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  • Jeux Olympiques, big business et dictature

    PEKIN 2008

    Aux Jeux Olympiques, bien plus que les idéaux auto-déclarés d’internationalisme et de "fair play", ce sont deux forces à priori contradictoires qui sont à l’œuvre : le nationalisme et la mondialisation capitaliste.

    chinaworker.info

    "Le vainqueur de Pékin, c’est le big business" a titré la BBC en juillet 2001. La Chine venait juste de se voir attribuer les Jeux Olympiques de 2008. Les Jeux Olympiques ne sont pas simplement la manifestation sportive la plus prestigieuse au monde ; c’est aussi l’un des empires du marketing les plus aboutis de l’histoire du capitalisme. Le symbole olympique – cinq anneaux reliés représentant les cinq continents – est un logos parmi les plus reconnaissables et les plus étroitement gardés des logos de corporations et de compagnies. Le petit cercle non-élu et discret qui dirige les Jeux Olympiques, les 110 membres du Comité International Olympique (CIO), contrôle des ressources financières énormes et est courtisé par les gouvernements et les chefs d’entreprises du monde entier. L’ancien président du CIO, Juan Antonio Samaranch, insistait sur le fait qu’on devait s’adresser à lui en l’appelant "votre Excellence". Sa mégalomanie a inspiré son surnom : "le seigneur des anneaux".

    Les Jeux Olympiques de Pékin devraient rapporter quelques 2.5 milliards de dollars uniquement en droits de diffusion télévisés. Pour la période qui va aller jusqu’aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, Jeux compris, cette somme devrait atteindre les 3 milliards. La dernière fois que les Jeux se sont déroulés à Londres, en 1948, la BBC avait accepté de payer 3.000 dollars pour téléviser l’événement. Mais le Comité olympique britannique n’a jamais encaissé le chèque, en considération pour la situation financière délicate de la BBC à l’époque!

    Tout cela, c’était avant que les Jeux Olympiques et les autres manifestations sportives importantes ne soient tombés sous l’emprise du big business. L’incorporation des JO dans les affaires a eu lieu sous le mandat de Samaranch, président du CIO de 1980 à 2001. La première olympiade qui s’est tenue sous le régime ultra-commercial de Samaranch était en 1984, à Los Angeles. A partir de ce moment, les droits d’émissions pour la télévision ont augmenté drastiquement : "plus vite, plus fort, plus haut", selon la devise olympique officielle. Les revenus tirés des droits d’émissions pour les JO de Pékin atteignent presque 10 fois les 287 millions de dollars payés pour les JO de Los Angeles…

    Sans surprise, avec des milliards de dollars en "jeu", le CIO a acquis une réputation de corruption. Un scandale important a secoué le mouvement olympique en 1999 à l’occasion des JO d’hiver de Salt Lake City. Plusieurs enquêtes, dont une du ministère américain de la justice, ont conduit à l’expulsion de dix membres du CIO qui avaient été "attrapés les mains dans le sac", selon le New York Times. Ils avaient accepté des pots-de-vin sous formes d’immobilier, de vacances payées, de chirurgie plastique et d’entrée gratuite dans des universités pour leurs enfants. Le scandale a coûté son job au maire de Salt Lake City, mais le dirigeant du CIO, Samaranch, a survécu au scandale.

    Ce scandale a dévoilé le manque de transparence des JO, l’absence de responsabilité démocratique de son conseil d’administration et les nombreux liens entretenus avec le monde des affaires. Un débat intense a fait rage pour savoir si le CIO pouvait lui-même se réformer – des discussions faisant écho à celles sur le futur du Parti "Communiste" Chinois (PCC). La corruption et les scandales ont cependant continué à envelopper le mouvement olympique longtemps après le départ de Samaranch. En 2006, la ville japonaise de Nagano a été accusée d’avoir dépensé des millions de dollars pour "un niveau illégitime et excessif d’hospitalité" en faveur des membres du CIO. Nagano a dépensé plus de 4,4 millions de dollars pour entretenir les membres du CIO durant les JO, soit 46.500 dollars par personne.

    Le gouvernement chinois, le CIO et ses partenaires commerciaux ont beaucoup en commun. Ils sont tous antidémocratiques, élitistes, et membres d’organisations la plupart du temps corrompues. Le CIO, surnommé "le Club", n’est pas un corps élu – les membres du CIO en fonction choisissent les nouveaux, un système pas si différent de celui en application au sein du PCC. L’idée selon laquelle les Jeux Olympiques, commandés par un régime autoritaire, pourraient être un agent de changement démocratique pour la Chine est extrêmement risible. Le CIO ne souffre d’aucune contestation. A l’approche des JO de Berlin en 1936, accueillis par le régime nazi, Ernest Lee Jahncke, un représentant américain du CIO, a publiquement appelé au boycott des JO. Il a été exclu en 1935, seul cas d’expulsion dans l’histoire de cette organisation jusqu’au scandale de corruption de Salt Lake City un demi-siècle plus tard.

    "Rejoindre le monde"

    Des calculs commerciaux mais aussi géopolitiques sont à la base de la décision du CIO de juillet 2001 qui a attribué les JO de 2008 à Pékin. Les sponsors des Jeux Olympiques – notamment Coca-Cola, Adidas et McDonald – déliraient littéralement sur les opportunités qu’offrait une telle occasion pour se positionner sur un marché potentiel de 1,3 milliard de personnes. Un lobby puissant de multinationales avait jeté son poids dans la balance pour Pékin, avec des entreprises américaines contribuant à deux-tiers des fonds pour l’offre chinoise, qui a monté jusqu’à 40 millions de dollars. Le régime chinois avait échoué huit ans plus tôt pour les Jeux Olympiques de 2000. Cette année là, c’est Sydney qui l’a emporté, le massacre de 1989 à Pékin étant encore relativement frais et a pesé contre la Chine.

    En 2001, cependant, Samaranch a été accusé de "tirer les ficelles dans les coulisses pour assurer que Pékin remporte les Jeux". Évidemment, c’était le membre du CIO du Canada qui a introduit cette réclamation en soutenant l’autre principal candidat, Toronto. Samaranch a affirmé que les Jeux Olympiques ouvriraient "une nouvelle ère pour la Chine." Henry Kissinger, membre auxiliaire (sans droit de vote) du CIO et maillon-clé entre le capitalisme américain et les dirigeants chinois, a qualifié la décision olympique d’étape "très importante dans l’évolution de la relation de la Chine avec le monde. Je pense qu’il y aura un impact important en Chine et, plus généralement, que cela aura un impact positif dans le sens de les inciter à avoir une conduite modérée internationalement et à l’intérieur de leur pays dans les années à venir."

    La décision du CIO a coïncidé avec les négociations finales qui ont intégré la Chine dans l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à des conditions très dures qui ont coûté bien davantage en ouverture de marché à la Chine que pour n’importe quel autre pays en voie de développement. Les détails de ces négociations et des concessions faites du côté chinois sont aujourd’hui encore un secret d’Etat en Chine – un journaliste risque l’emprisonnement en cherchant trop loin sur ce sujet. Rejoindre l’OMC a signifié de supprimer "les dernières barrières entre la Chine et les forces de la mondialisation" a commenté l’ancien correspondant en Chine du journal The Guardian, John Gittings. Ces deux décisions importantes partageaient un objectif stratégique semblable – attacher la Chine plus fermement au système capitaliste global.

    Pour les dirigeants chinois, ces deux décisions ont été vues comme des piliers importants afin de poursuivre leur politique de "réforme et d’ouverture" de plus en plus néo-libérale. Comme C. Fred Bergsten l’a précisé dans Foreign Affairs (en juillet 2008): "Pékin a non seulement supporté des négociations prolongées et un ensemble de conditions très large afin de faire partie de l’OMC mais a également employé les règles pro-marché de cette institution pour surmonter la résistance parmi les conservateurs en Chine."

    Cette politique, y compris la privatisation et la réduction de la taille d’anciennes entreprises publiques ainsi que l’ouverture au marché de services publics comme l’enseignement et les soins de santé, se déroule sur fond de résistance croissante de la part de la classe ouvrière. La nouvelle que Pékin allait accueillir les Jeux Olympiques a fourni une distraction publique tombée à point pour le régime, en aidant à faire passer la pilule pour davantage de mondialisation néo-libérale. Des gigantesques célébrations ont été organisées une fois la décision du CIO devenue publique, avec probablement 200.000 personnes Place Tiananmen à Pékin, la plupart du temps issus des classes moyennes. Une vague de fierté nationaliste mélangée à l’espérance a ainsi été orchestrée par le gouvernement sur le thème "la Chine rejoint le monde", en réclamant son droit légitime de superpuissance économique. Le fonctionnaire olympique de Pékin, Wang Wei, a qualifié tout cela comme une "autre étape importante dans la hausse du statut international de la Chine et un événement historique dans la grande Renaissance de la nation chinoise."

    Comme pour tout ce que fait le PCC, son attention est principalement portée sur ce qui se passe à l’intérieur des frontières de la Chine. Comme The Economist l’a expliqué, le PCC est "davantage concerné par ses propres problèmes internes plutôt que par des tentatives d’influencer les pays lointains." Pour un parti dirigeant autoritaire luttant pour garder le contrôle sur une société complexe et pour tenir ses propres forces ensemble, les Jeux Olympiques sont une arme puissante, du nationalisme en stéroïdes en quelques sortes. Si la Chine remplace les Etats-Unis en gagnant plus de médailles, ce sera instrumentalisé pour donner l’image d’un pays sur lequel souffle le progrès économique et social sous la direction de la dictature actuelle.

