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  • Capitalisme et Ecologie. La Science appartient à tous,… La Planète aussi !

    De quelle manière pouvons-nous lutter contre la destruction de la terre ? Est-il possible d’être écologiste et en même temps de maintenir notre mode de vie ? De “l’agenda vert” de l’Open VLD en passant par le programme de Groen!, à la manifestation pour le climat du 8 décembre : nombre de partis et organisations donnent leur propre explication et solution au sujet du problème du climat, explications qui ne sortent pas du cadre du capitalisme.

    Michael Bouchez

    C’est là que se trouve la différence avec les analyses et solutions défendues par EGA. Le problème dû réchauffement de la terre, du aux gaz à effets de serre, ne peut être résolu dans le cadre du système actuel. Chaque mesure néolibérale défendue par nos gouvernements n’est pas plus efficace qu’une petite saignée, dont le sang est fourni par les classes laborieuses.

    A travers la soi-disant « sensibilisation » des individus – logique découlant du fait que les politiciens ne sont qu’une marionnette au service du capital, une marionnette qui suit la logique du profit – on voudrait faire croire aux gens que c’est par une consommation individuelle consciente que notre planète pourra être sauvée. Nous avons quelques objections à formuler par rapport à cela.

    Tout d’abord s’élève évidemment cette question: qui peut payer cette politique? Du point de vue néolibéral et asocial, c’est l’individu lui-même qui doit payer. Les travailleurs et leurs familles, qui ont vu leur pouvoir d’achat baisser continuellement depuis 25 ans, doivent maintenant, pour être écologiques (ce qui est présenté comme une obligation morale), acheter des produits écologiques plus chers.

    Ensuite, nous pouvons nous interroger sur l’impact qu’auront ces solutions individuelles. Il nous semble simplement utopique de croire que la sensibilisation des consommateurs du monde entier puisse jouer le rôle d’une rustine verte. Les émissions de gaz à effet de serre que les particuliers pourraient aider à économiser ne comptent que pour 3% de la quantité qui devrait l’être.

    Une solution individuelle au problème du climat va également à l’encontre de notre confort. Nous ne pensons pas devoir remonter dans le temps (par exemple, en s’éclairant à la bougie et en portant de grosses chaussettes de laine). De plus, ces solutions individuelles s’insèrent dans le cadre de la logique du profit, pour laquelle chaque mesure est dépendante de la possibilité de maximaliser le profit. Le sacro-saint profit renverse toute invention trop chère qui se trouve sur son chemin, et mène à des « solutions » à court terme et temporaires, qui sont d’ailleurs sans cesse remises en cause.

    Il n’est pas étonnant de voir les travailleurs opposés et désintéressés par l’agenda vert des partis traditionnels qui veulent les éduquer à coups d’écotaxes, alors que leur propre pouvoir d’achat ne cesse de diminuer. Lorsque Groen! veut fermer les centrales nucléaires, ils ne peuvent exiger des travailleurs de ces centrales qu’ils acceptent simplement le fait de se retrouver à la rue sans être certains qu’ils retrouveront un nouvel emploi avec les mêmes conditions de travail et le même salaire. Dans notre marché libre, chaque emploi perdu est un risque de chômage, ou d’un nouvel emploi moins bien payé et moins sûr. De plus le problème du nucléaire ne se résume pas à la fermeture. Nous avons besoin d’énergie, nous devons donc revendiquer une énergie propre, donc une recherche scientifique au service de la collectivité. Soit pour sécuriser les centrales et éliminer les déchets toxiques, soit pour reconvertir la production vers des énergies alternatives.

    Nous voulons des logements sociaux et des services publics gratuits et de qualité.

    Au lieu des écotaxes asociales que doivent payer les familles pour la pollution, nous revendiquons une politique qui stimule des solutions collectives. Au lieu d’une taxe au CO2, nous proposons un développement massif de services publics de qualité et gratuits pour tous, de sorte que les gens puissent se déplacer de manière bon marché et écologique en même temps. Le développement de transports collectifs gratuits est nécessaire comme alternative aux voitures individuelles. Ce développement est bien entendu empêché à l’heure actuelle par le fait qu’il n’y a soi-disant ni marché ni argent pour cela.

