Marre de ce gouvernement de malheur ! On en a tous assez bavé ! Enfin, tous… pas vraiment. Les patrons, eux, se sont frotté les mains. Quatre ans et demi de Michel/De Wever ? Pour eux, le cauchemar était un rêve. Et ils en redemandent.
Par Nicolas Croes
Le ‘‘patron des patrons’’ à la tête de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) Pieter Timmermans n’a pas caché sa joie dans les pages du Soir : ‘‘Emploi, croissance… Les chiffres sont bons, il faut poursuivre dans la même voie.’’
Pieter et ses (très bons) amis au gouvernement nous expliquent que si les gens sont en colère, c’est qu’ils comprennent mal, que leur perception est erronée. Mais c’est de leur côté que les choses ne tournent pas rond. Les chiffres sont bons ? Il faut le dire vite… Durant le seul premier trimestre de cette année, 28 entreprises ont annoncé des licenciements collectifs. Pas moins de 2.027 emplois sont menacés. Il faut encore ajouter les 1.900 suppressions annoncées chez Proximus, qui ne tombent pas sous l’effet de la loi sur le licenciement collectif de sociétés privées. Ça, c’est pour le ‘‘Jobs, jobs, jobs’’.
Pour Timmermans, le gouvernement Michel a bien travaillé. ‘‘Il faut continuer et réformer le marché du travail.’’ Comment ça ? Pieter ne manque pas de malice et son imagination est débordante. Figurez-vous qu’il a remarqué que certains jeunes commencent leur guindaille après minuit : pourquoi donc ne pas dorénavant considérer que le travail de nuit commence à partir de minuit au lieu de 20h ? Les patrons se sont tellement sentis à l’aise ces dernières années qu’ils ne font visiblement plus d’effort pour masquer leur mépris.
L’un des chevaux de bataille de Michel et sa bande était l’équilibre budgétaire, au nom duquel a été perpétré un véritable hold-up des finances publiques. L’opération laisse un déficit budgétaire de 8,8 milliards d’euros. Entre 1996 et 2016, les cadeaux aux grandes entreprises sous forme de diminution de taxes et de subventions salariales sont passés de l’équivalent de 1,6 milliard d’euros à 13,6 milliards d’euros. Il ne faut pas être se creuser la tête longtemps pour savoir d’où vient ce déficit…
En bref : tous les sacrifices imposés n’ont servi qu’à prendre dans les poches de la collectivité pour donner aux plus riches. Les sacrifices qui seront exigés par les futurs gouvernements, au fédéral, dans les régions et les communautés, iront dans le même sens.
Imposer un changement de cap !
La N-VA avait élaborée une belle stratégie : laisser tomber le gouvernement sous le prétexte de la migration et détourner ainsi l’attention des questions sociales avec une campagne raciste. La colère sociale sur le pouvoir d’achat, notamment sous l’influence du mouvement des Gilets jaunes, et les mobilisations des jeunes grévistes pour le climat ont fait voler ce projet en éclats. Ne laissons pas la droite reprendre son souffle !
Durant toute cette législature, les syndicats ne se sont pas laissé faire et les affiliés ont systématiquement réagi au quart de tour et en nombres dépassant les prévisions. Aujourd’hui encore, ce n’est pas la volonté d’agir et de se battre qui manque à la base. Le 14 mai, des manifestations et actions syndicales sont prévues par la FGTB dans plusieurs provinces et dans la capitale, couvertes par 24 heures de grève pour ceux qui y participent, dans le cadre du rejet de l’accord interprofessionnel par la FGTB et de sa campagne pour les 14€ de l’heure. Mais l’idée est aussi très clairement de peser sur les élections du 26 mai.
Cette journée sera d’une grande importance pour que la résistance sociale puisse prendre de l’élan et poursuivre le combat par la suite contre les autorités qui refuseront de dégager les moyens dont nous avons besoin pour mener une vie digne. Nous ne voulons pas d’une société qui refuse des revendications aussi indispensables qu’un salaire horaire minimum de 14 euros (2.300 euros bruts par mois), une pension minimale nette de 1.500 euros par mois, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, l’interdiction du travail à temps partiel involontaire, des investissements publics massifs dans les infrastructures et services publics (enseignement, soins de santé, transports en commun,…), des mesures pour le climat qui s’en prennent aux gros pollueurs, etc.
Passons à l’action pour mettre ces questions à l’ordre du jour politique et les y maintenir ! Mais pas au coup par coup. “Tout objectif sans plan n’est qu’un souhait’’, disait Saint-Exupéry. Et si un plan a marqué les esprits, c’est bien celui de 2014, ce plan d’action syndical qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre. A l’époque, il nous manquait une direction syndicale et politique capable de prendre son courage à deux mains pour orienter le mouvement de masse vers la chute du gouvernement. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser cette faiblesse empoisonner notre combat.
Le PSL veut contribuer à ce débat, notamment au travers de son journal, et défendre une alternative claire contre l’exploitation capitaliste, celle du socialisme.
Action menée au conseil communal de Gand par le PSL pour de meilleurs transports en commun.
En moyenne, en Belgique, chaque habitant perd 58 heures par an dans les embouteillages, avec un coût économique estimé à 8 milliards d’euros par an(1). Mais ce n’est évidemment pas par plaisir que des travailleurs et des jeunes perdent chaque années des dizaines d’heures sur des routes encombrées, galèrent à trouver une place de parking,… Bien souvent, il n’y a pas d’alternative.
Par Clément (Liège)
Selon l’Agence Européenne de l’environnement, la pollution de l’air constitue la première cause de décès prématurés dans 41 pays d’Europe (422.000 personnes en 2015)(2). On parle de 12.000 décès par an en Belgique et de 16 milliards d’euros de dépenses en soins de santé.(3) Le transport joue bien entendu un rôle prépondérant dans cette situation et, en Belgique, 80% des déplacements individuels sont effectués en voiture(4). Cela ne tombe pas du ciel: les transports publics ont été mis au régime sec depuis des décennies. En 20 ans, plus de 10.000 emplois temps plein ont été perdus à la SNCB par exemple, soit une chute du personnel de 30% alors que le nombre de passagers a augmenté de 60% ! Uniquement sur la dernière législature, la dotation publique de la SNCB a été diminuée de 20% (-663 millions/an).
La gratuité, une idée qui avance
Cela fait déjà longtemps que le PSL et le PTB plaident en faveur de transports en commun gratuits, de qualité et accessible à tous. Poussé par le mouvement pour le climat, ECOLO a également intégré dans son programme la gratuité partielle des transports en commun avec des investissements sur 5 ans tandis que le PS parle aujourd’hui de gratuité partielle et progressive, sans aborder les investissements.