    Multinationales

    Le paradoxe d’un régime nominalement "communiste" qui reçoit un énorme soutien des plus grandes entreprises au monde est résumé dans ces Jeux Olympiques. Un groupe très "sélect" constitué de douze grandes multinationales, dont Adidas, Coca-Cola, Samsung et General Electric, ont versé chacune en moyenne 72 millions de dollars au CIO pour devenir les sponsors les plus en vue des JO de Pékin.

    Pour de telles compagnies, le sponsor olympique et la publicité peuvent jouer un rôle décisif. Comme l’a dit le People’s Daily; "les Jeux Olympiques sont plus qu’une arène de sports, c’est un champ de bataille pour des multinationales." L’entreprise américaine Kodak a utilisé sa place de sponsor des Jeux d’hiver de Nagano en 1998 comme un levier pour s’introduire sur le marché japonais du film photographique, précédemment monopolisé par Fuji. Le sponsoring de Visa International à chaque JO depuis 1986 l’a aidé à dépasser American Express en tant que principale compagnie de carte de crédit aux Etats-Unis. Selon les règles olympiques, seule une entreprise de chaque secteur est acceptée comme sponsor. Ceci explique pourquoi Pepsi Co a toujours eu les portes des JO fermées – Coca-Cola a été associé à chaque Jeux Olympiques depuis 1928. Cet arrangement exclusif s’étend à la publicité et à la vente de tous les produits olympiques, où Coca-Cola dispose d’un monopole. On pouvait lire dans la campagne publicitaire de Visa à l’époque des JO d’hiver de Calgary en 1988 "ils honoreront la vitesse, la vigueur et la compétence. Mais pas American Express."

    Cette bataille est arrivée sur le sol chinois, où elle éclipse complètement les jeux eux-mêmes. "Les sponsors olympiques disposent de budgets énormes pour se lancer en Chine" a déclaré un annonceur de Hong Kong. "Quand la torche olympique sera en Chine, chaque ville qui la verra passer sera pleine de logos des sponsors" a-t-il encore dit. C’est un motif important qui explique pourquoi ceux qui ont planifié le parcours de la torche ont choisi le plus long trajet de l’histoire des Jeux Olympiques, c’est-à-dire 137.000 kilomètres, soit trois fois et demi la circonférence de la terre. Historiquement, avant de devenir une aubaine publicitaire, le relais de la torche a commencé en 1936 comme symbole du triomphe du nazisme. Ce rituel n’a rien à voir avec l’internationalisme. Au contraire, c’est un indice des liens historiques puissants entre le mouvement olympique et les régimes fascistes et autoritaires.

    "L’idée d’allumer la torche à l’emplacement olympique antique en Grèce et puis de la faire parcourir différents pays a des origines beaucoup plus sombres. Elle a été inventée sous sa forme moderne par les organisateurs des Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. Et le parcours avait été planifié avec un soin immense par les dirigeants nazis pour donner l’image d’un Troisième Reich moderne, économiquement dynamique avec une influence internationale grandissante." [BBC, 5 avril 2008]

    En Chine, le gouvernement a soufflé sur les braises de "l’Olympic fever" en essayant ainsi de couper court au mécontentement grandissant qui constitue de plus en plus une menace grave à son pouvoir. Le régime espère de plus que les Jeux Olympiques aideront à déclencher une augmentation de la consommation afin d’absorber le choc de la diminution de la demande externe consécutive au ralentissement de l’économie mondiale. La Chine souffre d’un taux de consommation intérieur anormalement bas – même les Indiens consomment plus en terme de part du Produit Intérieur Brut (PIB). En fait, jamais les salaires n’ont suivi la courbe de la croissance globale de l’économie. En part du PIB, les salaires sont tombés de 53% en 1998 à 41% en 2007, un des déclins les plus aigus au monde (et ceci au cours de la période de préparation des Jeux de Pékin).

    En plus des campagnes de ventes massives des multinationales sponsors olympiques, plus de 5.000 produits ont été introduits sur le marché avec le logo des Jeux Olympiques de Pékin. Cela comprend des habits, des poupées de la mascotte, des porte-clefs, et même des bâtons commémoratifs. Bon nombre de ces produits olympiques officiels ont été faits dans des usines qui ont recours au travail des enfants ou qui violent d’autres lois.

    Pour chacune des compagnies du OPP (Olympic Partner Programme), la Chine représente un enjeu énorme et elles s’attendent à ce que leurs investissements olympiques soient récompensés en termes de part de marché. Coca-Cola domine le marché chinois des boissons non alcoolisées et a été la première compagnie américaine à s’installer en Chine, dès 1979, quand Deng Xiaoping a ouvert le pays aux entreprises étrangères. Coca-Cola a 30.000 employés en Chine, qui est son quatrième plus grand marché, et le plus rentable. General Electric, une autre compagnie du OPP, fournit l’énergie et les systèmes d’éclairage des Jeux de Pékin. Cette entreprise a également des parts dans la société NBC Universal, qui détient des droits exclusifs d’émissions des Jeux Olympiques pour les Etats-Unis, qu’elle a payé presque 900 millions de dollars. Entre 2001 et 2006, les ventes de General Electric en Chine ont quadruplé.

    Casseurs de syndicats

    Adidas, autre OPP de longue date, a vu ses ventes en Chine augmenter de 45% en 2007, ce qu’il faut comparer aux 5% de croissance atteints en Europe. Adidas vise un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros en Chine d’ici 2010. Le géant allemand des vêtements de sport produit la majeure partie de sa production en Chine, mais là nous parlons d’une autre catégorie de la population chinoise que celle qui achète ces produits. Les travailleurs sous-payés qui confectionnent les baskets Adidas dans des conditions inhumaines habitent une autre planète que la fine couche de clients chinois de la classe moyenne vers qui Adidas oriente son marketing.

    Adidas tire plus de la moitié de sa production globale de pays où les syndicats sont interdits, principalement en Chine. Les conditions terribles parmi les sous-traitants chinois de la compagnie ont été dénoncées dans un article du Sunday Times (R-U), qui a parlé de trois usines depuis longtemps associées à Adidas à Fuzhou, en Chine méridionale. Les ouvriers se sont plaints d’heures supplémentaires forcées et de salaires au-dessous du minimum légal. Ils ont gagné juste 570 Yuan (83 dollars) par mois en 2007 – à peine assez pour s’acheter une paire de baskets Adidas. Ce rapport a également montré à quel point le syndicat contrôlé par l’État, l’ACFTU, "a été largement accusé de ne rien faire." Quand des travailleurs ont entamé une grève en 2006, ils ont tous été virés.

    Adidas n’est en rien exceptionnel. Les sponsors olympiques forment un groupe d’escrocs et de casseurs de syndicats. Le géant de l’électronique Samsung est un autre exemple tout aussi infâme. La compagnie a connu quelques problèmes en Corée du Sud pour toute une gamme d’activités illégales comme le chantage et les pots-de-vin pour obliger des militants syndicaux à stopper leurs actions. Cette entreprise, le plus puissant des conglomérats du pays, a été pendant longtemps un des piliers de l’ancien régime militaire de Corée du Sud. Un éditorial du journal Hyankoreh a dit de Samsung : "Dans une république démocratique vous avez un leader mondial de la technologie de pointe qui utilise des tactique antisyndicales primitives dignes des années de dictature."

    De même, Coca-Cola a été accusé d’activités antisyndicales en Colombie, au Pakistan, en Turquie, au Guatemala et au Nicaragua. Une procédure a été entamée contre la compagnie par les syndicats colombiens en 2001 parce que les travailleurs de Coca-Cola "ont été confrontés avec des forces de sécurité paramilitaires qui ont eu recours à une violence extrême et qui ont entre autres assassiné, torturé et détenu illégalement des dirigeants syndicaux pour les faire taire." Les liens entre Coca-Cola et les fonctionnaires olympiques ont été démontrés lorsqu’Atlanta, le siège de la compagnie, a obtenu les Jeux de 1996. C’était à peine douze ans après qu’une autre ville des USA, Los Angeles, ait obtenu d’organiser les jeux. Un autre sponsor olympique de haut vol, McDonald, est une compagnie antisyndicale typique. Un séminaire international sur les pratiques de travail chez McDonald, organisé par la Confédération internationale des syndicats libres (ICFTU) en 2002 a conclu que: "McDonald tend à avoir recours aux normes minimales ou aux exigences légales minimales en termes de salaires, de santés et de sécurité, avec une propension à employer des méthodes antisyndicales comprenant l’isolement, le harcèlement et l’écartement des employés syndiqués ou défenseurs des syndicats."

    “Du sport, pas de la politique”

    En Chine aussi, McDonald a été au centre d’un important scandale, quand il a été révélé que l’entreprise payait de jeunes travailleurs 40% en dessous du salaire minimum, déjà très bas. Plusieurs gouvernements provinciaux ont été forcés d’enquêter sur le géant du fast-food à cause de la pression de l’opinion. Mais alors qu’ils ont confirmé que McDonald avait violé le code du travail de Chine en plusieurs endroits, ils ont refusé de rendre coupable de violation des règles de salaire minimum. Cette affaire (qui a fait l’objet d’un article en mai 2007 sur chinaworker.info – China’s ‘McScandal’ shows the need for real trade unions) a eu comme conséquence que le syndicat fantoche ACFTU a été en pourparlers pour négocier la première reconnaissance d’un syndicat chez McDonald, mais avec naturellement des représentants de la direction désignés pour mener les sections syndicales. C’est une pratique normale pour l’ACFTU. Ils appellent ça "le syndicalisme avec des caractéristiques chinoises"!

