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Category: LGBTQI
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Solidarité contre la LGBTQI-phobie : tous ensemble pour une véritable égalité !

Année après année, le nombre de participants à la Pride est plus important. Dans de nombreux pays, le soutien populaire est croissant pour l’égalité des droits. Mais la lutte pour l’égalité réelle est loin d’être terminée. L’homophobie et la transphobie sous toutes leurs formes sont encore monnaie courante.
Par Geert Cool
La violence homophobe n’est pas limitée à la Tchétchénie
Les nouvelles faisant état de prisons secrètes pour personnes LGBTQI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queers et intersexes) en Tchétchénie ont provoqué un grand émoi. Les autorités ont nié leur existence et ont même laissé entendre que l’homosexualité n’existe pas dans le pays ! ‘‘Si cela existe, ce sera réglé au sein de la famille’’ a déclaré une figure officielle du régime : un appel sans équivoque aux crimes d’honneur. Un ministre tchétchène a déclaré aux médias : ‘‘Nous avons analysé les rumeurs et, pour autant que nous le sachions, il n’y a pas de cas confirmés de familles qui répondraient de façon non officielle à la sodomie.’’ Le problème de la Tchétchénie est beaucoup plus profond que l’homophobie : la dictature tente de masquer la crise sociale derrière un régime très conservateur qui impose des codes vestimentaires spécifiques aux femmes et qui prive la population de ses droits fondamentaux. Les oligarques au pouvoir sont quant à eux de plus en plus riches. Ils bénéficient du soutien de leurs maîtres à Moscou qui considèrent la Tchétchénie comme un laboratoire d’expérimentation pour l’application de leur politique.
Les autorités russes ne font rien contre la violence en Tchétchénie : l’homophobie est une pierre angulaire du régime. Une étude menée par le réseau LGBTQI parmi 3.700 personnes à travers la Russie a indiqué que 117 répondants ont été victimes d’arrestations illégales et qu’une majorité ont été victimes de violences psychologiques. Des activistes ayant voulu déposer à Moscou une pétition protestant contre les prisons tchétchènes ont eux-mêmes été arrêtés. En Russie, ‘‘l’incitation à l’homosexualité’’ est illégale depuis 2013. Les tracts et actions concernant les ‘‘orientations sexuelles non traditionnelles’’ font face à une implacable répression. Malgré un manque de données, des rapports reproduits dans les médias font état d’au moins 393 crimes motivés par la haine homophobe entre 2011 et 2016, dont 149 meurtres. Et ce n’est probablement que la pointe de l’iceberg.
La violence augmente aussi ailleurs à travers le monde. L’année 2016 fut la plus meurtrière pour la communauté LGBTQI aux États-Unis. Un rapport de la Coalition nationale des programmes de lutte contre la violence (NCAVP) a noté qu’en plus des 49 victimes de l’attentat commis contre la boîte de nuit le Pulse, 28 personnes ont été tuées lors de violences anti-LGBTQI, parmi lesquelles beaucoup de transsexuels.
Solidarité internationale et actions locales
En Belgique, l’an dernier, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances Unia a traité 104 plaintes pour homophobie, ce qui représente une augmentation de 12% par rapport à l’année précédente et de 30% par rapport à 2014. La lutte contre la violence homophobe ne peut donc se limiter à des exemples internationaux à l’instar de la situation tchétchène, bien que cette solidarité internationale soit évidemment nécessaire.
Nous devons cependant nous méfier des politiciens qui se servent de ces situations étrangères pour cacher leur propre manque de réponse à ce sujet dans leur pays. Pire encore, certains nourrissent racisme et discrimination sociale en cherchant à limiter la question de l’homophobie aux migrants et aux personnes les plus pauvres. Il suffit de penser au populiste de droite xénophobe hollandais Geert Wilders qui a parlé de défendre ‘‘notre peuple gay’’ contre l’islam.
La LGBTQI-phobie affecte différents milieux et ne peut pas être réduite à un seul groupe. A Anvers, en 2015, une ‘‘marche pour la famille’’ avait été organisée par l’extrême droite pour exiger l’interdiction de l’avortement mais aussi l’adoption par des couples de même sexe. Celle-ci a même réclamé l’interdiction de la Pride. Parmi les participants, on pouvait voir non seulement Filip Dewinter (Vlaams Belang), mais aussi le militant de la N-VA Wouter Jambon et le fils du ministre fédéral de l’Intérieur Jan Jambon. Le 12 août, le bourgmestre N-VA d’Anvers Bart De Wever et ses échevins seront certainement au-devant de la Pride anversoise. Mais ils pourraient commencer par condamner immédiatement l’homophobie qui sévit dans leurs propres rangs !
Combattre toutes les formes de discrimination
Lutter efficacement contre la discrimination implique de lutter contre toutes ses formes. Le racisme, le sexisme et la LGBTQI-phobie sont des maladies entretenues par ce système et elles doivent toutes être combattues.
Diviser pour régner, cela fait partie de l’ADN du capitalisme. C’est logique : ce système est dominé par une infime élite de super-riches (les huit personnes les plus riches sur terre possèdent plus que la moitié la plus pauvre de l’Humanité !). Assurer leur domination exige de diviser les diverses couches de la population les unes contre les autres.
Si le racisme, le sexisme et la LGBTQI-phobie sont promus par le système, c’est parce que cela distille des éléments de division dans la résistance sociale. Menacer les droits des personnes LGBTQI ou des migrants revient à menacer notre position à tous. Notre unité est leur faiblesse.
Une question de tradition ? Pas du tout !
L’establishment russe soutient que l’acceptation des personnes LGBTQI ne fait pas partie des anciennes traditions du pays. C’est une manière de réécrire l’histoire. Après la Révolution russe de 1917, la Russie fut le premier pays à instaurer et appliquer des lois et coutumes progressistes.
La jeune république soviétique fut le premier pays industrialisé à reconnaitre le mariage entre personnes de même sexe. L’Union soviétique, avec l’Allemagne du temps de la république de Weimar, fut à l’avant-garde en termes d’opération de correction de genre. Le travail d’experts médicaux du pays avec des transgenres a permis de dépasser la vision binaire du genre (mâle ou femelle) au bénéfice de sa représentation davantage spectrale.
La reconnaissance du mariage entre personnes de même sexe est arrivée de manière presque organique lorsque deux personnes du même sexe désirant se marier ont demandé aux tribunaux et responsables locaux s’il existait une raison de rejeter cette demande. L’idée selon laquelle une relation homosexuelle était ‘‘perverse’’ fut repoussée, la médicalisation abandonnée et, finalement, le biologiste N. K. Kol’tsov expliqua qu’il existait ‘‘un nombre infini de genres’’. Dès le début des années ’20, il devint possible de changer de sexe et les hôpitaux furent envahis par de nombreux Russes qui, leur vie durant, s’étaient battus contre leur corps.
Cette avancée fut détruite lorsque Staline consolida sa prise de pouvoir dans la seconde moitié des années ’20. En 1936, l’homosexualité redevint un crime. En effet, lorsque la classe ouvrière prit le pouvoir politique en 1917, un énorme changement se produisit directement dans la société. Toutefois, des obstacles majeurs existaient à la suite des dévastations causées par la Première Guerre mondiale et la guerre civile russe. Ces problèmes furent renforcés par l’isolement de la révolution russe provoqué par l’échec des celles d’Europe occidentale. Tout cela créa un espace dans lequel s’engouffra une bureaucratie conservatrice dont Staline fut l’expression. Si l’économie collectivisée fut maintenue, la bureaucratie, loin des idéaux de révolution mondiale, ne travailla qu’à sa reproduction. Le régime bureaucratique étant à la recherche d’une base sociale, des mesures réactionnaires furent encouragées dans les domaine de la famille, du rôle des femmes et de la sexualité.
