Category: LGBTQI

  • Pride is a protest ! Une journée d’action combative organisée par la Campagne ROSA


    Our rights are under attack, stand up, fight back ! Des centaines de jeunes ont crié ces slogans et d’autres lors d’une manifestation militante à Gand ce dimanche. La deuxième édition de “Pride is a Protest” était grande, jeune et forte. Elle intervient à un moment où de nombreux droits doivent encore être arrachés, mais aussi où il est clair que les droits existants ne sont pas tout simplement acquis.

    L’attaque américaine contre le droit à l’avortement est largement considérée comme une première étape. Les droits des personnes LGBTQIA+ sont également attaqués, avec, par exemple, des lois “don’t say gay” interdisant la discussion sur le genre et la sexualité à l’école. Le fait que ce phénomène ne se limite pas aux États-Unis peut être observé dans la violence LGBTQIA+phobe ici (pensez à la terrible attaque d’Oslo) ou dans les tentatives de la droite conservatrice de remettre en question les droits des personnes transgenres, entre autres.

    Le centre de gravité de Pride is a protest était à Gand. 600 manifestant.e.s se sont déplacé.e.s du Vrijdagsmarkt au Bijgaardepark, où, en plus des discours et d’un micro ouvert émouvant avec des dizaines de témoignages, il y a eu un spectacle très apprécié de drag queens. La manifestation militante a été couplée à une fête.

    En outre, une manifestation a eu lieu à Bruges avec une centaine de participant.e.s, avec bien des discussions liées ou non au micro ouvert. A Anvers, une vingtaine de personnes ont répété les slogans et écouté tou.te.s les personnes qui voulaient dire quelque chose au micro ouvert, de très jeunes aux militant.e.s à d’autres ayant des décennies d’expérience.

    Vous souhaitez participer à la Campagne ROSA ? Il est encore temps de participer au camp d’été de al Campagne ROSA, d’EGA et du PSL qui commence ce vendredi.

    Gand : photos de Liesbeth
    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/hmkRe81nnXnMaig26]

    Gand : photos de Jean-Marie
    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/yGvdwtzPrPL1XLgu5]

    Bruges : photos de James
    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/hq17nvyTMjP6mFAn7]

    Anvers : photos de Liesbeth
    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/tpQqqAZohERt1APc6]

    Vidéo de la manifestation à Gand

  • Sous les paillettes, la rage ! La Campagne ROSA et « Pride is a Protest » à la Belgian Pride.

    Après 2 ans d’absence, la Pride était enfin de retour samedi dernier à Bruxelles. Les personnes présentes voulaient bien entendu profiter de l’occasion pour faire la fête, mais énormément étaient avant tout présentes pour participer à la Pride Parade et manifester pour une société où chaque personne pourra véritablement être elle-même et s’épanouir.

    Plusieurs centaines de personnes ont rejoint la délégation de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) derrière les banderoles « Pride is a Protest ». Nos pancartes – fabriquées par les membres de ROSA Bruxelles – sont parties comme des petits pains. Une série d’entre-elles défendaient la nécessité de la solidarité internationale face aux attaques réactionnaires contre les personnes LGBTQIA+ et les femmes aux USA et ailleurs, ou encore contre l’emprisonnement des militant.e.s anti-guerre (et LGBTQIA+) en Russie. Les slogans tels que « Women’s rights, trans rights, same struggle, same fight! Queer rights, workers rights, same struggle, same fight! Civil rights, social rights, same struggle, same fight! » ou « Résistance internationale contre la queerphobie et le capital » ont été scandés avec enthousiasme et détermination.

    Des centaines d’autres personnes sont passées aux stands de la Campagne ROSA. Les badges ont eu beaucoup de succès, l’argent récolté nous permet de financer nos campagnes et de continuer notre travail. Nous avons eu de très nombreuses discussions. Les personnes rencontrées constatent, tout comme nous, que le système capitaliste nous amène droit dans le mur. La nécessité d’unir les luttes pour être suffisamment forts pour renverser ce système a rencontré un bon écho. Nous avons mis en avant la nécessité de construire une société qui permette à chaque personne de s’épanouir, une société qui ne soit pas centré sur les profits d’une poignée d’individus mais sur les besoins de tou.te.s, une société socialiste démocratique.

    Prochain rdv : le 26 juin pour les « Pride (is a) Protest »

    La Pride a commencé comme une manifestation politique de lutte pour l’égalité des droits, et ce caractère politique et militant reste nécessaire aujourd’hui, c’est pourquoi à l’occasion de la commémoration des luttes de Stonewall, la Campagne ROSA organise des « Pride (is a) Protest » à Gand et Bruges. Les différents groupes ROSA organisent des départs collectifs avec prises paroles libres avant de partir. Rdv à 12h30 à Liège-Guillemins (train de 13h) ; rdv à 13h à Bruxelles-central (train de 13h56).

    Nous voulons y défendre que la lutte pour le bien-être des personnes LGBTQIA+ et la lutte sociale pour une société différente vont de pair. Le bien-être de tou.te.s est en contradiction avec le capitalisme, qui se concentre sur les profits d’une petite minorité. La famille nucléaire classique est la pierre angulaire du capitalisme. Toute la structure sociale reste organisée autour d’une famille classique avec une personne qui est le soutien de famille et une autre qui s’occupe principalement des tâches ménagères. Entre-temps, deux revenus sont indispensables pour joindre les deux bouts. Cela crée une pression énorme, bien que ces tâches de soins et de ménage puissent aussi être organisées socialement. Mais pour ce faire, on doit disposer de ressources qui sont actuellement concentrées dans des mains privées.

