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  • Le réalisateur Ken Loach soutient les travailleurs licenciés de l’aéroport de Belfast

    “Résoudre le problème en faveur de Gordon et de ses camarades”

    Ken Loach, réalisateurs de films comme “Land and Freedom” ou encore “The wind that shakes the barley” (Le vent se lève) a signé la pétition de soutien des travailleurs de l’aéroport de Belfast qui tiennent actuellement une grève de la faim aux bureaux du syndicat Unite à Belfast.

    Le réalisateur de renommée mondiale a déclaré: ”C’est un principe fondamental du syndicalisme que de soutenir les travailleurs en lutte. Cette situation n’aurait jamais dû se développer. Tony Woodley, le secrétaire général, doit intervenir maintenant pour résoudre le problème en faveur de Gordon et de ses camarades”

    Vous aussi, soutenez les travailleurs licenciés de Belfast!

    Signez la pétition!

    Pour suivre la campagne des travailleurs de l’aéroport de Belfast, visitez: www.socialistpartyni.net

  • Bolivie: Référendum frauduleux sur l’autonomie à Santa Cruz

    L’opposition de droite et les riches tentent de diviser le pays.

    Le moins que l’on puisse dire au sujet du référendum sur l’autonomie qui s’est tenu à Santa Cruz, en Bolivie, c’est qu’il était unique. Le référendum était contrôlé par un collège électoral pro-autonomie, administré par une entreprise privée contractée par les « autonomistes », supervisée par des observateurs électoraux qui étaient également pro-autonomie et enfin couvert par des médias pro-autonomie. Pas besoin d’être un fin observateur pour se rendre compte qu’il s’agit là d’une fraude.

    Celso Calfullan, Santiago, CIO Chili, (article publié le 6 mai 2008).

    Mais le plus incroyable, c’est qu’après une campagne menée par tous les médias pro-autonomie, après l’intimidation, après les menaces violentes de groupes comme « Unión Juventud Cruceñista » (un groupe avec des caractéristiques fascistes), les « démocrates » de Santa Cruz n’ont pas réussi à atteindre leur objectif. Plus de 50% de la population a voté contre l’autonomie ou s’est abstenu.

    Néanmoins, les forces pro-autonomie ont déclaré que 85% des personnes avaient voté en faveur de leur proposition. Même Pinochet, l’ancien dictateur de droite du Chili, qui semble être d’une certaine inspiration aux forces pro-autonomistes en Bolivie, n’aurait pas eu le cran de sortir avec de telles conclusions après un référendum.

    Ce référendum sur l’autonomie est la première étape d’un plan réactionnaire. Le mois prochain, d’autres référendums sur l’autonomie auront lieu dans les départements de Tarija, de Beni et de Pando. L’idée sous-jacente est de stopper le gouvernement de Morales et d’empêcher les changements que le gouvernement propose.

    Le département de Santa Cruz et ces trois autres départements représentent ensemble deux-tiers du territoire bolivien, un tiers de sa population et plus de 50% du PIB de la Bolivie. Ce plan est également considéré par deux autres départements – Chuquisaca et Cochabamba – qui voudraient suivre les pas des séparatistes.

    Le racisme et la division vont de pair

    Même s’ils font de leur mieux pour l’occulter, l’attitude « diviser pour mieux régner » et le racisme des partisans de l’autonomie de Santa Cruz ressortent évidement des déclarations de ses dirigeants les plus importants. Les porte-paroles publics des « autonomistes » peuvent à peine cacher leur haine et leur mépris pour Evo Morales (qui est un indigène) quand ils l’accusent d’être un centralisateur, un autoritaire, un radical et un fondamentaliste. Leur slogan principal devrait être : « Pour une Bolivie sans indigènes ».

    Le cynisme de ces dirigeants n’a aucune limite. Rubén Costas par exemple, le préfet du département de Santa Cruz, a dit que le référendum sur l’autonomie est une réponse au centralisme du gouvernement. Il est clair que l’objectif des « autonomistes » est de créer une telle tension et une telle polémique qu’on en vienne à une confrontation ouverte, chose qui inévitablement aura des conséquences dans les autres pays de la région.

    Mais même avec le contrôle de l’économie et des médias dans les mains des « des autonomistes réactionnaires », ces derniers n’ont pas pu convaincre la majorité de la population de Santa Cruz de leur division et de leurs plans racistes.

    L’autonomie de Santa Cruz pour les intérêts de qui ?

    Plusieurs observateurs conviennent que l’idée de l’autonomie provient de quelques cent familles qui contrôlent plus de 25 millions d’hectares de terre ainsi que l’industrie agricole, le commerce domestique, les banques et les grands moyens de communication. Ces clans, ainsi que les politiciens qui ont fait partie des anciens gouvernements des ex-présidents comme Gonzalo Sánchez de Lozada, Jorge Quiroga ou Jaime Paz Zamora, sont devenus des adversaires puissants du gouvernement Morales. Ces gens possèdent cinq fois plus de terre que deux millions de paysans et ‘indigènes.

    L’institut national de la réforme agraire (Instituto Nacional de Reforma Agragia – INRA) rapporte que cinq familles détiennent à elles seules un demi-million d’hectares de terres arables. Elles ont aussi l’avantage d’être près du marché et ont donc moins à dépenser en transport que les paysans de l’ouest du pays.

    Avec l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales, ces familles ont été confrontées à la possibilité que le nouveau gouvernement effectuerait des réformes pour redistribuer la terre en faveur des indigènes et des paysans, elles ont donc employé leur puissance pour créer un mouvement politique et social qui vise à diviser le pays afin de s’assurer que la nouvelle constitution élaborée par le gouvernement Morales ne soit pas applicable.

    Contradictions au sein du gouvernement Morales

    Malheureusement, Morales, et d’autres autour de lui, expriment plusieurs des grandes contradictions qui existent parmi le gouvernement. Le gouvernement doit être plus clair en expliquant et prenant effectivement des mesures concrètes pour mettre en application la réforme agraire. La terre doit appartenir à ceux qui la travaillent et doit garantir le droit à l’autodétermination des peuples indigènes, sans ambiguïté ou négociations vis-à-vis des propriétaires qui occupent le territoire.

    La période qui a précédé ce référendum sur l’autonomie aurait dû être le moment durant lequel le gouvernement aurait dû passer à l’offensive en prenant les premières mesures vers la réforme agraire et en expliquant aux paysans indigènes et aux pauvres les objectifs du gouvernement. Cela n’aurait au contraire pas dû être le signal pour entamer des négociations avec les propriétaires.

    La situation politique en Bolivie est trop compliquée pour compter avec l’ambiguïté. Ce n’est pas suffisant que le gouvernement affirme que le référendum était illégal quand l’opposition réactionnaire n’ s’occupe pas de la légalité, de la démocratie ou de la constitution puisqu’aucune ne sert à défendre ses intérêts. Le dialogue n’arrêtera pas la conspiration de l’oligarchie. La conspiration réactionnaire doit être brisée maintenant et avant que l’opposition de droite n’aient eu le temps de se renforcer.

    Il est clair que la majorité des Boliviens, dans les villes et dans les campagnes, est contre les tentatives de division à l’instigation des parties conservatrices et réactionnaires de la société. La majorité de la population ne peut pas être emprisonnée par une petite minorité d’oligarques.

    Nous devons démocratiser le pays

    L’unité des travailleurs et des indigènes est fondamentale pour défendre le processus bolivien. Nous ne pouvons pas accepter que la terre soit concentrée dans les mains d’un petit nombre de familles. Nous ne pouvons pas accepter que la majorité des usines soient contrôlées par un petit nombre d’employeurs. Nous ne pouvons pas accepter que les moyens de communication soient concentrés dans les mains de quelques uns. Tout ceci est injuste et totalement antidémocratique.

    La terre doit appartenir à ceux qui la travaillent. Les usines appartiennent à ceux qui produisent. Les médias doivent être au service de la totalité de la population et non pas au service d’une minorité d’oligarques.

    Il est impossible d’avancer sans marcher vers le socialisme. Les travailleurs ont besoin d’une démocratie des travailleurs, ils ont besoin d’une société socialiste.


    Pour en savoir plus

  • Encore quelques photos des actions des étudiants de l’ULB et des sans-papiers à la fête du PS la veille du premier mai.

    Une rafle scandaleuse s’est produite le 29 mai lors d’une action pour la régularisation des sans-papiers menée par des étudiants de l’ULB et des sans-papiers. Il y avait eu 148 arrestations et des sans-papiers ont directement été envoyés en centre-fermés. La veille du 1er mai, étudiants et sans-papiers étaient allés protester à la fête du PS, parti du bourgmestre de Bruxelles qui avait envoyé la police contre les manifestants. Voici quelques photos.

    Martin


    Pour en savoir plus

  • Prix de l’alimentation. Ils spéculent. Nous payons la note!

    Prix de l’alimentation

    Cette question, vous vous l’êtes déjà posée à la caisse : combien va me coûter mon caddie cette fois-ci ? A chaque fois, le ticket de caisse vous étonne : en un an, le pain a augmenté de 13%, les oeufs de 25%, les spaghettis de 25%, …

    Tract MAS. PDF (Néerlandais – Français)

    Beaucoup d’éléments jouent dans ces augmentations. La destruction du climat, les réquisitions de terres cultivables pour les biocarburants,… Mais le point fondamental, c’est la spéculation. D’énormes stocks de nourriture sont bloqués dans les hangars pour spéculer sur la hausse continue des prix alors que des millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire.

