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Category: Namur
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[PHOTOS] Manifestation contre la réforme APE du gouvernement wallon
Ce matin, des syndicalistes de la FGTB étaient venu des quatre coins de la Wallonie pour s’opposer à la réforme des emplois APE, une réforme qui menace des milliers d’emplois et de services à la population. Si ce projet venait à voir le jour, il représenterait le grand plan de licenciement dans le public et para-public / associatif depuis les suppressions de 3000 postes dans l’enseignement en 1995 !
Les APE se retrouvent partout dans le non-marchand en Wallonie, dans des services indispensables pour la collectivité.
6000 personnes se sont mobilisées aujourd’hui pour revendiquer le maintien des ces emplois, défendre la garantie d’emplois convenables, la revalorisation du non-marchand et, plus largement, la défense de nos services publics. Le 25 juin dernier, la CSC avait elle aussi appelé à manifester aux côtés de la FGTB, 10.000 personnes s’étaient alors réunies dans la rue. Une grève devrait encore toucher les fonctionnaires wallons à l’appel de la FGTB le 10 octobre prochain. Comme l’expliquait le secrétaire général de la FGTB wallonne Thierry Bodson en juin dernier : ‘‘Les points APE, cela concerne les emplois dans les crèches et les garderies communales, cela touche les gens. C’est important de l’évoquer avant les élections.’’[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/wr6hzwuiDxCmuWYf6]
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25 juin : manifestation en front commun à Namur

Ce 25 juin, la CSC et la FGTB manifesteront ensemble dans la capitale wallonne, en prélude à une mobilisation de plus grande ampleur prévue le 20 septembre prochain. Une première depuis plus de 15 ans. Les deux syndicats entendent dénoncer le gouvernement Borsus (MR-CDH) et plus particulièrement ‘‘La réforme des points APE, la politique de l’emploi et la diminution de la qualité et de la quantité des services à la population.’’
Par Simon (Liège)
Le dispositif d’Aide à la promotion de l’emploi (APE) est un dispositif d’aide à l’embauche mis en place par la Région wallonne en 2002 dans le but de soutenir la création d’emplois dans le secteur public, principalement dans les communes et CPAS ainsi que dans le non-marchand. Bien connu des travailleurs du secteur social, culturel ou sportif, ce dispositif permet à ce jour l’emploi de quelque 60.000 travailleurs en Wallonie répartis entre 4000 employeurs. Aujourd’hui, ces emplois sont mis sous pression par le gouvernement wallon MR-CDH.En avril, le ministre wallon de l’Emploi, Pierre-Yves Jeholet (MR), annonçait vouloir réclamer les sommes versées aux employeurs sur les exercices 2014 à 2016 dans le cadre des Aides à la promotion de l’emploi. Il s’agit d’une somme de 15 millions d’euros versés aux communes et ASBL.
On peut bien sûr porter un regard critique sur la complexité du dispositif qui a été dénoncée à de multiples reprises par les fédérations d’employeurs du non-marchand ou par la fédération des CPAS de Wallonie. On peut déplorer que les budgets insuffisants mettent en concurrence les associations et les pouvoirs locaux pour l’obtention des précieux points APE. On peut surtout rester sceptique devant un dispositif qui condamne un trop grand nombre de travailleurs à un emploi précaire lié à l’attribution périodique d’une subvention par une autorité de tutelle.
Il n’en reste pas moins que les travailleurs APE ce sont des travailleurs sociaux dans les CPAS, des puéricultrices dans les crèches, des animateurs dans les maisons de jeunes, les centres culturels ou sportifs, du personnel dans les écoles…en bref, ce sont des emplois qui comblent tous les jours des besoins sociaux essentiels.
Sous couvert de transparence et de lutter contre des dérives du système qui tend à laisser sur le côté les travailleurs moins formés, le ministre wallon Pierre-Yves Jeholet a pris la décision de supprimer le dispositif d’ici 2020 pour le remplacer par un système structurel ‘‘mieux maîtrisé sur le plan budgétaire’’ et mieux contrôlé par le gouvernement. Le ministre ne nie pas la probabilité de pertes d’emploi liées à cette réforme. Selon le dirigeant de la FGTB wallonne Thierry Bodson, quand on regarde la trajectoire budgétaire 2018-2020, le budget des points APE diminuera de 7 %.
C’est donc plutôt une mesure austèritaire de plus que veut nous faire avaler le gouvernement, en plus d’une probable redistribution des subventions vers des associations et pouvoirs locaux les plus dociles.
60.000 travailleurs sont donc sur la sellette. Allons-nous, comme en France avec la fin des contrats aidés imposée par le gouvernement, vers le plus grand plan de licenciement de ces dernières années dans le non-marchand ?
A l’heure où nous mettons sous presse, il reste un mois aux militants syndicaux des secteurs concernés pour alerter leurs collègues de travail et les mobiliser afin de faire du 25 juin le premier pas d’une mobilisation victorieuse contre la réforme des APE telle que présentée à l’heure actuelle.
La prochaine mobilisation aura lieu peu de temps avant la tenue des élections communales, en septembre, et pourra jouer un rôle pour que la colère s’exprime également dans les urnes, à destination d’une gauche conséquente. Ce n’est pas un hasard, Thierry Bodson l’exprime clairement : ‘‘Les points APE, cela concerne les emplois dans les crèches et les garderies communales, cela touche les gens. C’est important de l’évoquer avant les élections.’’
Ces deux dates de même que le débat et la mobilisation qu’elles impliquent sont aussi l’opportunité de défendre l’absolue nécessité d’investissements pour de bons services publics ainsi qu’un secteur associatif renforcé. Cet argent existe, il faut aller le chercher et permettre ainsi que les missions du secteur public et du non-marchand puissent être réellement délivrée, par un personnel disposant de bons emplois, avec des contrats de travail décent et non précaires.