ECOLO n’a pas fait preuve d’une audace extraordinaire : la gratuité ne viserait que les moins de 25 ans, les seniors et les demandeurs d’emplois. Ses promesses d’investissements ne représentent que 7 milliards d’euros en 5 ans (à peine plus que la promesse du gouvernement Michel en fin de législature : 5 milliards !), en liant l’augmentation de la dotation à l’augmentation du nombre de voyageurs (tout comme le PTB). Le PSL est évidemment favorable à la gratuité pour les publics suscités, mais pourquoi en rester là ? Ne parle-t-on pas d’urgence écologique et sanitaire ? Le PTB va plus loin en défendant la gratuité sur l’ensemble des réseaux TEC, STIB et De Lijn pour les trajets domicile-travail, les pensionnés, les chercheurs d’emploi, les mineurs d’âge et les étudiants. Le PTB défend également un investissement de 50 milliards d’euros d’ici à 2030 pour le rail uniquement, avec le projet d’extension des horaires et la réouverture de plus d’une centaine de gare. Au Grand-Duché de Luxembourg, le nouveau gouvernement a décidé de mettre en place la gratuité totale des transports en commun sur tout le réseau dès 2020, sous la pression conjointe de la gauche radicale, du parti Vert, et du mouvement pour le Climat qui est entré en scène massivement depuis le mois d’octobre 2018.
Les voitures de société
PTB et ECOLO veulent s’en prendre à l’aberration totale que représentent les ‘‘voitures salaires’’. Grâce à de généreuses déductions fiscales, acheter une voiture à un travailleur revient singulièrement moins cher que d’augmenter son salaire. Une aubaine pour les patrons. L’Etat a notamment favorisé ce mécanisme en raison du nombre d’emplois représentés jadis par le secteur automobile (plus de 20.000 emplois directs dans les années ’90). Aujourd’hui, la plupart des entreprises du secteur ont fermé. ECOLO a calculé le coût de ces voitures de société pour les finances publiques : 3,5 à 4 milliards d’euros. Concernant la pollution et le trafic, l’ampleur du phénomène est évidente au regard du fait que, en 2018, pas moins de 16,5% des voitures étaient des voitures de société.
ECOLO défend la suppression des voitures salaires au profit d’un ‘‘budget mobilité’’ pour les travailleurs compris entre 700€ et 2.780€ par an en fonction de la distance domicile – travail. Le PTB défend la suppression pure et simple du mécanisme en défendant parallèlement la gratuité des transports en commun pour se rendre au travail. Nous défendons l’approche du PTB tout en exigeant que l’équivalent monétaire de cet avantage en nature soit converti en salaire brut aux frais exclusifs du patronat.
L’approche du PTB, sans être idéale, est de loin la plus ambitieuse pour faire des transports en commun le premier moyen de déplacement. Ce domaine s’articule dans un programme plus vaste de transformation de la société. Il est du devoir du PTB de préparer ses électeurs et la gauche à la confrontation frontale avec la classe capitaliste que ce programme impliquerait.
(1) https://parismatch.be/actualites/environnement/193913/la-belgique-etouffe-sous-la-pollution-et-cest-visible-depuis-lespace
2) https://parismatch.be/actualites/environnement/193913/la-belgique-etouffe-sous-la-pollution-et-cest-visible-depuis-lespace
3) Voir le programme d’ECOLO, point 2 “Mobilité”
4) Voir le programme du PTB, chapitre mobilité, paragraphe “vision “.
Votez PTB pour un gouvernement de la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour l’épauler des mesures socialistes qui s’imposent.
Tract du PSL – Bruxelles
Les riches veulent reconduire leur gouvernement de droite
Le gouvernement de droite dure (N-VA – MR – CDnV – Open Vld) fut un gouvernement de malheur pour l’écrasante majorité de la population. Un gouvernement de pensions de misère pour des carrières insoutenables et interminables, d’emplois précaires et flexibles, de bas salaires et d’allocations sous le seuil de pauvreté. Mais aussi de taxes injustes, de coupes sombres dans les services publics, particulièrement dans les soins de santé et le transport public, de mépris envers le mouvement des jeunes pour le climat et de rejet de toute solidarité envers les réfugiés.
Il ne fut un gouvernement de rêve que pour les super-riches, les spéculateurs, les gros pollueurs, les grands fraudeurs fiscaux qui ont reçu tellement de cadeaux qu’au final les nombreux sacrifices qui nous ont été imposés n’ont pas servi à résorber les déficits. Le bilan est cinglant, le déficit budgétaire serait de 8,5 milliards d’euros pour la fin de l’année. Ainsi la confiscation de l’argent de la collectivité n’a servi qu’à être transféré aux plus riches, accroissant encore plus les inégalités.
Pas étonnant dès lors que les patrons en redemandent et fassent campagne pour la reconduction de celui-ci. Leur avidité et leur soif de profits à court terme est sans limite. Le danger est grand, ils veulent défaire toute forme de résistance pour assurer que les grandes entreprises aient le champ libre pour imposer leur agenda antisocial.
Dégager la droite par la rue et les urnes
Le mouvement historique pour le climat, celui des Gilets Jaunes contre la hausse des prix et des taxes ainsi que les mobilisations syndicales sur le dossier des pensions et contre la baisse du pouvoir d’achat expriment le rejet de leur politique de casse sociale. Le potentiel est là pour battre la droite dans la rue et dans les urnes.
Les sociaux-démocrates et les Verts ont beaucoup critiqué le gouvernement fédéral et sa politique, mais il n’est pas du tout exclu qu’ils préfèrent dépanner la droite et continuer la politique d’austérité au lieu de mettre sur pied un gouvernement de gauche. Au lendemain des élections communales, ECOLO et PS ont d’ailleurs rejoint le MR au pouvoir dans diverses communes, Sp.a et Groen ont même été jusqu’à faire pareil avec la N-VA ! Un vote pour le PTB sera le 26 mai le meilleur vote possible pour obtenir des élus de gauche en Belgique contre la reconduction de la politique du gouvernement Michel.
Gauches Communes a défendu lors des élections communales la nécessité d’un plan radical d’investissements publics pour des emplois, des écoles, des crèches et des logements sociaux en suffisance. Les politiques d’austérité ont conduit à ce que les investissements publics chutent de moitié en 25 ans. Ce débat a déboulé sur le devant de la scène avec le manque d’entretien des tunnels, l’effondrement de rues causé par les conduites d’eau de Vivaqua, les infiltrations d’humidité dans les musées fédéraux et autres bâtiments publics…
Votez PTB et rejoignez le PSL
Pour y remédier, le PTB veut investir 10 milliards d’euros par an pour le climat et le social. Cela serait financé par son impôt sur les grandes fortunes. Nous soutenons la taxe des millionnaires tout en avertissant qu’un gouvernement de gauche qui introduirait celle-ci entraînerait une riposte patronale immédiate, avec sabotage de l’économie sous forme de fuite des capitaux.
Malheureusement le PTB fait abstraction de ces difficultés et ne tire pas les leçons de l’échec du gouvernement de gauche en Grèce. Ne pas populariser et clarifier dès aujourd’hui dans notre programme le recours à l’arme des nationalisations pour rendre viable un gouvernement de la taxe des millionnaires et défaire la contre-offensive du patronat ne peut qu’entraîner une impréparation. La gauche doit représenter un véritable changement pour la vie des gens. Car si la gauche au pouvoir ne permet pas de faire une différence fondamentale, la réaction du populisme de droite et de l’extrême droite aura le champ libre.
Nous sommes disposés à soutenir le PTB au maximum dans cette campagne, nous lui avons d’ailleurs offert d’être présent sur ses listes. Malheureusement, le PTB a refusé. Nous vous invitons à voter en faveur du PTB et d’un gouvernement de la taxe des millionnaires, mais pas seulement. Rejoignez le PSL pour armer le mouvement des travailleurs et des jeunes du programme de mesures socialistes qui s’imposent.