Cette dégénération ne permet toutefois pas de faire fi de l’expérience de la révolution. L’exemple russe illustre l’importance d’un mouvement de masse pour arracher des réalisations historiques et les défendre. Aujourd’hui, les travailleurs de tous genres, orientations et identités doivent s’organiser ensemble en tant que classe sociale pour combattre les attaques de la droite. Il s’agit de se battre pour la liberté totale, notamment en matière affective.
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Action contre les persécutions homophobes en Tchétchénie
Depuis la révélation de la répression brutale et de l’existence de camps de concentration et de torture pour personnes LGBTQI+ en Tchétchénie, de nombreuses protestations ont éclaté un peu partout dans le monde. Les autorités en Russie et en Tchétchénie refusent tout simplement de s’exprimer ; pour le gouvernement de Ramzan Kadyrov, les homosexuels n’existeraient pas en Tchétchénie.
Par Brune (Bruxelles)
La répression est même plus large encore : il y a deux semaines de cela, des activistes (parmi lesquels des membres du Comité pour une Internationale Ouvrière, dont le PSL est la section belge) ont pris l’initiative d’aller remettre les 500.000 signatures de la pétition lancée sur Change.Org contre les persécutions en Tchétchénie à l’ambassade Russe de Moscou, et ont été accueillis par la police. Non seulement ils n’ont pu remettre les signatures, mais en plus les militants ont été emprisonnés puis condamnés pour deux d’entre eux à une amende de 10.000 roubles (environ 170 euros)…
En solidarité avec ces événements, et pour protester contre le silence total du gouvernement russe face aux horreurs que vivent les personnes LGBTQI+ en Tchétchénie particulièrement, la campagne ROSA et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) étaient présent ce vendredi 2 juin à l’action organisée par Amnesty International Belgique et d’autres associations (Tels quels, RainbowHouse, Çavaria, Belgian Pride, ILGA-Europe et Arc-en-Ciel Wallonie,…) devant l’ambassade russe à Bruxelles. Les discussions et ventes de matériel ont permis de partager nos idées d’unité dans la lutte contre toutes les discriminations (homophobie, lesbophobie, transphobie, sexisme, racisme,…) dont le système se nourrit pour diviser, face aux politiques réactionnaires des Poutine, Kadyrov, Trump, & co. Il est aussi nécessaire de garder une attention sur d’autres évènements de ce type : en effet, les lois et comportements homophobes ne sont pas en reste dans d’autres parties du monde, comme l’annonce récente de cliniques en Equateur dédiées à la « guérison » de l’homosexualité, qui ne sont rien d’autre que des centres de torture organisées dans un flou juridique total.
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Organisons-nous contre l’homophobie, le sexisme et le racisme !
Le quotidien des personnes LGBTQI+ demeure une réalité difficile pour trouver un travail ou un logement, sans parler des agressions. En Tchétchénie, l’existence de camps de concentration pour homosexuels est aujourd’hui dénoncée, mais pas stoppée. La solidarité internationale et la lutte contre les discriminations restent nécessaires afin d’assurer à chacun une vie décente.Tract distribué à la Pride par la campagne ROSA
La montée du populisme de droite et de l’extrême droite augmente les discriminations en diffusant une idéologie très réactionnaire. Dès son arrivée au pouvoir, Trump a soutenu des attaques homophobes frontales. Sa politique migratoire – tout comme celle de l’UE – a de lourdes conséquences pour de nombreux réfugiés persécutés pour leur orientation sexuelle. Mike Pence, conseillé de Trump, a signé un projet de loi permettant aux entreprises de justifier des discriminations homophobes par la “liberté religieuse”. Ne laissons pas l’espace à ces politiciens d’utiliser les frustrations existantes dans la société pour diffuser leur politique réactionnaire !
Selon certains, l’oppression des LGBTQI+ serait limitée à certaines cultures ou religions. Mais l’homophobie ainsi que le sexisme, le racisme,… sont le produit de la politique du “diviser pour mieux régner” et du système qui défend les intérêts des 1% les plus riches : le capitalisme. Ainsi, certains politiciens se profilent comme défenseurs des LGBTQI+ et des femmes en véhiculant leur discours de haine raciste. Mais répondre à l’homophobie ou au sexisme par le racisme, c’est surtout diviser et affaiblir les luttes contre les discriminations.
Et les mesures d’austérité aggravent encore la situation en limitant l’accès à l’emploi, au logement, aux soins de santé de qualité, aux structures d’accueil,… essentielles pour que chacun puisse vivre comme il l’entende. En Belgique, les modifications de la “loi sur la transsexualité” de mars 2017 ne sont pas suffisantes sans des mesures sociales et un budget pour les financer telles que le remboursement des soins pour permettre aux personnes transgenres de développer leur identité. C’est pourquoi il est important de lier la lutte contre les discriminations aux luttes contre les politiques d’austérité.
Pour stopper ces discriminations, nous avons besoin d’un mouvement des 99% de la population. Hétéro, cisgenre ou LGBTQI+, homme ou femme, d’origine belge ou immigrée,… nous avons tous les mêmes intérêts : s’assurer que les richesses produites permettent à chacun de mener une vie décente et non pas servir les profits d’une petite minorité de super riches. Organisons-nous pour dénoncer et combattre chaque discrimination !
Signe la pétition appelant à une investigation sur la persécution des personnes LGBTQI+ en Tchétchénie et l’existence de camps de concentration : « Stop mass repression and killings of LGBT people in Chechnya » sur change.org
La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) appelle à mener des campagnes d’information et des actions dénonçant toutes les formes de discrimination (homophobie, transphobie, sexisme, racisme,…) ainsi qu’à construire une réelle unité des jeunes et des travailleurs dans la lutte contre l’austérité et le capitalisme. Rejoins-nous !
24 MAI 17H00 GARE DU NORD BRUXELLES – Participe avec ROSA à la manif Trump not welcome
Construisons un mouvement LGBTQI+ combatif. Suivons l’exemple de la Pride de Los Angeles qui appelle à manifester contre Trump et sa politique. Mobilisons-nous pour la manifestation contre le “trumpisme” à l’occasion de la venue de Trump en Belgique pour un sommet de l’OTAN.
Quelques photos de la campagne ROSA
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Belgian Pride. Franchir les frontières du système

Activistes LGBTQI+ à Moscou Le samedi 20 mai se déroulera la Belgian Pride. Cette 22e édition prendra place dans le cadre d’un festival de 2 semaines visant à ‘‘évoquer les épreuves que traversent les réfugiés LGBTQI (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queers, Intersexués), aussi bien dans leur pays d’origine que lors de leur arrivée en Belgique’’. L’année dernière, environs 60.000 personnes avaient défilé.
Par Clément (Liège)
La criminalisation des personnes LGBTQI est une réalité
Le texte de revendication de la plateforme organisatrice de le Pride explique notamment : ‘‘Environ un tiers de l’ensemble des Etats considèrent en 2016 les rapports homosexuels consentis comme un acte criminel’’. Et aussi : ‘‘Dans beaucoup de pays, modifier la mention de son genre sur les documents officiels est impossible, ou alors cette possibilité est accompagnée de violations des droits ou de la dignité des personnes.’’(1) Les persécutions dont sont victimes les personnes LGBTQI dans certains pays ont d’ailleurs été mises en lumière début avril. Un magazine russe révélait alors l’existence en Tchétchénie de camps de concentration pour personnes à la ‘‘sexualité non traditionnelle’’. Questionné sur ces camps et les tortures qui y prennent place, le porte-parole du président tchétchène Ramzan Kadirov a simplement répondu que ‘‘les homosexuels n’existaient pas en Tchétchénie’’ et que de ce fait, l’existence de telles prisons était une invention.