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Règlement anti-mendicité à Namur : rétrospective de deux mois de lutte
Suite à la décision du 29 juin du Collège communal de Namur de voter un règlement interdisant la mendicité (pourtant dépénalisée en 1993), dans le centre de Namur et dans certaines rues de Saint-Servais, Bouge et Salzinnes, de nombreuses manifestations citoyennes se sont appropriées la place publique pour scander leur mécontentement. Les collectifs citoyens ont mis sous pression la majorité communale par divers moyens d’action tout au long du mois de juillet et d’août, jusqu’à interpeller le Collège communal lors du Conseil communal de rentrée du 7 septembre 2017. Cet article revient sur deux mois de luttes intensives contre l’hypocrisie d’une majorité en mal de légitimité politique.Par Alexis(Namur)
La création du rapport de force et les véritables moyens de lutte se trouvent dans la rue en militant et en conscientisant les citoyens !
Rappelons-le, de nombreuses actions ont eu lieu à Namur depuis le vote surprise du Conseil communal le 29 juin dernier. Une action sit-in sur la place d’Armes avait attiré les regards et poussé le bourgmestre empêché de l’époque, Maxime Prévot, à organiser une rencontre avec les troublions (voir notre rapport d’action « Namur : la majorité communale sous pression populaire après l’interdiction de la mendicité LIEN DANS ARTICLE https://fr.socialisme.be/31933/namur-interdiction-mendicite »). De nombreuses autres actions ont maintenu la pression sur la majorité : le 11 juillet, près de 100 personnes s’étaient rassemblées devant le parlement wallon afin de scander leur désaccord avec le règlement. Le 12 juillet, une action mendicité pour récolter des fonds afin d’imprimer des tracts et produire des tee-shirts permit une nouvelle initiative le 15 juillet au marché de Namur, couplée d’une pétition. Au festival Esperanzah, celle-ci recueilli pas moins de mille signatures. Parallèlement, un squat fut ouvert le dimanche 13 août en réponse à la fermeture annuelle de l’abris de nuit (voir plus bas).
Entre-temps, nos camarades aidèrent à la rédaction d’une lettre appelant à la convocation d’un Conseil communal d’urgence, retournant l’arsenal législatif de l’état bourgeois contre lui-même. Cette lettre se diffusa largement dans les médias (l’Avenir édition du 05/08/2017 et La Libre édition du 08/08/2017) et accentua un peu plus la pression sur le Collège de la ville de Namur. Aussi, ils tinrent informer le service indépendant de lutte contre la discrimination, UNIA, afin qu’un avis juridique favorable soit rendu sur la question. Résultat : le règlement ne fut pour ainsi dire pas appliqué durant toute sa période de mise en vigueur (du 30 juin au 30 septembre) mais n’a pas pour autant été abrogé.
Les partis traditionnels tentent de récupérer les arguments de la rue à leur profit durant la rentrée politique du Conseil communal du 7 septembre
Le règlement n’ayant pas été abrogé, une membre du collectif des Mendiants d’Humanité fit une interpellation citoyenne en son nom propre, demandant l’abrogation pure et simple, en reprenant les arguments issus de la lettre diffusée dans la presse, et remit une pétition de 3000 signatures dans les mains de Maxime Prévot.
En réponse, le bourgmestre s’est présenté comme un défenseur de « ceux qui n’osent pas parler » au risque de se faire lyncher par les « biens pensants ». A nouveau, Maxime Prévot s’érige en chantre et protecteur des commerçants, assurant que seulement 22 plaintes avaient été déposées pour juillet. Il affirma que le règlement avait pour utilité d’envoyer un signal aux mendiants afin de limiter leur afflux. Ainsi, l’interdiction pure et simple de la mendicité, sans négociations, provient d’une volonté de garder les indigents au-dehors de la ville et de permettre la bonne marche des commerces.
Maxime Prévot s’est ensuite présenté comme bouclier des plus pauvres en rappelant que la Ville de Namur était munie d’un important dispositif de lutte contre la pauvreté : abris de nuit, CPAS, relais santé et kyrielle d’organisations subsidiées par les pouvoirs publiques. Or, monsieur Prévot occulte totalement la participation de son parti à l’appauvrissement et l’exclusion de la majeure partie de la population par une politique d’austérité soutenue annoncée par le nouveau gouvernement régional MR-CDH (chasse aux chômeurs, « rationalisation des institutions publiques » ,…). Pire, en s’enorgueillissant du « dispositif de lutte contre la pauvreté », le CDH confond gestion de la crise capitaliste par la charité et la véritable résolution de la crise. Sortie qui n’est possible que par une sortie du capitalisme. Cette résolution n’est possible que par la réappropriation de l’instrument de travail par les travailleurs, au profit des besoins réels de la majorité, par une politique massive de construction de logements publics et non par une distribution de soupes chaudes entre midi et minuit.
L’échevine de la cohésion sociale, Mm. Scquailquin (CDH), osa même de se vanter d’avoir proposé la mise en place des groupes de travail mendiants/autorités communales, alors que cette ouverture provint des collectifs présents lors de la réunion du 10 juillet à Namur. De plus, ces rencontres n’autorisent même pas la présence d’organisations non étatiques et n’offrent aucune transparence sur leur fonctionnement ou sur les travaux menés. Elle enfonce le clou en assurant que ces groupes permettront de travailler sur un nouveau règlement prenant en compte « les besoins de chacun ». Admettant dès lors la volonté de la majorité de réglementer la mendicité en utilisant la « légitimité » des groupes de travail.
Quelques communications honteuses ont aussi été faites depuis les bancs de l’opposition. Le conseiller communal, Fabian Martin (PS) a tendu la main à ses amis du CDH, en demandant la mise en place de comités élargis pour aborder les questions de la précarité et de la mendicité, l’ouverture durant toute l’année de l’abris de nuit et l’abrogation du règlement anti-mendicité. Il est nécessaire de signaler que la plupart des règlements contre la mendicité ont été mis en place sous des mayorats socialistes (les signatures de M. Magnette à Charleroi et de M. Demeyer à Liège en attestent). De plus, pourquoi ces groupes de travail et l’ouverture ininterrompue de l’abris de nuit n’ont pas été concoctées durant les précédentes législatures socialistes ? Mystère.
