont respecté le cadre de la logique de marché, il a été impossible d’avoir une production de matériel de protection à l’échelon national. Aujourd’hui, nous sommes en confinement depuis plus d’un mois et le matériel manque toujours. On a soit du matériel de mauvaise qualité, soit du matériel qui vient de très très loin et qu’il faut attendre, soit du matériel qui est le fruit des citoyens pour pallier aux carences de l’Etat. On a été nombreux à avoir appelé à la réquisition des chaînes de production pour faire face à la situation. Rien, nada, pas un mot du gouvernement. Mais les firmes privées ont eu des contrats très juteux alors que des laboratoires cliniques et autres structures ont été interdites de fabriquer des tests ! On doit poser la question de la collusion du gouvernement avec les firmes privées. Cette question est fondamentale.

    Résultat : tous ceux qui entretiennent un discours guerrier envoient au front un personnel désarmé, des fois sans matériel de protection, dénué de tout. On ne peut décrire l’impact sur la santé de nos patients et sur la sécurité du personnel. Dans un certain sens, l’absence de tests a même servi les autorités et les directions : si cela avait été fait envers toutes les travailleuses et les travailleurs, on se serait retrouvés avec une grande partie du personnel soignant infecté, sans pouvoir continuer à travailler. Cela n’a pas gêné certaines directions d’ailleurs. Pendant des semaines, on nous a dit que les masques n’étaient pas nécessaires. Simplement parce qu’il y avait pénurie. Toutes les consignes données par le sommet ont été faites sous le prisme du manque de matériel. On en constate aujourd’hui les conséquences criminelles.

    On a laissé des collègues travailler alors qu’ils étaient malades. On a poussé des collègues à travailler alors qu’ils étaient malades. Y compris dans les homes où ils ont contaminé nos aînés. Pour les autorités, tout va bien, Wilmès se permet de dire que tous ceux qui ont besoin de soin en ont eu. Et maintenant on a ce laïus humanitaire pour rouvrir le droit aux visites dans les homes. Mais cette mesure exige d’assurer la sécurité du personnel, et qu’il y ait suffisamment de personnel. Or, ce personnel, il est à bout. Et ils devraient gérer des visites dans des conditions dangereuses sans aucun renfort ? Sans aucune aide ? La classe politique est complètement sourde à ce qui vient du terrain. Mais le monde patronal, lui, il bénéficie de beaucoup plus d’ouverture !

    Au moment où nous parlons on vient également d’annoncer la réouverture d’autres activités.

    Oui, on a rouvert des magasins comme les Brico ‘‘pour donner un peu de rêves aux citoyens’’, selon Pierre-Yves Jeholet (MR), ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Et comment va-t-on protéger ce personnel ? Comment assurer que leurs enfants soient gardés ? Cette décision est totalement inconsidérée. Chaque décision qui est prise par les gouvernements n’est pas accompagnée des mesures de précaution adéquates. Le discours rassurant du gouvernement entre en confrontation avec la réalité de terrain.

    Alors, c’est logique, la colère dans le secteur des soins n’a fait que décupler. On s’en rend compte en discutant avec nos collègues. Mais on le voit aussi sur les réseaux sociaux. Avec La Santé en Lutte, nous disons : aujourd’hui on soigne, demain on réglera les comptes. Nous allons assurer que ce slogan prenne tout son sens au plus vite.

    Comment La Santé en Lutte s’est-elle adaptée au confinement ?

    Nous nous sommes d’abord demandé comment être présents et critiquer la situation tout en défendant nos revendications. Notre page Facebook La Santé en Lutte a joué un grand rôle pour ça. Nous avons également lancé une campagne d’affichages de banderoles et d’affiches aux fenêtres, aux balcons,… Un impressionnant sentiment de solidarité existe aussi envers le secteur de la santé. Cela ne doit pas se limiter aux applaudissements, mais être concrétisé par une lutte visant à balancer dans les poubelles de l’histoire la marchandisation des soins de santé.

