Category: Bruxelles

  • ULB : face aux attaques des autorités, organisons la lutte tous ensemble!

    Ce lundi 20 décembre, une centaine de personnes se sont mobilisées devant le Conseil d’Administration de l’ULB pour protester contre la politique anti-sociale de la direction de l’université.

    D’une part, les syndicats ont appelé à un rassemblement pour dénoncer les conditions de travail précaires des chercheurs contractuels (licenciements, droit qu’à une pension légale représentant environ 35% du salaire, …). La direction de l’ULB accorde des statuts différents à l’ensemble du personnel et ceci ne sert qu’à diviser le personnel dans leur lutte. C’est pour obtenir les mêmes droits pour tous les travailleurs de l’ULB qu’ils se sont mobilisés ce lundi. Même si certaines revendications ont été obtenues pour une partie du personnel, en ce qui concerne le statut des chercheurs, la décision est reportée au Conseil de la Recherche, où le recteur, représentant de la direction, siègera également.

    D’autre part, plusieurs dizaines d’étudiants se sont mobilisés contre l’intervention policière musclée qui a mené à l’arrestation d’une vingtaine d’étudiants, la semaine précédente. La police, appelée par la direction, a saisi l’occasion, lors d’une action symbolique « d’enterrement du foyer » faite par un groupe d’étudiants, pour intervenir violemment sur le campus et arrêter aveuglément ceux qui se trouvaient à proximité ! La faillite du mouvement autogéré du foyer s’explique par le fait que l’occupation s’est faite sans revendications claires depuis le début de l’année, sans aucune direction élue pour mener la lutte, sans faire le lien avec les autres privatisations du campus (restaurants), les attaques que subissent le personnel et le sous-financement de l’enseignement, … Ce ne sont pas des actions symboliques ou des actes isolés qui pourraient arrêter la politique anti-sociale des autorités et du gouvernement. Des actions stupides comme la dégradation de biens et des bâtiments ne servent qu’à criminaliser et à diviser le mouvement. Elles donnent l’excuse aux autorités pour systématiquement casser tout mouvement de contestation et faire intervenir la police sur notre campus.

    Les attaques contre les conditions de travail, la privatisation de certains services comme le nettoyage, l’entretien extérieur ou encore une partie de la sécurité, la privatisation de différents acquis étudiants (restos universitaires, foyer,…), entrent dans la logique de profit, prônée et appliquée par la direction. Un autre exemple de cette politique est la suppression du minerval réduit, ainsi que le suppression de la possibilité de fractionnement du paiement. Toutes ces mesures se retrouvent dans le cadre de la privatisation de l’enseignement, politique appliquée par les différents gouvernements européens.

    Pour nous, il est clair que ce n’est qu’en créant un rapport de force au sein de la communauté universitaire (étudiants – travailleurs), en amenant un programme clair et des perspectives claires, en ayant une direction élue et révocable à tout moment qu’on pourra arrêter les attaques néo-libérales au sein de notre université. Cette politique se trouve clairement dans le cadre des attaques subies par l’ensemble des travailleurs aujourd’hui (passage au 40h, attaque des pré-pensions, plus flexibilité, privatisation des services publics). Ce n’est qu’en se tournant vers les travailleurs qu’on pourra changer réellement le système. Ce sont les seuls capables de bloquer l’économie et de faire pression sur le patronat et le gouvernement.

    Face à l’attaque organisée du patronat et de ses laquais politiques, il faut une réponse organisée. La sociale-démocratie ne défend plus les intérêts des jeunes et des travailleurs mais travaillent main dans la main avec les patrons. Elio Di Rupo, par exemple, siège maintenant au Conseil d’Administration de Dexia, ce qui lui vaudra un « dédommagement » de 32.000euros. Ou encore Arena, ministre présidente de la Communauté française (PS), améliore son confort pour la somme de 310 000 euros. La sociale-démocratie applique aujourd’hui les politiques néo-libérales et défendent les intérêts patronaux, et ce au détriment des conditions de vie de la majorité de la population. C’est pourquoi nous appelons à la création d’un nouveau parti des travailleurs qui défendrait les droits et les acquis de la majorité de la population et non d’une clique de privilégiés.