    Nous demandons également des lavoirs gratuits : tout le monde doit pouvoir faire son lavage comme il veut, mais nous sommes partisans de services gratuits dans lesquels les gens pourraient venir avec leur linge, le faire laver et revenir le prendre quand ils le désirent. Ceci économiserait une énorme quantité d’énergie et d’eau, et permettrait en même temps de créer des emplois.

    L’isolation des maisons est un des aspects les plus importants d’une utilisation raisonnable de l’énergie, mais les autorités refusent d’isoler les maisons gratuitement. Ils donnent des subsides aux gens qui peuvent se payer le reste, et qui peuvent ensuite en tirer les fruits, les moins fortunés doivent rester dans leur maison mal isolée et continuer à en payer les frais. Nous voulons que les pouvoirs publics isolent gratuitement les maisons, et lancent des projets de construction massive de logements sociaux confortables et correctement isolés.

    Pour une lutte internationale des travailleurs pour la protection de l’environnement.

    La lutte internationale pour un meilleur environnement rentre dans le cadre de la lutte de classes, une expression d’intérêts opposés et inconciliables. D’une part, les intérêts des masses partout dans le monde, de l’autre, ceux d’une petite minorité de gros actionnaires. Les intérêts des travailleurs, étudiants et chômeurs vont dans le même sens que le maintien d’un environnement vivable et l’utilisation durable des ressources naturelles. Les intérêts des actionnaires sont dans la maximalisation du profit, et par conséquent le pillage et l’épuisement des ressources naturelles et de l’environnement (Marx décrivait déjà l’épuisement du sol comme étant une des conséquences du capitalisme).

    En tant que marxistes, nous rejetons l’idée que nous pourrions sauver le climat par la « baisse de la consommation ». La pollution ne vient pas du fait que nous produisons ou consommons trop, mais de la manière de produire. Le mode de production dans le système capitaliste ne tient pas compte du milieu de vie des travailleurs, puisque tout ce qui compte est la maximalisation du profit des patrons. Tout d’abord, nous demandons la (re)nationalisation du secteur de l’énergie afin que les prix puissent réellement être contrôlés et l’énergie produite de manière à respecter l’environnement. En tant que marxistes, nous pensons aussi qu’il est nécessaire d’intervenir dans le processus de production lui-même.

    Nous voulons une économie planifiée démocratiquement, en fonction des besoins des gens – et donc aussi en respectant l’environnement – et pas en fonction des profits, ce qui mènerait à une production écologique, étant donné qu’un milieu sain est un droit.

    De plus, une économie planifiée mènerait à une recherche sérieuse d’énergie verte, à la place d’une recherche orientée en direction des intérêts pétroliers et autres lobbys. La recherche scientifique doit sortir des mains des entreprises!

    Nous sommes en faveur d’un développement d’une recherche scientifique publique indépendant des actionnaires et du privé afin que les brevets privés, source de profits pour une minorité, soient éliminés !

    Une solution durable pourrait être trouvée si seulement il y avait une recherche sérieuse en faveur des énergies renouvelables, sous contrôle collectif.

    La manifestation pour le climat du 8 décembre.

    Nous appelons à venir manifester pour l’environnement le 8 décembre 2007, en association avec diverses organisations, et à y avancer nos revendications. Nous voulons apporter quelques nuances vis-à-vis de certaines positions défendues dans le projet de manifestation, comme par exemple vis-à-vis des solutions individuelles (comme passer à l’électricité verte). Le capitalisme ne pourra jamais être amené à s’accorder avec l’écologie!

    De plus, il y a une sous estimation, voire une négation du rôle des travailleurs en tant que classe. Leurs situations, et leur potentiel est mis de côté. Les travailleurs font tourner l’économie, ce sont eux qui produisent les richesses. S’ils arrêtent de produire (via les grèves), et reprennent le travail pour leur propre compte, ils peuvent décider de produire pour un environnement sain et non pas pour les profits d’une poignée d’actionnaires. C’est pourquoi il est nécessaire de s’organiser et de lutter pour une société où l’économie serait gérée en fonction des besoins et contrôlée par les travailleurs, une société socialistes Des salaires bas pour les travailleurs, des attaques sur l’accès à l’enseignement, … Les travailleurs doivent s’organiser eux-mêmes ! Un parti des travailleurs, indépendant de la bourgeoisie, est possible et nécessaire ; aux USA comme ailleurs, une alternative socialiste est la seule solution.

