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  • Les prix de l’énergie augmentent, le mécontentement aussi !

    Les camionneurs, les paysans et les marins-pêcheurs : voilà quelques groupes parmi d’autres qui ressentent durement les conséquences des prix élevés de l’énergie et qui se sont lancés dans des mouvements de protestation. Ces dernières semaines, différents pays européens ont connu des actions de routiers qui ont fortement paralysé le trafic.

    En Espagne, cela a entraîné une répression brutale de la police contre des routiers qui menaient des actions. Le blocus des chauffeurs a notamment eu pour conséquence que les livraisons de pièces pour l’usine Ford à Genk ou General Motors à Anvers ont été mises en difficulté.

    Les protestations ne se sont pas limitées au sud de l’Europe. La Corée du Sud a par exemple connu des actions : 13.000 routiers en grève ont été rejoints par 17.000 ouvriers du bâtiment. Presque toute l’Europe a connu des actions de protestation, y compris à Bruxelles où l’UPTR, une des organisations patronales du transport routier, avait appelé à manifester. Les camionneurs sont au bord du gouffre maintenant que les prix de l’essence ont augmenté de 20% déjà depuis janvier.

    Cette hausse du prix de l’essence ne s’explique pas simplement par le jeu de l’offre et de la demande. Celles-ci diffèrent à peine aujourd’hui de ce qu’elles étaient fin 2006 quand le prix du pétrole était à 60 dollars le baril de brut. Et pourtant le prix a plus que doublé durant cette période ! L’expert Fadel Gheit, d’Oppenheimer & Co, a affirmé devant une commission parlementaire aux Etats-Unis que si les prix sont tellement élevés, c’est à cause de la spéculation.

    Pendant que nous payons des prix record à la pompe, les spéculateurs et les multinationales du pétrole empochent des profits record. Depuis 2005, les cinq plus grandes entreprises pétrolières ont réparti 170 milliards de dollars de profit entre leurs grands actionnaires. En 2007, leurs profits cumulés ont atteint 93 milliards de dollars.

  • Le projet néolibéral européen ne trouve pas de majorité en Irlande

    UNION EUROPEENNE

    En 2005, le projet de Constitution européenne a été rejeté par référendum en France en aux Pays-Bas. Malgré une énorme campagne médiatique, l’élite politique et économique s’était heurtée aux travailleurs et aux jeunes qui n’acceptaient plus la politique néolibérale. La Constitution a ensuite été remaniée pour devenir le « Traité de Lisbonne ». Pour éviter tout désaveu, aucun référendum n’était prévu, sauf dans le petit pays d’Irlande… KEVIN MC LOUGHIN, du Socialist Party (CIO-Irlande) explique pourquoi le Traité de Lisbonne n’est pas passé.

    Avec plus d’électeurs que d’habitude pour un référendum (53,1%), une claire majorité de 53,4% a rejeté le Traité. Pour l’establishment politique et économique en Irlande et dans le reste de l’Europe, cela a été un grand choc.

    Le gouvernement, mais aussi la plupart des partis de l’opposition, les fédérations patronales et la majeure partie de la direction syndicale, les églises, les médias et presque chaque autre pan de l’establishment avait appelé à voter OUI. Sans pourtant réussier à convaincre une majorité d’Irlandais. L’élite européenne a déclaré qu’elle ne comptait pas se laisser freiner par «une petite minorité» d’un petit pays. Mais si un vote avait été organisé sur ce Traité dans tous les pays, cela aurait au contraire démontré que l’élite dominante qui décide de la vie des millions d’européens constitue elle-même une petite minorité.

    Le Socialist Party (parti frère du MAS/LSP en Irlande) a joué un rôle important dans la campagne pour le NON. Joe Higgins, élu du Socialist Party au parlement jusqu’en 2007, a porté la contradiction dans les débats contre les représentants de l’establishment favorables au Traité. Le quotidien irlandais Evening Herald a cité dix raisons pour lesquelles le Traité de Lisbonne a été rejeté par les Irlandais : l’une d’entre elles est Joe Higgins !

    Nous nous opposons au Traité parce qu’il est dans la droite ligne de la politique européenne de privatisations et d’attaques contre des services publics importants comme les soins de santé et l’enseignement. En plus, ce Traité signifie une attaque contre les salaires et les conditions de travail.

    La Ministre de la Santé Mary Harney s’est plainte à la radio du fait que le Socialist Party mettait partout en garde contre une privatisation des soins de santé. D’autres aussi, et parmi eux des dirigeants syndicaux, ont dit que l’on apeurait la population avec de faux arguments. Mais, après des années de politique européenne néolibérale, tout cela n’a pas fait grande impression. Dans les quartiers ouvriers, une grande majorité des habitants se sont opposés au Traité.

    Des groupes de droite et des forces néolibérales ont également essayé de se mettre en avant dans la campagne pour le NON. Ces groupes ont beaucoup de moyens et ont reçu beaucoup d’attention des médias, partiellement pour effrayer les travailleurs et leurs familles. Mais cela aussi a échoué.

    Quand toutes les cartes sont jouées, il ne reste plus beaucoup de possibilités. Plusieurs partis ont proposé de réorganiser un référendum. C’est une possibilité, mais que fera l’establishment en cas de nouvelle défaite ?

    Le Socialist Party va continuer à construire une résistance active contre la politique néolibérale sur les lieux de travail, dans les quartiers, les écoles et les universités. Le résultat du référendum irlandais est une illustration du fossé entre les travailleurs et l’establishment. Cela démontre la nécessité d’un instrument politique propre aux travailleurs. Nous avons mené une campagne dynamique et avons joué un rôle important dans cette victoire cruciale. Cela n’a été possible que parce que nous avons une alternative clairement socialiste face au capitalisme néolibéral.


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  • Le capitalisme, un système de crises

    Si les marxistes condamnent le capitalisme, ce n’est pas seulement en réaction face aux injustices. Certes, nous pensons que les bas salaires que les entreprises donnent à l’heure actuelle à certains travailleurs sont inadmissibles, tout comme le fait que de plus en plus de gens vivent dans la pauvreté. Mais nous pensons aussi que, derrière la régression sociale, il y a un mécanisme profond qui est la cause réelle de tous les problèmes.