Gauches Communes à Saint-Gilles
Nous continuons aussi la collaboration avec le Parti Humaniste (qui participe aux élections régionales sur la liste de Plan B) dans le cadre de Gauches Communes. Même si nous aurions préféré avoir un élu communal à Saint-Gilles, notre score de 2,8% est un résultat honorable. Nous continuerons notre présence durant toute l’année sur les marchés, aux diverses actions citoyennes et dans vos boîtes aux lettres afin de sortir le débat politique de l’hôtel de ville et des débats pour spécialistes.
La majorité PS-Ecolo à Saint-Gilles a fait beaucoup de promesses avant les élections et la droite est défaite dans la commune. C’est parce que nous avons insisté par nos tracts et interventions sur les pénuries existantes dans notre commune que la majorité s’est sentie obligée d’y répondre. Nous serons vigilants pour que ces promesses ne soient pas rangées aux placards et nous organiserons les campagnes nécessaires pour y remédier.
Votez PTB pour un gouvernement de la taxe des millionnaires et rejoignez le PSL pour l’épauler des mesures socialistes qui s’imposent
Le 24 février dernier, le PTB a présenté son programme ‘‘Un programme social, c’est vraiment phénoménal’’ en vue des élections de mai, un texte fort de 849 revendications articulées autour de 6 thématiques et de 40 chapitres dont l’argumentation s’étend tout au long des 252 pages. Dans son introduction, Peter Mertens, le président du PTB-PVDA, résume le fil rouge du programme 2019 en une phrase : ‘‘Une fiscalité juste, le progrès social et les investissements climatiques sont les trois piliers centraux de notre RedGreen Deal, notre plan rouge-vert’’.
Dossier de Boris (Bruxelles)
Le mouvement historique pour le climat, celui des Gilets Jaunes contre la hausse des prix et des taxes ainsi que les mobilisations syndicales sur le dossier des pensions et contre la baisse du pouvoir d’achat expriment le rejet des inégalités croissantes. Le programme du PTB se veut être une réponse à nombre de ces préoccupations. Il n’est pas possible ici de commenter chacune des propositions de façon détaillée ni même chaque chapitre. Nous n’analysons ici que les grandes lignes de ce programme pour en saisir les forces et les limites afin d’armer aux mieux le mouvement des travailleurs et des jeunes pour passer à l’action.
Un programme contre la casse sociale du gouvernement Michel
Pour bon nombre de syndicalistes et de jeunes, un des enjeux majeurs de ces élections est d’empêcher la remise en selle d’un gouvernement de droite dur, de type thatchérien, à l’image de celui qui a lancé une offensive généralisée contre nos pensions, nos salaires, nos allocations sociales et nos services publics dès son entrée en fonction en 2014. Le programme électoral du PTB répond à cette nécessité dans sa première partie ‘‘Emploi et protection sociale’’ en revenant sur le bilan du gouvernement Michel pour lui opposer diverses revendications offensives reprises des syndicats ou émanant du PTB utiles pour pouvoir boucler les fins de mois.
On y trouve : le retour de la pension à 65 ans ; le retrait des mesures antisociales contre les pensions anticipées, les prépensions et les aménagements de fin de carrières ; une pension minimale de 1.500€ net et l’accès à la pension complète pour les femmes à partir de 40 ans de carrière ; un salaire minimum horaire de 14€ ; la suppression de la loi de 1996 de modération salariale et le rétablissement de l’index complet ; la fin de la dégressivité des allocations de chômage ; la hausse du revenu d’intégration social et des allocations à hauteur du seuil de pauvreté européen ; l’individualisation des droits aux allocations sociales et leur liaison au bien-être.
Quelle réduction collective du temps de travail ?
Le programme pour l’emploi s’attaque au bilan des 176.000 emplois que Michel I aurait créés en clarifiant que la majorité de ceux-ci ne sont pas des emplois stables mais des contrats précaires. Contre la flexibilité, le PTB défend la journée de travail de maximum 8h et la suppression des flexi-jobs. Le recours aux intérimaires serait limité et les heures supplémentaires uniquement possibles sur base volontaire et payée à 150% du salaire. Le PTB explique aussi qu’il est urgent de lutter contre la hausse des maladies liées au travail et de s’en prendre au chômage de masse. La semaine de travail des 30h sans perte de salaire et avec embauche compensatoire n’est pourtant pas proposée comme une mesure généralisée pour la prochaine législature.
Cette revendication est mise en avant comme un objectif à plus long terme, en la limitant dans l’immédiat à des projets pilotes dans certaines crèches et maisons de repos publiques d’une part et en stimulant l’introduction de celle-ci dans le privé avec des aides financière pour 1000 entreprises volontaires. Aucune précision du montant, de l’ampleur ou de la durée de ces aides n’est développée. Le PTB modère donc sa revendication en direction de la semaine des 4 jours proposée par le PS (principalement orientée vers l’aménagement des fins de carrières pour les plus de 55 ans) ou par Défi (pour la création d’emplois peu qualifiés à Bruxelles). Ces derniers proposent d’en partie financer la mesure via la sécurité sociale, pour en atténuer le coût pour les patrons en espérant ainsi convaincre ces derniers de s’engager sur cette voie.
Pourtant, la récente étude de chercheurs de l’ULB commandée par le ministre bruxellois de l’Emploi Didier Gosuin (Défi) illustre l’absence de volonté des patrons de recourir aux réductions du temps de travail (RTT). La réglementation fédérale permettant une réduction trimestrielle de cotisations sociales de 400 euros par travailleurs, en cas de réduction du temps de travail en dessous de 38h/semaine pour une durée de quatre ans, est un véritable flop. Celle-ci est principalement connue pour son utilisation pour 520 des 600 travailleurs d’Auto 5. En janvier 2017, une convention collective a été signée afin d’annualiser le temps de travail. Concrètement, le personnel preste désormais une moyenne de 36h/semaine sur quatre ou cinq jours, dans le cadre de différents horaires, avec un plancher de 32h et un plafond de 40h hebdomadaires. Les prestations du samedi n’entraînent plus de sursalaire et, s’il est interdit de travailler plus de deux semaines consécutives de 40h, les dépassements ne sont toutefois pas considérés comme des heures supplémentaires. Bref, si ce type de RTT à 36h semaine avec flexibilité accrue n´enthousiasme pas le patronat comment en stimuler 1.000 à franchir le pas de la semaine de 30h sans flexibilité accrue comme le propose le PTB ?
En France, l’introduction de la semaine des 40h en 1936 sous le Front Populaire (et pour les chantiers et les charbonnages en Belgique après les grèves de juin 36) n’a pas pu faire l’économie d’une lutte de masse du mouvement des travailleurs. Cette lutte mettait à mal l’existence-même du capitalisme. Espérer convaincre les patrons est une utopie. La semaine des 30h nécessite l’élaboration d’un sérieux plan de bataille afin de construire le rapport de forces nécessaire pour l’arracher.
