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  • Crise financière: qui en souffre ?

    Qui en souffre ?

    Alors que des millions de travailleurs commencent à ressentir durement les effets de la crise économique dévastatrice qui se déroule actuellement aux USA et internationalement, faisons une pause pour regarder les effets de cette crise pour les cadres supérieurs des institutions financières impliquées…

    Tony Saunois, Comité pour une Internationale Ouvrière

    Les rapports parus dans les médias américains suggèrent que les cadres supérieurs de la banque d’affaire Bear Stearns (la 5e aux USA, qui a évité la faillite en étant bradée à JP Morgan pour 236 millions de dollars, soit 7% de la valeur de l’enseigne une semaine plus tôt, NDLR) ont été exaspérés de l’arrangement conclu avec JP Morgan, qui a vendu les actions de Bear Stearns à seulement 2 dollars. Le New York Times a rapporté que des cris « rauques et aigus » sont sortis de la salle de réunion de Bear Stearns, car les cadres supérieurs étaient en désaccord avec leur cadre supérieur, Alan Schwartz, qui défendait l’arrangement.

    « Ma vie a été foutue en l’air » a déclaré un cadre supérieur au New York Times. Certains ont réagi immédiatement en mettant leur seconde résidence en vente !

    Le président de la Bear Stearns, Jimmy Caynes a été particulièrement sévèrement frappé. Cayne avait dépensé le mois dernier 28 millions de dollars pour une autre maison, deux appartements adjacents au 14e étage du Plaza Hotel, face à Central Park. Il ne pourra peut-être pas garder ces appartements, qui ont une surface combinée de 560 mètres carrés !

    La grande majorité des travailleurs aux USA n’ont qu’une seule maison, évidemment. Durant le mois de février, des ordres d’expropriation ont été émis pour 223.651 maisons, un rapport de quasiment un pour 557 ménages. Et dans l’Etat du Michigan, plus d’un million de personnes dépendent maintenant de l’aide alimentaire…

    Pour en savoir plus :

  • Le MAS/LSP évalue son engagement dans le Comité pour une Autre Politique. Un nouveau chapitre dans le processus vers un nouveau parti des travailleurs

    Depuis le milieu des années ’90, le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) et son précurseur « Militant », ont appelé à la formation d’un nouveau parti des travailleurs. Cet appel répondait au fait que les partis « socialistes » sociaux- démocrates (mais aussi les Partis « Communistes » ailleurs en Europe) avaient ouvertement laissé tombé, après la chute du mur de Berlin et l’effondrement des régimes staliniens, toute ambition pour un changement socialiste de la société. Ils ont ainsi approuvé la logique de profit du marché « libre », ont démantelé et vendu les anciens services publics au plus offrant (dans le meilleur des cas) et ont accompagné ou mené les attaques contre la sécurité de travail et d’existence des familles de la classe ouvrière.

    Au niveau d’une entreprise ou d’un secteur, la lutte peut parfois freiner la politique néolibérale, comme aux Forges le Clabecq. Mais comme la législation sociale et les grandes lignes politiques sont déterminées au niveau (inter)national et/ou régional, un instrument politique pour les travailleurs est aussi nécessaire, afin d’y engager le combat. Cet instrument politique, un parti, doit selon nous réunir toutes les tendances du mouvement ouvrier préparées à lutter contre le néo-libéralisme. Il doit être un organe de lutte et pas une machine électorale. Et il doit encore, à l’époque post-stalinienne, être ouvert au débat démocratique, aussi entre les courants organisés.

    Sinon, nous l’avons dit, ce serait un enfant mort-né. Dès le début, le MAS/LSP a été clair : au sein d’un tel parti large de lutte, le programme que nous défendons est celui du MAS/LSP. Le fait de reconnaître la nécessité d’un parti capable d’organiser la lutte ainsi que le débat démocratique et d’essayer d’en promouvoir la création n’est pas contradictoire avec le fait de rester persuader de la nécessité d’un changement socialiste de la société. Toutefois, nous considérons notre programme non comme un ultimatum mais comme une contribution. Après que la lutte contre le Pacte de génération ait conduit fin 2005 jusqu’à une rupture au sein de la FTGB entre la base syndicale et les responsables du parti social-démocrate, une chance sérieuse s’est présentée pour créer un tel parti. Le MAS/LSP, qui a à ce moment lancé une pétition pour un nouveau parti des travailleurs, n’a pas été le seul à le remarquer. Pas mal de délégations syndicales, des personnes issues du cadre moyen des syndicats, l’ancien président de la FGTB Georges Debunne et l’ancien parlementaire du SP Jef Sleeckx sont également arrivés à cette conclusion.