  • Manifestation nationale pour le CLIMAT et la SOLIDARITE

    Ce samedi 8 décembre aura lieu une manifestation nationale à Bruxelles. Pendant ce temps se tiendra le sommet des Nations Unies, lequel sera dédié aux accords de Kyoto et à leur avenir. C’est pourquoi cette manifestation se tiendra dans plusieurs pays, un peu partout dans le monde.

    Damien, EGA-Liège

    Bien entendu, ceux-ci font “leur possible” pour minimiser les dégats; taxes écologiques, groupes de recherches tels que le GIEC,… Mais toutefois cela ne change pas la donne.

    Alors que la majorité d’entre nous payent le prix plein pour les taxes sur le carburant, les taxes de récupel et les augmentations de prix des sachets poubelles, les multinationales n’entrevoient pas l’ombre d’une menace sur leurs capitaux.

    Sous le capitalisme, la seule règle est le profit ! Ce qui exclut la recherche scientifique indépendante du privé, mais aussi la gratuité des transports en commun, de même qu’une gestion intelligente et collective de la production. Ce n’est que dans la condition où l’ensemble de la population pourra gérer la production de manière planifiée et démocratique que nous pourrons prétendre à une production respectueuse de l’environnement.

    Alors que certains “grands” de ce monde se la coulent douce au milieu de leur montagne d’argent, la majorité des habitants crèvent sous la fumée et les innondations à travers le monde !

    Venez nous aider à contester la politique néolibérale qui détruit notre environnement ! Viens manifester aux côtés d’EGA !

  • La révolte du personnel communal vervietois

    Depuis quelques semaines, le bourgmestre de Verviers Claude Desama (PS) fait des annonces inquiétantes quand à l’avenir du personnel communal. Selon lui, les finances de la ville sont au plus bas, les autorités ayant mal anticipé la baisse des rentrées due à la réforme fiscale du ministre libéral Didier Reynders. Il convient donc, selon Mr Desama, de revoir à la baisse la masse salariale qui pèse sur les finances de la commune.

    Simon Hupkens

    Ce genre de déclaration n’est bien entendu pas faite pour rassurer le personnel. Après avoir demandé à plusieurs reprises à rencontrer le bourgmestre, la CGSP s’est décidée à mobiliser ses militants pour un rassemblement devant l’hôtel de ville le 12 novembre.

    Plus d’échappatoire pour Mr le bourgmestre. Confronté à quelques 200 syndicalistes, il déclare vouloir réduire la masse salariale par des mesures douces au cas par cas (prépensions, mi-temps, etc…). Il évoque des licenciements dans le cadre du contrat de sécurité et estime devoir réduire les dépenses du CPAS à hauteur de l’équivalent de 34 temps-pleins (« pas nécessairement par des licenciements » trouve-t-il bon d’ajouter).

    Quelle est la réaction des militants syndicaux face à ces déclarations qui n’ont pas l’air de laisser beaucoup de place au dialogue?

    Nous avons rencontré Mireille Baiwir, principale déléguée CGSP du secteur paramédical du CPAS de Verviers.

    Quel serait l’impact des mesures prévues par le bourgmestre dans votre secteur de travail?

    M.B: Mr Desama promet que pour 2008 il y aura 20 temps-pleins en moins dans le paramédical. ce ne seront pas nécessairement des licenciements secs, c’est vrai, mais de toute manière ça signifierait une perte d’emploi.

    Pensez-vous,comme l’a dit Mr Desama, que la commune a engagé trop de personnel?

    M.B: Dans mon secteur en tout cas, on tourne déjà avec très peu de personnel. Je pense que les économies se feraient sur le dos du personnel soignants, des infirmiers car, pour le reste du personnel, le CPAS travaille beaucoup avec des CDD et des articles 60 qui ne coûtent pas grand chose.

