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  • Quelle Belgique demain ?

    Bi-communautaire, tri-régionale, multi-embrouillée…

    Rudy Demotte, président de la Région wallonne et, depuis peu, de la Communauté française, et Charles Picqué, ministre-président de la Région bruxelloise, ont rendu public le 17 avril un texte commun qui fait pas mal de bruit.

    Jean Peltier

    Ils y affirment que « seule une Belgique fédérale, construite à partir de trois Régions fortes, établies sur pied d’égalité, permettra d’atteindre un équilibre institutionnel mature et satisfaisant pour tous » et, dans la foulée, proposent de remplacer la Communauté française née en 1970 par une Fédération birégionale Wallonie-Bruxelles. Serait-ce un oubli de leur part de ne pas mentionner la Communauté germanophone?

    Des documents qui visent à réformer l’architecture institutionnelle du pays, il en sort quasiment toutes les semaines depuis la crise ouverte par les élections de juin dernier. Et comme une « vraie » réforme de l’État (après les zakouskis qui ont accompagné la formation du gouvernement Leterme) devrait être conclue pour juillet, il serait étonnant que ce rythme ralentisse à l’avenir. Pourquoi alors s’intéresser particulièrement à cette proposition-ci ? La réponse tient en trois points. Primo, elle est signée par les deux « ministres-présidents » francophones, par ailleurs tous deux dirigeants du PS, ce qui n’est pas rien. Deuxio, elle pourrait peser sur le bras de fer qui s’annonce dans les prochaines semaines autour de la réforme de l’État. Et tertio, si elle était appliquée, elle modifierait sérieusement les rapports de forces politiques au sein du pays.

    Pour saisir l’enjeu, il faut comprendre comment fonctionne le fédéralisme en Belgique. Côté flamand, il y a une structure unique, à la fois Région et Communauté, mais (comme rien n’est jamais simple chez nous) celle-ci a choisi comme capitale Bruxelles, la ville cosmopolite par exellence avec une large majorité francophone ! Par contre, côté francophone, il y a une Région wallonne et une Région bruxelloise qui ont des pouvoirs de plus en plus larges et peuvent lever des impôts mais il y a aussi une Communauté franco-phone qui est responsable des mati-ères liées à la langue, en premier lieu l’enseignement et la culture. Mais cette Communauté ne peut pas lever des impôts et elle doit fonctionner avec de l’argent versé par les Régions et par l’Etat fédéral. Dans les faits, beaucoup de matières chevauchent allègrement les frontières entre les deux Régions et la Communauté, ce qui provoque la création de multiples « Comités de concertation » entre toutes les structures existantes. Bref, c’est confusion et maux de tête à tous les étages. Et, depuis des années, on cherche à remettre un peu d’ordre dans tout cela.

    Pendant longtemps, le conflit a été vif entre régionalistes (essentiellement une aile du Parti Socialiste, autour des Happart et de Van Cauwenberghe, et de la FGTB wallonne) et communautaristes (essentiellement présents à droite, au CDH et surtout au MR). Depuis des dizaines d’années, les régionalistes perdent du terrain avec le recul économique de la Wallonie et la dernière crise politique a vu Reynders, Milquet mais aussi Di Rupo rivaliser de chants d’amour à la Belgique et, pour sauver celle-ci, de grandes déclarations sur l’unité éternelle des francophones.

    Le document Demotte-Picqué semble marquer un retournement en mettant l’accent sur les deux Régions. Il y a là évidemment une solide dose de calcul politicien : les partis flamands veulent une Belgique organisée sur base des trois Communautés (et dans laquelle celle des 6,1 mill-ions de Flamands pèserait plus que celle des 3,4 millions de francophones wallons et des 1 million de Bruxellois majoritairement francophones!) et des trois régions (Flandre, Wallonie et une Bruxelles bilingue) tandis qu’une Belgique tri-régionale dans lequel les francophones seraient majoritaires dans deux Régions serait plus favorable à ceux-ci.

    Mais, au-delà, la proposition des deux compères reste à ce stade très floue : veulent-ils liquider radicalement la Communauté en remettant ses compétences aux Régions et en mettant ensuite en place une structure légère pour coordonner les politiques de ces deux Régions ou sont-ils prêts à se contenter d’un lifting de façade de la Communauté ?