    Avec la campagne « Pride is a Protest », en 2022, nous nous battons pour :

    • Des investissements dans l’enseignement, notamment des cours d’éducation sexuelle appropriés dans lesquels les questions LGBTQIA+ et la diversité de genres sont abordées dès la maternelle.
    • Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques les reçoive sans devoir être sur une liste d’attente.
    • Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents ! Là où il y a pénurie, il y a discrimination fondée sur l’orientation, l’identité de genre et l’expression de genre.
    • Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQIA+, qui ont beaucoup d’expertise mais peu de moyens.
    • Des investissements dans les abris et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr pour tou.te.s.
    • Soutien international aux organisations et communautés LGBTQIA+. Pas seulement symboliquement, mais concrètement en libérant des ressources et en facilitant les procédures de migration pour les réfugié.e.s.

    Photos de James

    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/WshQjMXad3NpYBtM9]

  • L’offensive anti-LGBTQIA+ se poursuit aux USA avec la loi « Don’t say gay » en Floride

    La Floride a adopté la loi « Don’t say gay » qui entre en vigueur le 1er juillet et interdit toute discussion sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles, de la maternelle à la troisième année. Dans les classes supérieures également, les cours sur le sujet seront interdits, sauf s’ils sont arbitrairement approuvés comme « appropriés » pour cet âge.

    Par Max Nolan (Socialist Alternative, ASI aux États-Unis)

    Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une offensive plus large de la droite à travers le pays et en Floride en particulier, s’attaquant aux droits reproductifs et au droit de manifester, introduisant des restrictions de vote racistes et excluant les enfants transgenres des soins et des sports à l’école. Cette offensive n’en restera pas là. Nous avons besoin d’un mouvement de masse pour défendre les droits des personnes LGBTQIA+ et repousser la droite conservatrice.

    Une vague nationale d’attaques anti-LGBTQIA+

    Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a écrit une lettre demandant au ministère de la Famille et des Services de protection d’enquêter sur les soins aux enfants fondés sur l’affirmation du genre en tant que « maltraitance infantile ». L’Iowa est récemment devenu le 11e État américain depuis début 2021 à adopter une loi interdisant aux enfants transgenres de participer aux sports à l’école. L’année dernière, l’Arkansas a adopté une interdiction totale des soins de santé sexospécifiques pour les enfants transgenres. Cette année déjà, 17 États ont présenté des projets de loi restreignant les soins de santé pour les jeunes transgenres.

    Les difficultés rencontrées par les personnes homosexuelles et transgenres de la classe ouvrière ne se limitent pas à ces attaques. 2021 a été l’année la plus meurtrière pour les personnes transgenres aux États-Unis. Les soins d’affirmation du genre sont inabordables. Les personnes LGBTQIA+ subissent des taux plus élevés de chômage, de pauvreté et de sans-abrisme.

    Les grandes entreprises financent la législation anti-LGBTQIA+

    Le gouverneur républicain de Floride, DeSantis, et ses partisans ont par le passé reçu beaucoup d’argent de la part de sociétés dites « LGBTQIA+-friendly ». La société Walgreens a donné un total de 28.000 dollars au gouverneur DeSantis et aux élus de Floride qui ont fait passer le projet de loi. La société a changé son logo aux couleurs de l’arc-en-ciel en juin de l’année dernière pour marquer le mois de la Pride. Disney a donné près de 300.000 dollars au cours des deux dernières années aux partisans de la loi « Don’t Say Gay ». La direction ne s’est distanciée de cette loi qu’à la suite de l’indignation suscitée, notamment parmi son personnel. En représailles, DeSantis a menacé de supprimer de nombreux avantages fiscaux dont bénéficie Disney en Floride.

    Avec ce type de proposition, la droite ne veut pas seulement déterminer ce que les enseignants peuvent et ne peuvent pas dire. C’est également un tremplin pour saper l’enseignement public en donnant aux parents la possibilité de poursuivre les écoles et de demander des dommages et intérêts, ce qui pourrait finalement mettre les écoles publiques en faillite. Les grandes entreprises et la droite préféreraient que l’enseignement soit entièrement aux mains du secteur privé.

    Il faut construire un mouvement de masse !

    À l’heure actuelle, les démocrates contrôlent la présidence et les deux chambres du Parlement, mais jusqu’à présent, ils se contentent de vagues platitudes plutôt que d’agir. Il n’y a pas eu de loi nationale pour protéger le droit à l’avortement, comme Biden l’avait pourtant promis lors de sa campagne. En réponse à l’interdiction de l’avortement au Texas, le gouvernement a laissé la question aux tribunaux. Il est clair que nous ne pouvons pas compter sur les démocrates ! Sans une mobilisation de masse, les tribunaux ne seront pas non plus enclins à stopper les attaques.

    La loi « Don’t Say Gay » suscite beaucoup d’indignation. Les étudiants et les enseignants ont mené des actions conjointes en Floride. Une grève de 500 étudiants a eu lieu au lycée de Winter Park en mars et le 1er avril, des grèves et des manifestations d’étudiants ont eu lieu dans tout l’État. C’est essentiel. Les syndicats de l’enseignement doivent se joindre aux actions et appeler à la grève. Il ne s’agit pas seulement d’une attaque contre les droits des enseignants en classe, mais d’une attaque contre les enseignants LGBTQIA+ et les jeunes en général.

    La droite tente de mobiliser sa propre base en intensifiant les attaques contre les jeunes LGBTQIA+. Il s’agit d’une offensive aux conséquences mortelles qui doit être combattue avec vigueur. Il est nécessaire de créer un mouvement de masse qui lie la lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ à des revendications sociales, telles que l’accès à des soins de santé publics abordables et à davantage de ressources pour l’enseignement. Cette lutte doit finalement être dirigée contre l’ensemble de ce système où chaque conquête sociale est mise sous pression dès que cela convient aux capitalistes.

  • Pride is a protest ! Combattons toutes les formes de discrimination et d’exploitation !


    Pour les personnes LGBTQIA+, la discrimination, l’incompréhension, la violence verbale et physique font toujours partie de la vie, même si nous avons déjà obtenu de nombreux droits formels et qu’il existe des législations anti-discrimination. De nombreux jeunes cachent encore leur orientation sexuelle ou leur identité de genre à leur entourage. Iels ne peuvent pas être ce qu’iels veulent être et, pire encore, deviennent souvent victimes de violences. La violence et le fait de ne pas être accepté.e ont une influence directe sur la santé mentale.