    Quelle va être la réaction des syndicats?

    M.B: Nous avons déjà obtenu une rencontre entre délégués et autorités communales. Cela faisait des semaines que nous essayions de discuter avec Mr Desama sans succès. Nous avons déposé un préavis de grève qui court jusque juin 2008. La base est très mobilisée, autant à la FGTB qu’à la CSC. Il va falloir défendre chaque membre du personnel, quel que soit sa couleur syndicale ou quoi que ce soit d’autre. Tout le monde doit bouffer quand il est midi!

  • Disparition d’espèces : « Always Coca-cola »

    Tout le monde connaît cette publicité de la célèbre boisson gazeuse américaine où un ours polaire se délecte d’une bouteille de coca tout en clignant de l’œil à l’écran. La multinationale ne pourra bientôt plus utiliser cette publicité : si rien ne change, il n’y aura plus d’ours polaires en 2030.

    En fait, six espèces d’ours sur huit sont menacées d’extinction. En Asie du Sud, la chasse à l’ours est illégale, mais beaucoup de paysans doivent se résoudre, poussés par la pauvreté, à devenir braconnier, un « métier » qui rapporte bien plus que de travailler pour des salaires de misère dans les usines des multinationales ou de leurs sous-traitants. L’ours noir d’Asie, l’ours Lippu, l’ours malais et l’ours des cocotiers payent le prix de la répartition inégale des richesses tandis qu’en Amérique Latine, l’ours Andin est victime du même processus.

    En fait, seuls l’ours brun et l’ours noir résistent à cette menace, mais ils habitent dans des pays moins touchés par la misère et la corruption, où les contrôles sont plus aisés et où personne ne va risquer sa vie pour les quelques dollars que peuvent rapporter aux chasseurs la bile, les pattes ou la fourrure des ours.

    Si les multinationales continuent à imposer leurs diktats sur le monde en méprisant fatalement l’environnement tout comme leurs travailleurs au bénéfice de profits gigantesques, la situation ne peut qu’empirer. Ce n’est pas seulement ce qui entraîne directement le réchauffement climatique ou la disparition d’espèce à cause de l’altération de leurs milieux de vie qu’il faut critiquer. L’exploitation, la misère, la répartition inégale des richesses ou encore l’absence d’accès à de véritables soins (ce qui contribue à faire perdurer des croyances selon lesquelles la bile des ours (ou les os de tigres, etc.) a des vertus « bénéfiques ») sont aussi responsables de la crise environnementale. C’est le système dans son entièreté et au niveau mondial qu’il faut combattre pour accéder à une société où personne n’aura à détruire son environnement pour survivre un jour de plus.

    Au slogan publicitaire « Toujours Coca Cola », opposons celui de Che Guevara « Pour la lutte, toujours ! »

  • Ostende : Du Tipp-Ex pour faire baisser le chômage !

    Au cours des mois passés, Ostende a régulièrement été cité en exemple dans le cadre de l’accompagnement des chômeurs. Ce modèle combine un suivi intensif (cours, stages, entretiens d’orientation,…), la formation des chômeurs et des sanctions contre ceux qui « refusent ». Mais ce modèle a une efficacité usurpée…

    Par Jeroen Demuynck

    Depuis longtemps, Ostende est confrontée à un chômage élevé, particulièrement parmi les jeunes peu qualifiés. La révélation fracassante d’une diminution de 68% du taux de chômage parmi ces jeunes avait de quoi surprendre.

    La réalité est cependant moins rose, comme le dénonce le sociologue Jan Hertogen. En premier lieu, le « modèle ostendais » a été l’occasion de virer des jeunes des allocations et des statistiques de chômage. Des solutions plus créatives (mais pas en terme d’emplois…) ont aussi été utilisées. Les jeunes qui suivaient des cours ont ainsi été catégorisés « chômeurs en formation » et sont donc sortis des statistiques sans avoir décroché le moindre emploi.