    On pourrait se dire que tout cela n’est qu’amusement pour politiciens coupés des vrais problèmes. Mais les conséquences pourraient être bien plus profondes. Adapter l’enseignement, la formation, la culture,… à des situations régionales différentes n’est pas scandaleux en soi. Mais la communautarisation de l’enseignement il y a vingt ans a été de pair avec une baisse du financement de l’enseignement; côté francophone, deux vagues de rationalisation dans les années ’90 ont coûté plus de 6.000 postes d’enseignant. Parmi les syndicalistes de Bruxelles, certains plaident en faveur de la régionalisation de l’enseignement. A Bruxelles, la communautarisation a eu comme effet néfaste de créer deux systèmes sous-financés en compétition. Si ces syndicalistes plaident en faveur de la régionalisation, ce n’est pas pour diviser encore plus, mais dans le souci d’avoir un même sys-tème pour tout l’enseignement à Bruxelles. Mais si cela se fait en pleine crise économique et avec des caisses publiques largement vidées par des années de réductions d’impôts accordées au patronat, régionaliser l’enseignement risque bien de se passer de la même manière que la communautarisation dans le passé.

    C’est bien là le vrai problème – et c’est évidemment celui que Demotte et Picqué, en adeptes pas honteux pour un sou de la politique néolibérale, n’abordent pas.

    Trouver une solution aux « problèmes communautaires » qui soit satisfaisante pour la population implique non seulement que la population puisse donner son avis sur la réforme de l’Etat qu’elle voudrait mais surtout que la « régionalisation » ne casse pas les conditions de travail, ne diminue pas les services rendus par le secteur public, ne mette pas les travailleurs des diverses régions en concurrence,… et qu’au contraire des moyens importants soient mis en œuvre pour améliorer les conditions de vie et de travail. Or, c’est bien tout le contraire que la « fédéralisation » du pays à la sauce néolibérale de privatisations et de compétitivité nous a apporté depuis trente ans.


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  • Roumanie : Grève et victoire à l’usine Dacia !

    Des milliers de travailleurs de l’usine Dacia Renault sont partis en grève pour une augmentation de 60% de leur salaire. Après 3 semaines de lutte, ils ont réussi à obtenir environ 40% d’augmentation. Dans le quotidien « Adevarul », un journaliste a annoncé la fin du mythe des travailleurs roumains bon marché.

    Le syndicat local a déclaré que plus de 80% des 13.000 travailleurs de l‘usine Dacia de Pitest (ville du sud de la Roumanie) avaient participé à la grève. La principale revendication des travailleurs, qui gagnaient environ 285 euro par mois, était une augmentation salariale de 60%. « Nous travaillons le même nombre d’heures qu’en France mais nous sommes payés des cacahuètes », rapporte un travailleur. Le syndicat a déclaré qu’il était temps « de se battre pour les salaires comme en France ».

    Renault, le fabricant automobile français, a créé l’usine Dacia en 1999 et y produit depuis lors la Logan, la voirure la moins chère de sa gamme. Évidemment, même si l’augmentation de 60% avait été obtenue, les travailleurs auraient toujours gagné moins que leurs homologues français (qui gagnent en moyenne 2.200 euros brut par mois). Néanmoins, la revendication « de se battre pour les salaires comme en France » est très importante car c’est une tentative de surmonter les divisions entre travailleurs de différents pays. L’un des principaux slogans aux piquets tenu par les grévistes était «Unitate» (unité).

    La direction de Renault a réagi de manière très agressive en essayant d’obtenir l’interdiction de la grève par voie légale. Dans une lettre ouverte au journal « Evenimentul Zilei », le directeur général de Dacia, François Fourmont, a même menacé les travailleurs en grève de fermer l’entreprise. Fourmont a déclaré à propos des revendications salariales que « ces revendications peuvent mettre en péril le futur de l’usine, il faut prendre en compte le fait que d’ici à 2010 des usines Renault au Maroc, en Inde et en Russie seront opérationnelles et capables de produire la Dacia ».