    Etudiants et travailleurs de l’ULB ont un même intérêt à lutter pour de bonnes conditions d’étude et de travail sur le campus. Seule une opposition massive à la politique de la direction de l’université pourra la bloquer. EGA organise une opposition anti-capitaliste et lutte pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous, en liant les luttes des étudiants à celles du mouvement ouvrier. Dans ce cadre, EGA lance un appel à former des comités de mobilisation pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi qui se déroulera le 19 mars à Bruxelles.

  • Refinancement massif de tout l’enseignement et de la recherche !
  • NON à la présence policière sur tous les campus universitaires !
  • Reprise de la gestion du foyer et des restos universitaires par l’université sous contrôle des étudiants et du personnel !
  • Enseignement gratuit et de qualité pour tous et à tous les niveaux !
  • Unité étudiants-travailleurs-chômeurs contre la politique néo-libérale et anti-sociale du gouvernement!
  • Pour un Nouveau parti des travailleurs qui défendent les intérêts de la majorité de la population!
  • ULB. Comment lutter pour nos acquis?

    Depuis octobre, une poignée d’étudiants a occupé le foyer pour protester contre sa privatisation. Pendant plusieurs semaines, ces mêmes étudiants autogéraient le lieu, sans pour autant se préoccuper des autres mouvements étudiants comme par exemple les manifestations de l’enseignement supérieur qui ont réunis des milliers de personnes dans les rues pour un refinancement de l’enseignement supérieur. De même que rien n’a été développé pour faire le lien avec les luttes des travailleurs (STIB, Poste, secteur non marchand,…). Pourtant tous ces mouvements entrent dans le même cadre d’une politique générale d’attaques des acquis sociaux menée par le gouvernement. Ainsi les étudiants du foyer restés cantonnés dans leur petite bulle autogérée n’ont pas trouvé le soutien massif, nécessaire, pour lutter contre cette politique d’austérité, ce qui a permis à la direction de réprimer sauvagement le mouvement.

    Laure Miège et Aïsha Paulis

    Les autorités de l’université mènent depuis quelques années une politique systématique de privatisation de tous les services et d’attaques contre les conditions de travail sur le campus, celle du foyer rentre dans ce cadre : privatisation des restaurants universitaires, des kots étudiants, et des différents services sur le campus. Ainsi toute une partie du personnel de nettoyage et de jardinage n’est plus employée par l’ULB mais par une firme privée, ce qui a entraîné une pression sur les conditions de travail. De même, les travailleurs de la sécurité de l’ULB, sont menacés par une privatisation – déjà partielle – accompagnée certainement de licenciements et d’une dégradation des conditions de travail.

    Mais avec Bologne, ce sont en fait toutes les conditions d’étude et de travail dans l’enseignement qui sont attaquées. Pour nous, il est clair que toutes les mesures prises dans ce cadre sont faites dans le but de privatiser l’enseignement supérieur. On a vu en ce début d’année, la hausse du minerval intermédiaire, la suppression du fractionnement de minerval… C’est une politique qui s’est menée à différents degrés sur tous les campus de Belgique. Et nous pouvons facilement imaginer que ce n’est qu’un début, en Angleterre, le minerval ayant atteint déjà les 4 000euros et en Hollande jusqu’à 7 000euros.

    La direction de l’ULB veut faire de notre unif, « une université d’élite », faire entrer les entreprises sur le campus… Cette politique sera payée par les étudiants et le personnel pour le profit entier des patrons. Pour mener à bien leurs plans, les autorités n’ont pas hésité – et n’hésiteront pas – à utiliser la manière répressive soit en condamnant tout mouvement de contestation (condamnation de notre cercle quand il distribuait ses tracts contre Bologne), soit en envoyant la police sur les étudiants qui protestent (cf. mouvement pour les iraniens et contre la présence policière sur le campus devant le rectorat , lutte pour garder le foyer,…).

