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Category: Fonction publique
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Le gouvernement wallon perd sa majorité… 12.000 manifestants envahissent Namur le même jour

Ce lundi 18 mars, le gouvernement wallon perdait sa majorité en raison d’une défection du MR vers les listes Destexhe. Ce même-jour, nous étions pas moins de 12.000 (9500 selon la police) à arpenter les rues de Namur pour dénoncer la politique de gouvernement MR-CDH et tout particulièrement la réforme APE (Aides à la Promotion de l’Emploi, des subventions publiques prévues pour soutenir l’emploi dans le secteur non marchand, les pouvoirs locaux et l’enseignement).
Cette réforme menace directement des milliers d’emplois et, à leur travers, des services aussi essentiels à la population que les crèches, les maisons de repos, les écoles, les centres et clubs sportifs, les hôpitaux, les bibliothèques, les communes et CPAS, les centres de jeunesse, les associations culturelles ou d’éducation permanente, les missions régionales pour l’emploi,… Diverses mobilisations syndicales avaient déjà témoigné de l’ampleur des inquiétudes et de la colère suscitées par cette réforme. Ce gouvernement est aujourd’hui en situation de faiblesse, il ne possède plus de majorité absolue : c’est d’autant plus nécessaire d’accentuer la pression !
On peut bien sûr porter un regard critique sur la complexité du dispositif qui a été dénoncée à de multiples reprises par les fédérations d’employeurs du non-marchand ou par la fédération des CPAS de Wallonie. On peut déplorer que les budgets insuffisants mettent en concurrence les associations et les pouvoirs locaux pour l’obtention des précieux points APE. On peut surtout rester sceptique devant un dispositif qui condamne un trop grand nombre de travailleurs à un emploi précaire lié à l’attribution périodique d’une subvention par une autorité de tutelle.
Il n’en reste pas moins que les travailleurs APE ce sont des travailleurs sociaux dans les CPAS, des puéricultrices dans les crèches, des animateurs dans les maisons de jeunes, les centres culturels ou sportifs, du personnel dans les écoles…en bref, ce sont des emplois qui comblent tous les jours des besoins sociaux essentiels. Mais il nous faut des investissements publics pour de bons services publics ainsi qu’un secteur associatif renforcé. Cet argent existe, il faut aller le chercher et permettre ainsi que les missions du secteur public et du non-marchand puissent être réellement délivrée, par un personnel disposant de bons emplois, avec des contrats de travail décent et non précaires.
Quelle alternative contre la droite ?
Dans le cortège, où se trouvait un grand nombre d’usagers aux côtés des travailleurs des divers services, on pouvait lire de nombreuses banderoles et une multitude de pancartes qui appelaient à se souvenir de cette attaque le 26 mai prochain à l’occasion des prochaines élections. La FGTB wallonne s’est prononcée depuis longtemps déjà en faveur d’une majorité progressiste PS-PTB-ECOLO au parlement wallon. Au lendemain des élections communales, la FGTB avait vivement fustigé les ‘‘alliances contre nature’’ PS-MR conclues bien vite au lendemain des élections, comme cela fut le cas à Verviers. La FGTB défend que la composition d’alliances PS-PTB-ECOLO est la seule manière d’opérer un virage à 180 degrés contre les politiques d’austérité de la droite.En mai prochain, nous pourrons voter en faveur d’un gouvernement de la ‘‘taxe des millionnaires’’, du moins si les syndicats réalisent que seul un appel de vote sans équivoque pour le PTB peut éviter une coalition de droite. En nous renvoyant de nouveau en direction du PS ou même d’ECOLO, beaucoup d’affiliés risquent de s’éloigner encore plus de leur syndicat. Il n’est du reste pas du tout exclu que ces partis préfèrent dépanner le MR au lieu de mettre sur pied un gouvernement de gauche qui pourrait reprendre les revendications syndicales pour en faire une réalité.