    Selon Amnesty, il existe encore 76 pays dans le monde où les actes sexuels entre adultes du même sexe sont punissables. Il y a une augmentation de la discrimination et de la violence, des zones «sans idéologie LGBTQIA+» en Pologne à la criminalisation de l’éducation LGBTQIA+ en Hongrie et aux États-Unis, en passant par les discours de haine de Bolsonaro à l’encontre des personnes transgenres au Brésil, les violences (policières) en Turquie et les camps de concentration en Tchétchénie…

    La guerre exerce également une forte pression sur la communauté LGBTQIA+ ukrainienne. Leurs droits acquis étaient déjà très limités. Les populations les plus vulnérables sont visées par une haine et une violence croissantes. Poutine qualifie la fluidité des genres de crime et assimile l’homosexualité à la pédophilie. Il mène une guerre contre la communauté LGBTQIA+ dans son propre pays depuis 10 ans.

    Mais les militants LGBTQIA+ sont également à l’avant-garde des luttes sociales. Il y a les manifestations scolaires aux États-Unis contre le projet de loi “Don’t Say Gay Bill”, les manifestations d’étudiants contre la propagande anti-LGBTQIA+ d’Erdogan et les luttes de courageu.x.ses militant.e.s au Brésil, en Hongrie et en Pologne qui sont persécuté.e.s et assassiné.e.s. En Russie, les militant.e.s LGBTQIA+ jouent un rôle de premier plan dans le mouvement anti-guerre et contre le régime de Poutine.

    Urgent : la Pride doit redevenir une lutte !

    Le mouvement LGBTQIA+ doit s’organiser et descendre dans la rue. Luttons pour nos droits, contre toute forme de discrimination et pour des investissements dans l’éducation, les soins de santé et un environnement sûr !

    Il y a plus qu’assez de ressources, mais elles sont entre les mains des 1% les plus riches. La lutte pour le bien-être des LGBTQIA+ et la lutte sociale pour une société différente vont de pair. Le bien-être de tou.te.s est en contradiction avec le capitalisme, qui se concentre sur les profits d’une petite minorité. La famille nucléaire classique est la pierre angulaire du capitalisme. Toute la structure sociale reste organisée autour d’une famille classique avec une personne qui est le soutien de famille et une autre qui s’occupe principalement des tâches ménagères. Entre-temps, deux revenus sont indispensables pour joindre les deux bouts. Cela crée une pression énorme, bien que ces tâches de soins et de ménage puissent aussi être organisées socialement. Mais pour ce faire, on doit disposer des ressources qui sont actuellement concentrées dans des mains privées.

    Selon la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), la discrimination ne disparaîtra que lorsque nous aurons supprimé le terreau créé par le capitalisme.

    Nous devons mener cette bataille ensemble. We have a world to win !

    Avec la campagne « Pride is a Protest », en 2022, nous nous battons pour :

    • Des investissements dans l’enseignement, notamment des cours d’éducation sexuelle appropriés dans lesquels les questions LGBTQIA+ et la diversité de genres sont abordées dès la maternelle.
    • Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques les reçoive sans devoir être sur une liste d’attente.
    • Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents ! Là où il y a pénurie, il y a discrimination fondée sur l’orientation, l’identité de genre et l’expression de genre.
    • Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQIA+, qui ont beaucoup d’expertise mais peu de moyens.
    • Des investissements dans les abris et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr pour tou.te.s.
    • Soutien international aux organisations et communautés LGBTQIA+. Pas seulement symboliquement, mais concrètement en libérant des ressources et en facilitant les procédures de migration pour les réfugié.e.s.

    Nous voulons former un bloc combatif lors de la Belgian Pride du 21 mai à Bruxelles et, tout comme l’année dernière, nous organiserons également nos propres événements « Pride is a Protest » à Bruges et à Gand, le dimanche 26 juin. Avec ces actions, nous voulons souligner les origines combatives de la Pride, à l’occasion du 53e anniversaire des émeutes de Stonewall du 28 juin 1969. Un départ collectif de différentes villes, notamment de Liège et de Bruxelles, sera organisé vers Gand.

     

  • La transition médicale des personnes transgenres n’arrive pas trop vite, mais trop tard

    Une carte blanche de la philosophe Griet Vandermassen dans De Standaard (31 juillet) intitulé « Et si les hormones et la chirurgie étaient la mauvaise réponse » a abordé l’augmentation dite « explosive » des inscriptions dans les cliniques spécialisées dans l’étude du genre. Pourquoi tant de jeunes se reconnaissent-ils dans la transidentité ?

    Par Mauro (Gand)

    Statistiquement, il est correct de parler d’une augmentation exponentielle du nombre de cas enregistrés, ce qui illustre surtout à quel point il était difficile de trouver la voie vers une aide adéquate par le passé. L’augmentation est exponentielle, mais le nombre de personnes transgenres reste limité par rapport à la population globale.

    Griet Vandermassen affirme qu’un nombre croissant de personnes regrettent certaines étapes de leur transition, sans faire reposer cette affirmation sur aucune donnée scientifique. Il existe toutefois bel et bien un petit groupe de personnes qui regrettent (une partie de) leur transition, autour de 0,2 et 0,3%. Le regret ne porte d’ailleurs généralement pas sur la transition elle-même, mais sur les conséquences psychosociales de celle-ci. On peut se sentir bien dans sa peau, mais subir le rejet de sa famille, perdre son emploi, ne pas trouver de logement,… La discrimination dont souffrent les personnes transgenres n’est plus à démontrer. Prévenir les regrets implique de défendre une société tolérante dotée du meilleur filet de sécurité qui soit : une sécurité sociale solide.

