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Category: Social
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Occupation de l’Eglise du Béguinage à Bruxelles : les sans-papiers augmentent la pression mais le secrétaire d’Etat refuse d’écouter

Plusieurs collectifs de sans-papiers occupent depuis dimanche l’église du Béguinage, située place Sainte-Catherine dans le centre de Bruxelles. Ils réclament un véritable dialogue avec les autorités et la possibilité de pouvoir travailler légalement. Nos camardes sans-papiers sont actifs dans ce mouvement et les membres de la campagne Solidarity du PSL sont intervenus à la première assemblée du comité de soutien.Par Pietro (Bruxelles)
Le mouvement
Depuis ce dimanche 31 janvier 2021, l’église du Béguinage est occupée par plusieurs collectifs de personnes sans-papiers. La revendication principale est une régularisation de leur situation et le droit de travailler légalement.
Cette occupation par les sans-papiers vise à attirer l’attention des autorités bruxelloises, surtout le ministre président Vervoort (PS) et le ministre de l’emploi Clerfayt (Défi) en terme d’accès au permis de travail, et surtout des autorités fédérales, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la migration Mahdi ( CD&V) pour la demande de régularisation.
Le choix d’occuper cette église n’est pas anodin puisque l’église du Béguinage a été un lieu symbolique qui a fait l’histoire du mouvement de sans-papiers dans la capitale. En 2009 plusieurs occupations ont été mises en place à partir du Béguinage. Une grève de la faim entamée par 200 sans-papiers dans l’église est passé à l’histoire comme un de moment les plus dur du mouvement.
Sur leur page Facebook de l’« Occupation politique 2021 », les occupants se définissent comme les oubliés du confinement. Les autorités politiques et le conseil national de sécurité n’ont rien fait pour trouver une solution et leur offrir un statut pendant cette période de pandémie.
200 personnes occupent en ce moment l’église, mais sur la liste d’accueil sont inscrites plus de 1000 personnes. Beaucoup d’entre elles sont ici en Belgique depuis plus de 10 ans. Aujourd’hui, l’absence de réponse du nouveau gouvernement ainsi que la crise économique qui touche les couches les plus pauvres et précarisées de la société est en train de transformer le désespoir en colère. Les collectifs dénoncent également la politique sévère et inhumaine envers les sans-papiers. Ils expliquent que cette action est entièrement pacifique et que l’occupation est un acte politique.
La dénomination politique de l’occupation démontre un pas en avant dans la conscience du mouvement des sans-papiers. La cause principale de cet avancée dans la lutte est bien entendu la crise économique qui frappe durement l‘économie informelle. Beaucoup des travailleurs sans papiers ont perdu leur travail au noir, et leur logement par conséquent, et ils se retrouvent aujourd’hui à la rue. Malgré cela, les sans-papiers ont qualifié cette occupation de politique afin de souligner l’importance de la lutte pour la régularisation et de mettre un coup de pression en plus sur la classe politique et la classe dominante.
Un autre élément important du changement de la conscience dans le mouvement est qu’on constate la forte présence de revendications liées au travail et à l’accès au marché de l’emploi. Ceci démontre que, depuis 2009, les sans-papiers ont toujours travaillé au noir, exploités dans l’économie informelle et abandonnés par les autorités au chantage des patrons qui les exploitent. La pandémie a aggravé toutes les contradictions présentes auparavant et elle a eu un impact sur la conscience des travailleurs, surtout dans les secteurs plus essentiels. Les sans-papiers aussi ont travaillé dans les secteurs essentiels tels que les soins aux autres (le care), dans le nettoyage et dans la petite distribution, sans aucune protection et sans réelle possibilité de dépistage. Ceci a permis le développement d’une conscience de classe. « Nous voulons avoir la chance de travailler, par exemple dans des secteurs où l’on manque de main-d’œuvre. Nous en avons marre de cette vie », a résumé un porte-parole des sans-papiers, dont la situation est encore compliquée par la crise sanitaire et sociale.

La politique de l’autruche du secrétaire d’état
Mercredi, les collectifs des sans-papiers ont, à juste titre, lancé un appel aux autres églises, mosquées, synagogues et lieux de culte de la capitale pour qu’ils accueillent également les militants et les soutiennent dans leur lutte.
Le secrétaire d’État à l’asile et à la migration, Sammy Mahdi (CD&V), a réagi avec mépris à l’ensemble des revendications des sans-papiers et à l’appel à occuper également d’autres églises et mosquées. “Cela n’a aucun sens. Il n’y aura pas de vague de régularisation générale”, a-t-il déclaré mercredi. “On ne me fera pas de chantage.”
Le secrétaire d’Etat fait comme si ces personnes n’existaient pas. Il nie la réalité de 100.000 travailleurs sur le territoire belge. Pour résoudre une situation, il faut la situer au bon niveau d’analyse : il n’est évidemment pas question ici de chantage, mais bien de la situation de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui survivent dans des conditions indignes et pour lesquelles des solutions, nécessairement collectives, doivent être apportées ! Il s’agit du rapport de force que les sans-papiers ont été capables de faire monter sur les responsables politique.
Les solutions passeront nécessairement par l’octroi d’un titre de séjour ! C’est nécessaire pour lutter contre le dumping social, pour lutter contre la mise en concurrence des travailleurs et pour garantir une meilleure condition de travail pour tous les travailleurs belges !
L’accès au travail est réservé aux personnes qui vivent légalement en Belgique ou aux personnes de l’étranger qui cherchent un emploi en Belgique, explique-t-il en justifiant la politique de division et de mise en concurrence prônée par ce gouvernement. “Les personnes qui n’ont pas le droit de rester ici doivent retourner dans leur pays d’origine”, souligne Mahdi. Le gouvernement peut aider dans ce domaine, dit-il.