    Pour nous, seule la construction d’un réel rapport de force des étudiants et du personnel contre la direction pourront stopper sa politique. Un tel mouvement doit évidemment avoir une base politique claire, faisant le lien entre les attaques dans l’enseignement et la politique générale d’austérité du gouvernement : privatisation des services publiques, chasse aux chômeurs, 40h par semaine, flexibilisation du temps de travail, gel des salaires, attaques sur les pré pensions, …

    Pour construire un mouvements de lutte solide, nous aurons besoin d’organes de luttes qui organisent étudiants et travailleurs à la base, avec des délégués élus, révocables à tout moment. Mais c’est surtout en élargissant le mouvement à l’ensemble des luttes présentes dans la société que nous pourrons changer le rapport de force.

    C’est dans cette optique qu’EGA et le MAS, en accord avec les jeunesses des syndicats, ont mis en avant la nécessité d’une nouvelle marche des jeunes pour l’emploi et contre le racisme. Dans l’idée de renouer avec les traditions combatives des années 80, nous avons pris l’initiative de lancer des comités de mobilisation dans les différents secteurs de la société (chômeurs, entreprises, lycées, universités, …) afin de faire de cette marche une réussite et un catalyseur de toutes les luttes qui se développent aujourd’hui.

    NON A LA PRESENCE POLICIERE SUR LE CAMPUS

    NON A LA PRIVATISATION DE L’ENSEIGNEMENT

    NON A LA CASSE DE L’ENSEMBLE DES ACQUIS SOCIAUX

    UNITE TRAVAILLEURS – ETUDIANTS contre les attaques anti-sociales du gouvernement !

    Mobilise avec nous pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi !

    Construit avec nous une opposition anticapitaliste, rejoins EGA.

  • Bruxelles: le Blok bloquerait les institutions?

    Thierry Pierret

    Le sondage du Soir annonce que 8,4% des Bruxellois voteraient pour le Vlaams Blok le 13 juin. Le Blok obtiendrait la majorité dans le groupe linguistique flamand du Parlement bruxellois grâce à l’apport de 3,4% des voix francophones.

    Le PS et le MR seraient alors placés devant un dilemme. Soit rompre le cordon sanitaire en collaborant avec le Blok, soit se résoudre au blocage des institutions régionales vu l’exigence de la double majorité pour nommer les ministres et légiférer dans les matières bi-communautaires. Certains politiciens proposent déjà d’assouplir la règle de la double majorité. D’autres appellent à voter pour les partis démocratiques flamands afin de faire barrage au Blok.

    Aucun ne propose de solution crédible aux problèmes qui font le lit du Blok à Bruxelles: le prix des loyers, la paupérisation galopante, le chômage record (21%!), la dégradation des quartiers. Nous n’avons pas besoin d’un rafistolage institutionnel, mais d’une rupture avec la politique néolibérale. Plutôt que de soutenir les partis responsables de tout ce gâchis, il faut construire une alternative de gauche crédible qui parte des besoins du monde du travail.

  • EGA. Campagne de diffamation des autorités académiques de l’ULB

    Etudiants de Gauche Actifs

    NOTRE CAMARADE Karim Brikci, président d’Etudiants de Gauche Actifs/ULB (EGA) a reçu une lettre du recteur l’informant qu’il serait convoqué prochainement devant le conseil de discipline de l’université. Cette convocation fait suite à une plainte du Vicerecteur aux affaires étudiantes André Nayer. Celuici affirme qu’un «ancien de la VUB» l’aurait insulté et aurait dit «Vous avez de la merde dans la tête!». Il accuse notre camarade Karim d’avoir «évacué un crachat de dédain» en sa présence.

    EGA-ULB

    Les faits

    Lors de la journée portes ouvertes du 18 février, EGA a installé un stand d’information sur le campus de l’université afin de mener campagne contre la Déclaration de Bologne et son application à l’ULB. Quelques minutes après avoir commencé notre activité, le service de sécurité est venu nous intimer l’ordre de remballer le matériel sous pré-texte que nous n’avions pas de-mandé d’autorisation. Les étudiants de notre cercle ont refusé d’obtempérer au nom de la liberté d’expression, d’autant plus qu’EGA est un cercle étudiant reconnu par l’ULB. La sé-curité a alors appelé le vice-recteur aux affaires étudiantes.