    Les méthodes antisyndicales et anti-classe ouvrière des sponsors olympiques sont en conformité avec une longue tradition de soutien de la part du CIO aux régimes et aux causes réactionnaires et contre la classe ouvrière. Pour dire, comme le fait le CIO, les sponsors et le régime chinois, que les Jeux Olympiques ne font que du sport et pas de la politique, il faut ignorer l’histoire hautement politique des Jeux. La décision prise par le régime chinois de faire passer la torche par les régions du Tibet et de Xinjiang ne peut pas être décrite comme une décision "apolitique". Quand la torche est passée par la capitale du Tibet, Lhassa, en juin, quand la plupart des Tibétains étaient sous couvre-feu et donc incapables de la voir, le dirigeant du Parti "communiste" du Tibet Zhang Qingli a fait un discours dans lequel il a réclamé que les adversaires des Jeux Olympiques – et donc du PCC – soient écrasés. Le CIO, embarrassé, a été obligé de faire un reproche, chose rare, au gouvernement chinois, en réitérant que "le sport et la politique doivent être séparés."

    En fait, la plupart des olympiades ont été entourées de polémique politique : Berlin 1936, Munich 1972, Mexico 1968, Moscou 1980, Los Angeles 1984 ; la liste est longue… Juste quelques semaines avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Mexico, des étudiants ont occupé leur université en exigeant la fin du régime de parti unique. Cela a conduit au massacre de Tlatelolco au cours duquel des douzaines de jeunes manifestants ont été tués par les militaires, déterminés à rétablir l’ordre pour le début des Jeux. A nouveau, les fonctionnaires olympiques se sont cachés derrière leur phrase "il faut séparer le sport et la politique": le Président du Mexique, Gustavo Díaz Ordaz, du sang plein les mains, a donc pu présider la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympique avec les dignitaires étrangers invités. Mais, toujours à Mexico, quand les athlètes afro-américains Tommie Smith et John Carlos ont levé leurs célèbres gants de cuir dans un salut anti-raciste du podium, ils ont été expulsés des jeux sur les ordres du Président du CIO Avery Brundage.

    Quand le Comité International Olympique doit collaborer avec des dictateurs, ils le justifient avec l’argument que les Jeux Olympiques peuvent aider à faire avancer la démocratie et les droits de l’homme. En d’autres termes, ils utilisent un raisonnement explicitement politique. Mais quand ceci s’avère faux, comme en Chine aujourd’hui, ils répondent que les Jeux Olympiques sont un sport, pas une organisation politique. Jacques Rogge, président actuel du CIO, a fait la déclaration absurde que les Jeux Olympiques de 1988 à Séoul ont aidé à transformer la dictature de Corée du Sud en une démocratie. Selon Rogge, "les jeux ont joué un rôle crucial, avec la présence des médias." [Financial Times, 26 avril 2008]

    Dans la vraie vie, le régime militaire sud-coréen est tombé suite à une vague de grèves et de manifestations de masse qui ont éclaté en juin 1987 (une année entière avant les Jeux Olympiques) et a continué en dépit de l’énorme répression qui a sévi au cours des trois années suivantes. C’est une leçon importante pour la Chine, démontrant le rôle décisif de la lutte de masse des travailleurs dans la lutte contre la dictature. Quand se déroule une lutte pour des droits démocratiques, les Jeux Olympiques font plutôt partie du problème que de la solution. Dans un rapport récent, Amnesty International a dénoncé le fait que "l’accueil des Jeux Olympiques est devenu une excuse à peine voilée pour restreindre la liberté d’expression et de réunion." [What human rights legacy for the Beijing Olympics? Amnesty International, 1 avril 2008]

    On estime qu’environ 150 personnes ont été tuées par les forces de sécurité au Tibet et l’année 2008 est déjà la plus mauvaise année en termes de répression d’Etat en Chine depuis 1989. Annihilant les arguments du CIO et de ses partisans, le rapport d’Amnesty International dénonce que "une grande partie de la vague actuelle de répression contre les activistes et les journalistes ne se produit pas malgré, mais en réalité en raison des Jeux Olympiques."

    Mais l’Etat chinois n’est pas le seul à utiliser les Jeux Olympiques pour battre l’opposition potentielle. Interpol a accepté de coopérer avec les autorités chinoises en ouvrant sa base de données "pour aider la Chine à assurer que les fabricants de sottises n’entrent pas." En apparence, de telles mesures sont destinées aux terroristes du Xinjiang et du Tibet (en dépit du manque de preuve que de telles menaces terroristes existent). Comme l’a dit le dissident Hu Jia: "Les plus grandes menaces ne sont pas nécessairement les terroristes ou les crimes, les plus grandes menaces sont ceux qui mettent en avant les problèmes sociaux de la Chine et protestent contre le gouvernement."

    Le CIO a une tradition de racisme, d’anti-communisme et de soutien à des régimes autoritaires qui remontent à ses origines. Si les dirigeants chinois rejoignent les discours de cette organisation, cela constitue un indice sur où se trouve aujourd’hui le gouvernement chinois. Le fondateur du mouvement olympique moderne, en 1896, était l’aristocrate français Pierre de Coubertin. Sa vision n’était pas celle d’un mouvement sportif populaire pour les masses, mais d’un mouvement presque exclusivement tourné vers la riche caste des officiers militaires. Dans la tête des nobles du style de Coubertin, les "classes inférieures" ne pouvaient pas saisir le concept de fair-play. Les femmes étaient aussi considérées comme complètement inaptes pour le monde du sport – chose qui a changé à peine après la Deuxième Guerre Mondiale. Même aux Jeux Olympiques de Londres en 1948, les athlètes féminines représentaient environ 10% des athlètes. Plus d’athlètes afro-américains ont participé aux jeux de 1936 à Berlin qu’à Los Angeles quatre ans plus tôt, à cause du racisme institutionnalisé aux Etats-Unis qui a maintenu la ségrégation dans la plupart des sports jusqu’aux années 50, ce qui a inspiré la protestation silencieuse de 1968 par Smith et Carlos.

    Le Baron de Coubertin était un grand patriote français qui est néanmoins devenu un admirateur dévoué du régime nazi. A sa mort en 1937, il a légué sa collection littéraire au gouvernement d’Hitler. Six mois après sa mort, le cadavre de de Coubertin a été déterré à Lausanne, en Suisse, et son cœur a été enlevé et transporté à Olympie en Grèce. Là, il a été ré-enseveli au cours d’une cérémonie dirigée par son ami de longue date, Karl Diem, haut fonctionnaire nazi et organisateur des jeux de 1936.

    Une tradition autoritaire

    Le CIO a attribué à Berlin l’organisation des Jeux de 1936 deux ans avant qu’Hitler n’arrive au pouvoir en janvier 1933. Plutôt que d’exprimer un regret, les dirigeants du CIO on énergiquement défendu le droit des nazis à organiser les jeux. Quand la terreur nazie dirigée contre les syndicalistes, les communistes, les socialistes et les juifs a commencé à être connue, l’appel au boycott des Jeux de Berlin a pris de l’essor, particulièrement aux USA, en Grande-Bretagne, en France, en Suède, en Tchécoslovaquie et aux Pays Bas. Un sondage d’opinion de 1934 a prouvé que 42% des Américains soutenaient le boycott des Jeux Olympiques. Face à cette crise, le Comité olympique américain a envoyé son président, Avery Brundage, en Allemagne pour évaluer si les Jeux pouvaient être tenus selon des principes olympiques. Mais en réalité, la mission de Brundage était une manœuvre consciente pour dévier la campagne de boycott, pour laquelle Brundage a blâmé "les juifs et les communistes." Lors de sa visite en Allemagne en septembre 1934, il a rencontré des athlètes juifs en présence de trois dirigeants du parti nazi, dont un en complet uniforme SS avec un revolver. Les athlètes juifs ont craint pour leurs vies et n’ont pas osé faire part de leurs critiques contre le régime nazi. Brundage est revenu aux USA en donnant son approbation aux jeux de Berlin.

    Brundage, qui est plus tard devenu président du CIO (entre 1952 et 72), était également un admirateur d’Hitler et était ouvertement antisémite. Il a cité Main Kampf comme sa principale "inspiration spirituelle." Son ami, le principal capitaliste suédois Sigfried Edström (lui aussi président du CIO entre 1946 et 52) était aussi un sympathisant fasciste. En 1934, pendant que faisait rage la campagne pour le boycott, Edström avait écrit à Brundage : "L’opposition nazie à l’influence des juifs peut seulement être comprise si vous habitez en Allemagne. Dans certains des plus importants commerces juifs, ils empêchent tous les autres de rentrer… plusieurs de ces juifs sont d’origine polonaise ou russe avec des esprits entièrement différents de l’esprit occidental. Un changement de ces conditions est absolument nécessaire si l’Allemagne veut rester une nation blanche." [Lettre d’Edström à Brundage datant du 8 février 1934 et issue des archives nationales de Suède]

    Après les Jeux Olympiques de Berlin, Edström, à l’époque vice-président du CIO, a assisté à un rassemblement du parti nazi à Nuremberg et a plus tard déclaré : "C’était l’un des plus grands spectacles auquel j’ai pu assister… Il [Hitler] est probablement l’un des individus les plus puissants et les plus fortement soutenus de l’histoire mondiale. Je suis sûr que 60 millions de personnes sont disposées à mourir pour lui et à faire ce qu’il demande." Indiquant clairement que Berlin n’était en aucun cas une abérration pour le CIO, ce dernier a décidé ensuite d’attribuer les Jeux de 1940 au Japon. Cette olympiade n’a jamais eu lieu en raison de la guerre, mais cette décision de favoriser encore un autre régime militariste et farouchement anti-communiste avait été prise en connaissance totale des atrocités du Japon en Chine, que ses armées occupaient depuis 1931.