    La menace de délocaliser la production dans un pays avec des conditions salariales plus faibles est une menace que les travailleurs d’Europe de l’Ouest connaissent bien. Durant ces derniers mois, des grandes entreprises (Ford, Nokia,…) ont délocalisé une partie de leur production en Roumanie ou ont menacé de le faire. Aux travailleurs à travers l’Europe de reprendre l’exemple de Dacia…

  • Du 10 au 13 juillet: camp d’été du MAS/LSP

    Formation marxiste, détente et sport. Voilà l’agenda du camp d’été du MAS/LSP. Il y aura 18 ateliers, meetings, discussions,… Mais aussi un film, de la détente, un barbecue, une fête,… Cette année encore, le camp d’été est une occasion à ne pas manquer !

    Ce camp aura lieu dans les environs d’Anvers et la participation est fixée à 35 euros pour les quatre jours, infrastructure et repas compris. Pour le week-end uniquement, le prix est de 30 euros (travailleurs) ou de 20 euros (non-travailleurs).

    Le jeudi 10 juillet après-midi, le camp commencera avec une série de discussions sur l’ABC du marxisme avec, entre autres, des formations sur : l’approche marxiste de l’histoire, la vision marxiste de l’économie et la méthode d’analyse du marxisme

    Le vendredi matin, nous aborderons la réponse socialiste qui s’impose face au réchauffement climatique, face aux frais croissants des études ou vis-à-vis de l’islam (également sur base d’éléments historiques). L’après-midi sera consacrée au sport et à la détente tandis que des ateliers de préparation pour nos campagnes avec Etudiants de gauche Actifs et Résistance Internationale prendront place en soirée, juste avant un véritable cantus rouge !

    Le samedi matin, nous reviendrons sur quelques sujets historiques: l’attitude des bolcheviks face à l’anarchisme et la différence entre le bolchevisme et le stalinisme, la défaite de la Révolution allemande en 1918 pour comprendre la progression ultérieure du fascisme, les révolutions de 1927 et de 1949 en Chine pour comprendre ce qu’est le maoïsme.

    L’après-midi il y aura des ateliers sur des thèmes d’actualité comme la crise économique mondiale, la question nationale en Belgique et l’avenir de Cuba. En soirée : barbecue et meeting sur la question du pouvoir d’achat.

    Le dimanche se dérouleront des ateliers de formation marxiste sur l’oppression de la femme et le socialisme, sur le rôle la classe ouvrière, du parti et des syndicats, sur la période révolutionnaire de mai ‘68, de la révolution des œillets, de la chute du régime des colonels, etc.

    Un meeting et une fête de clôture termineront enfin ce camp. Il est encore possible de rester ensuite jusqu’au lundi après-midi, histoire de récupérer un peu de la fête avant de ranger les tentes…

    (Photos: camp de 2006, au même endroit)


    Réservations et informations : 02/345.61.81 ou en écrivant à: redaction@lsp-mas.be
  • LA POSTE: non à la fermeture des bureaux de poste

    La libéralisation de La Poste fait déjà sentir ses effets mais la direction veut encore fermer 198 bureaux cette année. Libéraliser signifie moins de services pour un coût plus élevé pour le client. Or, 2.330 grands clients représentent 65% de toutes les recettes de La Poste. Pourquoi faudrait- il encore offrir des services corrects aux millions d’autres utilisateurs de La Poste ?

    Les nombreuses fermetures de bureaux vont mener à des problèmes : les files d’attente seront proportionnelles au nombre de bureaux fermés. La violence avec laquelle La Poste va être privatisée pourrait être semblable à ce qui s’est passé aux Pays Bas. TNT et la Banque de la Poste hollandaise ont annoncé que 250 bureaux de poste allaient être fermés et que 1.850 emplois seraient perdus. Le service se déplace vers le système néerlandais des points de poste. Et les services de la Banque de la Poste vont être repris par ING.

    En Belgique, la poste planifie ses assainissements. Au lieu des 14.000 facteurs d’aujourd’hui, la direction veut aller vers 9.000 facteurs et 6.000 contractuels à temps partiel. La direction a annoncé que, tous les ans, 1.500 départs naturels vont continuer à avoir lieu. En 2007, le nombre de membres de personnel a baissé de 1.785 unités !