    Celuici a déclaré d’emblée que toute activité politique était interdite sur le campus lors des journées portes ouvertes. Mais alors pourquoi nous demander de produire une autorisation? Boris Malarme, membre d’EGA, ancien étudiant à l’ULB (et non à la VUB) a entamé la discussion avec le vice-recteur qui s’est lancé dans une violente attaque verbale contre EGA, nous accusant de cautionner les crimes du stalinisme. Il confondait ma-nifestement EGA avec un autre cercle étudiant bien connu pour sa glorification de Staline, de Ceaucescu et de Pol Pot. Lorsque notre camarade a interrompu le monologue du vice-recteur en lui faisant remarquer que les trotskistes avaient été les premières victimes du stalinisme et ses plus ardents adversaires, il a marqué un temps d’arrêt quand il s’est aperçu qu’il s’emmélait les pinceaux. Puis il a tout de suite embrayé en faisant un grossier amalgame entre le stalinisme et le trotskisme.

    Devant tant de mauvaise foi, notre camarade s’est un peu emporté et lui a répliqué que «ce genre d’amalgame c’était une idéologie de merde et qu’il fallait prendre garde à ne pas faire écho à ce genre d’idées révisionnistes». On est loin des propos injurieux que lui prête le Vicerecteur. Sur ces entre-faites, Karim Brikci est arrivé sans avoir participé à toute la discussion. A un certain moment, il s’est retourné pour cracher dans une haie qui se trouvait derrière lui. Sans doute à court d’arguments politiques, le Vice-recteur a prétendu que notre camarade Karim lui avait manqué de respect.

    Le président d’EGA/ULB fait donc l’objet d’une procédure disciplinaire pour des propos déformés et attribués à un autre que lui! En outre les autorités de l’ULB semblent l’accuser d’avoir souillé une haie… alors que lors des soirées de beuveries dont certains cercles folkloriques sont coutumiers, bon nombre d’étudiants déversent leur trop-plein un peu partout sur le campus.

    Une tentative de criminalisation

    EGA est un nouveau cercle étudiant à l’ULB qui a été reconnu cette année. Il se compose d’étudiants qui veulent lutter contre le capitalisme et tous les maux qu’il entraîne comme le racisme, le sexisme, l’élitisme dans l’enseignement,… A ce titre, EGA est entré à plusieurs reprises cette année en opposition avec les autorités académiques. Lors de la grève de la faim à l’ULB des réfugiés iraniens, nous avons dénoncé la duplicité de l’ULB à leur égard. Nous menons une campagne active contre l’application de la Déclaration de Bologne dans les universités, et notamment à l’ULB. Les autorités académiques ont donc toutes les raisons de vouloir museler EGA. Elles voudraient briser un cercle qui incarne l’opposition à leur politique élitiste et antisociale. La fin justifie les moyens. Y compris la diffamation et la fabrication d’incidents de toutes pièces. Cette campagne vise à préparer les esprits à accepter des mesures répressives contre tous ceux qui contestent la politique des autorités universi-taires.

    La convocation devant le Conseil de discipline est une mesure d’intimidation sans précédent à l’égard d’un cercle politique reconnu. Nous appelons tous les étudiants et le personnel à lutter à nos côtés pour défendre la liberté d’expression et d’organisation à l’ULB.

  • Manifestations contre l’occupation

    Un an après la guerre en Irak

    Réactions à chaud dans la manif

    – Julie, étudiante: "Il y a un an, on était dans la rue avant que la guerre commence et, aujourd’hui, on est toujours là, on brave la pluie pour montrer qu’on est encore plus mécontent. C’est de la grande hypocrisie de la part de l’administration Bush: on voit encore plus clairement maintenant que les motifs pour entrer en guerre étaient complètement infondés. La situation en Irak est loin de s’être améliorée…"

    – Simon, lycéen: "Les Etats-Unis ont imposé une fois de plus leur politique impérialiste. Ils ne vont rien faire pour stabiliser le pays: ils vont laisser les irakiens crever de faim et ils vont pomper les ressources pétrolières."