    Une importante couche d’industriels et de politiciens capitaliste à travers le monde a regardé favorablement l’Allemagne, le Japon et d’autres régimes autoritaires ou fascistes en les voyant comme des remparts à la diffusion du "communisme". Ce n’est que lorsque les ambitions impérialistes d’Hitler et de l’empereur japonais se sont opposées aux leurs que les "démocraties" capitalistes ont adopté une rhétorique antinazie. Le parallèle avec la Chine d’aujourd’hui est qu’internationalement, une large couche de capitalistes voit l’actuel régime communiste-uniquement-en-nom comme le meilleur espoir de garder la Chine ouverte pour le capitalisme tout en maintenant son énorme classe ouvrière sous contrôle. C’est pourquoi ils soutiennent avec enthousiasme l’accueil que la dictature chinoise a réservé aux Jeux Olympiques.

    Après la Deuxième Guerre Mondiale, Edström et Brundage ont utilisé leurs positions à l’intérieur du CIO pour essayer de favoriser la libération de criminels de guerre nazis condamnés. Le cas le plus célèbre est leur campagne pour la libération de Karl Ritter von Halt, membre allemand du CIO jusqu’à la fin de la guerre et personnage éminent du régime d’Hitler, emprisonné en Russie. Ritter von Halt a été libéré en 1951 en tant que monnaie d’échange, puisque c’est dès ce moment que l’Union Soviétique a été admise dans le mouvement olympique.

    Brundage a continué à défendre des causes réactionnaires en tant que président du CIO. Il était un ardent défenseur de la chasse aux sorcières anti-communiste du sénateur McCarthy dans les années ’50. Il a aussi critiqué le Président Eisenhower pour avoir arrêté la guerre de Corée, ce que Brundage a qualifié d’acte "honteux pour tous les blancs en Asie." La démission de Brundage à la tête du mouvement olympique était l’une des revendications de Tommy Smith et John Carlos lors de leur protestation en 1968 (ils ont également exigé que le de champion du monde de boxe soit rendu à Muhammad Ali).

    En 1980, Juan Antonio Samaranch, indiscutablement le plus puissant des présidents du CIO, est devenu le chef du CIO. Il s’est décrit comme "100% franquiste" en référence au dictateur fasciste espagnol. La biographie officielle de Samaranch, éditée par le CIO, ne parle pas de sa longue carrière politique en tant que député fasciste à Cortes puis ministre du sport sous la dictature de Franco. C’était durant cette période que Samaranch a entretenu des contacts étroits avec Horst Dassler, héritier de l’empire Adidas et figure cruciale mais clandestine du mouvement olympique. Dans les années ‘60, les balles de football d’Adidas étaient fabriquées par des prisonniers des geôles espagnoles, dans le cadre d’un contrat négocié avec l’aide de Samaranch. Cette utilisation du travail forcé de prisonniers n’était qu’un prototype – à une échelle beaucoup plus petite – de la production actuelle.


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  • 25 octobre: Festival environnement anti-capitaliste à Anvers!

    Aujourd’hui, la problématique de l’environnement et du réchauffement de la planète ne sont plus un tabou. L’impact énorme de la pollution ne peut plus être nié : nous voyons partout dans le monde une augmentation des catastrophes naturelles. Le rapport-Stern estime qu’en 2010, il y aura déjà 50 millions de "réfugiés pour causes naturelles". Ainsi, en 2100, environs 90% du Bangladesh devrait se trouver sous eau d’après les pronostics de l’Union Européenne.

    Quelles réponses offrent les politiciens traditionnels ?

    La commission environnement de l’Union Européenne a récemment décidé que d’ici 2020, 20% de l’énergie consommée en Europe devait être renouvelable et que les émissions de CO2 devaient également diminuées de 20%. C’est toutefois trop peu et trop tard. Ceux-ci ne satisfont même pas les exigences qui ont été affirmées à la convention de Bali où la baisse des émissions de CO2 est passé de 30% à 40%. En outre, il n’y a aucun doute en ce qui concerne ceux qui devront faire des efforts pour améliorer la protection de l’environnement. Avec les éco-taxes, ce sont les travailleurs qui devront supporter tous les frais environnementaux. Entre temps, les grands pollueurs sont laissés tranquilles. Le patronat et les multinationales peuvent répercuter les taxes qui leurs sont imposées sur le prix de leurs marchandises. C’est comme ça que les politiciens "trouvent des solutions" aux problèmes environnementaux.

    Pour un programme environnemental anti-capitaliste!

    Résistance Internationale ne pense pas que les politiciens traditionnels soient en état de trouver la bonne issue aux problèmes environnementaux étant donné que pour eux, c’est le profit des entreprises qui prime. Pour véritablement pouvoir faire bouger les choses, nous devons éliminer cette soif de profit et aller à la recherche d’une alternative dans laquelle les gens et l’environnement seraient véritablement mis en avant. A ce propos, nous voulons d’ailleurs mener la discutions avec un maximum de monde possible lors de notre journée environnement au centre de jeunesse Kavka Oudaan, à Anvers, le 25 octobre. Durant cette journée, nous voudrons approfondir les discutions sur l’environnement ainsi que sur les solutions possibles qui peuvent être apportées.

    Nous ferons cela à travers 4 ateliers :

    • "L’énergie nucléaire, une solution pour l’énergie chère?"
    • "Les catastrophes pas si naturelles: Comment le réchauffement climatique provoquent-ils des catastrophes?"
    • "Crises alimentaires: Où sont passé les surplus? Quelle est la cause de cette crise?"
    • "Surpopulation? Une réponse marxiste"
    • "La liaison Oosterweel à Anvers: le prestige et le profit viennent avant l’environnement et le pouvoir d’achat!"

    Vers 20h débutera un meeting, avec des orateurs de Groen !, JNW, Greenpeace et Résistance Internationale, sur la très polémique liaison Oosterweelverbinding. A nouveau un prestigieux projet de nos politiciens, avec Janssens, le bourgmestre sp.a d’Anvers, à la tête! Sans avoir jamais demandé l’avis des habitants, le projet prélèvera 2,51 milliards d’euros des impôts pour sa construction! Les nombreuses voitures qui circuleront chaque jour en masse sur cette liaison diffuseront un grand nombre de particules toxiques qui menaceront la santé des jeunes et des moins jeunes d’Anvers. Il y a pourtant de bien meilleures choses à faire!

    La journée se terminera par un festival avec notamment Bulls On Parade, le véritable coverband de Rage Against The Machine! Nous invitons bien entendu tout le monde à participer à notre journée environnement.

    Participe avec nous!

    Tu peux toutefois faire encore beaucoup plus pour que cette journée soit un succès! Tu peux par exemple créer un comité dans ton école avec l’aide de quelques membres de Résistance Internationale. Avec ce comité, tu pourras contribuer à la mobilisation ou à la préparation d’un groupe de travail. Tu peux naturellement devenir actif pour notre campagne sur l’environnement et dans notre festival sur l’écologie. Dans un autre sens, si tu en as marre de voir les choses empirer sans que rien ne se fasse et que tu a envie de faire quelque chose contre l’empoisonnement de la planète, n’hésite pas à prendre contact avec nous!

    Plus d’infos (en néerlandais) sur http://www.myspace.com/milieufestival


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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  • MEETING: 70e anniversaire de la fondation de la IVe Internationale

    MEETING

    Au cours de la semaine du 3 au 9 août, Actief Linkse Studenten / Etudiants de Gauche Actifs organisent une école d’été internationale pour le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), dont le MAS/LSP est la section belge. Le jeudi soir, il y aura un meeting public pour commémorer le 70e anniversaire de la fondation de la quatrième internationale.

    350 jeunes et travailleurs issus de 25 pays différents vont discuter durant une semaine de la situation mondiale aujourd’hui : les conséquences de la récession économique actuelle, la lutte des classes en Europe et sur les autres continents,… Il y aura des commissions sur, par exemple, le Printemps de Prague, l’art et la révolution, la crise de ’29, la lutte contre le racisme, le sport et le socialisme, les marxistes et les élections,… La semaine sera clôturée par une session consacrée à l’expérience tirée de la construction du CIO par le biais de ses sections nationales et des nouveaux pays où il est présent.

    Cette école d’été est une semaine de formation pour les membres du CIO mais, le jeudi soir, nous ouvrons nos portes pour un meeting public. Le thème de ce meeting est le 70e anniversaire de la fondation de la IVe Internationale. Toutes les personnes intéressées sont les bienvenues le jeudi 7 août, à 19h, dans l’auditorium E du Blandijn, Blandijnberg, à Gand.

    Les orateurs de ce meeting seront : Luciano da Silva (Brésil), Lucy Redler (Allemagne), Leila Messaoudi (France) et Peter Taaffe (Secrétariat International du CIO).

  • Bolcheviks et Mencheviks

    Il y a 105 ans, le 30 juillet 1903, le deuxième congrès du Parti Social Démocrate de Russie (POSDR) commençait à Bruxelles. C’est durant ce dernier qu’est survenue la division historique entre Bolcheviks et Mencheviks. Les commentateurs capitalistes, de même que les staliniens, présentent les Bolcheviks et Lénine comme le point de départ de ce qui deviendra le régime de Staline. Mais qu’est-il réellement arrivé à ce Congrès? Comment ces événements ont-ils formés les Bolcheviks jusqu’à la révolution de 1917?

    Par Per-Åke Westerlund, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    Le fait que Lénine ait été un social-démocrate est quelque chose que ni les sociaux-démocrates ni les staliniens n’ont envie de rappeler. Mais le mouvement ouvrier organisé était dans sa totalité à l’intérieur de la Deuxième Internationale et portait l’étiquette de "social-démocrate" jusqu’à la Première Guerre Mondiale, où il s’est divisé. Sur le plan international, Lénine et les Bolcheviks étaient presque les seuls parmi les dirigeants sociaux-démocrates à s’opposer à la guerre. En 1919, en conséquence directe de la réussite de la révolution socialiste en Russie, l’Internationale Communiste a été fondée, la plupart de ses militants étant issus de la gauche des partis sociaux-démocrates.