    Par Peter, MAS-Louvain

    Au milieu du 19e siècle, Karl Marx, le fondateur du socialisme scientifique, a mis à nu les lois fondamentales du capitalisme. Evidemment, le capitalisme de ce temps-là était très différent du capitalisme d’aujourd’hui. Mis à part une activité agricole encore importante, la production était concentrée dans les mines, la métallurgie et le textile. Le développement du capitalisme s’est traduit par d’énormes progrès technologiques et une organisation plus efficace du travail par une augmentation énorme de la productivité du travail. En moins de temps, on peut fabriquer davantage de produits. Du point de vue de la production de richesses, le capitalisme a représenté un grand pas en avant en comparaison avec le système féodal des grands propriétaires terriens, des rois, de l’église et des paysans pauvres et exploités.

    Mais, depuis une trentaine d’années, le niveau de vie de la classe des travailleurs est mis à mal par le capitalisme néolibéral. Les marxistes disent que – à l’intérieur d’un système de propriété privée des entreprises, des machines et des terrains – cette crise est « inévitable ».

    Spontanément, beaucoup de gens rejettent l’idée que la société est soumise à des « lois objectives d’évolution ». Nous pouvons quand même décider de ce que nous faisons ou ne faisons pas. C’est juste, mais là où nous n’avons pas le choix, c’est que nous avons besoin de nourriture, de logement et de vêtements pour survivre. De plus, la plupart des gens n’ont pas d’autre choix que de proposer leur force de travail sur le marché capitaliste.

    Le travail crée la valeur

    Le patron a également investi dans d’autres « coûts de production » : un bâtiment, des machines, du matériel de bureau, des matières premières,… Les capitalistes amortissent la valeur de toutes ces dépenses sur une période déterminée. Mais celles-ci ne créent pas en elles-mêmes une nouvelle valeur. Seule la force de travail crée, selon Marx, une plus grande valeur que la valeur (le salaire) qui est nécessaire pour permettre aux travailleurs de reproduire leur force de travail et celle de leur famille.

    Le salaire que les travailleurs reçoivent ne correspond pas à la valeur qu’ils ont produite en travaillant pendant 38 heures par semaine. Sinon, pas de bénéfices. Le temps qui est nécessaire pour produire la valeur du salaire est moindre que le temps pendant lequel les salariés travaillent effectivement. C’est cela que nous appelons l’exploitation : le temps de travail gratuit que les travailleurs effectuent pour le capital et qui forme la base de la plus-value.

    Le réinvestissement d’une partie de cette plus-value dans une nouvelle production a été la base historique de l’accumulation du capital: des unités de production plus grandes et plus nombreuses, le monde entier désormais soumis au « marché libre »,… A cause de la concurrence, les entreprises sont obligées de produire plus vite et à moindre coût, afin d’agrandir leur marges bénéficiaires et de pouvoir faire face à la guerre des prix avec les autres capitalistes.

    Vu qu’il y a des limites physiques mais aussi sociales (la résistance collective des travailleurs, c’est-à-dire la lutte des classes) à ce que les patrons peuvent tirer de leurs salariés, les capitalistes ont tendance à investir davantage dans de nouvelles machines et de nouvelles technologies afin d’augmenter la productivité plutôt que dans les forces de travail. Mais conquérir de plus grandes parts de marché avec des prix plus bas ne fonctionne qu’un temps : la concurrence suit en général assez rapidement le renouvellement technologique. Et surtout, ce n’est que l’exploitation des travailleurs qui apporte une plus-value. Un plus grand investissement dans les machines et la technologie réduit la quantité de profits par quantité de travail investie.

    Taux de profit à la baisse

    Ce phénomène – la tendance à la baisse du taux de profit -, on l’a vu à l’œuvre à la fin des Golden Sixties et au début des années ’70. A cette époque-là, il a été renforcé par d’autres facteurs. D’une part, la montée des luttes des travailleurs et des salaires plus élevés ont aussi réduit les taux de profit du capital. D’autre part, depuis le milieu des années ’70, on a assisté à un ralentissement généralisé de la croissance capitaliste. Etant donné que la classe des travailleurs, qui représente la grande majorité de la population, ne peut pas, avec la valeur des salaires, acheter tous les produits et les services qu’elle produit elle-même, il y a ou il peut y avoir une surproduction.

    En effet, les grands actionnaires et les capitalistes peuvent se permettre d’acheter plus de produits que les travailleurs, mais ils ne peuvent pas acheter toutes les voitures, frigos, téléviseurs,… que les travailleurs fabriquent lors de leur «travail gratuit». Dans les années ’60, la croissance réelle de l’économie tournait, en moyenne, autour des 5 à 6%. On manquait même de main d’œuvre. Dans les années ’70, cette croissance a diminué jusqu’à 3%. En fait, c’est très maigre, car il va de soi que les capitalistes doivent de temps à autre remplacer leurs machines usées, ce qui ne fournit pas d’emploi supplémentaire, de même que l’augmentation de la productivité, grâce à des meilleurs machines ou une plus grande exploitation, ne produit pas plus d’emplois.

    Attaques contre le pouvoir d’achat

    Toutes les mesures (bloquer la hausse des salaires, augmenter le rythme de travail, développer le système de travail par pauses pour rentabiliser au maximum des machines coûteuses,…) que les capitalistes et leurs gouvernements ont dû prendre depuis le début des années ’80 pour relancer le taux de profit sur des marchés qui se développent moins vite, voire qui rétrécissent, n’ont fait qu’accroître le fossé entre la production et le pouvoir d’achat de la population.

    La seule mesure qui pouvait effectivement faire gagner du temps au capitalisme – même si c’était un gain provisoire – était d’accumuler des dettes de façon massive. Cela s’est fait à grande échelle à partir des années ’80. Les gouvernements ont injecté de l’argent dans des industries en difficulté afin de les « assainir » comme en Belgique ou ont offert des contrats colossaux à l’industrie militaire comme aux Etats-Unis. Pendant un temps, cela a donné une nouvelle impulsion à certains marchés.

    Afin de diminuer le fossé entre le pouvoir d’achat des salariés et les capacités de production, les banques ont commencé à octroyer de plus en plus de prêts, aux Etats-Unis et ailleurs. Aujourd’hui, des emprunts ne peuvent plus être remboursés avec pour conséquence la plus grosse crise de crédit et financière depuis les années ’30. La surexploitation des travailleurs a réussi à restaurer les profits, mais vu le manque de pouvoir d’achat de la population, c’est surtout en bourse que les patrons et les actionnaires ont placé cet argent. Il s’en est suivi une série de « bulles » de spéculation dans les technologies de l’information d’abord, puis dans les hypothèques du secteur immobilier, et aujourd’hui dans le pétrole et les produits alimentaires.

