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  • Il faut passer à l’action … pour défendre la Sécurité Sociale !

    Les négociateurs du gouvernement de l’Orange bleue veulent s’en prendre à plusieurs pans de la sécurité sociale. Alors que les recettes de l’Etat diminuent suite aux nombreux cadeaux faits aux patrons, les chefs de la droite cherchent à combler le manque à gagner en puisant dans les poches des travailleurs et de leurs familles. Ils veulent ainsi poursuivre et renforcer les transferts des pauvres vers les riches. Sous la menace d’un déficit budgétaire grandissant, la droite prépare une attaque de grande ampleur.

    Geert Cool

    Le débat communautaire qui permet de « diviser pour mieux régner » est utilisé afin de pouvoir mener une politique néolibérale de plus en plus dure. Ceux qui exigent une régionalisation de la sécurité sociale ne le font pas pour étendre les acquis sociaux mais pour les réduire plus rapidement. Car le patronat veut économiser sur les pensions, augmenter la flexibilité des travailleurs, limiter les allocations de chômage dans le temps et poursuivre les privatisations dans le secteur des soins de santé,…

    C’est par la lutte que les travailleurs ont obtenu la sécurité sociale. Aujourd’hui, celle-ci a déjà fortement été entamée. Le secteur privé a investi le domaine des soins de santé, avec pour conséquence que l’accent est mis non sur les soins mais sur le profit. « Sicko », le film de Michael Moore, devient de plus en plus une réalité chez nous aussi.

    En matière de pensions, on constate que la tranche des 20 % les plus hautes sont en moyenne 16 fois plus élevées que celle des 20 % les plus basses. C’est une des conséquences de la privatisation partielle provoquée par le recours à l’épargne-pension individuelle ou au niveau de l’entreprise. Le résultat de cette privatisation est qu’en 1980, 12 % des pensionnés vivaint sous le seuil de pauvreté et qu’ils sont 23 % actuellement.

    Les nouvelles attaques contre la sécurité sociale vont continuer à faire grimper le nombre de pauvres. Aujourd’hui déjà , 15 % des Belges sont pauvres. Selon des chiffres récents, il y a 3 % de pauvres parmi les travailleurs. En Allemagne, un des effets des attaques successives contre les salaires et la sécurité sociale est que 10 % de travailleurs se retrouvent sous le seuil de pauvreté. Est-ce que le même sort nous attend en Belgique ?

    Pour éviter cela, il va être indispensable de répondre aux attaques. Les travailleurs vont devoir résister. L’appel à une concentration nationale des militants, comme celui qui a été lancé par le président de la FGTB De Leeuw lors d’un rassemblement à Anvers le 24 octobre, est une bonne initiative. Mais, pour arriver à une véritable mobilisation, il va être nécessaire d’expliquer ce que signifient concrètement les attaques planifiées contre la sécurité sociale et de mettre en avant un programme clair. Et d’expliquer que cette concentration de militants doit être vue comme un premier pas dans la construction d’un rapport de forces pour aller à la confrontation.

    Au cours de ces mobilisations, la discussion sur la nécessité d’un prolongement politique aux luttes syndicales ne disparaîtra pas, bien au contraire. Pratiquement tous les partis traditionnels ont soutenu le Pacte des Générations il y a deux ans et se laissent à présent entraîner dans la surenchère communautaire. Si nous voulons un parti qui défende activement les intérêts des travailleurs et de leurs familles, nous devrons participer nous-mêmes à la construction d’un tel parti. Le Comité pour une Autre Politique (CAP) peut être l’outil qui nous permettra de le faire.

    Signez la pétition “Sauvons la solidarité”

    > www.sauvonslasolidarite.be

  • Mouvements de masse en Birmanie et ailleurs : quelle solution pour les peuples opprimés?

    En Birmanie, après les mouvements du mois passé, le calme est revenu. La répression a – temporairement – fait taire la colère des masses. C’est la hausse subite des prix des carburants qui a été le déclencheur de la “révolution safran” : le moindre prétexte pourrait à tout moment faire redescendre les masses dans la rue. Dans d’autres pays aussi, de telles hausses de prix ont déclenché des émeutes spontanées : c’était le cas notamment en Iran cette année.

    Gilles

    Notre époque est celle d’une grande instabilité au niveau mondial, d’un ras-le-bol généralisé : nous devons donc nous attendre, de plus en plus, à ce que d’autres “petites choses”, auparavant insignifiantes, puissent représenter pour beaucoup de gens “la goutte qui fait déborder le vase”, et être dans un futur proche à l’origine de luttes plus âpres, en Occident également.