Dans l’Etat Turc, le non-respect des droits des LGBTQI a été mis en lumière en 2016 suite à l’assassinat d’une militante trans et à la répression successive de plusieurs Pride sous prétexte d’ordre public ou d’atteinte aux bonnes mœurs. Les changements d’identité de genre y restent conditionnés par la psychiatrisation et la stérilisation forcée. La justice ignore presque systématiquement les crimes commis à l’encontre de personnes trans (plus de 1993 assassinats depuis 2008)(2) et les violences et abus de la part de la police sont monnaie courante (89% de femmes transgenre déclarent avoir été victimes de violence lors de gardes à vue)(3). Cela sans parler des discriminations quotidiennes à l’embauche, au logement, dans l’espace public,…
Ce n’est pas dans la culture ou dans la religion que ces politiques homophobes trouvent leurs racines, mais bien dans la nature de classe d’Etats répressifs et autoritaires. La religion n’y est qu’un instrument parmi d’autres. Incapables de s’attacher une large base sociale, ces régimes ont recours à des politiques de répression et de contrôle social de l’ensemble des minorités afin de marginaliser certains groupes, d’affaiblir les différents foyers de résistance, d’alimenter les divisions entre différentes couches de la population et d’asseoir leur autorité. Stimuler les divisions pour mieux régner, c’est aussi ce que fait Théo Francken, défendu par Charles Michel, notamment lorsqu’il a opposé les migrants chrétiens et musulmans sur facebook, demandant en substance lesquels il fallait secourir…
Les politiques migratoires aggravent le problème
L’impossibilité de vivre suivant son orientation sexuelle ou son identité de genre dans le pays d’origine est une cause importante de migration, tout comme on trouve de nombreuses personnes LGBTQI parmi migrants fuyant la guerre et la faim. Inévitablement, ceux-ci sont confrontés aux politiques migratoires répressives de l’Union Européenne ou d’autres États. Certains peuvent prétendre au statut de réfugiés sur base des discriminations qu’ils subissent, mais doivent pour cela ‘‘prouver’’ leur orientation sexuelle et les persécutions qui en découlent à un fonctionnaire inconnu(4). Pour les autres, ce sera le même traitement que pour l’ensemble des demandeurs d’asile, préjugés et violences homophobes en plus. Dans le cas des personnes laissées sans-papiers et donc sans droits, la situation est plus pénible encore : une étude menée aux USA démontre que parmi les personnes LGBTQI, celles sans papiers étaient à peu près 3,5 fois plus susceptibles d’être confrontées à des violences physiques ou sexuelles.
Gagner l’égalité pour toutes et tous exige de changer de système
Tant que les politiques d’Europe-forteresse auront cours, de nombreuses personnes LGBTQI en feront les frais. Cependant, les politiciens traditionnels s’accordent pour dire que ces politiques sont une nécessité : ‘‘on ne peut pas accueillir toute la misère du monde’’. Et d’invoquer les innombrables pénuries – dans le logement, les services publics, les soins de santé,… – que leurs politiques ont pourtant contribués à créer. Développer des actions ciblées et des dispositifs à l’égard de certains groupes de migrants serait évidemment un grand pas en avant. Cependant, malgré le potentiel pour une amélioration des conditions de migration des personnes LGBTQI, cela ne règlera pas le fond du problème. Ainsi, des lois progressistes ont permis de sérieuses améliorations en Belgique, mais les préjugés, violences et discriminations homophobes restent bien présentes.
A l’inverse des politiciens traditionnels, nous pensons que le potentiel et les moyens existent pour garantir à tous, LGBTQI ou non, immigrés ou non, un accueil et une vie digne sans discrimination. Cela nécessitera de se battre pour chaque avancée, d’aller chercher les moyens financiers où ils se trouvent, mais aussi de lutter contre le système capitaliste qui porte dans ses gênes inégalités, injustices et discriminations. Seule l’action consciente et unifiée de tous les opprimés, à la fois condition et produit d’une telle lutte, pourra mettre fin à ce vieux système et construire une société socialiste démocratique basée sur la satisfaction des besoins de tous. Cette base est la condition pour que chacun et chacune puisse vivre librement selon son orientation sexuelle, ses préférences affectives et son identité de genre en toute égalité.
(1) http://rainbowhouse.be/actualites/nos-revendications-pour-la-pride-et-le-pridefestival/
(2) http://tetu.com/2016/08/18/hande-kader-brulee-istanbul/
(3) https://www.amnesty.ch/fr/themes/autres/identite-de-genre-et-orientation-sexuelle/docs/2011/turquie-discrimination
(4) Jusqu’il y a peu, cela incluait dans certains cas des preuves iconographiques ou de subir des examens soi-disant médicaux. Voir http://www.advocate.com/politics/2015/03/10/immigration-and-lgbts-denied-safe-haven-europe -
Des militants dénonçant la violence homophobe en Tchétchénie arrêtés à Moscou

Embarqués en fourgon pour avoir voulu remettre une pétition… Depuis quelque temps circule une pétition dénonçant la violence homophobe à l’oeuvre en Tchétchénie (république constitutive de la Fédération de Russie). Nous avons également signé et soutenu cette pétition. Les nouvelles qui dévoilent l’existence de camps de concentration pour homosexuels en Tchétchénie ainsi que la violence homophobe qui s’abat sur le pays sont tout simplement choquantes. Cette pétition dispose déjà de centaines de milliers de signatures, tant en ligne que dans la rue. Il serait question en tout de plus de deux millions de signatures, soit plus que la population vivant en Tchétchénie.
Aujourd’hui, à Moscou, des militants ont voulu livrer 400.000 signatures au procureur général afin d’exiger une enquêter portant sur les arrestations illégales et la torture en Tchétchénie. Pour la police, cela fut considéré comme une action de protestation qui ne respectait pas les règles drastiques en vigueur. Les activistes ont donc été arrêtés.
Il ne faut rien attendre des autorités russes en terme de lutte contre les discriminations et la violence homophobes . La Tchétchénie est dirigée par une marionnette de Poutine. Le régime russe mène lui aussi une politique homophobe, qui se comprend notamment dans le cadre des liens étroits entretenus par le régime avec l’Eglise orthodoxe. Les autorités ne sont pas prêtes à répondre à l’appel international pour que cesse la violence homophobe en Tchétchénie.
Nous reviendrons sou peu sur ces événements mais, en attendant, nous vous appelons à signer cette pétition et à la faire circuler dans votre entourage. Participez avec nous à la Pride à Bruxelles le 20 mai prochain pour protester contre ce qui se déroule actuellement en Tchétchénie et en Russie.
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La libération des femmes et des LGBT dans la Russie révolutionnaire
Beaucoup de jeunes sont aujourd’hui amenés à se politiser sur la question de l’oppression des femmes et des personnes LGBT+ (Lesbiennes, gays, Bisexuels, Transgenres). Internationalement, les débats sur la manière dont ces discriminations et inégalités peuvent être éradiquées ne manquent pas. Emma Quinn analyse ici l’expérience de la révolution russe et des mesures progressives radicales introduites par les bolcheviques en leur temps. Ces mesures étaient considérées comme faisant partie des premières étapes pour parvenir à la pleine libération de ces deux groupes opprimés.
Par Emma Quinn, Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Irlande)
Aucun autre événement dans l’histoire n’a été davantage déformé par l’idéologie capitaliste que la révolution russe. Quelle qu’en soit la réécriture, le rôle des femmes y est également à peine mentionné, et les mesures acquises les concernant inexistantes.
Le renversement complet du capitalisme et du féodalisme par le Parti bolchevique et la classe ouvrière russe en 1917 a stimulé un changement radical dans la société, chose qui n’a jamais été vue auparavant ou depuis lors. Les bolcheviques ont été en mesure de diriger la prise de pouvoir précisément parce qu’ils représentaient la voix des masses opprimées, des travailleurs, des pauvres et des femmes.
Aujourd’hui, les inégalités et l’oppression économiques n’ont jamais été aussi flagrantes. En 2016, la richesse combinée du pourcent le plus riche de la société a dépassé celle des 99% restants de la population mondiale. Tandis que cette inégalité continue de croître, il en est de même de l’oppression des femmes et de la communauté LGBT à travers le monde, même dans les pays les plus ‘‘développés’’. Il s’agit d’une question déterminante pour la politisation de la jeunesse. Dans ce contexte, il est crucial de tirer les leçons du passé, et il n’en existe pas de plus importantes que celles de la révolution russe.