À nouveau, le secrétaire d’Etat met l’accent sur la politique des retours sans expliciter qu’aujourd’hui les ambassades sont fermée, le trafic aérien très limité et que les retours sont de plus en plus difficiles et très chers.Le CD&V a peur de perdre encore une fois de plus des plumes à sa droite en faveur du VB et de la NVA. C’est pourquoi il défend la politique migratoire du gouvernement précédent. Ni ECOLO ni le PS veulent mener vraiment la bagarre au sein du gouvernement sur cette thématique. De cette façon, ce gouvernement va encore plus ouvrir les portes à la monté de l’extrême droite. Nous devons faire tout le contraire, résoudre les énormes inégalités dans la société et arrêter la politique de diviser pour mieux régner.
Nos méthodes et notre programme
Une centaine de personnes étaient présentes mardi soir à l’assemblée du comité de soutien à l’occupation politique de l’église du Béguinage. Les militants sans papiers du PSL ont défendu la nécessité d’organiser politiquement les collectifs dans l’occupation et d’élargir le mouvement.
Nous devons organiser des assemblées générales journalières pour discuter à chaque étape de la lutte et du prochain pas à franchir. À partir de cette assemblée générale, il faut essayer d’élargir le mouvement. Un premier pas pourrait être d’écrire une motion de solidarité au mouvement des sans papiers et en faveur de la régularisation afin de la faire signer par des associations et des structures syndicales. Cela pourrait servir à lier des contacts en Flandre par exemple. Elargir le mouvement au nord du pays est une étape cruciale. Cette motion pourrait également être soumise aux délégations syndicales pour faire le lien avec la lutte autour des salaires et de l’Accord interprofessionnel (AIP) et défendre l’augmentation des salaires en la combinant à la revendications d’emplois de qualités pour toutes et tous dans le cadre du combat contre le dumping social. Cette motion pourrait être proposée aussi aux mouvements étudiants pour y construire la solidarité et les faire rentrer dans la lutte en lançant des comités de soutien dans les universités et hautes écoles.
Pour faire plier le gouvernement, nous devons nous allier aux jeunes et aux travailleurs qui payent aussi les conséquences désastreuses de cette crise sanitaire et sociale.
Il est possible d’élargir le mouvement à d’autres occupations, de construire d’autres assemblées générales des sans-papiers et d’activer les collectifs et les occupations qui existent déjà mais aussi de politiser des occupations qui l’étaient moins. Il nous faut une coordination de tous les collectifs élue démocratiquement par les militants de de la base dans les occupations. Pour éviter que le mouvement tombe dans le désespoir et dans la méthode ultime de la grève de la faim, les militants sans papiers du PSL sont tous les jours sur le terrain et tentent de politiser les discussions avec les occupants, d’organiser des assemblés générales pour discuter des revendications et de la stratégie nécessaires pour construire un mouvement large.
Un autre aspect important à prendre en compte est constitué des risques sanitaires liés à l’occupation et à la peur qui pourrait se développer dans la population à cause du manque de respect des mesures sanitaire. Nous avons souligné la nécessité de tester tous les occupants et d’organiser un service de sécurité au sein de l’occupation. Une chambre de quarantaine a été instituée pour isolé une personne présentant des symptômes. C’est la politique du gouvernement qui nous met tous en danger. Comment peut-on combattre efficacement la pandémie en laissant les membres les plus vulnérables de notre société sans aucune protection sanitaire et légale ?
La régularisation de toutes les personnes sans-papiers doit être une première étape pour garantir la santé et les droits de tout le monde et lutter pour de meilleures conditions de vie et de travail. Nous devons continuer à lier la lutte des sans-papiers avec les combats des travailleurs.ses et des étudiants.es et nous organiser ensemble pour le renversement de ce système économique fondé sur la discrimination et l’exploitation.
C’est tout le système qui est coupable ! Nous devons condamner la politique d’asile meurtrière et les violences policières racistes qui terrorise nos communautés. Nous devons nous organiser pour défendre un programme de revendications sociales capable de combattre la marginalisation, la pauvreté et l’exploitation. La régularisation doit être centrale dans nos revendications, pour garantir l’égalité des droits aux membres les plus vulnérables de notre société. Combattons le racisme, le sexisme et toute autre forme de discrimination et exploitation avec la solidarité !
C’est pour ça que nous revendiquons :
- Régularisation immédiate et permanente de toutes les personnes sans-papiers!
- Jamais plus d’impunité policière ! – Stop à la criminalisation des sans-papiers !
- Des solutions sociales pour les problèmes sociaux : il faut des investissements dans l’enseignement, les soins de santé, les logements et les salaires plutôt que dans la répression policière. Taxons les riches au lieu de tirer sur les pauvres !
- Malcolm X a dit : “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme”. Nous devons combattre le système capitaliste, un système d’exploitation économique pour la majorité au profit d’une infime élite.
Le comité de soutiens se réunit tous les mardis à 17h30 à place du Béguinage pour continuer à organiser la lutte.
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Action à Liège pour la régularisation des personnes sans-papiers

Cette action a eu lieu vendredi dernier au matin à l’initiative de La Voix des Sans-Papiers de Liège, de son comité de soutien et du Collectif liégeois de soutien aux sans-papiers, dans le cadre de la Journée internationale des personnes migrantes. L’action a pris place à la gare des Guillemins, à l’ombre des lettres géantes “Liège Together”.
Les militantes et militants ont dénoncé l’approche du gouvernement Vivaldi qui vise à intensifier les expulsions et les détentions avec notamment la construction de nouveaux centres fermés.