    D’autre part, cette année et la précédente ont vu se développer de nombreuses luttes “pour la démocratie” (Népal, Ukraine, Géorgie, Thaïlande, Mexique, etc.). Bien que la plupart de ces luttes aient été victorieuses jusqu’à un certain point, aucune n’est réellement parvenue à concrétiser tous les espoirs qui avaient été placés en elles.

    L’élection de Iouchtchenko, par exemple, a été l’une des plus grandes déceptions de l’histoire ukrainienne. La campagne pour la libération d’Aung San Suu Kyi fait penser à celle pour la libération de Mandela en son temps (encore que Mandela avait un profil nettement plus marqué à gauche). Pourtant, en Afrique du Sud, malgré la fin de l’apartheid, la situation des travailleurs ne s’est guère améliorée en vingt ans…

    De la même manière, outre les quelques libertés démocratiques et éventuelles avancées sociales qui accompagneraient certainement la venue au pouvoir d’Aung San Suu Kyi, nul ne doit s’attendre à ce que la situation de la Birmanie en ce qui concerne le chômage, la pauvreté, le pillage par les multinationales et la soif d’autonomie des minorités natio-nales ne change fondamentalement. Un argument flagrant dans ce sens est le soutien qui a été donné à la “révolution safran” par la plupart des Etats impérialistes et leurs institutions. Ce qu’espèrent ces organisations, c’est la mise en place d’un gouvernement plus « conciliant », avec lequel elles pourront accomplir leur business. Et leur empressement soudain à exiger la démission des militaires vient beaucoup plus de leur crainte de voir la population s’organiser et le mouvement se radicaliser, que de leur soif de liberté : “Donnons-leur vite leur “démocratie”, tant qu’ils ne demandent rien de plus !”

    La situation actuelle du capitalisme mondial est telle que, sans une mobilisation permanente de la population, Aung San Suu Kyi ne s’avérera être rien de plus qu’une marionnette au service des multinationales, capable de faire passer toutes sortes de « réformes » antisociales au nom de « la reconstruction du pays ».

    Une réelle émancipation du peuple birman ne peut être obtenue que par une réelle démocratie socialiste, sous la direction de la classe ouvrière. Ce n’est que sur base de la socialisation de l’économie, sous contrôle populaire, dans le cadre d’une confédération socialiste régionale, qu’une démocratie authentique pourra être obtenue en Birmanie.

  • Gand: Résistance Internationale contre la pollution causée par les patrons !

    Le 24 octobre, une centaines de lycéens et de jeunes ont manifesté dans les rues de Gand pour protester contre la libéralisation du marché de l’énergie et contre l’impact du néoliberalisme sur l’environnement.

    Nos factures augmentent avec les privatisations, mais imposer le contrôle de la collectivité sur la politique énergétique est également une revendication cruciale pour que la recherche scientifique sur la production d’énergie alternative obtienne bien plus de moyens. Cette recherche scientifique doit être indépendante des entreprises – pour qui seuls priment leurs intérêts – ce qui nécessite également aussi plus de moyens dans l’enseignement.

    Les jeunes Gantois de Résistance Internationale emmené le cortège protester dans le centre ville et le sécretariat du VLD avant d’organiser une réunion avec les participants à la manifestation afin de préparer nos futures actions à Gand contre le capitalisme.

  • Deux révolutionnaires socialistes arrêtés au Nigéria

    Ce 11 octobre, deux membres du Democratic Socialist Movement (DSM), notre organisation-soeur au Nigéria, ont été arrêtés par la police armée à l’universtité de Obafemi Awolo University (OAU) à la demande de la direction de celle-ci. Ces deux camarades sont Taiwo Hassan Soweto (président de la section du DSM à la OAU) et Oletandu Dairo (responsable presse du syndicat étudiant). Le président du syndicat étudiant est lui depuis longtemps déjà en prison.

    L’année dernière, les étudiants ont élu à la tête du syndicat étudiant une direction radicale qui s’oppose à la politique de la direction de l’université.

    Après les arrestations, les étudiants ont participé massivement à une Assemblée générale et ont décidé de boycotter les cours en guise de protestation. Les étudiants arrêtés sont détenus avec le président du syndicat étudiant et ne passeront devant le juge qu’en décembre.

    Le 23 octobre, nous avons mené des actions partout dans le monde devant les ambassades du Nigéria pour exiger la libération des militants emprisonnés, la réouverture immédiate du campus et la fin de la violence et de la criminalisation des militants étudiants.