Les Bolcheviques, tout en soulignant le rôle de la classe ouvrière dans une société en mutation, ont reconnu que les femmes souffraient d’une double oppression qui puisait ses origines dans le capitalisme et le féodalisme. Pour les Bolcheviques, la libération des femmes était un élément essentiel de la lutte pour une société socialiste. Lénine en a d’ailleurs souligné l’importance en 1920 quand il a déclaré que ‘‘le prolétariat ne pourra obtenir la liberté tant qu’il n’aura pas gagné la liberté complète des femmes.’’ [i] Les femmes ont du reste joué divers rôles dirigeants dans le Parti bolchevique au niveau local et national. L’impact décisif de la révolution a transformé la conscience et la vie des femmes de la classe ouvrière comme jamais auparavant.
L’agitation anti-guerre et les femmes bolcheviques
Au cours de la période prérévolutionnaire, les femmes ont joué un rôle important dans la chute du régime tsariste et la victoire des Bolcheviques. Plus que toute autre force politique à l’époque, les Bolcheviques en comprenaient l’importance. Lorsque des dizaines de milliers de femmes sont descendues dans les rues en février 1917, ces évènements devant déclencher la révolution du même nom, leurs revendications portaient sur la justice, la paix et le pain. Ces protestations ont d’ailleurs éclaté lors de la Journée internationale des femmes (le 8 mars, qui tombait en février dans le calendrier alors en vigueur en Russie). Cette journée de lutte pour l’émancipation avait été introduite en Russie par la militante bolchevique Konkordia Samoilova quatre ans à peine auparavant, en 1913. [ii] Les femmes bolcheviques ont joué un rôle clé dans l’organisation de la manifestation. En dépit du harcèlement continu des autorités, elles avaient créé des cercles de travailleuses et de femmes de soldats.
Dès 1914, le Parti bolchévique – y compris ses membres féminins – avait subi une répression sévère en raison de son opposition farouche à la Première guerre mondiale. De nombreux militants avaient été emprisonnés ou exilés. A cela s’ajoutaient encore les brutalités infligées par la guerre elle-même à la classe ouvrière. Cela a poussé les Bolcheviques à lier les commémorations de la Journée internationale des femmes à une manifestation anti-guerre. Le 23 février, la classe ouvrière de Petrograd a déferlé dans les rues avec les femmes à sa tête, en appelant chacun à marcher à ses côtés. Des appels à la fraternisation avaient également été lancés à destination des soldats dans le but de contenir toute éventuelle répression de même que pour leur enjoindre de rallier le mouvement.
La Journée internationale des femmes, 1917
Lors de cette journée, la grève a éclaté dans la majorité des usines. Les femmes étaient d’une humeur particulièrement combattive – non seulement les ouvrières, mais également la masse des femmes qui faisaient la queue pour du pain et du kérosène. Elles ont tenu des réunions politiques, ont pris le contrôle des rues, sont allées au parlement afin de faire valoir leurs revendications et ont stoppé les trams. ‘‘Camarades, sortez !’’, criaient-elles avec enthousiasme. Elles se sont également dirigées vers les usines et ont appelé les travailleurs à les rejoindre. ‘‘Dans l’ensemble, la Journée internationale des femmes fut un énorme succès et a alimenté l’esprit révolutionnaire’’ ont écrit Anna et Mariia Ulianov dans la Pravda, le 5 mars 1917. [ iii ]
Par la suite, les Bolcheviques ont accompagné la radicalisation des femmes au cours de l’été, quand une vague de grèves a éclaté dans le secteur des services (blanchisseuses, domestiques, vendeuses, serveuses,…). Les Bolcheviques étaient au premier plan de la syndicalisation de ces travailleuses. Ceux-ci, en particulier les membres féminins, ont déployé des efforts massifs pour que leurs idées atteignent les travailleuses et les femmes de soldats. Il leur a ainsi été possible de construire une base parmi cette couche fraîchement politisée – malgré les difficultés liées à un sexisme fortement enraciné dans les mentalités, aux tâches domestiques de nombreuses femmes, à l’analphabétisme, etc. Sofia Goncharskaia, une Bolchevique, était par exemple à la tête du syndicat des travailleuses de blanchisserie et a joué un rôle clé dans l’implication de ces dernières. [iv]
Les femmes révolutionnaires avaient également développé des cercles d’étude parmi les grévistes afin de les politiser et de les éduquer. La conscience de classe de toutes ces femmes s’est retrouvée considérablement affirmée. Quand les Bolcheviques ont dirigé la prise de pouvoir par les Soviets et renversé le gouvernement provisoire en octobre, il y avait en réalité bien plus de femmes qui ont envahi le Palais d’Hiver que de femmes qui l’ont défendu, contrairement à ce qui est souvent rapporté (en référence au ‘‘Bataillon de la mort’’ féminin qui a participé à la défense du Palais d’Hiver, NDT).
Les lois les plus progressistes de l’Histoire
Le 17 décembre 1917, sept semaines seulement après la formation du premier Etat ouvrier au monde, le mariage religieux est aboli et le divorce, rendu accessible à tous, est légalisé. Le mois suivant, le code de la famille est incorporé à la Loi. Celui-ci marque l’égalité juridique entre femmes et hommes et abolit ‘‘l’illégitimité’’ des enfants. Notons que les Bolcheviques ont introduit ce code en pleine Première guerre mondiale, alors qu’ils tentaient de prévenir le déclenchement d’une guerre civile, de libérer la paysannerie et de relancer l’industrie et l’économie !
Tout au long des années 1920, le code de la famille a été modifié, et chaque changement était automatiquement accompagné de discussions et débats publics. Dès ses premiers jours, la propagande socialiste russe a plaidé pour l’égalité des femmes, mais la clé de voûte pour les Bolcheviques était d’en finir avec l’asservissement des femmes dans la famille traditionnelle. Avant la révolution, la vie d’une femme était toute tracée et se limitait exclusivement au mariage, à être monogame, à avoir des enfants et à être liée à ‘‘l’éternelle corvée de la cuisine et de la pouponnière”. [v] La qualité de vie des femmes n’était jamais considérée, leur bonheur et leur plaisir n’étaient pas jugés importants. Les Bolcheviques ont immédiatement contesté cela ainsi que le rôle de l’Église orthodoxe russe et du patriarcat.
Inessa Armand, directrice du Zhenotdel (le département des femmes du Secrétariat du Comité central du Parti communiste créé en 1919), a notamment déclaré : ‘‘Aussi longtemps que les anciennes formes de la famille, son organisation et l’éducation des enfants ne sont pas abolies, il sera impossible de détruire l’exploitation et l’esclavage, il sera impossible de construire le socialisme.’’ [vi]
Défier la famille traditionnelle
La révolution a permis en un effort héroïque de supprimer le ‘‘foyer familial’’ comme ultime horizon forcé pour les femmes. Un système de protection sociale a été instauré avec un système de maisons de maternité, de cliniques, d’écoles, de crèches, de jardins d’enfants, de salles à manger sociales, de blanchisseries, etc., tout cela visant à soulager les femmes de leurs corvées traditionnelles. Un congé de maternité payé à la fois avant et après la naissance a été introduit pour les travailleuses, des salles d’allaitement ont été installées sur les lieux de travail pour permettre l’allaitement maternel, des pauses toutes les trois heures pour la nouvelle mère ont également été inscrites dans la législation du travail.
L’avortement a été légalisé en 1920 et a été décrit par Léon Trotsky comme étant l’un des ‘‘droits civils, politiques et culturels les plus importants’’ d’une femme. [vii] L’avortement est ainsi devenu gratuit et disponible à travers l’État. En novembre 1918, la première Conférence panrusse des travailleuses fut organisée par Alexandra Kollontaï et Inessa Armand, avec la participation de plus d’un millier de femmes. Les organisateurs ont rappelé que l’émancipation des femmes allait de pair avec l’édification du socialisme. [viii]
Peu de temps après que ces modifications aient commencé à être apportées, les forces réactionnaires lancèrent une guerre civile sur le pays, déjà éreinté par la Première guerre mondiale. Le Bureau des femmes, ou Zhenotdel, a été créé peu après le début de la guerre avec l’objectif de convaincre les femmes de se politiser et de s’éduquer tout en les informant concernant leurs nouveaux droits. Il a mis en place des classes littéraires, des discussions politiques et des ateliers sur la manière d’organiser des garderies sur les lieux de travail, etc. Les délégués femmes des usines assistaient à des cours de formation gérés par le Bureau qui duraient trois à six mois et retournaient ensuite livrer leurs rapports à leurs collègues.
