Category: Politique belge

  • Après la sanction des élections locales, Michel 1 sombre dans l’agonie

    Le jour-même des élections, tous les partis du gouvernement affirmaient qu’ils avaient gagné. La réalité était cependant toute autre : tous avaient perdu des plumes et, sur la base de ce résultat, la coalition suédoise n’obtiendrait plus de majorité parlementaire. Les conséquences de cette défaite ne nous échappent pas : les nerfs des partis au pouvoir sont tendus dans la perspective des élections de mai prochain. La campagne électorale a commencé et la marge de concessions s’est considérablement réduite après le 14 octobre. La N-VA doit tenir le retour du Vlaams Belang à l’œil, les autres partis du gouvernement doivent tenir compte de la ‘‘vague verte’’ et des inquiétudes sur le climat et la pollution, mais aussi de la résistance contre la rhétorique inhumaine concernant les migrants.

    Comme nous l’avons souligné directement après le 14 octobre, le gouvernement Michel a été affaibli. Avant les élections, nous avions écrit que le gouvernement pouvait être vaincu si les questions sociales devenaient centrales. Nous ne sommes pas les seuls à faire ce constat : les partis au pouvoir font de même. C’est pourquoi une chute du gouvernement sur les questions sociales n’est pas à l’ordre du jour. Il doit s’agir de l’asile et de l’identité pour la N-VA et d’une vague résistance “humaniste” pour les autres partis. C’est dans ce contexte que s’inscrit la crise politique actuelle.

    Sur quoi le gouvernement n’est-il pas encore tombé ?

    Les raisons ne manquent pas…

    • Les inquiétudes concernant le changement climatique ont poussé des dizaines de milliers de personnes à descendre dans la rue dimanche dernier, mais la mobilisation a directement été suivie par le rejet des objectifs climatiques européens par le gouvernement belge.
    • Le relèvement de l’âge de la pension signifie qu’un travailleur doit en moyenne travailler plus longtemps que l’espérance moyenne de vie en bonne santé.
    • Le gouvernement refuse d’accorder les moyens nécessaires pour permettre des régimes de fin de carrière pour les professions lourdes.
    • L’augmentation systématique des taxes et accises, y compris sur le carburant, qui fait en sorte qu’un travailleur ordinaire (sans carte carburant) paie plus de taxes à la pompe que les grandes compagnies pétrolières sur leurs milliards de bénéfices.
    • Le gel des salaires érode davantage nos conditions de vie et aggrave la pauvreté croissante causée par la politique gouvernementale.
    • L’incapacité du gouvernement de fournir des soins adéquats et abordables aux personnes âgées.
    • La mort de la petite Mawda.
    • Le manque de moyens pour tous les services publics.
    • Les protestations et actions de centaines de milliers de syndicalistes et de sympathisants qui refusent la politique d’austérité.

    Sur quoi le gouvernement s’écroule-t-il ?

    Le prétexte immédiat, c’est l’accord de l’ONU sur la migration. Pour la N-VA, il n’y avait au départ aucun problème avec ce pacte : le parti a soutenu la démarche du Premier ministre Michel à New York pour le soutenir et a participé activement à sa préparation. Cela n’est devenu un problème qu’en raison de deux développements : (1) l’opposition d’Orban en Hongrie et surtout du gouvernement autrichien, qui a augmenté la valeur symbolique du pacte et (2) le résultat des élections locales en Belgique quelques mois avant les élections législatives, élections au cours desquelles la N-VA a perdu des voix face à l’extrême droite.

    Ne pas participer à l’opposition du gouvernement autrichien, entre autres, donnerait l’image que Theo Francken s’exprime beaucoup sur Twitter, mais fait applique tout simplement la même politique que ses prédécesseurs. Il laisserait également un espace au Vlaams Belang, qui présente “Marrakech” comme la porte ouverte pour une migration massive vers la Belgique.

    D’autre part, le MR n’est lui non plus pas sorti indemne des élections locales et le parti ne veut pas être considéré comme la marionnette de Bart De Wever et de la N-VA. La réputation du Premier ministre Charles Michel sur la scène internationale n’est qu’une excuse. Si cela était si important, la Belgique n’aurait pas été le seul pays à rejeter les objectifs climatiques européens au côté de la République tchèque. Le véritable enjeu, c’est la réputation de Charles Michel et de son parti en Belgique. Juste avant les élections législatives de mai prochain, le MR ne peut pas se mettre à plat ventre face à la N-VA sur la question des droits humains sans aggraver sa défaite électorale.

    Le gouvernement se trouve au final dans une impasse. La seule question qui se pose est la suivante : qui sera rendu responsable ? Le MR, le CD&V et l’Open Vld veulent se décharger sur la N-VA, le parti qui a changé de position concernant l’accord de l’ONU. La N-VA veut rejette la faute aux autres partis au pouvoir, arguant qu’ils défendent un pacte inacceptable.

    Que dit réellement ce pacte ?

    Rien n’est bouleversant dans ce pacte. Il stipule seulement que les réfugiés peuvent jouir des droits humains existants et que tous les pays doivent tenir compte de ces droits (y compris, donc, les pays que fuient ces gens). Il stipule que l’évaluation d’un dossier d’asile doit être fondée sur un procès équitable. La N-VA semble croire que les demandeurs d’asile pourraient en tirer des droits supplémentaires… Que faut-il en conclure ? Ces droits humains fondamentaux sont les mêmes que ceux que la N-VA voulait soumettre à la signature de chaque demandeur d’asile il y a quelques années.

    La N-VA craint que la Convention puisse être utilisée contre la détention d’enfants – une pratique qui avait été précédemment condamnée par les tribunaux européens sans recours à l’accord de l’ONU. La N-VA craint encore de saper la souveraineté nationale et déplore que la migration “ordonnée” de ceux qui “respectent les règles” soit présentée comme quelque chose de positif et même comme une source possible de “prospérité et d’innovation”.

    En 2014, le programme électoral de la N-VA défendait pourtant la coopération européenne en matière de migration : ‘‘La migration doit être une histoire positive pour la N-VA. Mais le gouvernement doit alors mener une politique sensée et oser faire des choix honnêtes et clairs. Les étrangers ont des droits, mais ils doivent aussi être informés de leurs devoirs. Le point de départ est que quiconque respecte les règles du jeu est le bienvenu.’’ Une migration ordonnée pour ceux qui respectent les règles du jeu : cela ressemble bel et bien à un résumé du pacte qui sera présenté au sommet de l’ONU à Marrakech.

    Et maintenant ?

    Nous sommes actuellement dans une phase qui rappelle le sketch du perroquet mort des Monty Python : on déclare la mort du gouvernement de toutes les manières possibles, mais personne ne veut la reconnaître. La N-VA a annoncé qu’une majorité alternative signifierait la fin du gouvernement, les autres partis sont en faveur d’une telle majorité alternative, mais Michel ne considère pas que le gouvernement démissionne.