    A l’aube du 20 mars 2003, les premiers missiles américains étaient envoyés sur Bagdad, la capitale de l’Irak, déclenchant ainsi une guerre rejetée par l’écrasante majorité de la population mondiale. Un an plus tard, les opposants à cette guerre se sont donnés rendez-vous dans quelques grandes villes à travers le monde pour manifester leur colère.

    Stéphane Delcros

    A Bruxelles, la manifestation "Pour la paix au Proche-Orient" a rassemblé 5.000 personnes, c’est-à-dire moins de la moitié de l’objectif des organisateurs. Le MAS/LSP et Résistance Internationale étaient présents à cette manifestation avec une délégation très dynamique d’une centaine de personnes. Par ailleurs, Notre organisation était la seule à scander des slogans clairement anticapitalistes.

    D’une manière générale, les manifestants étaient venus dire non à l’occupation de l’Irak et de la Palestine. Mais c’est surtout l’Irak qui focalisait l’attention à l’occasion du premier anniversaire du déclenchement de la guerre de Bush. Les opposants à cette guerre n’en voient pas la raison d’être ou la jugent injuste et ils veulent le faire savoir.

    Depuis la déclaration de la fin officielle de la guerre le 1er mai dernier, jamais la victoire américaine n’a autant été remise en question. "La guerre n’est pas finie: ils sont toujours là-bas!" affirme Marie-Emilie (étudiante). Sur le terrain, les attaques et attentats se succèdent sans répit. Six cents soldats américains sont morts et la popularité de Georges W. Bush ne cesse de diminuer. Pour y remédier, le président américain a prévu un transfert du pouvoir vers un gouvernement provisoire pour le 30 juin alors que les élections ne sont programmées que pour la fin de l’année ou le début 2005.

    La situation sociale et économique des Irakiens s’est aggravée depuis un an. Le chômage atteint aujourd’hui 70% de la population! Les écoles, les hôpitaux et tous les services publics de base sont totalement désorganisés. 10.000 civils irakiens ont perdu la vie depuis le début de la guerre tandis que 11.000 sont en prison.

    Aujourd’hui, les mensonges de Bush, Blair et Aznar leur explosent à la figure. Dans le cas d’Aznar, littéralement. Le terrorisme sort renforcé de cette guerre. Aucune arme de destruction massive n’a été retrouvée. Le chef des inspecteurs américains a démissionné en affirmant que ces armes n’existaient plus depuis la première guerre du Golfe. Les liens présumés entre l’ancien régime irakien et le terrorisme n’ont jamais été prouvés. Plusieurs dirigeants de la "coalition des volontaires" admettent ouvertement qu’ils ont été "induits en erreur".

    Les efforts – les mensonges – déployés par les dirigeants américains et leurs alliés et destinés à faire accepter la guerre à l’opinion publique se sont retournés contre eux. Le mouvement anti-guerre international n’a peut-être pas permis d’éviter la guerre mais a tout de même réussi à dévoiler les vraies raisons de celles-ci et les manipulations opérées par la coalition.

  • Couvre-feu. Après Dinant et Seneffe,… bientôt Bruxelles?

    Richard Fournaux, le bourgmestre (CDH) de Dinant est à l’initiative d’une ordonnance de police interdisant le rassemblement à plus de 5 personnes entre 22 heures et 6 heures du matin.

    Céline Moulin

    Le conseil communal se justifie en invoquant que des personnes "perturbent la tranquillité publique par leurs jeux, leurs cris, la consommation de boissons alcoolisées, etc…". Les personnes risquent une peine de prison d’un jour minimum! Dans un article intitulé "Dinant ne sera jamais Chicago!", le bourgemestre déclare "qu’à l’heure où la violence gratuite éclôt chez les adolescents qui se disent incompris et qui, au nom de la liberté d’expression et d’action, se révoltent contre les usages ancrés dans le passé, il convient de redéfinir les bonnes et justes limites". C’est donc sur cette fine analyse de la situation qu’il s’attaque à la liberté de réunion pacifique. D’autre part, le Bourgmestre PS de Seneffe va dans le sens d’un couvre-feux pour les moins de 14 ans en expliquant qu’il doit tenir compte du sentiment d’insécurité de ses concitoyens (c’est bien une mesure populiste!). Ducarme déclare à son tour être intéressé par la formule à Bruxelles…

    Ce sont toujours les enfants des familles les plus pauvres qui sont visés. Il est bien plus facile de criminaliser le désoeuvrement et la pauvreté plutôt que d’agir sur les causes économiques qui les génèrent.