Le Bureau des femmes a réussi à élever la conscience parmi les masses de travailleuses sur tout un éventail de questions, y compris sur la garde des enfants, le logement et la santé publique. Il a élargi l’horizon de milliers de femmes. En 1922, le nombre de femmes membres du Parti communiste dépassait les 30.000 personnes.
Malgré les pénuries liées à la guerre, l’Armée rouge a fourni au Bureau des femmes un train et l’accès aux chemins de fer, leur permettant de voyager à travers tout le pays pour construire des sections locales du Bureau, bien vite rejointes par des milliers de femmes. De petites et grandes réunions et des cercles de discussion ont permis de débattre spécifiquement des questions touchant les femmes.
Kristina Suvorova, une femme au foyer d’une petite ville du nord du pays, a décrit son ressenti au sujet de ces réunions : ‘‘Nous avons discuté de la liberté et de l’égalité des femmes, d’éviers chauds pour le rinçage des vêtements ; que nous rêvions d’eau courante dans nos appartements (…) Le comité local du parti nous a traitées avec une attention sincère, nous a respectueusement écoutées, nous indiquant délicatement nos erreurs (…) et peu à peu, nous a enseigné la sagesse et la raison. Nous nous sommes senties comme une seule famille heureuse.’’ [ix]
Liberté sexuelle
Tout au long de la période post-révolutionnaire, les Bolcheviques ont assuré qu’il y ait de larges débats sur la sexualité, ce qui représentait un changement total par rapport au régime précédent, et cela alors même qu’ils étaient en train de lutter pour appeler à la révolution socialiste dans d’autres pays. Cette approche découlait de leur philosophie liée à l’auto-émancipation de la classe ouvrière.
Les modifications apportées à la famille et à la structure de la famille ont conduit beaucoup de femmes à changer complètement leur façon d’aborder les relations. En 1921, une enquête de la jeunesse communiste a montré que 21% des hommes et 14% des femmes trouvaient le mariage idéal. 66% des femmes préféraient des relations à long terme basées sur l’amour et 10% privilégiaient des relations avec différents partenaires. En 1918 il y avait 7.000 divorces par rapport à seulement 6.000 mariages à Moscou. Alexandra Kollontaï a défendu ces changements radicaux : ‘‘La vieille famille dans laquelle l’homme était tout et la femme rien, une famille où les femmes n’avaient pas de volonté, de temps et d’argent propres à elles est en train de changer sous nos yeux…’’ [x]
Les Bolcheviques estimaient que les relations devaient être basées sur le choix, la compatibilité personnelle et pas sur la dépendance financière. Ils ont tenté d’ébranler la famille patriarcale traditionnelle en créant notamment des services publics visant à remplacer les tâches domestiques. Cela permettait ainsi que davantage de temps libre soit accordé aux loisirs, ce qu’ils considéraient comme un élément essentiel pour construire le socialisme.
Entre 1917 et 1920, des débats sur la sexualité et les diverses explorations et expériences qui y sont liées ont touché tout le pays. Des centaines de brochures, de magazines et de romans ont été publiés. La radicalisation de la société n’a pas cessé après la révolution. La Pravda a elle aussi imprimé de nombreux articles et lettres débattant de ce sujet.
Les jeunes en particulier ont tenu à explorer leur sexualité, telle que cette jeune femme du nom de Berakova qui écrivit dans l’Étudiant Rouge en 1927 : ‘‘Je sens que nous les filles, bien que nous n’ayons pas encore atteint la pleine égalité avec les hommes, nous avons un sens et une vision. Les Cendrillons se sont toutes évanouies. Nous savons ce que nous voulons d’un homme, et c’est sans aucun souci que beaucoup d’entre nous couchons avec des hommes par attirance consentie et saine. Nous ne sommes pas des objets ou des niaises à qui les hommes devraient faire la cour, nous savons qui nous choisissons et avec qui nous couchons.’’ [Xi]
Ceci a été écrit dans un pays où l’avortement, le divorce et l’homosexualité étaient interdits une dizaine d’années auparavant seulement. La prostitution a été délibérément décriminalisée en 1922 et le proxénétisme interdit. Des cliniques qui traitaient les MST ont fourni aux femmes une éducation sexuelle et des formations professionnelles ont été créées pour ce domaine.
Trotsky décrivait la prostitution comme ‘‘la dégradation extrême de la femme au profit des hommes capables de payer.’’ [xii] Les lois bolcheviques sur les crimes sexuels se distinguaient par leur neutralité de genre et par le rejet de la morale et de son langage culpabilisateur. La loi décrivait le crime sexuel comme ‘‘nuisible à la santé, à la liberté et à la dignité’’ de la victime. Le viol a été défini par la loi comme des ‘‘rapports sexuels non consensuels utilisant la force physique ou psychologique’’. [xiii]
En 1921, la guerre civile était terminée, des millions de vies perdues, les industries détruites. La famine, la faim et la maladie sévissaient. Les ressources réelles de l’État ne correspondaient pas à la vision et aux intentions des révolutionnaires. L’économie vacillait, au bord de l’effondrement. La même année, des mesures radicales ont été exigées et le gouvernement a introduit une nouvelle politique économique (la NEP), qui comprenait un nombre limité de mécanismes de marché dans une tentative de maintenir l’activité économique.
Les Bolcheviques espéraient disposer du soutien de la classe ouvrière internationale par l’intermédiaire d’une autre révolution en Allemagne. L’économie capitaliste allemande était alors centrale et le pays connaissait un mouvement de masse et des frémissements révolutionnaires. La NEP était une tentative de restaurer la production économique dans ce contexte spécifique. Mais elle a davantage abouti à une réduction des services afin de maintenir l’Etat des travailleurs, tout en faisant de l’agitation en faveur d’une diffusion internationale de la révolution.
Compte tenu de la réalité financière, l’État ne pouvait pas se permettre de subvenir aux besoins des enfants et il était courant que les hommes abandonnent les mères. L’État a commencé à émettre des ordonnances de pensions alimentaires pour enfants en faveur des mères célibataires. Des brochures et dépliants ont été imprimés afin que les femmes connaissent leurs droits. Les tribunaux ont été orientés en faveur des femmes et plaçaient les enfants en priorité par rapport à l’intérêt financier des hommes. Un juge a notamment divisé le paiement d’une pension alimentaire en trois parce que la mère s’était retrouvée dans une relation avec trois pères potentiels.
Vie des LGBT transformée
La révolution russe a également changé la vie des personnes LGBT. Sous le tsar, l’homosexualité était interdite. C’était la ‘‘sodomie’’ qui était illégale, le lesbianisme était complètement ignoré, à l’instar de la sexualité des femmes en général. Après la révolution, l’homosexualité a été décriminalisée et toutes les lois homophobes ont été retirées du Code criminel en 1922.
Dans son essai ‘‘Sexe et sexualité en Russie’’, Jason Yanowitz a décrit l’impact de la révolution sur les personnes gays, lesbiennes et transgenres. Des mémoires de survivants montrent que de nombreux gays et lesbiennes ont compris la révolution comme une chance de pouvoir vivre une vie à ‘‘visage découvert’’. Le mariage de personnes de même sexe était légal. Il est difficile d’estimer à quel point cela était répandu car peu de recherches ont été effectuées en la matière, mais au moins un procès en justice a établi sa légalité.