Mais le PTB est aussi placé devant de grandes responsabilités. La concentration de richesses sans précédent révèle les contradictions du système. Jamais auparavant l’humanité n’a eu une plus grande capacité à résoudre tous les problèmes cruciaux auxquels elle fait face. Jamais auparavant il n’a été aussi évident que cela n’était pas possible à cause du régime capitaliste de propriété privée des moyens de production, ce qui permet à une grande partie de la valeur produite de s’écouler vers l’élite capitaliste. Une réponse de gauche claire et sans équivoque en faveur d’une alternative socialiste à cette folie peut frapper les esprits dans la lutte sociale et au moment des élections. Il existe de nombreux exemples internationaux qui ont récemment montré qu’une alternative combative et ambitieuse contre l’austérité peut compter sur un soutien large et enthousiaste.
Le PTB doit saisir l’occasion de ces élections pour défendre une alternative politique claire, mais aussi pour préparer les travailleurs et leurs familles à la nécessaire lutte acharnée qui accompagnera le moindre pas en avant dans cette période de crise du capitalisme. Les élections seront à elles seules insuffisante pour garantir que nous irons chercher l’argent là où il se trouve pour satisfaire les besoins de tous, répondre au défi climatique et nous débarrasser du chaos capitaliste.
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30 & 31 mars. SOCIALISME 2019 : du ras-le-bol à la riposte !- Programme complet & informations pratiques
- 16h – 18h : Parmi les ateliers de discussion : “PTB : Tirer les leçons de Zelzate, Molenbeek et Charleroi pour un gouvernement de la taxe des millionnaires”
- 19h – 20h30. Meeting “Stoppons l’austérité ! Vers un gouvernement de la taxe des millionnaires ?” Avec Stéphane Delcros membre du bureau executif du PSL, Ruth Coppinger députée irlandaise – Solidarity & Bart Vandersteene, porte-parole du PSL
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Reportage-photos d’Emily
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Reportage-photos de Nico
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La maladie n’est pas un choix ! Les agents des services publics restent mobilisés

10.000 agents des services publics fédéraux, mais aussi des corps spéciaux comme les pompiers, les militaires et les policiers ont manifesté le 28 septembre contre les atteintes au statut menées par le gouvernement fédéral. Cette manifestation en front commun suivait une année entière de grèves et d’actions régulières des agents fédéraux, malheureusement disparates et souvent menées par la seule CGSP-AMiO (Administrations et Ministères).
Par Ben, délégué CGSP
Par son ampleur, le cortège rappelait la dernière grosse manifestation contre les réformes Bogaert de 2013. A l’époque, la mobilisation syndicale visait les réductions systématiques de personnel – de 1.500 agents par an en moyenne – mais aussi la mise en place des nouvelles carrières impliquant entre autres la suppression de nombreuses primes et l’instauration de systèmes plus drastiques d’évaluation des agents.
Gouvernement après gouvernement, la fonction publique est systématiquement attaquée, à tel point qu’aujourd’hui, c’est l’existence même du statut des fonctionnaires qui est menacé de disparition. Supprimer d’un seul coup le statut créerait une immense vague de protestation. C’est pourquoi le gouvernement préfère y aller par petits pas, d’un côté en vidant le statut de son contenu, de l’autre en engageant des contractuels et bientôt des intérimaires.
En septembre, l’atteinte au régime de maladie a provoqué la colère. Ce régime permet de reporter d’une année à l’autre ses jours de maladie payés à 100% du salaire si l’on ne tombe pas malade. Lorsqu’un agent a la malchance d’être victime d’une maladie de longue durée (burn-out, cancer, AVC, accident, etc.), il ne tombe à 60% du salaire que lorsque ce stock de jours de congé maladie est épuisé. La réforme est présentée comme une harmonisation avec le secteur privé, où, après 30 jours, on tombe directement à 60% du salaire. Mais, ce qui n’est pas médiatisé, c’est que dans de nombreuses entreprise du privé, les syndicats ont souvent négocié une assurance groupe qui garantit le salaire à 100% pendant 6 mois voire parfois 1 an. C’est bien légitime, mais cela n’existe pas pour les contractuels de la fonction publique ni dans de nombreuses petites entreprises.