10 milliards d’investissements publics annuels pour l’environnement et le social
Lors des élections communales de 2012, Gauches Communes (fruit de la collaboration du Parti Socialiste de Lutte et du Parti Humaniste à Bruxelles) défendaient déjà la nécessité d’un plan radical d’investissements publics. Les politiques d’austérité et le transfert de moyens publics au profit des grandes entreprises ont conduit à ce que les investissements publics chutent de moitié en 25 ans. Pour atteindre à nouveau le niveau des années ‘70, il faudrait investir environ 15 à 20 milliards d’euros… par an ! Ce débat a déboulé sur le devant de la scène avec le manque d’entretien des tunnels de Bruxelles, l’effondrement de rues causé par les conduites d’eau de Vivaqua, les infiltrations d’humidité dans les musées fédéraux et autres bâtiments publics,…
Pour y remédier, le PTB veut créer une banque d’investissement pour le climat et le social. Celle-ci investirait chaque année d’une part cinq milliards d’euros dans les transports en commun, l’isolation des bâtiments, la recherche scientifique et les énergies renouvelables. D’autre part, cinq autres milliards d’euros serviraient à refinancer l’enseignement, les soins de santé, la culture, le sport, l’aide aux personnes en perte d’autonomie et l’accueil de la petite enfance.
Le montant de capitaux frais pour alimenter cette banque d’investissement correspond au montant estimé que rapporterait la mesure phare de financement du programme du PTB : la taxe des millionnaires, qui devrait donc rapporter 10 milliards d’euros par an. Le réinvestissement public repose sur l’introduction de cet impôt sur les fortunes des plus riches.
Une banque publique et une entreprise publique d’énergie ou la nationalisation de ces secteurs ?
Le programme du PTB évite soigneusement d’aborder le thème des nationalisations en se limitant à la défense d’une banque publique et d’une entreprise publique d’énergie dans le cadre d’un marché privé. L’idée du PTB est de créer cette banque publique sur base des avoirs de Belfius. L’histoire nous a pourtant déjà montré quelles étaient les limites d’une telle solution.
Comment une banque publique qui refuse les investissements spéculatifs peut-elle subir la concurrence des banques privées qui, dans des périodes de hauts rendements spéculatifs, sont plus attractives ? C’est pour cela que la CGER (l’ex Caisse Générale d’Épargne et de Retraite) a été privatisée au début des années ‘90. Lorsque Belfius s’appelait encore Dexia, la présence de tout un tas de politiciens dans son conseil d’administration (par exemple Elio Di Rupo et ou encore Jean-Luc Dehaene qui en a exercé la présidence) n’a pas empêché que la banque joue en bourse en arrosant ses actionnaires de dividendes.
Nous avons assez renfloué le secteur privé avec l’argent de la collectivité ! Réclamons notre dû et plaçons l’ensemble du secteur financier dans les mains de la collectivité. C’est ainsi que nous pourrons en finir avec la spéculation tout en garantissant tout à la fois la sécurité de l’épargne, de très bas taux d’intérêts pour les petits commerçants et les particuliers et la mobilisation de l’épargne de la population comme source de liquidité pour les investissements sociaux qui répondent aux besoins de la population en termes de création de crèches, d’écoles et de logements sociaux de qualité et en suffisance.
Il en va de même pour le secteur de l’énergie pour autant que l’on soit sérieux au sujet du dérèglement climatique. Quant aux tarifs de l’électricité, devons-nous nous limiter à nous en prendre à la partie du tarif dévolue aux caisses de la collectivité, la TVA ? Pourquoi accepter les profits gigantesques et des tarifs élevés des producteurs et distributeurs d’électricité privés ? Un secteur énergétique intégralement public permettrait de gérer la production et la distribution de l’énergie, mais également de coordonner les investissements et la recherche scientifique vers de nouvelles technologies vertes. De l’énergie à très bon marché pourrait être garantie aux consommateurs tandis que les profits de l’entreprise seraient investis dans la recherche et le développement de l’énergie verte. La sortie du nucléaire pourrait ainsi être effective et la production assurée par des investissements massifs dans les nouvelles technologies renouvelables.
Un programme irréaliste ?
Le PTB fait beaucoup d’efforts pour démontrer la faisabilité de son programme, en illustrant que ces mesures pour le climat, le pouvoir d’achat et les investissements sociaux sont budgétairement équilibrées grâce à une fiscalité plus juste et en ne s’en prenant pas à la propriété du capital. Le PTB démontrera probablement sa bonne volonté de rentrer dans une majorité progressiste en ne mettant pas la barre trop haut. Qu’à cela ne tienne! Son programme sera certainement jugé infinançable comme ce fut le cas à la suite des élections communales. Qu’importe le gouvernement qui sera formé, celui-ci devra appliquer les assainissements budgétaires de l’ampleur exigée. Le programme du PTB sera, au mieux, considéré comme intéressant pour le social et le climat, mais destructeur pour l’économie.
Un gouvernement de gauche qui introduirait la taxe des millionnaires entraînerait une riposte patronale immédiate, avec sabotage de l’économie sous forme de fuite des capitaux. Le contre-argument principal du PTB à ce sujet ne tient pas la route. Il se réfère au fait que l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en France avant son remplacement par un impôt symbolique sur la propriété immobilière n’entraînait qu’une fuite des capitaux limitées de 0,3 %. Mais l’ISF ne rapportait que 4 à 5 milliards d’euros par an et pas 10 milliards, dans une économie belge qui plus est six fois plus petite que celle de France. La taxe des millionnaires représente un impôt sur les riches qui va bien au-delà de l’ISF.
D’ailleurs, l’impôt sur les grandes fortunes, (IGF, le prédécesseur de l’ISF), introduit en 1981 par le premier gouvernement sous Mitterrand, auquel Raoul Hedebouw a déjà fait référence lors de l’événement annuel du PTB, Manifiesta, a subi une riposte offensive de la part du patronat. Parallèlement, le gouvernement PS-PCF avait aboli la peine de mort, augmenté de 10% le salaire minimum (5% des travailleurs étaient concernés), avait augmenté les allocations familiales et la pension minimum, diminué l’âge de départ en pension à 60 ans, introduit la semaine des 39h et une cinquième semaine de congé payés tandis que des banques et 5 grands groupes industriels avaient été nationalisés, avec rachat. Le patronat, furieux, multiplia les actes de sabotage sous forme de lock-out et de fuite des capitaux. Les riches traversaient la frontière suisse avec des valises remplies de cash, plongeant de ce fait l’économie française dans le chaos. Au lieu d’utiliser l’arme de la nationalisation pour arrêter les sabotages, un an après son entrée en fonction, le gouvernement du Président Mitterrand a opéré son ‘‘tournant de la rigueur’’ pour montrer sa bonne volonté au patronat en affrontant le mouvement ouvrier, en commençant pas l’abolition de l’indexation automatique des salaires.
Un manque de lutte ou l’absence d’un programme composé de mesures socialistes ?