    Ils ont voulu, selon les paroles de Sleeckx lors d’une réunion tenue entre lui et le Bureau Exécutif du MAS/LSP en janvier 2006, mettre en place un parti fédéral au-delà des frontières linguistiques dans lequel tous qui souhaitait lutter contre le néo-libéralisme serait le bienvenu tout en conservant sa spécificité propre. Un parti de lutte antiraciste qui serait, aux antipodes de la social-démocratie, bien présent sur les piquets de grève et dans la lutte sociale. Le potentiel énorme pour un tel parti est ressorti de l’intérêt porté par la presse au cours de l’été 2006 et des centaines de mails et de coups de fil spontanés qu’a suscité « l’initiative de Sleeckx ».

    Mais toute nouvelle initiative démarre inévitablement avec des hésitations et de la lenteur. Au lieu de lancer aussi publiquement un appel clair pour un nouveau parti et utiliser cela comme pôle d’attraction, Sleeckx s’en est tenu à des appels vagues pour une « autre politique ». Nous supposons que Sleeckx a voulu gagner du temps pour impliquer plus de forces dans son initiative, mais nous pensons que cela a été contreproductif. Au fur et à mesure que la lutte contre le Pacte des Génération s’éloignait derrière nous, les délégations syndicales ont adopté une attitude plus attentiste. D’autres se sont imposés et ont exigé le privilège de changer unilatéralement les décisions, de mettre en question le caractère fédéral de l’initiative, puis le droit de conservé sa spécificité propre et finalement la participation électorale indépendante. La nouvelle initiative a été entrainée dans des manœuvres de ralentissement et d’opposition et le nombre de participants et leur enthousiasme a diminué lors de chaque nouvelle discussion. Finalement, Sleeckx a décidé de ne pas se présenter comme candidat aux élections législatives de 2007. Les syndicalistes qui étaient impliqués dans l’initiative lui ont reproché d’être resté sur le quai alors qu’ils étaient embarqués dans le train de son initiative.

    Le MAS/LSP s’est pleinement et dès le début engagé dans l’initiative de Sleeckx. Nous avons mis à sa disposition nos militants et notre matériel, entre autres pour les interventions à VW à la fin de 2006, lors de la manifestation pour le pouvoir d’achat de fin 2007 ou encore pour récolter les signatures de parrainage pour se présenter aux élections et pour diffuser la propagande dans la campagne électorale de 2007. Chaque fois, nous avons largemment mobilisé la moitié de toutes les personnes présentes aux congrès et aux réunions nationales, sans faire usage de notre prépondérance numérique. Ne pas avoir utilisé notre majorité numérique explique le fait que les membres du MAS/LSP n’avaient que de rares places proéminentes sur les listes électorales et que le vague slogan électoral « pour une autre politique » est resté. Le MAS/LSP était prêt à continuer d’adopter cette attitude aussi longtemps qu’une petite chance existait pour que le comité pour une autre politique puisse se développer.

    Nous devons malheureusement constater que, systématiquement, chaque nouvelle initiative mène à des discussions sans fin, qu’une partie non négligeable du CAP n’est pas gagnée à l’idée d’un parti qui se base sur « les travailleurs » et que les mots d’ordre du CAP se droitisent avec un tic de langage paternaliste de « félicitations aux travailleur ». Nous pensons que le rôle du CAP comme moyen pour promouvoir la création d’un nouveau parti des travailleurs est terminé, comme en témoigne son incapacité à jouer un rôle dans la crise politique actuelle et dans le mouvement autour du pouvoir d’achat. C’est une constatation lamentable. Le MAS/LSP a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter cette situation, sauf imposer notre majorité numérique. Chaque proposition concrète de notre part a été bloquée par une petite minorité au profit d’un projet sans contenu, vague et amateur.

    Il semble que le PTB – qui s’est publiquement converti au « réformisme », de moins en moins présent dans les mouvements de lutte et qui dit explicitement ne pas être ouvert aux groupes organisés – va probablement être capable d’occuper une partie de l’espace électoral présent à la gauche de la social démocratie et des verts. Sleeckx, Debunne et le CAP n’ont qu’à se remercier eux-mêmes. Toutefois, le refus d’autoriser un véritable débat large et démocratique, également avec les forces organisées, et la base de son succès (le réformisme) peut casser cette situation après quelque temps, dès que la tentation des coalitions et des postes politique vaincra les principes idéologiques.

    Le plaidoyer du MAS/LSP pour un nouveau parti large des travailleurs n’a jamais signifié de plaider pour le réformisme et un retrait de la lutte, mais de plaider au contraire pour un organe de lutte plus large ouvert à tous les courants du mouvement ouvrier et qui permette de débattre d’une alternative pour le mouvement ouvrier. Le fait que les dernières grandes réformes à l’avantage des travailleurs sont dans notre dos depuis des dizaines d’années déjà illustre que l’âge d’or du réformisme est lui aussi dans notre dos et que de véritables améliorations ne sont plus possibles que dans le cadre de mouvements de lutte qui remette en cause le capitalisme lui-même pour réaliser une société socialiste démocratique.