    Voilà un exemple des plus édifiants pour illustrer comment les politiciens (ici, Vandenbroucke) maquillent et déforment les statistiques pour les rendre plus attrayantes. Mais là ne s’arrête pas encore la manipulation. Les salariés contraints de partir en préretraite après une restructura-tion sont eux aussi absents des stati-stiques, de même que les travailleurs à mi-temps et les intérimaires qui cherchent un emploi à temps plein pour sortir d’une situation de bas salaire et de travail précaire.

    « Inciter » les jeunes à trouver un emploi doit se lire « les mettre sous pression » avec l’idée sous-jacente que les emplois se ramassent à la pelle et que les chômeurs profitent de leur situation. Ainsi, les allocations de chômage de 49.512 personnes ont été supprimées, c’est un drame social sans précédent.

    Pour éviter de perdre leurs allocations et de sombrer dans une plus grande pauvreté, les chômeurs doivent accepter des jobs ultraprécaires et sous-payés. La pression est ainsi accrue sur ceux qui ont encore un emploi afin d’augmenter la concurrence et de pouvoir les faire travailler plus pour moins d’argent.

    Stop à la précarité ! Nous voulons de vrais emplois avec de vrais salaires ! Répartissons le travail disponible entre les travailleurs : pour une semaine de 32 heures avec embauches compensatoires et sans perte de salaire !

  • Stop aux violences conjugales !

    Récemment dans les média était évoquée la libération de Bertrand Cantat (l’ex-chanteur de Noir Désir). Ce sont malheureusement les violences commises par une figure publique qui ont relancé le débat sur les violences conjugales et leurs condamnations. Avant d’évoquer la législation sur les condamnations des violences domestiques, ce sont les causes et les solutions à y apporter dont nous voulons discuter.

    Laure Miège

    Rappelons quelques chiffres: La première cause de mortalité dans les pays de l’OCDE chez les femmes de 16 à 44 ans, ce sont les violences conjugales avant le cancer et les accidents de la route! En Europe, 1 femme sur 5 en est victime et tous les 4 jours, une femme meurt de ces violences. Les causes mises en avant sont souvent l’alcoolisme, la précarité, les violences subies par l’agresseur durant son enfance, la volonté de contrôle par le mari,… Certes la violence sociale exercée par les politiques néolibérales (dont les femmes font partie des premières victimes) est un facteur important qui permet d’expliquer les violences conjugales. Mais ces violences touchent les femmes dans 90% des cas. A la violence sociale, s’ajoute la place attribuée à la femme et son image dégradante véhiculée dans notre société, pour expliquer cette situation.

    L’image de la femme comme être inférieur à l’homme défend les énormes économies sur le travail non rémunéré qu’elles effectuent à la maison. Selon des économistes français, le travail domestique non rémunéré est équivalent aux nombres d’heures de travail prestées rémunérées. Ce travail représente en réalité des milliards d’économies pour les capitalistes et leurs gouvernements, d’où leur intérêt à entretenir cette idée selon laquelle la place de la femme est avant tout au foyer.

    Sur le marché du travail, les femmes gagnent en moyenne 80% du salaire d’un homme. On les retrouve dans les jobs les plus précaires, les moins bien payés et 40% d’entre elles travaillent à temps partiel en Belgique. Là encore, cela représente des gains énormes pour le patronat, puisque les salaires de leurs comparses masculins sont alors tirés vers le bas. C’est ainsi que les revenus des femmes sont souvent considérés dans la famille comme un revenu d’appoint, et que bien souvent elles se retrouvent dépendantes financièrement de leur mari.

    Cette dépendance financière implique évidemment de grosses difficultés pour les femmes de quitter un partenaire violent, celles qui le font se retrouvent alors bien souvent dans une grande précarité (60% des miniméxés en Belgique sont des femmes vivant seules).

    La société actuelle n’offre aucune solution réelle pour les personnes ayant vécu la violence domestique, les refuges qui leur sont proposés sont souvent pleins ou trop chers (17 € par jour, 12€ par enfant). De par ce manque de prise en charge, un sentiment d’insécurité est trop souvent ressenti par les victimes de ces violences. Cette situation implique qu’un seul cas sur 20 est signalé à la police (Enquête Eurobaromêtre- 1999). Bien que la prison ne soit pas une solution sur le long terme pour empêcher les violences conjugales, des garanties doivent être données aux femmes tant concernant leur prise en charge psychologique et physique que concernant leur sécurité.