Il y a également eu des cas de personnes qui ont décidé de vivre dans le genre opposé après la révolution. En 1926, il est devenu légal de changer de sexe sur les passeports. Les personnes intersexes et les trans ont reçu des soins médicaux et n’étaient pas diabolisés pour cela. La recherche sur ces questions a été financée par l’État et une autorisation a été accordée pour effectuer des chirurgies de réassignation de genre à la demande de patients. Des personnes ouvertement gays ont été autorisées à servir dans des postes gouvernementaux et publics. Georgy Tchitcherine, par exemple, a été nommé Commissaire du peuple aux Affaires étrangères en 1918. C’était un homme ouvertement gay avec un style extravagant. Il aurait été inconcevable qu’une telle figure puisse obtenir pareil rôle de premier plan dans un État capitaliste à la même époque.
En 1923, le Commissaire de la Santé a mené une délégation à l’Institut pour la science sexuelle à Berlin et a décrit les nouvelles lois autour de l’homosexualité comme étant ‘‘délibérément émancipatrices, largement acceptées dans la société, personne ne cherchant à les abroger.’’ [xiv]
La contre-révolution stalinienne attaque les conquêtes sociales
Après des années de guerre contre les partisans du tsar et les armées impérialistes décidées à briser le nouvel Etat des travailleurs, l’isolement de la révolution s’est fait crucialement sentir. Le contexte de défaites de la révolution allemande et d’autres soulèvements de la classe ouvrière en Europe a posé les conditions pour voir l’arrivée au pouvoir d’une bureaucratie personnifiée par Joseph Staline.
Cela a représenté une contre-révolution politique totale, le dictateur et sa bureaucratie utilisant des mesures autoritaires pour écraser la conscience ouvrière, son activisme et la démocratie dans son entièreté. En utilisant leur pouvoir pour empêcher les victoires du mouvement socialiste à l’étranger, ils ont ainsi consolidé leurs privilèges, ceux d’une bureaucratie au sommet d’une économie planifiée.
Cette contre-révolution s’est non seulement éloignée de la lutte pour le socialisme, une société dont la démocratie bat en son cœur et dans tous les domaines, mais a aussi consciemment attaqué les gains des femmes et des personnes LGBT. Les lois progressistes ont été supprimées. L’homosexualité a été criminalisée de nouveau. La famille patriarcale a été encouragée comme moyen de contrôle social.
Dans la célèbre chanson du mouvement des travailleuses du début du 20e siècle ‘‘Bread and Roses’’, les paroles qui disent que ‘‘la libération des femmes signifie notre libération à tous’’ résument bien la situation. Il était nécessaire pour la bureaucratie de s’en prendre aux conquêtes obtenues par les femmes dans le but de faire régresser la conscience ouvrière et l’activisme dans son ensemble.Une incroyable source d’inspiration
L’arrivée au pouvoir de la bureaucratie, la trahison de la révolution par Staline ainsi que la suppression des gains réalisés ne diminuent en rien l’importance des Bolcheviques et de leur programme. Jamais auparavant les femmes n’avaient connu une telle participation dans la vie politique. Jamais une direction ou force politique n’avait tenté d’obtenir le soutien des femmes ou de la communauté LGBT et de prendre en compte leur qualité de vie et leur bonheur.
Certains des droits acquis par la révolution russe il y a près d’un siècle n’existent toujours pas aujourd’hui. Dans de nombreux pays persiste encore l’interdiction de l’avortement, comme en Irlande, où subsistent de puissants liens entre l’Etat et l’Eglise. La révolution d’Octobre reste un témoignage indéniable et une source d’inspiration. Celle-ci permet de démontrer la connexion inextricable entre la lutte contre toutes les formes d’oppression et la lutte de la classe ouvrière pour une transformation socialiste de la société. Il est incroyable que, par exemple, certains droits des transgenres aient été reconnus en Russie soviétique des décennies avant que le mouvement de libération des femmes et le mouvement gay ne se développent.
La restauration du capitalisme en Russie dans les années ’90 a été désastreuse. Le capitalisme néolibéral a inauguré une ère de déclin rapide des conditions de vie, ce qui, en plus de l’oppression épouvantable de la communauté LGBTQ en Russie, démontre la nature tout à fait réactionnaire du système capitaliste. Le capitalisme en Russie signifie en réalité bien autre chose que le progrès et la démocratie. Et les conquêtes sociales réalisées il y a un siècle par le mouvement marxiste sont un blâme pour le régime réactionnaire de Poutine, l’un des plus dangereux au monde pour les personnes LGBT.
Au printemps 2015, un mouvement d’émancipation a surgi en République irlandaise à l’occasion du référendum sur le mariage homosexuel. Un mouvement similaire s’est également développé en Irlande du Nord. C’est la preuve que la classe ouvrière désire une égalité sociale tout autant qu’économique et est prête à contester l’establishment capitaliste. Les femmes en Irlande ont fait les frais d’un régime d’austérité brutal. Ce sont celles-là même qui ont émergé pour jouer un rôle central dans le référendum, ainsi que dans la lutte contre la taxe sur l’eau dans le Sud.
La classe ouvrière est la force la plus puissante dans la société, et la révolution russe en est un exemple parfait. Ce n’est qu’avec un mouvement de masse des opprimés que l’on pourra mettre un terme à l’inégalité dont sont victimes les femmes, la communauté LGBT et les pauvres. Comme les Bolcheviques l’ont compris auparavant, nous sommes convaincus que le capitalisme ne tout peut simplement pas être vaincu sans l’implication des femmes et en particulier de celles de la classe ouvrière, qui sont au premier plan de la lutte contre la domination de l’élite capitaliste.
Notes
[i] VI Lenin, On the emancipation of Women, Progress Publishers, 1977, Pg 81
[ii] Jane McDermid and Anna Hillyar, Midwives of the Revolution – Female Bolsheviks and Women workers in 1917, UCL Press, 1999, pg 67-68
[iii] Ibid. pg 8
[iv] Ibid. pg 9
[v] VI Lenin, On the emancipation of Women, Progress Publishers, 1977, Pg 83
[vi] Karen M Offen, European Feminism 1700-1950, Standford University Press 2000, Pg 267
[vii] Leon Trotsky, The Revolution Betrayed, Dover Publications 2004, Pg 113
[viii] Barbara Alpern Engel, Women in Russia 1700-2000, Cambridge University Press 2004, pg 143
[ix] Ibid. pg 142
[x] Alexandra Kollontai, Communism and the Family, 1920
[xi] From Jason Yanowitz’s podcast, “Sex and Sexuality in Soviet Russia, http://wearemany.org/a/2013/06/sex-and-sexuality-in-soviet-russia
[xii] Leon Trotsky, The Revolution Betrayed, Dover Publications 2004, Pg 112
[xiii] http://wearemany.org/a/2013/06/sex-and-sexuality-in-soviet-russia
[xiv] Ibid. -
Non à la dictature des multinationales ! EGA en campagne durant l'été
Cet été, les Étudiants de Gauche Actifs mèneront campagne en rue, aux festivals,… afin de préparer leurs activités de rentrée. Voici ci-dessous le tract qui présente ces dernières. // Tract en version PDF
20 SEPTEMBRE : MANIFESTONS CONTRE LA DICTATURE DES MULTINATIONALES !
Bien que le contenu du TTIP ne soit pas encore connu totalement, ses grandes lignes sont claires : tout le pouvoir aux actionnaires ! Notre génération est déjà confrontée à toutes les conséquences de ce système : chômage de masse, terrorisme, guerre, misère… Le TTIP est une (grosse) attaque en plus contre les conditions des vies de la majorité.
Ils ont l’argent, on a le nombre
Il n’y a pas de fatalité. En renversant le rapport de force, nous pouvons changer les choses. En manifestant, nous montrerons que les jeunes et les travailleurs refusent ce traité. Une manif ne sera pas suffisante. Mais utilisons chacune d’entre elles pour construire le mouvement contre le TTIP.