    Griet Vandermassen semble profiter du nombre croissant de transitions pour remettre en question la prise en charge des transgenres. Elle déclare : « on dit que le traitement hormonal aide les jeunes souffrant de dysphorie de genre. C’est peut-être vrai parfois, mais dans l’ensemble, les preuves scientifiques sont minces. » Elle poursuit en disant qu’une transition de genre a « des conséquences désastreuses sur la sexualité » des personnes transgenres. Cependant, la majorité des personnes sont satisfaites de leur transition médicale. Griet Vandermassen revient sur les malentendus concernant les inhibiteurs de la puberté. Par exemple, il est affirmé que les inhibiteurs de la puberté ne réduisent pas les sentiments liés au sexe. Cette constatation est logique, étant donné que ces inhibiteurs ne font que ralentir la puberté, mais ne provoquent pas le changement physique souhaité. Lorsque l’hormonothérapie du sexe désiré est commencée au plus tôt à l’âge de 16 ans, la dysphorie de genre diminue.

    La prise en charge affirmative des transgenres est remise en question sur base d’un cas spécifique d’une personne qui a cherché de l’aide de son propre chef en dehors des équipes habituelles. La plupart des personnes transgenres en Flandre sont assistées par des équipes multidisciplinaires spécialisées dans le domaine du genre, qui ont des années d’expérience. Les médecins qui décident de prescrire une hormonothérapie peuvent en effet le faire aujourd’hui. En raison des longues listes d’attente dans les équipes chargées des questions de genre, il y a effectivement des adultes qui trouvent leur chemin par eux-mêmes et (heureusement) des conseillers pour les aider. Tous ces travailleurs sociaux n’ont pas la même expérience. Par conséquent, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour former les médecins à guider et à soutenir la transition de genre. En définitive, c’est toutefois le patient lui-même qui, sous la direction d’un psychologue et/ou d’un médecin, évalue les mesures médicales qu’il souhaite prendre.

    Là où Griet Vandermassen passe complètement à côté du sujet, c’est dans l’idée que les jeunes peuvent entamer une transition de genre trop facilement. La réalité est toute autre. Il y a de longues listes d’attente pour la plus grande équipe en Flandre, celle de l’UZ Gent. On peut patienter un an sur liste d’attente actuellement, mais cela devrait passer à plus de deux ans dans un avenir proche. En Belgique, les mineurs ne peuvent pas obtenir d’inhibiteurs de la puberté sans passer par une équipe de spécialistes du genre. C’est pourquoi, en réalité, il est souvent trop tard pour commencer à prendre ces inhibiteurs. Les personnes qui ne peuvent pas trouver un psychologue externe ou qui n’en ont pas les moyens sont laissées à elles-mêmes en attendant. Pendant cette période, les gens prennent souvent déjà des mesures sans l’aide de psychologues expérimentés. Il y a peut-être même un tout petit groupe qui prend certaines mesures trop rapidement ou sans être suffisamment informé. L’assistance aux transgenres doit être rapidement accessible pour ceux qui la demandent.

    Griet Vandermassen a cependant raison de dire qu’il est insuffisant de considérer les choses sous l’angle uniquement médical. Nous vivons dans une société très binaire. La division entre garçons et filles s’est accrue dans différents domaines. Si la diversité des genres est caractéristique de nombreuses cultures non occidentales, elle n’a guère sa place ici. Pour l’instant, c’est une solution médicale qui retient l’attention. Dans l’ancien monde médical, les corps trans étaient conformes aux corps cisgenres, d’où l’idée que la chirurgie du genre était indispensable pour toutes les personnes trans. Un autre exemple est que l’on a accordé moins d’attention à l’opération de métadoioplastie pratiquée sur les hommes transgenres, qui se traduit par un pénis beaucoup plus petit que celui de l’homme cisgenre moyen. Les normes de genre affectent à la fois les personnes cisgenres et transgenres. Une libération de ces idées rigides et stéréotypées profiterait à toutes les personnes.

    Toute cette polémique et ce débat démontrent la nécessité d’une recherche scientifique approfondie. Mais quiconque veut faire des recherches sur les jeunes et les adultes transgenres se heurte constamment à un mur. Il n’y a pas assez d’argent. Il faut davantage de ressources pour la recherche sur notre santé physique et mentale.

    Les droits des femmes et les droits des personnes LGTBQI font l’objet d’une plus grande attention aujourd’hui. Les premières actions « Pride is a Protest » à Gand, Bruges et Anvers ont été un succès. Ces actions militantes ont fourni une alternative aux Prides commerciales. Ce qui était frappant, c’est la génération de jeunes qui ont pris la parole pendant le micro ouvert. Ces jeunes ont témoigné de leur combat pour être eux-mêmes et de leur quête d’acceptation. Ils et elles sortent dans la rue pour que l’éducation sexuelle dans les écoles ne soit plus hétéronormative et pour remettre en question les stéréotypes de genre. Cela permet de faire avancer la lutte pour la diversité de genres. En construisant un mouvement LGTBQI en solidarité avec d’autres mouvements (comme les syndicats, les sans-papiers, le mouvement pour le climat), nous pouvons commencer à combattre la LGTBQI-phobie dans la société en général.

     

     

  • Excellentes premières éditions des actions “Pride is a Protest”

    Aujourd’hui, c’est l’anniversaire des mobilisations de masse de Stonewall, en 1969. Des agents de police avaient effectué une descente dans un bar où se trouvaient de nombreuses personnes LGBTQI+. Cette répression n’était pas exceptionnelle, mais la réaction des personnes présentes l’était : elles se sont défendues. La nouvelle a circulé et des manifestations de masse ont eu lieu dans les rues. C’est l’origine de la Pride. Avec la campagne “Pride is a Protest”, la Campagne ROSA veut participer à faire revivre la tradition de lutte de cet événement.

    Des exemples internationaux, comme les lois homophobes d’Orban en Hongrie, démontrent qu’il est toujours nécessaire de protester. Lors du match de la Coupe du monde entre les Pays-Bas et la République tchèque, les supporters orange n’ont pas été autorisés à apporter des drapeaux arc-en-ciel dans le stade de Budapest. Cela a montré à la fois la large solidarité dans l’opposition à l’homophobie et la nécessité de protester activement.