    Le congrès du POSDR (Parti Ouvrier Social-Démocrate de Russie) de 1903 avait précisément pour objectif de former un parti ouvrier en Russie. Au cours de toute la période qui a suivi son congrès de fondation en 1898, à Minsk, le parti existait sous la forme de groupes lâches d’études et de cercles, souvent isolés, harcelés par la police secrète et manquant de cohésion et de continuité.

    L’Iskra

    Afin de garder le parti uni et de le développer, le journal "Iskra" (l’étincelle) a été lancé de l’exil en 1903, au retour de Lénine de Sibérie. Les dirigeants sociaux-démocrates les plus avancés y collaboraient, notamment Plekhanov, Martov et Trotsky. Il était ensuite distribué à des groupes d’ouvriers en Russie. L’idée était d’établir l’organisation du parti autour du journal, qui avait pour tâche l’éducation politique tant des auteurs que des lecteurs, aussi bien que de donner des nouvelles des luttes des travailleurs.

    L’Iskra a édité plusieurs articles cruciaux sur les nouvelles étapes pour développer le POSDR. Lénine, après discussions et aprobations par le bureau de rédaction, avait écrit des articles comme "Les tâches pressantes de notre mouvement" (éditorial du n°1), "Où commencer?" et "Lettre à un camarade", qui ont été distribués et discutés. A cette époque, la polémique contre les idées "économistes" était une discussion importante. Les économistes avaient reçu ce nom à cause de l’accent qu’ils mettaient sur les luttes économiques des travailleurs au détriment de leur lutte politique. Pour eux, un kopek d’augmentation salariale était plus important que la lutte politique contre le régime tsariste.

    L’économisme était apparu quand les cercles du parti, qui avant discutaient principalement de la propagande socialiste, ont commencé à se tourner vers l’extérieur et vers de plus larges couches d’ouvriers. Certains ont été emportés par le nombre croissant de grèves et n’ont pas osé mettre en avant le programme socialiste. Au contraire, ils ont créé une tendance politique affirmant que les ouvriers eux-mêmes comprendraient le besoin de politique et que "la lutte est tout". Lénine a démontré que les sociaux-démocrates ont à la fois à "soutenir chaque protestation et chaque révolte" ainsi qu’à discuter de la manière dont les grèves étaient liées à la lutte pour le renversement de l’autocratie tsariste et au combat pour le socialisme. Sortir des activités clandestines pour ouvrir le travail du parti a finalement permis de voir quels membres étaient capables de faire autre chose que simplement parler et étaient préparés à s’adapter.

    Les discussions autour de l’Iskra ont miné une grande partie du soutien des économistes. Le but du congrès en 1903 était, comme Lénine l’a écrit, que "le programme de l’Iskra devienne le programme du parti, les plans d’organisation de l’Iskra doivent être fondés dans les statuts d’organisation du parti". Il s’agissait de sortir d’une mentalité de cercle vers un parti aux principes politiques communs. L’Iskra était la tendance la plus forte dans le POSDR et, au congrès, était vu comme un courant homogène.

    Avant que le congrès ne débute, il y avait de la résistance contre les idées de l’Iskra au sein du POSDR de la part d’autres tendances telles que le Bund et le Rabotchie Delo, qui voulaient toutes les deux garder leur autonomie. Le Bund était une organisation social-démocrate juive à la droite du parti et Rabotchie Delo défendait les économistes. Ce qui est finalement arrivé au congrès, à la surprise des participants, c’est qu’une partie des défenseurs de l’Iskra ont fini par faire alliance avec les adversaires les plus déterminés de l’Iskra.

    Les statuts

    Contrairement à ce qui est affirmé tant par les staliniens que par les conservateurs, la scission ne s’est pas faite sur base du programme politique. Le programme du parti avait été voté unanimement, avec juste une abstention. Ce n’est qu’à la 22ème session que la division est apparue, à l’occasion des discussions sur les statuts du parti et de l’élection du bureau de rédaction. Des projets de statuts avaient été formulés par Lénine et distribués avant le congrès. Mais au congrès, Martov, lui aussi de l’Iskra, a fait une contreproposition pour le premier paragraphe. En surface, la différence n’était pas si grande.

    La proposition de Lénine était: "est membre du parti celui qui accepte son programme, qui soutient financièrement le parti et qui participe personnellement à l’une de ses organisations."

    La proposition de Martov était: "un membre du POSDR est quelqu’un qui accepte son programme, travaille activement pour accomplir ses objectifs sous le contrôle et la direction des organes du parti."

    La différence était entre le fait de travailler "dans une des organisations du parti" ou "sous le contrôle et la direction" des organisations du parti.

    Lénine a résumé sa position : "Les conditions pour devenir membre sont a) un certain niveau de participation dans l’organisation et b) ratification par le comité du parti."

    Martov, d’autre part, a expliqué que pour lui "chaque gréviste" devait pouvoir s’estimer être membre du parti. Contrairement à la mythologie qui a fait du congrès de 1903, sous la direction de Lénine, le début d’une sorte de "parti élitiste", c’est la proposition de Martov qui a gagné le vote – 28 contre 23. Martov a été soutenu par sept des huit délégués anti-Iskra (ironiquement, la décision a été renversée en faveur de Lénine au congrès d’unité des Bolcheviks et Mencheviks en 1906).

    Le bureau de rédaction de l’Iskra

    Au congrès de 1903, l’Iskra était censée devenir l’organe central du parti. Comme pour les statuts, il y avait depuis longtemps eu une proposition selon laquelle le bureau de rédaction devait se composer de trois personnes. Avec l’avantage d’une expérience faite de trois années de fonctionnement avec d’autres, Lénine a proposé que lui, Plekhanov et Martov composent le bureau. C’étaient les trois qui, dans les faits, effectuaient déjà les tâches principales et écrivaient les principaux articles. Cela signifiait que trois membres du vieux bureau de rédaction devaient le quitter – les vétérans Pavel Axelrod, Vera Zasulich et Alexandre Potresov.

    Cependant, cette proposition a rencontré de la résistance. L’opposition politique aux idées de l’Iskra a été mêlée à des considérations personnelles éprouvées envers ces trois là par certains de l’Iskra. Comment les trois qui devaient quitter le bureau allaient-ils prendre la décision? Le congrès a-t-il vraiment le droit de changer le bureau de rédaction?

    Le vieil esprit de cercle était revenu et s’opposait aux efforts pour établir un vrai parti construit sur des décisions prises à la majorité. Sept délégués anti-Iskra ont quitté le congrès avant que le vote ne soit tenu, ce qui a donné à Lénine l’avantage avec 19 voix contre 17. C’est ce vote qui a donné le nom de Bolcheviks (majoritaires) et Mencheviks (minoritaires).

    La nouvelle minorité de l’Iskra, les Mencheviks, avant le congrès, était d’accord sur les propositions et avait souligné l’autorité des décisions du congrès. Mais, après le congrès, ce n’était plus le cas. Martov a refusé de rejoindre le bureau de rédaction, qui n’a donc plus été constitué que de Lénine et Plekhanov.

    Pas une question de vie ou de mort

    Après le congrès (qui avait été déplacé à Londres pour des raisons de sécurité), Lénine avait déclaré que les discussions n’étaient pas une question de vie ou de mort. Elles ne se basaient pas sur des principes politiques mais sur des méthodes dans la construction du parti. Trotsky était parmi les délègués qui avaient plaidé contre Lénine au congrès. Vingt ans plus tard, les staliniens l’ont qualifié de "Menchevik". Mais, en 1903 déjà et durant la révolution de 1905, Trotsky était politiquement proche des Bolcheviks. Quand il a rejoint le parti Bolchevik en juillet 1917 et qu’il a, ainsi que Lénine, dirigé la Révolution d’Octobre, il a admis qu’il avait sous-estimé l’importance des déclarations de Lénine sur la construction du parti.

    Au printemps 1904, Lénine a récapitulé la discussion du congrès dans son livre "Un pas en avant, deux pas en arrière". La division a eu lieu entre une position qui définissait le congrès comme l’organe décisionnel le plus élevé du parti et une autre position qui était pragmatique et opportuniste. Martov et ses défenseurs avaient dit que "chaque gréviste" pourrait être membre mais, dans la pratique, une définition plus lâche de l’adhésion aurait été appliquée principalement vers leurs amis académiciens, c.-à-d. chaque professeur et chaque étudiant ! Ceux-ci auraient alors pu se compter parmi les membres du parti sans participer à la vie intérieure du parti – sans responsabilité ni fonctions.

    Les Mencheviks ont plaidé pour un "large parti ouvrier" contre ce qu’ils ont qualifié de petit groupe de "conspirateurs" de Lénine. Mais compter plus de personnes en tant que membre et faire augmenter de ce fait le nombre d’adhésions ne rend pas un parti plus fort pour autant. Ce qui était nécessaire pour lutter contre le tsarisme et le capitalisme était un parti ouvrier une prise de décision collective et une organisation collective.

    L’Iskra a mis en avant deux méthodes fondamentales pour la construction du parti – le centralisme et le rôle particulier du journal pour lier ensemble le parti dans son travail, la plupart du temps clandestin. L’idée de centralisme, qui était déjà présente, a été déformée et tordue pour signifier au cours des décennies suivantes un fonctionnement exclusivment de haut en bas. Rosa Luxembourg, qui avait l’expérience du Parti Social Démocrate allemand (SPD) comme un parti "de haut en bas", virant de plus en plus à droite et offrant des positions confortables à ses dirigeants, a critiqué Lénine pour ses déclarations sur le centralisme et sur le fait d’avoir des révolutionnaires professionnels.