    En plus de la spéculation, un autre phénomène intervient dans l’augmentation des prix : le caractère d’improvisation permanente du capitalisme. En effet, le développement de la production est continuellement entravé par une course aux profits à court terme, par une instabilité politique, par des réponses boiteuses aux « catastrophes naturelles » ainsi que par une utilisation non démocratique des moyens disponibles (voir entre autres la discussion sur les agrocarburants). Résultat aujourd’hui : des prix élevés et une stagnation économique.

    La spirale vers le bas du capitalisme a signifié une baisse du niveau de vie pour la grande masse de la population, une pauvreté grandissante, un fossé qui se creuse entre riches et pauvres, un chômage structurel (même si celui-ci a été camouflé par la création d’emplois précaires et à temps partiel et la suppression d’allocations de chômage). Ce système n’a pas d’avenir à offrir aux travailleurs et à leurs familles.


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  • Obama sera-t-il le nouveau président des USA?

    Mener campagne à gauche pour gouverner à droite

    Le fait qu’Obama, en tant qu’homme noir, ait une chance de devenir président est l’expression des changements sociaux survenus aux USA.

    L’espoir du changement

    Obama a battu Hilary Clinton lors des primaires du parti démocrate. La participation de masse aux réunions électorales (notamment 75.000 participants à Portland) ou la plus grande participation de jeunes et de noirs aux primaires (35% contre 29% en 2004) ont illustré qu’il a pu susciter un mouvement.

    Le thème du changement a été central chez Obama: il a promis de mener une autre politique pour que le pays change. Mais Obama répondra-t-il aux attentes? Des millions de pauvres pensent en effet qu’il leur offrira un meilleur niveau de vie.

    Tout comme les précédents candidats démocrates à la présidence (y compris Bill Clinton), Obama fait campagne à gauche avant de mener une politique de droite. Il n’a aucune réponse pour la crise du logement (plus de deux millions de familles ont été expulsées).

    Sa seule promesse est une baisse d’impôt de 500 dollars pour tout propriétaire, mais rien contre les expulsions massives. Il s’est même opposé aux aides massives pour les propriétaires en détresse. Beaucoup d’américains souhaitent une couverture de santé universelle, mais Obama ne veut pas s’opposer aux intérêts colossaux des grands groupes d’assurance médicale.

    Lors du début de sa campagne, Obama a insisté sur son opposition à la guerre en Irak (un avantage face à Hillary Clinton qui avait voté pour). Il a toutefois clairement affirmé qu’il défendrait les intérêts de l’impérialisme américain, a promis une politique plus dure face à l’Iran et veut accorder 30 milliards de dollars supplémentaires au soutien pour Israël. Il veut aussi poursuivre le blocus dont est victime Cuba et soutien le système répressif de Colombie.

    La faillite de la politique étrangère de Bush induit nécessairement que les USA vont changer d’approche. Ce changement sera uniquement de nature tactique et ne provoquera pas de changement quant au rôle de ce pays sur la scène internationale.

    La Maison Blanche vendue aux enchères

    Obama a affirmé que son trésor de guerre était basé sur la générosité de petits donateurs, ceux qui donnent moins de 200$. C’est vrai, mais il a également reçu des millions de dollars de la part des pontes de Wall Street et des grandes entreprises. Les représentants de ces gros donateurs se réunissent chaque semaine avec l’équipe de campagne d’Obama, c’est bien l’élite qui déterminera sa politique.

    Ce sont deux candidats de partis quasiment identiques et favorables à l’élite qui se présentent. Fin avril, Obama avait dépensé 225 millions de dollars (192 pour Clinton et 78 pour Mc Cain). Plusieurs autres centaines de millions de dollars suivront. Après 8 ans de désastres avec Bush, il est impossible pour un républicain de remporter l’élection. Le plus gros avantage de Mc Cain est qu’il n’est pas Bush. Depuis qu’il a été désigné candidat, il opte pour une politique clairement conservatrice dans le but d’obtenir les voix de l’aile droite du parti. Il veut ainsi se battre en Irak « jusqu’à la victoire ».

    Le fait que Mc Cain ait aujourd’hui encore une chance montre bien que malgré l’enthousiasme que suscite Obama auprès de certains groupes d’électeurs (les jeunes, les noirs) d’autres groupes (hispanique, femmes, ouvriers ordinaires) restent sceptiques aussi bien au sujet des démocrates qu’au sujet d’Obama lui même. En prenant des positions socio-économiques claires, Obama pourrait obtenir un soutien massif de la part des travailleurs blancs.

    Y a-t-il une alternative?

    Comme en 2000 et en 2004, Ralph Nader se présente. C’est un populiste radical ayant des positions anti-guerre, contre les grandes entreprises et en faveur des travailleurs. Il s’oppose au bipartisme et refuse de voter pour le moindre mal. Sur cette base, il attire une faible frange de la population composée principalement de jeunes radicalisés et de travailleurs (2,8 millions de votes en 2000 – 2,7%). Socialist Alternative, notre organisation soeur aux USA appelle à voter Nader. Mais il n’est pas prêt à utiliser ses campagnes pour construire un nouveau parti. Cette année, son score devrait être très faible en raison de l’enthousiasme que suscite Obama.

    Le 44ème président des USA va connaître des temps houleux, la crise du capitalisme américain et international entraînera des mouvements sociaux de la part des travailleurs et de leurs familles. Nous avons pu en observer les prémices ces dernières années, entre autres la grève des travailleurs immigrés (mai 2006), les actions antiracistes massives à Jena en Louisiane (septembre 2007), la grève des dockers de la Côte-Ouest le 1er mai 2008 contre la guerre en Irak (grève menée en collaboration avec les dockers en Irak même),…


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  • Ne soyez pas seulement en colère, devenez actifs !

    Ce ne sont pas les activités qui ont manqué durant la première moitié de l’année. Après, entre autres, des actions antiracistes, antisexistes, antihomophobes et pour l’augmentation de notre pouvoir d’achat, le premier bilan à tirer de l’année est extrêmement positif. En espérant que ce (trop) bref aperçu vous convaincra de vous aussi devenir actif dans la lutte !

    Par Stéphane, MAS/LSP-Bruxelles

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    Pourquoi j’ai rejoint

    J’ai rencontré les militants du M.A.S. par hasard, et, après de longues discussions, j’ai décidé de les rejoindre car j’ai eu envie de défendre activement et d’afficher des opinions qui étaient les miennes depuis longtemps mais n’avaient pas trouvé leur terrain d’expression.

    Au M.A.S. on partage un idéal, mais chacun garde sa liberté tout en étant unis dans l’effort des actions de lutte concrètes qui donnent de vrais résultats. C’est cet aspect concret (sur le terrain lors des luttes et des grèves, en contact avec les syndicats) qui m’a définitivement décidé.