    L’appel d’Ecolo/Groen d’offrir une majorité alternative pour que la Belgique soit “du bon côté de l’histoire” en matière de migration – un appel qui peut également être répété sur les questions climatiques – positionne les Verts comme le principal opposant de la N-VA. L’impact de la question climatique ne peut pas non plus être sous-estimé : la marche climatique historique de dimanche dernier est peut-être déjà de l’ordre du passé pour les médias établis, mais pour les dizaines de milliers de participants et les dizaines de milliers d’autres qui se sentent concernés, ce n’est pas le cas. La vague verte du 14 octobre pourrait se répéter lors des prochaines élections.

    Une fois la fin du gouvernement établie, la question demeure de savoir quel en sera le résultat. Y aura-t-il un gouvernement en affaires courantes, sans N-VA et donc sans majorité ? Ou un “nouveau” gouvernement Michel 2 avec la N-VA pour gouverner en affaires courantes jusqu’aux élections ? Des élections fédérales anticipées semblent exclues au vu de la tenue des élections régionales et européennes de mai. Si le gouvernement survit miraculeusement – ce qui n’est pas totalement exclu : voyez comment Theresa May a survécu ces dernières semaines ! – il sera affaibli.

    Quelles implications pour le mouvement ouvrier ?

    C’est selon nous la question la plus importante. Elle nous ramène également aux éléments de la première partie de cet article : nos revendications et préoccupations au sujet du climat, du pouvoir d’achat, des services publics, des soins de santé, de l’enseignement,… Avant les élections locales, nous écrivions que le gouvernement perd ‘‘lorsque les questions sociales déterminent l’agenda’’. Cela ne surviendra pas automatiquement : le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la campagne ne soit pas axée sur les questions sociales, ce qui est bien évident à la suite de ses nombreuses attaques contre nos salaires, nos pensions, nos allocations sociales, nos services publics et notre pouvoir d’achat. Le mouvement des travailleurs doit mettre ses propres revendications à l’ordre du jour. Le meilleur moyen d’y parvenir est de défendre un programme offensif lié à des actions audacieuses avec la participation la plus large possible. Comme nous l’avons écrit dans notre réaction immédiate après les élections municipales : ” Le gouvernement est mis en difficulté, la résistance sociale doit passer à la vitesse supérieure !’’

    Le mouvement ouvrier doit aussi prendre position sur le dossier de la migration : contre ce qui divise les travailleurs et les opprimés, contre les causes créées et renforcées par ce système qui poussent les gens à fuir (la misère, les guerres, le pillage néocolonial, etc.), pour un accueil humain des victimes de ce système. Il suffirait d’utiliser les ressources utilisées actuellement pour la guerre à travers le monde – un budget militaire de 1739 milliards de dollars par an ! – pour mettre fin à la pauvreté et à la misère. Le problème des réfugiés fondrait comme neige au soleil. L’échec de la droite est évident sur le dossier la migration, le mouvement ouvrier doit défendre son propre programme.

    Nous avons besoin d’une gauche qui ne se limite pas à l’opposition, mais qui organise et dirige la lutte contre la politique antisociale, au niveau politique et syndical, pour unir tous ceux qui rejettent l’austérité dans le combat pour des revendications offensives : le retrait des attaques contre les pensions, l’augmentation de la pension minimum à 1500 euros par mois, la réduction du temps de travail à 30 heures par semaine sans perte de salaire et avec un embauche supplémentaire, l’augmentation substantielle des salaires et l’augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure, un programme massif d’investissement public dans les infrastructures (logement social, etc. ) et les services publics (soins de santé, enseignement, transports publics, crèches,…), un programme de transition écologique comprenant la nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie,… Un tel programme est en contradiction avec le système capitaliste. Nous devons nous préparer à cette confrontation en popularisant une alternative de société socialiste : une société centrée sur les besoins de l’être humain et de la planète, et non sur la soif de profits d’une poignée de super-riches.

  • Pression au travail croissante, pouvoir d’achat en berne : trop c’est trop !

    Organisons sérieusement notre lutte !

    Il y a plus d’un siècle, Eugène Debs, figure reconnue du socialisme américain, expliquait ‘‘Je m’oppose à un ordre social qui permet à un homme, ne faisant absolument rien d’utile, d’amasser une fortune de centaines de millions de dollars quand des millions de femmes et d’hommes travaillant tous les jours gagnent à peine assez pour assurer une existence misérable’’. Des mots qui raisonnent aujourd’hui d’une manière frappante quand on analyse la situation sociale partagée par bon nombre d’entre nous.

    Par Karim Brikci, délégué CGSP-ALR Bruxelles

    Ces derniers mois, il suffit d’ouvrir son journal pour y découvrir des enquêtes, statistiques et autres articles de ‘‘spécialistes’’ démontrant très clairement ce que la classe dirigeante tente, sans succès, de cacher : l’explosion des inégalités sociales et la pauvreté toujours plus croissante pour une énorme partie de la population. Selon une enquête d’Eurostat publiée en octobre, plus de 20% de la population belge, soit près de 2,3 millions de personnes, est aujourd’hui menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale. Il suffit en effet de marcher dans la rue, de parler à ses collègues pour se rendre compte que plus personne n’est à l’abri et que cette situation devient tout simplement intolérable !

    Cette réalité n’empêche pas pour autant la FEB, la fédération patronale de Belgique, de continuer à pleurnicher sur les difficultés des entreprises belges. Mais quel culot ! Il suffit d’ouvrir L’Echo pour se rendre compte de l’hypocrisie de leurs apitoiements. En juillet 2018, l’indice Bel20 (les 20 plus grandes entreprises belges cotées en bourse) signait un de ses meilleurs mois de l’année, nous explique le journal patronal, avant d’ajouter : ‘‘Les prévisions économiques actuelles, qui tablent sur une croissance de 2,3% en Europe cette année, devraient sans difficulté se traduire par une croissance des profits des entreprises de 10% en 2018 et probablement de 8% en 2019’’. Hors de question, bien évidemment, pour ces patrons de partager leurs profits et d’imaginer une hausse de nos salaires. Cette revendication légitime des travailleurs et de leurs organisations ne serait d’ailleurs reçue par le monde politique et patronal que comme étant de la pure démagogie.

    Et comme si cela ne leur suffisait pas de s’engraisser sur notre dos, nous subissons tous les jours, sur nos lieux de travail, une campagne agressive qui vise à augmenter la productivité avec comme effets une dégradation généralisée de nos conditions de travail et une pression permanente, devenue totalement insupportable.

    Une camarade de la fonction publique bruxelloise expliquait très pertinemment lors d’une grève le 8 novembre dernier pour l’augmentation des salaires : ‘‘Quand on parle de ‘‘productivité’’, de surcharge de travail beaucoup pensent aux travailleurs du privé dont les patrons exigent toujours plus d’efforts pour plus de rentabilité et de profits avec moins de salaire… Et bien, camarades, il en est de même chez nous dans les services publics dont les responsables exigent toujours plus avec moins de personnel, dans certains cas des horaires incompatibles avec une vie de famille, une pression parfois très forte et du harcèlement, du chantage et des menaces directes ou indirectes pour que la peur empêche les travailleurs de réagir… En bref, des conditions de travail qui se détériorent, des burn-out qui augmentent, des congés de maladie qui provoquent une forte déstabilisation des et dans les services, des membres du personnel qui perdent confiance en eux mais aussi dans leurs collègues…’’

    Tout ceci n’est pas une fatalité. Nous partageons, matin et soir, notre constat de cette réalité sur nos lieux de travail. Autrement dit, nous faisons au quotidien de la politique sans que l’on en ait conscience. Nous avons aussi faussement l’impression d’être les seuls à ne plus accepter cette situation intolérable et que ‘‘les autres’’ ne sont pas prêts à bouger. Il faut en finir avec cette résignation !