Dans ton école, ton unif…
Discute autour de toi pour convaincre une ou plusieurs personnes de participer. Organise des rendez-vous pour discuter du TTIP, fabriquer un calicot ou des pancartes… Bref : regarder comment on peut construire le mouvement autour de nous. Tu peux aussi nous contacter pour voir comment t’impliquer dans la lutte.
L’utopiste, c’est celui qui croit en l’avenir du capitalisme !
S’opposer au TTIP, c’est aussi s’opposer au système qui permet à une minorité d’accaparer les richesses : le capitalisme. EGA lutte pour une société où les grandes entreprises seraient placées sous le contrôle démocratique de la collectivité. La production de richesses ne doit pas servir à remplir les portefeuilles des plus riches, mais à combler les besoins de chacun. Une société qui assure l’émancipation de tous, c’est ce que nous appelons socialisme démocratique.
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Envie de poulet au chlore dans ton assiette ?
Le TTIP projette de créer la plus vaste zone de libre-échange au monde (UE+USA). Cela prendra le pire des législations de chaque continent en matière de salaires, santé, environnement… et les imposera à l’autre. Des tribunaux spéciaux seront même créés dans les cas où un État prendrait des mesures pouvant diminuer les profits d’une multinationale. Pour l’Europe, ça veut dire : levée de l’interdiction sur les OGM ou le “nettoyage” du poulet au chlore, arrêt des taxes antipollution… Mais aussi arrêt total de toute réglementation du secteur financier. Bref, les actionnaires auront légalement plus de droits que nos votes. La dictature des multinationales est officialisée.
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MOBILISONS-NOUS POUR FAIRE CHUTER CE GOUVERNEMENT DE MALHEUR ET TOUTE L’AUSTÉRITÉ !
La réforme de la loi travail, en quoi consiste-t-elle ?
C’est un ensemble de mesures qui flexibilisent nos conditions de travail. Elles seront désormais négociées individuellement. Seul face à son patron, le travailleur est faible et devra tout accepter sans contrepartie. De plus, les 100 premières heures supplémentaires seront prestées sans sur-salaire ni récups ; bonjour la semaine des 45h ! Des contrats d’intérim longue durée seront possibles avec la perspective de bonds quotidiens d’un lieu de travail ou d’une mission à l’autre. Et pour couronner le tout, les horaires pourront désormais être communiqués seulement 24 h à l’avance.
En quoi cette réforme concerne-t-elle les jeunes ?
Actuellement, 70 % des intérimaires ont moins de 30 ans et 36 % sont étudiants. Le gouvernement souhaite nous mettre en concurrence les uns avec les autres, coincés dans un statut précaire et avec pour seul rôle de satisfaire les besoins du marché. La restriction de l’accès aux différentes allocations et le sous-emploi chronique aggravent la situation. À Bruxelles, on compte en moyenne 1 emploi disponible pour 17 demandeurs. Et tout cela, sans parler des mesures d’austérité dans l’enseignement qui s’élèveront à près d’un milliard d’euros sur l’ensemble de la législation et en réduiront la qualité tout comme l’accessibilité.
Quelle alternative ?
Contre ce projet patronal, nous devons défendre les intérêts de notre classe sur une base collective. Cela signifie lutter pour des services publics de qualité et accessibles à tous, ainsi que pour un partage équitable du temps de travail, sans réduction de salaire et avec embauche compensatoire.
Au-delà de ça, ce n’est qu’en sortant de ce système capitaliste au service d’une minorité d’actionnaires et de gros patrons que nous pourrons contrer définitivement le détricotage de nos conditions de vie et de travail. Nous devons construire une société où les besoins prennent le pas sur les profits, ce qui ne pourra être assuré qu’en étendant la démocratie bien au-delà des parlements et en mettant les secteurs clefs de l’économie sous contrôle collectif.
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Nous sommes dans la m…
Beaucoup ne connaissent pas l’ampleur des mesures d’austérité qui nous attendent ; il est essentiel d’en discuter le plus possible autour de nous et d’utiliser tous les canaux d’information (journal militant, réseaux sociaux, etc.) . Il est essentiel d’organiser des discussions collectives à ce sujet dans les écoles et sur les campus ! Profitons du temps de midi pour improviser de telles discussions où chacun pourra poser ses questions et émettre des propositions d’action.
Organisons-nous
Une telle AG improvisée peut alors déboucher sur la construction d’un Comité d’Action contre l’austérité au sein duquel tous peuvent s’impliquer davantage. Celui-ci peut, sur base de la discussion, mettre sur pied une action, collecter le matériel nécessaire à sa réalisation (banderole…) et écrire un tract afin de mobiliser pour celle-ci. On peut mettre en avant des slogans ou même réécrire des chansons.
Passons à l’action
Les actions possibles sont très diverses : proposer aux jeunes de signer la banderole en soutien, mobiliser vers les actions syndicales, pourquoi pas à l’aide de capsules vidéos illustrant notre combat, participer activement (calicots, banderoles, slogans…) aux actions syndicals. Il est important que chaque action puisse se finir par une AG et qu’à chacune, on discute de l’action suivante et du message à faire passer pour progressivement nous renforcer démocratiquement.
Tous ensemble vers la manif du 29 septembre et la grève générale du 7 octobre
Le Comité d’Action et les AG ne doivent pas se limiter aux jeunes. Nous sommes tous concernés par les mesures de casse sociale : unissons-nous dans la lutte ! Contactons les délégations syndicales de l’ensemble du personnel. Pourquoi ne pas écrire un tract commun, partir ensemble en manif et faire des piquets de grève communs : étudiants et travailleurs ?
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REJOINS LES ÉCOLIERS ET ÉTUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS !
Le capitalisme – confronté à une crise économique, sociale, écologique et migratoire – n’a aucune réponse à nous apporter. Il n’engendre que guerre et misère. Une autre société est donc nécessaire ! Se baser sur le sentiment d’indignation et de frustration n’est pas suffisant. Pour changer la société, nous devons la comprendre et l’analyser, mais aussi tirer les leçons du passé. Pour cela, nous nous basons sur le marxisme. Ce n’est pas un dogme rigide, mais une méthode d’analyse flexible dans le but de changer le monde.
Étudiants de Gauche Actifs (ALS, Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de l’économie par la collectivité, orientée vers les besoins de la majorité de la population. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.
Ensemble, construisons cette société ! Contacte-nous pour être tenu au courant de nos activités, pour prendre rendez-vous avec un militant pour en savoir plus sur EGA ou pour devenir membre : carte de membre à 5 € (avec 3 numéros de notre journal Lutte Socialiste offert).
FACEBOOK.COM/GAUCHE.BE – INFO@GAUCHE.BE – 0474/35 30 36 (Emily)[divider]
STOP au RACISME, au SEXISME, à l’HOMOPHOBIE – TOUT CE QUI NOUS DIVISE NOUS AFFAIBLIT
Stop au racisme
La violence policière contre les Noirs aux USA, les contrôles au faciès encore renforcés depuis les attentats, la politique migratoire européenne, l’exploitation des sans-papiers,… Tant d’exemples qui illustrent à quel point la société capitaliste est rongée par le racisme et les discriminations.
Stop au sexisme
La marchandisation du corps des femmes et son utilisation comme outil marketing pour faire du fric n’est pas sans conséquence : banalisation du harcèlement et justice en défaut avec des suspensions du prononcé pour des violeurs (tel que pour un animateur radio gantois) banalisant leurs actes et en culpabilisant les victimes. En festival ou ailleurs le sexisme reste ancré dans notre quotidien.
Stop à l’homophobie
L’égalité tant juridique que dans les faits pour les personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s, Transgenres, Queers, Intersexes et autres (LGBTQI) est loin d’être acquise. Le refus de plusieurs dirigeants de parler d’attentats à caractère homophobe à Orlando l’illustre. En Belgique, toute personne trans voulant la reconnaissance légale de son genre doit passer par une psychiatrisation, une stérilisation forcée et autres traitements indignes qui doivent être abolis. La famille traditionnelle sert à pallier le manque de services publics, c’est pourquoi la marginalisation des LGBTQI et le sexisme s’aggravent parallèlement aux attaques contre nos conquêtes sociales.
