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  • Violence dans les transports publics

    Violence dans les transports publics

    Ces derniers mois, plusieurs agres-sions ont eu lieu dans les transports en commun : à Bruxelles, à Anvers, à Mons,… A chaque fois, on peut entendre des appels pour augmenter la répression. Il y a même eu une proposition pour interdire à certains voyageurs d’utiliser les bus! Les agressions constituent certes un problème grandissant, mais il ne peut être résolu isolément du reste.

    Par un conducteur de bus

    Interdiction de transport en commun

    Une telle interdiction signifierait que les voyageurs qui ont été attrapé plusieurs fois pour «comportement nuisible» n’auraient plus droit à utiliser les transports publics. Mais cela débouche évidemment sur pas mal de problèmes pratiques : comment contrôler qui est concerné par une interdiction ? Qui peut décider de cette interdiction ?

    Et puis, cette mesure serait-elle une réponse efficace à des agressions telles que celles du quartier Kuregem à Anderlecht, où 70% des jeunes sont en retard scolaire et plus de la moitié au chômage ? Après près de trente années de néolibéralisme, beaucoup de jeunes n’ont plus, ou à peine, de perspectives d’avenir. A moins que l’on considère les prisons de jeunes, antichambres des vraies prisons, comme une perspective.

    Quel plan de sécurité?

    En Wallonie, le plan Sécuritec a été décidé en 2006. Il prévoit que, d’ici 2010, 60% des bus des TEC seront équipés de caméras et que 300 personnes auront été affectées à différentes tâches de «sécurisation du réseau», dont 193 contrôleurs et 20 vigiles. D’autre part, des amendes pour incivilité viennent aussi d’être introduites, allant de 75 euros ou de 150 euros en cas de récidive dans les 24 mois. A la SNCB, d’ici 2010 aussi, il y aura 1.500 caméras supplémentaires dans les gares les plus fréquentées tandis que ces deux dernières années, le personnel de surveillance a été multiplié par deux.

    Nous comprenons que les travailleurs des transports publics n’acceptent plus les tensions et les agressions. Mais les caméras ne permettent pas d’empêcher la violence et la répression n’offre pas non plus de solutions. Pour mettre un terme aux agressions, il faut s’en prendre aux causes et donc appliquer une politique qui offre un avenir aux jeunes différent des emplois précaires, de la misère ou du chômage.

    Mais il est vrai qu’il faut aussi bien plus de moyens pour le personnel. Avant, Il y avait systématiquement un deuxième homme dans les trams ou les bus. Si maintenant on remet en avant ce principe, ce n’est seulement que pour un nombre limité de lignes et souvent ce deuxième homme n’a qu’un statut bidon et n’a pas reçu une réelle formation. Chaque travailleur mérite un statut convenable et une bonne formation !

    Transport public gratuit et de bonne qualité

    Nous savons par la pratique que la plupart des incidents dans les transports publics sont dus au prix à payer pour le voyage. Instaurer des transports gratuits et de bonne qualité ne serait pas seulement favorable sur le plan écologique et social (pour ouvrir l’accès à la mobilité aux couches les plus larges de la population), mais serait également une mesure bénéfique à la sécurité. Les transports publics ont besoin d’investissements publics massifs pour que cela puisse être réalisé.


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  • C’est la crise pour tout le monde… sauf pour les gros joueurs

    Cela fait bien longtemps que personne ne parlait plus de nationalisation dans la grande presse. Certains qui se disent de gauche avaient même déjà jeté ce terme dans les poubelles de l’Histoire. Mais maintenant, les défenseurs du capitalisme et du marché libre remettent eux-mêmes cette idée au goût du jour parce que leur système financier risque d’avoir de gros problèmes. Car personne aujourd’hui ne nie que les USA sont entrés dans une sérieuse période de récession économique. Et de nouvelles questions font les gros titres de la presse : dans quelle mesure l’UE sera-t-elle entraînée dans cette spirale négative ? Quelles seront les conséquences de cette crise pour la population mondiale ?

    Bart Vandersteene

    Les dernières années ont entretenu l’euphorie parmi la minorité de privilégiés. Des profits record ont été réalisés. Les 4 plus grosses banques belges ont ainsi réalisé chacune plus de 10 milliards d’euros de bénéfices en 2006 et 2007 (soit 1.000 euros par Belge). En remerciement des bons services qu’ils ont rendus, les managers ont reçu des salaires colossaux et de primes hallucinantes. Les gouvernements ont aussi permis aux sociétés de payer de moins en moins d’impôts. Aux USA, la part de l’impôt des sociétés dans le budget de l’Etat était de 33% dans les années ‘50. Il est aujourd’hui de 7,4%.

    Nous voyons maintenant les premières conséquences de la crise. Aux Etats-Unis, des familles sont expulsées de leur maison car elles ne peuvent plus payer leurs emprunts, le chômage progresse, la consommation diminue spectaculairement, les budgets gouvernementaux rétrécissent,…

    Ailleurs, la spéculation et les désordres provoqués par le fonctionnement du capitalisme ont entraîné une augmentation brutale du coût des céréales et des produits alimentaires. En Belgique, ces augmentations se ressentent dans le porte-monnaie quand on fait ses courses. Mais pour les populations des pays les plus pauvres, elles signifient la plongée dans une misère extrême.