    Les possibilités pour la construction d’un nouveau parti large des travailleurs semblent en ce qui nous concerne reportées à une date ultérieure. Nous voulons garder et entretenir les contacts avec un certain nombre de membres et de groupes locaux du CAP pour une nouvelle coopération à l’avenir. Entre-temps, nous voulons nous consacrer toutefois principalement à intégrer ces jeunes et ces travailleurs qui veulent nous aider à construire un parti orienté vers un changement de société, un parti socialiste révolutionnaire, le MAS/LSP. C’est déjà cela que nous avons fait avec nos initiatives dans le domaine de l’antiracisme et de l’anti-sexisme, avec notre coopération avec les groupes révolutionnaires issus de l’immigration et à l’étranger, ainsi que par notre travail patient sur les lieux de travail et dans les syndicats. Nous collaborerons dans la mesure du possible avec d’autres forces à gauche, sans exclusivités. Lorsque la moindre chance se présentera à nouveau de construire un véritable nouveau parti des travailleurs démocratique, nous nous intégrerons de nouveau à l’initiative.

    Nous voulons soumettre cette prise de position les mois prochains à nos militants, jusqu’à notre comité national des 3 et 4 mai. Nous invitons aussi les membres du CAP qui le souhaitent à nous communiquer leur manière de voir les choses. Entre-temps, nous nous engageons dans les sections locales qui fonctionnent réellement. Sur le plan national, nous suspendront notre participation au secrétariat national et nous limitons notre présence au comité national du CAP à une présence minimale pour pouvoir donner notre avis si nécessaire. Nous espérons que les militants du CAP avec lesquels nous avons bien collaboré au cours des deux années passées montreront du respect et de la patience durant notre consultation interne.

  • Ni en Afghanistan, ni au Tchad ! Pas de participation belge à des guerres impérialistes !

    Ni en Afghanistan, ni au Tchad !

    Notre pays possédait à peine un gouvernement que les tambours de guerre se faisaient déjà entendre. Notre nouveau ministre de la Défense (sic) Pieter De Crem a annoncé vouloir maintenir les troupes belges en Afghanistan et en faire participer d’autres à l’opération française pour soutenir le dictateur du Tchad. En même temps, le nouveau ministre a supprimé les subsides pour que des classes scolaires aillent visiter les anciens camps de concentrations nazis…

    Emiel Nachtegael et Jean Peltier

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    5 ans de guerre en Irak. Pour quels résultats ?

    • 1.220.580 morts irakiens. A Bagdad, une famille sur deux a perdu un de ses membres.
    • 3.900 morts dans les armées américaine et britannique.
    • Pour 2008, le budget de la Défense des Etats-Unis est de 670 milliards de dollars, dont 190 pour l’Afghanistan et l’Irak.
    • A Bagdad, il n’y a en moyenne que 8 heures par jour d’électricité. Seul un tiers de la ville a accès à l’eau courante.

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    Le credo de Jules César, « Si tu veux la paix, prépare la guerre », semble écrit sur le front de De Crem. Mais tout comme pour le glorieux Jules, ces fières déclarations ne sont qu’un prétexte pour notre Pieter.

    Vous avez dit démocratie ?

    Les agressions militaires américano-britanniques sont le résultat de la volonté de la classe dirigeante US de restaurer son prestige militaire et politique (en Afghanistan) et de contrôler le pétrole (en Irak). Qu’est-ce que la Belgique vient faire là-dedans? Apporter la paix et la démocratie aux indigènes, comme au bon vieux temps des colonies ?

    La vraie raison de la présence belge en Afghanistan est que la machine de guerre américaine s’est embourbée dans une ligne de front trop élargie et qu’elle dispose de peu de réserves pour éteindre tous les feux en même temps. Bush a donc dû réorienter sa stratégie et faire appel à ses «alliés» pour soutenir l’armée américaine dans ses projets de « démocratisation ».

    En Afghanistan, l’intervention militaire a chassé du pouvoir les Talibans fondamentalistes (d’anciens alliés pourtant…). Mais le nouveau régime qui a émergé, comme en Irak, ne repose pas sur le soutien des masses de paysans, d’ouvriers et de pauvres, mais sur celui des chefs tribaux et des couches aisées. La population reste confrontée au chômage, à la corruption et à l’insécurité. Depuis le départ des Talibans, la culture du pavot est redevenue la plus grande source de revenu de ce pays, l’un des plus pauvres au monde. Dans la plupart des régions de l’Afghanistan et de l’Irak, le droit islamique est de nouveau d’application sous une forme extrêmement conservatrice avec des conséquences très dures pour la population, et particulièrement pour les femmes, sans que cela empêche Bush et De Crem de dormir.