    Lénine, cependant, a répondu qu’il n’a défendu "aucune organisation particulière contre une autre", mais bien l’idée même d’une organisation. Si les décisions et les politiques d’un parti ne sont pas centralisées, ce n’est pas un parti, mais plusieurs. Pour Lénine cependant, différentes vues pouvaient être débattues et l’opposition permise au sein d’un parti centralisé.

    Sur la question des révolutionnaires professionnels, Lénine a plus tard admis qu’il avait suraccentué ce point, avant qu’il ne soit devenu normal que les membres dirigeants du parti travaillent pour le parti. Et, contrairement au SPD, les permanents Bolchevik n’ont eu aucun privilège.

    Le centralisme démocratique

    Lénine a préconisé que le parti devait être basé sur le centralisme démocratique. Les Mencheviks et le SPD ont également employé l’expression. Le SPD était, sans contestation possible, le plus grand parti de la Deuxième Internationale et était généralement vu comme un parti marxiste et révolutionnaire. Rosa Luxembourg était parmi les quelques dirigeants qui avaient vu le processus de dégénération qui se déroulait sous la surface.

    Pour les Bolcheviks, le centralisme démocratique signifiait la liberté la plus complète au cours des nombreuses et profondes discussions, mais l’unité dans l’application des décisions une fois qu’elles étaient prises. Cela a été totalement renversé par le centralisme bureaucratique et autoritaire du stalinisme. Staline a pris le pouvoir dans les années ‘20 et ‘30 par ce qui était, en pratique, une guerre civile unilatérale. Les purges et les exécutions massives ont été dirigées contre les dirigeants et les membres du parti Bolchevik. Une bureaucratie privilégiée a pris le pouvoir en Union Soviétique. Sous le stalinisme, des positions différentes étaient proscrites, dans le parti russe mais aussi globalement dans les partis "communistes".

    Deux pas en arrière

    Si le congrès de 1903 a constitué un pas en avant, alors les mois suivants ont représenté deux pas en arrière. Au cours de la lutte qui s’est déroulée au congrès, Martov et les Mencheviks s’étaient alliés à la droite du parti, qui, du coup, a été revigorée. Cela a amplifié les contradictions après le congrès, qui se sont développées plus loin en problèmes politiques. La position de Lénine était que les discussions du congrès ne justifiaient pas une scission du parti. Lui et Plekhanov ont donc fait une proposition de paix permettant aux quatre autres de revenir au bureau de rédaction de l’Iskra. Mais ces derniers ont refusé. Plekhanov, qui avait tout d’abord émis des critiques acerbes contre l’opportunisme organisationnel de Martov, a alors capitulé. Il a défendu l’unité à n’importe quel prix et a commencé à voir les critiques de Lénine sur les Mencheviks comme le problème le plus grave. Le changement de position de Plekhanov a incité Lénine à quitter le bureau de rédaction, et les quatre autres y sont retournés.

    La "Nouvelle Iskra", après le départ de Lénine, a adopté une nouvelle ligne politique. Par exemple, les discussions du congrès et les décisions qui y avaient été prises ont été ridiculisées par Plekhanov dans un article intitulé "Qu’est ce qui ne doit pas être fait?" Le journal a mis en avant que la "politique" était plus importante que les thèmes d’organisation. C’est un axiome avec lequel tous les marxistes peuvent être d’accord, mais cela signifiait pour la nouvelle Iskra d’éviter toutes les questions sur la construction du parti. Leur position était que les Bolcheviks rendaient toutes les "initiatives individuelles" impossibles. Si cela voulait dire que les "dirigeants" de différentes sortes pouvaient agir selon leur seul bon vouloir, cela était exact.

    Lénine a répondu en exigeant "plus de lumière" sur les dirigeants du parti ; comptabilité ouverte de leurs activités et actions, possibilité de protester par des résolutions et, "dans le pire des cas, de renverser les personnes totalement incapables au pouvoir", étaient autant de méthodes pour confirmer la démocratie au sein du parti. Ceci aurait distingué le parti des cercles, où les menaces étaient la manière habituelle de discussion. C’était également la méthode de Martov qui, après le congrès, a refusé de participer au bureau de rédaction en dépit de son élection.

    Les discussions dans le POSDR en ces années ont employé un ton très acerbe. Lénine lui-même a écrit en 1907, "les deux brochures, "Que faire" et "Un pas en avant, deux pas en arrière" représentent pour le lecteur une polémique parfois amère et destructive dans les cercles à l’étranger. Assurément cette lutte a eu beaucoup de côtés antipathiques. Seul un élargissement du parti par le recrutement d’éléments prolétaires peut, en combinaison avec des activités de masse ouvertes, en finir avec les survivances de l’esprit de cercle."

    Durant les années suivantes, les Bolcheviks sont définitivement devenus la part ouvrière du POSDR. Lors de la première révolution russe de 1905, les Mencheviks ont été totalement pris par l’idée que la classe capitaliste devrait être impliquée, parce que la prochaine étape du développement de la Russie était selon eux une société démocratique-bourgeoise. Les Bolcheviks, quant à eux, ont souligné l’indépendance de la classe ouvrière – ne pas faire confiance ou se subordonner à la classe capitaliste – même si les Bolcheviks ont également souligné les tâches démocratiques-bourgeoises de la révolution: le renversement du Tsar, la résolution de la question agraire, la libération nationale. La révolution de 1905 a été perdue et plusieurs années de la réaction ont ensuite suivi.

    Il a fallu attendre la montée des luttes suivantes, qui a commencé en 1912, pour que les Bolcheviks et les Mencheviks deviennent finalement deux partis distincts. Cette scission a été confirmée bien plus fortement au début de la Première Guerre Mondiale. Plekhanov a soutenu la Russie impérialiste dans la guerre.

    Au cours de l’année 1917, l’année de la révolution, les Bolcheviks ont reçu l’appui de la majorité des ouvriers et des soldats. Le groupement politique, qui avait légèrement commencé son existence en 1903, avait alors gagné de la stature au cours des luttes suivantes et s’est montré capable de réaliser la prise de pouvoir par la classe ouvrière – un événement historique important qui a secoué les bases du monde entier.


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  • Qu’est-ce que le socialisme ?

    Il n’est pas possible d’élaborer une image détaillée de ce que sera la future société socialiste, car le socialisme n’est pas un “idéal” de société paradisiaque, mais l’aboutissement naturel des contradictions à l’œuvre dans le cadre du mode de production capitaliste.

    Par Cédric, MAS-Bruxelles

    Sous le capitalisme, la recherche de profit est la seule chose qui gouverne l’activité économique et oriente le travail humain. Il en résulte un chaos généralisé, des crises régulières, des gaspillages monstrueux et des inégalités aberrantes. Le socialisme présuppose au contraire la mise en commun des ressources et des richesses ainsi que la planification de l’économie, afin de faire correspondre la production aux besoins réels de la société.

    Aujourd’hui, des franges entières de la population n’ont pas de travail et se sentent inutiles, pendant que l’on presse les autres comme des citrons en exigeant qu’ils travaillent toujours davantage. Parallèlement, une clique de parasites baigne dans l’opulence sans travailler, uniquement grâce à l’exploitation du travail d’autrui. Les travailleurs ne peuvent trouver aucune satisfaction dans leur travail : au contraire, comme l’expliquait Marx, la vie d’un travailleur commence là ou son travail s’arrête.

    Dans une société socialiste, une division équitable du temps de travail entre tous les membres de la société, combinée à une utilisation rationnelle des merveilles de la science et de la technique, permettraient d’améliorer qualitativement la vie de chacun, tout en libérant du temps pour que tous les êtres humains puissent profiter pleinement des plaisirs de la vie. Le travail ne serait plus perçu comme un fardeau abrutissant, mais comme une tâche naturelle et nécessaire au bien de tous. La prétendue « négation de l’individu » qu’engendrerait le socialisme est une caractéristique propre au capitalisme lui-même : sous ce dernier, la liberté individuelle n’existe que pour les riches, tandis qu’elle reste une illusion pour la grande majorité dont la seule liberté est d’entretenir celle des autres. A l’inverse, une société socialiste poserait les bases matérielles afin que les talents et les aptitudes de chacun puissent s’épanouir sans entrave, afin que l’art, la culture, la science, ne soient plus le privilège de quelques-uns, mais puissent au contraire, comme le disait Trotsky “élever l’homme moyen à la taille d’un Aristote, d’un Goethe, d’un Marx.”

    Grâce aux techniques informatiques et à la technologie moderne, la planification de l’économie pourrait se faire beaucoup plus aisément que par le passé. Une telle planification se ferait au travers de la participation et de la gestion démocratique par l’ensemble des travailleurs, via des comités élus à chaque niveau, coordonnés sur une base locale, nationale et internationale. Des mesures telles que le partage du temps de travail et la prise en charge des tâches domestiques par la collectivité fourniraient à tout le monde la possibilité de s’engager activement dans la gestion quotidienne de la société.

    La participation démocratique pourrait ainsi être stimulée à un degré jamais vu. Aujourd’hui, la majorité de la population n’a pas voix au chapitre: les politiciens bourgeois mènent un train de vie totalement coupé de celui des gens ordinaires, et appliquent des décisions sur lesquels la population n’a aucun contrôle. Dans une société socialiste, les représentants politiques seraient éligibles et révocables à tous les niveaux, et seraient rémunérés d’un salaire ne dépassant pas celui d’un travailleur qualifié.