    L’homophobie n’existe pas seulement à l’étranger. Même chez nous, le développement de l’égalité juridique ne signifie pas pour autant une égalité réelle. Les témoignages émouvants recueillis lors du micro ouvert de la manifestation “Pride is a Protest” à Gand ont montré qu’il existe encore beaucoup de préjugés, mais aussi qu’un système reposant sur les pénuries (de logement, d’infrastructures diverses,…) entraîne des tensions et des discriminations. Comme nous l’avons écrit sur ce site à l’approche des actions, “il s’agit de changer fondamentalement la société, et pas seulement de lui donner un coup de peinture (arc-en-ciel) ici et là.” (Lire notre article : LGBTQI+ : la véritable égalité doit encore être arrachée)

    Pride is a Protest a eu ses premières éditions à Anvers, Bruges et Gand. Des départs collectifs étaient prévus de Louvain, Liège et Bruxelles pour se rendre à Gand. Avec 600 manifestants, l’action de Gand a été la plus importante, c’est là que la Campagne ROSA est la plus fermement établie. La manifestation à Bruges a été remarquablement forte avec 150 personnes présentes. A Anvers, il y en avait 35. C’est plus petit pour l’instant, mais c’est un bon début avec une base enthousiaste pour plus d’actions à l’avenir. Rejoindre la Campagne ROSA est le meilleur moyen de construire de nouvelles actions contre les LGBTQI+-phobies et toutes les autres formes d’oppression !

    Rejoignez la Campagne ROSA !

    VIDEO

    Reportage de la VRT :

    Reportage sur la télévision locale d’Anvers :

    Vidéo de la manifestation à Bruges :

    Photo

    Reportage photo de Liesbeth avec quelques images de l’action à Anvers suivies de photos de Gand :

    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/oZydCuwxGgZ8K4w38]

    Reportage photo de Pol sur l’action à Bruges :

    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/u9kNdsrd92Vt4Fmf8]

  • LGBTQI+ : la véritable égalité doit encore être arrachée

    Des millions de personnes ont participé à des mobilisations féministes ces dernières années. La jeunesse a organisé d’impressionnantes grèves internationales pour le climat. Le mouvement Black Lives Matter a eu de puissantes répercussions dans de nombreux pays. L’aspiration au changement grandit et pousse à l’activité militante. En plus de l’expérience pratique, des conclusions politiques sont tirées à un rythme accéléré: se concentrer sur les comportements individuels pour résoudre tous ces problèmes est insuffisant. Les personnes LGBTQI+ semblent elles aussi plus enclines à agir, comme l’illustrent la forte participation aux différentes actions contre la LGBTQI-phobie (notamment celles organisées par la Campagne ROSA) ou encore les délégations combattives qui ont fait leur réapparition dans les Pride.

    Par Elise (Bruxelles)

    Apprendre les uns des autres et se renforcer mutuellement

    Les légendaires émeutes de Stonewall en 1969 répondaient directement aux discriminations et à la brutalité policière. Mais ce mouvement n’est pas né dans le vide : il a émergé à une époque où, comme aujourd’hui, plusieurs mouvements sociaux réclamaient des changements : le mouvement féministe, le mouvement des droits civiques et le mouvement anti-guerre. C’est dans ceux-ci que de premières expériences militantes ont été acquises (création de comités, discussions sur un programme, formulation de revendications, intervention à son lieu de travail, son école, son quartier, etc.) Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont récemment entrées en contact avec l’activité militante et en ont également tiré des enseignements, comme la place centrale de la solidarité.

    En faisant échos aux slogans des autres mouvements et en soutenant leurs luttes, une dynamique se crée qui représente bien plus que la simple somme des différents mouvements isolés. Ce n’est pas neuf. Il suffit de penser au soutien des activistes du Lesbians and Gays Support the Miners (LGSM) durant la grande grève des mineurs contre Thatcher au Royaume-Uni dans les années ’80 ou à la présence récurrente des personnes LGBTQI+ aux actions féministes. Sortir de la symbolique et arracher un véritable changement nécessite la construction d’un rapport de forces grâce à la solidarité mutuelle. C’est aussi à cela qu’il faut penser en formulant des revendications concrètes.

    Covid-19, confinement et radicalisation

    Le Covid-19 a temporairement mis en veilleuse de nombreux mouvements : les gens tombent malades, les mesures de distanciation sociale limitent les actions, l’isolement et la précarisation compliquent l’organisation des luttes,… Mais la crise sanitaire a également un effet radicalisant. La pandémie a exacerbé les violences domestiques, les inégalités et les discriminations, tout particulièrement les groupes les plus vulnérables.

    La colère et la frustration doivent s’exprimer dans la lutte. Cela signifie organiser des actions de solidarité internationale avec les personnes LGBTQI+ vivant dans des pays où les législations et les politiciens conservateurs, néocoloniaux et/ou religieux caractérisent leur naissance comme un crime. Mais aussi réagir lorsque des politiciens de droite stigmatisent les personnes LGBTQI+, légitimant indirectement (pour certains, quotidiennement) la violence et les discriminations.

    Nous devons entrer en action au niveau local et national pour mettre fin à la violence et aux discriminations LGBTQI+phobes. Des investissements publics massifs dans les soins de santé (pour s’en prendre aux longues listes d’attente concernant les transgenres, pour fournir un soutien psychologique à toutes et tous,…), dans l’enseignement (notamment des cours d’éducation sexuelle appropriés), dans le logement social et les emplois décents (pour lutter contre les discriminations sur le marché de l’emploi et du logement), dans les organisations socioculturelles LGBTQI+, dans les refuges, le secteur social, etc. sont nécessaires.