    > www.socialistnigeria.org

  • Emeutes à Schaerbeek et Saint-Josse

    La semaine dernière, les communes de Schaerbeek et de Saint-Josse ont été témoins d’émeutes de la part de quelques centaines de jeunes d’origine turque. Dans la nuit de dimanche à lundi dernier déjà, de premiers heurts avaient été constatés, le café d’un Arménien ayant été saccagé par une dizaine d’individus armés de bâtons et de pierres, alors qu’à l’extérieur se trouvait un cortège d’au moins 300 personnes brandissant drapeaux turcs et étendards des Loups-Gris (formation d’extrême-droite ultranationaliste turque)

    Cédric Gérôme

    Mercredi soir, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Schaerbeek et Saint-Josse ; brandissant des drapeaux turcs, des jeunes lançaient des slogans hostiles au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le feu vert récemment donné par le Parlement turc à une invasion militaire dans le Nord de l’Irak pour aller déloger les militants du PKK, ainsi que l’attaque meurtrière récente par des combattants du PKK contre l’armée turque, qui a tué douze soldats dans le Sud-Est du pays, a servi de toile de fond à ces rassemblements.

    Les droits de la minorité kurde sont allègrement bafoués en Turquie (voir précédent article). Pourtant, les militants du PKK n’ont jamais recherché le soutien des travailleurs turcs dans leur lutte, irrémédiablement acquis, selon eux, au nationalisme turc. Nous condamnons fermement les méthodes (attentats, actions terroristes diverses) pratiquées depuis des années par le PKK, qui ont largement contribué à son propre isolement pami la population turque, et ont pour effet qu’aujourd’hui, une frange significative de celle-ci approuve les autorités et l’armée turques dans leur opération militaire sur le sol irakien. Des organisations réactionnaires comme les Loups-Gris exploitent ces sentiments pour gagner une certaine audience parmi la communauté turque. Les marxistes ont toujours expliqué que les attentats et les actes de terrorisme individuel et de violence aveugle ont tendance à pousser la population dans les bras des réactionnaires et des classes possédantes.

    Cette dernière conclusion est aussi vraie ici que là-bas : saccager des cafés, incendier des voitures et briser les portes de logements sociaux sont des actes qui ne peuvent servir qu’à alimenter les discours racistes, attiser les tensions entre les différentes communautés, et donner du crédit à tous ceux qui revendiquent corps et âme davantage de répression et de policiers dans nos rues. Le gouvernement régional bruxellois, par la bouche de son ministre-président Charles Picqué (PS) a dit regretter ces agissements "qui mettent à mal les efforts visant à assurer une coexistence harmonieuse entre les différentes communautés sur le territoire de la Région de Bruxelles-capitale". De quels efforts parle-t-il ? Tous les rapports récents pointent du doigt une extension fulgurante de la pauvreté dans les communes de la capitale. Dans ces rapports, la commune de Saint-Josse n’est pas en reste : elle figure en effet parmi les entités les plus pauvres de l’ensemble du Royaume, avec un taux de chômage officiel de…40%. Faut-il dès lors s’étonner que la frustration sociale récurrente mène à de telles explosions ?

  • Il pleut, il pleut bergère…

    En cet automne pluvieux, quelques bonnes nouvelles ne font pas de tort. Ainsi, Le Soir Magazine (1) a publié le hit-parade des 25 familles les plus riches de Belgique. Ils se portent bien ! Pour nous, l’avenir, de radieux, devient bien sombre (les ménages doivent s’attendre à débourser 500 euros de plus l’an prochain pour leurs factures !), et le parapluie de l’index-santé est bien troué face à l’averse de hausse des prix !

    Jean Peltier

    La valse des milliards…

    Premier enseignement du classement de Le Soir Magazine, c’est la bière qui rapporte le plus ! On trouve en effet en n°1 les De Spoelbech (de la brasserie Haacht) et en n°4 les Vandamme (Piedboeuf et Stella Artois), tous désormais bien calés au chaud dans le groupe multinational Inbev, ces deux familles pesant respectivement 3,13 et 1,63 milliards d’euros. Deuxième découverte, l’acier wallon mène à tout… à condition d’en sortir à temps : les Frère (passés depuis au groupe médias RTL-Bertelsmann) sont n°2 avec 2,98 milliards et les Boël (réinvestis dans le holding Sofina) n°4 avec 1,42 milliards. Au milieu on trouve la famille Colruyt, n°3 avec 2,52 milliards d’euros.