    Il est en tout cas évident que tant que ce système perdurera, engendrant violence sociale et sexisme, la situation pour les femmes ne s’améliorera pas.

    Ainsi, nous revendiquons un système socialiste permettant à chacun de vivre décemment et non dans un stress permanent dicté par la logique de rentabilité et de bénéfices. Nous défendons la nécessité d’une société basée sur les besoins de chacun et non les profits d’une poignée. Cette société doit prendre en charge les tâches domestiques en proposant des services collectifs qui allègeront les tâches ménagères et elle doit également proposer des refuges gratuits et de qualité aux personnes victimes de violences. Ce n’est que dans une telle société que les femmes pourront réellement être indépendantes financièrement mais aussi psychologiquement de leur conjoint.

  • 71% des Belges désapprouvent les politiciens :

    Dans son édition du 14 novembre 2007, « Le Soir Magazine » a publié les résultats d’un sondage réalisé durant les deux jours qui ont suivi le vote sur la scission de BHV. Le résultat tort le cou à pas mal d’idées reçues largement relayées dans la presse traditionnelle…

    La crise politique dure depuis des mois et rien ne semble avancer. Mais les politiciens ont-ils raison de s’attarder autant sur ces querelles communautaires ? Le sondage en question dévoile un ras-le-bol généralisé. A la question « estimez-vous que le monde politique belge est encore en phase avec la population ? », 67% des Flamands, 72% des bruxellois et 78% des Wallons (soit 71% au total) ont répondu « non ». Quant à la question de la scission de BHV, 60% des Flamands, 66% des Bruxellois et 71% des Wallons sondés estiment que cela ne méritait pas une crise institutionnelle majeure. Et contrairement à certaines idées largement diffusées ces derniers temps, on remarque qu’il n’y a peu de différence entre les réponses des différentes régions…

    Voilà qui illustre parfaitement le fait que la bataille communautaire dispose de bien plus d’officiers que de troupes. Pendant que Di Rupo, Milquet, Leterme & Co se chamaillent, la population a d’autres préoccupations. Mais pourquoi donc s’attarder à cette discussion ? C’est qu’à force d’utiliser le communautaire pour masquer les problèmes socio-économiques (pénurie de logements sociaux, hausse généralisée des prix, emplois sans cesse plus précaires et mal payés, conditions de travail – et plus généralement de vie – qui se détériorent,…), les politiciens ont favorisé la création d’un monstre qu’ils contrôlent à peine. Le patronat, lui, ne s’y trompe pas : dans ces déclarations, la Fédération des Entreprises Belges ne parle de doutes que quant à l’ampleur des futurs diminutions d’impôts en faveur des entreprises. La FEB sait qu’aucun parti traditionnel ne remet ce principe en question et il en va de même pour les privatisations. En ce sens, elle a bien raison de tenir pour acquis de nouvelles baisses de taxes quelle que soit la composition du prochain gouvernement. Hélas pour elle, elle devra attendre. Malgré ses nombreuses déclarations où pointe une grande impatience et un certain énervement, la récréation n’est toujours pas finie. Mais comme l’accord règne sur les diminutions de charges à offrir aux entreprises sur le dos des travailleurs, la seule manière pour les politiciens traditionnels de se distinguer des autres est de se profiler sur le communautaire. Et personne ne veut être le premier à baisser sa culotte sur un sujet que relaye autant les médias.

    La question communautaire est également un prétexte bien utile. Ainsi, les « socialistes » flamands du SP.a ont tiré comme analyse de leur échec le 10 juin dernier que les partis flamands qui avaient augmenté leurs suffrages étaient des partis plus communautaires. C’est vrai, mais ils étaient aussi les partis absents du gouvernement fédéral. De pareils propos ne servent qu’à éviter de parler du bilan du très anti-social gouvernement violet où « socialistes » et libéraux des deux côtés de la frontière linguistique ont travaillé mains dans les mains pour vider les poches des travailleurs et de leurs familles.