Ce que veut le ministre en charge de la Fonction publique Vandeput (N-VA), c’est une harmonisation par le bas. Pourtant, la maladie n’est pas un choix et nous devons, travailleurs du privé comme du public, nous prémunir collectivement de la possibilité de subir les difficultés financières en plus de la maladie.
La seule harmonisation qu’il faut imposer, c’est la statutarisation des contractuels (comme l’ont réclamé les agents de la RTBF lors de leur grève du 18 septembre) et l’amélioration des conditions de rémunérations des travailleurs du privé dans les entreprises où ils n’ont pas encore de salaire garanti lorsqu’ils sont malades plus de 30 jours.
La manifestation du 28 septembre a illustré le potentiel de lutte. Dans les jours qui ont suivi, le ministre a clairement fait savoir qu’il allait maintenir sa réforme. Il est donc évident que d’autres actions syndicales vont suivre, même si aucune date ni modalité pratique n’est encore connue à l’heure d’écrire ces lignes. Cette lutte ne sera pas seulement vitale pour sauvegarder les conditions de vie et de travail des agents des services publics, elle le sera aussi car ce gouvernement de droite aimerait infliger une défaite majeure au personnel des services publics, un secteur fortement syndiqué qu’il continue à dénigrer.
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Bruxelles. Grève et manifestation du personnel des administrations locales et régionales

Hier, une manifestation combative du personnel des communes, des CPAS et des hôpitaux publics de Bruxelles a eu lieu dans la capitale. Leur grève portait sur des revendications offensives : l’augmentation de tous les barèmes de 10%, la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, le rétablissement de la prime de fin d’année dans toute la fonction publique d’un montant équivalent à un 13e mois et enfin l’amélioration des conditions de travail (engagements de personnel supplémentaire et nomination) pour un service public de qualité.
Ces revendications font l’objet d’actions depuis un certain temps (voir notre article à ce sujet) : il y a d’abord eu une pétition, dont les premières signatures ont été remises lors d’une petite action, puis des arrêts de travail juste avant les élections et maintenant cette grève avec manifestation. “Tout augmente, sauf nos salaires”, tel est le slogan central de ce mouvement qui s’est construit au cours de ces derniers mois.
Les manifestants se sont notamment rendus dans les bureaux du PS, où Laurette Onkelinckx, la responsable bruxelloise, est brièvement sortie pour dire qu’elle soutient les revendications des manifestants. Il n’en a toutefois pas été question lors des négociations pour les coalitions communales… Des revendications telles que la semaine des 30 heures ou le salaire minimum de 14 euros de l’heure sont soutenues par le PS dans ses textes de Congrès, mais pas dans les accords de majorité. Les revendications syndicales devraient pourtant être la pierre angulaire de toute négociation pour un conseil communal progressiste.
La manifestation s’est poursuivie à proximité des bureaux de la fédération patronale FEB. La manifestation s’est terminée devant les locaux de la CGSP ALR (Administrations locales et régionales) où les prochaines étapes de la lutte ont été discutées.
Avec ce mouvement, le personnel des administrations locales et régionales de Bruxelles démontre l’importance d’un plan d’action allant crescendo. L’utilité des exigences offensives est également démontrée. Ce mouvement ne se contente pas de dénoncer les manques, il pose des revendications qui délivrent une solution. Après cette grève et cette manifestation, la lutte doit se poursuivre avec des actions et une nouvelle extension de l’implication de la base.
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[PHOTOS] Manifestation contre la réforme APE du gouvernement wallon
Ce matin, des syndicalistes de la FGTB étaient venu des quatre coins de la Wallonie pour s’opposer à la réforme des emplois APE, une réforme qui menace des milliers d’emplois et de services à la population. Si ce projet venait à voir le jour, il représenterait le grand plan de licenciement dans le public et para-public / associatif depuis les suppressions de 3000 postes dans l’enseignement en 1995 !
Les APE se retrouvent partout dans le non-marchand en Wallonie, dans des services indispensables pour la collectivité.