    Enfin, j’y ai rencontré plein de gens sympathiques, qui aiment faire la fête, qui ne jugent pas, et avec qui je partage des convictions, ce qui n’est pas négligeable !

    Caroline, étudiante, Liège


    Je suis déjà depuis 17 ans dans une famille d’accueil et j’ai eu beaucoup de sœurs adoptives. Les raisons pour lesquelles elles ont été (parfois temporairement) placées ne différaient pas beaucoup, même si elles venaient de différentes familles. Pour quelles raisons ? Parce qu’elles étaient des filles, considérées comme des êtres inférieurs et traitées comme telles. Elles avaient été dès leur plus jeune âge (en gros depuis qu’elles pouvaient marcher) victimes de l’industrie du sexe (oui, même en Belgique), brutalisées par leurs parents, nourries avec de la nourriture pour chien,… Et pourquoi ? Oui, parce que ce n’étaient que des filles.

    Ce n’est qu’une chose parmi la liste infinie de ce qui doit changer. C’est pour cela que j’ai rejoint les anarchistes pendant une période. Dans ce groupe anarchiste, il y avait beaucoup d’actions, de discussions,… sur les choses à changer pour changer le monde (selon les anarchistes). Mais il n’y avait pas de discussion sur la raison pour laquelle les choses sont comme elles sont, on ne regardait pas la cause. On cherchait des solutions pour les problèmes sociaux, sans s’en prendre au cœur du problème et au pourquoi des choses. C’est pour cela que j’ai quitté ce groupe anarchiste et que je suis devenu membre du MAS. Il y a plus d’espace de discussion et donc plus d’espace pour s’en prendre aux choses en partant de leur dialectique.

    Silke, MAS-Lokeren

    Le MAS-LSP lutte pour une société dont la production serait orientée vers les besoins de chacun et non plus vers les profits d’une poignée de parasites. Pour cela, nous avons besoin d’un parti où les membres ne paient pas seulement une cotisation, mais sont réellement impliqués de façon active dans la prise des décisions, dans l’organisation et la réalisation des actions,… En bref : efficacité et démocratie dans la lutte pour le socialisme. Nos membres diffusent donc l’Alternative Socialiste, récoltent le fonds de lutte nécessaire pour mener nos campagnes, participent aux réunions hebdomadaires, etc. En fonction, bien sûr, de la formule marxiste : « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. »

    Ces six derniers mois uniquement ont été entre autres, l’occasion de luttes…

    …antiracistes

    Au début du mois de mars, pas moins de 1.200 personnes ont participé à Gand à notre manifestation anti-NSV, peu de temps après une première mobilisation du côté francophone depuis longtemps. Fin janvier, nous avions ainsi manifesté contre la venue de Jean-Marie Le Pen à Bruxelles ainsi que le 1er mai à Charleroi contre le groupe néofasciste Nation. Ces mobilisations étaient certes moins massives (respectivement +/- 70 et 300 manifestants) mais constituent des pas importants dans la construction de la lutte contre le racisme et le fascisme en Belgique francophone. De plus, à l’ULB, Etudiants de Gauche Actifs (EGA, notre cercle étudiant) a activement participé au comité de soutien aux sans-papiers en lutte à l’ULB. Nos membres et nos sympathisants ont joué un rôle clé dans la construction de cette lutte.

    …antisexistes

    En mars, nous avons également organisé une manifestation avec des organisations de femmes iraniennes et kurdes pour la journée internationale des femmes. Une telle manifestation n’avait plus vu le jour en Belgique depuis des années. Les 600 manifestants réclamaient des droits démocratiques égaux pour les femmes dans le monde néocolonial, mais luttaient également contre l’exploitation économique dont sont plus fortement victimes les femmes partout dans le monde. Cet évènement et la campagne qui l’a précédé nous ont permis de réunir de nombreux contacts, en Belgique et ailleurs, pour l’organisation de nouvelles actions à l’avenir.

    …anti-homophobes

    Cette année, la Gay Pride a été l’occasion pour nous d’intervenir politiquement dans l’évènement avec les membres de notre nouvelle commission LGBT. Nous y avons mis en avant la nécessité de lutter contre l’homophobie, contre l’intolérance qui croît à mesure que le pouvoir d’achat diminue ainsi que contre la commercialisation de la Gay Pride.

    …pour plus de pouvoir d’achat

    De janvier à juin, nous avons été également présents dans les différentes luttes des travailleurs à travers le pays pour l’augmentation du pouvoir d’achat : des grèves du secteur automobile à celles des services communaux, en passant par celles des hôpitaux, des transports en commun ou encore avec la semaine d’action de juin. Allons chercher l’argent là où il est : dans les coffres des grosses entreprises et les poches des gros actionnaires qui chaque année avalent plus de milliards d’euros de profits et de dividendes !

    Rejoignez nos rangs !

    Alors que plus de 40% de la population mondiale vit avec moins de 2 dollars par jour, la fortune cumulée des millionnaires équivaut à 3 fois et demi le PIB américain (50.000 milliards de dollars). Dégoûtés ? Révoltés ? Ne restez pas seuls dans votre coin, rejoignez le MAS/LSP et la lutte pour une alternative socialiste!


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

    Soutenez notre travail, faites un don au MAS/LSP !

    Versez votre don ou un soutien mensuel (par ordre permanent bancaire) sur le compte n° 001-2260393-78 avec la communication « don ».

    Pour toute information supplémentaire, n’hésitez pas à nous contacter : info@socialisme.be ou finances@lsp-mas.be.
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  • Renouvelez votre garde-robe de gauche!

    Nous venons de produire un nouveau t-shirt pour accompagner et financer nos campagnes antiracistes, principalement à l’occasion de la manifestation contre le Congrès anti-islam de Cologne du 20 septembre prochain et de la traditionnelle manifestation contre les néonazis du NSV le 5 mars 2009 à Louvain.

    Ces t-shirts sont disponibles en toutes tailles et en 4 couleurs différentes: rouge, vert, bleu et noir. N’hésitez pas à en commander, tant pour afficher vos opinions que pour soutenir nos actions. Vous pouvez vous le procurer pour 12 euros en sonnant au n° suivant: 02/345.61.81 ou en envoyant un mail à: info@lsp-mas.be.


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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  • Camp d’été du MAS/LSP: Se préparer pour les luttes à venir

    Camp d’été du MAS/LSP: Reportage photo

    Notre camp jeune s’est terminé hier soir, après quatre journées de formation marxiste et de détente. Environ 70 participants ont profité de cet évènement qui restera dans les annales tant par la qualité, le sérieux et l’intensité des discussions que par l’ambiance chaleureuse qui a régné à chaque instant.

    Les différents groupes de discussions étaient consacrés à des thèmes de l’ABC du marxisme (matérialisme dialectique, économie marxiste, etc.), d’histoire (la révolution allemande de 1918, l’attitude des bolcheviks face aux anarchistes,…) ou encore d’actualité (les attaques contre l’enseignement, Cuba après Castro, la crise environnementale,…), à chaque fois avec le soucis de voir comment ces discussions peuvent renforcer notre travail quotidien. Nos campagnes ont également été abordées et discutées. Plus de pouvoir d’achat par plus de salaire, antiracisme, antisexisme, environnement: ce ne sont pas les activités qui vont manquer dans les prochains mois, et ce camp aura été une excellente préparation pour intervenir dans la société en mettant en avant des réponses réellement socialistes. Vivement l’an prochain pour un camp plus impressionnant encore!


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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  • Qui croit encore ces gens-là ?

    Les politiciens traditionnels embourbés de crise en crise

    L’inflation atteint un niveau record en Belgique : 5,1% en mai alors que la moyenne de l’Union Européenne est de 3.6%. Le coût du logement a doublé depuis 2000, aussi rapidement que dans les pays voisins. La Belgique est un paradis pour gros fraudeurs ; les riches volent chaque année 30 milliards d’euros à la collectivité. Nos retraites sont parmi les plus faibles d’Europe et 40% des pensionnés seront sous le seuil officiel de pauvreté d’ici 2016. Mais nos politiciens ne s’occupent que de BHV, des corridors, des bourgmestres francophones de la périphérie, des droits d’inscription,…

    Bart Vandersteene

    Stoppez ce cirque!

    Ce genre de titre a été utilisé même dans les journaux flamands après la tentative des partis flamands de scinder unilatéralement BHV au parlement début novembre. Plus de neuf mois plus tard, le cirque continue. Les mécanismes qui empêchent un groupe linguistique d’imposer une décision à un autre sont entrés en vigueur et on est passé aux négociations après avoir roulé des mécaniques. Au cours des neuf derniers mois, l’attitude de la majorité de la population est passée de la contrariété à l’indignation. La colère et l’incompréhension grandissent aujourd’hui. Le fossé entre ce que les gens souhaitent et ce que racontent les politiciens n’a presque jamais été aussi grand. Le petit monde qui gravite dans et autour de la rue de la Loi se trouve à des lieues des préoccupations réelles des familles ordinaires.

    Les sondages d’opinion démontrent pourtant que plusieurs années de campagne et de propagande communautaires n’ont pas provoqué de changement fondamental dans l’opinion publique. Selon le dernier sondage d’opinion, seuls 9 % des Flamands sont partisans du séparatisme, environ le même chiffre qu’au cours des précédentes décennies. Nous ne pensons pas que ce soit spécialement l’expression d’un lien émotionnel fort vis-à-vis de la Belgique et tous ses symboles (Etat, drapeau, maison royale,…). C’est surtout l’expression du sentiment général que la division du pays ne se passerait pas sans grosse casse, que l’autre groupe linguistique n’est pas le problème fondamental dans cette société mais que lors d’une scission, quelque soit le côté, c’est l’homme de la rue qui sera le dupe.

    Une réforme d’Etat pour qui ?

    A défaut de crédibilité dans le domaine social, les partis traditionnels essayent de donner un emballage social à leurs positions sur la réforme d’Etat. On nous dit que tout cela a pour but de défendre les générations futures – alors que, pour eux, seules comptent les marges bénéficiaires du trimestre suivant !

    Il est frappant de remarquer qu’aucun parti francophone ou néerlandophone ne veut mettre un terme aux milliards d’euros de cadeaux que reçoit le patronat (sans pour cela devoir satisfaire à des conditions contraignantes), au fait que la sécurité sociale est sapée par les transferts de financement vers le capital ou aux innombrables autres mesures antisociales. On parle au Nord comme au Sud de la question communautaire comme d’une question d’importance cruciale pour l’avenir de nos enfants, mais leur avenir est en fait vendu aux sociétés comme Suez, Microsoft, Ford,… Les politiciens belges s’arrachent ensuite les cheveux pour savoir comment utiliser les maigres moyens restants.

    Les partis flamands veulent aller plus loin que les francophones avec leurs réformes. Cela n’a rien à voir avec un caractère plus social des partis francophones, mais bien avec un autre contexte, d’autres rapports de forces et donc d’autres sensibilités.

    Fondamentalement, les partis bourgeois francophones réclament juste le droit de décider comment et à quel rythme organiser leurs attaques sociales, comme autour de la chasse aux chômeurs par exemple, alors que les partis flamands veulent imposer leur vision.

    Pas d’espace pour des mesures favorables au pouvoir d’achat ?

    Entre 80 et 100.000 manifestants. Des actions, des grèves et des manifestations partout. Les agriculteurs eux aussi en action. Le gouvernement ne veut cependant pas offrir plus que ce qui est déjà prévu avec l’indexation automatique des salaires pour le pouvoir d’achat. Et si on parle encore d’indexation, c’est parce que les syndicats ont clairement fait savoir qu’il était absolument hors de question d’y toucher. Pourtant, l’indexation a été déjà bien minée, entre autres pour plus de 300.000 employés soumis à la commission paritaire 218 qui n’ont plus droit qu’à une seule indexation par an et qui doivent attendre maintenant encore une demi-année avant que leurs salaires puissent faire un peu plus face aux augmentations des prix de ces derniers mois.

    Le budget du gouvernement se trouve déjà depuis longtemps dans le rouge. Les gouvernements Verhofstadt ont pu maintenir un certain équilibre au cours de ces cinq dernières durant une période de croissance économique, mais uniquement en reportant beaucoup de factures sur les générations suivantes. Le gouvernement actuel doit prendre des mesures dans une conjoncture beaucoup plus défavorable. La question est alors : d’où viendra l’argent ? Electrabel a clairement fait comprendre que les 250 millions d’euros que lui réclame le gouvernement seront répercutés sur la clientèle. De cette manière, chaque mesure sera payée par nous-mêmes.

    Quoi après le 15 juillet ?

    Les élections suivantes (en 2009) sont bien trop proches pour que la rhétorique électorale s’arrête. Aucun parti ne veut apparaître comme le perdant et la discussion contre l’autre groupe linguistique est la seule manière avec laquelle les différents partis peuvent se distinguer. Autrefois des moyens étaient libérés pour faire digérer un accord avec un peu de sucre. Aujourd’hui il n’y a plus de marge financière pour payer un accord, et pas uniquement parce que le cartel flamand ne veut pas libérer un euro pour payer la scission de BHV.

    En ce sens, il n’y a rien d’extraordinaire à ce que les négociations traînent maintenant depuis plus d’un an. Il n’y a quasiment plus d’espace pour un compromis à la belge. Les élections continuent à se rapprocher et personne ne va faire de concessions à l’autre. Il est donc difficile de prédire ce qui se passera le 15 juillet ou après. Ce qui est certain, c’est que nous aurons la même instabilité politique et que les politiciens seront toujours aussi éloignés des problèmes auxquels sont confrontés les gens ordinaires.

    Le mouvement ouvrier a urgemment besoin de faire entendre sa propre voix politique au sein du débat. Quand donc se développera un courant au sein du mouvement ouvrier chrétien CSC et du mouvement ouvrier socialiste FTGB pour remettre en cause la politique antisociale des CDH, CD&V, PS et SPa et pour lancer un appel pour un nouveau parti des travailleurs?

  • Visite militante de Liège et BBQ

    Visite militante de Liège et BBQ

    Il y a tout juste une semaine, nous avons organisé une petite visite de Liège avec sur base de l’histoire des luttes et des révoltes populaires dans la cité ardente, qui a décidément bien mérité son surnom… C’était pour nous l’occasion de commencer les vacances et nos campagnes d’été par une rencontre agréable à laquelle un peu plus d’une trentaine de personnes ont pris part, dont de jeunes ouvriers qui ont fait la connaissance de notre organisation à travers notre campagne pour plus de pouvoir d’achat.

    Cette activité s’est déroulée une semaine à peine après la soirée de fin d’examen des Etudiants de Gauche Actifs, qui a également été une belle petite réussite. Réussite visiblement dans la droite lignée des traditions liégeoises, aux dires d’un certain Hubert Thomas… Ce dernier avait déclaré en 1541: «Personne ne croirait que les Liégeois sont buveurs au-delà de toute mesure, et moi-même je n’aurais rapporté cet amour du vin de mes compatriotes si je ne savais qu’aujourd’hui l’art de boire congrûment n’est pas compté par eux au nombre des vices, mais bien estimé à l’égal des premières vertus… Celui qui se montre sobre et frugal est méprisé, bafoué : on s’écrie qu’il doit avoir sur la conscience quelque crime qu’il craint de dévoiler pendant son ivresse.» Hum…

    1.000 ans de luttes populaires à Liège

    Bien entendu, c’est un autre aspect de l’histoire populaire de notre ville qui a été mis à l’honneur durant la visite, celui de la combativité du peuple liégeois au cours de l’histoire. La Cité Ardente peut s’enorgueillir de quelques beaux faits d’armes propres à rendre fiers les militants d’aujourd’hui… Notre guide n’a pas manqué d’insister sur ce point : Jean Peltier n’est pas seulement militant de longue date et passionné d’histoire, c’est aussi un amoureux de sa ville qui sait susciter l’intérêt, et avec beaucoup d’humour, ce qui ne gâche bien évidemment pas les choses…

    Parmi tous les évènements hauts en couleur (rouge…) qui parsèment l’histoire de Liège, l’épisode de la Révolution liégeoise de 1789 est probablement le plus connu. Dès que les échos de la révolution française sont parvenus aux oreilles des Liégeois, le Prince-Evêque qui exerçait le pouvoir a été chassé. Après plusieurs années de luttes, en 1795, le rattachement à la France est voté, ce qui est un fait unique en Europe. Ce fait est révélateur de l’adhésion aux idéaux révolutionnaires portés par la jeune République, mais aussi des liens étroits que le parti populaire, à Liège, avait entretenu avec la France au cours des siècles précédents. Cette date a signifié la fin de la principauté de Liège et d’une histoire indépendante d’un millénaire, mais c’est loin d’être la seule à retenir pour les révolutionnaires d’aujourd’hui.

    Ainsi, en 965 déjà, une révolte populaire éclate contre la politique fiscale de l’évêque Eracle (peut être un ancêtre de Didier Reynders ?).

    Peu de temps après arrive l’évêque de Liège le plus célèbre, Notger, qui est aussi un seigneur féodal. C’est à partir de ce moment que la Principauté prend corps peu à peu. Il redescend de Publémont où s’était réfugié Eracle, fait construire une nouvelle cathédrale et un nouveau palais Place Saint-Lambert (l’actuel date de 1536), plusieurs collégiales et une nouvelle muraille autour d’une zone élargie incluant un centre économique (Place du Marché) et commerçant (en Neuvice).

    Pendant les 5 premiers siècles de son existence, la principauté de Liège est une région très riche grâce aux terres fertiles de Hesbaye, aux bois des Ardennes, à la pierre, la houille et le fer que l’on trouve en abondance. Le commerce s’effectue d’abord le long de la Meuse, puis se développe un peu partout en Europe. Liège est alors célèbre pour son artisanat (dinanderies, textile), pour ses banquiers et son art, essentiellement religieux. Tout cela suscite les convoitises de l’extérieur… mais aussi des luttes pour mieux répartir cette richesse à l’intérieur.

    Car le peuple connaît dans la principauté des conditions de vie très difficiles et dès le début, des luttes opposent les pauvres aux riches et aux puissants. C’est ainsi que Huy, qui dépend de la Principauté, connait la première Charte des Libertés au nord des Alpes, en 1066. Plus réticent à accorder des libertés sous son propre balcon, l’Evêque de Liège n’accordera les premières libertés aux Liégeois qu’en 1198.

    Dès le 13e siècle, les luttes sociales s’aiguisent. Le Prince-Evêque et les nobles, qui acceptent mal de voir leurs privilèges rabotés, essaient de récupérer l’intégralité du pouvoir. Les métiers résistent à la politique du Prince-Evêque et essaient de conquérir de nouveaux droits. Régulièrement, le Prince-Evêque est obligé de faire appel à des seigneurs étrangers pour résister militairement aux soulèvements populaires. En 1255 se déroule l’insurrection des batteurs de Dinant, en 1297 le soulèvement du commun de Huy et en 1302 la révolte des métiers de Saint-Trond. Mais la plus grande lutte a lieu à Liège en 1312. C’est la Mal Saint-Martin.

    Quand les Liégeois brûlent les églises…

    Avec les nobles et les curés dedans !

    Le jour de la Saint-Anne, le 3 août, les nobles ont tenté de récupérer l’intégralité de leur pouvoir, raboté au cours des dernières années. Le rassemblement des seigneurs était prévu durant la nuit, Place du Marché, où des renforts du comte de Looz devaient rejoindre le groupe et mettre le feu à la halle aux viandes. C’est que, dix ans plus tôt, un boucher avait coupé la main d’un noble, ce qui avait ouvert la voie à des luttes et des victoires du peuple contre les nobles…

    Mais des domestiques des seigneurs avaient éventé la surprise en annonçant l’attaque. A la deuxième torche lancée sur le quartier, les bouchers, rejoints par les autres métiers, sortent de leurs cachettes et se jettent avec fureur sur les assaillants. Durant toute la nuit, la bataille fait rage. A l’aube, les soldats du comte de Looz manquent toujours à l’appel, les troupes des seigneurs commencent à faiblir. Tout comme Eracle en son temps, ils se réfugient alors sur les hauteurs de Publémont pour attendre les renforts.

    Après des heures de bataille, les nobles semblent reprendre du terrain. C’est alors qu’arrivent des renforts… mais pas ceux attendus! De Vottem, d’Ans, de Montegnée, de Saint-Léonard, de Huy et d’ailleurs, les troupes des métiers arrivent, bien décidés à vaincre ou mourir. Suite à la violence du nouvel assaut, les seigneurs sont repoussés et cherchent refuge dans la collégiale, en pensant que personne ne violerait l’asile accordé par les lieux saints. Ils avaient raison. Plutôt que d’y entrer, les Liégeois y ont mis le feu. C’est à ce moment que le Tiers-Etat a obtenu un droit de veto. Par la suite, le peuple de Liège a pu être bien plus tranquille…

    Les 600 Franchimontois

    Les luttes pour les libertés vont continuer par la suite, faites d’avancées et de reculs – mais Liège a aussi des ennemis à l’extérieur (le Brabant, notamment, qui est l’ennemi héréditaire). Au 15e siècle, la principale menace vient de Bourgogne. Avec l’extension de ce duché, Liège est prise en étau.

    La Bourgogne multiplie les pressions (tentative de coup d’Etat en 1433 – Louis de Bourbon, neveu de Philippe le Bon, est nommé Prince-Evêque en 1466) puis passe à l’action (prise et sac de Dinant 1466, puis prise de Liège novembre 1467). Liège se révolte en septembre 1468, mais est assiégée en octobre de la même année. C’est l’épisode célèbre des 600 Franchimontois, qui tentent une sortie pour assassiner Charles le Téméraire. Ils sont massacrés et le pillage, les massacres et les incendies dureront 7 semaines : les murailles et les 2/3 de la ville sont détruits. Environ 10.000 des 25.000 habitants sont tués, des milliers d’autres réussissent cependant à prendre la fuite.

    Charles le Téméraire décède en 1477 devant Nancy et le Perron, symbole des libertés liégeoises déménagé à Bruges en 1468, est ramené à Liège l’année suivante. Les institutions démocratiques sont rétablies, mais il faudra du temps pour que Liège se reconstruise.

    La vie reste très dure pour les pauvres. Lors de la crise agricole de 1491, les étrangers sont expulsés… de même que les femmes dont le mari est à la guerre ! C’est dans ce contexte que se déroule la révolte des habitants de la banlieue (les Rivageois). C’est aussi à partir de ce moment que les inégalités de classe prennent un tour de plus en plus aigu au sein du Tiers-Etat.

    Inégalités au sein du Tiers-Etat

    En 1620, deux « partis » font leur apparition: les Chiroux (nobles, grands bourgeois, tourné vers l’Empire germanique) et les Grignoux (petite bourgeoisie et peuple, tourné vers la France). Les surnoms donnés aux factions sont explicites: les « mangeurs de tartes aux pommes » pour els riches contre les « mangeurs de boudins » pour les pauvres. L’agitation sociale est alors permanente, à tel point qu’en 1684 est construite une citadelle, à l’emplacement de l’actuel centre hospitalier de la Citadelle, pour surveiller la ville.

    Les princes-évêques et la noblesse essaient de conserver l’ordre ancien, la grande bourgeoisie veut augmenter sa part de pouvoir tandis qu’une partie de la petite-bourgeoisie (surtout les avocats) est pour sa part gagnée aux idées des Encyclopédistes français (avec parfois un écho chez certains Princes-Evêques !).

    Il reste encore à parler de la grève générale de 1886, la première de Belgique, partie de Liège à l’occasion du 15e anniversaire de la Commune de Paris. Le quotidien La Meuse a écrit à cette époque: « Le spectre rouge n’est pas une chimère. Le Spectre rouge, aujourd’hui même, montre sa face hideuse en Irlande et en France, en Russie et en Angleterre. En Irlande, où les crimes agraires sèment la terreur, à Londres, où le pillage, le vol, brisent les vitrines, à Decazeville, où des milliers de malheureux, enrôlés par des scélérats, désertent leur travail et laissent leurs enfants manquer de pain, le Spectre rouge a montré sa face hideuse et agité son linceul sanglant (…). Oui, là est le vrai danger, car il menace l’édifice social, le travail et la liberté (…). C’est à l’œuvre de la défense et de la préservation sociale qu’il faut appeler tous les bons citoyens, tous les vrais libéraux, et ce n’est pas en décrétant le suffrage universel, en donnant le droit de vote aux ignorants et la toute puissance électorale aux imbéciles que l’on fera chose utile pour le pays et le salut public ».

    Mais les luttes du mouvement ouvrier se sont déroulées à l’extérieur de la ville, à Seraing ou encore Herstal, et pour faire une visite en racontant cette histoire, il nous faudrait un bus… Pour l’année prochaine ?

    BBQ dans notre local remis à neuf

    Après la visite, histoire de reprendre des forces après une longue marche, un barbecue était organisé à notre local, repeint et rénové. Cela nous permet de maintenant avoir sur Liège un centre qui dispose d’une petite salle de réunion, d’un bureau spécifiquement réservé à l’organisation, d’une réserve, etc. Tout comme la visite, c’était l’occasion de récolter un peu de soutien pour notre fonds de lutte, afin de pouvoir payer les tracts, affiches, etc. qui nous permettent de poursuivre nos activités. Les discussions sont allées bon train et chacun garde un souvenir très fort de cette soirée agréable… en attendant de poursuivre ces discussions et de participer activement aux actions de notre parti!


    Lien:

  • Résistance internationale contre le capitalisme!