Et pourtant, le collège communal recule. L’abris de nuit sera définitivement ouvert toute l’année et le règlement est momentanément suspendu jusqu’à ce qu’ « un équilibre soit trouvé ».
L’ouverture d’un squat en autogestion, une expérience éclairante
Le 13 août, une partie du collectif de lutte contre le règlement anti-mendicité décida d’une action coup de poing durant les vacances du bourgmestre Maxime Prévot, en confisquant un bâtiment privé pour palier la fermeture annuelle de l’abris de nuit. Vu la saturation de l’abris durant sa période d’ouverture et la quantité de bâtiments vides dans les villes malgré une crise du logement, ce type d’action eu pas mal de succès.
Les risques inhérents à une action coup de poing sont, d’une part, le risque de retourner l’opinion publique contre le travail de conscientisation politique mené par les acteurs favorables à un changement. Et d’autre part, le risque d’induire une logique de sortie des politiques sociales, permettant à l’état bourgeois de se déresponsabiliser en abandonnant les soins et l’aide publique aux plus démunis au profit d’acteurs privés.
Le PSL est ouvert quant aux méthodes à utiliser. Une initiative choque, coordonnée avec d’autres actions partout dans le pays, englobant l’ensemble de la question du logement pourrait jouer un rôle important. Ce type d’action serait même révolutionnaire si à côté de cela, des conseils s’organisaient autour d’un mode de gestion démocratique et participatif, assurant la gestion des bâtiments avec un gouvernement soutenant une politique socialiste.
La commune de Namur aurait sa part à jouer si elle utilisait le rare arsenal législatif à finalité sociale existant. La loi Onkelinx de 1993 permet au Bourgmestre d’établir un inventaire des bâtiments vides sur le territoire de la commune et, par lui suite, de mettre en demeure un bâtiment inoccupé depuis au moins 6 mois afin de le réaffecter, par le biais d’une décision du président du CPAS. Bien entendu, malgré que l’abri de nuit soit comble tous les soirs, il n’y a eu aucun débat sur une possible réaffectation des bâtiments inoccupés. Et pourtant, rien qu’à Namur près de 300 kots sont vides chaque année. Une belle escroquerie pour faire monter les loyers grâce à la loi de l’offre et la demande.
Ensemble, avec les syndicats et toutes les forces de gauche, lors de nos actions de rue ou grâce au droit d’interpellation citoyen, nous pouvons argumenter en faveur de la réquisition, tout en dénonçant les monopoles immobilier qui se constituent sous nos yeux. Il est temps de constituer un rapport de force contre les magnats de l’immobilier qui privatisent les villes (A Namur Thibaut Bouvier possède à lui seul : 450 kots, 150 appartements ) et l’inaction des autorités communales.
Bien que l’expérience de l’ouverture d’un squat à Namur n’ait pas prit cette direction, elle permit de maintenir un débat social dans l’actualité namuroise, ainsi que d’accentuer la pression sur les partis traditionnels. Le « Squat Léopold » a depuis été honteusement évacué par la Ville à la demande du propriétaire privé du bâtiment Besix. En réaction, un autre squat c’est donc réouvert, avec le même objectif, dans le quartier de Bommel. La réouverture de l’abris de nuit et la suspension du règlement ont démontré que la mobilisation avait eu un impact indiscutable.
A l’heure de la mondialisation, la lutte contre la pauvreté est un phénomène global et nécessite une réponse internationale. Les actions doivent être concertées à une grande et petite échelle. C’est pour cette raison que le Parti Socialiste de Lutte est membre à part entière du Comité pour l’Internationale Ouvrière. Nous pensons qu’une coordination de toutes les luttes au travers de tous les pays permettra de renverser le capitalisme et d’organiser une économie planifiée répondant aux besoins de tous.
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Namur : la majorité communale sous pression populaire après l’interdiction de la mendicité

A la surprise générale, un règlement communal interdisant la mendicité dans le centre-ville de Namur pendant les mois d’été a été approuvé au Conseil communal du 29 juin dernier. En 2014 déjà, un premier texte avait fait scandale avant d’être recalé par le Conseil d’Etat. Trois ans plus tard, la majorité continue dans sa volonté de criminaliser la pauvreté, mais la mobilisation populaire a repris de plus belle.
Rapport d’action par AOD, un sympathisant
Suite au odieux règlement (voté à 25 voix contre 15, CHD-MR contre ECOLO-PS) abrogeant les derniers droits des mendiants pour subvenir à leurs besoins par l’aumône, une mobilisation populaire a ébranlé la ville de Namur ce 7 juillet 2017, poussant les représentants de la majorité à une rencontre ce lundi 10 juillet dès 9h30.
Bien qu’ayant tenté de limiter l’accès de la salle aux seuls portes paroles, citoyens et membres d’une kyrielle d’organisations combattives (Lutte solidarité travail, Nuit debout Namur, Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, …) se sont frayés un chemin pour assister au débat, au côté de journalistes déjà sur place.
Les silencieux Anne Barzin (MR-Echevine faisant fonction), Stéphanie Scailquin (CDH-Echevine de la cohésion sociale) et François Noël (ECOLO-Président du CPAS), au côté du volubile Maxime Prévot (CDH-Bourgmestre empêché et ministre wallon du budget) ont défendu leur règlement en avançant différents arguments relevant plus de la cosmétique que de la politique de fond :
Premièrement, M. Prévot avance que le règlement permettrait soi-disant de combattre les comportements agressifs de certains mendiants. Ce constat est avancé par des rapports de police suite aux plaintes de certains commerçants. Cet argument tombe à l’eau dès lors que les comportements agressifs et l’état d’ébriété sur la voie publique sont déjà réglementés et prohibés. De plus, le risque d’actes violents monte en flèche lorsque que les dernières ressources d’un être humain lui sont enlevées. Le règlement risque donc d’induire plus de violence qu’il n’en évitera.