    Après l’Afghanistan et l’Irak, de nouvelles interventions militaires occidentales se profilent en Afrique. Et si De Crem souhaite que la Belgique y fourre son nez sous le couvert d’une « mission de paix » guidée par la France pour soutenir le dictateur du Tchad Idriss Déby, c’est sans doute parce que ce nez a reniflé une bonne odeur de pétrole pas cher dans la région.

    Pas en notre nom !

    Les protestations contre la guerre ont été massives dans le monde entier, y compris aux USA. Certes, en Belgique, le gouvernement de l’époque ne soutenait pas le plan de guerre de Bush (ce qui n’a pas empêché les armes de transiter par le pays). Mais cette opposition officielle ne concernait que la guerre en Irak, essentiellement à cause du fait que l’impérialisme français, le grand frère de la bourgeoisie belge, n’avait pas les mêmes intérêts que l’impérialisme américain. Si certains partis, comme les Verts flamands et francophones, se profilent aujourd’hui comme des colombes de paix contre les F-16, il ne faut pas oublier que pendant leur participation au gouvernement, ils ont laissé donner le feu « vert » aux (très secrets) transits militaires américains par notre pays.

    Aujourd’hui la guerre en Irak est beaucoup plus impopulaire qu’en 2003. Le mouvement antiguerre peut contribuer à imposer le retrait des troupes mais il devra éviter de se mettre à la remorque de politiciens opportunistes comme Barak Obama. Le candidat à la présidence s’est opposé à l’intervention en Irak en 2003 mais dit aujourd’hui qu’il faut augmenter le budget militaire américain et laisser en Irak une partie des troupes pour y défendre les «intérêts américains».

    Aux USA comme en Belgique, face à la guerre que le capitalisme porte en lui comme la nuée porte l’orage (comme le disait si justement Jaurès), il ne suffit pas de manifester contre la guerre : il faut remettre en cause le capitalisme.

  • Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire ! Début prometteur de la campagne à Liège

    Début prometteur de la campagne à Liège

    Après quelques interventions ce lundi à Belgacom et au centre-ville, c’est véritablement ce mercredi que la campagne sur le pouvoir d’achat du MAS/LSP a démarré à Liège. Une dizaine de camarades sont ainsi intervenu le matin à la gare des Guillemins et l’après-midi au centre-ville. Nous y avons distribué le tract de la campagne (disponible ici) et vendu notre mensuel, l’Alternative Socialiste tandis que le « temps mort » de fin de matinée a été l’occasion de discussions appuyées entre membres ou avec des sympathisants.

    Evidemment, le thème du pouvoir d’achat est un thème qui touche tout le monde. Mais derrière les témoignages de situations concrètes et les messages de solidarité (« continuez les gars ! »), nous avons aussi pu avoir beaucoup de discussions sur la nécessité de sortir du cadre du capitalisme. Le mal-être éprouvé face au système actuel est largement partagé, et de plus en plus d’oreilles s’ouvrent aux discussions sur le socialisme.

    Près de 40 exemplaires de l’Alternative Socialiste ont ainsi été vendus et plusieurs personnes nous ont laissé leurs coordonnées, soit pour aider à la campagne, soit pour en savoir plus sur notre parti, nos idées et nos méthodes afin de rejoindre le MAS/LSP.

    Bien d’autres activités sont encore prévues, mais il est certain que cette première journée a initié une dynamique et un enthousiasme non négligeable.

    Depuis lors, ce jeudi matin, une trentaine de journaux ont encore été vendus en plus des diffusions de tracts au Congrès extraordinaire de la FGTB Liège-Huy-Waremme, à l’école d’assistants sociaux ainsi qu’à un rassemblement d’enseignants de l’enseignement communal liégeois réalisé à l’appel de la CGSP enseignement devant l’hôtel de ville de Liège contre les longueurs administratives pour obtenir du matériel. A suivre…

    Pour en savoir plus:

  • Défendre les salaires, c’est défendre le pouvoir d’achat

    La hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages et attise le mécontentement de la population. L’indice des prix à la consommation (le fameux « index ») a ainsi augmenté de 18,5% entre 2000 et 2007. Dans le même temps, les salaires, eux, n’ont augmenté que de 16%. Mais la perte de pouvoir d’achat est bien supérieure à la différence entre ces deux chiffres…

    Thierry Pierret

    En effet, les produits de première nécessité, comme les denrées alimentaires, l’énergie et le logement, ont augmenté bien plus fortement que la moyenne. Test-Achat a calculé que, depuis 2000, le prix des pommes de terre a augmenté de 68%, celui du mazout de 98%, celui des pommes de 46,5%, celui des œufs de 32%, …

    Tout cela a pour conséquence que la perte du pouvoir d’achat réelle a été de 19% en moyenne entre 2000 et 2007. La perte est de 19 euros par mois pour un revenu de 2.500 euros. Mais les plus bas revenus perdent encore plus. Les 10% des ménages les plus pauvres perdent ainsi entre 26 et 33 euros par mois.