    Alors, que faire ? Dans le même numéro du Soir Magazine, François De Brigode – le journaliste bien connu pour sa participation à la célèbre fiction « Bye Bye Belgium » – déclare « même si les Belges émettent un désaveu face aux politiciens, il faut écouter ceux-ci ». Ils sont pourtant sensés gouverner en notre nom, mais c’est à nous d’obéir en cas de désaccord (ce qui est d’ailleurs plutôt la règle que l’exception) !

    Les travailleurs, jeunes ou âgés, avec ou sans emploi, qu’ils soient wallons, bruxellois, flamands ou immigrés doivent forgé ensemble leur propre instrument politique. L’unité dans la lutte contre les attaques anti-sociales est notre meilleure arme. La seule communauté contre laquelle nous devons nous battre, c’est celle des patrons et des actionnaires, c’est celle des riches.

  • La libéralisation libère les prix : ils s’envolent !

    La libéralisation du marché de l’énergie a été présentée par les partis traditionnels comme un moyen de faire baisser les prix et d’assurer un meilleur service. Steve Stevaert (ancien président du SP.a) a ainsi déclaré que la libéralisation du marché de l’énergie serait « bonne pour les gens », ce qui rendait cette mesure socialiste.

    Karel Mortier

    Mais aujourd’hui, on ne constate aucune diminution des prix de l’énergie : les seuls à bénéficier de cette privatisation sont les actionnaires des sociétés d’énergie qui ont obtenu des profits gigantesques sur les dos des familles (en 2006, Electrabel a réalisé un profit de 2,3 milliards d’euros). Mais plutôt que d’admettre que les bienfaits de la libéralisation sont une vaste blague, on semble maintenant plaider pour l’accroître d’avantage.

    L’an dernier, 90.000 ménages ont eu des difficultés à payer leurs factures d’énergie. Ce n’est pas encore assez pour les sociétés d’énergie qui veulent introduire de nouvelles grosses augmentations de prix. Le 1er octobre, Electrabel a donc augmenté ses prix pour le gaz de pas moins de 17%, un ménage payera presque 200 euros de plus ! Les rangs de ceux qui sont dans l’incapacité de payer leurs factures vont sans doute fortement grossir, notamment parce que les prix de l’énergie ne sont pas un cas isolé. Presque toutes les denrées de base comme le lait et le pain sont en train d’augmenter, et rien ne permet de dire que cette ascension va être contrariée.

    A qui la faute ? Au « marché international » entend-on régulièrement. Ce n’est toutefois qu’une partie de la réponse. La raison principale tient au fait que les sociétés de l’énergie ont l’opportunité de déterminer elles-mêmes les prix et les intérêts des actionnaires, lesquels jouent un grand rôle dans ce processus.

    Electrabel est présenté dans les médias et par différents politiciens comme une sorte de grand croquemitaine abusant de sa position dominante sur le marché pour maintenir des prix artificiellement élevés. C’est bien pratique pour les politiciens, cela leur permet de se débarrasser à nouveau de leurs responsabilités. Qui a pris la décision de privatiser Electrabel et de la vendre à une multinationale étrangère ? Ont-ils imaginé ne serait-ce qu’une seule seconde que les actionnaires de Suez se seraient intéressés aux problèmes de factures des gens ? Ou encore qu’ils allaient accepter le sourire aux lèvres de fermer les centrales nucléaires (extrêmement rentables) sous le seul prétexte de la sauvegarde de l’environnement ?

    Le fractionnement d’Electrabel n’est en rien une solution. D’autres pays, dans lesquels plusieurs grands distributeurs se partagent ce marché, rencontrent le même souci. Satisfaire nos besoins en énergie de façon abordable, sûre et dans le respect de l’environnement ne peut se faire que par la renationalisation de la production d’énergie de façon à ce que la population puisse elle-même décider de ce qui est produit, de quelle manière et à quel prix.

  • Mer Noire: Les économies sur la sécurité provoquent une catastrophe écologique

    Le dimanche 11 novembre, une tempête a provoqué plusieurs naufrages et parmi eux, celui d’un pétrolier russe. Au moins 1.300 tonnes de mazout sur les 4.700 contenues dans le tanker se sont déversées dans la Mer Noire. De plus, au moins trois cargos chargés de soufre ont également coulé, amplifiant donc cette majeure catastrophe écologique.