    Si Le Soir Magazine a un regard ému pour les petits péchés mignons de ces messieurs-dames (les arbres pour Philippe de Spoelbergh, le vin pour Albert Frère), il n’a pas eu le mauvais goût de dresser en parallèle le hit-parade des milliers de licenciements qui ont jalonné le chemin de ces « riches bien de chez nous »…

    …les trous dans la tirelire…

    On redescend sur terre avec un autre hit-parade. Test-Achats a calculé l’impact de quelques-unes des hausses de prix déjà annoncées pour 2008 sur le budget d’un ménage moyen (2). Ca va faire mal !

    En n°1, le gaz : + 247 euros (75 pour la distribution et 172 pour la consommation). En n°2, l’alimentation : + 140 euros (pain, beurre, lait, poulet, légumes en conserve… et bière, ce qui devrait quand même faire plaisir aux familles Spoelbech et Vandamme). En n°3, l’électricité : + 30 euros. Rien que ces trois postes représentent 417 euros. Test-Achat n’a pas pu chiffrer l’impact de l’essence et du mazout de chauffage parce qu’il est impossible de prévoir quand (ou si) les prix vont se stabiliser un jour. Mais on doit s’attendre à devoir sortir de notre poche un minimum de 500 euros en plus l’an prochain.

    …et le parachute troué de l’index-santé

    Comme on ne peut pas vraiment espérer que les familles Frère, Boël et Colruyt vont y aller de leur poche pour nous aider (elles sont actuellement fort occupées à appuyer les efforts des libéraux pour imposer une nouvelle réforme fiscale en faveur des riches), il reste à se consoler en se disant que l’index absorbera les hausses de prix. Stop, on arrête de rêver. L’index des prix a été tellement bien trafiqué par les gouvernements précédents que l’index-santé (c’est son nom officiel) exclut purement et simplement le tabac, les alcools et les carburants dans son calcul. En plus, la part consacrée dans son calcul aux postes les plus importants – 19% pour les dépenses d’alimentation, 6% pour le loyer, 15,5% pour le logement en général – est largement sous-estimée par rapport a ce qu’ils représentent réellement dans les dépenses des familles populaires.

    Résultat, ces manipulations nous coûtent au bas mot 20 euros net par mois par rapport à la hausse réelle du coût de la vie (3). C’est-à-dire la moitié des augmentations prévues l’an prochain…


    1. Le Soir Magazine du 3 octobre

    2. La Meuse du 16 octobre

    3. La Meuse du 25 octobre

  • La menace d’invasion augmente l’instabilité régionale

    Le combat sanglant entre les troupes turques et les guérilleros séparatistes kurdes du PKK sur la frontière Turquie/Irak a énormément attisé les tensions entre les deux pays. Le Parlement turc a décidé par 509 votes contre 19 d’accepter les exigences des chefs militaires du pays pour envahir la région Kurde au nord de l’Irak. Ils veulent débusquer des unités du séparatiste et interdit Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

    Kevin Parslow, Socalist Party (section anglaise du Comité pour une Internationale Ouvrière).

    Une invasion pourrait être lancée d’un moment à l’autre, avec de graves conséquences sur la population principalement Kurde de la région. Elle saperait aussi les puissances impérialistes occupant l’Irak, alors que Bush plaide actuellement pour un retrait des troupes. Economiquement, les marchés mondiaux ont déjà réagi avec inquiétude, le prix du pétrole a ainsi récemment atteint $90 le barril.

    La minorité kurde de Turquie établie dans le sud-est du pays a, comme leurs compatriotes de Syrie, d’Iran et d’Irak, jusqu’à récemment, peu ou pas du tout de droits depuis que l’impérialisme a partagé l’ancien Empire Ottoman suite à sa chute durant la Première Guerre Mondiale.

    Les Kurdes forment la plus grande nationalité sans Etat au monde. Historiquement, en Turquie, ils n’ont eu aucune reconnaissance jusqu’à tout récemment : ils ont maintenant des droits linguistiques et d’éducation limités. Leurs droits politiques ont été sévèrement réduits et les partis politiques kurdes sont souvent exclus des élections ou sont enfermés s’ils soutiennent publiquement l’indépendance ou même l’autonomie.

    Le PKK, formé en 1978, a mené une campagne contre l’armée turque et des cibles économiques depuis 1984, mélangeant des combats de guerilla et des attaques ciblées – 17 soldats turques sont ainsi décédés dans une embuscade la semaine dernière. Mais l’incapacité du PKK à battre la puissance militaire turque a mené à des doutes sur ces tactiques et a conduit à un cessez-le-feu effectif entre 2000 et 2004.