En 1981-82, en France, le mouvement des travailleurs n’a pas manqué de combativité, tout comme les travailleurs et la population grecs avec leurs 40 grèves générales et la victoire du Non au référendum de 2015 contre le mémorandum austéritaire de la Troïka. Le gouvernement SYRIZA a insuffisamment fait appel à la mobilisation sociale, c’est vrai, mais la principale raison de la défaite de la gauche en Grèce réside ailleurs en premier lieu. Dans les premiers mois de son mandat, le gouvernement Tsipras a adopté une série de mesures concrètes : augmentation du salaire minimum, 13e mois de pension, arrêt des pertes d’emplois dans la fonction publique et blocage de la privatisation de la compagnie d’électricité. Mais pour l’establishment européen, même ces mesures limitées étaient inacceptables. Il exigeait le remboursement de la dette grecque. Même après le référendum de juillet 2015, il n’était pas encore trop tard, mais le gouvernement Tsipras devait faire un choix : appliquer lui-même la politique austéritaire de droite ou adopter des mesures socialistes telles que la nationalisation de tout le secteur financier et des secteurs stratégiques de l’économie ainsi que le non-paiement de la dette tout en lançant un appel au mouvement des travailleurs en Europe pour entrer dans un combat acharné contre l’austérité.
Nous devons tirer les leçons des échecs des gouvernements de gauche en 1981 en France et en 2015 en Grèce. Refuser de populariser la nécessité de recourir à l’arme de la nationalisation pour rendre viable un gouvernement de la taxe des millionnaires face à la riposte patronale, cela signifie laisser le mouvement ouvrier dans l’impréparation face aux difficultés et aux tâches qui nous attendent.
La gauche doit représenter un véritable changement pour la vie des gens. Car si la gauche au pouvoir ne permet pas de faire une différence fondamentale, le populisme de droite et l’extrême droite auront le champ libre pour dévier le mécontentement et la colère vers le désastre.
Votez pour le PTB, rejoignez le PSL
Le 26 mai, un vote en faveur du PTB représentera la meilleure garantie de disposer d’élus de gauche et de faire barrage à la reconduction du gouvernement Michel et de sa politique. C’est aussi la meilleure manière aujourd’hui de défendre un programme d’investissements publics massif pour l’environnement et le social. Toutefois, ce programme est limité à une tentative de domestiquer le marché privé et d’opérer une meilleure redistribution des richesses dans le cadre du système. Aucune référence à un changement de société ou au socialisme n’est présente dans les nombreuses pages de ce programme.
Nous sommes disposés à soutenir le PTB au maximum, nous lui avons d’ailleurs offert d’être présent sur ses listes en soutien, sur base de notre propre profil politique. Nous vous invitons à voter en faveur du PTB et d’un gouvernement de la taxe des millionnaires, mais pas seulement. Rejoignez le PSL pour armer le mouvement des travailleurs et des jeunes du programme de mesures socialistes qui s’imposent.
Dans ce contexte de crise du capitalisme, même des mesures sociales limitées ne seront pas tolérées. Nous devons partir de l’idée fondamentale qu’aucune amélioration réelle de la situation des masses n’est concevable sans incursion dans le droit de propriété capitaliste. Plutôt que de vouloir nous limiter à ce qui semble le plus réaliste, la gauche a besoin d’audace. Le mouvement des travailleurs doit s’appuyer sur un programme de lutte bien élaboré, sur un système de mesures qui, avec un gouvernement de gauche, doit assurer la transition du capitalisme au socialisme.
En février dernier, un ‘‘vent favorable’’ a livré à L’Echo et De Tijd une version provisoire des prévisions sur 5 ans du Bureau du plan, dont la version finale est prévue pour le mois de juin. Le gouvernement Michel/De Wever s’est profilé comme le ‘‘gouvernement de la reprise économique’’ appliquant les ‘‘réformes qui s’imposent’’ pour mettre de l’ordre dans le budget fédéral. Mais le rapport du Bureau du plan est sans équivoque : il va encore falloir se serrer la ceinture. Et pas qu’un peu.
Editorial de l’édition d’avril de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes
Le Bureau du plan souligne que, depuis la crise, la zone euro a connu son sommet économique en 2017. Cette année-là, la croissance économique était de 2,5%. Depuis lors, c’est le déclin. En Belgique, la croissance économique était encore de 1,7% en 2017, mais elle est retombée à 1,4% en 2018. Pour le Bureau du plan, il ne faut pas s’attendre à plus de 1,3% en 2019 et à 1,4% en 2020. De 2021 à 2024, la croissance moyenne devrait être de l’ordre de 1,2%. Le Plan estime en outre que cette croissance devra être tirée par la consommation des ménages, les exportations devant quelque peu reculer (-0,2%). Sauf que, la consommation des ménages, Michel et sa bande se sont évertués à la tabasser…
Le corollaire de tout cela, c’est que le déficit budgétaire va repartir à la hausse : à 1,7% pour 2019. Concrètement, cela signifie de trouver pas moins de 7,7 milliards d’euros (depuis lors, il est question d’un déficit budgétaire de 8,2 milliards d’euros, NdlR) ! Histoire d’illustrer concrètement ce qu’une pareille somme représente, c’est plus du triple de l’assainissement du budget des soins de santé effectué entre 2014 et 2019 (2,1 milliards d’euros), ce que la mutuelle Solidaris qualifie déjà de ‘‘jamais vu’’. Son directeur d’étude Jean-Marc Laasman résume : ‘‘Le patient a été sacrifié sur l’autel de l’austérité.’’ Le Bureau du plan avertit : les sacrifices seront encore nombreux. Le déficit devrait atteindre les 2,6% du PIB au moins en 2024. Pour autant que l’on respecte les règles de l’Union européenne et les diktats du marché ‘‘libre’’ bien entendu.
Ce n’est pas une fatalité !
Au lendemain de ces révélations, le vice-Premier ministre Kris Peeters (CD&V) confirmait que le prochain gouvernement aurait à mener une ‘‘sérieuse opération d’assainissement’’. Si nous les laissons faire, quand donc verrons-nous le bout du tunnel ?
Dans la situation présente, la meilleure manière de commencer à ériger un barrage contre la droite est un vote clair et sans équivoque en faveur du PTB du côté francophone et du PVDA en Flandre. Les sociaux-démocrates et les Verts ont beaucoup critiqué le gouvernement fédéral et sa politique, mais il n’est pas du tout exclu qu’ils préfèrent dépanner la droite au lieu de mettre sur pied un gouvernement de gauche, en Wallonie par exemple. Au lendemain des élections communales, ECOLO a d’ailleurs rejoint le MR au pouvoir dans diverses communes, Groen a même été jusqu’à faire pareil avec la N-VA ! Les syndicats devraient en tenir compte pour leur appel de vote et mener une campagne active pour défendre leur cahier de revendications.
Le PTB est aussi placé devant de grandes responsabilités. Une coalition progressiste est jusqu’ici mathématiquement possible en Région wallonne selon les sondages. Comment une répétition de l’échec des négociations pour des majorités de gauche serait-il perçu ? PS et ECOLO affirment défendre des revendications syndicales comme le salaire minimum horaire de 14 euros, le retour de l’âge de la pension à 65 ans ou une pension d’un minimum net de 1.500 euros par mois. Pourquoi ne pas faire de ces revendications le socle des futures négociations – liés à la nécessité d’investissements publics massifs pour le climat et les besoins sociaux – et mener dès aujourd’hui – et ouvertement – campagne dans cette direction ? Que le PS et ECOLO se prononcent aujourd’hui sur le type de coalition qu’ils souhaitent au lieu de se retrancher hypocritement derrière le ‘‘choix de l’électeur’’ ! Il faut leur forcer la main et non rentrer dans leur jeu.