    C’est pourquoi nous nous sommes demandé comment relancer la mobilisation. Une manifestation était initialement prévue pour le 29 mars, annulée pour cause de confinement, mais nous avons repris le mot d’ordre d’une manifestation pour la sortie du confinement, en appelant la population à nous rejoindre, mais aussi les collègues des différents secteurs de première ligne : les éboueurs, la distribution,… Les ‘‘héros’’ vont réclamer leur dû ! Il faut imaginer qu’aujourd’hui, une nettoyeuse dans un hôpital gagne bien moins des 14 euros de l’heure !

    Alors nous voulons permettre à tout le monde de participer à cette manifestation, qui aura lieu un week-end. Et nous voulons lier à cette mobilisation la question d’un plan d’action avec les organisations syndicales pour arracher plus de moyens la santé. C’est tous ensemble que nous pourrons gagner.

    Plus d’infos :
    Facebook ‘‘La Santé en lutte’’
    • Facebook ‘‘Grande manifestation de la santé’’ Pour des raisons évidentes, le jour et l’heure de cette manifestation ne sont pas encore connus.

  • Les soins de santé en crise : Nous avons besoin de plus de personnel et de plus de moyens !

    Les pénuries de personnel en matière de soins et de bien-être – qui vont s’aggraver à l’avenir – se font déjà sentir. Cela encourage les employeurs à faire preuve de ‘‘créativité’’ dans le déploiement du personnel dans le temps et dans l’espace. En langage humain: la flexibilité déjà élevée du secteur est encore augmentée, ce qui entraîne encore plus de pression et de stress au travail.

    Par un infirmier

    Dans le cas des hôpitaux, il y a aussi l’histoire des réseaux intégrés, qui encouragent implicitement la centralisation, l’externalisation et, finalement, la réduction des effectifs du secteur. Du côté francophone, l’avenir des hôpitaux publics est menacé. Du côté flamand, le secteur hospitalier public est en recul depuis un certain temps déjà en raison d’une privatisation larvée.

    Le KCE – le groupe de réflexion du ministère de la Santé – estime que 5.000 lits d’hôpitaux doivent être supprimés dans les années à venir. Pour réduire les coûts, le gouvernement veut favoriser les soins individuels à domicile.

    Avec trop peu de moyens, un désinvestissement chronique et la privatisation/commercialisation progressive des soins et du bien-être, le secteur continuera à fonctionner… mais impossible que ce soit de manière correcte! La dimension humaine des soins est également menacée par le poids du travail et la transformation des hôpitaux en usines. Des tableaux Excel interprétés par des consultants externes ou d’autres bureaucrates ne permettront jamais de saisir la réalité de terrain.

    Rendre le secteur attractif n’est possible qu’en garantissant des conditions de travail décentes. Par exemple, une infirmière qui veut travailler au chevet du patient peut, après ses études, ‘‘se réjouir’’ de travailler en équipe, 1 week-end sur 2, 1 jours férié sur 2, d’avoir des horaires adaptés en dernière minute par des collègues qui laissent tomber… Les horaires du secteur de la santé – où l’on trouve rassemblées nombre de professions sociales – sont très antisociaux !

    La crise des soins

    ‘‘Sous le gouvernement Di Rupo, plus de 4 milliards d’euros ont été économisés dans l’assurance-maladie, dont 1 milliard d’euros ‘‘d’économies nettes’’ (les 3 milliards d’euros restants ont été réalisés en réduisant la marge disponible). Sous ce gouvernement, le compteur a été augmenté de 3,84 milliards d’euros, dont plus de la moitié sont des économies nettes’’. (Service national d’études des mutualités socialistes, décembre 2017)

    Nous sommes au début d’une véritable crise des soins de santé, mais les décideurs politiques prétendent que tout se passe comme d’habitude et qu’au final, tout va bien. Au dernier moment, Maggie De Block a élargi l’éventail des tâches des professionnels de la santé, ce qui signifie concrètement la régularisation des tâches que les professionnels de la santé accomplissent déjà (illégalement) dans de nombreux centres de soins résidentiels. En théorie, cela devrait compenser la pénurie croissante d’infirmières, mais ne fait que déplacer la charge de travail vers le personnel moins bien rémunéré et moins qualifié.