    C’est que les allocations ont augmenté moins vite que les salaires. Car les travailleurs peuvent obtenir, en plus de l’indexation, des augmentations de salaires via des accords au niveau national, de leur secteur ou de leur entreprise. Par contre, les allocations n’augmentent que par le mécanisme de l’indexation.

    Un index manipulé

    La Belgique et le Luxembourg sont les deux derniers pays d’Europe qui appliquent un mécanisme d’adaptation automatique des salaires et des allocations à la hausse des prix. Comment cela fonctionne-t-il ?

    L’indice des prix à la consommation est calculé sur base d’un panier de produits-témoins. On relève les prix de ces produits dans les commerces de 65 localités réparties dans tout le pays avant de faire une moyenne de l’évolution des prix de chaque produit d’une année à l’autre. Ensuite, on donne un poids particulier à chacun de ces produits dans l’ensemble du panier sur base d’une enquête auprès de quelque 3.500 ménages dont on fait la moyenne des habitudes de consommation. Enfin, on établit un indice global pour l’ensemble des produits.

    Dans un monde parfait, l’indexation devrait empêcher toute perte de pouvoir d’achat en adaptant les salaires et allocations à l’évolution des prix. Mais nous sommes dans un monde capitaliste où il y a une tension permanente entre les patrons qui veulent augmenter leurs profits et les travailleurs qui veulent sauvegarder leur niveau de vie et celui de leurs familles. La composition et la pondération du panier de produits-témoins fait l’objet tous les deux ans d’un âpre débat entre syndicats et patronat. La pression du patronat a fait en sorte que la composition et la pondération du panier de produit ne reflète pas fidèlement les habitudes de consommation des ménages.

    L’exemple le plus frappant est celui du logement. Alors que les frais de logement, d’eau, d’électricité et de gaz représentent 26,1% du budget d’un ménage aux revenus moyens en 2007 – et 38,5% du budget des 10% des ménages les plus pauvres ! – ils ne comptent que pour 15,7% dans l’index. C’est dû au fait qu’on ne tient compte que des loyers… et pas des charges d’emprunt des propriétaires qui sont pourtant beaucoup plus nombreux que les locataires.

    De plus, les carburants, l’alcool et le tabac ne sont plus pris en compte depuis 1993 dans le calcul de l’index-santé qui détermine l’augmentation des salaires et allocations. Vu l’augmentation en flèche des prix du pétrole, cette mesure nous coûte aujourd’hui 4% de salaire en moins rien que pour l’essence. Mais c’est beaucoup plus si on cumule chaque année le manque à gagner depuis 1993.

    Enfin, on a introduit récemment dans l’index une série de produits comme les GSM, les écrans plats et les ordinateurs dont les prix ont tendance à baisser. Mais on n’achète pas une TV à écran plat tous les jours ! En attendant, l’introduction de ces produits a pour effet de tempérer la hausse de l’index.

    Bonus salarial ou augmentation de salaire ?

    Depuis le 1er janvier de cette année, les entreprises ont la possibilité d’accorder un bonus salarial à leur personnel pour un maximum de 2.200 euros net par an et par travailleur. Ce bonus salarial est exempt d’impôts et de cotisations de la part du salarié. Il est juste soumis à une cotisation patronale de 33% (contre 44% pour le salaire) qui est affectée à la Sécurité sociale. Mais le patron peut déduire le bonus et la cotisation de ses impôts ! D’où une perte sèche pour le fisc et la Sécu (jusqu’à 50% d’impôts en moins pour les entreprises).

    Beaucoup de travailleurs accueilleront sans doute favorablement cette mesure. L’idée que les augmentations de salaire brut sont mangées par l’impôt et qu’il vaut mieux avoir des avantages extra-salariaux comme les chèques-repas ou des bonus est fort répandue. Mais il faut bien voir que la perte pour le fisc et la Sécurité sociale sera compensée soit par une hausse des taxes locales (communes et provinces), soit par une baisse des prestations de sécurité sociale ou des services publics. C’est-à-dire qu’on pourra se payer moins de choses avec un bonus salarial qu’avec une hausse du salaire brut qui alimente les caisses de l’Etat et de la Sécu.