  • Expulsés par l’ULB, grugés par Dewael

    LA DATE du 17 décembre sera décidément à marquer d’une pierre noire pour les réfugiés et leurs défenseurs. Quelques heures avant la condamnation des membres du collectif, la police investissait l’ULB – à la demande de sa direction – pour en déloger la cinquantaine de réfugiés iraniens qui menaient encore leur occupation.

    Thierry Pierret

    Les forces de l’ordre ont vidé la salle Honoris Causa de ses occupants et défoncé les locaux de la délégation étudiante (BEA), où femmes et enfants dormaient. Les Iraniens ont été répartis entre plusieurs centres ouverts et un d’eux se trouverait en prison faute de place dans les centres fermés.

    Le vice-président du Conseil d’Administration (CA), Fabrizio Bucella, justifie la décision d’expulsion pour des motifs de sécurité (l’ULB ferme ses portes pour les vacances de Noël) et sous prétexte que l’occupation ne se justifierait plus après l’accord conclu entre les Iraniens et le ministre de l’Intérieur Patrick Dewael. C’est proprement scandaleux. Ceux-ci avaient stoppé leur grève de la faim le 14 novembre suite à un accord conclu avec Dewael. Cet accord disait que ceux d’entre eux qui avaient été déboutés du droit d’asile pouvaient introduire une nouvelle demande d’asile individuelle. Mais les Iraniens maintenaient l’occupation entamée le 19 septembre tant que l’Office des Etrangers ne déclarait pas ces nouvelles demandes recevables. Or, l’Office n’a rendu jusqu’ici que 61 décisions sur plusieurs centaines de dossiers! Dont seulement 17 positives… L’expulsion des Iraniens n’est pas restée sans réaction de la part des étudiants: quelque 300 d’entre eux ont manifesté devant le rectorat avant de bloquer l’Avenue Roosevelt. De nouveau la police est intervenue et ce même sur le campus. Cela annonce l’attitude qu’est prête à prendre les autorités envers tout mouvement de contestation.

    Pour nous, cette issue illustre la faillite de la stratégie des délégués étudiants au CA qui dirigeaient le comité de soutien. Ils insistaient sur la nécessité d’éviter toute confrontation avec les dirigeants de l’ULB même lorsque ces derniers rechignaient à mettre les infrastructures de l’université à la disposition des Iraniens, même lorsqu’ils leur posaient des ultimatums pour les inciter à partir.

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont dès le départ pris une part très active à la lutte des Iraniens. Nous insistions sur la nécessité d’élargir le mouvement au sein comme à l’extérieur de l’université, de faire l’unité avec les étudiants et les travailleurs plutôt qu’avec les caciques de l’université qui soutenaient les revendications des Iraniens en paroles tout en leur mettant des bâtons dans les roues en pratique.

    Nous voulons faire le bilan du mouvement avec ceux qui se sont impliqués dans les actions de soutien afin d’en tirer ensemble les leçons pour l’avenir.

  • L’ULB envoie la police contre les sans papiers

    Ce mercredi 17 décembre, une cinquantaine de policiers casqués et armés ont débarqué sur notre université vers 6h du matin. Venus arrêter la cinquantaine de demandeurs d’asile iraniens présents sur le campus depuis presque 3 mois, les forces de police ont vidé la salle Honoris Causa de ses occupants et défoncé les locaux de la délégation étudiante (BEA), où femmes et enfants dormaient. La police est intervenue sous les ordres du ministre de l’Intérieur, P. Dewael, avec l’autorisation des autorités de l’ULB, les sites universitaires étant des zones privées.

    EGA-ULB

    Bien que l’ultimatum officiel était fixé au vendredi 19/12, l’ULB a préféré la répression plutôt que de soutenir les demandeurs d’asile. C’est la première fois que l’ULB autorise une rafle musclée contre les sans-papiers (et ce juste avant la période de blocus, afin d’éviter une mobilisation large des étudiants). Et cela annonce l’attitude qu’est prête à prendre les autorités envers tout mouvement de contestation. Les universités sont des lieux de débats et de luttes ! Les étudiants doivent s’opposer à toute présence policière sur le campus !