    La libéralisation n’est clairement pas dans l’intérêt du personnel et pas non plus dans celui des utilisateurs ! Mais qui en profite alors ? Les actionnaires des partenaires privés – CVC Capital et La Poste danoise – ont reçu un dividende global de 30,4 millions d’euros, en hausse de 50% par rapport à l’an dernier.


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  • Rage globale contre les hausses de prix de la nourriture

    Les protestations contre les hausses de prix des produits alimentaires se multiplient dans le monde. Il y a déjà eu des émeutes, des manifestations ou des grèves dans 37 pays. Depuis 2000, à l’échelle mondiale, les prix de la nourriture ont augmenté de 75%. Selon Strauss-Kahn, le grand patron du FMI, des centaines de milliers de gens vont littéralement crever de faim si ces augmentations continuent. Robert Zoellick, de la Banque Mondiale, a déclaré pour sa part que 100 millions de personnes risquent de retomber dans la pauvreté.

    Les hausses de prix des produits d’alimentation ont déjà mené à des actions massives à Haïti, en Egypte, au Cameroun, au Burkina Faso ou encore en Côte d’Ivoire. En Egypte, 20% des 78 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté de 2 $ par jour et 20% se trouvent juste au-dessus. Les dépenses d’une famille égyptienne pour la nourriture ont augmenté en moyenne de 50% depuis janvier. La viande devient un produit de luxe, mais le pain aussi coûte de plus en plus cher. La plus grande usine du Moyen-Orient, l’usine de textile Misr (qui compte 30.000 travailleurs) a été occupée par la police après des actions de grève.

    En Côte d’Ivoire, des centaines de milliers de gens, surtout des femmes, ont manifesté dans les rues d’Abidjan pour protester contre les nouvelles augmentations des prix de la nourriture et des combustibles. Ici aussi, il y a eu des confrontations avec la police et au moins une personne a trouvé la mort. A Haïti, les manifestants ont pris d’assaut le palais présidentiel et il y a eu des morts.

    Y a-t-il un manque de nourriture sans le monde ? La récolte de blé de l’année dernière a atteint 2,1 milli-ards de tonnes, dépassant de 5% l’ancien record. Pour d’autres céréales, le mauvais temps a eu un effet partiel, de même que l’augmentation de la production des agrocarburants qui dévorent des terres agricoles. Mais les causes principales de ces augmentations de prix doivent être cherchées dans la crise économique mondiale – notamment la hausse galopante du prix du pétrole et la spéculation massive qui accompagne la crise financière – et dans la répartition inégale des richesses.


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  • Capitalisme en crise. En route vers un tsunami économique ?

    L’économie américaine connaît une crise profonde. 86% des Américains sont convaincus que leur pays est déjà maintenant en récession économique. En mars, 80.000 emplois ont été perdus, ce qui porte le total pour les premiers trois mois de l’année à 232.000. Et ce n’est que le début de la crise.

    Le Fonds Monétaire International décrit les problèmes financiers aux Etats-Unis comme “exceptionnellement sérieux”, ce qui fait craindre “la plus grande crise financière depuis la Grande Dépression” (une référence à la crise après 1929). L’économie américaine ne devrait progresser que de 0,5% en 2008 et de 0,6% en 2009. Ces perspectives sont donc basées sur le pronnostic d’une crise de longue durée. La récession aux Etats-Unis va avoir des conséquences internationales. Pour la zone Euro, le FMI prévoit une croissance limitée à 1,4% en 2008 et 1,2% en 2009. La Chine et l’Inde seraient elles aussi touchées.

    Les conséquences de la récession économique aux Etats-Unis ne sont pas minces. 2 millions de gens risquent de perdre leur maison. En un an, le nombre d’Américains dépendant de l’aide alimentaire est monté de 26 à 28 millions. En Europe aussi, les effets de la crise commencent à se faire sentir, même si celle-ci ne touche pas encore tous les pays et ne progresse pas partout au même rythme.