6000 personnes se sont mobilisées aujourd’hui pour revendiquer le maintien des ces emplois, défendre la garantie d’emplois convenables, la revalorisation du non-marchand et, plus largement, la défense de nos services publics. Le 25 juin dernier, la CSC avait elle aussi appelé à manifester aux côtés de la FGTB, 10.000 personnes s’étaient alors réunies dans la rue. Une grève devrait encore toucher les fonctionnaires wallons à l’appel de la FGTB le 10 octobre prochain. Comme l’expliquait le secrétaire général de la FGTB wallonne Thierry Bodson en juin dernier : ‘‘Les points APE, cela concerne les emplois dans les crèches et les garderies communales, cela touche les gens. C’est important de l’évoquer avant les élections.’’[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/wr6hzwuiDxCmuWYf6]
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Journée de grève dans le secteur public en défense de nos pensions
Dans les médias dominants, c’est à peine s’il a été question de la grève de la CGSP pour autre chose que les “perturbations” entrainée, à grands renforts de témoignages d’usagers dépités. Il fallait être attentif pour entendre sérieusement parler des raisons qui avaient poussé à l’action. Pourtant, la colère gronde, profonde et largement ressentie.
Le gouvernement de droite continue de s’en prendre à tout et à tout le monde, même s’il s’agit de travailleurs ordinaires. Les pensions du secteur public font l’objet de critiques, notamment en ce qui concerne la réglementation des métiers lourds. L’objectif du gouvernement est de faire en sorte que tout le monde travaille plus longtemps. Après l’augmentation collective de l’âge de la retraite à 67 ans, des méthodes sont maintenant recherchées pour augmenter la pression individuelle afin que chacun puisse travailler effectivement jusqu’à 67 ans. Après cela, l’âge de la retraite sera à nouveau remis en question.
Nous avons publié un article sur les mesures spécifiquement contestées par la CGSP et sur la préparation de la journée de grève d’hier. Voir:“Pensions. Le démantèlement des métiers lourds dans les services publics : prélude à celui du privé”.
La journée d’action a débuté le lundi soir avec des piquets de grève dans diverses gares. Les piquets étaient notamment impressionnants à Anvers, Gand et Bruxelles. Du côté néerlandophone, l’accent avait été mis le mardi sur un rassemblement militant à Bruges où environ 2000 personnes étaient présentes. Les piquets de grève étaient nombreux à Bruxelles, dont une bien fourni à l’hôpital Brugmann. Les grévistes y ont exprimé leur soutien pour les deux personnes sans-papiers encore arrêtées après l’intervention policière dans un centre culturel bruxellois il y a peu. Du côté francophone, les piquets et concentrations militantes étaient également nombreux. A Tournai, un rassemblement militant a réuni 2000 personnes. A Liège, il y a également eu un cortège de la CSC à partir de l’hôptial de la Citadelle jusqu’au Carrefour Belle Ile menacé de fermeture.

Gare de Gand Saint Pierre 
Gare d’Anvers Berchem. Photo: Liesbeth 
Gare d’Anvers Berchem. Photo: Liesbeth 
SNCB Bruxelles. Photos : PPICS 
SNCB Bruxelles. Photo: PPICS 
Piquet CGSP Amio Bruxelles. Photo : PPICS 
Rassemblement de Tournai. Photo : Stéphane
Quelques photos de la concentration militante à Brugge, par Laurent.

Quelques photos de la concentration militante de Brugge, par Els.

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[INTERVIEW] Liège: le personnel hospitalier du CHR en lutte
Le personnel du Centre hospitalier régional liégeois conteste les mesures d’économies prévues par la direction du CHR, parmi lesquelles la suppression de la prime de 11% pour prestations irrégulières et la suppression de 35 équivalents temps plein. Plusieurs arrêts de travail et jours de grève ont déjà eu lieu. Le 25 janvier, une manifestation a eu lieu à partir du site de La Citadelle jusqu’au centre-ville de Liège afin d’y interpeller les autorités communales. A cette occasion, nous avions discuté avec Camille Sellier, infirmier et délégué CGSP à La Citadelle.
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Liège. Sale temps pour les travailleurs du CHR… mais la riposte s’organise!