    Les investissements nécessaires dans les soins et le bien-être se chiffrent en milliards, et non en millions. Par exemple, 1,6 milliard d’euros supplémentaires sont nécessaires chaque année pour éliminer complètement les listes d’attente dans les soins aux personnes handicapées en Flandre (environ 15.000 personnes). C’est tout simplement le double du budget actuel.

    A partir du 1er juillet, 391 centres d’hébergement en Flandre recevront 22 millions d’euros supplémentaires pour les résidents ayant un profil de soins lourds. Concrètement, cela signifie 400 travailleurs supplémentaires. Selon l’organisation patronale Zorgnet-Icuro, c’est pourtant une goutte d’eau dans l’océan. Selon eux, 2 milliards d’euros supplémentaires seront nécessaires à long terme pour garantir les soins et le soutien appropriés.

    Il nous faut des investissements massifs !

    Mettons un terme à la privatisation et à la commercialisation des soins et du bien-être ! Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et en assumer lui-même la charge ! Les fonds des communautés pour les soins ne sont pas destinés à gonfler les poches des actionnaires privés !

    Re-fédéralisons les soins de santé! Le slogan régionaliste ‘‘Ce que nous faisons nous-mêmes, nous le faisons mieux’’, s’avère être une illusion.

    Renforçons le système fédéral de sécurité sociale ! Par le biais d’une septième réforme de l’Etat, le CD&V veut transférer tout ce qui reste des soins de santé à la Flandre à partir de 2024. Il s’agit d’un pas important vers la scission complète de la sécurité sociale.

    Une réduction radicale du temps de travail est nécessaire pour permettre un travail à long terme dans le secteur, avec embauches compensatoires et avec une interdiction formelle du travail à temps partiel involontaire. Après tout, le travail à temps partiel rend les femmes plus dépendantes financièrement, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de la famille. Étant donné que le secteur des soins est un secteur essentiellement féminin, nous défendons également des investissements massifs dans des services de garde adaptés et pour une socialisation profonde des tâches domestiques.

    Il nous faut plus de moyens publics et plus de personnel. Toutefois, cela n’est pas possible dans une société où sévit la recherche de profit à tous prix.

  • Le gouvernement wallon perd sa majorité… 12.000 manifestants envahissent Namur le même jour

    Ce lundi 18 mars, le gouvernement wallon perdait sa majorité en raison d’une défection du MR vers les listes Destexhe. Ce même-jour, nous étions pas moins de 12.000 (9500 selon la police) à arpenter les rues de Namur pour dénoncer la politique de gouvernement MR-CDH et tout particulièrement la réforme APE (Aides à la Promotion de l’Emploi, des subventions publiques prévues pour soutenir l’emploi dans le secteur non marchand, les pouvoirs locaux et l’enseignement).

    Cette réforme menace directement des milliers d’emplois et, à leur travers, des services aussi essentiels à la population que les crèches, les maisons de repos, les écoles, les centres et clubs sportifs, les hôpitaux, les bibliothèques, les communes et CPAS, les centres de jeunesse, les associations culturelles ou d’éducation permanente, les missions régionales pour l’emploi,… Diverses mobilisations syndicales avaient déjà témoigné de l’ampleur des inquiétudes et de la colère suscitées par cette réforme. Ce gouvernement est aujourd’hui en situation de faiblesse, il ne possède plus de majorité absolue : c’est d’autant plus nécessaire d’accentuer la pression !

    On peut bien sûr porter un regard critique sur la complexité du dispositif qui a été dénoncée à de multiples reprises par les fédérations d’employeurs du non-marchand ou par la fédération des CPAS de Wallonie. On peut déplorer que les budgets insuffisants mettent en concurrence les associations et les pouvoirs locaux pour l’obtention des précieux points APE. On peut surtout rester sceptique devant un dispositif qui condamne un trop grand nombre de travailleurs à un emploi précaire lié à l’attribution périodique d’une subvention par une autorité de tutelle.

    Il n’en reste pas moins que les travailleurs APE ce sont des travailleurs sociaux dans les CPAS, des puéricultrices dans les crèches, des animateurs dans les maisons de jeunes, les centres culturels ou sportifs, du personnel dans les écoles…en bref, ce sont des emplois qui comblent tous les jours des besoins sociaux essentiels. Mais il nous faut des investissements publics pour de bons services publics ainsi qu’un secteur associatif renforcé. Cet argent existe, il faut aller le chercher et permettre ainsi que les missions du secteur public et du non-marchand puissent être réellement délivrée, par un personnel disposant de bons emplois, avec des contrats de travail décent et non précaires.