    La situation est tellement grave que les prophètes du libre marché ne croient apparemment plus dans leur propre système. Ainsi, le grand patron de la Deutsche Bank, Joseph Ackerman, a plaidé pour plus d’interventions de l’Etat. En Grande-Bretagne, le gouvernement travailliste a nationalisé la banque Northern Rock afin de lui éviter une banqueroute. Les dettes et les pertes sont ainsi refilées à la collectivité ; mais, dès qu’il y aura à nouveau des parties rentables, celles-ci seront revendues aussi vite que possible au privé. Lorsque les intérêts du patronat (envers le système financier) sont menacés, le gouvernement peut nationaliser. Mais quand la revendication de nationalisation est mise en avant afin de défendre des emplois menacés, ce n’est pas « faisable »… Ici aussi, c’est le règne du « deux poids, deux mesures ». Polarisation croissante

    Le tsunami économique touche surtout les travailleurs et leurs familles. Au cours de la période de croissance économique relative de ces dernières années, le fossé entre riches et pauvres a atteint des proportions jamais connues auparavant. Cela a provoqué récemment des mouvements de résistance importants entres autres en Grèce, au Portugal, en France et en Allemagne. Cette résistance à la politique néolibérale se traduit aussi dans plusieurs pays européens par « un virage marqué à gauche » (suivant l’expression utilisée en Allemagne) avec une forte progression dans les sondages pour des formations de gauche comme Die Linke (Allemagne) ou Syriza (Grèce).

    Dans toute l’Europe, la crise du capitalisme combinée avec des mouvements de lutte massifs vont faire évoluer la conscience des travailleurs. Celle-ci était, ces dernières années, encore fortement influencée par l’effondrement du stalinisme, la campagne idéologique pro-capitaliste menée par la bourgeoisie et par la croissance économique. La radicalisation à gauche risque de ne pas être la seule tendance de la période qui vient. Il existe un grand danger de division dans la classe ouvrière, particulièrement sur base du racisme et du nationalisme.

    En tant que section d’une organisation internationale – le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) – le MAS/LSP est impliqué dans la lutte quotidienne des travailleurs et leurs familles. Nous ferons tout dans la période orageuse qui vient et dans les mouvements de lutte qui vont se produire pour aider à développer le soutien à une alternative socialiste à la misère du capitalisme.


    Pour en savoir plus :

  • Des néonazis organisent une commémoration en l’honneur d’Adolf Hitler dans notre pays

    Ce 19 avril, deux branches concurrentes de l’organisation néonazie internationale « Blood & Honour » ont chacune organisé une commémoration en l’honneur d’Hitler. Selon le ministre de l’Intérieur Dewael (Open VLD), on ne peut rien faire contre cela. Ces néonazis savent que le secret est encore un de leurs meilleurs amis : les lieux de rendez-vous sont communiqués au dernier moment et seulement parmi un public de partisans préalablement soigneusement sélectionné.

    Ces commémorations se sont déroulées à l’occasion du 20 avril, jour de la naissance de Hitler. Ce n’est pas la première fois qu’elles ont lieu dans notre pays. Il y a 12 ans, cette situation avait déjà suscité débat parmi les parlementaires. A une des questions posées, le ministre de la justice de l’époque, Stefan Declercq, avait répondu que ces commémorations étaient organisées par la « Leibstandaarte Adolf Hitler », un groupe originaire de Flandre occidentale dans lequel plusieurs militants du Vlaams Blok de l’époque étaient actifs. Les néonazis qui ont lancé « Blood & Honour » dans notre pays faisaient également partie de ce groupe.

    Cette année, il y a deux cérémonies organisées par « Blood & Honour Mindgard » d’une part et par « Blood & Honour Combat 18 » d’autre part. Différents membres du Vlaams Belang ont également pris part à ces « festivités », tout comme différents membres du NSV (le mouvement de jeunesse officieux du Vlaams Belang) qui ont clairement affiché leur sympathie pour B&H, notamment par un pèlerinage nazi vers le lieu de naissance d’Adolf Hitler, par exemple.

    L’annonce de ces rassemblements a provoqué une vive réaction de la part de l’Anti-Fascistisch Front (AFF, équivalent néerlandophone du Front Anti-Fasciste) qui a appelé à des actions. De son côté, le ministère a annoncé que rien ne pouvait être fait. Effectivement, ce n’est pas si évident de mener des actions contre des groupes pas si marginaux que ça et qui cultivent si bien le culte du secret.