    Mais avec des réformes limitées et aucun mouvement vers l’autonomie (le PKK a laissé tomber la revendication d’indépendance), le PKK a repris ses activités militaires. Son dirigeant, Abdullah Öcalan, est arreté depuis 1999 et est emprisonné dans une prison turque d’où il aurait apparemment appelé a un cessez-le-feu.

    Pourtant, durant ces derniers mois, le PKK a repris ses attaques sur des cibles en Turquie. L’armée turque croit qu’elles sont lancée depuis des bases au Kurdistan irakien. Les chefs militaires veulent entrer dans cette zone et tenter de battre le PKK avec le soutien du Parlement. A cause des méthodes du PKK, il y a parmi la population turque une légère approbation pour les propositions de l’armée et une grande hostilité contre les revendications nationales des Kurdes.

    La Turquie est la seconde puissance armée de l’OTAN, derrière les USA et l’armée se considère comme la gardienne de la constitution laïque turque. Elle a mené quatre coups contre des gouvernements élus depuis 1960 à des moments où l’instabilité politique et économique menaçait leur position dominante dans la société.

    Mais les militaires ont reçu un camouflet en juillet 2007 quand ils ont appelés à une élection générale après s’être opposés à la proposition de l’AKP – Parti de la Justice et du Développement, parti à l’origine islamiste avant que ses dirigeants ne prennent leurs distances avec cette idéologie – qui voulait qu’un de ses membres, Abdullah Gul, soit nommé au poste de président. L’AKP a facilement gagné ces élections principalement sur base de la croissance économique du pays et a donc pu nommer son candidat.

    La volonté de s’attaquer au PKK provient assurément en partie de la nécessité de reconstituer le prestige de l’armée dans la société. De plus, tant l’armée que le gouvernement craignent la création d’un Etat kurde indépendant dans le nord de l’Irak. Une étape importante vers ce nouvel Etat vient d’être franchie avec la signature de contrats pétroliers directements passés entre le gouvernement régional kurde irakien et les multinationales pétrolières.

    Une bonne partie de l’irak a déjà été dévastée par l’invasion américano-britannique et ses conséquences. Si la Turquie envahit elle aussi le pays, la partie de l’Irak a pour l’instant le moins souffert subira davantage de dévastations.

    Certains dirigeants kurdes irakiens veulent d’ailleurs que le PKK se retire vers la Turquie pour empêcher la catastrophe, mais d’autres veulent que le gouvernement irakien empêche physiquement l’armée turque d’envahir la région tandis que les chefs arabes estiment que c’est aux forces kurdes de défendre leur région.

    Le peuple kurde est descendu dans les rues de villes irakiennes telles qu’Irbil pour protester contre la décision prise par le Parlement turc. La plupart des Kurdes n’accepteraient pas une attaque de la part de l’armée turque. Nombreux sont ceux qui sont persuadés que l’armée turque interviendrait dans le nord de l’Irak pour des intérêts politiques et économiques sur le dos des ethnies de la région.

    Les intérêts américains

    Les relations entretenues entre les Etats-Unis et la Turquie étaient par le passé très amicales, mais se sont refroidies ces dernières années. Bien que les USA soutiennent l’entrée de la Turquie dans l’Union Européenne, l’hostilité du peuple turc envers l’impérialisme américain a empêché le gouvernement de permettre à Bush et Blair d’employer le territoire turc pour envahir le nord de l’Irak en 2003.

    Les tentatives actuelles des USA pour empêcher toute incursion turque en Irak n’ont pas été aidées par une note déposée devant le Congrès américain selon laquelle la mort de jusqu’à un million et demi d’Arméniens turcs entre les mains de l’Empire Ottoman entre 1915 et 1917 était un « génocide ».

    Aucun doute n’existe sur l’existence de ce massacre, mais c’est une offense criminelle de soulever ce fait en Turquie. Un nationaliste de droite turc a ainsi récemment assassiné le principal journaliste arménien turc Arat Dink. Le fils de ce dernier a d’ailleurs aussi été, avec un autre journaliste arménien, condamné à un an de prison avec surcis pour provocations contre l’histoire officielle turque.

  • Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète !

    Programme de Résistance Internationale

    1. Concilier environnement et capitalisme ? Mission impossible !

    Ces 30 dernières années, la température terrestre a grimpé pour atteindre le niveau le plus haut en près de 12.000 ans. Selon l’ONU et le rapport Stern – du nom d’un ancien économiste en chef de la Banque Mondiale – il pourrait y avoir 50 millions de « réfugiés environnementaux » en 2010 et 200 millions en 2050 à cause de la montée des eaux, de la désertification croissante, etc. Pendant cette période, des catastrophes naturelles comme celle provoquée par l’ouragan Katrina (qui avait fait 1.500 victimes et causé 120 milliards de dégâts) vont augmenter.

    Pourtant, les mesures prises sont plus qu’insuffisantes. Ainsi, le protocole de Kyoto ne représente-t-il que 3% des efforts à réaliser pour stopper le réchauffement climatique… et il n’est même pas respecté ! Ceux qui dirigent la société – les patrons et leurs gouvernements – ne font rien pour dégager une véritable solution. Leur priorité est et reste la course aux profits, et ce aux mépris de nos vies. Dans ce cadre, ils ne font que déplacer le problème, comme quand ils considèrent que le nucléaire est une bonne alternative aux énergies fossiles. Pourtant, 7.000 tonnes de déchets nucléaires sont déjà produites chaque année sans que l’on sache comment les générations futures vont s’y prendre pour gérer ces stocks de poubelles radioactives.

    Il faut mobiliser l’ensemble des forces productives de la société vers le développement d’énergies propres, ce qui n’est pas en contradiction avec un accès garanti au confort énergétique pour tous. En ce sens, nous nous distinguons de nombreux écologistes « officiels » sur la question de qui est responsable de la crise écologique actuelle.

    Généralement, les écologistes se limitent à critiquer une ou plusieurs caractéristiques du système d’exploitation capitaliste et ne vont pas plus loin dans la réflexion sur les causes de ces symptômes. A la différence de groupes comme Greenpeace – qui produisent par ailleurs des analyses et dénonciations qui peuvent être excellentes – nous ne pensons pas qu’il existe une solution satisfaisante au sein du système actuel. Aucune solution conséquente n’est viable sans renverser le capitalisme.

    La plupart des militants écolos parlent de changer les mentalités et les habitudes. C’est effectivement quelque chose à faire, mais c’est, selon nous, utopique d’espérer y arriver à une échelle de masse dans le cadre du capitalisme. Beaucoup des « habitudes » à changer sont en fait des nécessités aujourd’hui : faute de moyens, comment changer sa voiture pour une autre non polluante? Et comment se passer d’une voiture dans certaines situations alors que les transports en commun sont sans cesse plus chers, que les petites gares ferment, que les zonings sont mal desservis,…?

    Face à cela, nous sommes pour une politique de stimulation de solutions collectives (développer les transports en commun par exemple) et pour l’abolition des taxes soi-disant « écologiques » qui touchent les ménages (les taxes sur les voitures, dans le même exemple).

    D’autre part, tant que la presse traditionnelle – et les autres moyens de diffusion des idées – reste aux mains de grands actionnaires industriels et financiers qui préfèrent continuer à polluer la planète plutôt que d’accepter de voir baisser leurs profits, changer les mentalités sur une grande échelle nous paraît impossible.

    Pour changer les mentalités, il faut changer la société. Cela ne peut se faire qu’en mobilisant les travailleurs – ceux qui produisent, mais n’ont rien à décider – ainsi que leurs familles contre le système qui les exploite jour après jour. Dans ce travail de mobilisation et d’action, il est crucial de faire se rencontrer revendications environnementales et sociales. Mais une politique de lobbying envers l’élite est inefficace : la lutte des travailleurs et des jeunes est notre arme la plus puissante !

    2. Quel programme ?

    La science appartient à tous, notre planète aussi !

    1. Diminution drastique des gaz à effet de serre ! Stop au commerce des droits d’émission !
    2. Pour la (re)nationalisation du secteur de l’énergie sous le contrôle des travailleurs sans rachat ni indemnités pour les gros actionnaires !
    3. Pour un développement massif de transports en commun gratuits et de qualité partout !
    4. Pour la construction massive de logements sociaux de qualité, à prix abordables, et respectueux de l’environnement !
    5. La recherche scientifique en dehors des mains des entreprises ! Pour le développement d’une recherche scientifique publique, indépendante des actionnaires et du privé !

    Environnement et capitalisme : lutter pour l’un, c’est détruire l’autre !