    Il faut que l’on sorte de notre isolement et que l’on reprenne urgemment confiance en nous, en notre force collective tout en suivant la voie que nos camarades bagagistes, de Bpost et de nombreux autres ont courageusement ouvert dernièrement. Parce que nous ne sommes pas seuls ! Parce que nous sommes nombreux à en avoir marre ! Parce que tout comme Eugène Debs, nous refusons cet ordre social, organisons-nous !

  • L’électricité de plus en plus chère, sans aucune garantie de service fourni !

    Photo: Flickr/nathanchantrell

    Contre l’échec du marché privé, la reprise en mains publiques du secteur de l’énergie

    Peut-être lisez-vous cet article à la bougie après que l’électricité ait été coupée ? Les chances que cela se produise en novembre sont finalement très limitées, mais l’échec de la politique en vigueur a conduit à l’élaboration d’un plan de délestage. Cette panne d’électricité potentielle s’ajoute à la série d’échecs du gouvernement fédéral. La politique du laissez-faire qui domine depuis longtemps – les grands producteurs et distributeurs d’énergie peuvent faire tout ce qu’ils veulent – n’a entraîné ni sécurité énergétique ni politique énergétique durable.

    Par Arne (Gand)

    Le chaos du marché de l’énergie

    En Belgique, la production d’énergie a toujours été privée. EBES a été créée en 1956 à partir de trois sociétés énergétiques régionales, dont la SEE (créée par la Société Générale). Les autres grands producteurs d’électricité – Intercom et Unerg – étaient étroitement liés les uns aux autres par l’intermédiaire d’actionnaires importants tels que la Société Générale, le Groupe Bruxelles-Lambert et Albert Frère. En 1990, ils ont fusionné pour former Electrabel.

    La distribution de l’énergie a été organisée en fonction de l’utilisateur. Les communes ont obtenu le monopole de la fourniture d’électricité aux particuliers et aux petits consommateurs. Les gros consommateurs ont pu se tourner vers les distributeurs d’électricité communaux ou directement vers les entreprises privées. A partir de 1922 et de la première loi intercommunale, les entreprises communales d’énergie ont formé des alliances toujours plus complexes. Les collaborations avec le secteur privé se sont également multipliées, les entreprises intercommunales mixtes devenant la norme.

    Après la Première et la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement belge a refusé de nationaliser l’ensemble du secteur énergétique, contrairement à presque tous les autres pays d’Europe occidentale. Le privé est resté en charge du marché, avec une concentration qui a conduit au monopole d’Electrabel en tant que producteur et fournisseur d’énergie.

    En 2005, la libéralisation complète de l’approvisionnement en énergie a été mise en œuvre : en plus d’Electrabel, d’autres fournisseurs d’énergie sont arrivés comme Luminus (propriété d’EDF en France), la société néerlandaise Eneco, Lampiris (aujourd’hui propriété de Total) et Essent (propriété de la société allemande Innogy). Steve Stevaert (SP.a) faisait alors remarquer que ‘‘la libéralisation du marché de l’énergie est bonne pour les citoyens’’. Absurde. En 2006, Electrabel a annoncé une hausse de prix qui a augmenté la facture moyenne de 105 euros par an. Electrabel – qui appartenait déjà à l’époque au holding français Suez, devenue Engie – a réalisé un bénéfice de 3,6 milliards d’euros la même année, notamment grâce aux cadeaux fiscaux.

    La libéralisation était une bonne affaire pour les géants de l’énergie, pas pour la population. Entre 2007 et 2017, le coût de l’électricité a augmenté en moyenne de 71,8 % pour une famille ordinaire. ‘‘Environ un cinquième des ménages belges vivent dans la précarité énergétique’’, déclarait l’an dernier la Fondation Roi Baudouin.

    Le manque d’investissements conduit au délestage

    En novembre, un seul des sept réacteurs nucléaires sera opérationnel. Le mauvais entretien des autres réacteurs et centrales amène notre pays à réaliser presque par hasard une sortie du nucléaire. La défaillance des réacteurs entraîne une pénurie d’électricité imminente. Entre-temps, des capacités supplémentaires ont été trouvées ailleurs, mais le risque d’une carence en électricité demeure pour le début de 2019.

    La menace d’une pénurie d’électricité est utilisée pour faire monter les prix de l’énergie. Cette stratégie a également été utilisée en 2014 avec la clôture prévue des réacteurs Doel 1 et 2. Rétrospectivement, il s’est avéré qu’il n’y a jamais eu de véritable risque de pénurie d’électricité. C’était l’occasion de faire payer 100 euros de plus par an aux familles. La même chose menace aujourd’hui de se produire pour l’électricité et le gaz. De Tijd rapportait en octobre que les prix de l’électricité et du gaz pourront potentiellement augmenter de 270 à 400 euros sur l’année !

    Les centrales nucléaires ont été construites dans les années 1970 et 1980 et n’étaient pas destinées à être maintenues en activité aussi longtemps. Cependant, elles génèrent des profits faciles à encaisser ; même longtemps après avoir été amorties, cet argent n’a pas été pour autant investi dans d’autres productions d’énergie. On a connu des problèmes de fissures dans les réacteurs Tihange 2 et Doel 3. Dans le réacteur Tihange 3, il y a un problème avec l’acier du béton armé. Le manque d’investissements dans des alternatives retarde la sortie du nucléaire. Le lobby nucléaire, soutenu par la N-VA, utilise la situation pour mettre en garde qu’une sortie du nucléaire conduirait à des pannes d’électricité et à des augmentations substantielles de prix.

    En 2008, la CREG – la Commission de régulation de l’électricité et du gaz – avait déjà tiré la sonnette d’alarme en annonçant une pénurie d’énergie imminente en raison de nos importations élevées d’énergie. Contrairement à tous les pays voisins, la Belgique a importé plus d’énergie entre 2000 et 2008 qu’elle n’en a exporté. Les importations ont augmenté de 149% et ont rendu la Belgique encore plus dépendante des grandes entreprises énergétiques étrangères. Les importations massives n’ont pas entraîné de baisse des prix. En 2017, un Belge ayant une consommation moyenne avait une facture, en moyenne, de 996 euros, contre 534 et 585 euros aux Pays-Bas et en France.

    Le refus d’investir suffisamment dans la production d’énergie renouvelable est lié aux intérêts financiers des grandes entreprises énergétiques qui contrôlent le marché belge. Au lieu d’investir, on fait des économies jusqu’à ce que la lumière menace de s’éteindre.

    Nationalisons le secteur énergétique !