La politique n’est jamais simplement une question d’arithmétique, que cela soit au niveau des suffrages ou de la confection d’un budget. C’est un processus vivant qui se nourrit de l’évolution des rapports de forces, notamment – et surtout – dans la rue. Le PTB/PVDA doit avertir que chaque mesure progressiste conduira inévitablement à une riposte du capital et de ses alliés. C’est dès aujourd’hui que nous devons nous y préparer. S’il évite cette approche, le PTB restera condamné à commenter les événements de l’extérieur, jusqu’au moment où électeurs et militants iront chercher ailleurs comment exprimer leur volonté de changement.
Dans l’édition précédente de Lutte Socialiste, nous avons publié une lettre ouverte adressée au PTB et proposant notre collaboration, comme nous l’avons déjà fait lors de précédentes échéances électorales. Nous n’avons toujours pas reçu de réponse. Cette lettre ouverte est disponible sur notre site internet.
Le départ de la N-VA du gouvernement a été mis à profit par le CD&V et le MR pour annoncer qu’aucun article de la Constitution ne serait soumis à révision. Par conséquent, aucune nouvelle réforme de l’État n’est possible après ces élections. Cela n’a évidemment pas réjoui la N-VA qui a alors proposé de déclarer l’ensemble de la Constitution sujette à révision afin que toutes les options restent sur table.
Par Geert Cool
Le CD&V a exprimé son soutien à l’idée d’une nouvelle réforme constitutionnelle et à une nouvelle réforme de l’État. Mais en 2024 seulement, pas maintenant. Selon le CD&V, les partis flamands devraient d’ici là élaborer conjointement de nouvelles revendications. L’Open-VLD et Groen défendent par contre le retour de certaines compétences vers le niveau fédéral, ce à quoi le CD&V s’oppose résolument (pour cajoler son aile flamingante). La N-VA y est bien entendu encore plus opposée. Le flou règne encore quant à la manière de remettre à table des revendications flamandes communes.
En l’absence d’accord sur les articles de la Constitution déclarés sujets à révision, il n’y aura pas de liste sérieuse de revendications. Cela signifie également que le Parlement ne sera pas dissous 40 jours avant les élections. Avec les vacances de Pâques, la dernière session parlementaire aurait tombé le 4 avril, contre fin avril. ‘‘Beaucoup de choses sont déjà très avancées. Mais si nous avons besoin de plus de temps pour les finaliser, nous devrions le prendre’’, a déclaré Servais Verherstraeten, chef de fraction du CD&V. L’opposition a obtenu le soutien du PS. Ahmed Laaouej a déclaré : ‘‘Nous devons nous assurer qu’il nous reste encore quelques dossiers à mener à bien. Je pense ici à la loi sur le climat.’’ Reste à voir si la N-VA sera très enthousiaste à ce sujet après le rejet de la révision constitutionnelle.
Le gouvernement minoritaire amputé de la N-VA veut garder au frigo la question communautaire pour les cinq années à venir. Cela n’empêchera évidemment pas la N-VA de jouer la carte communautaire. Le bilan socio-économique d’un gouvernement d’austérité qui laisse à nouveau un déficit budgétaire conséquent (plus de 7 milliards d’euros !) n’est évidemment pas d’une grande utilité. Les sondages actuels rendent difficile d’exclure la N-VA du gouvernement flamand. Du côté francophone, le MR et le CDH seraient les grands perdants, la formation d’un gouvernement de droite wallon ou bruxellois est très improbable. Mais aujourd’hui, des gouvernements asymétriques aux régions et au fédéral ne sont plus exceptionnels. Si la N-VA n’est présente qu’au gouvernement flamand, la pression communautaire s’en trouvera accrue. Bart De Wever deviendra Ministre-Président flamand à la place de Geert Bourgeois (N-VA), qui ira au Parlement européen pour profiter d’une belle pension.
Les statuts de la N-VA défendent l’indépendance de la Flandre, mais l’idée n’a pas un écho de masse parmi la population. Une nouvelle étude (commandée par Groen cette fois) l’a encore confirmé en mars dernier : 14% des sondés sont favorables à l’indépendance de la Flandre, soit environ autant que les 13,2% qui souhaitent un État central sans aucun gouvernement régional. Un groupe légèrement plus important de 17,3% soutient l’idée d’un État confédéral, mais la grande majorité de la population flamande veut un modèle fédéral.
Les crises politique, sociale et économique affaiblissent toutes les institutions politiques. L’imbroglio institutionnel belge s’en retrouve sous pression. Dans quelle mesure cette pression prendra-t-elle une tournure communautaire ? Cela dépendra fortement de la capacité du mouvement ouvrier de placer ses propres revendications et préoccupations au centre du débat public grâce à un mouvement de lutte pour défendre ses acquis.
L’angoisse de la fin de mois, ça vous parle ? Le stress de la facture ? Jamais une société n’a été en mesure de produire autant de richesses qu’aujourd’hui. Mais notre bien-être décroche. La précarité progresse. Le lendemain nous donne des sueurs froides.
Par Nicolas Croes
Le 11 mars 2019, l’association de défense des consommateurs Test Achats publiait son ‘‘Indice Test Achats’’ pour l’année 2018(1). On pouvait y lire que la majorité des Belges (56%) rencontrent des difficultés à nouer les deux bouts et que 39% à peine parviennent à honorer leurs différentes dépenses ‘‘assez facilement’’. Les dépenses ‘‘soins de santé’’ sont difficiles, très difficiles ou impossibles pour 34% des sondés et les dépenses ‘‘culture et loisirs’’ difficiles, très difficiles ou impossibles pour 43%. Par rapport à 2018, 31% des répondants estiment que leur situation financière se dégradera en 2019.
Le même mois, l’Institut syndical européen (ETUI) publiait une étude sur le pouvoir d’achat dans l’Union européenne. Selon celle-ci, seul le pouvoir d’achat des habitants de notre pays était en berne.(2) En mars encore, la mutualité Solidaris publiait son ‘‘Baromètre confiance et bien-être 2019’’(3) aux conclusions tout aussi alarmantes : le bien-être est en recul constant depuis 4 ans. Sans surprise, ce baromètre mettait à nouveau en lumière des inégalités qui s’aggravent dramatiquement mais aussi que plus des deux tiers des habitants jugent ces inégalités insupportables.
Le 22 mars, les journaux du groupe Sudpresse titraient ‘‘Explosion du coût de la vie : +2,3% en 2018’’. Et ceci dans un contexte où, sur ces trois dernières années, ce sont 7,5 milliards d’euros qui ont été volés des poches des travailleurs avec le saut d’index ! Pourtant, la proposition d’Accord Interprofessionnel (AIP) n’accorderait ‘‘royalement’’ que 1,1 % de hausse salariale maximum et une aumône de 10cts brut d’augmentation du salaire minimum !
Au moment d’écrire ces lignes, plusieurs sections de la FGTB avaient rejeté le projet d’accord et appelaient à l’organisation d’une grève générale à la fin du mois d’avril en trouvant à juste titre insultante la norme de 1,1%. La FGTB du Brabant wallon critiquait aussi les propositions en matière de mobilité, qui ne sont pas à la hauteur des revendications des milliers de jeunes mobilisés pour le climat. Le comité fédéral du syndicat devait encore se prononcer le 26 mars.