    Bien sur, on entend déjà les sceptiques de toute espèce crier en chœur: « ça ne marchera jamais !» L’histoire nous montre pourtant que les embryons d’une telle société apparaissent dans chaque lutte massive entamée par les travailleurs. La prétendue impossibilité d’une société socialiste ne sera surmontée que par le rapport de force politique que le mouvement ouvrier se construira dans la lutte contre ce système barbare.


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  • La situation désespérée des sans-papiers mène à des occupations de grues

    La situation désespérée des sans-papiers conduit beaucoup d’entre eux jusqu’à des extrémités. Bon nombre de sans-papiers travaillent dans le secteur de la construction (on les estime à 50.000), et maintenant des grues sont occupées. L’étape suivante est claire: si ces actions continuent, il faut s’attendre à ce que quelqu’un saute ou tombe.

    La détresse éprouvée par les sans-papiers est particulièrement grande. Beaucoup sont présents ici depuis des années et ils continuent cependant à attendre en vain le moindre signe qui leur permettrait de vivre une vie normale. Ils peuvent bien être exploités par le travail au noir ou par les marchands de sommeil, mais ils n’ont pas le droit d’avoir une vraie vie, légale et en sécurité.

    Ces actions au sommet des grues sont, tout comme les grèves de faim, une expression de cette situation. Il s’agit d’actes de détresse individuels dans l’espoir d’attirer l’attention et de bénéficier éventuellement d’une mesure d’exception. Nous comprenons cette attitude, mais craignons cependant que cette sorte d’actions ne renforce pas la solidarité des couches plus larges de travailleurs et leurs familles.

    Pour arracher une regularisation à part entière et générale, des liens doivent être établis entre le mouvement des sans-papiers et le mouvement ouvrier. Leurs intérêts sont en effet les mêmes. Le fait d’avoir un grand groupe de sans-papiers met sous pression les salaires et les conditions de travail de ceux qui ont des papiers et cela au moment où la question du pouvoir d’achat devient sans cesse plus pressante. La regularisation des sans-papiers et la défense du pouvoir d’achat (par la défense des salaires) vont de pair.

    Les actions d’occupation des grues ne sont pas un hasard. Beaucoup de sans-papiers travaillent illégalement dans le secteur de la construction. C’est un secteur où encore beaucoup de travail au noir est présent, comme l’a démontré il y a quelques semaines une inspection lors des travaux de rénovation du toit du palais royal, qui a démontré que des sans-papiers étaient employés. Pour beaucoup d’entre eux, ces grues constituent leur entourage direct.

    Ces actions sont une expression de détresse. Tout le monde se rend compte que le pas suivant de cette détresse sera un pas final : le suicide en sautant. Le risque d’accidents est aussi très grand. Certains entrepreneurs ont entammé des procédures juridiques pour que les sans-papiers quittent les grues, et si certains l’ont fait volontairement, d’autres continuent à attendre. La question est de savoir si la police sera capable d’intervenir en évitant les accidents. On suggère que cela pourrait être la fin de ces actions, mais la détresse qui a conduit à ces occupations restant aussi fortement présente, c’est assez douteux.

    Ces actes de détresse clarifient à quel point il est urgent de s’occuper d’une campagne capable d’apporter un peu d’espoir aux sans-papiers. Le mouvement ouvrier organisé et en particulier les syndicats ont un rôle clé à jouer pour cela. En participant à la lutte pour plus de pouvoir d’achat, les sans-papiers peuvent tisser plus fortement ces liens et obtenir un soutien plus large pour leurs revendications.


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  • Qu’est-ce que le socialisme ?

    Il n’est pas possible d’élaborer une image détaillée de ce que sera la future société socialiste, car le socialisme n’est pas un “idéal” de société paradisiaque, mais l’aboutissement naturel des contradictions à l’œuvre dans le cadre du mode de production capitaliste.

    Par Cédric, MAS-Bruxelles

    Sous le capitalisme, la recherche de profit est la seule chose qui gouverne l’activité économique et oriente le travail humain. Il en résulte un chaos généralisé, des crises régulières, des gaspillages monstrueux et des inégalités aberrantes. Le socialisme présuppose au contraire la mise en commun des ressources et des richesses ainsi que la planification de l’économie, afin de faire correspondre la production aux besoins réels de la société.

    Aujourd’hui, des franges entières de la population n’ont pas de travail et se sentent inutiles, pendant que l’on presse les autres comme des citrons en exigeant qu’ils travaillent toujours davantage. Parallèlement, une clique de parasites baigne dans l’opulence sans travailler, uniquement grâce à l’exploitation du travail d’autrui. Les travailleurs ne peuvent trouver aucune satisfaction dans leur travail : au contraire, comme l’expliquait Marx, la vie d’un travailleur commence là ou son travail s’arrête.

    Dans une société socialiste, une division équitable du temps de travail entre tous les membres de la société, combinée à une utilisation rationnelle des merveilles de la science et de la technique, permettraient d’améliorer qualitativement la vie de chacun, tout en libérant du temps pour que tous les êtres humains puissent profiter pleinement des plaisirs de la vie. Le travail ne serait plus perçu comme un fardeau abrutissant, mais comme une tâche naturelle et nécessaire au bien de tous. La prétendue « négation de l’individu » qu’engendrerait le socialisme est une caractéristique propre au capitalisme lui-même : sous ce dernier, la liberté individuelle n’existe que pour les riches, tandis qu’elle reste une illusion pour la grande majorité dont la seule liberté est d’entretenir celle des autres. A l’inverse, une société socialiste poserait les bases matérielles afin que les talents et les aptitudes de chacun puissent s’épanouir sans entrave, afin que l’art, la culture, la science, ne soient plus le privilège de quelques-uns, mais puissent au contraire, comme le disait Trotsky “élever l’homme moyen à la taille d’un Aristote, d’un Goethe, d’un Marx.”

    Grâce aux techniques informatiques et à la technologie moderne, la planification de l’économie pourrait se faire beaucoup plus aisément que par le passé. Une telle planification se ferait au travers de la participation et de la gestion démocratique par l’ensemble des travailleurs, via des comités élus à chaque niveau, coordonnés sur une base locale, nationale et internationale. Des mesures telles que le partage du temps de travail et la prise en charge des tâches domestiques par la collectivité fourniraient à tout le monde la possibilité de s’engager activement dans la gestion quotidienne de la société.

    La participation démocratique pourrait ainsi être stimulée à un degré jamais vu. Aujourd’hui, la majorité de la population n’a pas voix au chapitre: les politiciens bourgeois mènent un train de vie totalement coupé de celui des gens ordinaires, et appliquent des décisions sur lesquels la population n’a aucun contrôle. Dans une société socialiste, les représentants politiques seraient éligibles et révocables à tous les niveaux, et seraient rémunérés d’un salaire ne dépassant pas celui d’un travailleur qualifié.

    Bien sur, on entend déjà les sceptiques de toute espèce crier en chœur: « ça ne marchera jamais !» L’histoire nous montre pourtant que les embryons d’une telle société apparaissent dans chaque lutte massive entamée par les travailleurs. La prétendue impossibilité d’une société socialiste ne sera surmontée que par le rapport de force politique que le mouvement ouvrier se construira dans la lutte contre ce système barbare.


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  • Consommer moins ?

    Ces dernières années, l’idée que nous devons revoir notre consommation pour préserver l’environnement s’est de plus en plus répandue. La hausse des prix actuelle sonne à ce titre comme une bénédiction aux oreilles de certains partisans de cette théorie, car elle pourrait forcer la population à moins consommer…

    Il faut un sacré paquet de cynisme pour se réjouir de l’appauvrissement de la population mondiale (nous sommes passés de 750 millions de victimes de la faim en 1995 à 950 millions aujourd’hui), peut-être en pensant que c’est une solution pour la surpopulation? Mais s’il n’y a qu’une minorité qui tend jusqu’à cet extrême, l’idée d’une baisse volontaire de la consommation est néanmoins présente.

    On estime que 20 à 30% de la population mondiale (principalement aux Etats-Unis, en Europe et au Japon) consomment 70 à 80% des ressources tirées de notre planète. Et chaque année, c’est environ 4 milliards de tonnes de déchets qui sont déversées dans les dépotoirs officiels, presqu’arrivés à saturation. En fait, l’espèce humaine vit aujourd’hui à crédit en consommant chaque année plus que ce que la nature ne peut lui fournir en se reconstituant (la plupart des matières premières ont mis des millénaires à se constituer). Alors oui, il faut consommer mieux. La question est de savoir comment y arriver.

    Certains considèrent la révision du mode de consommation comme une démarche individuelle. Face aux médias, à la publicité, aux films, aux feuilletons, aux magazines “people”, etc., ce type d’exemple individuel ne peut que rester marginal et donc inoffensif pour le système. D’autant plus que dans beaucoup de cas, consommer mieux (des produits locaux ou issus du « commerce équitable »,…) signifie dans une société basée sur la concurrence de consommer plus cher…

    La question qui se pose ici est une question de société. Or, la consommation n’est pas le point de départ du système. Parler du “mode de consommation des pays industrialisés” est une façon commode de masquer la nature du système de production capitaliste et de l’exploitation impérialiste. C’est pourtant là que se situe le principal problème. Le plus grand gaspillage n’a pas ses racines ancrées dans la consommation des particuliers – qui n’ont d’ailleurs rien à dire sur ce qui est produit, où et de quelle manière,… – mais dans le chaos de l’économie capitaliste (voir notre dossier central). La consommation découle de ce système, s’attaquer seulement à cet aspect, c’est comme s’en prendre uniquement à une des branches d’un arbre malade.