Une nouvelle action est prévue ce 24 décembre, à nouveau dans le strict respect des mesures sanitaires, au centre fermé de Vottem, de 16h30 à 18h (événement Facebook).
Photos : Virgil
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A peine élu, Joe Biden trahit les écologistes qui l’ont soutenu

Lors de sa campagne, le démocrate Joe Biden avait promis le retour immédiat des États-Unis dans l’Accord de Paris, assorti d’un plan climatique. Après les années Trump, grand partisan des énergies fossiles et responsable de la réduction des budgets de l’United States Environmental Protection Agency (EPA), on peut comprendre celles et ceux qui ont poussé un soupir de soulagement.
« La victoire historique de Joe Biden est la première étape pour éviter la catastrophe climatique », a ainsi commenté sur Twitter la directrice exécutive de Greenpeace, Jennifer Morgan. Elle espère qu’il sera « le champion » de la cause environnementale. Durant sa campagne, Biden a promis un plan à hauteur de 1.700 milliards de dollars pour lutter pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2035. Il a déclaré que la cause écologiste est l’une de ses principales priorités.
Dis-moi qui sont tes amis et je te dirai qui tu es
Il faut toutefois rester prudent vis-à-vis de ses annonces électorales conçues pour plaire aux électeurs alors qu’au cours de l’année 2019, des millions de personnes ont été évacuées et des centaines de milliers ont perdu leur maison à cause d’incendies et d’inondations. Le thème du changement climatique s’est invité de force dans le débat électoral.
Durant la campagne électorale déjà, de nombreuses voix ont souligné l’impossibilité d’obtenir la neutralité carbone en refusant de s’en prendre à la fracturation hydraulique (méthode d’extraction de pétrole et de gaz emprisonnés dans le sous-sol en y injectant des fluides à forte pression). Biden ne souhaite pas l’arrêt de cette technique très controversée qui représente pas moins de 35% de la production énergétique des États-Unis.
Lors d’un des débats télévisés avec Donald Trump, Biden a déclaré qu’il était pour une « transition » de l’industrie pétrolière vers des énergies renouvelables, avant de se reprendre et de dire qu’il se limiterait à empêcher que des fonds gouvernementaux soient versés à l’industrie pétrolière. « Nous n’allons pas nous débarrasser des énergies fossiles. Nous allons nous débarrasser des subventions pour les énergies fossiles », a-t-il précisé. Dire le contraire aurait signifié se retourner contre des personnes telles qu’Andrew Goldman, co-fondateur de la société de production de gaz naturel Western LNG, qui a co-organisé diverses activités de levées de fonds à la faveur du candidat démocrate.
Autre élément inquiétant, l’une des premières personnes désignées pour faire partie de son administration est l’actuel député Cédric Richmond, qui servira de liaison entre la Maison Blanche et le mouvement pour le climat. Au cours des dix ans qu’il a passés au Congrès, Richmond a reçu environ 341.000 dollars de donateurs de l’industrie du pétrole et du gaz. Richmond est d’ailleurs connu pour avoir a rompu à plusieurs reprises avec son propre parti dès lors qu’il s’agissait de votes sur le climat et l’environnement. Il s’est ainsi joint aux républicains pour voter en faveur de l’augmentation des exportations de combustibles fossiles et de la promotion du développement des pipelines, s’est opposé à une législation démocrate visant à (très peu) limiter la pollution due à la fracturation hydraulique,…
La nomination a un goût de trahison pour des activistes comme Varshini Prakash, directeur exécutif du mouvement écologiste Sunrise Movement qui a fait partie du groupe de travail politique de Biden durant la campagne électorale. Cette nomination est « un affront aux jeunes qui ont rendu la victoire du president-élu possible. »L’écologie, mauvaise pour l’emploi ?
Les États-Unis constituent le premier producteur mondial de pétrole et de gaz. Ce secteur emploie 10 millions de personnes. Trump n’a d’ailleurs pas hésité à jouer sur les craintes de pertes d’emplois causées par une transition verte pour s’attirer les votes de travailleurs. Et il faut dire que Biden n’avait rien à répondre… Pourtant, pour chaque emploi perdu dans les énergies fossiles, une réelle transition écologique en créerait au moins 10.
La catastrophe climatique n’arrive pas, elle est déjà là. Si les émissions de carbone continuent d’augmenter comme elles le font actuellement, dans 30 ans, un demi-million de foyers américains seront inondés chaque année. D’ici 2070, 28 millions de personnes seront touchées par des méga-feux d’une taille équivalente à Manhattan.
Les services d’incendie et de secours en général ainsi que de protection de la nature nécessitent de toute urgence une injection massive de personnel. Pour répondre à la crise du logement aux États-Unis et assurer que les infrastructures puissent résister aux conditions climatiques extrêmes qui deviennent hélas la norme, il faut un programme public massif de construction et de rénovation. Des millions d’emplois verts, socialement utiles et bien payés pourraient être créés ainsi. La reconversion des travailleuses et travailleurs des entreprises polluantes ne pose aucun problème.
Mais on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Un véritable plan pour le climat devra s’appuyer sur l’expropriation des multinationales pétrolières afin de les empêcher de nuire et d’utiliser leurs fonds dans la réparation des dégâts qu’elles ont causés. La seule issue qui nous permettra d’échapper à l’enfer sur terre est la planification écologique socialiste.
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Les 10 % des citoyens européens les plus riches responsables d’autant d’émissions de CO2 que les 50 % les plus pauvres

Quand les inégalités creusent le fossé économique et écologique entre les classes
Selon une récente analyse publiée par OXFAM, les émissions de CO2 ont diminué d’environ 12 % pour l’ensemble des 27 pays membres de l’UE entre 1990 et 2015. L’étude révèle également que l’essentiel de ces réductions a été assumé par les classes les plus pauvres de l’Union. La consommation des plus riches demeure, quant à elle, en nette hausse.