En Wallonie, c’est la mobilisation des syndicats qui a permis d’enterrer le vote sur le projet de réforme des APE (Aides à la Promotion de l’Emploi, des subventions publiques prévues pour soutenir l’emploi dans le secteur non marchand, les pouvoirs locaux et l’enseignement). Après un plan d’action qui a connu différents points forts de mobilisation et une dernière manifestation de 12.000 personnes le 18 mars, le gouvernement MR-CDH n’a pas osé faire voter son projet de loi juste avant les élections. Cela montre la voie à suivre : celle d’une lutte organisée et allant crescendo pour défendre nous acquis et en arracher d’autres !
Nos salaires et allocations doivent nous permettre de vivre, pas de survivre !
Augmentation du salaire minimum à 14 euros de l’heure (2.300 euros brut par mois) !
A travail égal, salaire égal : en 2017, l’écart salarial entre hommes et femmes était encore de 20 % !
Individualisation des droits sociaux (chômage, CPAS,…) et suppression du statut de cohabitant ! La protection sociale ne peut pas dépendre de notre situation familiale !
Restauration du mécanisme d’indexation des salaires et des allocations, calculé de manière à refléter réellement l’augmentation du coût de la vie !
Suppression de la loi de 1996 sur la ‘‘compétitivité des entreprises’’ qui entrave l’évolution salariale !
Augmentation de toutes les allocations sociales au-delà du seuil de pauvreté ! (1.115 euros net par mois pour un isolé)
Aucune pension en dessous de 1.500 euros net par mois !
Réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires, sans perte de salaire et réduction des cadences !
Notes :
1) Indice Test Achats : 823.500 Belges sont confrontés à la pauvreté, test-achats.be, article publié le 11 mars 2019
2) Pouvoir d’achat des Belges en baisse: ‘‘Les données moyennes cachent des poches de pauvreté’’, rtbf.info, article publié le 19 mars 2019
3) Baromètre confiance et bien-être 2019 de Solidaris, en collaboration avec la MGEN (Mutuelle générale de l’Éducation nationale, France)
“Du pèze pour le CPAS, du blé pour nos usagers, des fonds pour assurer nos missions” Photo : CGSP – CPAS de Liège
Le conseil commun ville-CPAS réunit chaque année les conseillers communaux et les conseillers de l’aide sociale selon une obligation régionale. Il s’est tenu à Liège le 25 mars dernier, les travailleurs du CPAS de Liège y ont manifesté leur mécontentement devant la maison communale.
Depuis la réforme des allocations de chômage en 2015, la charge de travail ne cesse de croître au CPAS de Liège, une réalité niée par la présidente lors du conseil commun. Cette réalité est pourtant à l’origine d’un mal-être important se traduisant par des arrêts maladie, un turn-over constant et une quasi-impossibilité pour les travailleurs à réaliser un travail social de qualité, qui épaule véritablement les personnes aidées dans leur parcours de vie.
Cette réalité est dénoncée par les travailleurs, mais elle l’est également par l’ADAS (Association de Défense des Allocataires Sociaux), présente aux côtés des travailleurs ce lundi.
Si la délégation CGSP du CPAS et l’ADAS appelaient séparément à manifester devant l’hôtel de ville, on peut cependant constater que les revendications convergent largement : la diminution de la charge de travail étant considérée des deux côtés comme une priorité à la fois pour améliorer les conditions de travail des agents et pour soutenir la qualité du suivi des usagers.
Dans sa déclaration au conseil commun, la présidente a également convenu que des engagements étaient nécessaires et seraient réalisées. Combien et comment ? Voilà qui reste encore largement flou.
Il est de notoriété publique que le CPAS vient à bout de son fond de réserve et la maigre augmentation de dotation que lui concède la ville (à peine 300.000€ pour 2019), ne saurait suffire à réaliser les engagements nécessaires.
Il y a fort à parier que les travailleurs engagés, si ces engagements sont confirmés, le seront sur base de subsides particuliers, en contrats précaires ou partiels comme c’est déjà le cas pour une bonne partie des travailleurs du CPAS (sous contrat APE pour la moitié d’entre eux). La tendance n’est en tout cas pas à l’augmentation des dépenses de personnel.
Les perspectives pour les usagers ne sont pas meilleures. Comme dans tous les CPAS de Belgique, l’accent est mis sur la responsabilisation des usagers dans leur parcours d’insertion et une pression croissante sur leur mise à l’emploi afin de soulager les budgets, ceci avec de moins en moins de considération pour leur situation en termes de logement, de santé, d’endettement, etc.
C’est donc avec beaucoup d’intérêt que nous suivrons l’évolution de toute convergence de lutte entre travailleurs et bénéficiaires qui pourrait émerger de la situation actuelle. Il nous parait évident que le refinancement nécessaire des CPAS ne s’obtiendra que par une lutte décidée et unitaire de l’ensemble des acteurs concernés.
Jamais auparavant un gouvernement en affaires courantes n’avait vécu tant de mobilisations sociales. Des milliers de jeunes ont manifesté semaine après semaine en faveur de mesures climatiques sérieuses. Le 27 janvier, ils ont été rejoints par leurs parents, leurs grands-parents et leurs petits frères et sœurs, ce qui a donné environ 100.000 manifestants. L’enthousiasme de la protestation contre le changement climatique a sans aucun doute eu une forte influence sur le succès de la grève générale du 13 février. Le pouvoir d’achat est donc lui aussi devenu une priorité.
Par Geert Cool, article tiré de l’édition de mars de Lutte Socialiste
Ce que les deux mouvements ont en commun, c’est un sentiment d’urgence et une attitude offensive qui n’accepte pas le cadre décidé par l’establishment mais prend pour point de départ ce qui est nécessaire pour l’homme et la planète. Lors de la grève nationale du 13 février, les grévistes ont explicitement déclaré que la loi sur les salaires qui met au régime notre pouvoir d’achat doit être abolie. Des revendications offensives telles que l’augmentation du salaire minimum horaire à 14 euros et une pension de 1.500 euros minimum sont populaires. Pour de nombreuses personnes, leur instauration représenterait tout un monde de différences.
Les politiciens établis prétendent que le climat et notre pouvoir d’achat sont au cœur de leurs préoccupations. Mais on ne voit rien venir dans la pratique. De plus en plus de gens ne leur font plus confiance. La ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege (CD&V) a dû démissionner sous la pression du mouvement social. Elle récoltait beaucoup de voix de préférence aux élections et n’en était pas à sa première déclaration bizarre. Mais elle était devenue un obstacle pour apaiser le mouvement pour le climat ou le conduire vers des canaux plus inoffensifs.
La N-VA est également en eaux troubles. Bien sûr, le parti peut toujours compter sur un large soutien passif, mais il a plus de mal à déterminer l’agenda politique. Son projet d’une campagne électorale dominée par les thèmes de l’asile et de la migration d’une part et du confédéralisme d’autre part s’est heurté aux mobilisations sur le climat et au pouvoir d’achat. Lors de la conférence de presse de la N-VA où la composante communautaire de son programme électoral a été annoncée, Bart De Wever n’a ensuite quasiment été interrogé que sur le climat.