    1. Pour une politique de stimulation de solutions collectives, abolition des taxes soi-disant « écologiques » qui touchent les ménages !
    2. Pour une planification de la production et de la distribution en fonction des besoins des gens – dont le respect de leur milieu – et non en fonction du profit !
    3. Pour la gestion et le contrôle démocratique de la production et de la distribution par les travailleurs eux-mêmes : les patrons ont besoin des travailleurs, les travailleurs n’ont pas besoin de patrons !
    4. Pour la solidarité internationale : la défense de la planète ne peut que s’effectuer sur toute sa surface !
    5. Pour une société socialiste démocratique basée sur les besoins et l’épanouissement de chacun dans un environnement sain !
  • Non aux lois anti-sociales et racistes ! Oui à la Grève Générale Reconductible maintenant !

    De retour de vacances, Sarkozy a décidé de mener ses réformes anti-sociales et racistes à un rythme effréné. Il a pris son temps pour offrir 12 milliards d’euros aux capitalistes. Aujourd’hui ce sont les plus pauvres et les travailleurs qui trinquent. Les premiers qu’il a attaqués sont, comme toujours, les plus faibles : les sans-papiers. Ensuite les malades, avec la franchise médicale. Aujourd’hui il veut mettre à son tableau de chasse les fonctionnaires, les cheminots et le service public.

    Jalil, MAS-Bxl

    Sarkozy montre sa détermination à instaurer ses lois réactionnaires : il veut mettre à genoux les secteurs les plus syndiqués et les plus combatifs afin de faire taire à jamais les luttes sociales, tactique déjà utilisée par Tchacher dans la lutte des mineurs. Son plan est simple : d’abord en terminer avec les acquis du public, pour ensuite voir à la baisse les acquis du privé et de tous les travailleurs.

    La résistance s’organise

    Face à cela, la résistance s’organise à travers de nombreux meetings, manifestations, actions….L’une des dates importantes fut la grève de ce jeudi 18 octobre pour défendre les « régimes spéciaux » appelés par tous les syndicats. Il est clair que face à ces attaques sans précédent depuis 30 ans, une grève de 24h dans un secteur ne suffira pas. Seuls trois syndicats (FO-cheminot, SUD-rail, FGAAC) ont appelé à mener une grève reconductible, par tranches de 24h. D’autres secteurs comme l’enseignement, le gaz, l’électricité, les étudiants, la poste ont appelé ici ou la à faire grève ou à manifester.

    La mobilisation fut une réussite totale : à la SNCF, on comptait 75 % de grévistes. A la RATP, on tournait autour des 56 % ; pour les trains corail ou certaines lignes RER/Ile-de-France, rien ne circulait. Pour les autres secteurs, là où les syndicats avaient appelé à des actions, le niveau de grévistes augmentait. Dans l’enseignement, on comptait de 10 % à 30 % de grévistes. A la poste on était en-dessous de la barre des 10 %, mais à EDF et GDF, on dépassait les 50 % de grévistes. De nombreux secteurs locaux ont aussi fait grève comme les intermittents, les journalistes, les cantines ….

    Il y a aussi eu de nombreuses manifestations partout en France : 300.000 selon les organisateurs. L’on y voyait les étudiants, les lycéens, les travailleurs du privé et du public, les sans-papiers, tous ensemble contre les politiques néo-libérales de Sarkozy. Cette journée aurait pu être une plus grande réussite encore si seulement les bureaucraties syndicales des fonctionnaires avaient mobilisé, au lieu de renvoyer leur actions à la mi-novembre…

    Les directions syndicales dépassées par leur base

    Dans de nombreuses assemblées générales, les cheminots ont voté à 95 % pour reconduire la grève. Cependant, au même moment, le représentant CGT, Thibault, appelait à la reprise du travail ! Le syndicat corporatiste FGAAC (représentant juste 3 % des travailleurs de la SNCF mais plus de 30 % des conducteurs) a négocié en solo le 18 octobre. Après avoir soi-disant eu certaines « avancées » (celle de travailler 5 ans de plus à la place de 10 ans, par exemple…), il appelait lui aussi à la reprise du travail.

    Il y a eu plusieurs assemblées générales interprofessionnelles comme en île-de-France ou à Lille, qui réunissaient la base CGT, FSU, SUD, FSE, FO, ….et un constat commun était fait : la seule manière de répondre à Sarkozy est la lutte, et non la négociation. Pendant la lutte des retraites en 2003, la bureaucratie syndicale a mené les travailleurs de journées d’action en journées d’action, pour en fin de compte perdre la lutte et un acquis arraché par nos anciens. C’est pour cela qu’il faut soutenir l’appel des assemblées interprofessionnelles à lancer dans le plus bref délai une grève générale reconductible.