Ensemble contre les discriminations et l’exploitation
Diviser la masse des opprimés, exacerber les préjugés permet de détourner notre attention des véritables responsables des problèmes économiques, sociaux et environnementaux. Toutes les discriminations représentent un frein à notre combat pour une vie digne. Organisons une opposition active et politique conséquente contre toutes tentatives de division. Chacun mérite d’avoir un véritable avenir et d’être respecté indépendamment de son origine, de sa religion, de son genre ou de son orientation sexuelle. Ce n’est qu’uni que l’on y parviendra.
Que faisons-nous ?
Nous organisons des actions non violentes à chaque tentative de l’extrême droite (NSV, Pegida, FN français, Nation…) et de groupes réactionnaires (contre le droit à l’avortement, contre les droits des LGBTQI…) de diffuser haine et division. Systématiquement, nous répondons par un message de solidarité et de résistance sociale. Pour nous, la lutte contre les discriminations est, de plus, indissociable de la lutte contre l’austérité qui nécessite l’unité et l’implication de tous. Alors, n’hésite plus, rejoins-nous !
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From Brussels with love… Hommage aux victimes de la tuerie d'Orlando
Un millier de personnes environ se sont réunies hier soir à la Bourse, à Bruxelles, pour participer à une veillée de solidarité à la suite de l’attentat homophobe qui a eu lieu à Orlando, en Floride. On trouvait bien entendu nombre de drapeaux arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBTQI particulièrement choquée après ce tragique événement. L’homophobie sévit toujours, la lutte pour l’égalité reste donc toujours à l’agenda. Le PSL était présent à ce rassemblement avec un tract spécifique : “Stop à l’homophobie, au fanatisme et au racisme.”Photos de Jan (Louvain)
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STOP à l’homophobie, au fanatisme et au racisme !
Un rassemblement est organisé ce soir à Bruxelles, à la Bourse, en réaction à la tuerie d’Orlando. Voici ci-dessous le tract que va y distribué le PSL.
Aujourd’hui, nous sommes tous en deuil face à l’horrible attaque perpétrée contre la communauté LGBTQI ce dimanche à Orlando, en Floride. Nous souhaitons exprimer notre solidarité aux victimes ainsi qu’à leurs proches. Le rassemblement de ce soir est un exemple de solidarité spontanée qui s’était déjà exprimé après les attentats de Bruxelles, lors des rassemblements à la Bourse. Cette même solidarité s’était alors opposée à la terreur et la haine, elle se manifeste aujourd’hui contre une terreur similaire, contre l’homophobie et la haine.
Il est malheureux de constater que ce type d’attaque arrive de plus en souvent, mais cette répétition n’est pas une coïncidence. Elle résulte des nombreuses frustrations, y compris concernant les inégalités, de l’exploitation et de la guerre. La question de la solidarité pour s’opposer à la politique de « diviser pour mieux régner » est sociétale, elle ne porte pas principalement sur le comportement individuel mais surtout sur des choix politiques.
Voici ce que Kshama Sawant, première socialiste combattive élue dans un conseil communal aux Etats Unis depuis des décennies, vient de déclarer en réaction à cet acte terrible :
« Nous avons tous été dévastés d’apprendre l’horrible attaque terroriste perpétrée contre la communauté LGBTQI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queers et intersexués) à la discothèque Pulse à Orlando, en Floride. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées, surtout les victimes et leurs proches.
Cet assassinat de masse n’a pas eu lieu dans un vide politique et social. En effet, nous n’avons même pas eu le temps de surmonter ce drame que la nouvelle a éclaté qu’un autre tueur de masse préparait une attaque à Los Angeles. Heureusement, son plan d’attaquer la Pride de L.A. a été découvert et stoppé à temps. Mais ce fanatisme et cette violence continueront à moins que nous les combattions par des mouvements de masse unitaires.
Nous condamnons cette attaque terroriste monstrueuse, apparemment commise par un homme se réclamant de l’Etat Islamique. Il faut absolument nous montrer solidaires de nos sœurs et frères LGBTQI. Il nous faut également riposter contre le fanatisme et l’islamophobie. Nous devons nous organiser, mobiliser et résister à la violence, aux discours de haine et aux nombreuses formes d’oppression imposées aux personnes LGBTQI et aux différentes minorités sous le capitalisme.
Beaucoup d’entre nous sont à la recherche d’un espace de tranquillité pour se remettre de ces événements…. Plus tard ce mois-ci, le vendredi 24 juin, à 17 heures, la manifestation annuelle de la Trans Pride commencera à Seattle au parc Cal Anderson. La Trans Pride est une célébration, mais c’est aussi un acte politique de défi nécessaire et audacieux dans une société qui refuse toujours largement de permettre aux gens de se définir comme ils le souhaitent. J’y ai assisté chaque année, et je vous encourage à nous y rejoindre.
Nous devons construire la lutte pour un monde exempt de violence et d’intolérance, voilà pourquoi nous avons besoin de construire des mouvements de masse contre ce système d’exploitation et de division.»
La lutte contre les discriminations ne peut être garantie tant que nous n’aurons pas éradiqué la racine même de ces discriminations économiques et sociales : le capitalisme. Nous devons instaurer un système économique et social égalitaire, sans domination d’une classe sur une autre, basé sur une économie démocratiquement planifiée, où l’on n’oppose pas les travailleurs les uns aux autres, peu importe leur différences. Cette économie doit être sous contrôle démocratique des travailleurs et fonctionner selon les besoins réels de la population tout en respectant notre environnement. Une société socialiste répond à ces besoins. C’est la condition minimum pour envisager d’en finir une bonne fois pour toute avec l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie, l’islamophobie, le fondamentalisme et toutes les discriminations.
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Tueries d'Orlando. Kshama Sawant: "Solidarité avec nos sœurs et frères LGBTQI!"
Ripostons contre le fanatisme et l’islamophobie!
Nous avons tous été dévastés d’apprendre l’horrible attaque terroriste perpétrée contre la communauté LGBTQI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queers et intersexués) à la discothèque Pulse à Orlando, en Floride. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées, surtout les victimes et leurs proches.
Cette assassinat de masse n’a pas eu lieu dans un vide politique et social. En effet, nous n’avons même pas eu le temps de surmonter ce drame que la nouvelle a éclaté qu’un autre tueur de masse préparait une attaque à Los Angeles. Heureusement, ses plans pour attaquer la Pride de L.A. ont été découverts et stoppés à temps. Mais ce fanatisme et cette violence continueront à moins que nous les combattions par des mouvements de masse unitaires.
Nous condamnons cette attaque terroriste monstrueuse, apparemment commise par un homme se réclamant de l’Etat Islamique. Il faut absolument nous montrer solidaires de nos sœurs et frères LGBT. Il nous faut également riposter contre le fanatisme et l’islamophobie. Nous devons nous organiser, mobiliser et de résister à la violence, aux discours de haine et aux nombreuses formes d’oppression imposées aux personnes LGBTQI et aux différentes minorités sous le capitalisme.
Beaucoup d’entre nous sont à la recherche d’un espace pour se remettre. D’autres sont à la recherche d’endroits pour s’organiser. À Seattle, beaucoup se rassembleront ce soir au parc Cal Anderson, à 20 heures, pour bénéficier du réconfort de la communauté et pouvoir parler. Plus tard ce mois-ci, le vendredi 24 juin, à 17 heures, la manifestation annuelle de la Trans Pride commencera également au parc Cal Anderson.
La Trans Pride est une célébration, mais c’est aussi un acte politique de défi nécessaire et audacieux dans une société qui refuse toujours largement de permettre aux gens de se définir comme ils le sont. J’y ai assisté chaque année, et je vous encourage à nous rejoindre.
Nous devons construire la lutte pour un monde exempt de violence et d’intolérance, ce pour quoi nous avons besoin de construire des mouvements de masse contre ce système d’exploitation et de division.