    D’autres sociétés ont déjà dû faire face au danger de l’épuisement de leur environnement. Les Indiens Anasazis ou encore les Mayas n’ont pas su réagir, mais d’autres bien, et à chaque fois sur base d’un contrôle central des ressources (les habitants de l’île de Tikopia ou encore les Japonais de l’ère Tokugawa). Aujourd’hui, les moyens technologiques nous permettent de faire de même à l’échelle planétaire tout en impliquant chacun dans l’élaboration et la réalisation d’un plan de production et de distribution des ressources.

    Selon le rapport 2006 du WWF, au rythme d’aujourd’hui, l’actuel système de production de l’humanité prélèvera en 2050 deux fois plus de ressources que ce que la Terre ne pourra renouveler. Les ressources ne vont pas disparaître du jour au lendemain, mais si la crise du crédit aux Etats-Unis a bien illustré quelque chose, c’est qu’une vision à court terme a des limites… à court terme. La terre elle aussi réagira quand la dette du système envers elle sera trop lourde. Dans les deux cas, au niveau de la crise économique et de la crise environnementale, la classe ouvrière doit se battre pour obtenir le contrôle de la production et de la société.


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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  • La crise de 1929

    La haute conjoncture de la bourse, les bénéfices infinis, la croissance sans borne, l’enrichissement à court terme grâce à la spéculation, une prolifération de sociétés d’investissement et un optimisme sans faille du côté capitaliste au sujet de la durée de ce développement voilà les caractéristiques des années 1920. Cette période a également connu une hausse considérable de la productivité, principalement dans les pays capitalistes développés, et aux USA en particulier.

    par Tanja, MAS-Gand

    Avec le vendredi noir, le 25 octobre 1929, le conte de fée capitaliste s’est terminé par un retour abrupt et brutal à la réalité. Suite au crash boursier s’est déclarée une grave crise (dépression) dont l’intensité a varié durant une décennie. Après cela, une courte période de rétablissement économique a pris place, mais la fin des années ’30 a sonné le glas de la recherche de nouveaux débouchés et la concurrence entre les pays capitalistes les plus puissants a conduit à la deuxième guerre mondiale.

    La pilule est amère pour les capitalistes.

    United Founders, un des plus gros fonds d’investissement, avait encaissé du vendredi noir à la fin de l’année 1935 une perte de 301.385.504 dollars. En 1929, ses actions valaient 75 dollars, pour moins de 0,75 dollars par la suite. En 1929, 346 banques avaient fait faillite, soit une valeur cumulée de 115 millions de dollars.

    Mais la pilule a été bien plus amère pour la classe des travailleurs, jeunes ou vieux. Le nombre de chômeurs a grimpé de 1 million en 1929 à 4 millions en 1930 et jusqu’à 14 millions en 1933, soit un quart de la population active.

    Crise économique mondiale

    La crise n’est pas restée confinée aux USA. Différents pans de l’économie mondiale étaient déjà tellement liés entre eux que les conséquences ont été également graves pour la classe ouvrière des autres pays. Le commerce mondial s’est effondré, le volume de production atteignant le tiers de ce qu’il était. En Allemagne, entre 1929 et 1933, la production industrielle a chuté de 40%. Tout ceci a bien entendu eu des conséquences sur l’emploi et le niveau de vie de la classe ouvrière. Au milieu des années 30, le niveau de vie aux USA était de 40% inférieur à celui de 1925.

    Ces évènements n’ont pas pris place sans réaction de la part de la classe ouvrière. En 1934, à San Fransisco, une grève générale de 4 jours a été couronnée de succès. Des franches du mouvement syndical se radicalisaient vers la gauche et elles ont obtenu d’avantage d’influence. Dans l’industrie automobile, des grèves et des occupations d’usines ont pris place.

    Radicalisation politique et New Deal

    La radicalisation s’est aussi exprimée dans le parti démocrate. Les années ‘20 avaient été celles du libéralisme économique et l’interventionnisme de l’Etat était alors diabolisé. Au fur et à mesure que la conjoncture s’affaiblissait, que le pouvoir d’achat diminuait, que les bénéfices de la classe capitaliste étaient menacés, un mouvement de radicalisation a commencé à percer, en particulier au sein de la classe ouvrière. Cette vague en faveur de l’intervention de l’Etat s’est propagée jusqu’aux représentant de la classe dirigeante.

    Parfois, cette dynamique a causé de l’inquiétude à la classe dirigeante. En 1928, par exemple, le démocrate Huey Long, élu gouverneur de Louisiane, a introduit la gratuité des livres scolaires et augmenté l’impôt pour les sociétés locales. Selon lui, il n’était pas normal que quand dix personnes participent à un barbecue, une seule mange ce qui était prévu pour les neuf autres. Sa conclusion : obliger cette personne à rendre ce qui ne lui était pas destiné.

    Le président Roosevelt, un autre démocrate, n’est pas allé aussi loin. Mais son New Deal comprenait des réformes sociales. A la fin des années ‘30, Trotsky décrivait le New Deal de Roosevelt comme suit : “La crise profonde du système économique nécessite une intervention de l’Etat pour éviter un effondrement complet. Les prix des produits agricoles ont été fixés par l’Etat. Le système de crédit a été sauvé d’un effondrement par des garanties d’Etat. Des salaires minimum ont été appliqués, la semaine de travail a été raccourcie. Ce n’est bien entendu pas une solution durable pour la crise mais un déplacement du problème. Les dettes de l’Etat doivent à un certain moment être payées – dans la plupart des cas par des augmentations de taxes et/ou une démolition sociale sur le dos de la classe ouvrière.” (Traduction libre).


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  • Luttons ensemble contre le racisme !

    20 septembre : action internationale à Cologne contre le congrès anti-islam !

    Des partis et des groupes d’extrême-droite, dont le Vlaams Belang, veulent tenir un congrès international contre l’islam le 20 septembre à Cologne. Nous participons à la manifestation contre le racisme et la division entretenue par l’extrême-droite. Viens à Cologne avec le car de Résistance Internationale.

    Appel de Résistance Internationale et Blokbuster

    Dewinter ne mange pas halal

    Ce Congrès rentre dans le cadre de la lutte de l’extrême-droite « contre l’islamisation ». C’est leur nouvelle manière d’écrire le racisme. Le VB fait désormais de l’islamophobie un thème central. Le parti a déjà organisé différentes actions anti-mosquées auxquelles il n’y a eu généralement qu’une faible participation.

    Dewinter a même démarré une campagne « Les consommateurs contre l’islamisation », contre la vente de produits halal dans les supermarchés. Il a expliqué au quotidien la « Gazet van Antwerpen » que « La montée des produits halal prouve que la communauté musulmane continue de s’ éloigner de la sphère d’influence occidentale. En outre, je me demande dans quelles mains aboutissent les revenus de ces produits ». Le slogan du VB « Nous disons ce que vous pensez » signifie maintenant apparemment aussi « Nous disons ce que vous mangez »… et surtout ce que vous ne pouvez apparemment pas manger.

    Le racisme aujourd’hui

    L’extrême-droite cherche à reproduire la tentative des néoconservateurs aux Etats-Unis qui ont eu besoin après la Guerre Froide d’une nouvelle image d’ennemi qu’ils ont trouvé dans «l’Islam». La peur du fondamentalisme islamique est ainsi utilisée sans évidemment expliquer comment les mêmes néoconservateurs américains ont soutenu jadis les fondamentalistes dans la lutte contre la gauche.

    En Europe, l’extrême-droite, en faisant campagne contre l’islam, veut s’attaquer à l’ensemble des populations originaires des pays où l’islam est la religion principale. Pour les fascistes, ce n’est en réalité pas une question de religion, mais une question d’opposition aux immigrés qui ne sont originaires des «bons» pays ou qui n’ont pas la «bonne» couleur de peau. C’est donc une question de racisme.

    Si nous nous engageons dans la mobilisation contre ce congrès, celà ne signifie bien sûr pas que nous soutenions le fondamentalisme islamique. Au contraire! Nous pensons qu’une réponse collective du mouvement ouvrier est nécessaire pour construire une alternative socialiste, seule capable de contrer la croissance des courants ultra-conservateurs comme l’islam politique.

    Manifestation à Cologne

    Ce congrès anti-islam est organisé entre autres par Pro Köln (Pro-Cologne). Cette formation allemande a également été présente début mai à la «Journée de la Jeunesse européenne de droite» organisée par les jeunes du Vlaams Belang à Anvers. Les contacts entre les deux groupes ont été réalisées par Bart Debie, qui a entre-temps été condamné pour des faits de violence et des faux PV. Au rassemblement anversois des jeunes d’extrême-droite, il y avait toutes sortes de néonazis, entre autres des Hongrois et un représentant du groupe américain «National Alliance» (qui a été jadis un membre fondateur de l’ « American Nazi Party »).

    Cette bande de salopards se rassemblera à nouveau à Cologne le 20 septembre. C’est pourquoi le parti de gauche « Die Linke » a pris l’initiative d’organiser une contre-manfestation. Un conseiller communal de « Die Linke », Claus Ludwig (qui est également membre de l’organisation-soeur du MAS en Allemagne) a pris la tête de la mobilisation. Avec cette manifestation pacifique, nous dirons que nous ne voulons pas laisser la ville aux racistes qui attaquent une partie de la population de Cologne. En même temps, nous voulons engager la discussion à propos des réponses au racisme et à l’extrême-droite.

    Résistance Internationale et Blokbuster prennent part à la mobilisation. Sous le mot d’ordre “Tout ce qui nous divise nous affaiblit”, nous nous opposons radicalement au racisme et nous lions ce mot d’ordre à la nécessité de lutter pour une alternative socialiste. Le capitalisme est un système qui repose sur les frustrations de la majorité de la population. La division est une conséquence logique de ces frustrations. Pour combattre efficacement le racisme, nous devons nous opposer au capitalisme.


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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