    Mais de l’autre côté, les néonazis sont tolérés en Belgique. A Bruges, lors des attaques racistes de 2006 (dans lesquelles des dirigeants de « B&H Mindgard » ont été impliqués), le procureur a même déclaré que les néonazis ne procuraient que peu de nuisances. Ce n’est donc pas étonnant que notre pays accueille des racistes provenant d’autres pays. Ici, ils peuvent à l’aise organiser leurs petites sauteries.

    Les groupes de néonazis comme « B&H » sont certes marginaux, mais ils peuvent néanmoins constituer un danger. A mesure que leur confiance augmentera, ils recourront davantage à la violence physique. Nous devons nous organiser pour stopper leur haine et pour contrer leurs activités, la mobilisation est la meilleure arme. Et c’est d’ailleurs par crainte de ces mobilisations qu’ils tiennent secrets leurs lieux de réunions.


    MOBILISONS CONTRE LES NEONAZIS DE "NATION"!

    "NATION" est un groupe de néonazis francophone qui veut organiser un rassemblement ce premier mai à Charleroi. La FGTB organise une contre-manifestation. N’hésitez pas à y participer vous aussi! STOP au fascisme ! STOP au racisme ! Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    RDV: 13h, à Charleroi, parking des Beaux-Arts (là où la FGTB fête son premier mai).

    Ensuite: cortège en commun jusqu’à l’esplanade Jules Destrée, rue de la Montagne.

    Plus d’informations ici.

  • PS: De “OK Patron” à “OK Corall”

    Règlements de comptes au PS… Vous avez vos pop corns?

    Jean Peltier

    On s’amuse dans les colonnes du « Soir ». Van Cauwenberghe et Janssens s’en prennent à Di Rupo qui nomme comme ministres des « petits jeunes » (qu’il sait ambitieux et qu’il espère reconnaissants) en dédaignant royalement les parlementaires chevronnés et expérimentés (eux, par exemple). Philippe Moureaux flingue Laloux qu’il veut voir démissionner et reproche à Di Rupo sa mollesse envers ceux qui manquent d‘éthique (suivez son regard vers Anne-Marie Lizin). Demotte et Picqué glorifient les Régions et descendent en flamme la Communauté française actuelle, en sérieux décalage avec Di Rupo qui n’a pas cessé de vanter ces derniers mois la primauté de la solidarité communautaire francophone. Y a pas à dire, c’est fête tous les jours au PS…

    Il faut dire que les sondages se suivent en répétant le même message : le PS continue à reculer tant en Wallonie qu’à Bruxelles. Et Di Rupo, qu’on a effectivement connu plus flamboyant par le passé, semble incapable d’inverser la tendance. Dès lors, les couteaux s’aiguisent et les prétendants à une éventuelle succession commencent à s’agiter. Il n’y a qu’une seule question que ces messieurs-dames ne (se) posent pas : si, au-delà des « affaires », c’était la politique néo-libérale que le PS mène au pouvoir depuis vingt ans qui faisait fuir peu à peu son électorat ouvrier et populaire ?


    Pour en savoir plus:

  • La récente victoire de Berlusconi va provoquer une opposition de masse.

    Les élections législatives italiennes qui viennent d’avoir lieu, après seulement 20 mois d’un faible gouvernement de centre gauche, ont vu une victoire confortable du parti de Silvio Berlusconi. La Ligue du Nord (extrême-droite) a doublé ses sièges alors que la nouvelle alliance de « gauche-arc-en-ciel » n’a pas réussi à avoir un seul représentant…

    Article de Clare Doyle, Comité pour une Internationale Ouvrière.

    C’est un échec retentissant pour son chef de file, Fausto Bertinotti, qui quitte ainsi la vie politique. Depuis la première guerre mondiale, c’est la première fois qu’un parlement italien démocratiquement élu ne comprend ni socialiste ni communiste !