Deuxièmement, toujours selon M. Prévot, le règlement viserait à combattre les réseaux de mendicité sévissant à Namur. Une judicieuse interpellation citoyenne durant le débat fit remarquer au bourgmestre empêché qu’aucune arrestation dans ce sens n’avait été faite à Namur. M. Prévot s’est contredit en rétorquant que la lutte contre les réseaux ne relevait pas de ses attributions et que, de surcroît, il n’avait pas accès aux bases de données de la police traitant ce genre d’information. Ainsi, M. Prévot s’arroge une compétence qui ne lui est pas attribuée et prend des dispositions sécuritaires sans même avoir d’informations pertinentes ! De plus, les mesures visant à criminaliser les premières victimes de ces réseaux sont inopérantes : interdire la mendicité ne permet pas de lutter contre la traite des êtres humains et contre les réseaux mafieux qui spéculent sur la dignité humaine.
Troisièmement, CDH et MR assure que le règlement est issu d’un processus démocratique. Or, ils reconnaissent que le public cible directement concerné par la mesure, les mendiants, n’a pas été associé aux discussions. En fin de rencontre, la création d’un nouveau groupe de travail, incluant des mendiants, reconnaît implicitement que le premier groupe était illégitime et insuffisamment représenté.
Outre le règlement, le débat a tourné autour de la fermeture annuelle des abris de nuit durant un mois, du 22 juillet au 22 août, à Namur. Soutenant que la fermeture annuelle de l’abri était due aux vacances annuelles de ses employés, M. Prévot s’est retrouvé face à ses contradictions lorsque que la foule lui rappela qu’il y avait bien assez de citoyens qualifiés ou non au chômage afin de pallier au manque d’effectifs. Une nouvelle fois, les politiques traditionnelles montrent leur complète incapacité à anticiper un problème récurrent : la fermeture annuelle d’un abri.
Le débat s’est pourtant terminé sur quelques avancées mineures. Dorénavant, l’abri de nuit sera ouvert deux semaines durant son mois de fermeture. Sur proposition de la salle, un nouveau groupe de travail, augmenté de quatre nouvelles personnes, représentants citoyens et mendiants, sera constitué afin de rédiger un nouveau règlement. Enfin, le règlement sera assoupli durant un mois, permettant la mendicité dans certains endroits, durant la période de fermeture de l’abris.
Malgré ces petites avancées obtenues à l’arrachée, un gel ou l’abrogation du règlement n’est hélas pas à l’ordre du jour. Pas plus que la réouverture d’un débat public par la convocation d’un Conseil communal extraordinaire. Afin d’obtenir l’abrogation, de nouvelles actions ont eu lieu devant le parlement wallon le mardi 11 juillet ainsi que rue général Michel ce mercredi 12 juillet. Une nouvelle action prendra place ce samedi 15 juillet au marché de Namur.
« Poor washing »
Il n’est pas surprenant de constater que ce règlement hypocrite couvre la période du 1er juillet au 30 septembre, soit durant la période des soldes et des vacances. L’objectif est simple, masquer la pauvreté afin de ne pas effrayer les touristes. La volonté de la majorité de transformer Namur en centre touristique n’est plus à démontrer. Outre un centre commercial abritant des grandes marques qui ne payent pas leurs taxes, un funiculaire de 10 millions d’euro, sans compter l’entretien annuel de 3 millions, seront construits sans consultation populaire. Ces constructions de prestige ne résolvent pas les problèmes de fond et captent des fonds importants qui pourraient être réinvestis dans l’emploi et la construction de logements publics.
La pauvreté est un problème global !
La pauvreté n’est pas un délit. La mendicité est un symptôme des politiques néo-libérales promues depuis des décennies par les différentes coalitions gouvernementales qui ne cessent de ronger les acquis des citoyens par des politiques d’austérité. L’existence de la mendicité dénonce un capitalisme en désagrégation et des politiques destructrices.
Seule une politique socialiste prenant en compte les besoins de la population, et non pas ceux des banques et des marges de profit, permettra de faire disparaître la pauvreté et avec elle la mendicité. Seule l’action concertée et organisée de tous les citoyens, dans la rue, permettra de faire plier des institutions antidémocratique où les décideurs se réunissent en petits comités. Alors que des mesures hypocrites criminalisant la pauvreté sont mises en place, 20% des belges les plus riches détiennent 60% du patrimoine national contre 20% des plus pauvres qui n’en détiennent que 0,2%.Pendant que certains grands propriétaires ne savent plus quoi faire de leur argent et accumulent toujours plus de richesses, gaspillant les ressources et l’effort des travailleurs, le plan d’austérité communal reste d’application et frappe de plein fouet le travailleur moyen. Rappelons les grandes lignes du plan d’austérité annoncé par la majorité CDH-MR-ECOLO au début de leur législature :
- Diminution de 14,5 % des dépenses de fonctionnement.
- Non-remplacement des agents communaux, soit 123 emplois perdus.
- Diminution de la marge de croissance et de la dotation des CPAS.
- Diminution de la dotation de la zone NAGE et de la zone de police.
- Diminution de 10% des subsides dévolus aux ASBL.
- Augmentation de l’additionnel à l’IPP (impôt communal qui s’ajoute à l’impôt sur les personnes physiques) qui va atteindre les 8,5%.
- Augmentation de la taxe sur les égouts.
Combattons ensemble !
Citoyens, soyez partisans ! Il temps de descendre dans la rue pour arrêter ces politiques destructrices. La section namuroise du Parti Socialiste de Lutte est prête à soutenir tout mouvement populaire en lutte contre l’austérité et la discrimination faite aux pauvres. Organisons des comités anti austérité ainsi que des manifestations pour arrêter la casse sociale. Ensemble nous sommes plus forts. Organisons-nous !
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Grève du 24/06. Namur: les délégations motivées veulent repartir au combat
«Les jours de grèves générales, ici, tout est toujours bloqué. Faire tomber le gouvernement ne me semble pas impossible mais pour ça, on va avoir besoin de tout le monde, et surtout de ne plus s’arrêter en cours de route pour des excuses…» Les paroles de ce militant syndical dans le secteur des carrières illustrent bien l’état d’esprit qui régnait sur les piquets de grève en région namuroise vendredi. Bien que le nombre de piquets fut plus faible que lors du plan d’action national mené en 2014, l’ambiance et la combativité y était toujours au rendez-vous.Par Pierre (Namur)
Quelque soit le secteur, les grévistes avançaient la nécessité d’un plan large et dans la durée pour s’attaquer sérieusement au gouvernement. «24 heures de grève, tout le monde sait que ça ne sera pas suffisant», nous dit ce délégué de Delhaize particulièrement motivé à l’idée de mobiliser pour les 29 septembre (manifestation nationale en front commun) et 7 octobre (grève générale nationale en front commun) prochains. Sur le parking, une trentaine de grévistes discutent devant l’entrée qui a été bloquée «très facilement» ce matin. Environ 80% du personnel y travaille avec des temps partiel alors «la flexibilité à outrance et la loi Peeters, on connaît…»
De l’autre côté de la ville, c’est un Colruyt qui a, pour la première fois, fermé ses volets. La permanente CNE nous explique pourquoi le blocage du magasin était prioritaire à ses yeux : la chaîne vient de licencier de manière totalement abusive un délégué syndical de Bruxelles, malgré le nombre scandaleusement faible de ses travailleurs délégués !
A l’hôpital St Luc de Bouge aussi, le piquet a rarement été aussi important. Ici les travailleurs distribuent des tracts aux collègues et aux patients qui pénètrent dans l’hôpital. Chacune de ces personnes est invitée à signer une pétition contre un nouveau projet de la ministre de la santé De Block, qui vise à diminuer le nombre de jours de repos supplémentaires dont peuvent profiter les travailleurs en fin de carrière dans ce secteur où la pénibilité physique du travail est particulièrement importante. La délégation syndicale avait proposé à la direction de l’hôpital d’organiser la grève à l’avance (dans les hôpitaux, le service minimum est nécessaire), mais celle-ci avait refusé ! Un barrage filtrant a donc été mis en place. Arrivé sur place, un huissier menace les grévistes de 1000€ d’astreinte par personne… Le barrage filtrant a été levé, mais l’action continue.Plus tôt dans la matinée, se tenait un rassemblement de militants FGTB namurois – tous secteurs confondus – devant l’Union des Classes Moyennes. Pas de piquet pour eux donc, mais des discussions motivantes en groupe.
Devant la prison ou la gare, par contre, la mobilisation n’était pour une fois pas au rendez-vous. La fatigue des dernières luttes et une certaine amertume des accords qui ont été conclus n’y sont sans doute pas pour rien. Pourtant les agents pénitentiaires et les cheminots avec qui nous avons eu contact nous ont dit être les premiers à souhaiter la chute du gouvernement. Bien qu’ils n’étaient pas en rue cette fois-ci, une mobilisation préparée suffisamment à l’avance avec une communication et des objectifs clairs pour la suite du plan d’action pourrait bien les remettre de nouveau en action. C’est ce à quoi les affiliés, délégués et militants que nous avons rencontré ce vendredi vont s’atteler d’ici au 29 septembre.
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Namur: Pour la survie de nos services publics, enterrons ce gouvernement
À Namur comme ailleurs, ce sont les agents pénitentiaires et les cheminots qui montrent la voie. Encore une fois, ils étaient nombreux sur leurs piquets respectifs dès les petites heures. Les militants ne veulent plus continuer à se faire avoir par le gouvernement au service des plus riches qui dégrade nos conditions de travail et nos services publics. Tous sont clairs que pour cela l’unité est nécessaire c’est pourquoi, comme les jours précédant, les cheminots se sont rendus au piquet de la prison. Ils ont ensuite rejoint les autres secteurs de la CGSP devant l’Hôtel de Ville de Namur. Des agents communaux, de nombreux enseignants, mais aussi des travailleurs du TEC et bien d’autres ont donné le signal clair : pour la survie des services publics, nous avons besoin d’enterrer ce gouvernement.Par Emily (Namur)
La journée s’est poursuivie par une manifestation jusqu’à l’Elysette (siège du gouvernement wallon) tandis que les cheminots tenaient leur Assemblée Générale. En solidarité, un étudiant a joué l’Internationale depuis sa fenêtre avant de reprendre son étude : beau soutien alors que le mouvement est décrié dans l’ensemble des médias traditionnels, qui médisent plus que ce qu’ils n’informent. S’il y a un accord général sur la nécessité de faire chuter ce gouvernement, les discussions de savoir si nous en sommes capables et comment s’y prendre vont bon train.
Nous avons eu des éléments de réponse lors du Comité régional élargi de la FGTB qui a conclu cette longue journée. La nécessité de soutenir concrètement ceux qui nous donnent l’exemple (agents pénitentiaires et cheminots) est revenue dans chaque intervention. 37 jours de grèves pour les agents pénitentiaires, cela devient extrêmement dur moralement et financièrement. Face aux larmes qui coulaient ce matin, tout le soutien possible est, en effet, nécessaire.
Les travailleurs des transports publics (SNCB et TEC) poursuivent le mouvement ce mercredi et les voies d’eau seront également bloquées. Les délégués ont également soulevé la nécessité de ne pas simplement appeler à une grève, mais de la construire et de l’organiser concrètement sur le terrain.
Enfin, les centrales du secteur privé ont exprimé leur solidarité : nous sommes tous des usagers des services publics, et ce qui se passe aujourd’hui dans le public sera le lot du privé demain. La délégation des Dolomies de Marche-les-Dames a ainsi proposé d’organiser prochainement une action de solidarité avec les travailleurs en grève du secteur public, par exemple, en venant renforcer leurs piquets.