    Nous continuerons bien entendu à défendre ces revendications après les actions « Pride is a Protest » du 27 juin. Elles seront notamment discutées dans les comités d’action locaux de la Campagne ROSA et reprises dans d’autres luttes (comme dans les actions féministes ou les actions du secteur des soins de santé). Notre combat va toutefois plus loin. Nous vivons dans une société divisée en classes sociales, la manière d’obtenir une réelle liberté et une réelle égalité sociale et économique fait partie de la lutte des classes. Les investissements nécessaires à notre bien-être seront toujours temporaires dans le système économique actuel, ils risquent de disparaître lorsque la pression sociale diminuera.

    À Bruxelles, par exemple, une distribution de nourriture a été organisée pour les personnes LGBTQI+ pendant le confinement. Le projet arrive aujourd’hui à son terme en raison du manque de fonds structurels en dépit de sa popularité croissante. C’est une bonne chose que plus d’argent ait (enfin) été mis à disposition des refuges pour les personnes LGBTQI+. Mais une société où certaines villes comptent plus de 10.000 personnes sur les listes d’attente pour un logement social n’offre pas de solution à long terme pour les victimes de violence domestique, du sans-abrisme et de discrimination.

    Il s’agit de changer fondamentalement la société, et pas seulement de lui donner un petit coup de peinture (arc-en-ciel) ici et là avec quelques mesurettes. Nous devons instaurer une société socialiste où les richesses produites seraient investies dans notre bien-être. Nous avons besoin d’une rupture avec la société de classe où la préservation des relations de pouvoir existantes (y compris par le contrôle social, la reproduction gratuite de la force de travail qui est source de profit pour le capitalisme,…) est liée à la famille nucléaire et aux normes de genre strictes qui alimenteront toujours les préjugés contre les personnes LGBTQI+. Nous nous battons pour une société où il n’y a plus de choix à faire entre ceux qui sont aidés et ceux qui ne le sont pas. Une société où tous les secteurs importants pour le bien-être des personnes LGBTQI+ (soins, logement, éducation, emplois, hébergement…) ne croulent pas sous le manque de moyens, mais où les moyens sont dégagés à leur profit et à celui de tous les travailleurs et leurs familles.

  • Les racines radicales de la Pride : quand la lutte a fait sortir le mouvement LGBTQI+ du placard

    Le 27 juin 1969, un fait banal s’est produit à Greenwich Village, à New York. La police a fait une descente au Stonewall Inn, l’un des rares bars où les gays, les lesbiennes et les trans étaient admis. Les établissements gérés par la mafia, comme le Stonewall Inn, étaient souvent le seul endroit où les personnes LGBTQI+ jouissaient d’une certaine forme de liberté. La sévère répression sociale et les préjugés généralement admis dans la société considérant l’homosexualité comme une « perversion » condamnait quiconque en porte-à-faux avec la norme hétérosexuelle à une vie de dissimulation ou à la marginalité. Le Stonewall Inn était un refuge pour de nombreux jeunes homosexuels, lesbiennes et trans, souvent sans-abri et d’origine latino et afro-américaine.

    Ce raid sur le Stonewall Inn n’était pas inédit. Mais cette fois-là, quand sept agents en civil et un agent en uniforme ont soumis les personnes présentes à un contrôle d’identité et ont procédé à des arrestations, quelque chose d’inédit s’est produit. Les clients du bar arrêtés ont commencé à jeter des pièces de monnaie aux policiers, se moquant ainsi de la célèbre corruption de la police. Au bout d’un moment, faute de pièces, ce sont les bouteilles qui ont suivi, puis les pierres, tandis que la petite foule criait autour des véhicules police d’où les personnes LGBTQI+ embarquées ont finalement été libérées.

    La nouvelle s’est vite répandue. Des centaines de personnes LGBTQI+ – principalement des jeunes latino et afro-américains pauvres et issus de la classe ouvrière – ont convergé vers Christopher Street, près du Stonewall Inn. La police a quant à elle été rejointe par la police antiémeute, spécialisée dans la gestion des manifestations contre la guerre du Vietnam. La police a réussi à disperser la foule, mais les manifestants se sont regroupés dans un endroit différent à chaque fois.

    Ce courage face à la répression a pris la police de court. Elle était consternée. La confiance des activistes s’en est vue considérablement renforcée. Le lendemain soir, de nouvelles manifestations ont eu lieu. Cette fois, les participants se comptaient par milliers. Des tracts ont été distribués avec le titre : « Sortons la mafia et les flics des bars gays ». « L’émeute de Stonewall » a duré six jours et six nuits.

    D’intenses discussions ont eu lieu dans la communauté LGBTQI+ de la ville. Au cours de la première semaine de juillet, un petit groupe de personnes LGBTQI+ s’est réuni pour former une nouvelle organisation : le « Gay Liberation Front » (GLF). Ce nom a délibérément été choisi par association avec la lutte anti-impérialiste au Vietnam et en Algérie. Une partie du GLF a participé à des actions de solidarité avec les Black Panthers arrêtés. L’organisation a collecté des fonds pour les travailleurs en grève et a fait le lien entre la lutte pour les droits LGBTQI+ et le combat pour le socialisme.

    Le mot « Stonewall » est entré dans l’histoire des personnes LGBTQI+. Il est le symbole de la révolte de la communauté LGBTQI+ contre l’oppression et de la lutte pour l’égalité des droits dans tous les domaines. Aujourd’hui, le GLF n’existe plus, mais l’idée du « Gay Power » est toujours présente. C’est ce qui a donné naissance aux manifestations annuelles de la Pride (les marches de la fierté) dans de nombreux pays.

    Les émeutes de Stonewall ont permis au mouvement LGBTQI+ de faire irruption dans la rue et l’actualité. Les précédentes tentatives d’organisation au sein des cercles de gauche se faisaient auparavant par le biais de groupes de pression et de lobbying. La participation des « enfants des rues » aux manifestations a donné aux réunions politiques un fort caractère anticapitaliste. Le GLF a souvent adopté une position révolutionnaire et a appelé à la nécessité de luttes unies avec tous les groupes opprimés au sein du capitalisme. Sous le slogan « La libération des gays équivaut à la libération des peuples », beaucoup ont exprimé leur désir de solidarité avec le mouvement féministe, le mouvement des droits civiques et les mouvements anticapitalistes du monde entier. L’atmosphère révolutionnaire était un terrain fertile pour l’organisation politique et de nombreuses organisations revendicatives radicales ont vu le jour aux côtés du GLF.