Par Jeremy (Namur)
On aimerait pouvoir se réjouir sans réserve devant la diminution affichée des émissions nettes de CO2 liées à la consommation – c’est-à-dire corrigées pour tenir compte des émissions induites dans d’autres pays par la production de biens et de services destinés à être consommés en Europe. Pourtant, à y regarder de plus près, on constate que cette diminution n’a pas été supportée également par toutes les tranches de la population.
L’étude réalisée en collaboration avec l’Institut de l’Environnement de Stockholm (SEI) révèle que les 10 % des citoyens européens les plus riches sont responsables de 27 % des émissions de toute l’UE. C’est autant que les 50 % des habitants les plus pauvres réunis. Parmi eux, le 1 % des plus riches émettent, à eux seuls, 7 % de la quantité totale de CO2. L’étude révèle également que, alors que la part des émissions des classes les plus pauvres a diminué : -25 % chez la moitié la plus pauvre de la population et -13 % chez les 40 % disposant d’un revenu intermédiaire, la consommation des 10 % les plus riches a augmenté de 3 % quand la part – déjà très haute ! – du 1 % des plus fortunés a crû de 5 %.
Sur base de cette étude, OXFAM appelle l’UE à lutter contre les inégalités si elle veut se donner les moyens de réduire ses émissions à la hauteur des engagements pris lors de l’accord de Paris (2015). Nous sommes, bien entendu, d’accord sur la nécessité de s’attaquer aux inégalités, mais il est nécessaire d’aller beaucoup plus loin.
Tout d’abord, il faut poser la question de la force susceptible de mener cette lutte contre les inégalités. Or, si les dernières décennies d’austérité ont montré une chose, c’est bien la détermination de la classe dominante à œuvrer dans le sens contraire. Un constat qui fut encore exacerbé en Europe au cours des dix dernières années suivant la crise de la zone euro. Et ce constat est vrai partout : que dire de la prédation de valeur par les grands capitalistes mondiaux au cours de la pandémie de COVID-19 ? En vérité, une diminution des inégalités ne sera possible que grâce à la mobilisation de la classe des travailleuses et des travailleurs.
Il est également absolument essentiel de remarquer l’ampleur de la réduction nécessaire. Pour rester sous le seuil de +1,5 °C à l’horizon 2100 (une limite par ailleurs déjà potentiellement fort dangereuse), les émissions devront chuter de pas moins de 60 % d’ici à 2030. Ce simple fait illustre à quel point une lutte efficace contre le réchauffement climatique nécessitera bien plus qu’un transfert de revenu qui laisserait le système inchangé par ailleurs.
À plus forte raison, la croyance dans l’idée que cela pourrait suffire reviendrait à jouer le jeu de la classe capitaliste. De son point de vue, en effet, les inégalités en UE ont explosé en même temps que les émissions totales ont diminué, pourquoi ne pas continuer dans la même voie et se contenter de verdir, éventuellement, quelque peu le capitalisme ? La raison est très simple : le capitalisme vert est un mirage qui ne résout rien et qui n’est certainement pas à la hauteur des enjeux que nous connaissons. Pour y faire face, il ne nous faut rien de moins qu’une rupture avec ce mode de production anarchique et irrationnel pour laisser place à la planification et à la gestion démocratique de la production.
L’analyse reprise plus haut montre, enfin, que la transformation socialiste de la société capable de maitriser le dérèglement climatique ne saurait être efficace qu’à l’échelle internationale. Premièrement parce que les inégalités y sont encore plus importantes qu’au sein de l’UE, enfin parce qu’une réorganisation de la production au bénéfice de tous n’est envisageable qu’à cette échelle.
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Que crève le capitalisme. Ce sera lui ou nous.
Hervé Kempf (1) avait déjà écrit « Comment les riches détruisent la planète (2007) ». Son tout nouvel ouvrage se situe dans cette continuité et son titre a le mérite de dire les choses clairement. C’est hélas beaucoup moins le cas dans le livre proprement dit.L’auteur ne manque pas de bonnes intention et une inquiétude sérieuse l’anime face à la perspective d’un « apartheid climatique » où les riches paient pour échapper à la surchauffe, à la faim et aux conflits, tandis que le reste du monde est laissé pour compte. Mais son analyse et ses propositions reposent avant tous sur les comportements individuels. Ainsi, pour lui, le capitalisme « est une organisation sociale dont les membres sont réputés avoir pour motivation principale de gagner de l’argent afin de pouvoir gagner plus d’argent. » C’est vrai. Mais cette cupidité est ancrée dans un élément matériel : la possession des moyens de production. C’est là que se situe le fondement du capitalisme et c’est à cela qu’il faut s’attaquer.
Hervé Kempf semble fier de dire « qu’il n’y a pas de programme, pas de solution clé en main, pas de remède magique qui remplace le vilain capitalisme par le gentil monde écologique et fraternel », mais définir l’alternative que nous voulons est pourtant crucial afin de définir le chemin et les méthodes d’y parvenir. L’auteur défend quant à lui la stratégie de la frénésie : mener n’importe quel type d’action contre le système capitaliste en crise pour en accélérer l’effondrement. Et espérer que cela ira mieux ensuite.
Le livre souligne à juste titre que les révoltent gagnent en ampleur : entre 2011 et 2019, les émeutes, les grèves générales et les manifestations antigouvernementales se sont accrues de 244 %, selon le Global Peace Index. L’Europe étant par ailleurs la région où l’on a compté le plus de ces rébellions. Mais nous ne pouvons simplement souhaiter que ces révoltes augmentent en nous disant « on verra bien ».
La meilleure manière de bloquer l’économie, c’est de recourir à l’arme de la grève. Nous devons faire reposer notre stratégie sur le lien avec la classe des travailleuses et des travailleurs, les seuls à même de complètement bloquer l’économie capitaliste pour la refaire ensuite tourner en étant débarrassés des parasites du patronat. Sur cette base, nous pourrons alors rationnellement et démocratiquement planifier la production économique et mobiliser toutes les ressources pour répondre aux besoins sociaux et faire face au défi écologique.
Au final, « Que crève le capitalisme » ressemble bien plus à un cri de désespoir qu’à un acte d’accusation.
1) Ancien journaliste de Courrier international, La Recherche et du Monde, actuel rédacteur en chef de Reporterre
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[INTERVIEW] Asile et migration : rien de neuf sous la Vivaldi.

Il faut un plan d’action pour arracher la régularisation !
La politique d’asile menée sous la direction de Theo Francken reste en place avec la Vivaldi. Seul le style de communication change. Seule avancée : le respect des droits humains internationaux concernant l’emprisonnement des enfants. Pour les personnes sans-papiers elles-mêmes, l’incertitude et la menace d’une expulsion restent. Nous en avons discuté avec Elhoucin, militant du PSL et un des porte-paroles du mouvement des sans-papiers à Bruxelles.
Entretien réalisé par Pietro (Bruxelles)
Comment les sans-papiers ont-ils accueilli le nouvel accord du gouvernement Vivaldi ?
Beaucoup d’entre nous nourrissaient des espoirs avec le nouveau gouvernement. Mais il n’y a pas un mot sur la régularisation des personnes sans-papiers. On n’y trouve qu’une référence à l’assouplissement de l’accès au permis de travail. En bref, une manière de régulariser selon les intérêts des patrons.
Le gouvernement est par contre très clair sur la détention et l’exécution des retours forcés. Le master plan pour augmenter le nombre de places en centres fermés jusqu’à 1.000 est maintenu. Rappelons que le montant global d’un éloignement forcé coûte près de 15.000 € par personne. Le coût humain et financier de ce type de mesures orientées sur le retour forcé est inhumain. C’est pourtant ce qu’a défendu dès sa nomination Sammy Mahdi (CD&V), le nouveau secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration. Il a d’autre part immédiatement annoncé la construction de deux nouveaux centres fermés, à Charleroi et à Anvers.
Les Verts et le PS ont sacrifié la régularisation. Parmi les personnes les plus impliquées dans le mouvement de solidarité, la déception s’est transformé en colère et en envie d’organiser encore plus d’actions. Cette coalition gouvernementale est une équipe affaiblie dès le début, et nous pourrons lui imposer la régularisation avec un bon rapport de force. Construire un rapport de force, ce n’est que comme ça qu’on pourra changer la donne.
Comment vois-tu la suite des mobilisations et la perspective pour le mouvement ?
Nous pensons, militants sans-papiers du PSL, que notre mouvement devrait se lier aux larges couches de la classe des travailleurs pour pouvoir nous battre ensemble contre ce qui nous divise : le racisme et le dumping social.
Les syndicats aussi doivent jouer un rôle important en organisant les travailleurs sans-papiers et en soutenant pleinement le mouvement pour la régularisation. Ils pourraient également lancer une grande campagne d’affiliation pour rencontrer les travailleuses et travailleurs sans-papiers qui ne sont pas encore engagés dans la lutte.
Nous devons nous unir et nous battre tous ensemble – quelles que soient nos origines ou notre couleur de peau – en essayant de construire le mouvement le plus large possible en s’appuyant sur un programme de changement social. Il faudra aussi tisser des liens avec toutes les organisations du secteur social qui subissent aujourd’hui une attaque très dure, et aussi avec les secteurs de la santé. Comme le dit le slogan de la Campagne Solidarity initiée par le PSL contre le racisme et les violences policières : il faut combattre le racisme par la solidarité.
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No es fuego es capitalismo! Le capitalisme met le feu à la planète, seul le socialisme peut éteindre l’incendie

Le matin du 10 septembre dernier, les Californiens de la région de San Francisco et alentours se sont réveillés dans une atmosphère aux allures d’apocalypse. Tout l’air de la ville semblait avoir pris une teinte orangeâtre. La cause : les nombreux incendies de forêt qui ont ravagé la région depuis la fin du mois d’août. Toujours non contenus entièrement au moment d’écrire ces lignes, cinq de ces incendies sont déjà classés dans le top 10 des plus grands incendies de toute l’Histoire de la Californie, pourtant habituée aux feux de forêt à cette période de l’année.
Par Jeremy (Namur)
Plusieurs millions d’hectares sont partis en fumée, du jamais vu ! Mais les Californiens ne sont pas les seuls à avoir souffert du feu : leurs voisins des États de l’Oregon et de Washington au nord, ont aussi dû faire face à d’importants incendies tout au long du mois de septembre, contraignant plusieurs milliers de personnes à évacuer leurs maisons.
Une nouvelle norme
Malheureusement, de tels évènements sont loin d’être marginaux, et encore moins surprenants. Depuis plus de 50 ans, les scientifiques accumulent les données démontrant la réalité du réchauffement climatique et la gravité de ses conséquences comme l’augmentation de la fréquence des incendies de forêt. Les immenses feux survenus en Australie en janvier dernier en sont un autre exemple frappant et qui ne fut occulté de l’information que par la crise du covid-19, dans laquelle de nombreux experts voient également un symptôme de l’exploitation sauvage de la nature pour alimenter le mode de production capitaliste.
C’est un cercle vicieux : la concentration de gaz à effet de serre (CO2, méthane, etc.) augmente, ce qui fait monter la température, cause des incendies et accroît encore la quantité de CO2 dans l’atmosphère en supprimant la couverture forestière qui l’en extrayait. Et il faut encore ajouter à ça les incendies provoqués directement pour faire de la place pour l’agriculture ou l’élevage industriels intensifs (principales sources de méthane dans l’atmosphère) par les compagnies privées en Amazonie n’hésitant pas à s’approprier criminellement la terre des paysans pauvres pour en tirer toujours plus de profits.
L’impasse du capitalisme vert et le Green New Deal
Depuis peu, les avertissements des scientifiques reçoivent un nouvel écho un peu partout dans le monde, en particulier parmi les jeunes qui sont les plus sensibles à l’ampleur de la catastrophe climatique qui s’annonce. Certains politiciens bourgeois opportunistes y ont vu un créneau porteur pour leurs propres carrières. Inféodés aux intérêts économiques des grands groupes capitalistes, ils n’ont souvent rien d’autre à proposer que des solutions illusoires, comme la finance verte. Ils ne font rien pour entraver la libre circulation du capital absolument nécessaire pour exercer une pression à la baisse sur les salaires en dépit de la pollution causée par la délocalisation généralisée de la production. Tout ça, bien sûr, quand ils ne se servent pas directement de la nécessaire transition écologique comme d’un prétexte pour distribuer des aides publiques à de grands groupes privés en difficulté selon la formule bien connue : « Collectivisation des pertes, privatisation des profits ».
Le “capitalisme vert” s’adresse principalement aux travailleurs et à leurs familles. Cependant, l’idée que la modification des comportements de consommation individuelle puisse stopper le changement climatique a été réfutée lors de la pandémie de Covid-19. Malgré l’arrêt presque complet du trafic aérien et une réduction substantielle du trafic automobile, la réduction des émissions de CO2 n’a pas été suffisante pour rester en dessous de la limite de 1,5 degré de réchauffement climatique.
Aux États-Unis, des représentants politiques situés à la gauche du parti démocrate mettent en avant l’idée d’un Green New Deal, proposée initialement par la très populaire Alexandria Ocasio-Cortez. Cette proposition – qui fait référence au programme d’intervention de l’État dans l’économie de Roosevelt sous la pression des luttes ouvrièreaux États-Unis dans les années ’30 – va dans le bon sens. Sa réalisation serait un grand pas en avant en comparaison de la situation actuelle sous la présidence de Donald Trump, notoirement climato-négationniste. Ce projet reste cependant critiquable sous deux rapports. Premièrement, le New Deal de Roosevelt ne fut pas imposé par « en haut », mais bien par les mobilisations massives de la classe ouvrière paupérisée par la crise et par la crainte que ces mobilisations ne menacent le système capitaliste lui-même. De plus, il ne permit jamais de relancer tout à fait l’économie qui ne sortit de l’ornière que « grâce » à la reconstruction d’après-guerre. Deuxièmement, un Green New Deal ne cherchant qu’à opérer à l’intérieur du système capitaliste existant serait rapidement mis en échec par les mécanismes du marché.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à observer la situation à l’origine des incendies californiens Camp Fire et Wine Fire de 2018 causés par la négligence de la compagnie Pacific Gas & Electric Company (PG&E). Celle-ci n’avait alors pas jugé utile de remplacer certaines de ses lignes à haute tension (vieilles de plus de 100 ans !) pour ne pas empiéter sur ses profits alors même qu’elle connaissait les risques depuis plusieurs dizaines d’années. En plus de la destruction de leurs conditions de vie, les habitants de la région ont, depuis, également dû subir les coupures de courant planifiées en périodes de sécheresse pour éviter à la compagnie de s’endetter. Le surcoût pour les compagnies d’assurance a finalement été compensé par une augmentation du montant des primes pour les particuliers.
Cet exemple montre qu’il n’y a rien à espérer des compagnies privées soumises aux impératifs de concurrence, de rentabilité et de profit pour aborder sérieusement le problème du réchauffement climatique et ses conséquences. Pour ça nous avons besoin d’une planification démocratique de la production et de la répartition des richesses ajustées aux besoins réels de la population.
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La nouvelle norme climatique : Le capitalisme tue la planète

Dans presque tous les systèmes de mesure des conditions météorologiques extrêmes, la Terre bat tous les records, des vagues de chaleur les plus chaudes aux pires incendies en passant par l’une des saisons d’ouragans les plus actives jamais enregistrées. C’est la nouvelle norme et, oui, c’est la réalité du changement climatique.
Par Rebecca Green, Socialist Alternative (USA)
Des millions de personnes ont été évacuées et des centaines de milliers ont perdu leur maison à cause d’incendies et d’inondations depuis le COVID-19, une pandémie qui illustre les dangers d’une dégradation sans entrave de l’environnement. Sur toute la côte ouest, sous un ciel orange menaçant, les gens ont été contraints de rester à l’intérieur pour éviter la fumée toxique d’incendies historiques en pleine pandémie respiratoire. Les incendies et la fumée ont créé un sentiment dramatique de peur et d’effroi parmi une grande partie de la population, non seulement en Californie, mais aussi dans l’État de Washington et celui de l’Oregon. Alors que des millions de personnes, en particulier les jeunes, sont conscients de la nécessité de mener immédiatement une action spectaculaire, il existe également un sentiment écrasant d’impuissance face au temps qui nous manque.
Les deux principaux partis politiques des États-Unis s’opposent catégoriquement au changement radical nécessaire. La seule façon de sortir de cette crise est de le faire nous-mêmes et d’impliquer des millions de personnes dans un processus de planification démocratique de l’économie et dans la construction d’une société socialiste durable sur le plan environnemental.
Conditions météorologiques extrêmes non maîtrisées
Avec l’augmentation des températures mondiales, les climats secs deviennent encore plus secs, ce qui crée plus de combustible pour les incendies de champs et de forêts. Le temps plus chaud signifie également que dans les climats plus humides, l’air peut contenir plus d’humidité, ce qui signifie que les tempêtes tropicales et les ouragans sont plus menaçants en termes d’inondations. Même si nous devenions neutres en carbone à 100% demain, les conditions météorologiques extrêmes perdureraient. Si nous devons arrêter cette crise à sa source, nous devons également nous adapter à une nouvelle norme climatique.
Il s’agit notamment de revoir de fond en comble notre gestion des forêts et notre réaction aux incendies de forêt. Les feux de forêt sont naturels dans des endroits comme la Californie, mais une approche « si ça brûle, éteignez ça » depuis des décennies a évité que des débris qui alimentent aujourd’hui les méga-feux ne soient déblayés petit à petit. Si l’on ajoute à cela des décennies de sous-financement dans la lutte contre les incendies et le recours à la main-d’œuvre carcérale (en nombre insuffisant en raison de l’épidémie de COVID-19), on obtient que la Californie lance un appel désespéré aux autres États et même à l’Australie pour envoyer des pompiers. Nous avons besoin d’un refinancement de la lutte contre les incendies et la gestion des forêts, y compris pour permettre des incendies contrôlés.
Nous avons besoin de ressources adéquates pour répondre aux menaces climatiques, mais nous devons également reconsidérer les endroits où nous pouvons vivre et travailler. Si les émissions de carbone continuent d’augmenter comme elles le font, dans 30 ans, un demi-million de foyers seront inondés chaque année. D’ici 2070, 28 millions de personnes seront touchées par des méga-feux d’une taille équivalente à Manhattan.
Et pourtant, depuis 2010, dans les États côtiers, ce sont les zones les plus inondables qui ont connu le plus grand taux de construction de logements, et le développement immobilier se poursuit également dans les zones touchées par les incendies sur la côte ouest.
Les promoteurs immobiliers ont constamment combattu les règles de construction exigeant des fenêtres résistantes au feu et aux chocs, par exemple, alors que c’est ce qui fait souvent la différence entre une maison endommagée ou une maison complètement rasée.
Pendant ce temps, le secteur des assurances tente de fuir ses responsabilités. L’année dernière, les autorités californiennes ont dû interdire aux assureurs d’annuler les polices d’assurance de 800.000 maisons. Des centaines de milliers de gens sont abandonnés par leurs compagnies d’assurance parce que l’assurance n’est tout simplement pas rentable lorsqu’une maison brûle ou est inondée.
Les gens n’ont pas besoin d’une assurance à but lucratif. Nous devons assurer que tout le monde dispose d’un logement abordable et de qualité, avec la garantie d’une aide en cas de catastrophe naturelle. Il faut systématiser les fenêtres et toits métalliques à l’épreuve du feu dans les zones exposées au feu, ainsi que les volets métalliques de haute qualité et les sangles anti-tempête. Le secteur de l’assurance est un piètre substitut aux services sociaux.
Nous avons besoin d’un programme d’emploi qui pourrait remettre des millions de personnes au travail dans des emplois syndiqués de haute qualité; de construction de logements abordables et durables ainsi que de rénovation des maisons pour qu’elles résistent aux conditions climatiques extrêmes ; le tout financé par une taxation des riches.
Pas le temps d’attendre
Le parti républicain et Donald Trump représentent des menaces évidentes pour l’environnement, mais la négligence criminelle du parti démocrate qui contrôle la Californie, l’Oregon et Washington est également une menace pour la vie. D’une main, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, impose que les voitures soient exemptes de combustibles fossiles d’ici 2035. De l’autre, il a approuvé 36 nouveaux permis de fracturation hydraulique depuis le début de l’épidémie de COVID-19. En juillet, il a réduit de 7,5% le salaire des pompiers. En mai, les réductions de son budget d’urgence en cas de pandémie ont fait que CalFire n’a ajouté que 167 pompiers à ses rangs, au lieu des 500 qu’ils avaient demandés, ce qui est bien en deçà de ce dont ils ont besoin. M. Newsom s’oppose également à l’augmentation des taxes sur les plus riches de l’État – alors d’où est censé venir l’argent destiné à la lutte contre les incendies ?
Joe Biden a un plan climatique de grande envergure par rapport à ceux des démocrates du passé, mais il est encore loin de ce qui est nécessaire, et il ne soutient toujours pas un Green New Deal. Pour gagner même ses modestes mesures, Biden et les démocrates devraient s’attaquer directement à l’industrie des combustibles fossiles, aux promoteurs immobiliers et aux grandes industries polluantes, ce qu’ils refusent systématiquement de faire.
Seulement 100 producteurs de combustibles fossiles sont responsables de 70% des émissions de ces deux dernières décennies – faut-il s’étonner qu’ils préconisent un changement de mode de vie individuel comme solution? Les milliardaires qui ont mis notre planète en péril sont au courant du changement climatique depuis des décennies, et ils savent que la situation s’aggrave. Tant que notre société sera gérée sur la base du profit, nous devrons lutter contre des intérêts financiers à chaque étape pour obtenir les changements les plus modestes. Et tant que les partis républicain et démocrate seront redevables à ces intérêts capitalistes, nous devrons les combattre.
Nous n’avons plus le temps de les laisser nous ralentir : pour éviter un effondrement climatique de grande ampleur, nous devons renverser complètement le système capitaliste. Les entreprises privées de services publics et de combustibles fossiles doivent être prises en charge de manière démocratique par le secteur public. Nous devons nous appuyer sur le mouvement des jeunes en faveur du climat qui a fait descendre des millions de personnes dans la rue pour lutter pour notre avenir. Pour gagner, nous aurons besoin d’un mouvement révolutionnaire de masse de la classe ouvrière, la classe qui peut mettre la société à l’arrêt et la relancer sur des bases totalement différentes et durables.
Nous exigeons :
– Taxez les milliardaires et les grandes entreprises pour financer entièrement la lutte contre les incendies, les services de gestion des forêts et un Green New Deal ! Nous pouvons remettre des millions de personnes au travail dans des emplois syndiqués de qualité qui nous préparent à faire face aux conditions climatiques extrêmes, en rénovant les maisons pour qu’elles résistent au pire et en construisant de nouveaux logements durables et abordables.
– Développer des pratiques de brûlage contrôlé dans le cadre de la gestion des forêts, en consultant les communautés indigènes qui utilisent cette pratique depuis des siècles;
– Les travailleurs devraient avoir le droit de refuser des travaux non essentiels dans les zones où la qualité de l’air est médiocre!
– Faire en sorte que les services publics privés et les grandes entreprises de combustibles fossiles deviennent des propriétés publiques et démocratiques. Ils devraient être immédiatement rééquipés pour les sources d’énergie renouvelables.
– Un nouveau parti politique qui rejette l’argent des combustibles fossiles, et qui crée des mouvements de lutte pour lutter pour un Green New Deal et une action climatique spectaculaire MAINTENANT!
– System change, not climate change : le système capitaliste continuera à exploiter la planète dans l’intérêt du profit. Il repose également sur l’exploitation de la classe ouvrière et des groupes particulièrement opprimés, qui souffrent de manière disproportionnée des effets du changement climatique. Pour sauver notre planète et débarrasser notre société du racisme, du sexisme, de l’homophobie et de toutes les formes d’oppression, nous devons lutter pour la transformation socialiste de la société afin qu’elle fonctionne de façon équitable et durable pour toutes et tous! -
Les 1% les plus riches représentent le double des émissions des 50% les plus pauvres. Il faut changer de système !

“Sans lutte de classe, l’écologie n’est que du jardinage”
Entre 1990 et 2015, le 1% le plus riche au monde a produit des émissions deux fois plus importantes que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Ce fait remarquable provient d’une étude réalisée par Oxfam et l’Institut de l’environnement de Stockholm. Le rapport note également que le fossé se creuse. Au cours de cette période de 25 années, les émissions ont augmenté de 60 %, mais parmi le pourcent le plus riche, l’augmentation a été trois fois plus importante que chez la moitié la plus pauvre.
Il est difficile de nier aujourd’hui la nature dramatique du changement climatique. Les phénomènes météorologiques extrêmes, la sécheresse, les incendies de forêt et d’autres expressions du changement climatique deviennent la nouvelle norme. Certaines parties du monde risquent de devenir inhabitables. Parmi les victimes de ces conditions climatiques extrêmes, on trouve principalement des travailleurs et des pauvres. Le 1% des plus riches peut se permettre de trouver un refuge ailleurs, sans subir de répression anti-migrants. Certains ultra-riches achètent même des villas-bunkers sécurisés en Nouvelle-Zélande en supposant que l’impact du changement climatique y sera plus limité !
On suppose trop souvent que les mesures écologiques sont antisociales. Cela provient notamment de l’expérience des politiques introduites par les gouvernements comprenant les partis « verts », comme les écotaxes. De nombreux partis verts sont nés d’une préoccupation légitime suscitée par la destruction de l’environnement, mais souvent sans conclure que celle-ci est liée au système de production capitaliste. En raison de l’offensive idéologique néo-libérale des années 1990, les critiques du système ont quasiment disparu dans les partis verts. Il en a découlé une batterie de mesures insuffisantes pour s’attaquer réellement au problème du climat et qui, de plus, touchait principalement les travailleurs ordinaires. Toutes sortes d’écotaxes ne concernaient pas les grandes entreprises et leurs riches actionnaires qui constituent le 1% le plus riche du monde, mais bien les travailleurs et la population ordinaire.
L’étude d’Oxfam confirme que le climat est un enjeu social. Le capitalisme conduit à des inégalités croissantes, également en termes de climat. Ce système est incapable de faire face au changement climatique. Même un changement drastique du comportement de consommation individuel – comme lors de la pandémie de Covid-19 – ne suffira pas pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré. Sans la lutte contre le système de production lui-même, c’est-à-dire le capitalisme, il n’y aura pas de réponse au changement climatique et il ne sera même pas possible d’atténuer les effets des changements déjà à l’oeuvre.
Les récents mouvements de protestation soulèvent de plus en plus souvent le problème du système. Lors des manifestations sur le climat, on pouvait lire sur les pancartes “Changer le système, pas le climat”. Dans les mobilisation Black Lives Matter, on a pu lire “C’est tout le système qui est coupable”. Cela représente un pas en avant très important.
En tant que socialistes anticapitalistes, nous allons un peu plus loin : nous rejetons le système actuel et nous nous organisons pour le renverser car il ne disparaîtra pas de lui-même (les super-riches ne l’accepteront pas). En outre, nous défendons une alternative socialiste : une société où les besoins et les revendications de la majorité de la population seront centraux et où l’économie sera organisée sur la base d’une planification démocratique. Rejoignez-nous !
De nos jours, de nombreux éléments manquent à des soins de santé pour qu’ils soient efficaces en santé mentale. Entre autre manque de moyens pour la réinsertion des patients et manque de soutien psychologique dans les unités de soin psychiatrique.