    Une action de protestation a été organisée à 13h devant le rectorat. Plus de 300 étudiants se sont mobilisés pour dénoncer cette rafle. Nous n’avons trouvé qu’une porte clause et aucun des responsables n’a osé venir s’expliquer. Nous avons décidé de bloquer les portes du rectorat et de manifester sur l’avenue Franklin Roosevelt pour les obliger à venir discuter, tout en scandant « Buccella Démission », « 1ère, 2ème, 3ème génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés »… Mais de nouveau la réponse a été l’appareil policier : 2 auto-pompes, 5 combis et un hélicoptère de la police fédérale formaient le comité d’acceuil des manifestants ! La police a bloqué notre manifestation sur le campus même, justifiant cela par le fait qu’ils avaient l’autorisation d’intervenir ce matin (à 6h) et donc qu’ils le pouvaient l’après-midi aussi. Après 3 heures, l’action a continué sur le campus par une occupation du Janson.

    Dès l’arrivée des Iraniens sur le campus, les autorités de l’ULB ont montré leur opposition à cette occupation. Elles ont refusé de soutenir les réfugiés sur le plan logistique, bien qu’une motion de soutien politique ait été votée au CA. Durant la grève de la faim, entamée par une trentaine des occupants, la politique de l’ULB s’est précisée : leur but était clairement que les Iraniens évacuent au plus vite les locaux ! Le sheriff Bucella fut nommé pour exécuter cette tâche.

    Peu d’aide fut accordée, mais il y a eu beaucoup de pression : refus de mettre à disposition les infrastructures nécessaires pour des conditions de vie décentes durant leur lutte (lits, sanitaires corrects, électricité, nourriture…) ; renvoi à plusieurs reprises de la Croix Rouge, pourtant nécessaire pour les soins des grévistes de la faim ; plusieurs lettres avec des ultimatums pour l’occupation ont été envoyées… Au bout de plusieurs semaines, les Iraniens se sont vus apporter des lits de camps, et rétablir l’électricité, qui leur avait été coupé, mais cela dans le seul but de calmer les pressions grandissantes, et de ne pas avoir à faire de concessions plus importantes.

    Pendant 3 mois, plus de 200 réfugiés iraniens qui ont reçu un ordre de quitter le territoire de l’Office des étrangers donc du gouvernement, ont occupé plusieurs universités (ULB, VUB, UCL). Ils revendiquent leur régularisation collective et l’octroi d’un permis de travail c-à-d le droit d’avoir une vie normale: travailler, étudier ou tout simplement se promener dans la rue sans craindre d’être arrêté et enfermé dans un centre de rétention. Le gouvernement n’est pas prêt à envisager une régularisation collective des Iraniens et donc toujours pas prêt à changer d’un pouce sa politique en matière de droit d’asile. Même si les dossiers sont à nouveau reçus, de nombreux Iraniens se retrouveraient dans quelques temps dans la même situation à savoir l’obligation de quitter la Belgique. La réponse du Haut Commissariat aux Réfugiés aux réintroductions des dossiers se solde déjà par 6 refus et un ordre de quitter le territoire. L’illusion d’une solution individuelle avancée par le gouvernement a comme seul but de diviser les Iraniens et de casser le mouvement.

    La politique d’expulsion va confiner un grand nombre d’Iraniens dans la clandestinité. Des petits boulots au noir sous-payés, aucune protection sociale est l’avenir que leur réserve notre gouvernement. Des pans entiers de l’économie capitaliste basculent dans l’illégalité, ce qui exerce une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail des salariés dans la sphère légale. Les sans papiers ne pourront obtenir une victoire que s’ils parviennent à gagner le soutien d’une frange plus large de la population, notamment au sein du mouvement ouvrier organisé. Les Iraniens ne peuvent compter que sur cette perspective de lutte, et non sur les politiciens traditionnels qui participent ou ont participé à cette politique d’asile. Car il est clair que les réfugiés servent de boucs émissaires pour la crise économique. Ce ne sont pourtant pas les réfugiés et les immigrés qui attaquent nos droits sociaux en matière d’enseignement (restaurants sociaux, kots bon marché,…), qui licencient (3000 pertes d’emplois à Ford Genk, plusieurs milliers annoncés à la Poste, Sncb, Cockerill,…), qui ferment les entreprises, qui privatisent les services publics, qui rallongent l’âge de la pension ou qui appliquent les plans d’économies.