    Le 28 juin 1970, le premier Christopher Street Liberation Day a eu lieu à New York : une commémoration des émeutes de Stonewall. Au même moment, des marches de la Gay Pride étaient organisées à Los Angeles et à Chicago, les premières Prides de l’histoire des États-Unis. En 1972, les Prides étaient présentes dans toutes les grandes villes des États-Unis et impliquaient des dizaines de milliers de militants.
    Le mouvement de libération gay a reçu son premier symbole en 1970 sous la forme de la lettre grecque Lambda, qui représente l’équilibre et l’unité. Au début des années 1970, les militants ont également commencé à utiliser le triangle rose comme symbole, en référence à la répression sous le nazisme. Ce n’est qu’en 1978 qu’il a été remplacé par le drapeau arc-en-ciel, plus populaire, aujourd’hui internationalement connu comme le symbole de la Pride.

  • Pride is a protest ! Participez à nos actions le 27 juin

    La Belgique occupe la deuxième place dans l’indice Rainbow Europe, un classement qui évalue chaque année les droits des personnes LGBTQI+(1) dans tous les pays européens. Pourtant, 2 personnes LGBTQI+ sur 3 n’osent pas se promener en rue main dans la main. Lors de la Journée internationale contre l’homophobie, la lesbiphobie, la biphobie et la transphobie (le 17 mai), un jeune homme d’Audenarde a été victime d’une agression homophobe.

    Par Frede (Bruges)

    Malgré les progrès importants réalisés dans le domaine des droits des personnes LGBTQI+, la violence et l’intimidation restent présentes partout. Début mars, David P. a été assassiné en raison de son orientation sexuelle. La crise sanitaire et les confinements ont conduit les jeunes LGBTQI+ à rester enfermés avec des membres de leur famille qui ne les acceptaient pas toujours. L’accès aux contacts sociaux, notamment les organisations LGBTQI+, était limité aux contacts en ligne. Les listes d’attente pour de nombreuses formes d’assistance se sont allongées.

    Les réductions budgétaires et la recherche de profits alimentent les divisions

    La course au profit et la politique de réduction budgétaire qui sévit depuis des années ont entraîné la régression des services sociaux pourtant si nécessaires. La pénurie d’emplois décents est un terrain propice aux discriminations : ceux qui sont « différents » sont rapidement exclus. Les listes d’attente pour les logements sociaux et les refuges sont interminables. Sur le marché du logement, la pénurie entraîne une discrimination croissante. Par conséquent, les personnes LGBTQI+ en général courent un risque plus élevé de vivre dans la précarité et de se retrouver sans abri.

    Les coupes budgétaires dans le secteur de l’enseignement font que des classes de plus en plus nombreuses se retrouvent dans de petites salles. Les enseignants ont peu de marge de manœuvre pour assurer un climat bienveillant en classe. Deux élèves LGBTQI+ sur trois ont le sentiment de ne pas être à leur place à l’école. Selon une enquête, la moitié des enseignants n’interviennent jamais lors d’incidents homophobes à l’école. Trop souvent, les cours d’éducation sexuelle ne portent que sur l’aspect biologique et sont hétéronormatifs.

    Un programme de revendications sociales

    Pour obtenir un changement, nous devons nous organiser autour d’un programme de revendications sociales. Nous devons investir dans les services publics, le logement et les emplois correctement rémunérés afin de ne laisser aucune place aux discriminations. Les lieux de rencontre socioculturels LGBTQIA+ qui ont une grande expertise devraient bénéficier de plus de ressources. Des investissements dans les refuges et les logements sociaux sont nécessaires pour offrir à chacun un asile sûr. De solides investissements dans les soins de santé sont nécessaires pour que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques puisse les recevoir. En investissant davantage dans l’enseignement, on s’assure que les enseignants disposent de plus d’espace pour assurer une bonne atmosphère en classe pour toutes et tous et on permet aux écoles d’organiser des cours d’éducation sexuelle appropriés.

    Notre fierté, c’est la lutte !

    Ces revendications peuvent sauver des vies, pour les personnes LGBTQIA+ mais aussi pour la grande majorité de la population. Elles se heurtent toutefois à la politique d’austérité. Les richesses ne manquent pas, mais elles sont actuellement accaparées par les plus riches. La lutte pour le bien-être des personnes LGBTQIA+ et le combat pour une société différente vont donc de pair. Pour que ce programme de revendications sociales devienne une réalité, nous devons passer à l’action ! Ce 27 juin, rejoignez les actions de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Luttons ensemble pour une société qui repose non pas sur l’avidité de quelques-uns, mais sur le bien-être de toutes et tous !

    Nous avons un monde à gagner ! Rejoignez/participez aux actions « Pride is a Protest » à Gand, Anvers et Bruges le 27 juin 2021, la veille de l’anniversaire de la légendaire rébellion de Stonewall.

    Contactez-nous pour les départs collectifs à partir de Wallonie et de Bruxelles !

    1) Lesbienne, gay, bisexuel, trans, queer, intersexe, etc.

  • Rejoignez-nous le 27 juin : Pride is a protest !

    Avec le 17 mai, Journée internationale contre la LGBTQI-phobie, et le 28 juin, commémoration du soulèvement de Stonewall, les mois de mai et juin sont marqués par les droits des personnes LGBTQI+. En Belgique, le mariage entre personnes de même sexe a été reconnu en 2003, les droits d’adoption pour les couples LGBT existent depuis 2006, et la loi trans, qui rend plus accessible le changement de genre, est arrivée en 2017. Mais qu’en est-il ? L’égalité juridique ne signifie pas la même chose que l’égalité réelle ! La discrimination et la haine continuent de marquer fortement la vie des personnes LGBTQI+. La lutte reste d’actualité !