    Les spéculateurs ont déjà joué auparavant avec notre épargne dans les bourses et sur le marché immobilier. Avec la crise, ils se sont massivement jetés sur les matières premières et l’alimentation. Ce sont d’abord les habitations qui sont devenues impayables, la même chose arrive maintenant avec notre alimentation.

    Non à la flambée des prix !

    Non à la flambée des profits !

    Alors que de plus en plus de familles doivent rogner sur leur alimentation, les multinationales font des profits gigantesques. Des sociétés comme Monsanto (+50%) et Cargill (+70%) connaissent des augmentations de profits spectaculaires. En 2007, Nestlé a fait 6,59 milliards d’euros de bénéfices.

    Et tout le monde veut profiter de l’aubaine, dans la distribution et ailleurs, en utilisant la hausse des prix pour augmenter la marge bénéficiaire.

    Entretemps, les managers des grandes entreprises sont largement récompensés pour leurs services: 2,6 million d’euros le salaire annuel chez Delhaize (une hausse de 25% par rapport à l’année précédente), 4,28 million d’euros chez Inbev.

    Notre niveau de vie est en chute libre!

    En six mois, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour a augmenté de 100 millions. Tous ceux qui doivent vivre avec moins de 2 dollars par jour – 2,5 milliards de personnes – qui étaient déjà confrontés à la misère et la pauvreté, font aujourd’hui face à la famine.

    « Les spéculateurs achètent de grandes quantités, les stockent, et les tiennent en dehors du marché jusqu’à ce que les prix augmentent ! »

    Chez nous, le nombre de gens qui font appel à l’aide alimentaire augmente; la FGTB a d’ailleurs introduit le terme de « travailleur pauvre ». En plus de tout le reste, c’est humiliant de ne pas pouvoir subvenir aux besoins les plus essentiels de sa famille.

    Pour celui qui vit avec un salaire raisonnable, ce sont les études supérieures des enfants, les vacances, la détente et la culture qui sont sous pression. Justement ces choses qui rendent la vie plus agréable.

    Les pauvres et les travailleurs, dont le niveau de vie est menacé, ont raison de passer à l’action. Aux quatre coins du monde il y a des manifestations et des actions de grève. En Belgique aussi, il y a eu des actions et des grèves pour plus de salaire. En juin se dérouleront d’ailleurs des actions et manifestations à l’initiative des syndicats.

    Au début de cette année, les patrons ont parlé d’une «hystérie du pouvoir d’achat». Mais aujourd’hui, c’est le monde entier qui est frappé par une crise alimentaire et du pouvoir d’achat telle que nous n’en avons jamais vue.

    Quelles solutions pour cette crise?

    Seule une réelle augmentation salariale pour la classe des travailleurs peut sauver notre pouvoir d’achat. Nous avons aussi besoin d’un programme social qui comprend entre autres des allocations adaptées au bien-être.

    En tant que véritables socialistes, nous pensons que c’est le chaos et l’anarchie du marché « libre » qui pousse le monde dans cette crise. La science et la technologie atteignent pourtant des niveaux extraordinaires. Il est parfaitement possible aujourd’hui de produire de quoi nourrir 12 milliards de personnes.

    Les travailleurs doivent exiger que les secteurs clés de l’economie soient sous le contrôle de la collectivité. De cette façon, un plan démocratique qui permette de vendre les produits alimentaires à des prix abordables peut être établi. Ces entreprises doivent être sous le contrôle des travailleurs et des consommateurs, ce n’est que de cette façon que la production sera orientée vers les besoins de la population et en faveur de l’environnement.


    Pour un programme vraiment socialiste !

    • Un index qui reflète réellement l’augmentation du coût de la vie
    • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité
    • 1 euro d’augmentation salariale par heure pour tous
    • Augmentation significative des allocations

    Financé par :

    • Une répression sévère de la grande fraude fiscale
    • La suppression des cadeaux fiscaux aux riches
    • Un impôt sur les grandes fortunes
  • Birmanie : Le désastre du cyclone. Les richesses et les privilèges passent avant l’aide.

    Birmanie : Le désastre du cyclone.

    Les effets effroyables du cyclone qui a frappé le vaste delta du fleuve Irrawaddy ont choqué partout à travers le monde. Mais le régime militaire s’avère incapable d’aider les victimes. La dévastation ainsi que le nombre de décès et de blessés sont probablement plus grands que ceux qui ont été entraînés par le tsunami de 2004.

    Keith Dickinson, Socialist Party (section de notre internationale en Angleterre et Pays de galles).

    Jusqu’ici, il est possible que 100.000 personnes aient décédé et 1,5 million de personnes sont en danger. Les travailleurs et les paysans luttaient déjà avant simplement pour survivre sous les privations et la répression du régime militaire, maintenant, dans les secteurs frappés par le cyclone, des millions de personnes souffrent également du manque d’abri, de la famine et de la propagation de maladies.

    Dans ce pays grand producteur de riz, ce sont les principales régions productrices de riz qui ont été frappées. Dans les médias britanniques, il a été dit que certaines des installations gazières et pétrolières en mer d’Andaman pourraient également avoir été endommagées par le cyclone, ce qui pourrait grandement préoccuper les généraux au pouvoir.

    Ces généraux ont principalement été financés par l’exploitation des gisements de gaz naturel et d’autres ressources minérales. L’année dernière, la Thaïlande voisine a importé de Birmanie pour 2,7 milliards de dollars en gaz naturel, ce qui représente 45% de toutes les exportations birmanes. L’investissement thaï en Birmanie s’est élevé à 1,34 milliards de dollars et continue d’augmenter.

    Le militant des droits de l’homme Benedict Rogers a écrit avant l’arrivée du cyclone dans la revue Far East Economic Review que le premier ministre thaï a décrit les généraux, après avoir conclu une nouvelle affaire d’investissement avec eux en mars, comme de « bons bouddhistes » parce qu’ils « ont médité », en dépit de leur massacre de moines bouddhistes en septembre passé.

    En février, le dirigeant de la Karen National Union, le plus grand groupe ethnique armé birman, a été assassiné en Thaïlande sur les ordres du régime birman, probablement avec l’assentiment des autorités thaïes. En mars, la police thaïe a fait des raids contre 14 organisations Karen en exil en Thaïlande.

    Ainsi le gouvernement thaï a « améliorer ses relations » avec les généraux birmans. Les gouvernements occidentaux l’incite maintenant à convaincre les généraux – qui résistent énergiquement à toute intervention extérieure – de permettre à la charité des travailleurs occidentaux d’organiser l’aide et la distribution de vivres désespérément requise.

    Il est intéressant de noter que le ministre des affaires étrangères thaï a déclaré que les généraux birmans sont inquiets de l’aide occidentale après les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan. En septembre passé, un des commentateurs du gouvernement birman a condamné les « puissances globales qui pratiquent l’hégémonisme ». La nouvelle prétendue « constitution » birmane, conçue pour préserver la dictature militaire, comprend des clauses qui interdisent le stationnement de troupes étrangères en Birmanie.

    Les gouvernements du monde condamnent le manque de démocratie du régime birman, mais ce ne sont pas les intérêts des birmans qui les préoccupent, mais bien les efforts des généraux birmans pour limiter l’influence et l’exploitation des puissances impérialistes afin de défendre leurs propres richesses et privilèges. Tandis que les différents gouvernements invitent leurs propres travailleurs – déjà frappés par la crise du crédit – à faire des dons pour organiser l’aide après le passage du cyclone, ils courtisent le régime birman.

    La Russie fournit de la formation nucléaire, de la technologie, de l’équipement et des armes à la Birmanie. L’Inde continue à investir et le Japon possède 19,3% du gisement de gaz naturel de Yetagun, entre autres projets importants, alors que Singapour est l’endroit préféré des généraux pour encaisser l’argent, l’investir, faire des achats, obtenir des soins médicaux, instruire leurs enfants et faire leurs accords sur les armes.

    Chine

    Le monde des entreprises de Grande-Bretagne, des USA et de France investissent eux aussi en Birmanie, mais c’est la Chine qui est le principal appui économique des généraux birmans, et le pays leur donne accès à l’Océan Indien.

    Avant le cyclone, le secrétaire général de la fédération birmane des syndicats a déclaré: « Quand le régime était sur ses genoux en 1998, les compagnies Chevron et Total l’ont remis sur pieds. C’est la même situation maintenant. Politiquement, le régime est dans un mauvais état. Mais c’est l’argent de Chevron et de Total qui leur permet de tenir. Ainsi, c’est la politique des multinationales qui soutient le régime. »

    Le peuple birman doit se débarrasser du régime répressif ; il a démontré à de nombreuses reprises, comme en 1988 et l’année dernière, sa capacité et volonté de lutter pour surmonter tous les obstacles afin d’améliorer son sort. Mais il ne peut compter que sur l’action et l’aide internationale des travailleurs et non sur « l’aide » des gouvernements capitalistes.

    Après les dévastations causées par le cyclone, alors qu’il est urgent d’obtenir l’approvisionnement en nécessités de base pour tous ceux qui en ont besoin, il est également nécessaire de reconnaître, comme un auditeur l’a fait remarqué à une radio, que: « la résistance et les ressources des Birmans à travailler en tant que collectivité pour s’entre aider». C’est évident après deux semaines, et cela le sera encore plus en changeant de régime.

    Les profits, pas les droits de l’homme.

    Le pipeline de pétrole et de gaz naturel de Yadana passe à travers la Birmanie du Golfe d’Andaman vers la Thaïlande. Ce pipeline, dont les associés sont Total et Chevron, a entraîné le travail forcé des masses ainsi que d’autres abus des droits de l’homme commis par l’armée sous l’œil bienveillant des multinationales. Durant les protestations pro-démocratiques de l’année dernière sous la conduite des moines bouddhistes et qui ont été brutalement réprimées par les généraux birmans, un porte-parole de PTTEP, un partenaire thaï de Total, a déclaré: « Les affaires continuent comme d’habitude. Je ne vois aucun impact dans un avenir proche » du malaise. « Quand nous avons un contrat avec un gouvernement, il n’importe pas vraiment de savoir quel gouvernement c’est. »


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  • Grève à la SNCB : après l’augmentation de la productivité, le personnel exige du respect

    Il y a quelques semaines, le groupe SNCB a publié ses résultats financiers. Le résultat opérationnel consolidé a crû de 13,4% en 2007 jusque presque 150 millions d’euros. La dette nette a été stabilisée plus vite qu’attendue et la productivité a crû de 32% de 2002 à 2007. Le PDG du holding en a conclu “qu’il y a de l’espace pour un accord social équilibré mais que la prudence doit continuer à dominer.”

    Journal d’action de militants combatifs et critiques du transport public

    Rien de tout cela dans les propositions venues du deuxième round de négociations, pour lequel la grève de 24 heures du 30 avril avait été suspendue. Les points importants sont restés: extension des tâches des conducteurs (telles qu’atteler et détacher les locomotives), possibilité d’un service de 11 heures dans le transport international de marchandises, adaptation des temps de transition du personnel roulant, limitation des journées de congé à choisir librement par l’introduction de congés collectifs, révision de la réglementation des horaires variables et révision des épreuves de sélection et de promotion.

    L’abolition des heures supplémentaires récupérables est limitée à une partie du rang 3 (principalement des universitaires), mais continue à susciter le mécontentement. Il est à craindre que plus tard, ce sera quand même étendu aux autres rangs. En compensation, la direction se dit prête à une révision des barêmes de seulement 320 euros brut par an (à peu près 15 euros net par mois) en 2008 et 2009, une augmentation salariale brut de 640 euros sur 2 ans. Dans la version précédente, c’était encore 750 euros, là sur 3 ans. Selon la direction, le budget pour l’augmentation salariale serait de 40 millions d’euros par an. Dans la version précédente c’était encore 51 million d’euros. C’est largement insuffisant: pas vraiment l’augmentation “forte” que certains journalistes évoquent. Parallèlement, le PDG Marc Descheemaecker, président du comité directeur de la SNCB, s’octroie lui-même une augmentation salariale de 25 à 30.000 euros pour 2008.

    Le personnel et les voyageurs paient

    De plus, le gouvernement veut une augmentation du nombre de voyageurs pour 2012 de 25% par rapport à 2006. Ceci devrait se faire sans augmentation du personnel, car l’accord social prévoit un effectif moyen de 37.000 équivalents temps plein, soit environ 38.000 travailleurs. En comparaison, en 2007 l’effectif moyen était de 36.702 équivalents temps plein. La productivité est systématiquement tirée vers le haut, le profit s’accroît, mais c’est le personnel qui en paie le prix et qui est, tout comme les voyageurs, confronté à des coûts de plus en plus importants pour les produits de base. Celui qui aime bien des trains archaïques et bourrés, qui aime des retards importants (dûs aux fiches de services trop serrées) et qui aime prendre des risques en terme de sécurité (services de 11h, communication défaillante…) accepte cet accord.

    Seule la résistance peut changer le cap

    La plupart des navetteurs vivent quotidiennement les conséquences de la flexibilité accrue et de la pression au travail. Le soulagement d’une “bonne retraite” s’est évaporé avec le pacte de solidarité entre les générations, et s’y ajoute maintenant l’augmentation du coût de la vie. L’indexation salariale ne peut suffisamment compenser la perte de pouvoir d’achat. Selon la FGTB “51% de la population active connaît des problèmes financiers. C’est surtout le cas des fonctionaires publics et dans le non-marchand (55%) et parmi les jeunes (55%).” Il existe un groupe de “travailleurs pauvres”, estimé à 20% des répondants.

    Un rattrapage n’est possible qu’à travers des revendications salariales considérables, pas par une baisse des charges comme le gouvernement le propose, mais pas une hausse effective des salaires. Il ne s’agit pas des 640 euros brut que la SNCB veut céder sur deux ans. Un euro par heure en plus reviendrait à la SNCB à une augmentation du salaire annuel brut de 1685 euros au lieu des 640 euros. On ne réalise pas ces revendications salariales en laissant échapper un peu de vapeur, mais par un plan d’action démocratiquement élaboré où un maximum du personnel est impliqué. Les grèves spontanées dans diverses entreprises en ce début d’année et la semaine d’action des fonctionnaires flamands étaient un bon début. La FGTB et la CSC organisent une semaine d’action du 9 au 13 juin pour l’augmentation du pouvoir d’achat avec des manifestations provinciales. Nous espérons que cette pression soit maintenue jusqu’à ce que le gouvenement et le patronat s’inclinent.


    Libre Parcours

    Libre Parcours s’est créé il y a quelques années à l’initiative de militants du MAS à la SNCB, mais est devenu depuis un réseau de militants combatifs dans le transport public. Nous nous opposons à la libéralisation et la privatisation et luttons pour un transport public convenable, efficace et gratuit.

    Selon nous, la FGTB et la CSC doivent casser leurs liens avec les partenaires politiques, le PS et le CDh. Ces partis collaborent au démantèlement et à la libéralisation des services publics et appliquent une politique néolibérale aux dépens des travailleurs et de leurs familles.

    Il y a deux ans, nous avons soutenu la construction du CAP (Comité pour une Autre Polique), parce que nous sommes convaincus de la nécessité urgente d’un nouveau parti des travailleurs, indépendant du patronat. Nous savons bien que ceci exige du temps et qu’un nouveau parti ne sera construit que si des franges importantes de la FGTB et de la CSC s’y impliquent.

  • Irlande du Nord: Solidarité avec les délégués syndicaux licenciés!

    Le syndicat “Unite” dans la honte

    Des délégués syndicaux licenciés injustement réclament justice après avoir été trahis par leur direction syndicale. Solidarité!

    Les délégués syndicaux de l’aéroport de Belfast Gordon McNeill, Madan Gupta et Chris Bowyer déclarent:

    “Nous réclamons la justice de la part de la direction de notre syndicat, UNITE. Il y a six ans, nous avons fait grève pour une augmentation salariale de 50 pence par heure. Notre permanent, soutenu par la direction syndicale, s’est entendu avec notre employeur pour que 24 d’entre nous soient renvoyés. Notre syndicat nous a dit que nous n’avions rien contre la compagnie. Nous avons-nous-mêmes défendu nos droits, et gagné!”

    "En conséquence, nous avons été laissés seuls avec les factures du procès. Nos maisons sont maintenant en danger car nous sommes confrontés à des dettes que nous ne pouvons pas payer. Nous avons eu à faire face à des menaces de mort paramilitaires nous et nos familles pour laisser tomber l’affaire !"

    "Nous demandons que le syndicat paye nos factures et nous dédommage des difficultés que ses actions nous ont fait rencontrer."

    "Au cours de ces 8 derniers mois, la direction de UNITE a promis à quatre reprises de payer les facture et a fait une offre de compensation, sans que cela n’ait encore eu de suite."

    "Nous avons mené une grève de la faim et de la soif en avril, mais avons suspendu cette action après cinq jours parce que la direction syndicale avait de nouveau promis de payer nos factures et de nous donner la compensation pour le 30 avril."

    "Mais ils ont ensuite renoncé. Aucune proposition n’a été faite. Les factures ne sont toujours pas payées."

    "Au lieu de cela, ils exigent maintenant des conditions. La première est que nous publions une déclaration affirmant que le secrétaire général, Tony Woodley, et le secrétaire régional irlandais, Jimmy Kelly, ont agi « honorablement » dans ce conflit."

    "Nous proposons au contraire qu’il y ait une enquête publique pour déterminer ce que la direction syndicale a fait durant ces six ans de conflit pour que les affiliés d’UNITE puissent juger par eux-mêmes."

    "Nous faisons appel à chaque affilié d’UNITE, et à chaque syndicaliste, de nous soutenir pour que Tony Woodley et Jimmy Kelly tiennent leurs engagements."

    "Soyons tous unis pour construire un syndicat fort, capable de nous défendre contre les attaques menées sur les services publics, les emplois, les salaires et les conditions de travail."


    Signez la pétition!


  • CPAS. « Le gouvernement wallon a décidé d’appauvrir les plus pauvres » !

    C’est ce que dénonce la Fédération des CPAS dont la première règle est que « Toute personne a droit à l’aide sociale, celle-ci a pour but de permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine. » Mais faute de moyens, cela va devenir une mission impossible…

    Nicolas Croes

    En dix ans, le nombre d’usagers des CPAS en Wallonie a augmenté de 16% (passant de 39.000 bénéficiaires en 1995 à 45.300 en 2006), et ce alors que le financement a stagné. Il a fallu aussi engager plus de travailleurs sociaux, mais le subside par travailleur a diminué de 50% en une décennie (de 11.932 euros par an à 6.631 euros). Comment dès lors arriver à faire un véritable travail social de qualité ?

    La Wallonie connaît aujourd’hui un taux de pauvreté de 18% (contre 15% pour tout le pays) et les CPAS doivent aussi maintenant faire face à des travailleurs qui n’arrivent plus, eux non plus, à joindre les deux bouts. A cela s’ajoutent les exclusions des allocations de chômage dues à la chasse aux chômeurs : celles-ci représentent une augmentation de charges d’au moins 13 millions d’euros pour les seuls CPAS wallons…

    Certains travailleurs des CPAS ont actuellement plus de 200 dossiers à gérer en même temps, alors qu’on estime que 100 dossiers par personne constituent un maximum. Dans ces conditions, il est inévitable que la qualité du travail se dégrade et que cela entraîne une déshumanisation des allocataires, qui deviennent fatalement autant de numéros. A cela s’ajoute une pénurie de moyens, notamment en matériel informatique, qui entraîne une grande frustration parmi le personnel, terreau propice au développement de conflits et de rancœurs entre travailleurs, entre services,…

    La Fédération des CPAS a expliqué dans un communiqué de presse le 27 mars dernier que « les CPAS doivent de plus en plus souvent pallier les carences des politiques traditionnelles, notamment en ce qui concerne l’emploi, la formation, l’enseignement ou la consommation conduisant au surendettement. La presse a rappelé ces derniers jours que quelques 110.000 personnes ont dû faire appel aux banques alimentaires. La baisse du pouvoir d’achat joue un rôle important. Les services de médiation de dettes (presque exclusivement créés par les CPAS) sont submergués de travail et cette situation s’aggrave d’année en année.»

    Des économies sur le dos des pauvres…

    Mais, le 14 mars dernier, le gouvernement wallon a décidé de réformer le Fonds de Communes, ce qui a des effets néfastes sur le Fonds Spécial de l’Aide Sociale (FSAS)… Pourtant, le Service de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale du Centre pour l’égalité des chances a déjà dénoncé à plusieurs reprises et depuis longtemps le manque de moyens des CPAS.

    Le Fonds des communes dispose actuellement d’un montant de départ de 870 millions d’euros. Avec une indexation annuelle et une augmentation de 1% par an, cette somme devrait atteindre la somme de 928 millions d’euros pour 2008 (et 1,68 milliard d’euros d’ici 2028). Mais l’aide sociale destinée aux CPAS wallons est maintenant désolidarisée : l’enveloppe reste la même (5% du Fonds des communes, soit 46,4 millions d’euros) et aucune augmentation n’est prévue à côté de l’indexation. La Fédération des CPAS dénonce : «Plus les CPAS ont de missions, plus leur public s’élargit, moins la Région wallonne les soutient».

    Est-ce surprenant ?

    Le gouvernement de la Région Wallonne a déjà souvent expliqué où se trouvent ses priorités. Elles ne sont pas du côté des travailleurs et des allocataires sociaux. Il suffit simplement de se souvenir des déclarations de Rudy Demotte à l’été 2007, lors de son entrée en fonction en tant que ministre-président quand il promettait de refaire de la Wallonie une « terre laborieuse » en « libérant le marché », en « offrant les meilleures conditions aux investisseurs » et en limitant le droit de grève…

    Pour lutter contre la pauvreté, il vaudrait mieux mettre en place un plan massif d’investissements publics pour développer les services publics (CPAS, transports en communs gratuits et de qualité, enseignement, etc.) et construire suffisamment de logements sociaux de qualité.

    Quant au financement s’un tel plan, rappelons juste qu’à côté de 15% de gens vivant sous le seuil de pauvreté, il y a en Belgique 1,6% de la population dont la fortune s’élève à plus de 300.000 euros. Rappelons encore que les 30.000 plus grandes entreprises en Belgique ont obtenu un profit record de 77 milliards d’euros en 2007. Sans même parler de tous les cadeaux fiscaux que les gouvernements régionaux et le gouvernement fédéral ont accordé aux entreprises…


    Liens :

  • Pride, not profit ! Pour une Gay Pride combative !

    Pride, not profit !

    Aujourd’hui se déroule la Gay pride à Bruxelles. Cet évènement trouve son origine dans une nuit d’émeutes de 1969 à Stonewall, aux Etats-Unis, sous le slogan porté avec force : "Gay Rights now !". C’est là qu’a commencé un mouvement sans précédent pour les droits des lesbiennes, des gays, des bi et des transsexuels (LGBT). L’histoire de la Gay Pride est donc une histoire de lutte.

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    Nos camarades britanniques en campagne à la Gay Pride de Londres en 2007.
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    Cette lutte est maintenant en arrière-plan, même à la Gay Pride qui est largement devenue une fête. On pourrait ainsi croire que la lutte a été menée et est terminée puisque des droits tels que la possibilité de se marier et d’adopter des enfants par des couples homosexuels ont été obtenus.

    En réalité, toutes les discriminations sont néanmoins restées en place : dans la famille, à l’école, sur les lieux de travail, etc. Les LGBT’s rencontrent toujours des difficultés pour se manifester tels qu’ils sont sans que ne suivent des harcèlements. Des couples homosexuels sont ainsi toujours confrontés à la discrimination dans la recherche d’un logement, la violence homophobe est toujours présente,…

    Si actuellement les homosexuels disposent des mêmes droits que tout le monde, force de constater qu’à l’instar du reste de la population – et certainement des groupes socialement les plus faibles (immigrés, femmes, personnes à faible niveau de scolarité,…) – ces droits ne peuvent être appliqués qui si les moyens suivent. La lutte de Stonewall ne s’est pas déroulée par coïncidence à un moment où le taux de chômage était bas, les salaires hauts, les services publics élaborés,… Les jeunes LGTB’s avaient alors l’opportunité de quitter la maison parentale dans le cas ou ces parents n’acceptaient pas l’orientation sexuelle ou le style de vie de leur enfant. Les emplois offraient sécurité et indépendance financière et il était donc possible d’accéder à un logement.

    A l’heure actuelle, un jeune mis à la porte par ses parents doit essayer vivre sur base d’emplois temporaires et intérimaires ou de maigres allocations sociales. Les patrons et les riches rejettent la crise de leur système sur toute la population, ce qui a des conséquences supplémentaires pour les LGBT’s dans le sens où cela rend encore plus difficile de vivre sa sexualité propre.

    Discriminations et pénuries vont de pair:

    Plus de moyens sont nécessaires !

    La discrimination ne peut se produire qui si il y a pénurie dans l’offre ; dans l’offre de bons emplois par exemple, ou encore de logements de qualité et abordables. Dans une situation de taux de chômage bas et avec assez de logements abordables, le patron et le propriétaire doivent prendre ce qu’ils peuvent avoir.

    Autre exemple: le sous-financement de l’enseignement conduit ce secteur à devoir mener plus de tâches à bien avec moins de personnel. Pour une éducation sociale, relationnelle et sexuelle qui mérite son nom, il faut des moyens supplémentaires et plus de personnel. Des enquêtes démontrent que les jeunes – et les jeunes LGBT encore plus que les autres – se posent une foule de questions sur des thèmes relationnels et sexuels sans nulle part trouver de réponses. L’enseignement est aussi le lieu par excellence où la lutte contre les préjugés omniprésents et les manigances homophobes de ceux qui veulent diviser pour mieux régner peut se mener à grande échelle. Mais sans moyens, cela reste évidement impossible.

    La baisse du pouvoir d’achat consécutive à la hausse des prix rapide des logements et loyers ainsi que des produits de base comme l’énergie et la nourriture n’épargne pas les LGBT’s. Pour eux, c’est un développement qui mine la liberté obtenue par la lutte. Pour nous – la commission LGBT du MAS/LSP – la Gay Pride doit donc à nouveau devenir une journée de lutte au lieu d’une simple fête (bien qu’on aime la fête…)

    Les difficultés auxquelles les LGBT’s non financièrement aisés sont confrontés dans la vie courante existent malheureusement aussi dans de larges pans de la vie culturelle du milieu gay. Nous voulons donc ici faire entendre une voix de protestation contre la commercialisation de la Gay Pride et contre les prix exorbitants qui doivent y être payés: 400 euros pour participer comme groupe non commercial avec un char, entre 400 et 700 euros pour mettre un stand contre l’homophobie,… En général, le milieu gay est financièrement inaccessible pour beaucoup de LGBT’s : les prix des fêtes et d’événements sont prohibitifs, les bières sont à 2,5 euros, etc.

    Les revendications que nous voulons mettre en lumière ne sont pas neuves et une partie d’entre elles ne sont pas des revendications purement LGBT. C’est que, comme écrit ci-dessus, les LGBT’s ne vivent pas sur une île isolée du reste de la société.

    Nous voulons nous battre pour:

    • Un plan national de lutte contre les préjugés et contre la violence envers les LGBT’s dans lequel l’enseignement et les médias publics ont un rôle important à jouer.
    • Une augmentation du budget pour l’enseignement qui atteigne 7% du Produit Intérieur Brut avec une partie de ces moyens supplémentaires réservés à une éducation relationnelle et sexuelle de qualité et d’un jeune âge, où la sexualité LGBT reçoit sa place justifiée et où peut se mener la lutte contre les préjugés.
    • Un bon boulot pour tout le monde : pour la semaine des 32 heures, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.
    • Une hausse du pouvoir d’achat par une augmentation salariale de 1 euro/heure et par une augmentation drastique du salaire minimum dans les secteurs à bas salaires.
    • Une augmentation significative et réelle des allocations et le couplement des allocations au développement du bien-être.
    • Un logement de qualité et abordable pour tous, pour un plan massif de construction de logements sociaux et de rénovation des villes.

    Nous voulons mener cette lutte avec tous ceux qui ont intérêt dans ce programme, c’est-à-dire l’écrasante majorité de la population qui doit travailler pour vivre ou qui autrement ne sait survivre que sur base d’une allocation.

    Si la lutte est menée ensemble contre ceux qui ont intérêt dans la division des personnes – qu’importe si cette division se fait sur base de l’origine nationale, du sexe, de la religion,… ou de la préférence sexuelle – en d’autre termes : les patrons et les grands actionnaires des grandes entreprises, nous pouvons alors arriver à une société dans laquelle l’exploitation, l’oppression et la discrimination seront des choses du passé parce que plus personne n’y aura intérêt.


    Liens:

  • Jeux Olympiques en crise : Dans la tourmente de protestations mondiales

    Jeux Olympiques en crise :

    Les positions se durcissent vis-à-vis du Tibet. Les “insultes” occidentales envers la Chine annoncent le danger d’une crise plus large.

    Article publié sur le site chinaworker.org le 16 avril 2008


    Quelques mots du traducteur…

    On ne sait plus où donner de la tête. D’un côté, on voit des artistes comme Steven Spielberg protester contre l’implication de la Chine en Afrique ainsi que contre l’oppression du peuple tibétain ou encore des manifestants tenter de bloquer la flamme olympique.

    De l’autre, des partis comme le PTB prétendument “rénové” en Belgique ou le Parti Communiste Français (qui vient d’envoyer Marie-Georges Buffet en visite au Vietnam pour y réaffirmer ses liens de solidarité avec la clique de bureaucrates qui y usurpe le pouvoir depuis maintenant bientôt 63 ans) vocifèrent contre la “propagande impérialiste” qui vise à salir l’image de la République “Populaire” de Chine (1). Sans se soucier aucunement du fait que la Chine soit aujourd’hui devenue un pilier du capitalisme mondial au même titre que les Etats-Unis…

    Pendant tout ce temps, les gouvernements occidentaux préfèrent faire l’autruche et attendre que passe la crise : en plein début de récession mondiale, qui donc voudrait se fâcher avec la Chine alors que nombreux sont ceux qui entretiennent des illusions sur son futur rôle de sauveur du capitalisme mondial ?

    Au milieu de tout ceci se trouve la polémique autour du Tibet et du Dalaï Lama, lequel, en réalité, est de plus en plus discrédité parmi les rebelles tibétains depuis qu’il a abandonné ses revendications indépendantistes pour chercher une solution uniquement par la voie diplomatique.

    Mais de ce fait, ni ce qui reste des staliniens occidentaux, ni les libéraux et autres pacifistes bien-pensants ne semblent s’en soucier, pas plus qu’ils ne se soucient des revendications et des aspirations du peuple chinois surexploité. Les travailleurs chinois, tout comme le peuple tibétain, ne doivent compter que sur eux-mêmes. C’est ce que nous verrons dans cet article et dans les autres.

    Mais laissons les collaborateurs du site chinaworker.org nous expliquer un peu plus en détail les tenants et aboutissants de toute cette histoire…

    Gilles


    [1] Le PTB a encore récemment publié une interview d’Anne Morelli, professeur à l’ULB, qui déclare que “quand on tape des immigrés à Toulouse, je suis contre, quand on tape des immigrés à Lhassa, je suis contre aussi” .

    Les Jeux Olympiques en crise

    Les Jeux Olympiques de Pékin plongent dans la crise. Les protestations qui ont suivi la Flamme Olympique lors de son trajet mondial ont ravivé la critique internationale quant à la politique suivie par le régime chinois à Tibet, et sur les “attaques contre les droits de l’homme” (un terme délibérément vague, signifiant répression étatique).

    La réaction en Chine a été une vague de nationalisme menée par les média contrôlés par l’Etat, afin de “défendre les Jeux Olympiques chinois”, comme si ces Jeux n’étaient pas avant tout une occasion de se faire plein d’argent pour les gros sponsors tels qu’Adidas, Samsung, Coca Cola et McDonald’s, une masse d’argent dont les travailleurs de ces entreprises – en Chine et dans le reste du monde – ne toucheront rien.

    Les critiques qui ont fusé de toutes parts après les manifestations à Londres, Paris et San Francisco ont mené à un accroissement des tensions internationales qui pourrait déborder en un conflit économique et politique bien plus large.

    A cause d’une mésestimation désastreuse de la part de tous les organisateurs, les JO 2008 sont devenus les Jeux les plus politisés depuis ceux de Moscou en 1980. Mais alors que le boycott cette année-là était mené par les gouvernements occidentaux, avec au premier rang Jimmy Carter ainsi que Margaret Thatcher et était joyeusement soutenu par leur “ami” Deng Xiaoping (annonçant ainsi le début de la « longue marche » chinoise vers l’économie de marché), les manifestations d’aujourd’hui proviennent d’en bas.

    Elles ont été menées par des organisations de la base, et n’ont reçu que très peu de soutien et d’encouragements de la part des différents Etats (c’est plutôt le contraire qui est vrai d’ailleurs). Le fait que ces manifestations aient été relativement petites est la preuve que leurs organisateurs ont surtout opéré à “contre-courant” du discours dominant dans les médias et parmi l’establishment – jusqu’à maintenant.

    Les dirigeants capitalistes occidentaux ont évité toute critique du soi-disant Parti “Communiste” Chinois (PCC), parce que leurs économies sont tellement dépendantes de ses politiques anti-ouvrières et anti-démocratiques, mais aussi parce que, comme le dit un vieux dicton : “Celui qui vit dans une serre s’abstient de jeter des pierres”! Etant donné ce que sait le reste du monde au sujet du demi-million de gens tués lors de l’occupation de l’Irak, l’administration Bush n’est pas vraiment en position de pouvoir juger les actions d’autres régimes.

    Le Président Bush a brillé par son absence de toute critique vis-à-vis de la répression au Tibet (où apparemment 150 tibétains et 20 Chinois Han ont été tués depuis le 14 mars) ou face à la Chine en général. A la place, il a pressé Pékin de “négocier” avec le Dalaï Lama et de montrer un certain “détachement”. Se référant au Tibet, on a pu entendre un dirigeant du PCC déclarer “Nous avons Bush derrière nous, il n’y aura donc aucun problème”, selon Xu Youyu de l’Académie Chinoise des Sciences Sociales (tiré de Dagens Nyheter, Suède, le 25 mars 2008). C’est exactement la même chose qui s’est produite avec Taïwan au cours des dernières années : Pékin et Washington ont collaboré très étroitement afin de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement du président indépendantiste Chen Shui-bian.

    Manifestations de la base

    Les gouvernements du monde entier ont été encore plus muets au sujet du Tibet qu’au sujet des liens entretenus par le régime chinois avec la Birmanie ou le Soudan. Là, il y a eu de la répression militaire, et derrière il y a l’influence politique et économique grandissante de la Chine en Afrique et en Asie du Sud-Est.

    Mais, à cause de la dépendance de plus en plus grande de l’Occident par rapport à la Chine, ces considérations n’ont pu être formulées très ouvertement. Cette réalité a été très clairement mise en avant par le Ministre français des Affaires Etrangères, Bernard Kouchner, auquel Le Monde (29 mars 2008) demandait si les critiques de son gouvernement étaient “limitées” par la puissance économique de la Chine. “Effectivement, cela rend les choses plus compliquées”, a répondu Kouchner. “Si le Tibet avait le désir et les moyens d’acheter des réacteurs nucléaires EPR (made in France), les droits de l’homme seraient alors bien plus en vue du CAC 40”, la principale bourse française. Le Président Sarkozy a déclaré vouloir organiser un “boycott” de la cérémonie d’ouverture olympique, mais ceci n’est rien de plus qu’une manoeuvre pour tenter de regagner quelques points dans les sondages d’opinion. Lorsque le même Sarkozy s’était rendu à Pékin lors d’une visite d’Etat en novembre passé avec une délégation de 30 personnes comprenant la moitié de son cabinet, le Ministre des Droits de l’Homme avait été laissé à Paris ! Sarkozy est cependant revenu avec des contrats gouvernementaux d’une valeur de 20 milliards d’euro.

    Cependant, tout cet arrangement hautement profitable entre les différents gouvernements capitalistes pourrait être chamboulé par une remontée du sentiment nationaliste déclenchée par les Jeux Olympiques. Un sondage récent mené par le Financial Times du 15 avril 2008 a révélé un changement d’attitude majeur en Europe, avec les populations de Grande-Bretagne, de France, d’Allemagne et d’Italie percevant maintenant la Chine comme un plus grand danger pour la stabilité mondiale que les Etats-Unis.

    Aux Etats-Unis, la Chine est maintenant perçue comme étant une plus grande menace que la Corée du Nord ou l’Iran. Ceci se reflète également dans la course à la présidence aux Etats-Unis – laquelle a toujours été une grande occasion de “taper du Jaune”, bien que le ton diminue toujours un peu dès que le gagnant s’est fait élire. Hillary Clinton en particulier, déterminée à tout pour rester en lice, a attaqué la décision de Bush de se rendre à la cérémonie d’ouverture des JO. Une rencontre entre l’envoyée de la Maison Blanche au Tibet, Paula Dobriansky, et le Dalaï Lama, programmée pour la semaine prochaine, pourrait encore approfondir la crise actuelle.

    En Inde, la base des dirigeants tibétains en exil, les opposants tibétains auront peut-être le plaisir douteux de se voir “soutenus” par le BJP, parti hindou fondamentaliste, violemment opposé à l’autodétermination des peuples du Kashmir, d’Assame et d’autres parties de l’Inde, mais qui accuse, de la manière la plus hypocrite qui soit, le gouvernement de Manmohan Singh de chercher une “conciliation scandaleuse avec la Chine”.

    Partout dans le monde, on a pu voir les images d’un immense cordon de sécurité chargé de protéger la flamme olympique (ou “flamme sacrée”, comme les médias chinois l’appellent) ; ces images sont un désastre de propagande pour les organisateurs. Un porte-parole de la police parisienne a déclaré à The Gardian (8 avril 2008) que l’opération de sécurité qu’il a fallu mettre en place “était un peu comme celle qu’on avait pour Georges Bush”.

    Une telle image dans les médias, surtout avec le rôle provocateur et parfois agressif d’une escouade des “Dragons Volants”, unité d’élite de la Police Armée Populaire de Chine (PAP) qui était chargée de protéger la torche, a eu bien plus d’impact sur l’opinion, liant le problème de la répression et du manque de droits démocratique au Tibet et en Chine avec les Jeux Olympiques, que n’en auraient jamais été capables l’ensemble des groupes de pression d’exilés tibétains ou de groupes de défense des droits de l’homme en Chine. Le camouflet ultime pour les organisateurs chinois et du Comité olympique a été le départ du footballeur Diego Maradona en plein milieu de la cérémonie, à Buenos Aires, mouvement inattendu, étant donné les liens très étroits qu’entretient Maradona avec les gouvernements de Castro à Cuba et de Chávez au Vénézuela – deux régimes qui se sont publiquement déclarés en faveur de la répression au Tibet.

    Durcissement des positions

    Au moment où nous écrivons, les positions se durcissent. La dictature chinoise refuse d’annuler le parcours de la flamme olympique, le plus long jamais organisé puisqu’il devra parcourir les six continents pendant 130 jours, craignant que cela soit interprété comme un signe de faiblesse face à la pression internationale, une retraite qui saperait sérieusement la position de l’Etat monopartite. Les divers groupes de protestations perçoivent un soutien public international croissant, mais bien entendu les politiciens capitalistes ne font que sauter dans le wagon pour des raisons électoralistes, utilisant des arguments hypocrites et nationalistes. Ce revirement d’opinion est dû au fait que la classe dirigeante – en particulier dans les Etats impérialistes dominants – craint que la Chine, au vu de l’intransigeance du régime chinois au sujet des JO, n’adopte une position encore plus bornée lors de futurs débats économiques et géopolitiques bien plus importants.

    Le Comité International Olympique (CIO) se trouve d’un coup dans le camp des G8, OMC et autres symboles de la soif de profit des corporations et des jeux de domination politique qui sont la cible des protestations.

    Avec de puissants partis ouvriers dans les bons pays, il serait possible d’envoyer un appel à l’unité des travailleurs contre la répression politique et religieuse ainsi que contre l’exploitation capitaliste dans le monde entier. Malheureusement, étant donné qu’aucun des groupes impliqués ne représente une position ouvrière ou internationaliste, le débat autour des protestations a pris un cours nationaliste de tous les côtés.

    Les manifestations sont universellement décrites dans les médias occidentaux comme étant “anti-chinoises” ou “pro-chinoises”, mettant dans le même sac le régime dictatorial et les masses qu’il opprime (souvent sur demande de compagnies étrangères américaines ou autres). Aux yeux de nombreux Chinois, tout ceci n’est qu’une vaste campagne contre eux en tant que peuple, traditionnellement dénigré par les dirigeants occidentaux racistes. Pour cette raison, nombre d’entre eux s’alignent en ce moment sur une ligne nationaliste derrière le régime du PCC.

    Le fait que de nombreux porte-paroles du mouvement “Free Tibet” soient des occidentaux et non pas des Tibétains renforce également la propagande du PCC, qui prétend que les protestations sont organisées par les gouvernements occidentaux et la CIA qui tentent d’exploiter l’enjeu tibétain afin d’attaquer la Chine. Mais comme nous l’avons vu, c’est en fait tout le contraire. Même le Dalaï Lama et son gouvernement-bourgeois-en-exil, tous désespérés qu’ils sont d’arriver à des négociations avec le régime chinois, refusent de soutenir ces manifestations ou les appels à un boycott olympique.

    Le Dalaï Lama a récemment confirmé que des envoyés de son gouvernement sont entrés en discussion “privée” avec le régime de Pékin, tandis que la répression au Tibet continue. Le Président Hu Jintao exige du Dalaï Lama une “action concrète” afin de pouvoir sérieusement entamer les négociations. Pékin veut que le dirigeant tibétain se distancie de manière encore plus radicale des mouvements de protestation, et appelle ses disciples à coopérer avec les autorités. Une telle distanciation n’est pas exclue dans la période à venir, mais provoquerait alors un véritable schisme au sein du mouvement tibétain en exil, et saperait encore plus la position d’une direction déjà fortement critiquée pour sa politique conciliatrice.

    Les Jeux Olympiques, “apolitiques” ?

    L’establishment capitaliste partout dans le monde affirme qu’on ne devrait pas mélanger politique et sport. Mais c’est de la pure hypocrisie ! Le premier acte d’ouverture de la Chine à l’Ouest sous Mao Zedong en 1971 a précisément été sa décision d’autoriser la venue en Chine de l’équipe nationale américaine de ping-pong.

    Aujourd’hui, coincé au sujet du Tibet, le régime chinois utilise la question des Jeux Olympiques en tant qu’enjeu politique crucial. Il a donné une publicité énorme à l’idée que les protestations contre le JO relevaient d’un complot contre la Chine, inventant l’idée que la Chine est sous attaque et qu’elle doit se défendre. Le nationalisme chinois a des racines très profondes, dues aux crimes commis par les impérialismes occidentaux et japonais dans le passé. Mais une analyse plus attentive de la politique du régime révèle l’hypocrisie de leur position actuelle.

    Le PCC a démantelé l’ancien Etat-providence du pays (soins de santé gratuits, logements sociaux bon marché, éducation gratuite) et l’économie bureaucratiquement planifiée qui finançait ces réformes afin de pouvoir mieux embrasser l’économie capitaliste et attirer une quantité massive de capital étranger. 50.000 entreprises américaines opèrent à l’intérieur de la Chine et reçoivent de superbes cadeaux de la part du régime du PCC sous la forme de réductions d’impôts, de subsides pour l’achat de terres, et de main d’oeuvre bon marché. Mais pourquoi donc les travailleurs et paysans de Chine devraient-ils “défendre” cette situation ou toutes les autres politiques capitalistes du régime actuel ?

    L’alliance stratégique du régime du PCC avec le capital étranger est représentée par les JO de Pékin. Les Jeux ne sont qu’un grand festival à la gloire des grandes corporations, leur rôle principal étant d’être une source d’immenses profits pour les sponsors, les médias et le secteur de la construction. Ils n’offrent que très peu aux travailleurs, à part une distraction temporaire, en-dehors de la lutte quotidienne pour la survie. Le parcours de la flamme olympique, qui a été transformé par le régime chinois en un symbole de “l’honneur” chinois, a en fait été institué par les JO de Berlin en 1936 en tant que symbole du triomphalisme nazi. Cela n’a absolument rien à voir avec l’internationalisme ou la célébration de relations harmonieuses.

    La décision du régime chinois de faire passer la route de la flamme à travers le Tibet (avec l’escalade du Mont Everest), le Xinjiang et Taïwan ne peut pas être décrite comme étant un acte “apolitique”. Un tel étalage est l’apanage de chaque élite au pouvoir, où que ce soit, désireuse de faire voir sa puissance et de dévier l’attention du peuple des véritables enjeux : l’emploi, les bas salaires, la pollution mortelle et l’envolée des prix de la nourriture.

    Cette année encore, la moitié de la population mondiale va boycotter les Jeux Olympiques, étant donné que tous ces gens sont trop pauvres que pour s’acheter une télévision ou s’arrêter de travailler. Le Stade National de Pékin, spécialement construit pour l’occasion (le “Nid d’Oiseau”, comme ils l’appellent) a une capacité maximale de 91.000 spectateurs, c’est-à-dire 0,00007% de la population chinoise. Malgré le fait que leur cité soit une des plus riches du pays, la plupart des citoyens de Pékin ne peuvent se permettre un ticket pour le stade, où les meilleurs sièges seront occupés par de riches étrangers et par l’élite chinoise.

    Le stade a déjà coûté 3,5 milliards de yuan (350 millions d’euros) pour sa construction. Pendant ce temps, en Chine, 260 millions de personnes, y compris de nombreux Tibétains et autres membres de minorités nationales, n’ont pas accès à l’eau potable. Pékin elle-même doit faire face à de graves coupures d’eau, résultat de la désertification en Chine septentrionale et de l’épuisement de la nappe phréatique. Afin de “résoudre” ce problème pour les trois semaines durant lesquelles la ville sera pleine de journalistes, d’athlètes et de touristes étrangers, la cité de Pékin a été autorisée à drainer les réserves des nappes phréatiques de la province voisine de Hebei, y suscitant des manifestations de la part des industriels et des paysans.

    Les JO 2008 ont l’ambition de célébrer cette “Nouvelle Chine”, un acteur-clé dans le processus de mondialisation capitaliste, où le gouffre entre riches et pauvres est maintenant plus extrême qu’en Russie ou en Inde. La Chine compte maintenant 106 milliardaires en dollars, le seul pays à en compter plus étant les Etats-Unis. Cependant, 300 millions de gens vivent encore avec moins d’un dollar par jour (7 yuan), ce qui correspond au seuil de pauvreté absolu défini par la Banque Mondiale. Pour la vaste majorité de la population pauvre de Chine, ce qui est nécessaire, c’est la lutte et l’organisation – pas les discours extravagants glorifiant le nationalisme et les multinationales !

    L’affrontement des nationalismes

    En décrivant toute critique de ses politiques comme étant une “attaque à l’encontre de” et une “tentative de scinder” la Chine, le PCC est temporairement parvenu à mobiliser un soutien public, surtout en provenance de couches des classes moyennes urbaines et de la communauté chinoise vivant à l’étranger.

    Cela fait trente ans qu’une telle rhétorique anti-occidentale n’avait plus été utilisée dans les médias chinois, qui depuis des décennies ont tenté de suivre l’exemple voire de copier tout ce qui pouvait “faire occidental”. Même les critiques du régime et certaines parties de la gauche chinoise ont été emportées, dans une certaine mesure, par cette vague nationaliste. Le PCC copie la propagande de Bush et des Républicains américains, qui décrivaient toute opposition aux guerres d’Irak et d’Afghanistan comme étant “anti-américaine” et “pro-terreur”. Les résultats – une fois que les événements se seront développés – peuvent être similaires dans le sens d’une énorme désillusion et d’une colère envers un gouvernement qui ment à son peuple.

    Mais cette politique implique aussi d’immenses risques d’escalade du nationalisme chinois et une réaction mondiale sous la forme d’un nationalisme anti-chinois repris en choeur par des politiciens opportunistes. Les médias bourgeois du monde entier claironnent à nouveau la supériorité des “valeurs occidentales” par rapport au “capitalisme autoritaire” asiatique; comme si l’Occident n’exploitait pas et n’était pas basé sur ce capitalisme asiatique. Lors des dernières semaines, les forces de police en-dehors de la Chine ont arrêté presque autant de manifestants pro-Tibet que les forces de sécurité chinoises (bien qu’évidemment, le traitement infligé n’était pas le même). A Londres, la police a arrêté des jeunes juste parce qu’ils portaient un T-shirt “Free Tibet”. Merci la liberté d’expression !

    Les commentateurs de droite expliquent que le droits démocratiques sont intrinsèques à la société capitaliste judéo-chrétienne. Mais cela n’a rien à voir ! Historiquement, les Etats capitalistes européens ont assis leur règne dans une grande partie de l’Asie en utilisant exactement les mêmes méthodes que celles employées aujourd’hui par le régime chinois: il n’y a par exemple jamais eu d’élections libres à Hong Kong sous le règne britannique, ni au Tibet qui a été envahi et occupé par les troupes britanniques de 1904 jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. La plupart des pays européens n’ont pas connus le suffrage universel avant la révolution bolchevique de 1917 en Russie (qui a forcé les capitalistes partout dans le monde à instaurer des réformes en profondeur, de peur d’une révolution).

    L’Histoire a montré que la seule force capable de garantir des droits démocratiques de base est un mouvement ouvrier organisé. Ces droits sont de plus en plus attaqués par les pays occidentaux, surtout depuis le début de la “guerre contre la terreur”, et ne peuvent être maintenus que par une lutte ouvrière soutenue aboutissant au renversement du capitalisme et à son remplacement par une société socialiste démocratique.

    A moins que des mesures ne soient prises pour étouffer la crise olympique, ceci pourrait bien marquer le début d’une nouvelle “Guerre Froide” entre camps capitalistes rivaux. Au sein du camp sanctionné “prochinois” par le régime, comme on l’a vu lors de la grande manifestation à San Francisco le 9 avril, on retrouve tout un assortiment de nationalistes de droite, de fascistes, de partisans du Guomindang et de membres des mafias – qui sont loin d’être des amis de la classe salariée chinoise – et qui tentent d’utiliser cette occasion afin d’étendre leur influence. A cette même manifestation à San Francisco, un vétéran des événements de 1989 à Pékin a été physiquement attaqué et traité de “traître” par des Chinois pro-régimes, parce qu’il portait un T-shirt “n’oubliez pas Tienanmen”. En Australie, des organisations chinoises ont mobilisé pour “défendre” la flamme olympique le 24 avril et ont dû commander des stocks supplémentaires de drapeaux nationaux chinois, l’approvisionnement local étant épuisé.

    Le slogan officiel des Jeux Olympiques 2008, “Un monde, un rêve”, n’est plus qu’une vaste blague ! Pendant ce temps, les partisans de l’indépendance au sein du mouvement national tibétain, opposés à la “grande autonomie” mise en avant par le Dalaï Lama, gagnent du terrain au fur et à mesure que la répression s’intensifie.

    Leçons des manifestations anti-japonaises

    Comme l’ont toutefois démontré les manifestations anti-japonaises de 2005, le régime chinois pourrait intervenir afin de disperser les protestations et mettre un terme aux refrains nationalistes sur internet dès que cela commence à poser un problème à son marché d’exportation et aux investissements étrangers.

    Dans l’environnement précaire qu’est le monde actuel, les menaces pesant sur l’économie chinoise sont encore plus sérieuses. Aucune grande puissance économique n’est plus dépendante des marchés mondiaux que ne l’est la Chine. Une autre – plus grande encore – menace à laquelle doit faire face le régime chinois est la classe salariée surexploitée qui pourrait saisir cette opportunité pour se mettre en grève afin d’obtenir une hausse salariale et d’autres améliorations de leur niveau de vie aux dépens des capitalistes étrangers qui possèdent un quart de l’industrie chinoise (bien que ces entreprises soient intimement liées avec des capitaux chinois “nationaux”). En avril-mai 2005, 40.000 travailleurs à Dalian et 12.000 à Shenzen ont cessé le travail contre leurs patrons japonais. Parmi leurs revendications se trouvaient le droit d’avoir un syndicat indépendant et, bien qu’ils n’ont pas obtenu satisfaction sur ce point crucial, leur grève leur a assuré d’importantes concessions économiques.

    Une campagne est maintenant en cours en Chine pour boycotter les marchandises françaises, à la suite de « l’insulte” commise par les politiciens français (y compris, de manière assez ironique, par le Parti « Communiste » Français qui dirige Paris avec les « Socialistes » et les « Verts »). Cela a été tourné en une attaque contre l’athlète paralympique chinoise, Jin Jing, surnommée “l’ange en chaise roulante” par les médias chinois. Elle est maintenant devenue une star dans le pays après avoir dû repousser un manifestant parisien qui tentait de lui arracher la flamme olympique des mains.

    Mais cette campagne de boycott est réactionnaire et en dit long sur la nature des classes sociales qui se font le plus entendre au sein du débat qui fait actuellement rage en Chine. Les neuf-dixièmes de la population chinoise ne peuvent pas se payer de vin français ni des sacs Louis Vuitton ; dans un certain sens, ils sont déjà en train de “boycotter” les produits français. Des activistes sur internet ont également appelé à un boycott national de Carrefour, le plus gros détaillant étranger en Chine. Mais cette campagne – si elle réussit – fera surtout du tort aux 40.000 employés chinois de l’entreprise plutôt qu’à ses patrons français.

    Comparons cette prise de position par rapport à l’absence de réaction lorsque 3.000 travailleurs du Sichuan, en juillet de l’an passé, ont entamé une grève particulièrement âpre contre la multinationale du ciment française Lafarge, qui avait décidé une vague massive de licenciements à l’ex-usine nationale de ciment Shuangma, près de Jiangyou. Il n’y eut alors aucun appel de la part des nationalistes à boycotter les produits français. A ce moment-là, un contingent de 2.000 agents de la même police paramilitaire (PAP) qui est aujourd’hui chargée de protéger la flamme olympique et de réprimer les manifestants tibétains a été utilisée pour écraser la grève de deux semaines. Une ouvrière de 25 ans s’est suicidée en guise de protestation contre l’entreprise française et ses nervis de l’Etat chinois. Mais, au contraire des manifestations olympiques actuelles ou des émeutes du Tibet, les protestations au Sichuan n’ont jamais été relayées par les médias étatiques…

    Tibet – quelle solution ?

    Comme les véritables socialistes l’ont toujours averti, le régime chinois utilise les événements au Tibet et maintenant le débat olympique afin de rassembler un soutien populaire en faveur d’une extension des forces de répression pour faire taire toute critique vis-à-vis de sa politique anti-pauvres.

    Du point de vue de la propagande, les attaques exercées par les Tibétains sur les civils d’ethnie chinoise Han ou Hui lors des émeutes du 14 mars ont rendu un énorme service au régime. Il y a malheureusement un risque élevé d’explosion de violences interethniques sous un régime qui interdit l’organisation autonome des masses, et surtout de la classe ouvrière. Un proverbe chinois dit : “Tue le poulet pour faire peur au macaque !” Aujourd’hui, on fait un exemple des Tibétains, mais le message “Obéis ou meurs !” vise en particulier l’immense classe ouvrière chinoise.

    Il faut se souvenir qu’en mars 1989, Hu Jintao, alors responsable du PCC au Tibet, a organisé un assaut militaire sur le Tibet avec des centaines de morts en conséquence. Trois mois plus tard, les mêmes méthodes étaient utilisées – mais de manière encore plus brutale – contre les travailleurs et les jeunes de Pékin.

    La répression au Tibet fait suite à toute une série d’autres protestations de masse qui représentent un défi au pouvoir et à l’autorité du gouvernement chinois. Le massacre de Shanwei, le 6 décembre 2005, dans la province de Guangdong (Canton), est un de ces cas.

    Officiellement, trois villageois ont été tués lors d’une manifestation contre la construction d’une centrale électrique hautement polluante. Selon les résidents, ce sont en fait 13 personnes qui ont été tuées, et ils accusent les autorités de cacher les cadavres et de terroriser les villageois afin de couvrir l’affaire. Toutes les victimes de Shanwei étaient des Chinois Han. Ces images n’ont jamais été diffusées à la télévision d’Etat, au contraire des séquences montrant les Tibétains insurgés qui ont été passées et repassées tous les jours pendant plusieurs semaines.

    En fait, les événements au Tibet sont le seul cas de trouble politique qui soit montré à la télévision, dans un pays ou, selon les chiffres officiels (!), des émeutes, l’incendie de voitures de flics, et autres actes de violence, se produisent sur une base quasi-hebdomadaire. Par exemple, sept manifestants et un policier auraient apparemment perdu la vie lors des manifestations anti-pollution de mars dans le Fujiuan. Bien entendu, toute information sur ces événements (au cours desquels aucun Tibétain ne prit part) a été totalement censurée.

    Les mouvements de protestation réclamant plus de droits religieux et politiques au Tibet, sont à l’image de ceux qui se sont produits au cours des dernières semaines dans d’autres régions de l’Ouest de la Chine, et de la province du Xinjiang, à majorité turcophone, qui ont reçu toute la sympathie de nombreux travailleurs et jeunes partout dans le monde. Ceci n’a rien à voir avec la position des classes capitalistes de ces pays, qui ne se soucient pas une seconde du sort des peuples chinois et tibétains, du moment que leurs profits sont en sécurité.

    Le gouvernement chinois et les autres nationalistes se défendent en disant que la majorité des gens à l’étranger ne se sont jamais rendu au Tibet, et ne connaissent donc pas la situation sur place. Mais la plupart des 30 millions de gens qui ont manifesté contre la guerre d’Irak en 2003 ne se sont jamais rendus ni aux Etats-Unis ni en Irak, mais sont capables de reconnaître une agression militaire lorsqu’ils en voient une !

    Le conflit tibétain est devenu une des premières préoccupations dans la conscience des gens partout dans le monde, aidé en cela par une série de mauvais calculs de la part du régime chinois. Mais ce conflit ne peut être résolu sur une base capitaliste. Quelle que soit la répression exercée par le régime du PCC, ce n’est pas cela qui réconciliera les Tibétains avec les conditions de vie qu’ils connaissent aujourd’hui.

    Mais aucune solution n’est à attendre non plus de la part de la direction bourgeoise du mouvement tibétain en exil, ni de la clique de tous les divers groupements des “amis du Tibet”, aux objectifs surtout religieux. Poussés par les mesures de plus en plus brutales exercées par le régime de Pékin, il y a maintenant des signes indiquant que toute une section de la jeunesse tibétaine pourrait se diriger sur la voie du terrorisme individuel. Les marxistes sont contre cette méthode d’action, puisque le seul résultat qu’elle pourrait obtenir serait de donner au régime chinois une nouvelle excuse pour aggraver la répression, tout en rendant plus difficile une lutte commune aux côtés des ouvriers et paysans d’ethnie chinoise Han.

    La libération de la dictature et de l’oppression nationale ne peut se faire que par une lutte de masse organisée et contrôlée démocratiquement, basée avant tout sur les forces de la classe ouvrière.

    L’ennemi, c’est le capitalisme

    Les communautés tibétaine et chinoise Han ont vécu en interaction très étroite pendant des siècles. De nombreux foyers tibétains vénèrent Mao Zedong pour le rôle qu’il a joué dans l’abolition du féodalisme et l’amélioration des conditions de vie, même si les méthodes utilisées, qui étaient celles d’une bureaucratie à la main lourde (les seules méthodes disponibles pour une dictature stalinienne) en aliénèrent également plus d’un.

    Le conflit actuel, toutefois, n’est pas une simple rediffusion des conflits de 1959 et 1989 (pour plus d’informations, voir notre article sur le Tibet et la Question Nationale ). Le développement du capitalisme au Tibet a aggravé les tensions sociales à l’extrême, la majorité des Tibétains (dont 75% vivent en région rurale) ayant manqué le boom économique de la dernière décennie.

    Plutôt que des libertés nationales, linguistiques ou religieuses, bien que ces enjeux aient également leur importance, la raison de la récente insurrection était la colère contre la domination croissante de l’économie tibétaine par des riches Chinois Han ou même Hui, tandis que la plupart des Tibétains sont marginalisés économiquement. “C’est le capitalisme qui est identifié comme étant l’ennemi”, s’est exclamé Pankaj Mishra dans le Guardian Weekly (28 mars 2008), l’un des rares rapports occidentaux qui ne soit pas complètement à côté de la plaque.

    Les marxistes défendent le droit des Tibétains à décider de leur propre futur, jusqu’à et y compris le droit à l’indépendance. Mais il y a une polarisation croissante au Tibet, entre les diverses communautés ethniques et parmi les Tibétains eux-mêmes.

    Le régime de Pékin a développé une couche importante de cadres et intellectuels tibétains qui craignent que leur privilèges et positions ne leur soient retirés si le gouvernement du Dalai Lama devait être rétabli à la suite de négociations, et craignent encore plus les masses populaires. Tandis que pour le gouvernement en exil, le “compromis” d’une plus grande autonomie au sein de la Chine, n’est plus considéré comme une “tactique”, mais exprime le désir des anciens maîtres féodaux de se muer en actionnaires capitalistes à la tête d’un nouveau paradis touristique que l’on nommerait “Shangri La”, financé par de grosses injections de capital en provenance de Pékin. Fait peu connu de la plupart des commentateurs capitalistes étrangers, il y a en fait deux élites bourgeoises tibétaines rivales, une interne et une externe, celle basée à Lhassa étant encore plus hostile à un accord avec le Dalai Lama que les dirigeants du PCC à Beijing.

    La classe ouvrière en Chine, au Tibet et dans le reste du monde doit dans cette dispute adopter une position indépendante de tous les camps nationaux bourgeois – s’opposant clairement au racisme et au chauvinisme national, maintenant une position en faveur de l’unité de la classe ouvrière et de l’internationalisme. Concrètement, les masses au Tibet ont besoin de lier leur lutte pour des droits démocratiques de base, pour la fin de la répression étatique et pour un contrôle démocratique sur l’économie à la lutte de la classe ouvrière et de la paysannerie qui se développe à travers toute la Chine. Ce mouvement doit se battre pour :

    • La fin du régime du parti unique et de la répression étatique.
    • La liberté d’association, d’expression et de religion.
    • Le droit d’organisation en syndicats et associations paysannes indépendants, et en partis politiques, répondant également à la nécessité d’un parti ouvrier combatif.
    • La fin des privatisations et des attaques néolibérales. Nationalisation de toutes les principales entreprises – qu’elles appartiennent à des étrangers ou à des Chinois – sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs. Pour un véritable plan de production socialiste basé sur les comités d’usine, les associations rurales et autres organes populaires à direction élue. La fin du privilège des cadres de l’Etat.
    • Le droit à l’autodétermination du peuple tibétain et de toutes les autres minorités, tout en reconnaissant que le capitalisme et l’oppression nationale (l’impérialisme) ne peuvent être vaincues que par une lutte socialiste internationale, ayant pour but l’établissement d’une fédération socialiste démocratique et sur une base volontaire regroupant les peuples chinois et des autres nations asiatiques, en tant que membre d’une fédération socialiste mondiale.

    Pour en savoir plus

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