Prochaine grande étape, le 24 juin. Mais d’ici-là, des actions et des grèves se poursuivront contre ce gouvernement des riches. Comme à son habitude, le PSL participera pleinement à ces mobilisations pour pousser le mouvement de l’avant jusqu’à la chute du gouvernement et de toute l’austérité. La coupe est pleine, la lutte sera dure, mais quel autre choix avons-nous ?!
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Namur et La Louvière: Meetings contre la répression des droits syndicaux
A l’image du meeting “Droits syndicaux et syndicalistes attaqués” qui s’était tenu à Bruxelles le 18 mars dernier (lire notre rapport), les locaux de la FGTB de Namur accueilleront le cheminot Jordan Croeisaert, des syndicalistes de Goodyear et le secrétaire général de la FGTB Marc Goblet le 24 mai prochain, tout juste après la grande manifestation nationale qui se déroulera le même jour à Bruxelles.Le gouvernement utilise maintenant l’armée pour tenter de briser la grève des gardiens de prison. Nous sommes aussi à l’aube d’un nouveau plan d’action qui, espérons-le, ne s’arrêtera pas à mi-chemin et conduira à la chute du gouvernement Michel. Dans ce contexte, ce meeting qui donnera la parole à des syndicalistes victimes de la répression revêt une importance toute particulière.
En France, le mardi 12 janvier 2016, le tribunal correctionnel d’Amiens a condamné huit ex-salariés de Goodyear à neuf mois de prison ferme et quinze mois avec sursis. Une décision inédite. La solidarité internationale avec ces camarades est cruciale. Cela doit également nous servir d’avertissement en Belgique, au moment où le droit de grève est dans le collimateur des autorités. Le cas de Jordan Croeisaerdt est des plus emblématiques. Cet accompagnateur de train et délégué CGSP-Cheminots s’est vu infliger une astreinte à hauteur de 1700 euros lors de la grève des cheminots des 6 et 7 janvier derniers. Cette attaque vise à essayer d’intimider un délégué qui défend avec acharnement ses collègues et son métier pour s’en débarrasser.Ce 24 mai, après la manifestation nationale à Bruxelles, rendez-vous à Namur, à 19h aux locaux de la FGTB Namur, rue Dewez, au n° 40. A l’initiative d’AFICo ASBL.
Le lendemain 25 mai, Jordan et les Goodyear seront à La Louvière en compagnie de Jean François Tamellini, secrétaire fédéral de la FGTB. Rendez-vous à 19h à la CGSP-Centre de La Louvière, rue du temple au n° 7. A l’initiative de la CGSP-Centre.
=> Groupe Facebook : Solidarité avec Jordan et contre la repression des mouvements sociaux
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Namur. Consultation populaire : Une occasion de contester la politique et la vision néolibérale
Le 8 février prochain, la ville de Namur organise une consultation populaire à propos de son projet pour le cœur de ville. Ce dernier comprend l’établissement d’un centre commercial en lieu et place de l’actuel parc Léopold et gare des bus. L’établissement d’une nouvelle gare des bus sur la dalle de la gare de chemin de fer et d’autres importants travaux font également partie du projet. Ceux-ci permettraient selon la majorité communale de « reconnecter le Nord de la ville au centre-ville ». Nous appelons toutes les Namuroises et les Namurois à aller voter « 3 fois Non » aux trois questions. En voici les raisons.Depuis 2012, la section namuroise du PSL s’est positionnée résolument contre la politique néolibérale de la ville que mène la majorité actuelle. Nous avons, dans la mesure de nos forces, été à l’initiative de certaines actions, et présents lorsqu’il s’agissait d’en renforcer d’autres qui s’organisaient pour contester cette politique. Nous avons aussi écrit plusieurs articles concernant la situation locale : « Une vision désespérément néolibérale de la ville » (décembre 2012), réaction aux déclarations du bourgmestre, et dernièrement « Combattre par l’action l’austérité sans fin » (novembre 2014). Dans nos textes de congrès de district (2013), nous avons exposé quelques éléments sur la situation namuroise, dont la vision néolibérale de la ville (le city-marketing), le sous-localisme et l’austérité communale.
La ville a récemment voté un budget d’austérité dure qui illustre que la majorité s’attaque à la population et ses services publics plutôt que de faire payer les vrais responsables de la crise. Il n’a pas été possible d’organiser une contestation plus vigoureuse de ce budget et une consultation populaire n’est pas à l’agenda sur ce thème, ce que nous regrettons. Nous avons cependant l’occasion de contester en partie l’orientation que prend la majorité communale le 8 février. Nous appelons donc toutes les Namuroises et les Namurois à utiliser cette consultation dans ce sens.
Le collectif pour la sauvegarde du parc est parvenu à mettre en difficulté la majorité communale via un soutien populaire passif.
Il faut tout d’abord souligner et féliciter les divers militants, associations et collectifs (Collectif du parc, Namur 2080, MPOC, Amis de la Terre,…) qui se sont battus ces deux dernières années pour que la consultation prenne place. Cela a nécessité énormément de temps de travail militant et de sacrifices financiers. Ils ont réuni sur une pétition pas moins de 13 000 signatures et un montant de 4800 euros via du crowdfunding pour financer la dernière ligne droite de la campagne.
Les militants du PSL ne se sont pas investis directement dans les divers collectifs pour plusieurs raisons. D’une part, la plupart de ces associations ne voulaient pas de groupe politique en tant que tel. D’autre part, le temps de travail militant n’a pas une élasticité infinie, des choix ont donc dû être faits. Nous ne sommes néanmoins pas restés à l’écart de ce mouvement.
Le parc Léopold, une question politique ?
Nous avons toujours défendu l’idée que la question du parc devait être cadrée dans le contexte plus global de la vision néolibérale qu’adopte la majorité communale. Lors du débat contradictoire organisé par canal C entre les élus et les défenseurs du parc Léopold, cette idée a été confirmée.
À tout bout de champ, le bourgmestre pointe du doigt les nécessaires réformes imposées par la concurrence entre les villes. La création du centre commercial ne serait rien de moins que destiné à « sauver Namur » puisque si un centre commercial s’installe en périphérie ce serait la mort du cœur de ville. Pour la majorité, il s’agit de faire de Namur une ville « smart city » dans une vision à 10-15 ans. Elle a utilisé ses relais au gouvernement wallon dans la précédente législature et s’est donc battue pour avoir les subsides nécessaires pour lancer ses grands projets d’infrastructures.
Mais comment faut-il « sauver Namur » et quels sont donc les besoins réels les plus urgents des Namurois ? Benjamin Moriamé – journaliste namurois – a, dans son recueil d’articles « la face cachée de Namur », donné un bon aperçu des problèmes dont sont victimes ou menacés les Namurois. Et il s’agit de besoins sociaux de base : logement, emploi, service public, lien social et cadre de vie serein. Cela se situe bien loin d’une hypothétique nécessité d’énormes nouvelles surfaces commerciales. Ce sont pourtant ces réels besoins qui sont attaqués par le budget communal d’austérité adopté tout récemment.
Et ces problématiques touchent tout autant les villes environnantes. Mais plutôt que de répondre aux besoins de la majorité sociale et en mettant en place des méthodes solidaires et coordonnées avec les autres communes, nos élus vantent une fois de plus la sacro-sainte « concurrence »… sans rien résoudre.
Une question mise en avant par ce mouvement : comment transformer un soutien passif en soutien actif ?
La pétition du collectif a pu recueillir plus de 13 000 signatures. En outre, plus d’une centaine de personnes ont financé la fin de la campagne. Cela aurait pu être une excellente assise pour construire une campagne de la base dans chaque quartier. Des associations, des collectifs, mais aussi des groupes politiques anti-austérité et des simples citoyens auraient pu animer ces groupes, pour peu que l’espace pour la discussion démocratique soit ouvert. Si le mouvement avait été un peu moins technique et s’était orienté vers les pénuries sociales présentes dans tous les quartiers de la ville, le potentiel aurait été présent pour transformer ce soutien passif en un soutien actif illustré par des comités de quartier forts. Le Conseil communal n’aurait alors eu d’autre choix que de revoir sa copie.
Nous avons pu expérimenter dans divers pays ce genre de « grass-root campaign ». En Irlande, sur base d’une telle campagne près d’un tiers des propriétaires de maison se sont inscrits dans un mouvement de non-paiement de la taxe sur les petits propriétaires, taxe qui visait à faire payer à la population les dégâts de la politique néolibérale.
Une issue incertaine
Il n’est pas évident de faire des pronostics sur l’issue du vote. Plusieurs questions perdurent. Est-ce que le quorum de participation nécessaire sera atteint ? Si oui, est-ce que le « non » va l’emporter sur les trois questions ? La majorité communale va-t-elle modifier le fond de son projet d’implantation en cas de victoire du collectif ? Il est clair que dans la gauche le « non » est largement majoritaire. Mais la campagne en faveur du « non », principalement orientée autour de la sauvegarde des arbres, va-t-elle convaincre suffisamment les Namurois d’aller voter en masse ?
Les semaines qui restent avant le 8 février seront importantes. La campagne médiatique de la majorité – menée avec les fonds publics – bat son plein. Les bénévoles du collectif vont descendre au contact de la population avec des campagnes de tractages bien organisées. Quant à la section namuroise du PSL, nous avons produit notre propre matériel politique pour défendre notre orientation et notre appel de vote dans la rue.
Nous espérons que cela suffira à convaincre largement, mais nous pensons aussi que d’autres combats se présentent aux Namurois. 723 Namurois sont exclus du chômage par la mesure qui est entrée en application au 1er janvier 2015. Face à cette situation, la majorité communale en rajoute une couche et mène l’austérité sur les budgets sociaux. En partenariat avec la JOC (Jeunes Organisés et Combatifs), nous lançons une soirée d’information et de mobilisation le 2 février afin d’organiser la lutte contre les mesures d’exclusions, avec le réseau Stop Art. 63§2. Nous continuons également à inciter à l’établissement d’un nouveau plan d’action syndical pour faire tomber le gouvernement fédéral et repousser toute l’austérité.
À tout niveau de pouvoir, nous devons refuser la politique d’austérité et la combattre par la conscientisation politique et l’organisation de la population. C’est la ligne politique que le PSL a tenu jusqu’à présent et qu’il continuera à défendre.
Liste des articles publiés par le PSL sur la vision néolibérale de la ville :
- Une vision désespérément néolibérale de la ville
- Namur : combattre par l’action l’austérité sans fin
- Namur : Réaction aux déclarations du Bourgmestre
- Namur : Action de protestation « Mon NAMouR pour la Craie »
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Interview d’un militant syndical lors de la grève du 8 décembre
La grève tournante du 08 qui s’est déroulée à Bruxelles et dans les deux Brabants fut un succès. De mémoire de syndicaliste, c’est une mobilisation d’une ampleur jamais vue depuis 20 ans. La CGSP-Namur a envoyé des militants pour soutenir l’action. Dans ce cadre, nous avons rencontré Jean-Claude, un militant syndical qui a travaillé pour la RTBF. Nous lui avons posé quelques questions sur le mouvement actuel.Par Alain (Namur)
Penses-tu que ce gouvernement va faire des concessions fondamentales. Sinon devons nous faire tomber ce gouvernement par la grève ? Comment pouvons-nous continuer à construire le mouvement et la lutte après la grève générale du 15 décembre ?
Ce gouvernement ne fera aucune concession majeure. Il va tenter de passer en force avant la fin de l’année. Seule la grève générale peut l’arrêter. Il faut se préparer à avoir un mouvement prolongé entre le 15 et le 30, et après ça en 2015.