    Les politiciens font diverses propositions pour faire baisser le prix de l’énergie. Ils parlent de taxes, d’une réduction de la TVA ou d’un contrôle des prix. Ce sont des propositions intéressantes, mais elles ne mettent pas fin à la recherche de profits des grandes entreprises énergétiques. Les taxes sur les entreprises du secteur sont répercutées sur les utilisateurs. Une réduction de la TVA est certainement nécessaire, car l’énergie n’est pas un produit de luxe, mais cela ne provoquerait qu’une baisse temporaire de la facture, les fournisseurs pourraient rapidement saisir l’occasion pour augmenter leurs tarifs.

    Les grandes entreprises énergétiques dominent le marché européen et disposent d’un pouvoir énorme dans les seuls intérêts des principaux actionnaires. Les dividendes priment sur les investissements dans les énergies renouvelables et l’amélioration des infrastructures. Les intérêts de ces entreprises sont opposés à ceux de la population. L’énergie est trop importante pour être laissée au marché ! Les décisions concernant le secteur de l’énergie doivent être prises par les travailleurs, les utilisateurs et la communauté dans son ensemble.

    Au niveau local, des coalitions progressistes pourraient prendre des mesures telles que l’interdiction d’une coupure du gaz et de l’électricité des foyers. Il serait également possible de créer des sociétés d’énergie pour développer elles-mêmes des sources d’énergie renouvelable. Mais il faudra bien davantage pour apporter des changements structurels. L’ensemble du secteur de l’énergie – de la production à la distribution – doit être placé entre les mains du secteur public afin d’être contrôlé par la collectivité et que les ressources disponibles puissent être utilisées pour le développement des énergies alternatives.

    Cela sera nécessaire : le réchauffement de la planète remet de plus en plus en question la politique énergétique. Le besoin d’une politique énergétique durable est énorme. Le GIEC l’a réaffirmé début octobre : ‘‘seuls des changements rapides, profonds et sans précédent dans toutes les composantes de la société’’ peuvent encore limiter le réchauffement climatique. Ceux qui contrôlent le marché de l’énergie aujourd’hui n’offriront pas ces changements. Dans les actions climatiques (voir aussi page 15), nous devons également inclure la lutte pour la reprise en main publique du secteur.

    L’énergie publique devrait permettre une production d’électricité respectueuse de l’environnement et des factures abordables. Pour mettre fin à la soif de profit d’entreprises telles qu’Engie-Electrabel et Co, rejoignez le PSL et mener campagne en faveur de la nationalisation du secteur et d’alternatives respectueuses de l’environnement.

  • Zelzate : pour la droite, s’éloigner de l’austérité est inacceptable

    Le pont sur le canal Gand-Terneuzen à Zelzate. Photo : Wikicommons

    Un accord pour une majorité de gauche qui représente un pas en avant, mais aussi une occasion manquée

    Après quatre semaines de négociations, un accord de majorité a été conclu entre le SP.a et le PTB dans la petite commune industrielle de Zelzate, en Flandre orientale. Il s’agit de la première fois que le PTB entre dans une majorité communale. L’organisation patronale flamande VOKA a réagi violemment et a appelé au boycott du conseil communal. De nombreux électeurs de gauche ont quant à eux salué cet accord qu’ils considèrent comme une lueur d’espoir à la suite de ces élections communales qui ont vu se constituer tellement de majorités de droite.

    Par Fabian

    Les présidents de la N-VA, de l’Open Vld et du CD&V ont parlé d’une même voix pour qualifier la section locale du SP.a d’irresponsable pour avoir ainsi opté en faveur d’un “conseil communal communiste”. Selon la présidente des libéraux flamands de l’Open VLD Gwendolyn Rutten, ce choix est carrément “dangereux pour la démocratie libérale”. Mais à Zelzate, ce sont des haussements d’épaules qui ont répondu aux comparaisons faites entre la commune et le Venezuela ou la Corée du Nord.

    L’accord de majorité contient des mesures sympathiques qui seront bien accueillies par les Zelzaténiens : il n’y aura plus de coupures d’électricité ou d’eau dans la commune, des panneaux solaires seront installés sur les bâtiments communaux, un travailleur est engagé à mi-temps pour la culture et un autre pour le travail social, le budget pour réparer les sentiers sera augmenté de 50%, le transport par bus sera gratuit pour les personnes les moins mobiles, les indépendants et petites entreprises paieront moins de taxes, certaines grandes entreprises en paieront davantage, la taxe environnementale qui va disparaître pour les riverains et 100.000 euros seront économisés par la suppression de deux échevins afin de consacrer cet argent à la lutte contre la pauvreté. En outre, un certain nombre d’autres mesures doivent encore être examinées mais il est peu probable que les moyens nécessaires à leur réalisation soient trouvées.

    “Un “changement de système” tel que celui que le PTB avait en tête pour Molenbeek ou Liège n’est pas à l’ordre du jour à Zelzate pour l’instant”, a écrit Karel Verhoeven dans les pages du quotidien De Standaard. Alors pourquoi les partis classiques réagissent-ils si furieusement ? Parce que même si les mesures de l’accord sont très modestes, elles représentent tout de même un petit pas de côté. Pour les partis de droite, toute possibilité de mesure progressiste est exclue. Leur seule politique “acceptable” est de réduire les budgets des dépenses sociales. Si des communes désirent des moyens supplémentaires, elles n’ont qu’à se tourner vers le citymarketing néolibéral. Il est insupportable à la droite qu’un grand village d’un peu plus de 12.000 habitants souhaite fonctionner “autrement”. Qui sait, les habitants d’autres communes pourraient s’en inspirer.

    Un petit village qui résiste courageusement

    Zelzate est un village ouvrier à l’ombre de l’aciérie Sidmar, coupé en deux par le canal Gand-Terneuzen et situé à un important nœud routier régional. Le PTB y est présent depuis les années ’70 par le biais de son cabinet médical “Médecine pour le peuple” auquel se rendent aujourd’hui pas moins de 3.000 Zelzatiens. Aux élections communales de 2006, le parti a connu une percée en remportant 21,67 % des voix. En 2012, le parti a gagné 22% et, cette année, 22,8%. La coalition de droite VLD-SD, CD&V et N-VA – la première ne comprenant pas le SP.a depuis 80 ans – a été sanctionnée par les électeurs pour sa politique antisociale.

    Les problèmes sociaux rencontrés à Zelzate ne diffèrent pas de ceux que l’on connait ailleurs dans le pays. La commune compte 450 chômeurs et un taux de chômage de 19 % parmi les jeunes. Plus de 300 familles figurent sur la liste d’attente d’un logement social. Il n’y a que 23 places en garderie pour 100 enfants de l’âge de 0 à 2 ans. L’accord de majorité ne comprend rien concernant ces problèmes. Cela pourrait donner l’impression que rien n’existe pour y remédier à l’échelon communal.

    Dans les endroits où le PTB n’avait pas l’ambition de participer à la majorité, le programme électoral s’est construit autour de revendications telles que la gratuité des transports en commun et la construction d’un nombre considérable de logements sociaux. A Zelzate, ce n’était pas le cas. Cependant, la gratuité des transports en commun peut également constituer un levier dans une petite commune pour négocier avec De Lijn afin d’augmenter l’offre dans la commune. Dans le projet d’accord négocié en 2000 entre le VLD, le CD&V et le PTB – et qui a finalement été balayé suite à une intervention de Guy Verhofstadt – se trouvait d’ailleurs l’introduction des transports publics gratuits sur le territoire de Zelzate. Pourquoi donc ne trouvait-on pas de revendications offensives dans le programme électoral du PTB à Zelzate ?