    Les appels des différentes AG à la poursuite de la grève étaient en général très bien reçus. Vendredi et samedi, la France a vu le mouvement continuer de ci de là : il y avait encore un peu plus de la moitié du réseau ferroviaire bloqué. Il n’y avait qu’un métro sur trois qui roulait, et sur la ligne RER A et B, toujours aucun train. La CGT, qui appelait toujours discrètement à la reprise, se voyait à de nombreux endroits dépasser par sa base.

    Face à la détermination du gouvernement, les travailleurs sont remontés ; la CGT ne pourra pas longtemps étouffer sa base. La CFDT accepte une large partie du plan gouvernemental, mais elle se fait discrète, ne donnant aucune interview et ne mobilisant absolument pas. A la manifestation de Paris, il fallait faire un effort particulier pour trouver les drapeaux CFDT. On se souvient qu’en 1995, la CFDT soutenait déjà le projet de réforme de la sécurité sociale et du régime des retraites du Premier Ministre Alain Juppé. Après la longue lutte et la victoire de 1995, ce fut un coup dur pour la CFDT, qui vit une partie de ses membres la quitter. Quelques mois plus tard, Edmond Maire, présidente de la CFDT, fut mise à la porte.

    Ce lundi, les bureaucrates syndicaux de la SNCF se sont rassemblés pour décider de la suite du mouvement. Alors que la grève était une vraie réussite, que le mouvement avait réussi à provoquer des perturbations tout le week-end et même lundi, ceux-ci ont fait le choix de reprendre les négociations et de se revoir le 31 octobre. D’après les informations qui ont pu filtrer, si aucune avancée n’est faite d’ici là, ils appelleront à une grève le 20 novembre (en même temps que la fonction publique) et cette fois-ci, elle serait reconductible.

    Alors que la base veut lutter maintenant, il est clair qu’une mobilisation le 20 novembre est beaucoup trop tardive. La grève générale pointerait-elle son nez pour la mi-novembre ? La CGT, qui représente 40 % des travailleurs SNCF, joue gros sur ce dossier. La bureaucratie ne veut pas rentrer dans une grève longue tout en sachant que la base est prête à réitérer 1995. Sud rail (14.9 %) et FO cheminot (6.6 %) sont quant à eux toujours en grève depuis jeudi, mais combien de jours pourront-ils encore tenir ? Les jours et les semaines à venir seront cruciaux pour les français, car si Sarkozy fait passer ses réformes contre les cheminots et la fonction publique, il aura réussi à casser l’une des branches les plus combatives…

    De plus, les étudiants tiennent depuis une semaine des assemblées générales et une journée d’action est prévu le 24 octobre contre la lois Pecrésse. Fin de semaine on pouvait déjà voir Tolbiac Sorbonne, Renne, Nanterre… bloqués et entrer en lutte. Et c’est sans compter de nouvelles mobilisations chez les internes, ainsi que des grèves annoncées à Air France du 25 au 29 octobre. Des mobilisations de sans-papiers et de plus en plus d’occupations de bâtiments par les sans domicile fixe se déroulent également à Paris.

    Un nouveau parti pour les travailleurs est plus que jamais indispensable !

    De plus en plus d’amertume et de colère s’additionnent pour lancer la grève générale reconductible. Mais face à cette résistance sociale, une résistance politique est également nécessaire. En effet, toutes ces luttes ont vitalement besoin d’un prolongement politique, sous la forme d’un nouveau parti pour les travailleurs ; notre section soeur en France, Gauche Révolutionnaire, avance une telle proposition. La Ligue Communiste Révolutionnaire a lancé l’idée il y a quelque mois de créer un « grand parti anti capitaliste ». Nos camarades français participent à ces discussions. Dans quelques semaines, on devrait en savoir plus sur les réelles intentions de la LCR. En attendant, construisons ensemble la lutte et la grève générale, et stimulons la création de ce nouveau parti !

  • 300 anti-racistes manifestent : Grand succès d’une mobilisation anti-fasciste à Brugge

    Ce dimanche 21 octobre, Brugge a été le théâtre de deux manifestations que les médias ont tenté de réduire à une confrontation entre « extrême-droite » et « extrême-gauche ». Une soixantaine de néo-nazis venus de toute la Flandre occidentale ont défilé pandant que 300 jeunes et travailleurs ont participé à une contre-manifestation. Voici quelques photos de la contre-manifestation de Blokbuster, la campagne antifasciste du MAS/LSP, à laquelle ont entre autres également participé des membres du Comité pour une Autre Politique, d’Animo, de Comac et quelques anarchistes.

    Geert Cool

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