    C’est une punition qui sanctionne le fait que le PRC (Partito della Rifondazione comunista, formé en 1991 en réponse à la dissolution du vieux Parti Communiste et dont Fausto Bertinotti était le dirigeant) est allé vers la droite. Les dirigeants du PRC se sont de plus en plus engagés dans des coalitions gouvernementales avec des partis capitalistes, sans aucune discussion interne, pour finalement former une coalition amorphe avec les verts et les sociaux démocrates : la gauche-arc-en-ciel. Ils ont ainsi perdu 75% de leurs voix combinées comparé à 2006 et n’ont récolté que 3% des suffrages !

    Une leçon d’importance…

    Bien que notre internationale ait toujours fait preuve d’esprit critique, pour beaucoup de personnes, le PRC était une référence à gauche. La participation du PRC à un gouvernement capitaliste s’est terminée en désastre pour ce parti et ses partisans. C’est une leçon d’importance à retenir pour les dirigeants des mouvements anticapitalistes se développant dans d’autres pays comme « Die Linke » en Allemagne ou le Psol au Brésil.

    Maintenant, ce sont les travailleurs qui vont devoir payer le prix de la troisième victoire du magnat des médias, Silvio Berlusconi. L’Italie est déjà financièrement aux abois avec la plus grande dette nationale d’Europe. Et ce, avant même d’être frappée par les effets de la crise économique.

    Un des proches de Berlusconi a d’ailleurs promis que l’économie serait soumise à une « thérapie de choc » pour favoriser les patrons. La déroute de ce qui devait être un pôle de résistance à gauche du nouveau Parti Démocrate a laissé les travailleurs italiens sans représentation politique. Une voix doit se faire entendre : un nouveau parti regroupant les travailleurs et la jeunesse est nécessaire pour contrer la politique antisociale que le nouveau gouvernement ne manquera pas d’instaurer.

    Berlusconi semble avoir triomphé une fois de plus mais, comme Sarkozy, il pourrait voir rapidement sa cote de popularité retomber. Cette victoire ne sera pas une répétition de celle de 2001. La situation économique mondiale a changé et il y aura des attaques toujours plus dures contre les travailleurs.


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  • A Namur, nouveau scandale pour le PS : Laloux ne connaît visiblement pas la crise

    Laloux ne connaît visiblement pas la crise…

    L’augmentation des prix des carburants ? Pas de quoi préoccuper Frédéric Laloux (PS). Le conseiller communal de l’opposition à Namur et nouveau secrétaire d’Etat à la «lutte contre la pauvreté» a sa vision très personnelle de lutter contre la pauvreté…

    Article de Stéphane Delcros

    Il y a deux mois, Frédéric Laloux critiquait virulemment l’échevin namurois de l’Aménagement durable et de l’Energie, Arnaud Gavroy (Ecolo), pour avoir utilisé sa carte-essence de la Ville à des fins personnelles. Mais le vrai profiteur est souvent le premier à pointer du doigt les abus d’un autre. Et l’on vient d’apprendre que Laloux lui-même faisait de même, voire pire, lorsqu’il était échevin. Non seulement sa voiture aurait fait le plein d’essence pendant des réunions du Collège communal, mais en plus il aurait fait deux pleins de carburants le même jour à Jambes puis à Bouge en l’espace de 22 minutes… Sans parler du fait que certains jours il s’agit d’un plein d’essence et d’autres d’un plein de diesel… Laloux aurait aussi, en 2002 et 2005, dépassé le débit maximal autorisé de 2.000 litres par an via sa carte d’essence. Sans rembourser le surplus évidemment. Mais là n’est certainement pas le plus grave.

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    Fins de mois difficile ? Apparemment pas pour tout le monde…

    Les salaires des élus et le MAS/LSP

    Les salaires mirobolants de nos élus sont totalement éloignés de la réalité dans laquelle vit la grande majorité des travailleurs et leurs familles.

    Selon nous, un élu ne peut recevoir plus que le salaire moyen d’un travailleur et doit être révocable à tout moment, au cas où il ne respecte pas ses promesses.

    En Irlande, le parlementaire Joe Higgins, membre de la section-sœur du MAS/LSP, ne recevait que l’équivalent du salaire moyen d’un travailleur et donnait le reste au parti, à des campagnes dans les quartiers, etc. Face à de nombreux politiciens corrompus, Joe Higgins est connu dans son pays comme «le politicien qui n’est pas à vendre».