    Outre l’ambition de réaliser une percée dans les grandes villes, le PTB avait apparemment aussi l’intention de devenir un partenaire politique responsable dans quelques communes. Cela permet d’ailleurs de comprendre la communication du PTB relative à l’accord de majorité, qui n’a cessé de souligner l’absence de mesures radicales dans ce dernier.

    N’y avait-il pas moyen d’aller plus loin ?

    Il n’est pas facile pour un parti de gauche cohérent de se mêler à la gestion politique. Les autorités supérieures ont mis les villes et les communes au pain sec et à l’eau tandis que les réglementations européennes rendent quasiment impossible de lancer un programme d’investissements publics.

    Une bonne manière de juger de la pertinence d’un accord de majorité est de vérifier à quel point les mesures énumérées peuvent répondre aux besoins de la commune. Que dire aux centaines de familles sur liste d’attente pour un logement social ou une place dans une garderie ? Que dire aux jeunes qui ne trouvent pas de travail ? Désolé, mais on ne peut rien faire ? Accepterions-nous que le gouvernement flamand utilise cet argument parce que les principaux instruments pour augmenter la contribution fiscale des grands capitalistes sont des compétences fédérales ? Ou si le gouvernement fédéral soutient pour sa part qu’un tel changement ne survenir qu’à partir du niveau européen ?

    Lorsque la gauche conséquente dispose de la relation de force nécessaire pour s’engager dans une coalition progressiste, cela doit bien entendu être sérieusement envisagé. Laisser la droite au pouvoir signifie plus d’austérité et plus de casse sociale contre les conditions de vie des travailleurs et de leurs familles. Ce débat revêt ici une importance toute particulière dans a mesure où le PTB estime que Zelzate est un modèle pour de futures coalitions. “Zelzate est une expérience pilote. Une première expérience de la façon dont nous gouvernons une commune, en nous appuyant sur le peuple. La démocratie d’en bas est cruciale pour nous. Nous voulons montrer qu’il existe une politique progressiste alternative à la politique de démolition sociale de la droite.”

    Le point de départ du PTB à Zelzate est le cadre formel dans lequel on place la politique, avec le respect des contraintes budgétaires. L’un des objectifs du VOKA et de la pression des partis traditionnels est d’assurer que le PTB respecte cette approche. Mais cela ne leur est pas encore suffisant : ils feront tout pour faire échouer chaque changement progressiste à Zelzate.

    Le confrontation viendra de toute manière

    L’approche que nous défendons consiste à partir des besoins et d’élaborer un programme à partir de cela. Dans une commune comme Zelzate, cela comprendrait notamment la construction de plusieurs centaines de logements sociaux ou l’introduction de transports publics gratuits. L’introduction d’une réduction du temps de travail à 30 heures par semaine, sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, pour le personnel communal serait soutenue par tous les syndicalistes combattifs du pays. La commune pourrait encore lutter activement pour l’émancipation des femmes grâce à la mise à disposition de suffisamment de structures d’accueil pour les enfants et à l’instauration de cantines scolaires gratuites.

    Le principal argument contre une telle approche est son coût. Si cela ne dépendait que des patrons et de leurs politiciens, rien ne serait jamais abordable pour nous ! Les moyens que cette politique exige, il faut aller les chercher là où ils sont. Jouer sur la fiscalité locale peut être une manière de faire, mais la mobilisation de la population locale est crucaile pour forcer les autorités supérieures à accorder davantage de ressources. La majorité progressiste de Zelzate et la population recevraient le soutien actif des travailleurs de tout le pays pour un tel combat. Ce serait un modèle de combativité enthousiasmant qui arracherait la réalisation de revendications offensives, un modèle préférable à celui des modestes petits pas.

    La section locale du SP.a serait-elle d’accord ? A tout le moins, le SP.a devrait être placé devant le choix : participer ou préférer rejoindre les libéraux.

    Les conseils de de quartier mentionnés dans l’accord de majorité seraient des endroits idéaux pour permettre l’implication de la population dans la lutte. Dans le passé, les conseils locaux de la population sont trop souvent devenus des instruments où la population ne pouvait décider que de la répartition des déficits. Si 100.000 euros sont disponibles alors qu’un million d’euros est nécessaire, la population ne peut que décider de ce qui obtient une miette et de ce qui n’obtient rien. La méthode permet juste de couvrir la politique d’austérité d’un vernis démocratique. Ce n’est évidemment pas ainsi que la gauche doit envisager les choses. Mais cela nous ramène à la question des ressources nécessaires.

    Le PTB fait face à un défi majeur à Zelzate. La commune est considéré à juste titre scrutée sous tous les angles. De puissantes forces ne veulent rien d’autre qu’un échec. Elles n’hésiteront pas à passer à l’offensive, de manière brutale s’il le faut. Pour y faire face, être doux, modeste et constructif ne suffira pas. Tout abandon des politiques d’austérité est inacceptable pour les capitalistes et leurs marionnettes politiques.

    Nous devons nous préparer à ce combat. Pourquoi ne pas commencer par une manifestation le jour du premier conseil communal ? Pour organiser le soutien actif à Zelzate et la solidarité dans le reste du pays, un programme socialiste offensif sera nécessaire. Cela correspond aux besoins concrets en matière de pauvreté, de chômage, de logement abordable, d’emploi décent et d’autres questions sociales.

  • Bruxelles. Grève et manifestation du personnel des administrations locales et régionales

    Hier, une manifestation combative du personnel des communes, des CPAS et des hôpitaux publics de Bruxelles a eu lieu dans la capitale. Leur grève portait sur des revendications offensives : l’augmentation de tous les barèmes de 10%, la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, le rétablissement de la prime de fin d’année dans toute la fonction publique d’un montant équivalent à un 13e mois et enfin l’amélioration des conditions de travail (engagements de personnel supplémentaire et nomination) pour un service public de qualité.

    Ces revendications font l’objet d’actions depuis un certain temps (voir notre article à ce sujet) : il y a d’abord eu une pétition, dont les premières signatures ont été remises lors d’une petite action, puis des arrêts de travail juste avant les élections et maintenant cette grève avec manifestation. “Tout augmente, sauf nos salaires”, tel est le slogan central de ce mouvement qui s’est construit au cours de ces derniers mois.

    Les manifestants se sont notamment rendus dans les bureaux du PS, où Laurette Onkelinckx, la responsable bruxelloise, est brièvement sortie pour dire qu’elle soutient les revendications des manifestants. Il n’en a toutefois pas été question lors des négociations pour les coalitions communales… Des revendications telles que la semaine des 30 heures ou le salaire minimum de 14 euros de l’heure sont soutenues par le PS dans ses textes de Congrès, mais pas dans les accords de majorité. Les revendications syndicales devraient pourtant être la pierre angulaire de toute négociation pour un conseil communal progressiste.

    La manifestation s’est poursuivie à proximité des bureaux de la fédération patronale FEB. La manifestation s’est terminée devant les locaux de la CGSP ALR (Administrations locales et régionales) où les prochaines étapes de la lutte ont été discutées.