Que penses-tu de l’argument de Bart de Wever selon lequel il n’y aurait pas d’alternative à l’austérité ? Si cela est faux, quel type d’alternative serait possible ?
La bourgeoisie n’a pas d’intérêt à une autre politique que l’austérité. La politique d’austérité correspond à son intérêt de classe.
Les sociaux-démocrates parlent de politique keynésienne ou de relance par la demande ; même certains libéraux comme Paul de Grauwe vont dans ce sens. C’est une illusion, car le patronat n’a pas intérêt à le faire maintenant. Seule une sortie progressive de l’économie de marché et du capitalisme peut répondre à la situation. L’œuvre majeure de Keynes « La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » est sortie en 1936. À cette période, il y avait le Front populaire en France et les Grandes Grèves ; la République espagnole et Hitler étaient au pouvoir depuis 3 ans. Le système était menacé sur ces bases de manière frontale. La politique keynésienne est la politique qu’applique la bourgeoisie quand elle est menacée.
Comment se sont passées la mobilisation,les discussions et l’organisation de la grève sur ton lieu de travail ?
À la RTBF, c’est la grève la mieux suivie par le personnel depuis 86-87. Pour exemple, à la RTBF Namur sur 94 personnes, il y a 50 grévistes et 20 personnes réquisitionnées. C’est exceptionnel ! Le mouvement est bien suivi, les militants ne sont pas isolés.
À côté du syndicat, le mouvement des travailleurs n’a-t-il pas également besoin d’une arme politique ? Un nouveau parti des travailleurs dans lequel chaque courant du mouvement ouvrier pourrait être représenté, dans le respect des spécificités de chacun ?
Le PS n’est pas en capacité, même s’il le voulait, de pratiquer une politique fondamentalement différente s’il revenait au pouvoir. La politique du PS au gouvernement régional et communautaire le prouve. Elle est juste plus prudente et mieux vendue, mais dans le fond cela reste la même politique.
Le problème d’un relais politique qui reflète l’intérêt du mouvement ouvrier est posé…
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Une grève bien suivie à Namur
Malgré le froid, les travailleurs ont répondu présents au mot d’ordre de grève régionale lancé en front commun syndical. Les zonings et les entreprises majeures étaient tous fermés par des piquets, les commerces affichaient portes closes et les transports en commun sont restés l’arrêt.Parallèlement aux piquets, plusieurs rendez-vous ont ponctué la journée. En milieu de matinée, bon nombre de militants de la région se sont retrouvés au zoning de Rhisnes où se sont tenus des discours combatifs de la part des directions syndicales. Ces dernières sont poussées par leurs bases qui refusent d’être le dindon de la farce concoctée par les partis qui se succèdent au pouvoir. Puis, vers 11h30, un petit cortège de travailleurs communaux de la ville de Namur – rejoint par d’autres militants de la CGSP et de la CSC Services Publics – est parti de l’Hôtel de Ville jusqu’à la place Saint-Aubain. Là, près de 500 travailleurs des services publics (cheminots, enseignants, policiers, travailleurs communaux, provinciaux, régionaux et fédéraux…) se sont retrouvés pour protester contre le manque de considération des différents gouvernements vis-à-vis de leur secteur.
Les étudiants ne sont pas en reste. Les délégations syndicales de l’université, ensemble avec des représentants des Jeunes FGTB, des Jeunes CSC, de la FEF et de l’AGE ont organisé une assemblée d’information dans un auditoire de l’Unamur. Une septantaine de personnes ont participé à cet événement, qui était une première sur Namur à notre connaissance. Les jeunesses syndicales appellent les étudiants à faire grève le 15 décembre malgré la période de blocus qui approche. La nécessité de rentrer en résistance a été mise en avant, ainsi que celle de lier les luttes étudiantes à celles des travailleurs. Sur la compréhension de ce dernier point, beaucoup de travail reste à faire mais cette assemblée est un très bon pas en avant. En effet, les mesures prises par les gouvernements nous attaquent tous ! Étudiants, travailleurs : solidarité !
Les camarades du PSL Namur, répartis en trois voitures, ont visité bon nombre des piquets de la région namuroise et participé aux différents rassemblements. Nous y avons apporté notre soutien et proposé nos mots d’ordre pour continuer ensemble et toujours plus nombreux la lutte jusqu’à la chute de Michel 1er et de toute l’austérité. Bon nombre de délégués et militants syndicaux ont l’habitude de voir arriver les équipes du PSL. Mais ce lundi 1er décembre, l’ampleur de la grève était telle que cela nous a permis de rencontrer une couche de syndicalistes et de jeunes avec lesquels nous n’avions encore jamais discuté. La volonté d’utiliser la grève régionale pour mobiliser plus massivement encore pour la grève générale du 15 décembre était bel et bien présente.
Nous avons vendu 33 exemplaires de « Lutte Socialiste », véritable journal de grève, dont le principal de ce mois-ci concerne l’outil de la grève et des méthodes pour assurer le succès de la lutte. Nous avons constaté l’enthousiasme et la combativité tout au long de la journée. Cela confirme la colère immense envers le gouvernement et les nouveaux sacrifices exigés de la classe ouvrière.
La recherche d’alternatives à la crise perpétuelle et sans fin du capitalisme nous donne l’occasion, en cette période de lutte, de rentrer en discussion avec de plus larges couches de jeunes et de travailleurs. En effet, lorsqu’on fait grève pour faire tomber le gouvernement, une question se pose immédiatement : quelle alternative mettre en avant ? Avec le PSL, nous revendiquons la nécessité de mettre sur pied un gouvernement des travailleurs, des jeunes et des allocataires sociaux qui travaille dans notre intérêt, celui des 99%, au lieu d’un gouvernement anti-travailleur qui n’est favorable qu’au 1% des plus riches. Dans ce cadre et avec ce projet, 3 jeunes ont décidé de rejoindre le PSL la veille de cette grève régionale !