Passer à l’action en défense de nos intérêts bouleverse le débat politique. Nous serons nombreux à suivre de près le résultat des élections du 26 mai. Le principal atout du gouvernement Michel 1 a été la faiblesse de l’opposition. Le PS, prétend répondre à nos inquiétudes en paroles, Di Rupo va jusqu’à déclarer que ‘‘les plus grands pollueurs, ce sont les capitalistes’’, mais ce parti joue depuis trop longtemps le rôle de gestionnaire de l’austérité aux niveaux fédéral, régional et local. Les Verts progresseront aux élections du 26 mai. Certains sondages indiquent qu’ils deviendraient la plus grande famille politique du pays. Mais au lendemain des communales, on a vu les Verts former des coalitions avec n’importe qui sans faire de sérieuses différences politiques. Ce qu’exigent les milliers de manifestants pour le climat va beaucoup plus loin que ce que les Verts proposent en souscrivant à la logique du capitalisme, alors que l’appel au ‘‘changement de système’’ résonne aussi fortement.
La PTB va au-delà de ce qui est acceptable pour l’establishment en termes de climat et de pouvoir d’achat. Ce parti est également présent dans le mouvement social et il le renforce en faisant entendre sa voix au Parlement. Nous avons écrit au PTB pour soutenir sa campagne électorale, quelles que soient nos divergences d’opinion. Au côté du PTB, nous voulons lutter pour des réformes telles que la gratuité des transports publics, la nationalisation du secteur de l’énergie et de réelles augmentations de salaire. Mais nous y joignons la nécessité d’une société socialiste. Le système capitaliste ne permet en effet que des réformes temporaires. Nous voulons attirer l’attention sur ce point et formuler une série de revendications transitoires telles que la nationalisation des secteurs clés de l’économie afin de riposter contre le sabotage économique des capitalistes qui suivra immanquablement ces réformes. Pour rompre avec le capitalisme, il faut un large mouvement de masse. Les positions élues jouent un rôle à cet égard, mais ne devraient pas devenir un objectif en soi.
Le gouvernement a été affaibli et le patronat également. L’appel en faveur d’un meilleur pouvoir d’achat résonne particulièrement fort. C’est le moment de passer à l’offensive et ne pas s’arrêter à des actions ponctuelles. Un plan d’action tel que celui de 2014 peut nous permettre de poursuivre nos efforts en vue d’actions nouvelles et encore plus importantes. Un plan d’action s’est également révélé nécessaire dans la mobilisation de la jeunesse : les jeunes ont persévéré toutes les semaines, chaque jeudi. Construire une journée d’action commune avec les syndicalistes et les jeunes le 15 mars, la journée internationale de grève pour le climat, permettrait de lier l’énergie enthousiaste des militants pour le climat à la force économique des travailleurs.
A travers l’action se développe une prise de conscience instinctive croissante de la nécessité d’élargir la lutte et de mieux l’organiser. La mobilisation de la jeunesse est contagieuse : elle se propage au monde entier. Cet internationalisme est important : nous n’arrêterons pas le désastre du changement climatique dans un seul pays. Les syndicalistes sont influencés par leurs enfants qui forment une génération très sensible au climat et qui disposent déjà d’une belle expérience d’actions collectives. Ces jeunes représentent la prochaine génération de syndicalistes ! A l’inverse, de nombreux jeunes se sont reconnus dans les actions de grève du 13 février. C’est bien plus conforme à leur méthode d’action que les tentatives patronales de désamorcer la confrontation avec des initiatives telles que ‘Sign for my future’. Lier la lutte pour le climat à celle du pouvoir d’achat est la meilleure réponse aux tentatives de division ; à celle par exemple qui propose de lutter contre le réchauffement climatique à coups de taxes sur les carburants (voiture, avion) qui font payer la pollution du capital aux travailleur.
Au cours d’une lutte, les jeunes et les travailleurs apprennent en quelques semaines parfois plus qu’au cours de plusieurs années. Ne laissons pas tout cela se perdre aux quatre vents et affûtons notre programme en désignant clairement nos alliés et ceux qui s’opposent au changement. ‘‘Changeons le système, pas le climat’’, entend-on. Faisons-en une réalité. Pour le PSL, cela signifie défendre un programme de transformation socialiste de la société qui rend possible une planification rationnelle dans l’intérêt de la majorité de la population et de la planète.
“Changer le système”, mais comment et pourquoi ? Viens en discuter à notre week-end “Socialisme 2019” ces 30 et 31 mars !
Petit avant-goût du programme :
Nous accueillerons RUTH COPPINGER, députée irlandaise, figure clé de la victoire pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle animera un atelier de discussion consacré à l’impact de la victoire sur le droit à l’avortement sur les luttes sociales dans le pays. cet atelier prendra place le samedi 30 mars, de 16 à 18h.
Le mouvement pour le climat sera bien entendu présent durant ce week-end de discussion. Le samedi 30 mars, le programme et les méthodes d’action nécessaires pour le mouvement seront abordés dans un atelier qui prendra place de 16h à 18h. Le dimanche 31 mars, de 10h30 à 12h30, un grand meeting central aura lieu sur le thème “Socialist change not climate change !” Lors de ce meeting, nous aborderons pourquoi la planification socialiste est la meilleure réponse à la catastrophe climatique. Nous partirons ensuite ensemble vers la Marche pour le climat (Rise4Climat 13h gare du Nord).
Pour la deuxième année consécutive, une manifestation nationale contre le racisme a eu lieu à Bruxelles. Plusieurs milliers de personnes ont répondu à l’appel de dizaines d’organisations et sont descendues dans les rues de la capitale à l’occasion de la journée internationale de lutte contre le racisme (le 21 mars). Samedi, à Amsterdam, c’est plus de 10.000 personnes qui ont également manifesté contre le racisme et l’extrême droite. La percée du bien mal nommé Forum pour la démocratie (extrême droite) de Thierry Baudet lors des dernières élections a provoqué un choc chez nos voisins du Nord.
Le danger de l’extrême droite est toujours présent en Belgique. En décembre, nous avons connu la plus grande mobilisation de l’extrême droite depuis des années avec la ‘‘Marche contre Marrakech’’. Le Vlaams Belang espère progresser aux élections de mai prochain, raison pour laquelle il a intégré le néonazi Dries Van Langenhove (Schild & Vrienden). Les étudiants du Vlaams Belang (NSV) veulent manifester à Louvain le 9 mai pour remettre la migration en tête de l’agenda politique, ou plus exactement : remettre le racisme au centre du débat public. Pour tenter de détourner l’attention des conséquences de sa politique antisociale, la N-VA est également de plus en plus audacieuse dans l’expression de son racisme.
Il reste important de mobiliser contre le racisme : dans une société reposant sur les inégalités et l’exploitation, l’establishment a besoin de division et de discrimination. Tout ce qui nous divise nous affaiblit dans la lutte pour une autre société ! Nous défendons un antiracisme et un antifascisme combatifs autour de revendications sociales telles que des emplois bien rémunérés, des investissements publics massifs dans les services publics (éducation, transports publics, soins,…) et le logement social, une sécurité sociale forte,… Lors de la manifestation du 24 mars, nous avons distribué un tract qui, avec cette approche, a appelé à organiser une contre-manifestation le 9 mai à Louvain.