    Avec ce mouvement, le personnel des administrations locales et régionales de Bruxelles démontre l’importance d’un plan d’action allant crescendo. L’utilité des exigences offensives est également démontrée. Ce mouvement ne se contente pas de dénoncer les manques, il pose des revendications qui délivrent une solution. Après cette grève et cette manifestation, la lutte doit se poursuivre avec des actions et une nouvelle extension de l’implication de la base.

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  • Une vague verte pour de l’air pur et une meilleure mobilité

    Photo: Jean-Marie

    Le 14 octobre, une vague verte a déferlé sur le pays. En Flandre, Groen a dépassé le SP.a à Anvers, Gand et Malines. En région bruxelloise et en Wallonie, Ecolo a obtenu des scores remarquablement élevés. Les suffrages verts expriment le souci grandissant pour la qualité de l’air et les problèmes de santé liés à la pollution, pour le manque de mobilité propre ou en réaction au changement climatique.

    En Flandre et à Bruxelles, des parents et des élèves ont mené diverses actions contre la pollution aux abords des écoles. Le succès de ce mouvement spontané montre à quel point la question est sensible. Le week-end précédant les élections, des centaines de cyclistes se sont rendus d’Anvers à Bruxelles pour exiger que des mesures soient prises pour la qualité de l’air, la sécurité routière, une meilleure mobilité avec moins de voitures et des communes plus vivables. Les études menées par De Standaard en Flandre et une autre de Greenpeace en Wallonie confirment la gravité de la situation : dans de nombreuses villes, la pollution atmosphérique a des conséquences dramatiques pour notre santé.

    Dans de nombreuses villes, le nombre de cyclistes a augmenté de manière spectaculaire ces dernières années : à Anvers, par exemple, il a doublé entre 2013 et 2017. C’est logique : ce n’est pas agréable de rester bloquer en voiture dans une file et les prix du stationnement sont prohibitifs. Le vélo est souvent plus rapide, plus facile et plus sain. Le problème, c’est que l’infrastructure est en retard sur cette tendance, ce qui rend la sécurité routière problématique. La diminution des ressources consacrées aux investissements publics a inévitablement des conséquences. Souvent, en Flandre, les centres-villes sont joliment construits mais, à l’extérieur, de nombreux endroits sont dangereux à vélo et rien n’y est fait faute de moyens. En Wallonie, c’est encore plus épouvantable, ce n’est pas pour rien que seuls 4% de la population se déplace en vélo !

    Là où Groen / Ecolo travaille à un plan de mobilité local, comme à Gand, Malines ou Namur, des efforts sont faits pour empêcher les voitures d’entrer dans le centre. Mais il n’y a pas de rupture avec la logique néolibérale du city-marketing où les promoteurs immobiliers peuvent construire de grands parkings privés. Ceux qui en ont les moyens peuvent encore se garer au centre-ville et dans les parkings de plus en plus souvent payants à l’extérieur de celui-ci ou encore se payer une voiture suffisamment récente pour se rendre dans des villes comme Bruxelles et Anvers. Rien n’est fait concernant ce qui est crucial pour un plan de mobilité sociale : des transports publics plus nombreux, de meilleure qualité et gratuits. Cela ne doit pas se limiter aux autobus et aux trams, pourquoi pas un service public de vélos et même des voitures en libre-service bon marché ?

    De véritables plans de mobilité urbains nécessitent des investissements publics massifs. On nous rétorque que l’argent manque, mais le coût social du trafic actuel n’est jamais pris en compte. Les mesures de lutte contre la crise climatique – telles que l’élimination progressive des combustibles fossiles – nécessitent également des investissements considérables. Cela va à l’encontre de la logique du capitalisme. Pour réellement impacter la qualité de l’air et bénéficier d’une meilleure mobilité, une lutte active contre ce système est nécessaire.

  • Les élections communales ont affaibli le gouvernement Michel

    Photo : Wikimedia (commons)

    Vous l’avez aussi remarqué ? Le dimanche après-midi du 14 octobre, en Flandre, presque tous les partis, à l’exception du SP.a, avaient remporté les élections, la victoire des Verts était réelle mais modérée et la Flandre avait surtout voté à droite. En Belgique francophone, en revanche, les partis traditionnels, en particulier le PS, avaient perdu face à une vague verte à Bruxelles et une vague verte et rouge vif en Wallonie. La conclusion était évidente : nous vivons dans un pays à deux démocraties, l’une toujours plus à droite en Flandre, l’autre toujours plus à gauche à Bruxelles et en Wallonie. Le soir même et les jours suivants, les médias ont dû ajuster leur analyse. En Flandre, nous sommes passés d’un perdant et de nombreux gagnants à de nombreux perdants et deux gagnants. En Wallonie, la coalition de droite MR-CDH s’avère finalement être le plus grand perdant ; et à Bruxelles c’est le MR.

    Pourquoi cette cet ajustement tardif ? Les journalistes et les commentateurs politiques se sont-ils d’abord trop fiés aux annonces officielles des partis ? Ou est-ce parce que l’accent mis sur les résultats est le plus fort immédiatement après les élections, puis s’estompe rapidement, de sorte que la première analyse d’une victoire des partis au pouvoir reste dans les esprits et que la correction ne touche ensuite qu’une minorité consciente ? Les trois partis gouvernementaux flamands atteignent toujours 58,1% ensemble, mais c’est 6,4% de moins qu’en 2012 et 8,5% de moins qu’en 2014 ! Les partis de ‘‘gauche’’ (le SP.a, Groen et le PTB), représentent ensemble 26,6% et sont encore loin du compte. Mais malgré la perte de voix substantielle du SP.a, l’écart entre ces partis et les partis au pouvoir diminue de 11% par rapport à 2012. Pour le gouvernement flamand, cela signifierait que la N-VA et le CD&V ne suffiraient plus à constituer une majorité régionale et que l’Open VLD passerait de partenaire facultatif à celle de partenaire indispensable pour une majorité.

    De pareils résultats sanctionneraient durement en mai 2019 le putsch du CDH et du MR en Wallonie. De plus, la coalition suédoise perdrait complètement sa large majorité (85 sièges sur 150) au niveau fédéral pour ne plus atteindre que 73 sièges. Elle pourrait alors embarquer le CDH, mais ce serait une coalition de cinq perdants ! Cela pourrait expliquer pourquoi Bart De Wever (N-VA) à Anvers, Tommelein (VLD) à Ostende, De Clercq (VLD) et Van Hecke (CD&V) à Gand lorgnent vers Groen. Les Verts se prétendent ‘‘ni de gauche, ni de droite’’, ils prennent des voix des deux côtés et pourraient servir de monnaie d’échange si les partenaires de la coalition suédoise souhaitent continuer. Cependant, à chacune de leur participation précédente au pouvoir, Groen a été sévèrement puni par la suite. Il nous semble peu probable que ce parti rejoigne un gouvernement de droite au niveau fédéral, et certainement pas sans Ecolo à ses côtés. Pour Ecolo et pour le PS, il faudrait déjà une grave crise institutionnelle appelant à leur ‘‘sens de l’Etat’’ avant de rejoindre un gouvernement comprenant la N-VA. Mais si le résultat du 14 octobre devient également celui du 26 mai, cela ne peut être complètement exclu. Le caractère thatchérien du gouvernement serait de ce point de vue adouci.

    Le PS a davantage perdu en pourcentages que le MR ou le CDH, mais il s’en tire mieux. Il reste de loin le plus grand parti à Liège, Charleroi, Tournai, La Louvière et Mons et tient très bien le coup à Bruxelles où il récupère également Molenbeek et Koekelberg. La FGTB wallonne fait à juste titre pression sur lui pour ‘‘assumer ses responsabilités historiques’’ et constituer des coalitions progressistes PS-Ecolo-PTB. Si ces coalitions devaient rompre fondamentalement avec la politique d’austérité, cela affaiblirait l’argument le plus fort de la coalition suédoise – l’opposition de gauche n’a pas d’alternative – en Wallonie et à Bruxelles, et même en Flandre après un certain temps. Mais la FGTB a aussi une tâche historique devant elle. Mettre pression en faveur de la formation de coalitions progressistes est excellent, mais cela ne peut pas remplacer la nécessité d’actions bien préparées pour ébranler les coalitions de droite et, si possible, pour les faire tomber.

    La droite tente de créer l’amalgame entre la gauche radicale et l’extrême-droite. Ce n’est pas la promotion de la haine, des discriminations, de l’intimidation et de la violence qui est invoquée pour étendre le cordon sanitaire au PTB, mais parce que Staline et Hitler étaient tous deux des meurtriers de masse. Mais toute l’Histoire a été jusqu’à présent marquée par des guerres, des guerres civiles, des massacres, des génocides, etc. Les machines à tuer les plus efficaces ont toujours été celles qui avaient atteint le plus haut niveau technologique, et elles se trouvent aujourd’hui en Occident, où ce sont les ‘‘partis démocratiques’’ qui gouvernent. Si le nombre de crimes commis par leurs prédécesseurs ou des alliés à qui ces armes ont été fournies devient la norme, alors presque tous les partis doivent être interdits. C’est totalement hypocrite, la droite le sait pertinemment, mais elle veut à tout prix éviter un gouvernement de gauche des travailleurs. Pour l’instant, cela peut être évité sans faire appel au Vlaams Belang. Mais quand ça deviendra vraiment crucial, les portes du pouvoir s’ouvriront pour lui aussi. De Wever a envisagé tester ce que signifierait une percée prudente du cordon sanitaire par une coalition avec la liste du Vlaams Belang ‘‘Forza Ninove’’, mais les blagues racistes de sa tête de liste et le salut hitlérien de ses partisans ont torpillé le projet. Avec 13% en Flandre, le Vlaams Belang est encore loin de son meilleur score de 21% en 2006. Cependant, pour l’ensemble du mouvement ouvrier et pour tous les jeunes, ce devrait être un signal de mobilisation et un avertissement que le danger de l’extrême droite ne disparaîtra que si la casse sociale, qui est le terreau sur lequel il prospère n’est pas balayé par une alternative de gauche.

  • La résistance sociale doit passer à la vitesse supérieure

    “La coalition suédoise survit, mais elle a été mise à rude épreuve. Sa viabilité est menacée. La gauche est en plein mouvement, mais n’est toujours pas une alternative. Les extrêmes de droite et de gauche progressent. Le paysage politique n’est pas devenu plus stable.” C’est ainsi que le quotidien flamand De Standaard résumait les choses au lendemain des élections.

    par Nicolas Croes

    Au MR, hors de question toutefois de considérer le désastre électoral libéral comme une conséquence de la politique de la majorité fédérale. Et dès lors qu’il s’agit de trouver un bouc émissaire, on sait que l’imagination est au pouvoir au MR… Pour Alain Courtois, échevin sortant et ancien chef de file du MR à Bruxelles-Ville, la cuisante défaite s’explique par la ‘‘métamorphose des quartiers’’ qui rend inaudible le message néolibéral. Pour Charles Michel – qui sait se voiler la face comme personne – c’est la RTBF qu’il faut blâmer, car elle a ouvert son JT du samedi soir par un reportage sur le rapport du GIEC sur le climat !

    L’inquiétude grandit parmi la population concernant les enjeux environnementaux. C’est bien vrai. Et sur ce plan, le programme libéral ne peut qu’être un repoussoir. C’est vrai aussi. Mais cela s’ajoute à un monumental empilement de colère et de frustration sur le plan social. La réforme des pensions a tout particulièrement fait l’objet d’un rejet massif de la population que les sondages illustraient comme une évidence. L’équipe fédérale a tout fait pour reléguer le mécontentement social à l’arrière-plan en déviant l’attention sur des thèmes tels que les migrants ou le sécuritaire, mais tout ne s’est pas passé comme il le souhaitait…

    La lutte sociale, le meilleur bouclier contre la logique de division

    Différentes mobilisations ont remis les thèmes sociaux à l’avant-plan juste avant les élections. Le 20 septembre, plus de 5000 manifestants défilaient à Namur à l’appel de la FGTB contre le projet du gouvernement wallon MR-CDH de réformer les APE (Aides à la Promotion de l’Emploi) et en défense des services publics. Le 28 septembre, une manifestation des secteurs publics fédéraux a réuni 10.000 personnes à Bruxelles. Le 2 octobre, des rassemblements décentralisés en front commun syndical dans les grandes villes du pays ont réuni des dizaines de milliers de manifestants tant du public que du privé. Le 11 octobre, un arrêt de travail de deux heures a eu lieu en front commun syndical dans les hôpitaux publics, les communes et les CPAS de Bruxelles sous le slogan ‘‘Tout augmente, sauf nos salaires’’. Comme le disait alors un responsable syndical, ‘‘ce n’est pas un hasard si cette action a été organisée à la veille des élections’’.

    Si l’on veut empêcher la coalition fédérale ‘‘suédoise’’ de rempiler pour un nouveau mandat de casse sociale, il faut dépasser le stade de la ‘‘rude mise à l’épreuve’’ et poursuivre la lutte dans la perspective des élections de mai 2019. La FGTB Charleroi & Sud-Hainaut a insisté pour que la journée d’action du 2 octobre soit suivie d’un plan d’action national, si possible en front commun, avec la ‘‘planification claire d’une grève générale avant la fin de l’année 2018’’. C’est ce chemin qu’il faut suivre pour assurer l’échec des manœuvres de diversion des partis gouvernementaux.

    L’alternative de gauche

    Au lendemain des élections et à la veille de la journée de lutte contre la pauvreté du 17 octobre, l’office statistique européen (Eurostat) a rappelé que plus de 20% de la population de Belgique – soit près de 2,3 millions de personnes ! – est menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale. Pour sortir de cette pente glissante, il nous faut suivre un autre chemin politique que celui de l’austérité. La percée électorale ‘‘rouge vif’’ du PTB, qui dispose aujourd’hui de plus de 150 conseillers communaux, démontre que cette recherche d’alternative prend une ampleur inédite.