    Quelle alternative contre la droite ?

    Dans le cortège, où se trouvait un grand nombre d’usagers aux côtés des travailleurs des divers services, on pouvait lire de nombreuses banderoles et une multitude de pancartes qui appelaient à se souvenir de cette attaque le 26 mai prochain à l’occasion des prochaines élections. La FGTB wallonne s’est prononcée depuis longtemps déjà en faveur d’une majorité progressiste PS-PTB-ECOLO au parlement wallon. Au lendemain des élections communales, la FGTB avait vivement fustigé les ‘‘alliances contre nature’’ PS-MR conclues bien vite au lendemain des élections, comme cela fut le cas à Verviers. La FGTB défend que la composition d’alliances PS-PTB-ECOLO est la seule manière d’opérer un virage à 180 degrés contre les politiques d’austérité de la droite.

    En mai prochain, nous pourrons voter en faveur d’un gouvernement de la ‘‘taxe des millionnaires’’, du moins si les syndicats réalisent que seul un appel de vote sans équivoque pour le PTB peut éviter une coalition de droite. En nous renvoyant de nouveau en direction du PS ou même d’ECOLO, beaucoup d’affiliés risquent de s’éloigner encore plus de leur syndicat. Il n’est du reste pas du tout exclu que ces partis préfèrent dépanner le MR au lieu de mettre sur pied un gouvernement de gauche qui pourrait reprendre les revendications syndicales pour en faire une réalité.

    Mais le PTB est aussi placé devant de grandes responsabilités. La concentration de richesses sans précédent révèle les contradictions du système. Jamais auparavant l’humanité n’a eu une plus grande capacité à résoudre tous les problèmes cruciaux auxquels elle fait face. Jamais auparavant il n’a été aussi évident que cela n’était pas possible à cause du régime capitaliste de propriété privée des moyens de production, ce qui permet à une grande partie de la valeur produite de s’écouler vers l’élite capitaliste. Une réponse de gauche claire et sans équivoque en faveur d’une alternative socialiste à cette folie peut frapper les esprits dans la lutte sociale et au moment des élections. Il existe de nombreux exemples internationaux qui ont récemment montré qu’une alternative combative et ambitieuse contre l’austérité peut compter sur un soutien large et enthousiaste.

    Le PTB doit saisir l’occasion de ces élections pour défendre une alternative politique claire, mais aussi pour préparer les travailleurs et leurs familles à la nécessaire lutte acharnée qui accompagnera le moindre pas en avant dans cette période de crise du capitalisme. Les élections seront à elles seules insuffisante pour garantir que nous irons chercher l’argent là où il se trouve pour satisfaire les besoins de tous, répondre au défi climatique et nous débarrasser du chaos capitaliste.

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    30 & 31 mars. SOCIALISME 2019 : du ras-le-bol à la riposte !

    • Programme complet & informations pratiques
    • 16h – 18h : Parmi les ateliers de discussion : “PTB : Tirer les leçons de Zelzate, Molenbeek et Charleroi pour un gouvernement de la taxe des millionnaires”
    • 19h – 20h30. Meeting “Stoppons l’austérité ! Vers un gouvernement de la taxe des millionnaires ?” Avec Stéphane Delcros membre du bureau executif du PSL, Ruth Coppinger députée irlandaise – Solidarity & Bart Vandersteene, porte-parole du PSL

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    Reportage-photos d’Emily

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    Reportage-photos de Nico

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  • [PHOTOS] Manifestation contre la réforme APE du gouvernement wallon

    Ce matin, des syndicalistes de la FGTB étaient venu des quatre coins de la Wallonie pour s’opposer à la réforme des emplois APE, une réforme qui menace des milliers d’emplois et de services à la population.  Si ce projet venait à voir le jour, il représenterait le grand plan de licenciement dans le public et para-public / associatif depuis les suppressions de 3000 postes dans l’enseignement en 1995 !