    De plus, le bonus salarial est conditionné par la réalisation d’objectifs assignés par l’entreprise. On ouvre ainsi la porte au principe du salaire au mérite et à la compétition entre différentes catégories de personnel. Cette concurrence ne pourra que miner la solidarité qui est pourtant nécessaire pour arracher des améliorations pour tous.

    La seule solution, c’est de lutter tous ensemble pour nos salaires et nos allocations. Il faut avancer des revendications qui unissent les différentes catégories de travailleurs et qui améliorent réellement le pouvoir d’achat.

    Le MAS défend les revendications suivantes :

    • Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire ! 1 euro en plus de l’heure ! Augmentation des allocations !
    • Suppression de la loi sur la sauvegarde de la compétitivité qui interdit les hausses de salaires supérieures à la moyenne de l’évolution des salaires en Allemagne, en France et aux Pays-Bas
    • Suppression de l’index-santé (retour des carburants, de l’alcool et du tabac dans l’index); introduction d’un index-foyer qui tienne compte des coûts réels du logement dans le budget des ménages
    • Suppression de la TVA sur les produits de première nécessité comme le logement et l’énergie.

    Pour en savoir plus:

  • Vers une Union Européenne verte ?

    L’actuel président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, avait déclaré en 2007 au Financial Times Deutschland : «Les Etats-Unis se reposent beaucoup sur les mécanismes du marché dans la lutte contre le changement climatique et ils ont raison. Cependant, les mécanismes du marché ne fonctionnent que lorsque des objectifs contraignants ont été fixés». Voilà la « logique » qui a conduit au plan d’action de la Commission européenne contre le réchauffement climatique. Youpie ?

    Nicolas Croes

    Ce plan, décidé en mars 2007 comprend quatre objectifs principaux à atteindre d’ici 2020: réduire de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990, augmenter à 20% la part d’énergies renouvelables dans la production d’énergie, alimenter les transports avec 10% de « biocarburants durables » et enfin réaliser des économies d’énergie de l’ordre de 20%.

    Il faut tout d’abord rappeler que les scientifiques estiment qu’une réduction de 80% des émissions mondiales de GES des pays industrialisés serait nécessaire UNIQUEMENT pour contenir le réchauffement à 2%. Et on ne parle pas encore des émissions de pays comme la Chine ou l’Inde… Ni de l’échec flagrant de la campagne destinée à atteindre les précédents objectifs de réduction. Ensuite, les « biocarburants » ont un impact extrêmement néfaste en termes de déforestation, d’augmentation des prix de l’alimentation, d’exploitation effrénée des sols,… sans parler de leur faible impact sur les émissions de GES. Enfin, au chapitre des mesures contraignantes, il sera possible en cas de non respect des objectifs de consommation d’énergie renouvelable d’acheter des « certificats de garantie d’origine » à d’autres pays. Sinon quoi ? Mystère…

    Le coût de ces mesures est estimé par Barroso à 60 milliards d’euros par an en 2020. C’est très peu au regard de ce qui risque de devoir être payé si rien n’est fait. C’est largement insuffisant aussi, mais cela n’empêche pas l’indignation de ceux que l’on appelle pudiquement des « capitaines d’industries ». De fait, il semblerait que le lobbying de la grande industrie sur le président de la Commission européenne n’ait jamais été aussi puissant.

    «Les nouveaux objectifs de réduction élevés (…) affaibliront la compétitivité de l’Europe dans le monde sans avoir de véritables effets sur la protection de l’environnement» a indiqué le Conseil européen de l’industrie chimique (CEFIC), rejoint par l’Union des industries de la communauté européenne (BusinessEurope).

    Patrons et actionnaires n’ont pourtant pas trop à s’inquiéter. Le plan de l’UE a surtout comme objectif de tenter de limiter la dépendance de l’Europe des 27 à l’égard de fournisseurs étrangers face aux prix élevés du pétrole et du gaz tout en jetant de la poudre aux yeux de la population. Mais leurs critiques sont fondées. Tant que l’on restera bloqué dans la logique d’un système où la première entreprise à être un peu moins compétitive se fait flinguer par les autres, ces arguments continueront à avoir une base. Surtout à l’aurore d’une grave crise économique…

    Et si on parle surtout du réchauffement climatique, n’oublions pas que ce n’est qu’un des symptômes du cancer qui ronge la planète. Pollution des océans (dont seulement 4% sont encore intacts à travers le monde), empoisonnement graduel de la chaîne alimentaire,… Le système de production actuel cause de violents problèmes partout où il passe. Ne limitons pas notre durée de vie à tenter de changer le système, changeons DE système.