    Sur le plan politique aussi, il faut aller de l’avant avec audace et ambition. Les commentateurs de l’establishment ne cessent de rabâcher qu’un projet de gauche est ‘‘irréaliste’’ parce que non finançable. Les moyens existent pourtant. Mais il faut briser la logique budgétaire actuelle, où tout un tas de règles ne servent qu’à condamner éternellement les autorités publiques à la famine. Renforcer la gauche et en faire une alternative crédible, cela signifie de l’armer d’un programme qui vise à réellement rompre avec la logique de marché capitaliste. Il est urgent de discuter de ce qu’implique le socialisme et de populariser ce programme par l’action, dans la rue. C’est ce que le PSL a fait dans sa campagne électorale, tant là où nous avions des candidats (à Saint Gilles et à Keerbergen) que dans le reste du pays, où nous avons appelé à voter PTB. Rejoignez-nous pour renforcer cette approche combattive !

  • Le retour de l’extrême droite met pression sur le cordon sanitaire

    La N-VA a fait un usage intensif des préjugés racistes contre les migrants et les réfugiés pour détourner l’attention des thèmes sociaux ; le Vlaams Belang a donc pu regagner une partie de ses précédentes pertes électorales. Le VB ne s’en est pas bien sorti dans les grandes villes, y compris dans le bastion historique de Filip Dewinter à Anvers. Les résultats sont encore bien en deçà de ceux de 2006. Mais, dans certaines communes de la périphérie anversoise et tout particulièrement dans la région de Dendre, les élections furent un ‘‘dimanche noir’’.

    Par Geert Cool

    Le résultat fut le plus marqué à Ninove, où la liste Forza Ninove de Guy D’Haeseleer a obtenu pas moins de 40%. A Denderleeuw et Alost, le Vlaams Belang a également triomphé. Ce score dans la région de la Dendre n’est pas une coïncidence. Les carences sociales qui existent dans la région depuis un certain temps sont exacerbées par l’arrivée de nombreux Bruxellois fuyant des loyers inabordables. La politique de city marketing et le déploiement du tapis rouge pour toutes sortes de promoteurs immobiliers rendent la vie inabordable dans les grandes villes. Mais l’exode social ne résout rien. La condescendance des politiciens établis envers la population de Ninove est déplacée. Les résultats de l’extrême droite sont le revers de leur politique néolibérale.

    Des mobilisations massives, surtout de la jeunesse, avaient suivi le ‘‘dimanche noir’’ du 24 novembre 1991, date de la première grande percée du Vlaams Blok dans toute la Flandre. Cette pression a rendu difficile la coopération des partis établis avec l’extrême droite. Le ‘‘cordon sanitaire’’ (le refus d’entrer en coalition avec l’extrême droite) était né. Mais cela ne répond pas aux causes du succès de l’extrême droite. Mais le fait que le VB ne puisse pas prendre part au pouvoir signifie tout de même que le parti ne peut pas diffuser son racisme et sa haine à partir de l’administration. Le mouvement antiraciste s’est affaibli ces dernières années, notre campagne antifasciste flamande Blokbuster s’est souvent retrouvée seule dans la rue. Ce n’est donc pas un hasard si les partis établis explorent dans quelle mesure ils peuvent rompre le cordon sanitaire.

    Après les élections, on a appris que le CD&V avait négocié avec le Vlaams Belang à Lede et, à la demande de la direction nationale du parti, avait exigé comme condition que le VB se présente sous un autre nom. Ils ne sont pas parvenus à obtenir une majorité, de sorte que la question n’était pas à l’ordre du jour. A Grimbergen, une coalition a été formée entre la N-VA, l’Open VLD et une liste locale issue du VB. Sa tête de liste, Bart Laeremans, a rompu avec le VB, mais certains candidats sont encore actifs au VB. L’un d’eux travaille même pour le parti.

    A Ninove, il est peu probable qu’un parti établi s’associe à Forza Ninove. Guy D’Haeseleer est bien trop discrédité. Après une période de crise politique locale, une grande coalition pourra s’imposer contre Forza Ninove. Encore une fois, cela ne changera rien au terreau fertile sur lequel l’extrême droite peut croître. Pour cela, il faut radicalement rompre avec la politique d’austérité et la polarisation sociale qui en découle.

  • En Flandre aussi, les partis de droite du gouvernement perdent des points

    De Wever et Bracke. Photo : Jean-Marie

    Avec ce résultat, la N-VA, le CD&V et l’Open VLD perdraient 16 de leurs 89 sièges au Parlement flamand…

    Le 14 octobre, la N-VA a de nouveau obtenu de très bons résultats, surtout à Anvers et dans les environs. Dans de nombreuses communes, la N-VA et l’extrême droite du Vlaams Belang obtiennent ensemble plus de la moitié des voix. Ce phénomène n’est pas neuf. Lors des élections nationales de 2014, dans la banlieue d’Anvers, la N-VA avait obtenu beaucoup plus qu’aujourd’hui. A Anvers même, la perte a été limitée, de sorte que pratiquement aucun siège n’a été perdu et que la coalition de droite de De Wever continue de disposer d’une très courte majorité.

    Ce résultat est, bien sûr, très différent de celui de Bruxelles et de Wallonie, où la politique antisociale du MR a été clairement sanctionnée. Cela s’est accompagné d’une progression d’Ecolo et du PTB. Ce vote de gauche plus explicite met à l’ordre du jour la possibilité de coalitions régionales de gauche en Wallonie et à Bruxelles.

    Si la Flandre accuse un certain retard dans cette évolution, c’est en grande partie à cause des traditions plus faibles du mouvement ouvrier au nord du pays. Cela a un impact sur la prise de conscience de couches plus larges qui sont plus facilement susceptibles de trouver de fausses solutions à des problèmes sociaux. Mais les thèmes sociaux sont également reconnus comme les plus importants par les électeurs flamands, cela s’exprime de manière déformée par des voix contre la politique établie et une plus grande ouverture aux préjugés racistes. La N-VA de De Wever joue là-dessus, au point d’ouvrir la voie pour une nouvelle croissance du Vlaams Belang.

    Mais même en Flandre, il y a eu un glissement vers la gauche dans ces élections communales. Par rapport à 2014, les suffrages obtenus par la N-VA, l’Open Vld et le CD&V ont diminué aux élections provinciales, ces dernières pouvant plus facilement être comparées aux élections régionales et fédérales. Ensemble, ces partis perdraient à 16 de leurs 89 sièges au Parlement flamand. Ils se sont tous présentés à tort comme vainqueurs le 14 octobre… Les votes perdus sont allés au VB et à Groen. Le SP.a, déjà très faible, a encore perdu du terrain, non pas parce que sa politique est trop à gauche, mais précisément parce qu’il n’en est pas question. C’est ce qu’illustre le drame des logements sociaux déclarés insalubres du quartier Sainte-Bernadette à Gand, fortement discuté les derniers jours de la campagne électorale. La perte du SP.a a cependant été plus limitée que la croissance de Groen qui est passé de 308 à 541 élus. En outre, le PTB a fait une percée en gagnant des élus dans 13 communes flamandes. Sans un programme qui questionne le capitalisme, Groen ne sera pas à la hauteur des attentes. Mais la progression électorale à gauche est l’expression d’une recherche d’alternatives à la politique de droite.

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