    Les APE se retrouvent partout dans le non-marchand en Wallonie, dans des services indispensables pour la collectivité.
    6000 personnes se sont mobilisées aujourd’hui pour revendiquer le maintien des ces emplois, défendre la garantie d’emplois convenables, la revalorisation du non-marchand et, plus largement, la défense de nos services publics.  Le 25 juin dernier, la CSC avait elle aussi appelé à manifester aux côtés de la FGTB, 10.000 personnes s’étaient alors réunies dans la rue. Une grève devrait encore toucher les fonctionnaires wallons à l’appel de la FGTB le 10 octobre prochain. Comme l’expliquait le secrétaire général de la FGTB wallonne Thierry Bodson en juin dernier : ‘‘Les points APE, cela concerne les emplois dans les crèches et les garderies communales, cela touche les gens. C’est important de l’évoquer avant les élections.’’

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  • [Communiqué de presse] Morte à cause de la violence au travail – Jusqu’où l’indifférence ?

    Nous publions ci-dessous le communiqué de presse diffusé en Front commun syndical qui annonce le décès d’une des déléguées syndicales (CNE) de la Mission locale d’Etterbeek, qui s’est donné la mort suite aux violences au travail qu’elle a subies pendant de nombreux mois.

    Jeudi 23 août 2018 notre déléguée syndicale, collègue, amie, a mis fin à ses jours. Elle allait avoir 47 ans. C’était une belle personne, toujours prête à écouter et à défendre ses collègues. Elle laisse sa famille, des amis, des collègues, sous le choc, effondrés, abasourdis. Notre déléguée s’est ôté la vie pour en finir avec l’angoisse, avec le stress et la douleur liés aux violences qu’elle a subies pendant de longues années au travail, à la Mission Locale d’Etterbeek.

    Cette violence venait d’une direction agressive : qui malgré les interpellations a été maintenue en fonction pendant des années mais aussi d’un harcèlement quotidien mené contre les délégués syndicaux (aujourd’hui sur les 5 délégués syndicaux restants, 4 sont en burn-out dont une qui a fait une tentative de suicide l’année passée), parce qu’ils prenaient la parole pour défendre leurs collègues. Elle venait également d’une charge de travail excessive que, malgré ses demandes et appels à l’aide répétés, la direction n’avait pas allégée.

    Depuis plus de 2 ans, les délégués dénonçaient ces pratiques, sans que le Conseil d’administration et la direction prennent la mesure de la gravité des faits dénoncés. Aujourd’hui encore, la direction et le CA n’ont fait preuve d’aucune diligence, ni pris aucune de leurs responsabilités : pendant trois jours, ils n’ont fait aucune communication aux travailleurs, ne les ont pas réunis pour leur permettre d’exprimer ce qu’ils vivaient après un tel choc, n’ont installé aucune cellule de crise pour les accompagner. Au contraire, consigne a été donnée de ne pas ébruiter l’affaire. Il a fallu attendre lundi matin pour qu’un représentant du Conseil d’administration réunisse les membres du personnel sur demande des syndicats. Aucune réunion urgente du CA n’a été convoquée à ce jour. Le suicide d’une travailleuse et d’une déléguée n’est visiblement pas suffisant grave pour que le Bourgmestre Vincent de Wolf, les échevins d’Etterbeek membres du CA et le reste des membres du Conseil d’administration de la Mission Locale, se réunissent pour en discuter.

    Aujourd’hui les travailleurs de la Mission Locale veulent dénoncer la pression et le harcèlement qu’ils subissent depuis plusieurs années. Encore récemment, la direction a exigé de plusieurs collègues qu’ils écrivent un rapport à charge contre un délégué syndical, dans le but avoué de le licencier. Ces pratiques de délation, de manipulation, de chantage, sont indignes et pourtant, la directrice par intérim dont il est question, qui a mis la pression sur les travailleurs, les a harcelés, n’est à ce jour pas écartée de ses fonctions de gestion de personnel et de l’entreprise.

    A la Mission Locale d’Etterbeek, la violence est banalisée, certaines personnes qui l’incarnent et la propagent ne sont pas inquiétées. La violence est dans les murs, dans la culture même de l’entreprise. La CNE a déposé une plainte pénale pour harcèlement auprès de l’auditorat du travail, pour que les responsabilités soient identifiées, que la dynamique de l’entreprise change radicalement, et pour empêcher qu’une tragédie pareille se reproduise.

    Ce que les délégués de la Mission Locale d’Etterbeek ont subi pendant des années, de nombreux autres délégués le vivent au quotidien dans d’autres entreprises, où ils défendent leurs collègues. Pressions, menaces, harcèlement, stagnation professionnelle, licenciement, dénigrement, représailles. Tout cela n’est pas un cas isolé dans le secteur. Parce qu’ils ont le courage de parler, qu’ils cherchent à organiser leurs collègues, ils sont de plus en plus souvent la cible de directions qui ne veulent pas s’embarrasser de concertation avec leurs travailleurs, qui ne veulent ni la transparence ni la démocratie qu’une délégation syndicale instaure du fait même de son existence. Cet évènement tragique nous rappelle à tous qu’attaquer les délégués syndicaux, c’est bien attaquer les représentants et les soutiens des travailleurs et donc les travailleurs eux-mêmes.

    Cela met aussi en lumière une nouvelle fois le fait que le monde du travail est et continue à devenir, pour un nombre croissant de travailleurs, un milieu violent, où les pratiques de management les plus inhumaines sont cautionnées et encouragées par un nombre de plus en plus grand d’employeurs, où ils sont contraints de subir la maltraitance et l’arbitraire ou à démissionner. Les travailleurs sont obligés d’assumer une charge de travail de plus en plus lourde avec de moins en moins de moyens. Le bien-être au travail, inscrit dans la loi comme une obligation de l’employeur, n’est pas une priorité pour bon nombre de directions et de responsables politiques. En attendant, la violence au travail tue.

    Nos organisations syndicales n’en resteront pas là. Nous continuerons à combattre fermement toute violence au travail.

    En mémoire et en solidarité avec notre déléguée, et pour dénoncer fermement la violence au travail, nous organisons un rassemblement le mardi 4 septembre à 17h30 devant l’Hôtel communal d’Etterbeek (Avenue d’Auderghem 113, 1040 Etterbeek).

    Marina Künzi, Secrétaire permanente pour le secteur socio-culturel du non-marchand
    Laure Mesnil, Secrétaire Permanente CNE
    Roland SPEECKAERT, Secrétaire permanent-adjoint SETCa BHV Secteurs : Socioculturel – Accueil de l’Enfance – Enseignement

  • Liège. Sale temps pour les travailleurs du CHR… mais la riposte s’organise!

    Hier, des centaines de personnes ont participé à la manifestation des travailleurs du CHR, qui étaient par ailleurs en grève ce jeudi. A partir de la Citadelle, le cortège a rejoint le centre-ville et y a rencontré les autorités communales. La lutte ne s’arrêtera pas là ! Voici ci-dessous le texte du tract distribué par le PSL, ainsi que quelques photos.

    Mauvaise nouvelle pour les travailleurs du CHR en ce début d ‘année. Le CA a décidé de procéder à 12 millions d’ économies qui vont majoritairement être portées par le personnel : non remplacement de départs naturels et non reconduction de CDD pour un total de 35 équivalents temps-plein, diminution de la prime de fin d’année, rabotage des sursalaires pour horaires inconfortables et heures supplémentaires. L’autorité n’y va pas de main morte.

    Cette politique de toujours faire plus avec moins de moyens, qui nous est vendue partout dans les services publics comme un défi managérial est en définitive toujours porteuse d’une baisse de qualité du service à la population. Et lorsque la qualité aura suffisamment baissé , on proposera alors comme alternative la privatisation, comme cela s’est produit à La SNCB ou à la Poste.

    Les travailleurs du CHR ont admirablement réagi à cette menace sur leur statut et la qualité des soins : le mouvement s’est rapidement organisé en front commun. Il est massivement suivi si l’on en croit les Assemblées Générales. La régularité des AG permet aux travailleurs de garder le contrôle de la base sur la lutte et de décider démocratiquement des actions à mener. Cette possibilité pour tous les travailleurs de s’impliquer activement est aussi un élément déterminant dans la réussite du mouvement. La détermination du personnel est visible et le potentiel de victoire est bien présent.