  • Pouvoir d’achat. Face au discours patronal, une alternative politique est nécessaire

    2007 a été une nouvelle année record pour les profits patronaux. La palme d’or va aux cinq principales multinationales pétrolières du monde qui ont récolté à elles seules pas moins de 93 milliards d’euros de profits. Chez nous aussi, les patrons se frottent les mains. Les entreprises du Top 30.000 ont fait ensemble 77 milliards d’euros de profits, un montant historique. Par contre, pour les travailleurs et leurs familles, les derniers mois ont été ceux de l’envolée des prix à la pompe et à la caisse et de la dégringolade du pouvoir d’achat. Mais, avec la crise financière et économique née aux Etats-Unis cet été et qui gagne peu à peu l’ensemble de la planète, les patrons n’ont aucune envie de faire des concessions.

    Geert Cool

    Guy Quaden (gouverneur de la Banque Nationale – et membre du PS !) a pu déclarer le plus franchement du monde que toute augmentation salariale est «catas-trophique», sans provoquer de réaction parmi les partis établis. Lorsqu’un représentant d’ING a osé reconnaître dans les médias que les prix de la nourriture augmentaient de manière spectaculaire, il a bien vite été rappelé à l’ordre par d’autres qui ont précisé que les prix sont en moyenne encore à 7,5 % sous la moyenne européenne. La Banque Nationale a quand même reconnu que ce sont les produits à bas prix qui ont le plus augmenté et que le rythme de hausse des prix des produits alimentaires transformés est plus élevé en Belgique que dans la zone euro. Pourtant, pour la Banque, pas question d’intervenir sur les prix, elle préfére laisser la population adapter ses habitudes de dépenses…

    L’économiste Paul De Grauwe a reconnu le problème du pouvoir d’achat (sans en tirer de conclusions, il reste tout de même libéral) dans une interview au Vif : « Je peux comprendre les grèves et les revendications salariales des syndicats. Nous sortons d’une période de profits d’entreprise énormes. Les salaires n’ont pas suivi cette tendance. La partie des salaires dans le revenu national a chuté.(…) Je n’ai plus aucune sympathie pour le patronat: ce qu’ils récoltent maintenant, ils l’ont semé eux-mêmes. Qui plus est, l’avidité des topmanagers est révoltante. »

    Dans le Financial Times, le chroniqueur Martin Wolf est encore allé plus loin: « Je crains que la combinaison de la fragilité du système économique avec les profits records qu’il a générés ne détruise quelque chose de plus important : la légitimité politique de l’économie de marché elle-même. »

    C’est pour cette même raison que le PS et le SP.a essaient de surfer sur le sentiment anti-néolibéral en donnant de la voix contre les intérêts notionnels, les super-profits et la fraude fiscale.

    Mais la meilleure garantie pour construire une alternative politique au néolibéralisme n’est pas de se tourner vers les vieux complices de cette politique, qu’ils continuent d’ailleurs à appliquer à tous les niveaux de pouvoir où ils se trouvent. Nous devrons construire notre propre instrument politique : un parti des travailleurs qui se base sur les milliers de travailleurs qui ont mené des actions pour le pouvoir d’achat et qui défende les centaines de milliers d’autres qui voient fondre leur pouvoir d’achat et s’inquiètent de l‘avenir.

    Pour en savoir plus:

  • Les néo-nazis de Blood&Honour arrêtent leurs activités

    Ce groupe, que leur concurrent Combat 18 – qui lui aussi a aujourd’hui cessé d’exister – qualifiait de “nazis à bières”, a désormais temporairement cessé ses activités en Flandre. La crise interne est arrivée au point d’implosion. Mais cela ne signifie malheureusement pas que le danger que représentent les néo-nazis n’existe plus.

    Ces derniers temps, Blood&Honour s’est trouvé soumis à une pression constamment plus forte alors qu’il est resté un groupe marginal de skinheads néonazis sans véritable base stable. L’accent était surtout mis sur l’organisation d’actions et la consommation de bières. Mais, en Allemagne, Blood&Honour a connu de nombreux problèmes quand il est devenu clair que l’un de ses dirigeants collaborait depuis déjà un certain temps avec la police. Cette révélation combinée à une répression accrue à conduit à un assèchement partiel du groupe.

    Cela n’élimine naturellement pas le danger. La violence raciste en Allemagne continue ainsi d’augmenter. L’interdiction de groupes comme Blood&Honour leur rend plus difficile de s’organiser, mais cela ne supprime pas le terreau qui permet la naissance de petits groupes de jeunes néonazis.

    La lutte contre les néonazis ne peut pas se limiter aux démarches juridiques. Seules les mobilisations peuvent les stopper, si ces mobilisations sont accompagnées d’un programme pour changer de société.

