Your cart is currently empty!
Category: Privé divers
-
Mons-Borinage. Moins de piquets qu’attendu, mais clarté sur l’objectif de la grève
A Mons et dans le Borinage, l’appel à la grève de ce 24 juin a été moins suivi que lors d’échéances précédentes, mais des piquets bloquant voire filtrant étaient tout de même organisés sur certaines entreprises, surtout dans les zonings industriels.Une équipe de militants du PSL s’est rendue sur des piquets du zoning de Ghlin-Baudour. Un blocage y était effectué notamment sur NGK Ceramics où notre tract et nos propositions pour construire le mouvement pour après l’été ont reçu un très bon accueil. Nous avons également pu y vendre plusieurs exemplaires de notre mensuel Lutte Socialiste. Des blocages étaient également organisés par les délégations FGTB devant AW Europe et le centre de distribution de H&M, où étaient également présents quelques délégués et militants de la CSC.
Certaines délégations avaient fait le choix de laisser passer les travailleurs non-grévistes, après leur avoir distribué un tract et discuté de l’importance de reconstruire un mouvement le plus fort possible pour septembre et octobre. C’était notamment le cas chez Baxter à Lessines, où nous avons également pu faire une visite de solidarité. Tout au long de la journée, les discussions allaient clairement dans le sens de reconstruire un mouvement aussi fort qu’en 2014, un mouvement capable de renverser le gouvernement Michel par la grève et l’action collective.
[divider]
Ce vendredi 24/06, la journée de grève a été bien suivie sur le site de Lonza Braine. Plusieurs délégués et membres du personnel étaient présents pour mener à bien le piquet et mettre l’usine à l’arrêt. Cette action, menée conjointement par la CNE, la FGTB et la CSC, a été bien suivie par le personnel. A l’issue d’assemblées et de réunions d’informations sur le contenu de la loi Peeters, une écrasante majorité des ouvriers et employés ont adopté le plan d’action et se sont mis en grève.
L’ambiance au piquet était enthousiaste et constructive, et les yeux étaient rivés sur la suite du plan d’action, avec les 29/09 et 7/10 qui devront être utilisés pour élargir la mobilisation, aussi dans le reste du zoning, et accroître notre rapport de force contre le gouvernement Michel.

-
Marchons ensemble pour les travailleurs de Magotteaux
Les travailleurs de l’usine de boulets de broyage des fonderies Magotteaux, à Vaux-sous-Chèvremont (Liège) voient leur emploi menacé. Ils appellent à un rassemblement de solidarité ce dimanche, dont nous reproduisons l’appel ci-dessous.
[divider]
Chers camarades actifs, anciens Magotteaux, Pensionnés et Prépensionnés ainsi que les habitants voisins de nos usines,
C’est dans la douleur que nous apprenons la décision transmise par nos dirigeants de mettre fin à notre usine de fabrication de boulets, celle qui a permis à Magotteaux d’être le leader mondial pour les broyeurs de mines et de cimenteries mais celle aussi qui a fait en sorte de développer l’ensemble de nos filiales étendues à travers le monde.
Par ce bref message, nous souhaitons vous faire savoir que nous organiserons, ce dimanche 26 juin à 09h00, au pied de nos usines, un rassemblement avec l’ensemble du personnel de l’entreprise Magotteaux. Les personnes extérieures sont évidemment les bienvenues.
Le but: un message fort de solidarité de tous les travailleurs Magotteaux.
Nous demandons votre soutien pour ces familles touchées directement par cette annonce.
Nous comptons réellement sur votre présence. A tous, un grand merci!
Vos délégations syndicales FGTB & SETCA
-
ULB – Incroyable solidarité au piquet de grève du personnel d'entretien
Ce matin, un peu avant 5h, la délégation CSC-Alimentation & Services de l'ULB a organisé un piquet de grève sur le campus du Solbosh. Il faut savoir que l'ULB sous-traite le nettoyage de ses différents campus à diverses enseignes (ISS pour le Solbosh), en faisant jouer la concurrence entre les entreprises pour s’assurer les coûts les plus bas.
Par Julien (Bruxelles)
Pour tous les travailleurs, parfois présents depuis 30 ans, le résultat est clair: les salaires ne cessent d’être nivelés par le bas et leur statut retravaillé à force de changer d’employeur (selon celui qui aura le contrat). Depuis 2 ans, la délégation syndicale de la CSC demande en particulier que les contrats de travail soient respectés : des bâtiments qui devraient être nettoyés en 11h doivent l’être en 7h30, contrôles sur la qualité du travail sont utilisés comme moyen de pression, les pensionnés ne sont plus remplacés,… ISS veut qu’un personnel réduit assume plus de charge de travail en moins de temps!
Ce matin, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) se sont rendus au piquet pour soutenir les grévistes. L’atmosphère était clairement à la combativité: 50 personnes étaient présentes au piquet, soit environ les 3/4 du personnel! Un piquet de grève aussi fourni est des plus remarquables. Au moment où nous écrivons ces lignes, la suite des évènements n’est pas encore claire.
Notre intervention de solidarité fut extrêmement bien accueillie. Nous avons pu utiliser ces quelques heures pour rencontrer le personnel, discuter de leurs conditions de travail et, surtout, leur montrer qu’ils ne sont pas seuls! Sur les photos suivantes, vous pouvez voir (outre la grève), la photo d’une petite construction aux volets fermés. C’est là que la direction d’ISS s’est réfugiée en voyant les premières vestes syndicales, baissant les volets pour ne pas être aperçue ! Ce qui est certain, par contre, c’est qu’elle a bien vu les travailleurs en colère!
-
BM&S : Plus que temps de faire du bruit!
L’année passée, tout le monde du travail et les médias se sont sensibilisés sur le combat exemplaire de quatorze travailleurs de la société BM&S, sous-traitante du nettoyage des trains à la SNCB.Déclaration des 14 ouvriers de BM&S et du comité de soutien aux grévistes de BM&S composé de nombreux délégués et affiliés de la CGSP cheminots, CGSP ALR, CGSP Enseignement, SETCA, ACOD-SPOOR,…
Une lutte exemplaire de plus quatre mois qui s’est soldée par la réintégration temporaire des deux délégués et la promesse d’un contrat CDI à trois travailleurs intérimaires.
A peine un mois après la signature du protocole d’accord entre les instances syndicales et les représentants de BM&S, la situation est revenue au point mort. Les cinq travailleurs restent dehors!
Pour rappel :
A la fin du mois d’août 2014, 14 travailleurs de la société de nettoyage BM&S du site de Schaerbeek se mettent en grève.
Les raisons : le licenciement de deux délégués syndicaux accusés de fraude et corruption (l’enquête par la suite prouvera que ce n’est pas le cas) et le non-renouvellement du contrat de trois travailleurs intérimaires à qui la société avait promis un contrat à durée indéterminée après un an et demi de loyaux services.
Les exigences des travailleurs : la réintégration sur le site de Schaerbeek des deux délégués licenciés injustement ainsi que des travailleurs intérimaires.
Pendant plus de quatre mois, les grévistes, les instances syndicales et les avocats de BM&S vont se livrer à un véritable bras de fer. La solidarité entre les quatorze ouvriers est exemplaire et suscite l’admiration et le soutien de tout le monde du travail.
Mais BM&S est une société sans scrupule qui utilisera tous les moyens en son pouvoir pour contourner le dialogue direct avec les interlocuteurs sociaux et c’est à la voie juridique qu’elle a préféré recourir, tentant de briser à plusieurs reprises le piquet en introduisant des intérimaires extérieurs pour les remplacer.
A la fin du mois de décembre 2014, c’est avec confiance que les travailleurs vont accepter le compromis signé entre leur permanent syndical et BM&S, celui-ci laissant entrevoir la possibilité d’une reprise définitive sur le site de Schaerbeek malgré un passage obligé sur des sites néerlandophones.
Mais à peine quelques semaines après la reprise, c’était déjà le désenchantement pour les anciens grévistes.
Les deux délégués ont dans une premier temps été affectés l’un à Leuven l’autre à Anvers.
Ils y ont constaté sur ces sites des conditions de travail déplorables, des agents qui n’ont pas de tenue règlementaire ( gilet réfléchissant, chaussures de sécurité et tenue de sécurité, matériel adapté), qui mettent leur vie en danger en lançant des seaux d’eau à quelques centimètres des caténaires, qui traversent les voies en dehors des chemins prévus, en bref, des agents stressés qui répondent à des ordres de rentabilité irréalisables…
Après quelques semaines de travail, les délégués étaient mis au chômage économique parce qu’ils ne parlaient pas le néerlandais.
Les intérimaires quant à eux, n’ont jamais retrouvé le travail promis, ils ont juste eu le droit de faire un aller retour à Hasselt, renvoyés pour avoir refusé de signer un papier en néerlandais qu’ils ne comprenaient pas.
En parallèle, tandis que tous étaient prioritaires sur l’atelier de Schaerbeek, leurs 9 collègues ont vu débarqué sur le site 9 autres nouvelles recrues, et plusieurs tentatives de faire entrer d’autres intérimaires engagés par une autre firme sous traitante à BM&S.
Depuis lors, les tentatives de leur permanent pour faire respecter le protocole et récuser BM&S sont restées lettre morte.
Ce qui est le plus aberrant c’est qu’une telle société n’ayant aucun scrupule à s’assoir sur ses promesses, ses engagements écrits et les conditions de travail et de sécurité de ses employés, continue d’être présente et défendue par la SNCB.
Comme si cela ne suffisait pas, après trois mois de chômage économique, les délégués ont été priés de retourner sur les sites auxquels ils avaient été affectés en janvier, pour être, une fois sur place, immédiatement remerciés parce qu’ils ne parlaient pas le néerlandais!
A croire que la direction de BM&S, ne se satisfait pas de leur infliger ses peines, il faut qu’elle en rajoute dans l’humiliation.
Ainsi, le combat de ses 14 courageux ouvriers est loin d’être terminé. Et ils ont plus que jamais besoin de votre soutien.
Exigeons tous ensemble la réintégration immédiate de ces 5 travailleurs sur le site de Schaerbeek, et un suivi sur le champ de toutes les conditions de sécurité et de travail dans l’ensemble des chantiers de l’entreprise.
Vous pouvez dans un premier temps si vous le souhaitez, pour marquer votre désaccord face à la situation, envoyer un email à la société sur: info@bm-services.be
Si d’ici quelques jours, le protocole n’est toujours pas respecté, et que les 5 ne sont pas réintégrés sur Schaerbeek, alors qu’ils sont prioritaires, et qu’il y a un manque avéré de personnel sur le site, des actions seront à prévoir, nous espérons alors pouvoir compter sur votre soutien,
Merci pour votre solidarité et votre attention,
Bien à vous
-
Grève régionale du 8 décembre, Zaventem. Visite au piquet ECONOCOM.
Le PSL est intervenu ce lundi 8 décembre avec 13 équipes mobiles en région bruxelloise pour visiter les différents piquets présents à travers la région. Nous sommes notamment allés chaussée de Louvain à Zaventem. Nous avons visité le piquet des travailleurs de ECONOCOM.Par Nico M.
Construire l’enthousiasme avec un piquet bien organisé
Dans notre journal de novembre, Ben écrivait dans son article à propos du plan d’action qu’« évidemment, il ne suffit pas de décréter qu’on veut une présence massive au piquet pour que ce soit le cas. La présence au piquet, c’est une tradition qui doit se construire et ça nécessite une préparation concrète de chaque piquet. On ne peut pas rester toute une journée debout dans le froid à ne rien faire, et encore moins sous la pluie. Prévoir de quoi s’abriter, de quoi se réchauffer, de quoi manger, ça participe aussi à la réussite d’un piquet ». C’est à peu de choses près comment le piquet des travailleurs à ECONOCOM est organisé. L’idée de ce lundi était de bloquer un des 5 bâtiments du site de Zaventem et de tracter vers les quelques non-grévistes pour expliquer l’importance de résister au gouvernement, et ainsi préparer le blocage complet du 15 décembre. Leur piquet était bien organisé et donc enthousiasmant. Ce n’est pas un hasard, mais le fruit d’années de travail syndical à ECONOCOM afin de construire notamment une tradition de piquet dans la délégation lors des journées d’actions.
Des AG pour préparer le plan d’actionQuatre AG ont pris place la semaine avant le 8 afin de préparer le plan d’action et plus de 200 travailleurs y ont participé. Au cours de ces AG du personnel, le parallèle a été fait entre les mesures du gouvernement et les problèmes avec la direction propres à l’entreprise. D’ailleurs une banderole a été installée au piquet contre le statut de « faux indépendant ». Des affichettes ont aussi été produites pour décorer le piquet et mettre en avant quelques éléments des attaques auxquelles nous faisons face aujourd’hui. C’est un élément important pour renforcer le plan d’action contre le gouvernement. Pourquoi ne pas discuter au sein de chaque secteur d’un cahier de revendications pour renforcer le mouvement. Nous luttons contre les mesures du gouvernement, pour sa chute, mais aussi contre toutes les mesures d’austérité et donc contre toutes les attaques sur nos conditions de travail, nos statuts etc. D’autant que, comme l’illustre ce plan d’action, la lutte contre l’austérité se jouera au sein de nos entreprises par l’utilisation de notre principale arme : la grève. Cette logique austéritaire qui vise à nous faire payer la crise des capitalistes tente également de taire un élément fondamental: c’est les travailleurs qui créent les richesses dans la société, c’est « nous qui payons le salaire de nos patrons et non l’inverse » comme un travailleur sur place l’expliquait ce mercredi au piquet.
La volonté de contacter les autres travailleurs du zoning était présente. En fait autour d’ECONOCOM il y a quelques plus petites entreprises, sans délégations syndicales. Cela illustre l’importance de lutter contre les mesures du gouvernement qui veut clairement affaiblir les syndicats. En affaiblissant les délégations syndicales ils veulent rendre plus dure encore l’organisation de notre résistance. Pour le 15 et pour la suite du plan d’action, il sera important de trouver des moyens de tisser les liens avec ces travailleurs plus isolés, dans ces entreprises où l’organisation de la grève est rendue presque impossible par les règles anti-syndicales.
Multiplier les occasions de débat sera crucial pour la suite du plan d’action. Si nous voulons faire dégager le gouvernement et avec lui toute la politique d’austérité, nous devons prendre le temps de discuter et de planifier nos actions.
La manif du 6 novembre puis les grèves régionales tournantes ont été des succès impressionnants, marchons vers le 15 avec en tête l’idée d’en faire l’une des grèves générale les plus suivie de l’histoire de la Belgique. Le nombre de piquets sur Bruxelles va augmenter sensiblement le 15. Plusieurs entreprises ou secteurs n’ont pas bloqué entièrement le 8. Dans certains cas notamment le 8 a été utilisé pour préparer le 15. A TOTAL par exemple un tractage a pris place pour mobiliser vers le blocage complet de l’entreprise le 15. Les ALR se sont réunis tôt pour organiser les blocages de Delta, mais des piquets prendront place sur les lieux de travail le 15.
Toutes ces actions seront autant d’occasion d’organiser des discussions offensives pour préparer les suites de notre plan d’action. Multiplions les AG aux piquets afin de faire le bilan du mouvement, et discuter les tâches pour la suite. Et si nous sommes d’accord que c’est les travailleurs qui produisent les richesses dans la société, alors les travailleurs devraient eux-mêmes discuter de la manière dont elle devrait être gérer. Les travailleurs et les jeunes, les pensionnés, les chômeurs devraient faire eux-mêmes la politique. Les partis traditionnels, au service du patronat, des grands actionnaires, ont les parlements pour appliquer leurs choix de société. Avec un tel plan d’action, nous avons nos syndicats, les AG et les piquets pour imposer les nôtres.
De passage en Belgique cette semaine, Dagua un camarade nigérien membre de notre internationale a pu faire la tournée des piquets avec nous. Etant lui même délégué syndical dans l’enseignement il a pu entrer en discussions sur les piquets pour illustrer sa solidarité et expliquer sa propre expérience, notamment autour des grèves pour le salaire minimum ces dernières années.
-
3e journée de grèves régionales : interview de trois travailleurs d’Econocom
Ce lundi, au piquet d’Econocom, nous avons discuté avec Ali, Adrien et Mohammed. Tous trois sont on ne peut plus clairs concernant ce gouvernement : ils “n’attentent pas grand-chose”. Pour eux, c’est une certitude, il faut “continuer après le 15, c’est nécessaire”.
“Ce gouvernement doit partir, sauf s’ils sont prêts à écouter.” Mais ils n’y croient pas. Autour d’eux, amis et familles commencent eux aussi à en être bien conscients. Ils expliquent : “ce ne sont plus seulement ceux qui sont organisés dans les syndicats qui protestent : tous le monde est touché et exprime un grand soutien pour la grève.”
“Le gouvernemnt nous dit toujours qu’il n’y a pas d’alternative à l’austerité. Mais regardons ce que l’austérité a donné dans le reste de l’Europe ! L’austerité et la compétition capitaliste qu’ils organisent entre travailleurs tire toute le societé vers le bas, dans chaque domaine. Le système doit changer, nous avons besoin d’une révolution.”
“Pour la mobilisation chez Econocom, nous avons commencé avec des réunions de délégués, suivies par des réunions de personnel. Malgré le fait que beaucoup de gens expriment quand même une incompréhension pour tous ceux qui ont voté NVA, c’est clair que le raz-le-bol contre tous les partis est très grand.”
Tous trois sont en faveur d’un véritable parti large de lutte, ouvert à tous les traivailleurs, qu’importe leur couleur syndicale, leur origine,… et dans lequel la discussion serait ouverte et franche concernant le programme politique et la stratégie de lutte à suivre pour que les travailleurs parvienntn à arracher des victoires. Pour en finir avec la compétition entre travailleurs (sur le plan régional, national et européen), le développement d’un tel type de parti serait un grand pas en avant.
-
BM&S : Le combat continue !
Ce matin du 18 septembre, les ouvriers en grève de la société de nettoyage BM&S ont dû faire face, une nouvelle fois, « aux briseurs de grève ».
C’est le terme que le juge a employé pour les qualifier lorsque le jugement en faveur des grévistes a été rendu concernant la première ordonnance lancée par BM&S contre eux.
Mécontente de ce jugement qui la mettait en tort, la société a décidé de faire appel et le procès se tiendra lundi 22 septembre, à 9h, au palais de justice, salle 1.32. (Nous vous invitons à y aller pour soutenir les travailleurs en lutte).Mais la direction ne voulait pas en rester là et attendre un nouveau jugement. Elle a donc menti aux ouvriers intérimaires récemment engagés pour remplacer les grévistes, en prétextant que tout était arrangé et qu’ils pouvaient aller travailler sans souci.
C’est ainsi que les 8 nouveaux CDD accompagnés par une bonne dizaine d’autres gars venus pour « les soutenir » comme ils disent, d’un délégué CSC, Oulad Jilali Youssef, chef d’équipe du shift de nuit au nettoyage des trains à la SCNB de Forest et de la permanente CSC, P. Anglani.
Cette dernière n’a cessé de clamer que « le droit au travail est aussi légitime que le droit de grève ». Visiblement, cette dernière, pourtant responsable de la défense de centaines de travailleurs, ne semble pas comprendre ce que signifie faire grève. Peut-être faudrait-il lui rappeler qu’à partir du moment où des travailleurs refusent de travailler, c’est bien parce que c’est le seul moyen qu’ils ont pour rappeler à leur patron que sans eux, il ne gagnera pas d’argent, et qu’il serait temps de les écouter. Alors, si d’autres viennent les remplacer, la grève perd tout son sens.Evidemment, nous savons que la CSC dans son ensemble n’est pas un syndicat “jaune”, et que de nombreux affiliés, délégués et permanents se sont déjà illustrés par leur combativité. Mais nous déplorons qu’on puisse trouver des permanentes qui non seulement refusent de défendre des travailleurs mais qui, en plus, envoient des affiliés pour casser leur combat.
Avec les attaques que prépare le gouvernement, meilleur allié du patronat contre les travailleurs, nous avons besoin d’un syndicat combatif, prêt à organiser la lutte pour sauver nos acquis, non d’un syndicat complaisant avec nos dirigeants, défenseur des patrons voyous.
Heureusement, les grévistes ont su répondre à ces tentatives de division, et ont invité les non-grévistes à rejoindre leur combat en leur expliquant qu’ils étaient eux aussi concernés. S’ils avaient été engagés un peu plus tôt, eux aussi seraient au piquet pour défendre leur emploi. En plus, BM&S ne les a toujours pas payés alors qu’elle les a engagés dès le début de la grève, en CDD. Les grévistes les invitaient à réclamer leur salaire et à les rejoindre pour exiger leur dû.
Encore une fois, pacifiquement, par le dialogue, les ouvriers de BM&S ont su maintenir leur piquet et les non-grévistes ont fait demi-tour.
Aujourd’hui, un rassemblement de solidarité est organisé pour les soutenir et soutenir les nettoyeuses du ministère des finances en grève depuis plus d’un an en Grèce. C’est l’occasion d’organiser la solidarité et d’élargir les luttes. Tous ensembles soyons solidaires avec les ouvriers de BM&S ! Le combat continue !!
Nous vous invitons, si ce n’est déjà fait, à les soutenir également, en allant les rencontrer à leur piquet (au dépôt de la gare de schaerbeek) et/ou en versant un don de solidarité aux travailleurs et à leurs familles pour leur permettre de tenir bon via la collecte organisée par la CGSP cheminots de Bruxelles : sur le compte BE20 0682 1834 9956 en indiquant la mention “Solidarité BM&S”.
– TOUS ENSEMBLES SOYONS SOLIDAIRES AVEC LES SALARIES DE BM&S !
– POUR LA RÉINTÉGRATION IMMÉDIATE DES 5 OUVRIERS, DÉLÉGUÉS ET INTÉRIMAIRES, AVEC DE VRAIS CONTRATS ET DE VRAIS SALAIRES !
– POUR LA RÉINTÉGRATION DE L’ENSEMBLE DU SERVICE DE NETTOYAGE A LA SNCB !
– MÊME TRAVAIL, MÊMES SALAIRES, MÊME COMBAT !
– STOP A LA PRIVATISATION DES SERVICES PUBLICS !
– POUR UN SYNDICAT COMBATIF QUI DÉFENDE RÉELLEMENT LES TRAVAILLEURS ! -
Doosan Infracore : Avidité patronale et nouveau bain de sang social
C’est une énorme claque que les travailleurs de l’usine Doosan à Frameries ont reçu ce lundi 1er septembre. Du jour au lendemain, la direction patronale annonçait l’arrêt de la production de machines excavatrices sur le site, et donc la suppression de 313 à 330 emplois. Elle ne compte en fait garder que 20 à 25 travailleurs pour continuer à vendre le matériel importé de la production en Corée du Sud, où se trouve la maison-mère.
Par Stéphane Delcros
313 emplois supprimés, mais en réalité, bien plus. Dès l’annonce du plan de restructuration, il a été signifié aux sous-traitants d’arrêter leurs livraisons de pièces, mettant ainsi en péril l’emploi de centaines de travailleurs supplémentaires. Et si l’on prend en compte les familles de l’ensemble de ces travailleurs, le nombre de personnes touchées par cette restructuration commence à donner le tournis. Surtout au vu de l’arrogance et des trahisons patronales dans cette affaire :
– Mensonges
Suite à son annonce, la direction patronale s’est empressée de répandre des explications via les médias de masse, qui se sont bien sûr eux-mêmes empressés de les relayer, avec peu de nuance et sans enquête. Elle annonce ainsi que l’entreprise de Frameries est en perte continuelle depuis 2008, et chiffre cette perte à 70 millions d’euros depuis 2010. D’après les travailleurs, il ne s’agit en réalité que de mensonges, destinés à mieux faire passer la pilule. Ils entendent depuis des années que l’entreprise de Frameries est en bénéfices. Dans un article (1), le PTB parle de 8,6 millions en 2012 et 4,8 millions en 2013. Une tendance qui semble être confirmée par la direction européenne du groupe par un communiqué du 16 juillet dernier.
– Vols à la communauté
Ce même article souligne aussi les montants ridicules d’impôts payés par Doosan, avec des taux d’imposition de 1,03% et 2,14% en 2012 et 2013, ainsi que l’économie sur le dos des travailleurs que la direction a pu faire via le chômage économique ces derniers mois, dû au transfert des marchés du Moyen-Orient et de l’Afrique vers la maison-mère. Si l’on rajoute à tout cela les 730.000 euros en deux ans de subsides publics reçus par l’entreprise, les actionnaires de Doosan auraient empochés pas moins de 9,5 millions d’euros sur le dos des travailleurs et de la communauté.
– Manœuvres
Depuis l’annonce du plan, le patronat a plusieurs fois mis en avant les ‘vols’ et le ‘vandalisme’ dans les ateliers de la part des travailleurs. Le ‘vandalisme’ porterait sur un peu de matériel de bureau. En termes de ‘vols’, ce que nous avons surtout remarqué, c’est le fait que la direction patronale, quelques jours avant l’annonce de ce lundi, avait commencé à déplacer plus de 200 véhicules de construction vers d’autres sites, n’en laissant qu’une grosse dizaine à Frameries. La direction s’attendait très probablement à ce que la grosse pilule ne passe pas, et prévoyait une future occupation de l’outil – bien légitime d’ailleurs – par les travailleurs.
De plus, pour mieux berner les travailleurs, les patrons avaient récemment fait imprimer de nouveaux t-shirts pour tout le monde, et avait sorti l’entreprise du chômage économique qui avaient été mis en place quelques mois auparavant. Un service complet avait ainsi pu récemment reprendre, offrant de bonnes perspectives de maintien du travail.
Les travailleurs ont directement réagis
Dès lundi, les travailleurs sont entrés en grève, ont occupé l’usine et demandé des comptes au patron venus leur présenter la nouvelle. Deux assemblées générales du personnel ont eu lieues en trois jours, afin de discuter collectivement de chaque nouvelle fraiche et de la stratégie à mener dans les prochains jours. Les travailleurs vont faire face à une longue période sous le signe de la procédure Renault pour licenciement collectif. Dans cette période, toute démonstration de solidarité de la population et de délégations d’autres entreprises de la région ou du secteur sera importante.
Il y a assez d’argent pour maintenir chaque emploi et chaque salaire
Une grève avec occupation d’usine est un outil important à utiliser par les travailleurs dans une confrontation avec la direction patronale. Nous pouvons bien comprendre des revendications comme le remboursement des subsides publics et des déductions fiscales dont ont bénéficiés les actionnaires. Le montant des aides publiques en tout genre, face au bain de sang social annoncé, est tout bonnement scandaleux. Mais se limiter à cela, c’est déjà accepter la perte d’emplois. Des actions et manifestations de soutien régionales et interprofessionnelles pourraient transformer cette lutte de purement défensive à offensive, et pourrait alors être accompagnée d’une lutte exigeant le maintien de chaque emploi et le retrait pur et simple du plan de restructuration et des licenciements. Il y a suffisamment d’argent pour maintenir l’entièreté de l’emploi et des salaires, y compris ceux des travailleurs sur CDD, même si le temps de travail doit être revu à la baisse pour faire face à d’éventuelles baisses de commandes.
Les partis politiques traditionnels sont en ce moment au chevet des travailleurs de Doosan, mais essentiellement pour tenter de trouver un accord négocié entre travailleurs et patrons. Les milliers de travailleurs d’ArcelorMittal se souviennent d’avoir aussi reçu ce genre de ‘soutien’. Les politiciens savent parfaitement que sauvegarder chaque emploi et le savoir-faire n’est possible qu’à travers une expropriation et une nationalisation de l’outil. Mais cela exigerait une confrontation avec leurs amis patronaux, un scénario pour lequel la volonté politique manque totalement à ces politiciens. Pourtant, une politique au service de tous ne peut être garantie qu’en plaçant les outils de production de pointe et les secteurs-clés de l’économie sous le contrôle et la gestion démocratique des travailleurs et de la communauté.
-
Carrefour : Un syndicaliste reçoit une amende pour avoir participé à un piquet de grève
En novembre 2008, un piquet de grève tenu au Carrefour de Leeuw-Saint-Pierre a été dispersé par la police locale. Un huissier de justice appelé par la direction dirigeait les troupes de la police : la distribution de tracts, le fait de s’adresser aux clients et au personnel qui voulait travailler et même être présent sur le terrain en arborant des couleurs syndicales étaient tout simplement interdits. Plusieurs militants ont été arrêtés. Ni la police ni la commune n’ont pu justifier ces arrestations mais une amende a tout de même été appliquée sous la forme de ce qu’on appelle la “combitaxe”.
Le conflit chez Carrefour
Fin 2008, Carrefour voulait placer le personnel de sa nouvelle succursale de Bruges, “Tour Bleue”, dans une commission paritaire beaucoup moins avantageuse que celle dans laquelle se trouvent habituellement les supermarchés. La proximité du centre-ville historique, à 7 kilomètres, était utilisée pour en faire un ‘domaine touristique’. Le personnel touchait des salaires inférieurs, était soumis à de moins bons horaires comprenant le travail du dimanche et à plus de flexibilité. Pour Carrefour, le magasin de Bruges constituait un précédent, d’autres magasins suivraient et chez Delhaize, ce moins bon statut de personnel suscitait un certain intérêt. Des actions de grève ont été menées dans tous le pays dans les grandes succursales Carrefour, avec une grande mobilisation parmi le personnel. La direction a mené une campagne agressive visant à instaurer le maximum de pression sur le personnel, surtout les contrats temporaires. Des cadres appelaient par exemple les travailleurs chez eux pour les intimider. Comme cela ne produisait pas l’effet souhaité, des requêtes unilatérales au tribunal ont suivi. Une astreinte de 1.000 euros a été demandée pour chaque militant syndical qui interdirait l’accès au magasin à un travailleur ou un client de Carrefour.
Ces dernières années, les employeurs ont, de plus en plus, fait appel aux requêtes unilatérales. Ils vont en justice et demandent des mesures préventives pour empêcher des “nuisances” aux piquets de grève et ce, sous la menace d’une astreinte. Comme le nom le laisse penser, la partie visée, les syndicats et le personnel, n’ont pas la possibilité d’avancer de contre-arguments. Seul l’employeur est entendu.
En bridant les piquets de grève, le droit à l’action collective est violé. En 2012, le Comité européen des Droits sociaux a condamné cette pratique. En 2011, cela a été dénoncé par la Cour européenne des Droits de l’Homme(1). Mais le gouvernement belge refuse d’appliquer ces décisions européennes, les employeurs continuent donc à utiliser avidement le système.
Pinkerton à Leeuw-Saint-Pierre
Au piquet du Carrefour de Leeuw-Saint-Pierre, en 2008, un huissier de justice s’est présenté, assisté du directeur du magasin et de la police locale.
Les coups de fil intimidants des cadres n’avaient eu pour maigre résultat que la présence d’à peine une dizaine de volontaires pour travailler (sur 112 travailleurs). L’huissier de justice n’a pas signifié la requête, il a seulement été dit que l’accès au magasin devait être garanti. Toute tentative pour l’empêcher, y compris la distribution de tracts ou des discussions avec les personnes présentes, a été interdite.(2)
Aucun espace n’était laissé à la discussion, l’huissier de justice et la police s’en tenaient strictement à la devise du héros de western John Waine: “Never apologize and never explain, it’s a sign of weakness.” (“ne jamais s’excuser ni s’expliquer, c’est un signe de faiblesse”).
Apparemment, les westerns ont été une source d’inspiration pour l’huissier de justice et la police locale de Leeuw-Saint-Pierre. Leur intervention faisait directement penser aux agents Pinkerton, ces détectives privés auxquels les patrons faisaient recours à la fin du 19ème et début du 20 ème siècle pour disperser les piquets de grève aux Etats-Unis, par une violence si nécessaire.
Lorsque les personnes participant aux actions ne satisfaisaient pas directement les impossibles exigences de l’huissier de justice, il indiquait, un à un, les militants qui devaient être arrêtés. L’auteur de cet article était l’un d’entre eux. Malgré des demandes répétées, aucun PV n’a été dressé et la police a refusé d’inscrire notre arrestation dans le registre.
Combitaxe
La commune a décidé d’imposer une amende administrative aux personnes arrêtées, ce qu’on appelle la “taxe combi” ou une “taxe sur le transport dans un véhicule de police”. Nous avons tout de suite contesté cette amende, l’intervention de la police n’était, en effet, pas correcte et nous ne recevions aucune réponse quant à savoir pourquoi nous étions arrêtés. L’appel a été rejeté à la commune, nous avons donc interjeté appel au tribunal de première instance de Bruxelles.
Le tribunal a refusé de se prononcer sur le fond de l’affaire, à savoir de connaître les raisons de notre arrestation et si elle était opportune et justifiée. La commune a argumenté que c’était hors de propos. Il y avait eu transport par un combi de police et une taxe combi était donc exigée. Apparemment, la commune de Sint-Pieters-Leeuw est une espèce d’état policier où les libertés sociales et les droits constitutionnels ne valent pas lors d’une intervention de la police. La police ne doit pas se justifier quand elle arrête des personnes.
Même en appel, la décision a été confirmée. A la demande de savoir pourquoi il avait été procédé à des arrestations, le conseiller communal a répondu que sur des piquets de grève “des irrégularités se produisaient bien plus souvent”. L’avocat n’a pas pu donner de faits concrets, une rhétorique générale anti-syndicale a suffi. Le juge en appel a refusé de se prononcer sur le fond de l’affaire, une justification de l’intervention de la police n’a pas été nécessaire.
Le rôle des huissiers de justice dans les conflits sociaux
Dans sont arrêt, le juge a écrit à propos de la requête unilatérale : “A l’audition, l’appelant a déclaré qu’il se tenait à l’entrée de l’entreprise et essayait de convaincre les personnes qui voulaient travailler de l’utilité de l’action syndicale. Manifestement, un jugement a été signifié ensuite suite à une ordonnance, avec assistance d’un huissier de justice, pour l’arrêt de cette action.”(3) Et il est aussi souligné que “l’appelant a participé à la date précitée à une action syndicale pour laquelle l’employeur avait obtenu une disposition du Président du tribunal de première instance à Bruxelles pour empêcher certaines actions syndicales”(4). Le juge décide ensuite que “l’appelant était présent à la date précitée à un endroit non autorisé et d’une manière […] pour laquelle l’employeur concerné […] a requis l’arrêt de l’action.”(5) Et enfin: “Il est en effet question de l’existence d’une ordonnance judiciaire sur base de laquelle l’arrêt de l’action précitée avec l’assistance des services de police a été exécuté ?.”(6)
Le juge n’a fait aucun cas du fait que la requête unilatérale n’ait été signifiée que juste après l’arrestation, lorsque l’auteur de l’article, après un court séjour en cellule au bureau de police, a été ramené sur les terrains de Carrefour. Il est particulièrement problématique que le soussigné ait été arrêté sur base de “ faits interdits”, à savoir “avoir essayé de convaincre des volontaires au travail de l’utilité d’une action syndicale.” La distribution de tracts et le fait d’adresser la parole à des travailleurs sont soudain des “ faits interdits” alors que la requête unilatérale se limitait à l’interdiction physique de l’accès au magasin.
Interdire la distribution de tracts et d’adresser la parole à des personnes constitue une atteinte flagrante au droit à l’action collective. L’huissier de justice donne d’ailleurs une interprétation large de la requête unilatérale, il ne joue pas un rôle “neutre” mais est payé par l’employeur pour réprimer toute forme d’action syndicale. Avec les astreintes, l’huissier de justice a un moyen de pression pour déterminer à son gré jusqu’à quel point l’action collective est autorisée. Les droits constitutionnels doivent reculer devant l’arbitraire de l’huissier de justice.
Tout militant syndical peut devenir la victime de ces pratiques, l’expérience apprend que le recours aux huissiers de justice arrive de plus en plus souvent. Il est important que les syndicats s’opposent à ce cours des choses, d’une part en entreprenant systématiquement des démarches juridiques pour mettre au tapis ces pratiques mais aussi en planifiant une stratégie de mobilisation de masse et de résistance organisée chaque fois qu’un employeur essaie d’utiliser des ordonnances judiciaires ou des huissiers de justice pour casser une action syndicale. Nous ne pourrons défendre notre droit à l’action collective qu’en construisant un rapport de force syndical !
Notes
(1) http://www.abvv.be/web/guest/press-releases-
nl/-/press/607552/
(2) Voir aussi : http://www.socialisme.be/
nl/4991/spl
(3) Arrêté de la Cour d’Appel de Bruxelles,
Chambre 6B, AR. Nr. 2011/AR/765, p. 2
(4) Idem, p. 4
(5) Idem, p. 5
(6) Idem, p. 5