    La manifestation d’aujourd’hui illustre encore ce potentiel. Cette action est nécessaire pour la visibilité des revendications et pour mettre les politiques devant leur responsabilité.

    Cependant, il convient de ne pas placer tous les espoirs dans ce que diront les autorités communales. Il est nécessaire de continuer à construire le rapport de force.

    Pour ce faire, un plan d’action est nécessaire, discuté par la base, échelonné sur plusieurs semaines et croissant en intensité.

    Il nous paraît également important d’élargir la lutte en appelant à la solidarité les autres établissements de soin de santé de la région, mais aussi les autres secteurs du service public, les patients et la population en général via des actions de sensibilisation.

    Chaque lutte locale recèle en elle un potentiel d’élargissement : la lutte particulière des travailleurs du CHR peux trouver un écho dans d’autres établissements ou d’autres secteurs et chaque lutte locale peut en renforcer une autre. C’est particulièrement le cas dans ce contexte d’austérité sans fin et d’arrogance patronale.

    C’est donc la responsabilité de chaque militant du mouvement social que de populariser la lutte que les travailleurs du CHR ont engagé.

    Liège. Manifestation du CHR

  • Une déléguée se préoccupant du sort des réfugiés licenciée par la Croix-Rouge

    La Croix-Rouge de Flandre a annoncé le 20 juin dernier avoir l’intention de renvoyer Melissa, une déléguée du SETCa. Le 4 juillet, son contrat de travail a été suspendu dans le cadre de la procédure de licenciement. L’affaire est portée au tribunal du travail d’Anvers le 5 septembre. Melissa a travaillé huit années durant dans un centre pour demandeurs d’asile, dont 5 en tant que déléguée syndicale.
    La raison officielle de ce renvoi est un appel au personnel de Fedasil et de la Croix-Rouge pour participer aux actions de la Journée mondiale des réfugiés (20 juin). Les procédures de demande d’asile sont longues et éreintantes, pour les demandeurs d’asile bien entendu, mais tout n’est pas rose pour le personnel des centres.

    Sur le texte de l’appel figuraient les logos de la Croix-Rouge et de Fedasil. Suite à une demande effectuée le 14 juin, ceux-ci ont été retirés par la déléguée. Cela n’en a pas moins constitué un motif de renvoi une semaine plus tard sous le prétexte qu’une action menée lors de la Journée mondiale des réfugiés est un acte qui critique Fedasil alors que la Croix-Rouge travaille pour Fedasil.

    Visiblement, se préoccuper du sort des demandeurs d’asile est une cause de licenciement pour la Croix-Rouge. Se sentir concerné par ceux-ci n’est pas une approche correcte pour le gouvernement. Défendre un accueil humain des demandeurs d’asile, dans des centres décents est pourtant chose logique, tant pour les personnes concernées que pour le personnel qui travaille dans ces centres.

    De toute évidence, la Croix-Rouge a cherché une excuse pour se débarrasser d’une déléguée encombrante. Fin du mois d’avril, Melissa avait défendu des collègues sévèrement punis dans un centre en raison d’une négligence qui n’était pas de leur ressort. Ce n’est du reste pas la première fois que la Croix-Rouge licencie des délégués syndicaux gênants.

    Le 5 septembre, une action de soutien à Melissa et en défense des droits des délégués a lieu à Anvers. Les syndicats doivent prendre cette problématique en main : une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous. Si cela passe, d’autres délégués subiront le même sort à la Croix-Rouge.

    5 septembre, 14h30, Palais de Justice d’Anvers

  • Maggie De Block contre les enfants

    Ce jeudi 15 juin, les syndicats des hôpitaux publics bruxellois ont appelé à un encerclement symbolique de l’HUDERF (hôpital des enfants). Les hôpitaux seront fortement touchés par les coupes budgétaires du gouvernement (près d’un milliard € dans la santé, dont 1/3 pour les hôpitaux). Tant le personnel que les patients seront alors touchés. Maggie De Block, ministre de la Santé et son gouvernement Michel nous dirige vers une santé à deux vitesses.

    => Tract de la campagne ROSA pour le secteur du non-marchand

    Action hôpital des enfants Bxl

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