    Des appels commencent à affluer pour demander que le système financier, qui est à l’origine de la crise, soit davantage régulé.

    Certains économistes comme le belge Paul De Grauw plaident même pour la natio-nalisation des banques déficitaires. Bien entendu, ces économistes ne sont pas soudainement devenus socialistes et n’estiment pas que le secteur bancaire devrait être contrôlé par la collectivité au lieu de laisser une minorité engranger des profits record sur notre dos. Non, s’ils ont parlé de nationalisation, c’était pour calmer le marché en affirmant qu’en cas de menace de faillite, la collectivité interviendrait. C’est en fait une garantie accordée à ceux qui ont joué gros et pris des risques dans le casino financier du capitalisme : en cas de menace de grosses pertes, ils seront de toute manière sauvés !

    Beaucoup de gens dans un futur proche risquent de se poser une question : nationalisera-t-on aussi vite une entreprise pour sauver les emplois que pour éponger les dettes des actionnaires? Si ce n’est pas le cas, les avertissements lancés par plusieurs analystes libéraux pourraient bien se réaliser : c’est la légitimité de ce système économique qui sera remise en cause, et plus vite que prévu.


    Pour en savoir plus :

  • 1er mai à Liège : Reportage photo

    Le 1er Mai à Liège, c’est depuis des dizaines d’années des meetings et cortèges matinaux pour le PS et le PC (qui étaient moins fréquentés cette année) et surtout, depuis près de 10 ans, une grande fête syndicale et associative sur la place Saint-Paul devant le siège de la FGTB. Des milliers de personnes passent l’après-midi et la soirée à circuler entre des dizaines de stands où les tracts et les brochures militantes font bon ménage avec les nourritures plus ou moins exotiques et les boissons plus ou moins locales et artisanales.

    Cette année encore, Résistance Internationale, la campagne jeune du MAS, avait un stand Place Saint-Paul. Une quinzaine de membres de RI et du MAS ont animé ce stand, vendu des litres de sangria, tenu des dizaines de discussions, mais aussi circulé parmi le public pendant des heures en proposant notre journal, nos tracts et divers autocollants pour soutenir nos campagnes antiracistes. Nous avons donc eu beaucoup d’opportunités de mettre en avant nos propositions sur la question du pouvoir d’achat, mais aussi de parler de la lutte antifasciste (comme le groupuscule néonazi "Nation" avait voulu faire un rassemblement à Charleroi) et de la lutte des sans-papiers et du rôle infâme joué par le PS et son bourgmestre de Bruxelles lors de la rafle du 29 avril.

    Résultat : 117 "Alternative Socialiste" vendus et, en plus, plus de 450 euros récoltés pour notre Fonds de Lutte. Plusieurs personnes nous ont aussi laissé leurs coordonnées pour entrer en discussion afin de rejoindre notre organisation, ou tout simplement pour donner un coup de main à nos campagnes.

    Un nouveau record pour notre 1er Mai (record qui tombe d’ailleurs d’année en année) mais surtout une nouvelle démonstration réussie de notre présence militante à Liège.


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  • Le Premier Mai. Plus que jamais un jour de lutte!

    La bourgeoisie a toujours cherché à gommer de l’Histoire tout ce qui fait référence à la lutte des classes en reprenant à son compte des symboles appartenant à l’histoire du mouvement ouvrier. Des journées qui ont marqué l’histoire de leur empreinte par des luttes massives de la classe ouvrière sont ainsi transformées en fêtes inoffensives dont la signification a disparu à l’arrière-plan. Il n’en va pas autrement du Premier Mai. C’est à tous les militants et travailleurs conscients qu’il incombe de se réapproprier cette journée et d’en rappeler la véritable origine.

    Cédric Gérôme (mai 2006)

    La véritable origine du Premier Mai

    L’origine du Premier Mai remonte aux Etats-Unis. En 1884, les syndicats groupés au sein de l’American Federation of Labour lancent une campagne pour exiger la journée des huit heures. Après deux années de campagne, cette revendication n’est devenue réalité que pour 200.000 travailleurs, C’est pourquoi, le 1er Mai 1886, 340.000 ouvriers américains entrent en grève et paralysent des milliers d’usines. Une partie des patrons cède mais, dans certains endroits, la répression aura raison du mouvement : devant la fabrique de faucheuses Mc Cormick de Chicago, la police tue six grévistes au cours d’une manifestation. Lors d’une marche de protestation qui se tient le lendemain, une bombe explose devant les forces de l’ordre. Malgré l’absence de preuves, trois syndicalistes sont condamnés à perpétuité et cinq autres pendus « pour l’exemple ».

    En 1889, à Paris, le congrès de fondation de la Deuxième Internationale (l’Internationale Socialiste) décide, à l’instar des travailleurs américains, de mener partout des actions pour la journée des huit heures le 1er Mai : « Il sera organisé une grande manifestation à date fixe de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire à huit heures la journée de travail. ».

    La bourgeoisie tremble sur ses bases

    Dès l’année suivante, cet appel reçoit un tel écho que la bourgeoisie est prise de panique. Les patrons allemands créent une ligue de défense prévoyant le renvoi des travailleurs absents des ateliers le 1er Mai. A Rome, les bourgeois les plus riches quittent la ville sans demander leur reste. En Belgique, le ministre de la Justice ordonne à la gendarmerie d’identifier ceux qui ont voté pour l’organisation du 1er Mai ; on organise même des exercices de tirs spéciaux pour la garde civile « afin d’être prêts pour le 1er Mai ».

    Ce 1er Mai 1890, 150.000 travailleurs belges cessent le travail sous l’impulsion des mineurs wallons. Dans les autres pays, le mouvement prend une ampleur similaire. Le 1er Mai commence dès lors à s’enraciner dans la tradition de lutte des ouvriers du monde entier. Cela n’est évidemment pas pour plaire au patronat: celui-ci va tout mettre en œuvre pour édulcorer le caractère revendicatif de cette journée et pour en chasser l’âme. En 1914, lorsque les chefs de la IIe Internationale abandonnent leur discours pacifiste, se rallient à la guerre derrière leur bourgeoisie et votent les crédits de guerre, ils proposent carrément aux ouvriers d’abandonner la fête du Premier Mai ! Ce n’est qu’en 1919 que les cortèges de travailleurs seront à nouveau autorisés lors de cette journée.

    C’est également dans la période de l’après-guerre que le mot d’ordre central du 1er Mai – la journée des huit heures- sera obtenu. La bourgeoisie n’a pas d’autre choix que de le concéder, elle a le couteau sous la gorge : la République des Soviets, fruit de la révolution d’Octobre 1917, met à l’ordre du jour la réalisation de la journée de six heures, et entraîne à sa suite une vague révolutionnaire qui se répend comme une traînée de poudre dans toute l’Europe (par contre, une fois arrivée au pouvoir, la bureaucratie stalinienne sabordera le 1er Mai en le transformant en une journée de démonstration de sa puissance à travers l’organisation de défilés militaires)

    « Le Premier Mai est avant tout une revue des forces internationales du socialisme, de ses progrès, de ses formes. » Rosa Luxemburg

    L’évolution qu’a connu le 1er Mai à travers les années permet de retracer l’évolution du mouvement ouvrier lui-même, y compris des coups qui lui ont été portés. Certains 1er Mai sont ainsi marqués d’une pierre noire. En Italie et en Allemagne, les fascistes, arrivés au pouvoir avec la bénédiction et le soutien de la grande bourgeoisie mais soucieux de garder la classe ouvrière sous leur contrôle, joueront habilement d’un anticapitalisme démagogique en organisant des manifestations grandioses et des parades obligatoires pour ce qu’ils rebaptisent « la journée nationale du travail ».

    En Espagne, le 1er Mai 1937 sera également une expérience douloureuse : il coïncide avec un renforcement de l’étreinte des staliniens sur le foyer révolutionnaire espagnol. Ceux-ci se déchaîneront contre la grève générale, déclenchée spontanément à Barcelone malgré l’interdiction de manifester le 1er Mai promulguée par le Front Populaire. Dénonçant un prétendu « putsch hitlérien organisé par les trostkistes, agents du fascisme international », les staliniens en profiteront pour accélérer leur offensive destinée à mettre hors d’état de nuire tous les éléments révolutionnaires.

    Le Premier Mai aujourd’hui

    Depuis, les journées du 1er Mai ont connu des hauts et des bas, reflets du développement des luttes et des rapports de force entre les classes sociales. La chute du stalinisme, en ouvrant à la bourgeoisie un terrain propice à une offensive idéologique sans précédent et en accélérant la transformation des anciens partis ouvriers en partis bourgeois, a ainsi constitué une étape tournante dans la dynamique de « prostitution » de la fête du Premier Mai. En Russie, le fait que Boris Eltsine ait officiellement transformé la fête du travail en « fête du muguet » n’est évidemment pas une coïncidence.

    Un peu partout, les défilés syndicaux, les manifestations et les grèves ont progressivement cédé la place aux discours des bureaucrates et aux activités ludiques à travers lesquelles la politique a de plus en plus de mal à se frayer un chemin. C’est dans le même ordre d’idées que la direction de la FGTB a décidé d’annuler la fête du 1er Mai qui se tenait chaque année à la Place Rouppe à Bruxelles. Il est clair qu’il s’agit d’une tentative consciente de la bureaucratie visant à étouffer un des grands rendez-vous traditionnel de la gauche, des activistes et des militants syndicaux.

    Le vent est cependant en train de tourner. En Belgique, le mouvement contre le pacte des générations a révélé dans toute son ampleur le fait que le PS et le SP.a ont définitivement déserté le camp des travailleurs, et que leurs pions dans la bureaucratie syndicale ne pourront pas indéfiniment maintenir leurs griffes sur le mouvement ouvrier. Ces derniers mois, différentes réunions ont pris place à travers le pays en vue de la construction d’une nouvelle formation politique de gauche. Le MAS/LSP prend activement part à ses débats et pousse à la construction d’une initiative nationale. Cette année, le Premier Mai représentera une occasion unique pour répandre cet appel aussi largement que possible et d’en discuter avec le plus grand nombre de militants.

  • Rafle scandaleuse contre les sans-papiers

    Rafle scandaleuse contre les sans-papiers :

    Une rafle scandaleuse vient de se produire à Bruxelles contre des sans-papiers qui menaient une action en revendiquant une politique d’asile plus humaine. 148 personnes ont été arrêtées devant les bâtiments de l’Office des étrangers. Plus de la moitié étaient des sans-papiers à côté d’une dizaine d’étudiants de l’ULB (dont plusieurs militants d’Etudiants de Gauche Actifs-EGA) et d’une trentaine d’autres manifestants.

    Cette manifestation était à l’initiative des sans-papiers qui mènent actuellement des actions à l’ULB avec le soutien d’un groupe d’étudiants, dont les membres d’EGA-ULB. Afin de protester une nouvelle fois contre la politique d’asile répressive actuelle, une manifestation a été organisée hier.

    La police bruxelloise a toutefois décidé qu’il n’y avait pas de droit démocratique pour mener des actions et a arrêté 148 personnes. Il n’y a eu aucun avertissement, les arrestations ont été faites immédiatement. La police a menacé d’envoyer les sans-papiers dans des centres fermés pour procéder ensuite à leur expulsion. Comme les autorités n’ont aucune réponse à donner au mouvement de protestation des sans-papiers, elles essayent de supprimer la contestation en réduisant les organisateurs au silence (et, en plus, en mettant leurs vies elles-mêmes en danger si les expulsions devaient se produire).

    Les sans-papiers ont la plupart du temps fuit la misère et le manque de droits démocratiques dans leur pays d’origine, mais ils trouvent ici un sort similaire : misère, chômage, travail précaire et dangereux, etc. sans aucun droit pour mener des actions ! Qui ose exprimer son opinion risque de finir enfermer immédiatement dans un camp en attendant d’être déporté. Il n’est pas fortuit qu’au Vlaams Belang, on appelle à réprimer les sans-papiers.

    Dans les cellules du Palais de justice, les militants avec ou sans papiers n’ont pas eu droit au même traitement. Les militants qui avaient des papiers ont progressivement été libérés. Nous avons parlé avec un membre du MAS/LSP qui a été arrêté durant des heures et qui en est ressorti choqué : « notre pays est-il démocratique ? » se demande-t-il. A côté des sans-papiers arrêtés se trouvaient aussi des étudiants de l’ULB qui soutiennent leurs actions à l’université. Le message qui semble leur avoir été donné est celui-ci : celui qui ose protester contre la politique d’asile dans ce pays est considéré comme un criminel.

    Les sans-papiers arrêtés risquent d’être transférés dans des centres-fermés en vue de leur expulsion. La responsabilité en incombe au PS. Le bourgmestre de Bruxelles Thielemans (PS) a fait savoir que la manifestation n’avait pas reçu d’autorisation (un mensonge !) et que la sécurité a été compromise. En d’autres termes, il a donné l’ordre de commencer la rafle. Le PS a ici mené la politique que le Vlaams Belang ou le Front National aimerait appliquer. C’est dans ces rangs là que se trouveront ceux qui seront content d’entendre ce genre de nouvelles.

    Selon la police, c’est maintenant l’Office des étrangers qui a repris en mains cette affaire. La ville de Bruxelles avait tout d’abord promis que tout le monde serait libéré, mais les sans-papiers avaient entre-temps déjà été placés sous le contrôle de l’Office des étrangers. Il s’agit évidemment d’une faible excuse, d’une tentative pitoyable de réduire la responsabilité de la ville de Bruxelles dans la rafle.

    Le véritable but de cette opération est et reste d’étouffer dans l’œuf le mouvement contre la politique d’asile actuelle. C’est l’unique raison pour laquelle 148 personnes ont été arrêtées et criminalisées. Si de telles pratiques sont possibles, alors la lutte contre la politique d’asile est impossible pour les sans-papiers. Cette répression mènera toutefois à une plus grande résistance dans le reste de la population. Nous allons prendre nos responsabilités et continuer à protester contre cette répression.

    La nuit dernière a été une nuit de protestation. Nous exiger que l’Office des étrangers libère immédiatement les sans-papiers et la reconnaissance du droit de mener des actions. Les autorités qui n’admettent pas que leur politique soit disputée veulent renvoyer les sans-papiers dans le monde qu’ils ont fuit. L’Ayatollah Khomeini ou le régime chinois seraient fiers de la manière dont la dissidence a été traitée ici…

  • Non-marchand. Il faut de l’action maintenant !

    Accord fédéral 2005-2010 insuffisant :

    Lors du vote de l’accord fédéral actuel en 2005, beaucoup doutaient que celui-ci puisse être suffisant pour remplir les besoins immédiats du secteur. Cela fut illustré, surtout à la FGTB, par le résultat du vote: la plus grande section du SETCa Bruxelles-Hal-Vilvorde avait rejeté l’accord à 90%. Finalement, tant la SETCa que la Centrale Générale ont accepté l’accord à respectivement 68% et 73%. Il y avait également du doute au sein de la LBC et de la CNE, mais pour l’une ou l’autre raison cela ne s’est pas traduit dans le résultat du vote. Finalement, le sentiment d’avoir obtenu le maximum possible a été décisif. Beaucoup a certes été arraché, mais cela ne diminue en rien le fait que seulement 14% des revendications ont étés reprises dans cet accord.

    Hypertension, journal d’action non-marchand

    Aujourd’hui, en 2008, nous avons atteint la phase d’alarme ‘ROUGE’ sur le lieu de travail. Entretemps, nous sommes liés pour encore 2 ans à un accord insuffisant qui ne sera appliqué complètement qu’en 2015.

    Le manque aigu et chronique de personnel est plutôt la règle que l’exception, et ce alors que la charge de travail s’accroît systématiquement (entre autres à cause du vieillissement et de l’augmentation des tâches administratives). Les heures supplémentaires atteignent des chiffres astronomiques (par milliers par hôpital), et la récupération reste lettre morte (sans parler du paiement); et nous pourrions continuer la liste encore longtemps…

    Comme la LBC le dit correctement dans son tract, il faut d’urgence plus de mains dans notre secteur. Déjà plus de 2.000 soignants ont obtenu le diplôme d’infirmier via un projet spécial de formation. Malgré le fait qu’il y ait des centaines de candidats pour l’année scolaire suivante, le projet n’est plus prolongé, ‘il n’y a pas d’argent’.

    PAS D’ARGENT ?

    Pas d’argent, alors que les baisses de charges aux patrons atteignent des milliards d’euros par an. Il suffit de citer l’intérêt notionnel … du profit pur qui disparaît dans les poches des grands actionnaires. Toute une série d’entreprises du Bel 20 ne paient pas un centime d’impôts. Il y a bien de l’argent, mais le gouvernement préfère jouer les Robin des Bois à l’envers : voler les poches des travailleurs pour donner aux riches.

    POUVOIR D’ACHAT: DANS NOTRE SECTEUR AUSSI, TRES PROBLEMATIQUE!

    DU POUVOIR D’ACHAT PAR DES AUGMENTATIONS SALARIALES !

    Pendant que notre secteur se trouve en queue de peloton en terme de conditions salariales (malgré les conditions de travail hyper flexibles) nous sommes liés à un plan quinquennal. D’autres secteurs peuvent corriger la situation tous les deux ans via un Accord Interprofessionnel (AIP). Les ‘cacahuètes’ que nous avons obtenu dans l’accord actuel ne suffissent pas à compenser la montée du coût de la vie, sans même compter le retard salarial par rapport à d’autres secteurs.

    Ces 6 derniers mois, les prix des produits de base ont augmenté en moyenne de 13%, selon une enquête réalisée dans les grandes surfaces de Delhaize, Colruyt et Carrefour par le journal télévisé de la VRT (19 avril 2008)

    Selon une étude récente de la FGTB, 20% des travailleurs actifs font partie de la catégorie des ‘travailleurs pauvres’. Ces gens ne sont plus capables de se payer des concerts ou une soirée au cinéma, ils ne peuvent pas s’acheter une maison ou voyager. 35% de ceux qui ont répondu à l’enquête disent avoir des difficultés pour payer les études de leurs enfants, 37% affirment ne pas pouvoir épargner. Le phénomène de ‘working poor’ se développe principalement dans le secteur public et … dans le non-marchand.

    Les ‘cacahuètes’ dans l’accord actuel se résument à la prime ‘d’attraction’ et à l’augmentation de la prime de nuit et de celle du dimanche et des jours fériés de 50 à 56 %. Pas vraiment spectaculaire. Les primes ne sont pas reprises dans le calcul de la pension, et sont plus faciles à retirer. La seule solution pour le pouvoir d’achat, c’est une augmentation considérable des barèmes. Un 13ème mois complet et une augmentation des primes pour les prestations irrégulières restent à l’ordre du jour.

    DES ACCORDS DE CINQ ANS NE FONCTIONNENT PAS DANS LA VIE REELLE

    Vu l’évolution dans notre secteur, il est nécessaire de suivre le tout avec une vision à plus long terme. Il ne s’agit pas seulement des conditions de travail, mais aussi de l’état général des soins de santé dans le pays. De mauvaises conditions de travail laissent la voie à une commercialisation accrue et le développement de soins de santé à plusieurs vitesses. Les travailleurs en sont doublement victimes : en tant que travailleurs et en tant que patients.

    L’accord interprofessionnel biannuel ne s’applique pas au non-marchand SAUF si c’est pour nous serrer la ceinture, ou pour une détérioration des conditions de travail, comme le crédit-temps lors du pacte de solidarité entre les générations. Le non-marchand ne participe qu’aux désavantages de l’AIP, à quand les avantages? Peut-être que des accords bi-annuels c’est un peu trop, mais une ‘évaluation partielle’ devrait être possible.

    LA COLERE BLANCHE A REINVENTER: POUR UN FRONT COMMUN SYNDICAL HONNETE ET CONSTRUCTIF

    Il est nécessaire que les directions nationales des syndicats, ensemble avec les militants de base, tirent des leçons de la colère blanche précédente, tant sur le plan des revendications, que sur le plan des méthodes d’action (organisation et planification) et des résultats obtenus. Les conclusions devraient alors aboutir, via une discussion aussi large que possible en front commun syndical, et un plan d’action détaillé pour la prochaine colère blanche.

    Dès le début de la Colère Blanche un ultimatum clair et concret pourrait être posé au gouvernement. Et ceci accompagné d’un plan d’action, qui construit petit à petit les actions et mène à un point culminant avec un maximum d’impact (coordonné tant sur le plan national que sur le plan provincial et local). Si on passe à l’action, il faut que les gens aient une perspective claire. La fin relativement chaotique du mouvement précédent avec ‘la grève au finish’ n’avait pas eu un effet favorable (cela ressemblait plus à l’étouffement de la grève)

    LES LEÇONS DE LA COLERE BLANCHE EN FINLANDE EN 2007

    RESULTAT: UNE AUGMENTATION SALARIALE DE 22 A 28 %, ETALEE SUR 4 ANNEES !

    L’année passée, les soignants finlandais, avec leur syndicat TEHY, ont obtenu une victoire spectaculaire par leur positionnement ferme. La raison du mouvement était la baisse du pouvoir d’achat et la fuite massive d’infirmiers vers les autres pays scandinaves, où les salaires et les conditions de travail sont nettement meilleures.

    Tout un plan de campagne avait été élaboré et une piste tout à fait inorthodoxe a été suivie: la menace de démission collective en masse … par les travailleurs. D’ans un premier temps, des grèves traditionnelles, des manifestations et des arrêts de travail se sont tenus afin de préparer l’ultimatum. Les démissions en masse devaient se faire en plusieurs vagues, et les militants syndicaux auraient eu droit à une indemnité de grève tant qu’il n’y aurait pas eu une solution avec réembauche de tout le monde.

    Mais ça n’a pas été jusque-là. Malgré le vote d’une loi d’urgence au parlement lors du weekend précédant la fin de l’ultimatum, le gouvernement et les employeurs n’ont pas osé aller à la confrontation avec le syndicat des infirmiers (TEHY). La loi d’urgence aurait rendu possible la réquisition des travailleurs, même après leur démission. Mais il était clair qu’une partie importante des infirmiers n’auraient pas accepter les réquisitions : soudainement beaucoup d’entre eux avaient complètement disparu …

    Malgré la forme drastique d’action, qui menaçait de mettre à l’arrêt les soins de santé dans leur totalité, les acteurs avait un soutien large dans l’opinion publique. Le gouvernement avait pourtant déjà organisé des ponts aériens vers d’autres hôpitaux en Europe pour gérer les cas les plus graves …

    LEÇONS POUR LA BELGIQUE ?

    L’impact des actions de grèves dans notre secteur est, comme en Finlande, plutôt limité, à cause des réquisitions massives, qui dans beaucoup de cas ont l’effet pervers que durant les grèves, il y a plus de personnel présent que d’habitude vu le contrôle supplémentaire.

    Des manifestations sont utiles pour annoncer nos revendications à un large public et pour mobiliser afin d’impliquer un maximum de collègues dans l’action. Comme moyen de pression sur le gouvernement et les employeurs, c’est beaucoup moins utile: à Bruxelles il y a quotidiennement diverses manifestations…

    Il y a lieu de réfléchir sur ce qu’est un ‘vrai ultimatum’. Le bas taux de syndicalisation dans le non-marchand belge est plutôt un obstacle pour initier des actions collectives dures et rapides … il faudra en tenir compte. Un autre élément perdra toujours plus de sa valeur : l’idée de soi-disant ‘intérêts communs’ entre les travailleurs et les employeurs (lesquels veulent le plus de subsides possibles afin de pouvoir en mettre davantage dans leurs poches). La compétition croissante entre hôpitaux, entre autres par la commercialisation rampante, se fera sentir de plus en plus sur le lieu de travail par une politique de plus en plus répressive envers le personnel. Dans les maisons de retraites commerciales, nous en avons déjà un avant-goût !

    MALAISE DANS LES HOPITAUX PRIVES A BRUXELLES…

    Selon différents directeurs d’hôpitaux, durant les 5 années à venir, entre 1.000 et 2.000 lits se perdront à Bruxelles.

    En-dehors de la question qu’il y ait oui ou non une surcapacité de lits à Bruxelles, ce détricotage se fera sur le dos des travailleurs et des patients. A cause d’une mauvaise gestion, beaucoup d’hôpitaux ont accumulé des dettes énormes, mais cela n’inquiètera pas les directions. Ce ne sont pas elles qui devront chômer ou attendre qu’un lit se libère lorsqu’elles seront malades! Les hôpitaux privés, qui n’ont rien à craindre ces prochaines années et semblent donc en bonne santé financière, se comptent sur les doigts d’une main.

    Les premiers dominos sont déjà tombés avec le licenciement collectif à St. Etienne ainsi qu’à l’hôpital Français qui est, depuis le 7 avril, dans la première phase de la loi Renault. A Erasme, on s’attend à une restructuration considérable à partir de juin. A St-Luc on a accumulé une dette sérieuse. Les ‘tendances pharaon’ (ç.-à-d.: toutes sortes de projets de construction) de la part des directions n’y sont pas étrangères. On veut augmenter encore plus la flexibilité du personnel, mais on l’appelle différemment : ‘rentabiliser’.

    Vu l’impact social de cette évolution en terme d’emplois et de services à la population, nous ne pouvons pas laisser traîner les choses en longueur.

    Au lieu de s’attaquer à la vague de restructurations hôpital par hôpital, il nous faut une initiative syndicale unie au niveau de Bruxelles… afin de réveiller les responsables politiques et de leur mettre devant leurs responsabilités. Il y a beaucoup trop peu de contrôle de la part des autorités sur la manière dont les directions hospitalières utilisent les moyens de la communauté.

    Comme dans le tract de la LBC pour le 30 avril:

    “MAIS QUI LE RESOUDRA ?”

    Evidemment notre secteur ne se trouve pas sur une île; par conséquent, la politique néolibérale laisse des traces dans les soins de santé.

    Il faut constater qu’aucun parti représenté dans le parlement ne défend de façon consistante les intérêts des travailleurs.

    Des braillards populistes tel un Dedecker se rendent sympas par leur discours anti-establishment, mais parallèlement, leur programme économique est un rêve pour tout patron: engraisser les actionnaires sur le dos des travailleurs.

    Lors de la discussion sur le Pacte de solidarité entre les Générations il n’y avait aucun parti traditionnel pour défendre les travailleurs et leurs syndicats; au contraire: la plupart étaient d’avis que les assainissements du pacte n’allaient pas assez loin.

    La lutte syndicale a besoin d’un prolongement politique, mais celle-ci n’existe pas dans le parlement actuel. La seule alternative, c’est la construction d’un nouveau parti large et démocratique des travailleurs, mais il s’agit d’un processus complexe et de longue haleine: cela ne tombera pas soudainement du ciel! Tant que des parties importantes de la FGTB et de la CSC ne cassent pas leurs liens exclusifs respectifs avec le PS et le CDh-CD&V, une percée pour un parti viable et démocratique des travailleurs ne sera pas possible.

    Après les actions contre le Pacte de Solidarité entre les Générations, de nouveaux mouvements politiques, dont le CAP, se sont créés. Le ‘Comité pour une Autre Politique’, né à l’initiative de vétérans du mouvement ouvrier (dont Jef Sleeckx et Georges Debunne) était le plus clair en terme de mise à l’ordre du jour de la nécessité d’une voix politique indépendante pour le mouvement ouvrier et les travailleurs en général. Ce n’est malheureusement resté qu’une tentative honorable… Beaucoup de gens dans le mouvement des travailleurs organisés ont suivi à distance ce développement, mais n’y ont pas participé activement.

    Ce n’est que par la lutte sociale massive que cette question sera soulevée de nouveau. Entretemps nous devons construire des réseaux (inter)sectoriels de syndicalistes combatifs et critiques. C’est le défi qu’Hypertension s’est posé dans le non-marchand.

  • Manifestation pour une augmentation de personnel dans le secteur des soins

    Le 30 avril s’est déroulée une manifestation nationale du secteur des soins de santé. L’appel provenait de la LBC (la centrale flamande des employés CSC) et a été repris par le BBTK/SETCA.

    « Le vase a débordé », disait la LBC dans son tract. « Tout le monde parle des besoins croissants de soins et du vieillissement. Entretemps la pression du travail dans les institutions a atteint des sommets inconnus jusqu’ici. Les heures supplémentaires s’empilent et les récupérer devient difficile voire impossible. Les normes de personnel dans beaucoup de sections sont trop basses. Les charges administratives augmentent aussi tout le temps. On tourne en rond. »

    Les problèmes sont donc très grands et il faut des emplois supplémentaires pour y faire face. Il a déjà été dit que, durant les six prochaines années, au moins 60.000 emplois supplémentaires seront créés, ce qui fera passer le personnel de 320.000 à 380.000 travailleurs (selon le Bureau du Plan Fédéral). Mais les années suivantes, il faudra trouver 10.000 remplaçants par an pour ceux qui partent en pension sans compter les autres départ (crédit-temps, congé de maternité,…).

    Sur le même temps, une école, dans laquelle plus de 2.000 soignants ont déjà obtenu un diplôme d’infirmier, va devoir fermer ses portes l’année prochaine faute de moyens. Comme le souligne la LBC : « Et cela alors qu’il y a des centaines de gens intéressés qui sont prêts à commencer la formation. Ces infirmiers supplémentaires sont indispensables pour nous ! »

  • Manifestation antifasciste à Aix-La-Chapelle: reportage photo

    Reportage photo de Geert Cool

    Le début de la manifestation

    Podium sur le camion

    Le stand du SAV

    Motards contre le fascisme

    Marc Treude, conseiller communal local

    Aperçu de la manifastation avant son départ

    "Il n’y a pas de capitalisme sans racisme", citation de Malcolm X

    Les manifestants parcourent à travers Stolberg

    Délégation du SAV

    "Nazis Raus"

    Délégation belge

    Orateur des motards antifascistes

    Quelques camarades belges

    "Jobs, geen racisme" ("Du boulot, pas de racisme")

    Variante allemande de "du boulot pas de racisme": résistance contre la casse sociale

    Le conseiller communal Marc Treude à l’avant de la manifestation

    Aperçu de la manifestation

    Speech de Lucy Redler du SAV

  • Allemagne: Des antifascistes bloquent la manifestation des néonazis

    Des antifascistes bloquent la manifestation des néonazis.

    Samedi dernier, une manifestation du groupe néonazi NPD s’est déroulée à Stolberg (près d’Aix-la-Chapelle). Le NPD avait mobilisé nationalement pour cette troisième action à Stolberg en quelques semaines de temps. A sa première manifestation, le NPD avait réussi à mobiliser quelques 800 participants et les antifascistes s’étaient retrouvés minoritaires. Mais, ce samedi, la mobilisation antifasciste a été bien plus forte.

    Geert Cool

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    Les antifascistes bloquent le passage des néonazis (à l’avant plan de la photo)
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    Le MAS/LSP a également participé à cette manifestation pour soutenir nos « collègues » antifascistes allemands, mais aussi parce que l’internationalisme est la base de nos analyses. Environ 25 militants belges sont ainsi venus à Aix-la-Chapelle pour aider le SAV (Sozialistische Alternative, l’organisation-sœur du MAS/LSP en Allemagne) à faire de cette manifestation un succès. Nous avons été chaleureusement accueillis et notre message de résistance internationale contre l’extrême-droite – mais aussi contre le capitalisme – a trouvé un écho favorable parmi les participants à cette manifestation.

    La manifestation a commencé le samedi à 9 heures du matin, ce qui n’est pas l’heure idéale pour faire venir un grand groupe de manifestants dans une petite ville des alentours d’Aix-La-Chapelle comme Stolberg. La participation à la manifestation antifasciste était d’autant plus appréciable : 1.500 antifascistes étaient présents!

    A l’avant de la manifestation se trouvaient quelques motards antifascistes, puis suivait la délégation du SAV et ensuite d’autres groupes parmi lesquels des anarchistes, des syndicalistes et des militants politiques de la nouvelle formation de gauche « Die Linke », mais aussi des verts et même des membres du SPD (l’équivalent allemand de notre parti soi-disant « socialiste »). La manifestation a commencé par quelques prises de paroles par, entre autres, Marc Treude, conseiller communal local du SAV. La délégation belge du MAS/LSP a également pu témoigner sur le podium de la nécessité de la solidarité internationale.

    Après ces petits speechs, la manifestation a suivi un parcours relativement petit dans les rues de Stolberg. La police était massivement présente et occupait littéralement la ville. Il n’était pas évident d’y accéder, les déviations étaient déjà annoncées à quelques kilomètres du centre et aucune circulation n’était admise dans la ville.

    Le NPD a organisé cette manifestation suite au décès d’un néonazi lors d’un combat en essayant de présenter le défunt comme un martyr, une victime de la violence. Pourtant il est évident que les néonazis sont eux-mêmes responsables de la violence à Stolberg et aux environs, là où ils ont une base et un conseiller communal.

    Pour cette nouvelle action du NPD, il y a de nouveau eu une mobilisation nationale, peut-être même internationale, et la direction nationale du groupe néonazi était présente au complet. Pourtant, ils n’ont pas pu compter sur 800 participants comme deux semaines plus tôt, mais sur seulement 400, bien moins que le cortège de groupes et organisations de gauche qui se trouvait en face avec 1.500 manifestants. La veille s’était aussi déroulée une manifestation à l’initiative des partis traditionnels avec 2.000 personnes. La contre-manifestation du 26 avril a surtout été le fait du SAV et de Solid (l’organisation de jeunes de « Die Linke ») avec l’objectif de bloquer la manifestation des néonazis.

    Après un petit parcours, la manifestation s’est dirigée en direction des néonazis, pour finir à 100 mètres d’eux. Les partisans du NPD n’avaient donc plus le champ libre pour continuer leur trajet et ont donc dû s’en aller. Leur haine n’a ainsi pas pu faire de percée vers le centre-ville. La manifestation antifasciste est toujours restée pacifique, c’est la force de notre nombre qui a permis de bloquer les néonazis. Mais la détermination des manifestants était frappante.

    Comme cela a déjà été mentionné, la manifestation avait commencé le samedi matin à 9 heures, mais ce n’est que vers 16 heures qu’elle s’est finalement terminée. La ville a été occupée la journée entière par les antifascistes et la police pour empêcher de laisser les néonazis se diriger vers les quartiers immigrés. Beaucoup d’immigrés étaient d’ailleurs présents dans le cortège antifasciste.

    A la petite place Olof Palme Friedensplatz, les antifascistes sont donc restés durant des heures, sous les slogans ou les speechs, notamment de Lucy Redler du SAV qui a expliqué que la lutte contre le racisme doit être liée à la lutte contre le néolibéralisme et pour une alternative socialiste à la société d’exploitation.

    En soirée, il y a encore eu un meeting à Aix-La-Chapelle qui a abordé la résistance et la lutte contre l’extrême-droite. Là, des membres du SAV, du MAS/LSP et d’Offensief (notre organisation-sœur aux Pays-Bas) ont pris la parole juste avant une soirée de hip hop politique avec Holger Burner, un chanteur assez connu en Allemagne de Hambourg, qui est aussi actif au SAV. Cette manifestation a été un premier pas important dans la résistance antifasciste.

    Il sera toutefois nécessaire de faire davantage pour éliminer l’extrême-droite. Le mouvement ouvrier doit entrer activement en résistance contre la politique néolibérale et son impact sur notre niveau de vie. Cette résistance active est en train de monter en Europe, notamment avec les importants mouvements de lutte en Grèce et au Portugal. Mais pour mener cette résistance active jusqu’à la victoire, nous avons besoin d’organisations politiques et syndicales combatives qui, selon nous, doivent adopter sur base de l’expérience des luttes un programme socialiste.



    MOBILISONS CONTRE LES NEONAZIS DE "NATION"!

    "NATION" est un groupe de néonazis francophone qui veut organiser un rassemblement ce premier mai à Charleroi. La FGTB organise une contre-manifestation. N’hésitez pas à y participer vous aussi! STOP au fascisme ! STOP au racisme ! Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    RDV: 13h, à Charleroi, parking des Beaux-Arts (là où la FGTB fête son premier mai).

    Ensuite: cortège en commun jusqu’à l’esplanade Jules Destrée, rue de la Montagne.

    Plus d’informations ici.

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