    Une certaine solidarité estudiantine s’est créée avec la cause des sans – papiers. Un Comité de soutien s’est formé. Mais il ne s’est concentré que sur les besoins humanitaires urgents des grévistes au lieu de les exiger des autorités universitaires (qui possèdent, eux, les réels moyens d’un soutien logistique). La délégation étudiante, qui dans un premier temps a pris la tête du mouvement, a poussé dans ce sens, tout en négociant avec les autorités de l’ULB des accords boîteux. Elle a voulu régler la question des Iraniens de manière bureaucratique, main dans la main avec Bucella, sans s’appuyer sur le mouvement étudiant naissant, en refusant d’entrer en conflit avec les autorités de l’ULB. La bureaucratie étudiante, de peur de ne pas continuer à diriger ce mouvement et à être débordée, a toujours empêché le débat politique et l’élargissement du débat. Le fonctionnement même du comité de soutien était peu démocratique : des étudiants se sont vus refuser la parole, les lettres de Bucella n’ont pas été communiquée à l’ensemble de la comunauté universitaire…

    Depuis le début, E.G.A. avance la nécessité de créer un réel rapport de force étudiant afin d’imposer aux autorités de l’ULB le soutien catégorique nécessaire aux Iraniens pour mener à bien leur lutte et ainsi créer une plus forte pression au niveau du gouvernement. Nous pensons que le but d’un comité de soutien doit être de politiser les étudiants à la problématique des sans papiers. C’est en clarifiant le lien entre les politiques néolibérales de nos gouvernements et celles qui poussent des milliers d’hommes à fuir la misère et la guerre dans le monde néo-colonial que l’on peut espérer arriver à une victoire. Les pays du Tiers-Monde sont obligés d’ouvrir leurs marchés aux entreprises occidentales. Les multinationales, n’ayant comme intérêt que leurs profits, jouent un rôle important dans le maintien des régimes réactionnaires et de la politique de pillage des richesses et de surexploitation de la force de travail (inexistence de protection sociale, journées de 18 heures de travail et cela dès le plus jeune âge,…). Les grandes puissances n’hésitent pas à utiliser la force pour assurer leur domination économique et politique. Les interventions impérialistes des Etats-Unis en Irak et de la France en Côte d’Ivoire en sont des exemples. Nous refusons la distinction entre réfugiés politiques et économiques car c’est la politique des puissances capitalistes qui engendre la misère et les conflits sanguinaires qui poussent des milliers de personnes à fuir. Le fossé entre pauvres et riches n’a jamais été si profond. La science et la technique n’ont jamais été aussi développées qu’aujourd’hui. Normalement cela devrait permettre de couvrir tous les besoins élémentaires. Le capitalisme a fait faillite ; un monde socialiste où la production est démocratiquement planifiée en fonction des besoins, et non aux mains d’une poignée de patrons, est nécessaire.

    Construisons des organes politiques combattifs dans nos universités et nos écoles afin d’amener les jeunes à s’organiser et à discuter d’une alternative viable au système capitaliste, une alternative socialiste. Rejoins EGA !

    Nous ne pouvons compter que sur nos propres luttes !

    Pas d’accès aux campus universitaires à la police ! Démission immédiate du recteur DE MARET et de son shériff BUCELLA !

    Il faut s’en prendre aux multinationales, pas à leurs victimes. Des papiers pour tous!

    Fermeture de tous les centre fermés. Stop aux expulsions et à la répression !

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit. Stop au racisme, au sexisme,…tous ensemble contre le système capitaliste !

    Pour un monde socialiste, où l’on produit en fonction des besoins des gens et non pas pour les profits d’une minorité !

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