    Nicolas Croes

    Il s’agit d’un « incident écologique sérieux » selon les termes mêmes de l’Agence russe de surveillance environnementale tandis que l’on dénombre de nombreuses victimes (au moins 5 morts et 20 disparus) parmi les équipages des sept navires touchés par la tempête. Les vagues hautes de six mètres et les vents de plus de cent Km/h ont causé ce que la presse ukrainienne qualifie de « journée la plus catastrophique de l’histoire maritime ukrainienne ».

    Selon un officiel russe, « il faudra plus d’un mois pour nettoyer la région, davantage si le mazout a effectivement coulé au fond des mers (à cause de la solidification causée par le froid, NDLR) ». En cause, un désastre « naturel » imprévisible ? Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que plusieurs organisations n’accusent les autorités portuaires et les capitaines des navires qui n’ont pas pris en compte le mauvais temps. De fait, le secteur pétrolier ne s’est pas taillé une réputation de respect des normes de sécurité. Pour des raisons de profits, la sécurité est rabotée, quand elle n’est pas tout simplement ignorée. Chaque mois, environ 600.000 barils de produits pétroliers passent par le détroit de Kertch, là où se sont déroulés les naufrages, en Crimée. Les pertes causées aux entreprises pétrolières par un naufrage sont largement compensées par les bénéfices tirés d’un tel rendement et des économies sur l’entretien des bateaux, sur les conditions de travail des marins, …

    Gageons que les responsables arriveront avec les conseils de leurs avocats à se dégager de toute condamnation importante. L’exemple du « Prestige », qui avait déversé 77.000 tonnes de pétrole en 2002 illustre la manière dont les multinationales, pétrolières dans ce cas, assument leurs responsabilités. Le pétrolier « Prestige » dépendait de Crown Resources AG, une filiale de la multinationale russe Alfa-Eco Group. Cette filiale a très vite été revendue à plusieurs cadres de la maison mère qui ont rebaptisé l’entreprise. C’est un fait connu, mais de cette façon, Crown Resources AG n’avait plus d’existence légale lors de l’enquête.

    Tant que les multinationales pourront gérer leurs affaires uniquement dans le cadre des profits à apporter aux (gros) actionnaires, de pareilles catastrophes vont continuer à se produire. Dans une situation de changements climatiques, il est même très fort probable que le nombre d’évènements similaires ou pires encore augmente à l’avenir.

    Vis-à-vis du secteur pétrolier, le MAS/LSP revendique :

    • la nationalisation des multinationales pétrolières sous contrôle des travailleurs, ce qui permettrait aussi de mettre la main sur tous les brevets d’énergies alternatives accaparés par les multinationales,
    • la ré-affectation des recettes pétrolières par l’Etat dans les secteurs prioritaires tel que l’enseignement, les soins de santé, le logement,
    • l’abolition de la TVA sur le mazout et sur les autres sources de chauffage,
    • le gel immédiat des prix,
    • le retour du carburant dans l’index.
  • Exxon Mobil: « Don’t Worry, Be Happy… »

    Que font les multinationales pétrolières de leurs profits? Elles protègent leurs intérêts pardi ! Fidèle à sa réputation, le groupe Exxon avait en 2002 exercé moult pressions sur le Groupe Intergouvernemental d’experts sur le climat, par le biais complaisant des USA, pour écarter le président de celui-ci, jugé trop militant…

    Il est vrai que chez Exxon, l’objectivité est de rigueur. Ainsi, entre 2000 et 2003 uniquement, cette chaleureuse entreprise a dépensé 8.793.450 dollars pour sponsoriser des études contestant le réchauffement climatique.

    Le podium est composé de 712.200 dollars pour l’Américan Legislative Exchange Council (« Le réchauffement climatique pourrait même sauver des vies »), de 960.000 dollars pour l’American Entreprise Institute (qui a publié un article intitulé « Don’t Worry, Be Happy »), et enfin de 1.380.000 dollars à la Competitive Entreprise Institute qui a comparé le danger du réchauffement climatique à celui d’une invasion extraterrestre…

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