    Covid19 : la sécurité et le bien-être des personnes LGBTQI+ en jeu

    2021 nous a apporté un autre meurtre homophobe, à Beveren. La violence verbale et physique fait malheureusement trop souvent partie du quotidien de nombreuses personnes LGBTQI+, tout comme les formes plus « subtiles » de haine et de discrimination. Nous ne pouvons pas être qui nous sommes en public. Les jeunes ne peuvent souvent pas non plus porter ce qu’ils souhaitent. Nous vivons dans un monde hétéronormatif où la famille classique et les rôles sexuels associés sont encore dominants et souvent imposés par de force.

    Une crise affecte surtout les plus vulnérables et la crise sanitaire a également accru les inégalités, l’insécurité et la discrimination. Les personnes LGBTQI+ sont plus susceptibles que la moyenne de vivre dans des conditions précaires, insalubres et dangereuses. Des années de coupes budgétaires ont créé de longues listes d’attente pour de nombreuses formes d’assistance et d’hébergement, importantes pour le bien-être des personnes LGBTQI+.

    Les confinements ont entraîné une augmentation dangereuse de la violence intrafamiliale. Les victimes, dont un nombre proportionnellement élevé de personnes LGBTQI+, vivent dans des situations dangereuses 7 jours sur 7. L’accès aux organisations LGBTQI+ et les contacts sociaux en général se limitent souvent à des contacts en ligne. C’est insuffisant et certainement pas toujours sûr. Le cyberharcèlement connaît des hauteurs insoupçonnées. Les incidents de violence organisée où des personnes LGBTQI+ sont attirées dans un piège et agressées par le biais des réseaux sociaux sont en augmentation, les auteurs semblant être de plus en plus jeunes. Pour les jeunes, la crise entraîne un isolement accru et une détérioration de la santé mentale. Nous avons besoin d’une aide psychologique appropriée et gratuite pour toutes celles et ceux qui en ont besoin.

    La pénurie d’emplois décents est un terrain propice à la discrimination : quiconque est « différent » est exclu. En 2018, le centre pour l’égalité des chances d’UNIA a signalé une augmentation de 49% des cas de discrimination en raison de l’orientation sexuelle par rapport à l’année précédente.

    Le programme scolaire est toujours hétéronormatif. Une enquête de 2018 a montré qu’en Flandre, plus de 40 % des personnes LGBT ne se sentent pas en sécurité à l’école. Un sur quatre a même subi des violences physiques et le même taux a déjà fait une ou plusieurs tentatives de suicide. Des cours d’éducation sexuelle appropriés sont nécessaires pour éliminer les préjugés et l’ignorance et créer un climat de sécurité pour chaque étudiant.

    Luttons pour les droits et le bien-être des LGBTQI+ : entrons en action !

    Les crises conduisent à une société plus dure. Cela s’accompagne toujours d’une augmentation des tensions, de la violence et des frustrations dans la société. Selon la Campagne ROSA, la LGBTQI+phobie n’est pas congénitale et ne peut être réduite à une culture spécifique. La discrimination est stimulée et entretenue par le capitalisme, qui a besoin de monter les gens les uns contre les autres afin de maintenir les relations de pouvoir existantes.

    Dans cette optique, la classe dirigeante présente certains groupes comme inférieurs et crée délibérément une image d’hostilité autour de la « différence ». Les personnes LGBTQI+ sont une soi-disant menace pour les « valeurs traditionnelles ». De cette façon, elle divise la classe ouvrière pour mieux la contrôler. Il suffit de penser aux camps de concentration pour les LGBT en Tchétchénie, aux attaques contre les droits et le bien-être des trans en Hongrie sous Orban et au Brésil sous Bolsonaro. Dans de nombreux pays néocoloniaux, être soi-même est encore passible de prison ou de mort. Notre combat est international !

    En Belgique également, les institutions de droite et conservatrices, politiques et religieuses, continuent de présenter les personnes LGBTQI+ comme anormales, inférieures ou comme un danger pour la société. Ce faisant, elles justifient la violence et les discriminations.
    Il est important de répondre aux incidents de violence par des actions. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter à l’indignation. Il est grand temps que le mouvement LGBTQI+ adopte également une approche proactive. Les défilés annuels de la Pride en Belgique ressemblent de plus en plus à une fête commercialisée, où nos revendications et la nature combative de ce mouvement sont reléguées au second plan.
    Cela peut et doit changer : la Pride est née d’une action de protestation !

    Descendons dans la rue pour imposer des mesures et des investissements réels.

    Le 27 juin, nous descendrons dans la rue pour :
    – Des investissements dans l’enseignement, afin de permettre la mise en place de cours d’éducation sexuelle appropriés.
    – Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques puisse les obtenir.
    – Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents, pour ne laisser aucune place à la discrimination.
    – Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQI+, qui ont tant d’expertise mais si peu de ressources.
    – Des investissements dans les refuges et les logements sociaux afin de garantir que chacun dispose d’un abri sûr.

    Ces revendications peuvent sauver des vies, pour les personnes LGBTQI+ mais aussi pour la grande majorité de la population. Nos demandes d’investissements se heurtent à des années de politiques d’austérité. La richesse est abondante, mais elle n’est actuellement utilisée que pour enrichir les riches. La lutte pour le bien-être des LGBTQI+ et la lutte sociale pour une société différente vont donc de pair. Nous voulons une société où le bien-être de toutes et tous est central. Ceci est contraire au capitalisme, dans lequel les profits d’une petite élite sont prioritaires sur le reste.

    La discrimination ne disparaîtra que lorsque nous aurons supprimé ce terreau. Nous devons mener cette bataille ensemble. Nous avons un monde à gagner ! Rejoignez/participez aux actions « Pride is a Protest » à Gand, Anvers et Bruges le 27 juin 2021, la veille de l’anniversaire de la légendaire rébellion de Stonewall.

    Contactez-nous pour les départs collectifs à partir de Wallonie et de Bruxelles !

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop