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  • En soutien Ă  la lutte de la population de WĂšng’an dans la province chinoise du Guizhou

    Ils défendent leurs droits et se battent pour la justice

    L’incident de Wèng’an, dans la province du Guizhou, a ébranlé le pays tout entier, et devient toujours de plus en plus sérieux…

    Cet article a été publié sur chinaworker.info le 29 juin 2008.

    En rassemblant les dernières informations disponibles sur internet et diverses sources médiatiques, on apprend que toutes les routes menant à Wèng’an ont été bloquées et que les barrages contrôlant l’entrée et la sortie de personnes sont très stricts : toute personne quittant la ville est forcée de passer par les contrôles les plus exhaustifs qui soient, et aucune personne de l’extérieur n’est autorisée à accéder à la ville. Une interdiction qui frappe les journalistes des médias officiels. Toutes les lignes téléphoniques et les connections internent ont été totalement coupées. Selon certains rapports, le chef de la police provinciale, à moins que ce ne soit le Secrétaire Général du Comité Législatif provincial, s’est déjà embarqué pour Wèng’an, en vue de prendre le commandement des détachements de la police armée populaire (PAP) déjà sur le terrain, afin de rétablir l’ordre. Plusieurs personnes ont déjà été blessées ou arrêtées ; les détails exacts de ce qui ce passe en ce moment sont encore très flous.

    Depuis hier soir, les informations concernant cet incident se sont déjà très largement répandues à travers les médias, à la fois en Chine et à l’étranger. Le gouvernement chinois décrit officiellement cet événement comme étant « une explosion de violence et de pillages, mue par une petite minorité de gens remplis d’arrière-pensées, faisant de l’agitation parmi les masses », et a déclaré que l’ordre avait déjà été rétabli. Mais ceci est clairement en contradiction avec les informations apparues sur internet et dans les médias à l’étranger. Même sur les plus importants des sites et forums de Chine continentale, tels que China.com, Renmin, Tianya et Maopu, de nombreux « forumistes » placent des messages afin de montrer la vérité sur ce qui s’est réellement, en guise de soutien pour la population de Wèng’an. Mais les cybercenseurs enlèvent ces messages très rapidement. Certains cyberactivistes, dont certains proviennent de la province du Guizhou, ont déclaré sur les forums et sur QQ (une sorte de MSN Messenger chinois) qu’ils allaient mener une nuit d’action afin de remplir tous les principaux forums chinois de posts sur l’incident de Wèng’an.

    Selon des rapports de correspondants dans le Guizhou, des troupes en équipement complet ont maintenant encerclé la ville de Wèng’an de tous côtés, et il est dit que le Gouvernement Provincial a déjà déplacé dans la région de Wèng’an les armées des trois divisions des zones environnantes, ainsi que deux unités mécanisées de la police armée ; la ville est sous un couvre-feu strict. Les bâtiments de la police et du gouvernement du district de Wèng’an sont maintenant en ruines, et plus de trente véhicules ont été incendiés. Les pertes humaines sont estimées de quelques douzaines à plusieurs centaines de personnes. Les familles des morts, avec d’autres habitants, sont toujours en possession du cadavre de la jeune fille assassinée, qu’ils détiennent en guise de protestation. Ils sont toujours fermement retranchés au bord du fleuve, là où le corps de la jeune fille fut retrouvé, demandant aux autorités locales d’arrêter les assassins au plus vite. Selon un de nos correspondants dans la région, s’il n’y a pas de réponse claire de la part du gouvernement d’ici ce soir, il y a de fortes chances qu’une émeute se produise. Chinaworker soutient totalement la population de Wèng’an, et du pays tout entier, dans leur lutte pour défendre les droits les plus basiques. Nous revendiquons :

    • La liberté de presse et de parole, la permission pour les journalistes chinois ou étrangers d’accéder à Wèng’an afin de découvrir la vérité sur cet incident, la fin de la cybercensure : chacun doit pouvoir s’exprimer librement sur les forums, sans limitation ni menaces.
    • L’organisation immédiate d’un comité d’enquête qui aura pour charge de découvrir la vérité sur l’incident, la suspension provisoire des dirigeants de la province, du parti, de l’administration lors de l’enquête ; ce comité devrait être composé de représentants élus démocratiquement par les habitants, ainsi que d’avocats professionnels ; des enquêteurs devraient être envoyés à partir des échelons supérieurs du gouvernement ; tous les membres du comité d’enquête devraient avoir les mêmes droits, qu’ils soient simples citoyens ou dirigeants du parti.
    • La mise à disposition par les branches légales et judiciaires du Gouvernement Provincial de leurs meilleurs professionnels, avec l’aide du Département de la Justice et de la Cour Suprême du Gouvernement Central lors des derniers stades de l’enquête et du jugement légal ; des avocats doivent être fournis gratuitement à toutes les familles des parties lésées.
    • La reconstitution du Gouvernement Local – les dirigeants doivent être démocratiquement élus par la population locale, et un comité de citoyens à long terme devrait être établi afin de superviser le gouvernement local.
    • La mise en place de comités civiques socialistes, fonctionnant du bas vers le haut, formés par des élections démocratiques, afin de gérer les affaires locales – ceci étant le seul instrument capable de faire disparaître la corruption bureaucratique et la répression dictatoriale.


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  • L’Asie: Une rĂ©gion cruciale pour l’économie mondiale

    Ecole d’Eté du CIO

    S’il y a une chose avec laquelle nous pouvons être en accord avec les économistes bourgeois, c’est que ce siècle sera celui de l’Asie. Tout le continent est devenu une région cruciale pour l’économie mondiale. La croissance en Chine et en Inde (de l’ordre de 10%) est en contraste frappant avec la crise américaine. Ce thème du siècle de l’Asie sera le message central de la cérémonie d’ouverture des JO, un message destiné à tous les chefs d’Etat qui seront présents.

    Quand le régime chinois est intervenu au Tibet il n’y a eu que de légères critiques de la part des gouvernements occidentaux. Sarkozy avait dit qu’il allait boycotter les JO, mais il sera tout de même là. Beaucoup ont fait des déclaration de ce genre et seront présents à l’ouverture des Jeux. Cela est dû à la dépendance vis-à-vis de la Chine et à l’idée que la Chine va pouvoir sauver le système notamment avec ses placements aux USA et ailleurs. Mais comme nous l’avons déjà discuté ici, c’est une illusion. En Chine aussi, les entreprises géantes glissent vers la crise.

    L’économie américaine reste l’économie dominante dans le monde et les pays capitalistes n’abandonnent pas un territoire sans combattre. Trotsky a écrit dans les années ’20 que la clé de la compréhension de la situation de cette époque était le déclin de l’impérialisme britannique ainsi que la montée de l’impérialisme américain et qu’une guerre pouvait arriver entre les deux. L’impérialisme britannique n’a finalement pu se maintenir que par la montée de l’impérialisme allemand, la deuxième guerre mondiale et la guerre froide. En jouant sur ces terrains, la Grande-Bretagne a pu préserver une partie de son influence.

    Aujourd’hui, les institutions internationales comme le FMI, l’OMC ou la BM sont en crise, ce qui est une indication de l’affaiblissement et du déclin de l’impérialisme américain. Lors des dernières discussions de l’OMC, il a été impossible aux pays capitalistes traditionnels d’imposer leur volonté aux économies dites émergentes. Avant, c’était le FMI qui dictait les lois des USA, à la Corée du Sud et aux Philippines par exemple.

    Mais la politique néolibérale imposée par ces institutions est devenue très impopulaire, et même les classes dirigeantes ne veulent plus se tourner vers les USA. La Chine a constituer des réserves de monnaie étrangère énormes pour être plus forte face à la crise, tout comme d’autres pays. Après la crise de ‘97, il y a eu un accord pour créer un fond asiatique capable de contrebalancer le FMI en se basant sur les réserves financières de la région et en se tournant vers le Japon. Le gouvernement Clinton a combattu systématiquement ce fond monétaire, y compris en faisant des pressions directes sur le Japon. Aujourd’hui, l’impérialisme américain ne peut plus se permettre d’agir de la sorte et, maintenant, des banques occidentales s’adressent au fond asiatique pour demander de l’argent. Dans la liste des pays les plus puissants établie par l’OCDE, les 4 premiers pays sont les USA, la Chine, l’Inde, le Japon. Trois sont donc asiatiques.

    Les experts occidentaux se tournent de plus en plus vers le modèle asiatique. Les gouvernements occidentaux ont dû intervenir, ce qui était jusque ici plutôt typique des Etats asiatiques. Certains louent donc maintenant le modèle chinois, d’autres le « capitalisme autoritaire» asiatique ou parlent même de la Chine comme d’un capitalisme d’Etat. C’est certains que le rôle de l’Etat a été crucial à plusieurs moments pour défendre et fortifier des économies asiatiques (Singapour, Malaisie, Japon, 
).

    Le processus de déclin de l’impérialisme américain n’en est qu’à ses débuts. L’économie mondiale est fortement affectée par la crise américaine du crédit mais reste dépendante de l’économie US.

    L’inflation et l’augmentation des prix des produits de base ont poussé des millions de travailleurs dans la pauvreté la plus totale. Au Cambodge, 100.000 élèves ont perdu le droit à un bol de riz gratuit à l’école à cause de la flambée des prix. Au Vietnam, des grèves se sont développées dans des entreprises essentiellement tournées vers l’exportation sur la question des prix de la nourriture. Habituellement, le Vietnam est considéré comme un canari pour l’économie asiatique, en référence au fait que cet oiseau était utilisé dans les mines pour signaler quand il y avait un problème de gaz. La Corée du Sud est dans une position plus forte qu’il y a dix ans. Mais ces pays sont tout de même forts dépendants à la fois des exportations et du pétrole qu’ils doivent importer, ce qui les rend très vulnérables. En Corée du Sud, il y a eu des manifestations de dizaines de milliers de personnes contre le prix du bƓuf importé des USA. En décembre dernier, le premier ministre de Corée du Sud a été élu sur base d’un programme similaire à celui de Sarkozy pour « changer la société ». Dans son projet, il y avait de grandes privatisations et des coupes budgétaires, arrêtées en 7 jours par des mobilisations de masse contre un accord plus général avec les USA. Une conscience anti-américaine s’est développée et c’est une perspective pour toute la région.

    L’idée de constituer un bloc asiatique contre le bloc américain et celui d’Europe existe. C’est un processus qui n’est pas linéaire; il y aura aussi des conflits entre les différents pays asiatiques et l’impérialisme américain va tout faire pour empêcher la création d’un tel bloc. Les accords entre l’Inde et le Japon sur le nucléaire sont un pas vers une alliance contre la Chine, qui a fortement réagit. Ce sont les USA qui ont fourni le nucléaire à l’Inde pour contrebalancer le pouvoir de la Chine dans la région. Même s’il va y avoir une pression très forte pour former ce bloc asiatique, une autre va dans l’autre sens. Les protestations les plus importantes contre la torche étaient au Japon et en Corée. Cela a fortement touché les relations diplomatiques entre la Corée et la Chine.

    Les économies asiatiques vont être touchées par la crise actuelle, bien plus fortement qu’en 1997. Ce sera un terrain favorable pour le développement des idées socialistes contre le néolibéralisme importé dans ces pays.

    Il peut rapidement y avoir des nationalisation de compagnies aériennes,
 Cette politique sera-t-elle plus progressiste pour la population ? Ces mesures d’interventions d’Etat ne sont pas automatiquement progressistes. Mais néanmoins, si il y a des pressions assez fortes des masses, si la lutte des classes augmente, les mesures keynésiennes peuvent être un point d’appui pour les luttes et le point de départ d’une plus grande radicalisation. Nous avons toujours entendu les capitalistes et leurs défenseurs dire que le néolibéralisme était stable et pas trop flexible, mais nous verrons l’inverse à l’avenir. Même si il y a eu tout une vague d’attaques néolibérales en Asie, il y a encore une plus grande tradition d’intervention de l’Etat.

    En 1997, par exemple, toutes les banques coréennes avaient été nationalisées, ce qui commence à arriver aujourd’hui aux USA pour les banques au bord de la faillite. Mais dans le cas des banques de Corée du Sud, il y a eu 1/3 des employés (100.000) licenciés au cours de ces nationalisation sous l’argument qu’il fallait que les travailleurs se sacrifient pour sauver l’économie. Les employés de banque se sont mis en grève et ont malgré tout réussi à freiner un peu l’ampleur des attaques, mais pas à les arrêter. Par la suite, les banques ont été reprivatisées une fois rétablies grâce aux capitaux d’Etat.

    Le même processus a pris place en Malaisie en 1998 ou encore au Japon dans les années ’90, quand les banques ont été nationalisées pour faire face à une dépression prolongée. Mais au Japon, la dette publique était alors nulle, alors qu’aujourd’hui elle égale à 130% du PIB et est supérieure à le dette publique italienne en conséquence des interventions de l’Etat.

    On appelait ça des « économie zombies » ou de substitution car les entreprises ne pouvaient pas survivre sans interventions de l’Etat. Les USA n’ont pas critiqué cela à l’époque, malgré le fait que cela allait directement à l’encontre de l’idéologie néolibérale. L’économie américaine ne pouvait pas se passer du marché japonais et ne pouvait pas non plus supporter les conséquences d’un effondrement de l’économie japonaise.

    Ce programme keynésien, le plus vaste de toute l’histoire, a été accompagné d’un paquet d’attaques contre les acquis des travailleurs japonais gagnés après la seconde guerre mondiale. Le modèle social d’après guerre, c’était un peu l’idée d’un emploi à vie, mais cela a été complètement détruit. Un tiers des salariés travaillent maintenant à mis temps ce qui n’était le cas que pour 20% des travailleurs dans les années ‘90. Les salaires de ces dernières 6 années n’ont pas du tout été augmentés malgré la forte croissance et les échanges commerciaux avec la Chine.

    Nous nous dirigeons vers la crise économique la plus profonde depuis 60 ans et les économies asiatiques vont être tirées dans cette crise, il n’y a pas de découplage. Le modèle capitaliste asiatique est différent du modèle occidental, et les interventions des Etats seront plus importantes. Mais il ne faut pas y voir une porte de sortie, ce n’est aucunement une solution. Ces mesures keynésiennes peuvent reporter un peu la crise, mais pas l’empêcher. De plus, si la crise arrive plus tard, ce sera plus intensément. Et quand on regarde la cas du Japon, une dette zéro leur permettait d’intervenir massivement dans les années ’90, mais aujourd’hui ?

    Le cas de la Chine

    Cette année a été un véritable défi pour l’Etat chinois. C’était aussi un test assez sérieux pour les forces se réclamant du marxisme.

    Les révoltes au Tibet ont été fort importantes pour toute la Chine. Le Tibet est une région très pauvre et est restée en marge du développement économique. En Chine, on commence à, aller à l’école à l’âge de 13 ans, mais un cinquième des enfants tibétains seulement peut se le permettre. Il n’y a plus de secteur de santé développé, ni de logement sociaux. Tout a été privatisé et on doit payer en moyenne 200 euros annuellement pour envoyer un enfant à l’école tandis que seuls 18% des soins de santé sont supportés par l’Etat, les 82% restants sont aux mains du privé. Les soins de santé chinois sont donc plus privatisés qu’aux USA
 Si Michael Moore tourne un jour « Sicko 2 », il devrait allez le faire en Chine !

    Il y a en Chine 80 millions de travailleurs migrants. On parle d’un système d’apartheid entre les gens issus des villes ou des campagnes. Les gens cherchent à faire oublier leur origine rurale, des millions de chinois ont ainsi un faux passeport, les autres ont un statut social que l’on peut comparer à celui des sans-papiers en Europe. Il leur est impossible d’utiliser les hôpitaux, les écoles, etc. A Pékin, 5 millions de travailleurs migrants ont été virés de la capitale à cause des Jeux, pour donner une bonne image de la ville. Les travailleurs migrants sont aussi contrôlés par la haute technologie, avec des puces électroniques. Trostky a parlé de développement inégal et combiné pour la Russie, c’est vrai encore aujourd’hui pour la Chine, des régions extrêmement arriérées peuvent côtoyer des régions très modernes.

    Au Tibet, dans les années ’60, il y avait des coopératives agricoles qui limitaient la pauvreté. Aujourd’hui, il y a une régression de la production agricole car ces terres collectives ont été réparties en petites parcelles et que les petits paysans n’ont pas les moyens d’avoir un tracteur ou d’autres outils de production. C’est pourquoi beaucoup de paysans quittent les villages et deviennent donc des migrants pour aller travailler dans des usines parfois 110 heures par semaine et 17 heures par jour. Ces travailleurs migrants ont droit à un plus petit salaire que celui des citadins et ont une carte électronique avec toutes des informations sur eux : d’où ils viennent, de quelle famille, quels problèmes sont survenus avec les précédents employeurs,
 Ce nouvel esclavagisme fait partie du développement inégal et combiné d’aujourd’hui.

    L’an dernier, nous avions projeté un film horrible d’enfants esclaves libérés uniquement par la mobilisation des parents par Internet qui a obligé la télévision à faire un reportage, ce qui a forcé les autorités à les libérer et à faire quelque chose. Une nouvelle loi sur le travail a été introduite, mais elle est restée toute théorique. Aucun organisme de surveillance n’existe et il n’y a toujours pas de droit de s’organiser collectivement pour faire respecter la loi.

    En juin de cette année, il y a encore eu un scandale d’enfants esclaves dans la région la plus riche de Chine. Les travailleurs exploités, dont le plus jeune avait 9 ans, travaillaient 12 heures par jour, avaient un repas chaud une fois tous les deux jours, étaient battus, les gamines étaient violées, le salaire était payé au marchand d’esclave,
 Ces enfants étaient issus du Sichuan, où le tremblement de terre a eu lieu. Mais aujourd’hui, à la différence de l’an dernier, tout est caché par « l’enthousiasme » autour des JO. Le gouvernement chinois n’a aucun contrôle sur les gouvernements locaux, et encore moins sur les entreprises privées qui emploient des esclaves. Le PCC est aussi impliqué : avec le scandale de l’an dernier, un peu moins d’une centaine de bureaucrates du Parti ont été exclus, mais aucun n’a été poursuivi en justice.

    Certains enfants libérés l’an dernier ont disparu depuis lors, et on pense qu’ils sont retournés dans des usines qui utilisent des esclaves. Le gouvernement central aimerait bien empêcher ce travail d’esclave, mais il ne le peut pas. Cela pose la question de ce que le gouvernement contrôle encore. La société chinoise représente un cinquième de la population mondiale et est très complexe, avec des pouvoirs locaux qui se moquent du pouvoir central, notamment en termes de normes de protection de l’environnement. Au vu des dégâts causé à l’environnement, c’est une situation catastrophique, le plus qu’elle peut l’être à l’exception d’une guerre. Les mesures sont essentiellement cosmétiques, sans politique soutenue, comme l’a montré la décision d’enlever la moitié des voitures de Pékin le temps des J.O.

    Le Fleuve Jaune, qui donne de l’eau à 150 millions de chinois, a 10% de sa composition faite des égouts des villes. Tous les 10 jours, il y a un grave accident au niveau de l’eau, comme une usine qui explose et déverse ses produits dans un cours d’eau. Cette année, cela a encore été pire avec les inondations qu’il y a eu un peu partout. Le ministre de l’environnement a constaté qu 75% des systèmes de purge de l’eau ne fonctionnent plus. Le plan d’intervention à ce niveau ressemble plus à une liste de Noël qu’à un plan. Ce sont de souhaits. Il y a aussi beaucoup de systèmes de purge de l’eau qui ont été installés dans les usines, mais les usines ne les utilisent pas. Le maintien de ces système coûte trop cher et les entreprises préfèrent payer une éventuelle amende.

    Les JO ont été accordés à la Chine pour bon comportement. Ce n’est pas un hasard si ce n’est pas Chavez ou Morales qui ont reçu l’organisation des JO. Les politiques néolibérales gagnent du terrain en Chine. 40% de la population rurale a vu ses revenus baisser, ce qui correspond plus ou moins à 400 millions de personnes. Les capitalistes sont persuadés que les JO vont les aider pour appliquer les règles de l’OMC en Chine. Ces normes, décidées en 2001, sont un secret d’Etat en Chine. Si un journaliste chinois explique ce qu’il y a dans l’accord, il va directement en prison.

    Du milieu des années ’90 à 2001, le nombre d’employés des services publics est passé de 130 millions à 30 millions. 70% des travailleurs sont employés dans des entreprises privées, même s’il est difficile de voir ce qui est privé et ce qui ne l’est pas. Même avec un diplôme élevé, on peut rester sans emploi pendant des années. Entre 1996 et 2004, le nombre d’entreprises publiques à chuté de 2,1 millions à 294.000, soit 10% de ce que c’était. Des grandes entreprises publiques sont cotées en Bourse, même si c’est l’Etat qui contrôle encore une bonne partie. Le secteur d’Etat a connu une véritable implosion à la fin des années ’90 et au début des années 2000. Dans ce contexte, les luttes se développent rapidement, mais la conscience des masses chinoises est encore fort basse.


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  • Lutte des classes en Europe et nouvelles formations de gauche:

    Ecole d’Eté du CIO – 2008

    Nous sommes dans une période clé, dans une nouvelle phase de crise économique latente. Une série de crises vont se succéder avec des effets sociaux importants. L’orientation de ces effets ainsi que la manière dont cette crise va affecter la conscience des travailleurs dépendront en grande partie de l’existence de nouveaux partis des travailleurs. Les évènements ne vont pas se développer unilatéralement, des développements auront lieu vers la gauche, mais nous assisterons aussi au développement de forces de droite.

    Si la crise a bien commencé aux USA, elle a eu des répercussions rapides en Europe. Beaucoup de banques européennes ont été touchées et les espoirs que l’industrie européenne serait épargnée ont été balayés ces derniers mois. La récente chute de la production industrielle est la plus forte depuis 16 années. C’est la fin du « boom sans joie » de ces dernières années qui a signifié emploi précaire et intensification du taux d’exploitation pour les travailleurs. Malgré les dents de Sarkozy, la production industrielle s’effondre aussi en France, le chômage a doublé au Portugal au cours de la dernière période, 300.000 postes ont été supprimés en Espagne et même les pays scandinaves connaissent des problèmes, le Danemark est ainsi officiellement en récession.

    Economiquement, les bourgeois sont tellement inquiets des conséquences politiques de la crise qu’ils n’osent pas encore recourir au terme de récession. Ce n’est pas la première fois que nous assistons à cela. En 1978 le président américain Jimmy Carter demandait d’utiliser le mot « banane » au lieu de celui de récession ! On est un peu dans la même situation aujourd’hui pendant que la crise a des répercussions jusqu’en Islande.

    Les effets de cette crise peuvent être des banqueroutes de banques, d’entreprises, mais aussi de pays entiers. A terme, les répercussions sur la conscience de la classe ouvrière seront énormes, même si ce processus n’est pas linéaire. Différentes couches vont se réveiller à différents moments avec des réactions différentes. Mais on peut avoir une indication de ce qui va arriver avec le dernier congrès du PRC en Italie, sauvé de l’effondrement par le choc profond pour de larges couches de la classe ouvrière qu’a constitué l’arrivée au pouvoir de Berlusconi. Cela a conduit à des développements vers la gauche dans la société et la montée de la gauche du PRC exprime la montée de la haine éprouvée parmi les travailleurs. Même des représentant capitalistes ont dû faire écho à la montée de la colère contre le monde de la finance. Sarkozy a par exemple qualifié les financiers de « racailles » et les a dénoncé.

    La colère basique contre les riches et les privilégiés a conduit à la défaite du Traité de Lisbonne en Irlande, une victoire de David contre Goliath qui illustre la crise d’autorité des dirigeants bourgeois européens. En Grande-Bretagne, Gordon Brown est totalement discrédité et Sarkozy lui aussi a un taux de popularité très bas, le plus faible pour un président français lors de son premier mandat. On pourrait encore parler de Zapatero en Espagne ou de Bertie Ahern en Irlande. La popularité des politiciens chute partout, il n’y a que Merkel qui garde un certain soutien. Mais cela va changer très vite sous l’impact de la crise en Allemagne. Il y a une grande volatilité politique, un gouvernement peut en quelques mois devenir très impopulaire après quelques mesures illustrant sa véritable politique.

    L’arrogance des bourgeois semble sans limite. Il y a ainsi un appel à revoter en Irlande pour le Traité de Lisbonne. Ce vote a révélé l’opposition de classe contre le projet néolibéral européen. Notre organisation en Irlande, le Socialist Party, a joué un rôle significatif dans la campagne pour le NON, ce qui souligne ce que nous pouvons faire en Irlande et ce que peut faire une petite organisation dans un certain contexte. Avec de bonnes méthodes et un bon programme, même une petite organisation peut jouer un grand rôle. En Grande-Bretagne, nous n’avons pas plus d’une centaine de membres dans le syndicat PCS, mais nous jouons un rôle dirigeant pour un syndicat de 350.000 membres ! En Belgique aussi, nous avons pu très bien intervenir dans le mouvement pour le pouvoir d’achat qui se développe et nous avons réussi une petite percée dans le mouvement syndical. Cela illustre la force de nos idées et de nos méthodes.

    Cette crise n’est pas seulement économique et sociale, mais aussi politique. Après la chute du mur, les capitalistes européens ont espéré pouvoir se réorganiser afin de faire face à la concurrence. Nous avions déclaré à ce moment là qu’il s’agissait d’une utopie en raison des disparités entre les différents capitalismes nationaux. Si l’euro fête maintenant ses dix ans, on ne sait pas s’il arrivera à fêter ses 20 ans car, la crise s’approfondissant, cela risque notamment de pousser l’Italie à sortir de l’euro, qui avait précédemment habituellement recourt à la dévaluation de sa monnaie pour doper les exportations.

    Nous allons vers une crise profonde et généralisée de l’économie européenne. Il ne s’agit pas d’une répétition de 1929, mais pour des millions de travailleurs, ce sera ressenti comme tel (des salaires qui ne permettent pas de tenir le coup tout le mois, des emprunts qui servent de plus en plus à satisfaire des besoins de base,…) L’idée que les enfants d’aujourd’hui vivront plus mal que leurs parents conduit à une colère latente de la population. Cette crise va aussi accroître la concurrence entre les pays capitalistes. Quand une contraction du marché arrive, les capitalises luttent avec acharnement entre eux avec des risques de guerre. Mais une intensification de la lutte des classe prend également place.

    En France, la reine Marie Antoinette avait jadis déclaré face aux revendications populaires que si le peuple n’avait pas de pain, il devait manger de la brioche. Cette arrogance est présente aujourd’hui aussi et peut conduire aux mêmes effets. Plusieurs pays ont connu des explosions de colère face à l’augmentation des prix de l’énergie (en Espagne, en Grande-Bretagne,
).

    Il est important, dans un tel contexte, de réagir avec rapidité et de mettre en avant des revendications immédiates et transitoires (comme la question des (re)nationalisations) et, lorsqu’on le peut, de prendre des initiatives organisationnelles sur l’énergie, comme nous l’avons déjà fait sur la Poll Tax (en Grande-Bretagne) et sur les Water Charges (en Irlande).

    Des attaques massives sont en vue, comme en Allemagne où des licenciements massifs ont été annoncés chez Siemens. L’important est de savoir analyser correctement la situation et en tirer des conclusions. Nous devons nous pencher non seulement sur l’expérience de la Russie en 1917, mais aussi sur le cas de l’Allemagne en 1918-1923.

    Les attaques de Sarkozy contre les 35 heures n’auraient jamais pu réussir sans collaboration passive des partis de gauche et des syndicats. Cependant, malgré la trahison des directions syndicales, les travailleurs français vont tout de même résister. Il y aura des réactions. En Belgique, nous avons eu la vague de grève spontanée la plus importante depuis les années ’70, ce qui a forcé les directions syndicales à organiser une semaine d’action à laquelle entre 80.000 et 100.000 personnes ont participé. La question nationale est un facteur compliquant, même si la Belgique n’est pas proche d’une scission. Toutefois, cela peut devenir une réalité plus tard et cette ombre pèsera sur plusieurs pays avec l’approfondissement de la crise.

    L’Italie connaît sans doute la situation économique la plus grave. Les dirigeants européens craignent que Berlusconi réveille la classe ouvrière, mais espèrent qu’il va réussir à la mettre au pas. L’Italie connaît la situation la plus difficile pour l’instant, aucun espace n’existe pour un compromis social et de grandes attaques sont en vue, notamment contre les sans-papiers. Les bourgeois tentent désespérément de trouver des boucs émissaires, ce qu’illustre la campagne contre les gitans à Rome.

    Nous avons toujours affirmé que, au vu de l’évolution des ex partis ouvriers, si la classe ouvrière ne remplissait pas le vide politique, l’extrême-droite allait occuper l’espace et faire une percée. Cette remontée de l’extrême-droite a eu lieu en Autriche, en Belgique et aussi en Grande-Bretagne, où le BNP a obtenu un parlementaire. Renvoyer les immigrés dans leur pays d’origine est un mythe. Aucune possibilité n’existe de réabsorber ces immigrés dans leur pays, notamment en Europe de l’Est. Mais si le retour est impossible, l’intégration est en recul et nous assistons même aux tous petits débuts de bidonvilles aux abords de villes d’Italie, d’Espagne ou de Grèce.

    Ces couches de travailleurs immigrés sont de nouvelles possibilités pour notre travail. A titre d’exemple, les travailleurs d’Europe de l’Est en Grande-Bretagne montraient avant une hostilité par rapport à notre journal et à l’idée du socialisme, mais l’accueil est bien meilleur aujourd’hui.

    La Grèce a connu 3 grèves générales. Si ce n’est pas une situation pré-révolutionnaire qui se développe actuellement, des éléments pré-révolutionnaires prennent toutefois place, et on voit resurgir les vieilles traditions révolutionnaires de la classe ouvrière grecque. Nos camarades font un travail excellent et viennent de rejoindre la formation Syriza, qui est en plein développement.

    Cette question des nouveaux partis des travailleurs est une question cruciale dans la discussion d’aujourd’hui. Le pronostic du Comité pour une Internationale Ouvrière a été vérifié : suite à la chute de l’URSS, au recul de la conscience et à la bourgeoisification de la social-démocratie, la classe ouvrière devra passer par la reconstruction de partis larges. Il y a là un parallèle à faire avec la situation qu’a connu Marx après la disparition du chartisme (le 1er mouvement ouvrier organisé de la classe ouvrière de Grande-Bretagne). Il avait alors déclaré : «Nous représentons le futur du mouvement dans le mouvement présent.»

    Ces nouveaux partis des travailleurs ne sont pas la panacée, mais ils permettent le débat dans la classe ouvrière. Les formations larges ont pour l’instant la faiblesse d’être avant tout des coalitions électorales et leurs directions ne cherchent pas à construire la formation dans le mouvement ouvrier. A nous d’intervenir dans ce processus pour le faire évoluer. Même dans le cas du PSoL au Brésil, pourtant fondé essentiellement par des groupes trotskistes, il y a eu dès le départ une opposition entre les électoralistes et nos camarades. Le PSoL constitue une masse gigantesque d’expérience. Cela a été un grand apprentissage sur la manière de parler aux jeunes et aux travailleurs le langage qu’ils comprennent afin de défendre nos idées et le socialisme.

    Très vite arrive dans les nouvelles formations le débat sur les coalitions avec des forces bourgeoises. Nous sommes contre, mais on est loin d’avoir fait le tour de la question en disant cela. La question centrale est l’unité de la classe ouvrière et se pose alors la question de gouvernement de gauche. En Italie, le PRC a participé au gouvernement de Prodi et en Grèce le Pasok veut entraîner Syriza au gouvernement. Nous sommes contre les coalitions avec les partis bourgeois, mais pour les coalitions avec les partis ouvriers y compris, sous certaines conditions, à participation marxiste.

    Dans les années ’30, Mao a été confronté à une forte pression pour aller en coalition avec le kuomintang et il a répondu en posant des conditions qu’il ne pouvait pas accepter, c’est-à-dire en revendiquant que le gouvernement allait procéder à l’expropriation des propriétaires terriens et à la redistribution des terres. Dans ce cas, il s’agissait pour Mao d’obliger le parti nationaliste à refuser de collaborer avec le Parti Communiste. Mais des exemples de participation existent, notamment en Allemagne au début des années ’20.

    En Italie, le PRC a été sauvé lors de son dernier congrès en tant que formation des travailleurs. Malgré une hétérogénéité très forte, cela a représenté une victoire. Le congrès a décidé de garder le symbole de la faucille et du marteau ainsi que de continuer en tant que formation indépendante. Il ne reste aujourd’hui que les braises du grand PRC, mais elles pourraient très vite être réactivées par un mouvement social. La question vitale est de comment construire un courant de gauche pour relancer le PRC. Il faut y développer une véritable force trotskiste. Les mandelistes ne l’ont pas fait et ont sombré dans l’opportunisme (en faisant alliance avec Bertinotti, le dirigeant de l’aile droite du PRC), ce qui a nourrit des positions ultra-gauches à l’opposé (Progetto Comunista). Mais il reste des groupes qui ont gardé une orientation correcte, comme Contra Corrente. Nos camarades du CIO en Italie de Lotta vont essayer de construire notre courant tout en développant la gauche la plus large possible au sein du PRC.

    En Allemagne se sont déroulés des développements cruciaux pour notre Internationale. A Berlin, nous sommes intervenus dans le WASG, puis dans le BASG à cause de l’existence du gouvernement SPD/PDS menant une politique néolibérale. Die Linke, la fusion entre le PDS et le WASG, a rapidement pris de l’ampleur, ce qui a conduit à une chute des sociaux-démocrates du SPD et à une crise en son sein avec la montée d’une opposition interne. Jusqu’à présent, nos camarades travaillaient ne fonctionnaient pas au sein de Die Linke à Berlin, où nous étions dans le BASG. Cette tactique est aujourd’hui révolue car il y a le danger de passer à côté de batailles importantes dans DL. Mais le travail que nous avons fourni à l’intérieur du WASG et du BASG nous a permis d’obtenir une reconnaissance nationale. Les camarades doivent unifier leur tactique pour ne plus intervenir que dans Die Linke, en se concentrant sur la jeunesse et SOLID, la nouvelle organisation de jeunes de Die Linke. Mais la simple bannière de Siriza ou de DL ne suffit pas à impliquer des jeunes au delà du soutien passif. Il faut les encourager à passer à la construction de ces organisations.

    En Grande-Bretagne, Gordon Brown continue d’attaquer les travailleurs et de maintenir des lois qui datent de la période de Thatcher. Il avait été un peu mis sous pression pour retirer certaines réglementations antisyndicales mais a refusé, de la même manière que les libéraux du début du 20e siècle avaient repris les politiques des conservateurs de la fin du 19e. Nous mettons quant à nous pression sur les dirigeants syndicaux de gauche (du syndicat RMT ou encore du PCS) pour qu’ils prennent l’initiative d’un appel pour un nouveau parti des travailleurs. Cela ne sert à rien de lancer une nouvelle formation si le terrain n’est pas suffisamment bien préparé. En Irlande, par exemple, le Socialist Workers Party a lancé un appel pour un nouveau parti des travailleurs dans le but d’utiliser le prestige de notre camarade Joe Higgins. Mais un bloc avec le SWP est une impasse.

    En Grèce, nos camarades ont pris le temps d’analyser la situation pour rejoindre Syrisa et en Ecosse, à cause de la débâcle du SSP, nos camarades ont eu la bonne attitude de sauver les meubles avec Solidarity. De nouvelles possibilités s’ouvrent aujourd’hui en Ecosse qui ne sont pas sans similitudes avec le PRC en Italie. En Belgique, le CAP a fait son temps et nos camarades se recentrent sur le développement du MAS/LSP tandis que le PTB marche en direction du SP des Pays-Bas. Mais la question d’un nouveau parti des travailleurs reviendra sur l’agenda politique.

    La France est un pays clé en Europe, longtemps vu comme un baromètre de ce qui se passe au niveau européen. L’initiative de la LCR pour un nouveau parti anticapitaliste, après beaucoup d’hésitations, est importante. Il y a là une base qui peut éventuellement aboutir à un semi parti de masse, notamment sur base de la popularité d’Olivier Besancenot. Avec de l’audace, il y a l’occasion de ne pas faire que rassembler des forces de gauche, mais d’aller dans le sens d’une véritable force capable de gagner des milliers de personnes. Mais la LCR craint de ne pas pouvoir garder les choses sous contrôle, ce qui conduit à des hésitations. Selon nous, même si c’est pour devenir une minorité de la nouvelle formation, le jeu en vaut la chandelle. La direction de la LCR ne veut pas autoriser l’expression de courants et les journaux, ce qui est à droite du PRC et du PSoL sur cette question. Après la chute du stalinisme, appliquer de telle méthodes est impossible.

    Toutes les sections du CIO vont passer par des expérience similaires. Les développements peuvent se produire très vite. Il y a là un parallèle historique avec l’Allemagne de l’après 14-18, quand l’USPD est devenu un parti de masse pour former ensuite le KPD. Mais nous ne sommes pas dans une période de révolution et de contre-révolution, le processus est plus étalé aujourd’hui et il est possible de travailler de façon plus posée. Même si des directions de nouvelles formations imposent des coalitions, nous ne quitterons pas nécessairement de suite celles-ci. La question clé sera la réaction des travailleurs.

    Le capitalisme est en crise, ce qui n’est pas encore perçu par la majorité de la classe ouvrière, mais de plus en plus de jeunes et de travailleurs le comprennent. Mais ce système d’exploitation n’ira pas se jeter tout seul dans les poubelles de l’histoire. Le développement d’une base marxiste fait une différence essentielle dans des partis souvent flous. C’est une des leçons de Rosa Luxembourg, l’un des 5 grands marxistes avec Marx, Engels, Lénine et Trotsky. Mais elle a commis des erreurs dans la construction des forces marxistes dans le SPD, l’opposition à la bureaucratie était présente dans ses idées, mais elle avait une approche semi-spontanéiste. Nous devons apprendre de Rosa Luxembourg, mais aussi améliorer ce qui a été fait par le passé.

    L’avenir nous promet de grandes opportunités. C’est une nouvelle phase qu’il nous faut aborder avec confiance. Le 21e siècle n’est pas seulement celui du socialisme, mais aussi celui du marxisme et du trotskisme. Au sein du CIO, c’est cet avenir que nous préparons.


    Liens:

  • GrĂšve des bagagistes Ă  l’aĂ©roport de Zaventem

    Depuis dimanche soir, les bagagistes de la société Aviapartner de l’aéroport de Zaventem étaient partis en grève pour protester, entre autres, contre la surcharge de travail due au manque structurel d’effectifs, contre les horaires inhumains et pour de meilleurs conditions salariales. Rapidement, les salariés bagagistes de la société Flightcare -l’autre société de traitement de bagages présente à Zaventem- avaient débrayé à leur tour, en solidarité avec leurs collègues.

    Mardi après-midi, les nouvelles propositions de la direction avaient été rejetées au cours d’un référendum par une large majorité de 70% des travailleurs d’Aviapartner, de 58% chez Flightcare, exprimant clairement la détermination des travailleurs à ne pas se contenter de maigres concessions. Une majorité des deux tiers étant pourtant requise pour poursuivre la grève, une partie du personnel de Flightcare avait repris le travail en fin de journée. L’ensemble des bagagistes ont finalement repris le travail au cours de la nuit, suite à un accord intervenu entre syndicats et direction d’Aviapartner, qui prévoit entre autres de remplacer un certain nombre de contrats temporaires et de contrats à temps partiel en contrats à durée indéterminée et à temps plein.

    Dès le début de la grève, tous les médias du pays se sont empressés de cracher leur haine contre les grévistes « preneurs d’otages » et leur « grève sauvage », remettant une fois de plus en cause le droit de grève par l’introduction d’un service minimum. Le vieil outil de la division des travailleurs (grévistes= travailleurs méchants / voyageurs = bons travailleurs qui pestent contre les travailleurs méchants) battait son plein dans les colonnes des journaux. La palme de la mauvaise foi revient sans doute à l’édito de Bernard Demonty (Le Soir de ce mardi 12 août), affirmant qu’ « en cette période de pouvoir d’achat réduit, un, deux ou trois jours de vacances qui s’envolent, c’est encore plus douloureux qu’hier ». Certes, la crise du pouvoir d’achat rend de plus en plus difficile pour beaucoup de familles de se payer des vacances, et beaucoup doivent rogner sur leur budget pour pouvoir s’offrir un peu de repos une ou deux semaines par an. Mais tout le cynisme vient du fait que ce même journal ne s’est pas gêné pour fustiger les actions syndicales que de nombreux travailleurs ont menées ces derniers mois pour exiger une augmentation de leur pouvoir d’achat !

    Que dire, par exemple, de la page 3 qui rend compte des réactions prises sur le vif auprès de différents voyageurs présents à l’aéroport durant la grève ? Sur les quatre personnes interrogées, trois sont contre la grève et la dernière indifférente. « Je n’ai aucune empathie pour les grévistes », dit la première. « Un peu dur comme début de vacances », affirme le deuxième. « Les voyageurs sont une fois de plus pris en otages », enchaînent les troisièmes. Les médias voudraient dresser l’ensemble de l’opinion contre les grévistes de l’aéroport qu’ils ne s’en seraient pas pris autrement. Non pas que nous voulions nier les frustrations que peuvent engendrer les retards ou déviations de vol pour les voyageurs qui avaient reservé leur avion ces jours-ci. Mais les questions à se poser sont les suivantes : 1) qui est fondamentalement responsable de cette situation ? 2) la grève se fait-elle contre les voyageurs ou dans leur intérêt ? 3) les voyageurs sont-ils tous farouchement opposés à l’action de grève et insensibles aux revendications des bagagistes ?

    Tentons de répondre à ces questions…

    Grève sauvage ou travail sauvage ?

    La société FlightCare a décidé, pour l’exercice 2007, d’affecter la somme de 7.992.837 € à la rémunération de ses actionnaires. Soit une augmentation de 17,02% par rapport aux dividendes distribués au titre de l’exercice 2006. (Source: Banque Nationale de Belgique). En comparaison, le salaire moyen d’un bagagiste tourne autour des 1200 euros. En ce qui concerne les conditions de travail, le tableau n’est pas plus rose. Un des travailleurs du check-in nous expliquait qu’en général, les bagagistes ne font pas long feu au sein de la société, du fait de l’énorme pression au travail et « des horaires de fou », pour reprendre ses propres termes. Cette même personne nous expliquait également que si, par le passé, l’équipe de bagagistes chargée de décharger un avion était au nombre de 6 ou 7, ils ne sont plus que 2 ou 3 actuellement pour effectuer la même quantité de travail. Ces informations sont corroborées par Jan Dereymacker – de la CNE, le syndicat chrétien- qui affirme qu’ « il est rare qu’une personne travaille ici plus de cinq ans d’affilée, car les conditions de travail et les horaires sont pénibles. » Les horaires difficiles, résultat direct du sous-effectif, sont en effet particulièrement criants et sont un des points de revendications central des travailleurs : flexibilité sans cesse revue à la hausse, horaire différent chaque jour, heures supplémentaires non-payées, connaissance des horaires mensuels seulement une semaine à l’avance, suppression des pauses pour des raisons de rentabilité,…

    Ce ne sont pas les travailleurs qui prennent les voyageurs en otage, mais bien la direction des deux compagnies qui prend ses propres travailleurs en otage et les presse comme des citrons pour en tirer un maximum de profit. Tout cela se fait au détriment non seulement des salariés, mais aussi des conditions de sécurité et de confort alloués aux voyageurs. Si, par exemple, les voyageurs doivent attendre autant de temps avant de récupérer leurs bagages après l’aterrissage, qui en est responsable ? Les bagagistes qui ne font pas leur boulot assez vite, ou la direction qui refuse d’engager plus de personnel ?

    Info ou intox ?

    En ce qui concerne la vision relayée par les médias, représentant tous les voyageurs comme des « mangeurs de grévistes », nous avons pu nous rendre compte par nous-mêmes que la réalité est quelque peu différente. Les quelques passagers avec qui nous avons pu discuter, malgré les désagréments que pouvaient entraîner les retards ou déviations de leur vol, exprimaient de la compréhension quant aux raisons qui avaient poussé les travailleurs à partir en grève, l’un deux affirmant même que « de toute façon, ils n’ont pas d’autre choix pour se faire entendre », un autre qu’ « à leur place, j’aurais probablement fait pareil », ce dernier nous ayant même acheté un exemplaire de notre journal l’Alternative Socialiste. Et lorsque nous avons croisé des journalistes de la RTBF, qui venaient d’interroger un manager de la compagnie, et que nous leur avons demandé pour pouvoir exprimer notre point de vue sur la grève, ils nous ont répondu « que ce n’était pas leur travail d’interroger des voyageurs, qu’une autre équipe était responsable pour ça. » Etrangement, quand nous avons rencontré cette autre équipe, elle ne daigna pas nous interroger non plus; visiblement elle n’était intéressée que par les voyageurs anti-grève…

    Les perturbations engendrées par la grève, largement étalées dans les médias jusqu’à l’écoeurement, ne peuvent masquer la similitude entre la situation que connaissent les bagagistes de l’aéroport de Zaventem et celle présente dans de nombreux secteurs. Cette grève des bagagistes ne peut en aucun cas être déconnectée des luttes qui ont pris place ces derniers mois partout dans le pays. Voilà pourquoi il est important que tous ces travailleurs puissent compter sur notre pleine solidarité.

  • MEETING : 70e ANNIVERSAIRE DE LA 4e INTERNATIONNALE

    Ecole d’Eté du CIO – 2008

    Le 70e anniversaire de la fondation de la 4e Internationale n’est pas seulement un moment de célébration, c’est aussi l’occasion de prendre le temps de tirer les leçons de l’expérience de Trotsky et de la 4e Internationale. Nous avons durant notre Ecole d’Eté discuté de la crise, de la résurgence de la lutte des classes et des opportunités qui s’offrent à notre organisation. Mais pour profiter de cette nouvelle situation, un programme transitoire est primordial pour faire un lien entre les revendications immédiates des masses et la nécessité du socialisme. Ainsi l’expérience de l’entrisme tel que l’a préconisé Trotsky dans les années ’30 est une source d’inspiration pour notre travail dans les nouveaux partis des travailleurs.

    Si la 4e Internationale n’a pas dirigé d’organisations de masse, c’est à la fois à cause des erreurs que les dirigeants ont commises après la mort de Trotsky ainsi que de la situation objective difficile à le fin de la seconde guerre mondiale, avec le renforcement de la social-démocratie et du stalinisme.

    Mais aujourd’hui les sociaux-démocrates sont discrédités et le stalinisme s’est effondré avec l’URSS. Le 21e siècle sera celui du trotskisme ! De gigantesques moments sont à venir pour notre Internationale.


    Prise de parole de Virginie Prégny (CIO-France)

    Trotsky a beaucoup écrit sur la France, et nous continuons toujours à nous tourner vers ses textes pour notre travail dans la société française d’aujourd’hui. 2008 a été l’année de beaucoup d’anniversaire, mais notamment des grandes grèves de mai ’68, quand la France a connu 10 millions de travailleurs en grève.

    Durant tout ce mouvement, les staliniens et les réformistes ont essayé de mettre un frein sur le mouvement. Dans cette situation de double pouvoir, les staliniens ont trahis les travailleurs, comme ils l’avaient déjà fait en 1936 à l’époque du Front Populaire qu’avait critiqué Trotsky. Le PCF en mai ’68 avait mis en avant des slogans comme « luttons contre le désordre par l’ordre », avaient dévié les luttes vers les élections et appelé les travailleurs à reprendre le travail.

    A ce moment, les prétendus « trotskistes », essentiellement la Ligue Communiste Révolutionnaire et Lutte Ouvrière, affirmaient que la révolution était impossible en Europe. Dès les premières luttes lycéennes, l’équivalent de la LCR à l’époque a affirmé que les étudiants étaient l’avant-garde, elle avait une attitude très arrogante face à la classe ouvrière. LO, par contre, s’est coupé des étudiants. Une véritable organisation trotskiste aurait au contraire tenté de faire le lien entre les travailleurs et les étudiants et aurait éduqué ses jeunes membres pour aller vers les travailleurs. Comprendre le caractère politique du mouvement aurait signifié de développer des comités de grèves qui auraient constitué des embryons de soviets. Dans ces structures, les travailleurs auraient pu s’organiser et discuter de la mise en application du socialisme.

    Il faut s’appuyer dans ces situations sur les revendications premières des travailleurs et des jeunes et développer un programme de transition vers le socialisme. Notre rôle aujourd’hui est d’éviter de reproduire les erreurs du passé en analysant correctement la situation.

    C’est pourquoi le Comité pour une Internationale Ouvrière a appelé dès le début des années ’90 à la formation de nouveaux partis larges des travailleurs sur base de l’analyse de la bourgeoisification des anciens partis ouvriers. Un programme transitoire signifie de partir du niveau des luttes actuelles pour aller vers le socialisme. Il ne suffit pas de se contenter de dire qu’on doit combattre Sarkozy et le patronat. La LCR et LO mettent en avant un salaire de 1500 euros minimum. Nous ne sommes pas en désaccord avec cette revendication, mais nous faisons face à des grèves en France pour parfois seulement 1% ou 2%. Le plus important est que les travailleurs entrent en lutte pour des augmentations de salaire. Ce que nous mettons en avant, c’est la question de la liaison automatique des salaires au niveau de la vie, mais aussi la nécessité de lutter contre le système capitaliste et pour le socialisme, ce qui est la seule manière de pérenniser ces acquis.

    La trahison des directions ouvrières traditionnelles a laissé place à un vide et à la confusion politique. La question d’un nouveau large parti ouvrier peut servir de moyen d’organiser les luttes mais aussi de discuter du socialisme. C’est important d’avoir un espace pour discuter des idées et débattre. Des phrases comme « nous n’avons pas de modèle » ou « il nous faut un parti pour révolutionner la société » amènent plus de confusion qu’autre chose dans la classe ouvrière.

    Quand la LCR dit qu’il faut des perspectives socialistes, sans les définir, et affirme qu’il n’y a pas de modèle, que doit-on imaginer ? Cependant, les insuffisances l’initiative pour un nouveau parti anticapitaliste lancée par la LCR ne veut pas dire que nous allons nous tenir en retrait d’elle. Nous participons à ce processus, comme d’autres camarades ailleurs, sans avoir d’illusions sur les intentions de la direction de la LCR et sans attitude sectaire.


    Prise de parole de Luciano da Silva (CIO-Brésil)

    Juste après la Révolution russe et la prise du pouvoir en Russie, Trotsky a compris la nécessité d’analyser le phénomène de la bureaucratie. Mais malgré le fait que Trotsky n’était plus dans la direction du parti, il n’a jamais défendu de faire un coup d’Etat, il avait d’autres méthodes. Trotsky avait compris que si les travailleurs n’étaient pas activement impliqués dans les soviets, un coup d’Etat n’arrangerait rien, et c’était là le point fondamental. Trotsky avait aussi compris la nécessité du socialisme international et qu’il ne servait à rien d’essayer de construire le socialisme dans un seul pays.

    Ce ne sont que des exemples, mais ils illustrent que Trotsky avait une juste compréhension du marxisme, et donc un programme et des méthodes corrects. C’est une expérience à étudier pour les luttes d’aujourd’hui en Amérique Latine.

    Au moment du Congrès de fondation de la 4e Internationale, le Brésil était déjà représenté. Le véritable développement des idées marxistes au Brésil ne date cependant que des années ’60, quand Maria Pedroza a profité de l’ouverture laissée par le Parti « Communiste » pour qui la prochaine étape était la révolution bourgeoise. La classe ouvrière n’a aucun intérêt à s’allier à la bourgeoisie, c’est ce que les trotskistes ont défendu à l’époque avec un certain succès. Mais à la fin de cette décennie une rupture en deux groupes est survenue sous l’influence de la question de la guérilla, après la révolution cubaine.

    L’un des courants était dirigé par Ernest Mandel, dirigeant de la 4e Internationale originaire de Belgique, et l’autre par Nahuel Moreno, dirigeant trotskiste originaire d’Argentine. Ce dernier avait au début adopté la tactique de guérilla, mais était revenu sur cela suite à l’échec de cette méthode. Mais s’il avait raison sur ce point, il était très sectaire sur la question de la construction du parti, au contraire de Mandel qui était plus flexible, voire opportuniste, sur ce point.

    Dans les années ’70, il y avait donc au Brésil le groupe Convergences socialistes (les partisans de Moreno), et Démocratie socialiste (les partisans de Mandel). A l’époque, c’était la dictature militaire au Brésil et aucun de ces groupes n’a dépassé les 150 militants. Tous deux avaient à ce moment abandonné la guérilla, au contraire des militants du Parti Communiste qui se sont faits massacrés. La seule aile du PC qui a survécu était celle qui était pour l’alliance avec la bourgeoisie et contre la guérilla.

    Par la suite a émergé le PT de Lula, comme recomposition du mouvement ouvrier, avec certaines influences staliniennes. Dans les années ’80, le débat central était de savoir si le PT allait autoriser les plates-formes et les courants, comme défendu par les trotskistes, arrivés à environ 500 dans le PT. Lula défendait un parti de type stalinien, monolithique. Malgré le fait que Lula représentait la tendance majoritaire, la bataille tenace des trotskistes a permis l’autorisation des tendances dans la formation. Les morénistes avaient adopté une méthode d’entrisme très formelle : entrer dans le PT, recruter un maximum de membres et puis ressortir du parti. Au contraire, les partisans de Mandel considéraient que c’était un parti de classe capable d’être transformé en parti révolutionnaire. Ils se sont donc peu à peu dissous dans le PT, puisqu’il y avait moyen de le transformer en parti révolutionnaire.

    Les deux caractéristiques fondamentales du trotskisme brésiliens se sont retrouvées là : les partisans de Mandel, plus ouverts mais avec des tendances à l’opportunisme, et ceux de Moreno, plus conscients de la nécessité d’organiser leurs forces, mais avec des tendances au sectarisme. C’est à ce moment que le Comité pour une Internationale Ouvrière a commencé à se développer dans le PT, avec une cinquantaine de militants.

    A la fin des années ’80, les morénistes ont considéré la chute du stalinisme comme une victoire. Les deux courants faisaient l’analyse que la chute du stalinisme allait inévitablement conduire à une révolution socialiste en Europe de l’Est, ce qui était une erreur. Le CIO avait fait l’analyse que les années ’90 allaient être plus difficiles et confuses à cause de la désorientation du mouvement ouvrier et du virage à droite des organisations traditionnelles du mouvement ouvrier sous les pressions du capitalisme.

    Le CIO avait organisé un ample débat sur ce que représentait cette chute de l’URSS et les tâches qui en découlaient. Cela a pris 5 ans aux mandelistes de comprendre que leur position était erronée. Mais les morénistes, jusqu’à maintenant, ont toujours considéré que c’était une victoire.

    En 1992, il y a eu les premières tentatives d’application du néolibéralisme, par un président corrompu qui n’avait pas la confiance totale de la classe capitaliste. Tout de suite est apparu un mouvement de masse qui l’a éjecté de la présidence, et les morenistes ont crû qu’une situation révolutionnaire se développait. Il sont donc sortis du PT. Mais le mouvement qui avait viré le président était une occasion pour la classe dirigeante de se réorganiser. Cette politique sectaire et isolée des morenistes a continué jusqu’à aujourd’hui.

    Les mandelistes, qui avaient à peu près 1.500 membres, se sont de plus en plus intégrés au PT, au vu qu’ils gagnaient constamment plus d’élus, et ils se sont progressivement bureaucratisés.

    Cela explique le nombre de scissions rencontrées dans le mouvement trotskiste. Les morenistes ont scissionnés en 4 groupes différents tandis que les mandelistes se sont divisés en 2, l’un restant au PT et l’autre allant construire le PSoL. Le CIO est la seule organisation trotskiste au Brésil qui n’est pas en crise, et cela explique sa progression au cours de ces dernières années.

    Aujourd’hui, nous sommes la seule organisation trotskiste qui a tourné le dos tant au sectarisme de Moreno qu’à l’opportunisme de Mandel. Nous sommes persuadés qu’un avenir grandiose nous attend au Brésil dans la lutte pour le socialisme.


    Lucy Redler (Allemagne)

    Les forces qui se revendiquent du trotskisme ont en fait la plupart du temps abandonné le marxisme. Olivier Besancenot passe par exemple son temps à dire dans les journaux que la Révolution russe n’est pas une référence.

    Pourtant, la question de la révolution permanente est une question vitale pour le Venezuela. De même, l’approche de Lénine et Trotsky sur le droit des minorités à disposer d’elles-mêmes restent d’une grande importance au Tibet, contre la vision dictatoriale stalinienne.

    A l’époque, ces questions avaient aussi une importance cruciale. Si le Parti Communiste allemand avait adopté la tactique du Front Unique contre le nazisme, Hitler n’aurait jamais accédé au pouvoir. En Espagne, le franquisme ne l’aurait pas emporté. Mais cela ne s’est pas produit car les forces trotskistes étaient trop faibles et dispersées. Malgré cela, les trotskistes ont fait une travail d’une richesse énorme dans la lutte contre la nazisme. A l’époque de l’arrivée d’Hitler, les partisans de Trotsky ont mis en avant l’alliance des sociaux-démocrates et des communistes.

    La base des deux partis voulait un organe de combat contre le nazisme. Trotsky mettait en avant les conditions du front unique ouvrier : unité concrète des directions des sociaux-démocrates et du Parti Communiste en gardant son identité dans la lutte contre le nazisme. Le but était de faire la distinction entre ceux qui voulaient vraiment lutter contre le fascisme et les autres, ce qui aurait permis de renforcer politiquement les travailleurs.

    Le PC aurait pu être considérablement renforcé en dénonçant ainsi la direction sociale-démocrate. Trotsky disait que la clé de la révolution mondiale était alors dans les mains du PC. Mais pendant ce temps là, sous l’influence de la ligne stalinienne, le PC affirmait que les sociaux-démocrates étaient des sociaux-fascistes et refusait toute alliance avec eux. Pour Staline, la social-démocratie était l’aile modérée du fascisme. Par ricochet, les sociaux-démocrates accusaient les communistes d’être des fascistes peints en rouge.

    Dans les élections parlementaires de 1932, le parti social-démocrate et le parti communiste avaient ensemble un demi-million de voix en plus que les nazis. Si le Front Unique avait eu lieu, ces derniers auraient été stoppés, le PC aurait été renforcé et une nouvelle période révolutionnaire aurait commencé en Allemagne. Mais le PC à l’époque a pavé la voie au nazisme. Des groupes trotskistes ont cependant résisté au nazisme dans le PC, ce qui a mis sous pression sa direction. Le groupe trotskiste de Berlin avait fait des banderoles pour les attacher aux portes des usines et qui proclamaient: « Léon Trotsky appelle à un front unique entre PC et SD ». Hélas, beaucoup d’entre eux sont morts par la suite dans les camps de concentrations.

    A cause de cette erreur monstrueuse commise par les staliniens et au vu du fait qu’aucune conclusion n’a été triée, Trotsky a conclu que la 3e Internationale était morte. Trotsky a écrit en 1933 « une organisation qui n’est même pas réveillée par l’arrivée du nazisme est morte.» Il en a déduit qu’il fallait une nouvelle internationale, une quatrième internationale, pour lutter contre le nazisme dans la perspective d’une guerre mondiale.

    A l’approche de la guerre, des journaux trotskistes allemands étaient distribués aux casernes des soldats. En Belgique et aux Pays-Bas, les trotskistes ont fait des rencontres de fraternisation avec les allemands contre les nazis. La police nazie a reconnu que de toutes les formes de résistance, la résistance internationaliste en Belgique et aux Pays-Bas était la plus dangereuse.

    Ces leçons sont toujours intactes, il faut les saisir et s’en servir au contraire des prétendus courants trotskistes comme le SWP, les mandelistes & les autres.

    Nous sommes dans la tradition de Marx, Engels, Lénine, Rosa Luxembourg et de Trotsky. Ce dernier déclarait dans son testament : "Je mourrai révolutionnaire prolétarien, marxiste, matérialiste dialectique, et par conséquent athée intraitable. Ma foi dans l’avenir communiste de l’humanité n’est pas moins ardente, bien au contraire, elle est plus ferme qu’au temps de ma jeunesse. La vie est belle. Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression et de toute violence et en jouissent pleinement."


    Peter Taaffe (Grande-Bretagne):

    Cette année est l’occasion de célébrer les évènements de mai ’68, d’août ’68 en Tchécoslovaquie et d’autres évènements. Mais le 70e anniversaire de la fondation de la 4e Internationale est pour nous très important.

    Cela n’apparaît pas dans les livres d’histoire de la même manière, mais indépendamment du nombre impliqué, c’est cette question de l’internationale qui va décider du genre humain. Il y a eu cinq essais sérieux d’établir une internationale socialiste, si nous incluons les efforts de Marx et Engels dans la Ligue des Communistes, qui était au moins une internationale à l’échelle européenne.

    Mais c’est une honte qu’il n’existe ni d’internationale de masse ni de parti révolutionnaire de masse à l’époque du capitalisme mondialisé. Nous avons pris sur nos épaules la tâche de construire des organisations de masse des travailleurs. Cela doit conduire à la création d’une internationale massive.

    Les premiers pas commencent aujourd’hui avec nos efforts. Cette tâche tombe sur une minorité. Mais l’histoire est faite par les masses, nous ne faisons que préparer cela. Les forces du CIO sont petites à l’échelle mondiale. Mais il faut s’imaginer l’époque de Marx, Lénine, Luxembourg et Trotsky qui, a un moment, quand la deuxième internationale avait trahi la classe ouvrière internationale, a dit que les internationalistes tenaient dans une calèches. Lénine avait directement mis en avant la création d’une troisième internationale. Peu de temps après cet appel, la révolution a éclaté en Russie, et des travailleurs du monde entier ont sympathisé avec les révolutionnaires russes. Mais des sociaux démocrates opportunistes se dirigeaient aussi vers la 3e Internationale. C’est pour cela que Lénine avait mis en avant 21 conditions pour éloigner les opportunistes.

    Ce n’est pas un hasard si la 4e Internationale a été fondée en 1938, 5 ans après l’arrivée de Hitler au pourvoir. Trotsky attendait la radicalisation révolutionnaire d’une guerre mondiale. Cette montée révolutionnaire a eu lieu, mais elle a été trahie par les sociaux-démocrates et les staliniens, ce qui a sauvé le capitalisme pour une période historique.

    Quelques pays du tiers monde ont connu des organisations trotskistes de masse. A Saïgon, pendant un moment, les trotskistes ont été majoritaire dans le PC. La majorité des étudiants chinois à Moscou en 1926 étaient membres de l’opposition de gauche et on peut encore parler du Sri Lanka. J’ai personnellement connu une manifestation de 10.000 de leurs membres en 1976.

    Rappelons nous aussi des réalisations du CIO en Grande-Bretagne qui a, sous le nom de Militant, fait tombé Thatcher, avec la reconnaissance des masse. A l’époque, il y avait autant d’organisations trotskistes que d’organisation d’extrême-gauche en Grèce aujourd’hui. Mais nous n’avons pas voulu être L’Internationale, mais en préparer l’arrivée. Cette pour cette raison que nous sommes le Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Nous avons connu des reculs avec la chute du stalinisme. Durant les années noires des années ’90, nous sommes allés d’une polémique à l’autre. Mais ces discussions ont durci le cadre dont nous avions besoin pour la suite. Tout comme Trotsky a dû défendre les idées du marxisme face à la réaction stalinienne, toute ces discussions nous ont permis de préserver l’héritage du marxisme.

    Souvent, les débats dans le mouvement marxiste débouche sur beaucoup de confusion chez certains. Lénine a répondu ainsi à quelqu’un qui critiquait les polémiques dans la social-démocratie russe : « un homme qui aiguise un couteau fait un acte scientifique et sait ce qu’il fait ». Ces débat idéologiques ont aidé à aiguisé les armes du CIO. Nous sommes les seuls qui continuons à défendre la démocratie révolutionnaire et les méthodes de Lénine et Trotsky. Nous sommes opposés aux méthodes de ceux qui pensent que l’on garde l’unité en supprimant le débat.

    Si la classe ouvrière prend le pouvoir dans un pays capitaliste avancé, ce serait la meilleure des armes pour construire une internationale révolutionnaire de masse. Mais même sans prise de pouvoir, réussir à construire un parti révolutionnaire de masse serait un pôle d’attraction gigantesque. Il y a des bons camarades dans d’autres internationales. Nous pouvons en gagner dans les temps à venir, mais la majorité des forces pour une nouvelle internationale viennent de couches fraîches qui n’ont pas encore été impliquées jusqu’à aujourd’hui. Mais sans colonne vertébrale révolutionnaire, on ne sait rien faire.

    Trotsky était un grand théoricien, un des meilleurs écrivains de l’histoire et un grand dirigeant marxiste. Il a hélas été assassiné, comme presque toute sa famille dans ou à l’extérieur des goulags. Mais le nom de Trotsky ne sait pas être effacé uniquement par la répression. Une nouvelle internationale de masse va arriver et cette idée rencontre beaucoup d’enthousiasme quand elle est bien expliquée. Quand les camarades utilisent le matériel du CIO, c’est une idée qui suscite l’intérêt jusque dans les villages du Pakistan.

  • Le G8 Ă©choue sur la question du climat

    Le monde fait face à la perspective horrifiante d’un changement climatique majeur et de son impact catastrophique sur la production alimentaire et les conditions de vie à travers le monde. Cependant, les chefs politiques des principales économies capitalistes n’ont pas réussi à s’entendre sur n’importe quelle action significative vis-à-vis de cette question lors du récent G8 qui s’est tenu au Japon.

    Article de Ken Douglas, Socialist Party (section d’Angleterre et du Pays de Galles du CIO)

    Au lieu de cela, ils ont simplement pris le vague engagement de réduire de 50% les émissions globales de gaz carbonique (CO²) d’ici 2050. C’est déjà quelque chose, pourriez vous dire. Mais même cette promesse est bancale. Premièrement, il n’y a aucune année de référence sur base à laquelle les 50% doivent se référer.

    Deuxièmement, seuls les pays du G8 se sont mis d’accord sur cette proposition et ils n’ont pas expliqué comment la réduction doit être répartie entre les nations développées ou en développement. Le Mexique, le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud ont exigé que le G8 coupe ses propres émissions de gaz à effet de serre de plus de 80% en les accusant de ne pas tenir compte des besoins des économies émergeantes.

    Les USA veulent convoquer une réunion avec ces pays et d’autres importants émetteurs de CO², mais un projet de déclaration ne mentionne aucun objectif intermédiaire, seulement que «de profondes coupes dans les émissions globales seront nécessaire».

    Les principaux pays capitalistes ne peuvent même pas convenir ensemble d’une répartition de réductions modestes entre eux – ils veulent protéger leurs propres intérêts nationaux et ne pas concéder quoi que ce soit comme avantage économique à leurs rivaux. Les pays de l’UE accusent déjà le Canada et le Japon de ne pas vouloir atteindre leurs objectifs puisque leurs émissions ont considérablement augmenté depuis les années ‘90.

    Aucun objectif intermédiaire n’a été annoncé. Selon le rapport 2007 du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat), les émissions globales doivent diminuer d’ici 2015 pour éviter que le réchauffement ne s’emballe, mais cet élément n’a même pas été mentionné.

    En réalité, pour les grandes entreprises et les multinationales, seuls comptent les profits. Shell a ainsi déjà abandonné la majorité de ses projets de développement de technologies alternatives parce qu’elle profite énormément des prix élevés du pétrole.

    Le président de la Commission Européenne a qualifié la déclaration du G8 de «signal fort aux citoyens du monde» et de «nouvelle vision partagée». Mais si leur vision du réchauffement climatique est partagée, ce n’est qu’avec les grandes entreprises et leur préoccupation de maintenir leurs bénéfices.

    Cependant, pour la majorité des gens sur la planète, pour les milliards de travailleurs, de paysans pauvres et de chômeurs – dont beaucoup souffrent déjà des effets du réchauffement climatique – ce n’est pas assez. Pour résoudre ces problèmes, nous devons commencer à construire une alternative socialiste face aux politiques liées aux politiques G8. Nous devons changer le système, pas le climat.


    CALENDRIER de nos campagnes:

    • De la colère à l’action organisée: Résistance Internationale!
    • 20 septembre: Manifestation contre un Congrès anti-islam organisé avec la participation du Vlaams Belang
    • 25 octobre: Festival "Environnement" de Résistance Internationale à Anvers
    • 6 décembre: Action pour le Climat à Bruxelles
    • 5 mars 2009: Manifestation anti-NSV à Louvain
    • 8 mars 2009: Action dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes

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    Liens:

  • Plus de 350 marxistes prĂ©sents Ă  l’Ecole d’EtĂ© internationale du CIO!

    École d’Été du CIO – 2008

    Plus de 350 marxistes présents à l’Ecole d’Eté internationale du CIO!

    L’Ecole d’Eté annuelle du Comité pour une Internationale Ouvrière vient de se terminer et s’est déroulée dans une ambiance parfaitement dans la continuité des précédentes. Dans la continuité et pas à l’identique puisque, grâce à leur travail acharné, nos différentes sections nationales ont obtenus des résultats particulièrement impressionnants au cours de l’année écoulée. Il ne fait aucun doute que l’enthousiasme créé par cette rencontre aura de grandes répercussions sur notre travail militant.

    Bien entendu, l’enthousiasme seul ne permet pas de construire un parti révolutionnaire international. Une analyse correcte de la situation concrète est d’une importance cruciale afin de dégager les perspectives nécessaires pour orienter au mieux notre travail. A ce titre, une fois encore, cette Ecole d’Eté a joué un grand rôle, de même que pour permettre aux camarades de notre internationale de transmettre l’expérience qu’ils ont acquise dans leur construction et dans leurs interventions parmi les luttes.

    Nous sommes actuellement à un moment crucial de l’histoire, dans le cadre d’une crise gigantesque du capitalisme dont les effets se font sentir tant en Amérique qu’en Asie ou encore en Europe. Les deux tiers de la population mondiale font face aujourd’hui à une inflation de plus de 10%. Il est certain que le grand ennemi pour l’instant est cette augmentation des prix, la récession et le chômage n’ont pas encore frappé les esprits parmi la classe ouvrière au point d’y rester omniprésents. Bien entendu, les marxistes ne se réjouissent pas de l’arrivée d’une crise et n’accueillent pas avec bonheur les conséquences qui en découlent en termes de misères et de drames. Mais cette crise, économique mais aussi politique, va provoquer des résistances, entrainer des luttes ainsi que des opportunités d’intervention pour nos différentes sections.

    En Angleterre, en Allemagne, en Grèce ou encore en Belgique, des luttes importantes ont déjà pris place se sont déjà déroulées dans lesquelles nos camarades sont intervenus avec succès. Plusieurs parties du monde connaissent des situations très turbulentes et l’intérêt est grandissant pour nos idées, comme nous l’ont rapporté nos camarades de partout à travers le monde.

    A cette Ecole d’Eté du CIO, des camarades étaient présents de Suède, d’Allemagne, de Belgique, de France, de Grèce, d’Italie, de Chypre, d’Ecosse, de Pologne, de République Tchèque, des Pays-Bas, d’Irlande, d’Angleterre,
 Mais aussi du Liban, d’Israël, du Pakistan, du Venezuela, de Malaisie, du Brésil, des Etats-Unis et d’ailleurs. 330 camarades ont participé à l’entièreté de ce marathon politique de 6 jours, sans compter ceux qui n’ont pu assister qu’un jour ou deux aux débats. Cette Ecole d’Eté a donc été la plus fréquentée depuis 30 ans. La soif d’idées et d’analyse a pu se voir dans le sérieux et l’application des camarades pour suivre les discussions, mais aussi par le fait que la librairie de l’internationale a vendu pour plus de 3.600 euros de livres, sans encore tenir compte de ce que les stands des différentes sections nationales ont pu vendre.

    Un hommage particulièrement poignant a été rendu à Terry Fields, un de nos anciens députés de Grande-Bretagne décédé cette année qui avait jadis participé aux luttes de Liverpool et à celles contre la Poll Tax. Il avait même été jeté en prison pour avoir refusé de payer cette taxe que Thatcher avait tenté d’imposer. Notre ancien député irlandais, Joe Higgins – qui a joué avec notre parti-frère en Irlande le Socialist Party un rôle important dans la victoire du NON au Traité de Lisbonne – n’a hélas pas pu participer cette année car il était parti en Amérique Latine avec la télévision irlandaise pour y tourner un reportage avec nos camarades du Brésil et d’ailleurs sur l’histoire des luttes de ce continent. Leur campagne contre la politique néolibérale européenne a tout de même évidemment été discutée, car elle représente un exemple de l’impact que nous pouvons avoir dans la société, même avec une petite organisation.

    Au cours de cette semaine, nous avons eu des discussions sur les perspectives de l’économie mondiale, sur la lutte des classes en Europe et le développement de nouvelles formations des travailleurs ou encore la construction de notre internationale tandis que la situation en Asie, en Amérique Latine et au Moyen-Orient ont été discutés dans des commissions spécifiques. De plus petites sessions ont été consacrées au changement climatique, à la lutte des classe passée et à venir aux USA, à la lutte contre le racisme, à la crise de 1929, à l’art et la révolution, etc. Un meeting à l’occasion du 70e anniversaire de la fondation de la quatrième internationale par Trotsky a aussi pris place durant la semaine. Il est impossible d’aborder ici en profondeur tous ces sujets, et même si des rapports vont arriver ces prochains jours sur ce site, toute la richesse des différentes interventions ne saurait pas être rendue.

    Nous sommes repartis de là avec une volonté renforcée de lutter contre le capitalisme, nos armes idéologiques aiguisées pour intervenir dans les luttes qui nous font face. Plus que jamais, l’avenir de l’humanité, selon les termes de Rosa Luxembourg, se résume au choix entre le socialisme et la barbarie. Nous ferons tout pour que le socialisme soit l’avenir du genre humain et que la planète entière soit débarrassée de l’exploitation capitaliste.

  • DĂ©claration du ComitĂ© pour une Internationale OuvriĂšre sur la situation en OssĂ©tie du Sud

    Au moment où les Jeux Olympiques commencent en Chine, déviant l’attention des médias du monde entier des véritables problèmes du monde, le conflit sur la reconnaissance de la république d’Ossétie du Sud en Géorgie a explosé en conflit militaire ouvert. Le président pro-américain de Géorgie, Mikhail Saakashvilli, a envoyé des troupes pour attaquer Tskinvalli, la capitale d’Ossétie du Sud, et d’autres endroits avec en conséquence, selon le président d’Ossétie du Sud, la mort d’environ 1000 personnes.

    Au moins 15 soldats des « troupes de maintien de la paix » russes basés en Ossétie du Sud ont été tués. En réponse, la Russie a envoyé des tanks et a commencé des attaques aériennes non seulement contre les troupes géorgiennes mais aussi, selon Saakashvilli, contre des aéroports, des ports et même des zones civiles. Saakashvilli a maintenant déclaré que la Géorgie est en état de guerre et a rappelé les réservistes.

    Beaucoup d’habitants d’Ossétie du Sud vont certainement considérer l’intervention des troupes russes comme une tentative pour protéger une population pacifique contre l’agression de l’armée géorgienne. Cependant, comme l’expérience des conflits ethniques sanglants dans l’ex-Yougoslavie et ailleurs nous l’a montré, le recours à des troupes ne peut pas garantir la sécurité des habitants pacifiques. Les « troupes de maintien de la paix » russes qui étaient basées en Ossétie du Sud ont échoué, et le conflit actuel menace de s’étendre aux républiques proches non reconnues internationalement d’Abkhazie et du Nagorno-Kharabakh
 Le Caucase fait face à la menace de l’escalade d’une guerre régionale avec l’implication possible d’autres puissances mondiales.

    Les pouvoirs en place, tant en Russie qu’en Géorgie, vont utiliser ce conflit à leurs propres fins. Le Kremlin va blâmer les citoyens ordinaires de Géorgie ordinaires et le régime de Saakashvilli va blâmer les citoyens russes ordinaires ; mais ceux qui vont souffrir seront comme toujours les populations, qu’elles soient d’Ossétie ou de Géorgie. Dans la période à venir, une nouvelle campagne raciste va prendre place en Russie contre les Géorgiens. Mais c’est le pouvoir en place qui est à blâmer pour les morts et les destructions. Cette situation sera utilisée pour diviser les peuples de Géorgie, de Russie et d’Ossétie du Sud sur une base ethnique. Nous ne devons pas laisser les dirigeants défendre leurs intérêts au détriment de la population.

    Nous appelons tous les travailleurs et les militants de gauche en Russie, en Géorgie, en Ossétie du Sud et bien entendu dans les autres pays à exiger que les activités militaires soient immédiatement stoppées. Les travailleurs ne peuvent pas compter sur les actions incontrôlées de leurs gouvernements ou sur les interventions de la part de forces extérieures pour résoudre le conflit, ils ne peuvent compter que sur leurs propres forces.

    • Pour l’arrêt immédiat des activités militaires et le retrait des troupes d’Ossétie du Sud.
    • Pour les droits de l’Ossétie du Sud et des autres républiques non-reconnues à l’autodétermination sans intervention militaire.
    • Pour l’unité d’action entre les classes ouvrières de Géorgie, de Russie et d’Ossétie du Sud pour renverser ces gouvernements qui mènent une guerre contre les populations.
    • Pour l’instauration de gouvernements qui défendent les intérêts des travailleurs, éliminent la pauvreté et instaurent la paix dans la région.
    • Pour une fédération socialiste démocratique du Caucase.
  • Quelques photos de l’Ecole d’Ete 2008 du CIO

    Ecole d’Eté du Comité pour une Internationale Ouvrière

    En attendant ce lundi où nous commencerons à publier les rapports des discussions en français de l’Ecole d’Eté européenne de notre internationale, voici un léger aperçu de cette rencontre importante. Il y a eu cette année envrion 350 participants, soit la plus forte présence depuis 30 ans.

    Photos de marxisten.blogspot.com

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