    Durant l’été, nous allons mener campagne pour préparer les actions de la prochaine année académique. Celles-ci seront principalement consacrées à la lutte pour les droits des femmes, pour la sauvegarde de notre environnement et contre le racisme.

    Tract de Résistance Internationale

    Participez à nos campagnes!

    Alors que la science et la technique ont atteint des niveaux sans précédent, le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi immense. Quelques centaines de richissimes familles gagnent autant que la moitié de la population mondiale alors que l’anarchie du “libre” marché pousse le monde dans la crise. La spéculation sur les produits alimentaires a pour conséquence que les 2.5 milliards de personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par jour sont aujourd’hui confrontés à la famine.

    Les contradictions internes en Belgique n’ont également jamais été aussi importantes. Il y aurait aujourd’hui, selon une enquête de Télémoustique, quelques 3 millions de pauvres dans notre pays. Le pouvoir d’achat des travailleurs et de leurs familles est de plus en plus sous pression alors que les bénéfices vont de record en record et que les salaires des topmanagers se comptent en millions d’euros.

    La semaine d’action du 9 au 12 juin pour plus de pouvoir d’achat organisée par les syndicats a été un énorme succès avec plus de 80.000 personnes présentes. C’est un pas en avant important dans la construction d’un rapport de force afin d’obtenir des augmentations des salaires et des allocations. Les travailleurs ont la force de faire vaciller les capitalistes. C’est pourquoi nous voulons orienter les jeunes vers le mouvement pour plus de pouvoir d’achat à l’automne afin renforcer les jeunes, ainsi que les travailleurs et leurs organisations.

    Nous devons nous attaquer au système qui crée nos problèmes, le capitalisme. Le racisme et le sexisme servent à semer la division afin de maintenir l’exploitation de la majorité. La recherche effrénée de profits par une poignée de capitalistes est réalisée au détriment de nos conditions de vie et de notre environnement. Pour en finir, lutte avec nous pour une alternative socialiste où la production est orientée en fonction des besoins du plus grand nombre et pas en fonction des profits d’une minorité.

    Des emplois, pas de racisme!

    La majorité de la population est confrontée à un manque d’emplois décents, de logements, d’écoles, de services sociaux,… au vu du manque de moyens qui y sont accordés. Car les politiciens traditionnels mènent une politique antisociale centrée sur l’accumulation de profits exorbitants par un petit groupe de capitalistes.

    La différence entre riches et pauvres ne cesse de s’amplifier. L’extrême-droite peut ainsi profiter d’un terreau fertile pour croître alors qu’elle réclame une politique antisociale encore plus dure.

    Elle cherche à cacher les vrais profiteurs en dénoncant les immigrés comme responsables de la crise. Les néo-fascistes du Front National, de Nation ou du Vlaams Belang veulent casser la résistance des travailleurs et de leurs familles par la division.

    Les antiracistes doivent s’organiser pour lutter contre l’activité des néo-facsistes et contre l’oppresion économique et sociale. Participe à notre campagne et prépare avec nous les actions: contre le congrès anti-Islam à Cologne en septembre et contre la manifestation du NSV (les étudiants du Vlaams Belang), le plus grand rassemblement antifasciste en Belgique.

    20 septembre 2008: Action internationale à Cologne Contre le congrès anti-Islam!

    Des groupes d’extrême-droite, dont le Vlaams Belang, veulent tenir un congrès international contre “l’islamisation”. C’est leur nouvelle manière d’écrire le racisme. L’extrême-droite, en faisant campagne contre l’islam, veut s’attaquer à l’ensemble des populations originaires de pays musulmans. Inscription pour le bus: 5 euros.

    5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain

    Stop au sexisme!

    Le sexisme n’a pas disparu. Il suffit de regarder comment Coca-cola, avec ses “infirmières” utilise le corps de la femme sur les festivals pour vendre ses produits. Ceci renforce le machisme. Nous n’avons rien à voir avec les réactionnaires qui s’oppose à la liberté sexuelle, mais nous sommes contre la transformation du corps de la femme en objet sexuel à des fins commerciales. Les femmes sont ainsi incitées à accepter des comportements sexuels ne correspondant pas à leur désir mais plutôt à celui des hommes. Des études montrent qu’entre la moitié et les trois quarts des jeunes femmes en Europe se sentent “souvent mal à l’aise“ à cause de remarques et d’attitudes à connotation sexuelle pouvant dans certains cas virer au harcèlement.

    La lutte des femmes est toujours nécessaire. Elles ne gagnent encore que 70 % du salaire moyen des hommes. On retrouve une grande majorité de femme pour tous les boulots précaires, travail à temps partiel, chèques-service, intérims. Ces emplois à bas salaire et aux conditions de travail éprouvantes ne permettent pas une indépendance financière. Les femmes sont les premières victimes de la politique néolibérale et subissent de plein fouet la baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation des coûts des services.

    Le 8 mars dernier, nous avons organisé avec des femmes iraniennes et kurdes la première manifestation pour les droits des femmes depuis des années à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes. Nous voulons refaire cette expérience le 8 mars prochain. Si tu veux t’opposer à cette situation, participe à notre campagne !

    8 mars 2008: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

    Destroy the capitalism… before it destroys the planet!

    Les conséquences du réchauffement climatique pour l’espèce humaine sont dramatiques: épidémies, sécheresse, réfugiés climatiques, catastrophes naturelles, disparition d’espèces,… Ceux qui dirigent la société – les patrons et leurs gouvernements – ne font rien pour dégager une véritable solution.

    90% de la production d’énergie provient des ressources fossiles, la plus émettrice de CO2. Le gros des investissements vont vers de nouvelles centrales au charbon ou nucléaire et les énergies renouvelable sont délaissées. La priorité des capitalistes est et reste la course aux profits, et ce aux mépris de nos vies. Nous voulons voulons casser l’emprise du privé sur la recherche scientifique et mobiliser l’ensemble des forces productives vers le développement d’énergies propres et pour un accès garanti au confort énergétique pour tous.

    On ne peut pas résoudre le problème environnemental comme consommateur vu que la pollution est déterminée par la petite minorité qui tient l’ensemble de la production entre ses mains. C’est pourquoi nous voulons avec notre campagne “Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!” mobiliser autour de l’appel pour une manifestation à Bruxelles le 6 décembre prochain et organiser dans ce cadre des actions locales comme le festival à Anvers, le 25 octobre.


    N’hésitez pas à nous contacter, n’hésitez pas à vous aussi participer à une ou plusieurs de ces campagnes. Info: 02/345.61.81 ou info@lsp-mas.be

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