  • La vague de grève engrange déjà des résultats !

    En janvier, 32 grèves ont eu lieu dans le privé. Cette vague de grèves a été particulièrement forte dans le Limbourg (14) mais elle a fait école ailleurs. Et depuis lors, les actions ne sont pas retombées : Bekaert, Duracell à Aarschot, Sylvania à Tirlemont et Fabricom à Liège et Charleroi ont, entre autres, connu des grèves.

    La plupart de ces grèves avaient comme thème le pouvoir d’achat, même s’il y en a eu d’autres, comme les attaques contre les travailleurs et les conditions salariales à Carrefour ou encore la réouverture du Haut Fourneau 6 à Seraing chez Arcelor. Le secteur public a aussi connu des grèves avec les actions dans les transports en commun (SNCB, TEC, De Lijn) autour des problèmes de flexibilité ou de sécurité pour les travailleurs.

    Douze des sociétés où se sont déroulées ces grèves sont dans le secteur automobile, notamment parmi les sous-traitants. A cela s’ajoutent neuf entreprises du secteur du métal. Par conséquent, l’immense majorité des grèves ont pris place dans un secteur où avaient été précédemment conclus des accords All-In (où les salaires ne peuvent plus être augmentés au-delà d’un certain point, et ce, quelle que soit l’indexation qui suit la hausse des prix).

    Ces actions de grève ont été quelques fois accompagnées de négociations “préventives” par lesquelles des primes et des bonus ont pu être obtenus. A Ford Genk, Opel Anvers, Bekaert, Tenneco Automotive, Galva, Alro, D. Logistics Packing, Syncreon, Crown, Duracell,… des bonus salariaux compris entre 500 et 1200 euros ont été obtenus. Par contre, la plupart des demandes d’augmentations salariales ont été rejetées.

    Le patronat reconnaît que le paiement de tels bonus est supportable parce qu’il s’agit d’opérations uniques et pas d’augmentations salariales permanentes. Un responsable de l’organisation patronale du secteur technologique (Agoria) a ainsi déclaré que « Les bonus permettent de limiter légèrement les dégâts. Ceux-ci seraient encore plus grands si nous avions dû accorder des augmentations salariales. » Et pourtant, c’est bien de cela dont les travailleurs ont besoin…

    Pour en savoir plus:

  • Face à la vague néolibérale, remettons le socialisme à l’ordre du jour !

    Le MAS organise les 5 et 6 avril un week-end de débats et de discussions sur le socialisme. La forme de société dans laquelle nous vivons maintenant, le capitalisme, n’a pas toujours existé et n’existera pas toujours non plus. L’autorité de ce système est d’ores et déjà gravement remise en cause. La crise économique actuelle met à mal le postulat selon lequel les bénéfices de quelques uns entraînent la prospérité de tous. Le système a pourtant beau être discrédité, il restera en place aussi longtemps que la population croira qu’il n’y a pas d’alternative. La force actuelle du système réside surtout dans le manque de confiance en une alternative.

    Bart Vandersteene

    Le mot “socialiste” occupe une place centrale dans le nom de notre organisation. Rien d’étonnant à cela puisque le but de cette organisation est d’instaurer une société socialiste. Le mouvement socialiste est âgé de plus de 160 ans et a connu nombre d’expériences, de succès et de défaites. D’où le fait que le mot socialisme a pour beaucoup de gens une autre signification de ce qu’elle est réellement. Pour certains, le mot socialisme évoque un parti de corruption, de clientélisme et de pouvoir. Pour d’autres, il rappelle les sociétés autoritaires et antidémocratiques de l’ancien bloc de l’Est. Mais pour d’autres, surtout les plus âgés, le mot socialisme évoque la combativité, la justice et la solidarité.

    Nous pensons que seule une société socialiste peut résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Mais si on veut être crédible on doit pouvoir expliquer pourquoi toutes les expériences ont échoué jusqu’ici. On devra expliquer les leçons qu’on a tirées de la droitisation des partis soi-disant socialistes en Occident. Il faut pouvoir tirer les leçons des erreurs du passé pour se convaincre que le socialisme est vraiment possible. Notre tâche est d’armer une nouvelle génération avec les idées du véritable socialisme, et personne ne le fera à notre place !

    Mais toute discussion sur une alternative socialiste implique aussi de tirer les leçons des mouvements du présent : pour plus de pouvoir d’achat, contre l’oppression des femmes, contre le racisme, … A “Socialisme 2008” nous voulons discuter avec tous ceux qui sont actifs contre le néolibéralisme et qui sont intéressés par les idées socialistes. Vous trouverez le programme complet sur notre site web socialisme.be. Vous pouvez déjà vous inscrire en envoyant un courriel à socialisme2008@socialisme.be

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