    Cela vaut également à l’intérieur de notre organisation. Le Mouvement pour une Alternative Socialiste est un parti de travailleurs et de jeunes qui, tous ensemble, discutent un programme, le testent dans la pratique et l’affinent si nécessaire. Nous voulons construire un mouvement de masse pour mener la lutte pour une société socialiste où la production sera planifiée et gérée collectivement par des conseils démocratiquement élus dans les entreprises et les quartiers.

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    Le plus grave réside surtout dans l’arrogance qu’affichent les élus des partis traditionnels vis-à-vis de ce que peuvent vivre les travailleurs face à l’augmentation des prix, et plus particulièrement ceux des denrées alimentaires et de l’énergie. Il est évident que ni les patrons ni les politiciens traditionnels ne sentent les effets de l’inflation dans leur portefeuille. S’il faut compter sur eux pour revendiquer un retour des carburants dans l’index, on n’est pas prêt de l’obtenir…

    Dans une commune de 80.000 à 150.000 habitants, comme celle de Namur, un bourgmestre gagne environ 73.000 euros bruts par an (soit plus de 6.000 euros par mois, sans compter les primes !) tandis qu’un échevin perçoit près de 55.000 euros bruts par an (soit 4.500 euros par mois, également sans les primes) (1). Tout cela est bien loin du niveau salarial de la grande majorité des travailleurs…

    Mais Frédéric Laloux est devenu, depuis peu, secrétaire d’Etat. Et un secrétaire d’Etat, même s’il est en charge de la «lutte contre la pauvreté», perçoit quasi le même salaire qu’un ministre.

    Tout compris (salaire, pécule de vacances, prime de fin d’année et indemnisation de frais et de logement), un ministre gagne environ 202.000 euros brut par an (plus de 16.800 euros par mois, dont 14.900 euros comme salaire brut). Le Premier ministre et les vice-Premiers perçoivent évidemment des avantages supplémentaires ; pour le Premier, il s’agit de 4 à 5.000 euros bruts par an. Tout compris également, un député gagne pour sa part près de 96.000 euros brut par an (8.000 euros par mois, dont près de 5.800 euros comme salaire brut).

    Mais, c’est vrai, le pauvre Laloux n’est pas député. Il a été directement catapulté par le PS de sa ville au gouvernement sans passer par les élections fédérales, tout comme Julie Fernandez Fernandez (conseillère communale à Liège et toute nouvelle secrétaire d’Etat à la personne handicapée) ou comme Paul Magnette (ministre fédéral du Climat et de l’Énergie après avoir été ministre wallon de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances, sans avoir là non plus été élu).

    La direction nationale du PS cherche à tout prix à mettre en avant des représentants et futurs cadres d’un PS «rénové». Et elle est aujourd’hui coincée entre, d’un côté, ses «parvenus» au cœur de réseaux clientélistes locaux qu’il faut effacer – ou au moins cacher – et, d’un autre, ses jeunes rénovateurs sans expérience, sans légitimité mais doté d’une puissante envie de faire carrière.

    Pour expliquer le choix de sa nomination, Frédéric Laloux a lui-même affirmé que «Namur avait besoin de visibilité» . Et nous dirons que, grâce à lui, Namur l’a bien eu, sa visibilité. Mais, bon, ça fait sûrement tache pour la visibilité du «nouveau» PS. Ne parlons même pas des ambitions du PS et de Laloux lui-même pour le poste de bourgmestre après les élections communales de 2012…

    A l’image d’un joueur de football qui marque contre son camp lors de sa toute première minute de jeu en division 1, Frédéric Laloux avait déjà «gaffé», quelques jours seulement après sa nomination comme secrétaire d’Etat. Dans le souci de s’assurer dès son entrée en scène la couverture médiatique la plus large possible, comme pour les grands, il avait utilisé le fait qu’il n’avait pas encore de bureau à lui pour déclarer sa solidarité avec les SDF. Il y en a qui ne manquent pas d’air…


    1) Articles L1123-15 et L1124-6 du Code de la Démocratie locale et de la Décentralisation.

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