Hier, des centaines de personnes ont participé à la manifestation des travailleurs du CHR, qui étaient par ailleurs en grève ce jeudi. A partir de la Citadelle, le cortège a rejoint le centre-ville et y a rencontré les autorités communales. La lutte ne s’arrêtera pas là ! Voici ci-dessous le texte du tract distribué par le PSL, ainsi que quelques photos.
Mauvaise nouvelle pour les travailleurs du CHR en ce début d ‘année. Le CA a décidé de procéder à 12 millions d’ économies qui vont majoritairement être portées par le personnel : non remplacement de départs naturels et non reconduction de CDD pour un total de 35 équivalents temps-plein, diminution de la prime de fin d’année, rabotage des sursalaires pour horaires inconfortables et heures supplémentaires. L’autorité n’y va pas de main morte.
Cette politique de toujours faire plus avec moins de moyens, qui nous est vendue partout dans les services publics comme un défi managérial est en définitive toujours porteuse d’une baisse de qualité du service à la population. Et lorsque la qualité aura suffisamment baissé , on proposera alors comme alternative la privatisation, comme cela s’est produit à La SNCB ou à la Poste.
Les travailleurs du CHR ont admirablement réagi à cette menace sur leur statut et la qualité des soins : le mouvement s’est rapidement organisé en front commun. Il est massivement suivi si l’on en croit les Assemblées Générales. La régularité des AG permet aux travailleurs de garder le contrôle de la base sur la lutte et de décider démocratiquement des actions à mener. Cette possibilité pour tous les travailleurs de s’impliquer activement est aussi un élément déterminant dans la réussite du mouvement. La détermination du personnel est visible et le potentiel de victoire est bien présent.
La manifestation d’aujourd’hui illustre encore ce potentiel. Cette action est nécessaire pour la visibilité des revendications et pour mettre les politiques devant leur responsabilité.
Cependant, il convient de ne pas placer tous les espoirs dans ce que diront les autorités communales. Il est nécessaire de continuer à construire le rapport de force.
Pour ce faire, un plan d’action est nécessaire, discuté par la base, échelonné sur plusieurs semaines et croissant en intensité.
Il nous paraît également important d’élargir la lutte en appelant à la solidarité les autres établissements de soin de santé de la région, mais aussi les autres secteurs du service public, les patients et la population en général via des actions de sensibilisation.
Chaque lutte locale recèle en elle un potentiel d’élargissement : la lutte particulière des travailleurs du CHR peux trouver un écho dans d’autres établissements ou d’autres secteurs et chaque lutte locale peut en renforcer une autre. C’est particulièrement le cas dans ce contexte d’austérité sans fin et d’arrogance patronale.
C’est donc la responsabilité de chaque militant du mouvement social que de populariser la lutte que les travailleurs du CHR ont engagé.
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Grève du 10/10 – La FGTB démontre sa force dans le secteur public, mais il en faut plus !

Dans l’ensemble, la grève de la CGSP (Centrale générale des services publics, FGTB) du 10 octobre fut un succès. La campagne menée de concert par le gouvernement, les patrons et les grands groupes de presse n’a pas eu l’effet escompté. Pour eux, les syndicats seraient ‘‘déconnectés de la réalité’’. L’artillerie lourde était sortie et en cas de fiasco, nous aurions subi un déluge de feu. On n’en est pas arrivé là. Après la grève, Charles Michel a de nouveau menacé de limiter le droit de grève et s’est de nouveau plaint du fait que les grévistes aient pris en otage les étudiants et les travailleurs. Mais, par la suite, la presse s’est particulièrement faite silencieuse. C’est que la grève a été bien mieux suivie que ce qu’espérait l’establishment. Évitons toutefois de nous reposer sur nos lauriers. Certaines faiblesses ont été révélées et nous devons rapidement y faire face. Quelques suggestions.
Par Eric Byl
La situation pénible sur les lieux de travail a assuré le succès de la grève
La grève a démontré que c’est l’establishment qui est ‘‘déconnecté des réalités’’. Ils finissent par croire leurs propres mensonges et leurs tournures de phrases. Le gouvernement Michel créerait des emplois et augmenterait notre pouvoir d’achat. Travailler plus longtemps se justifierait par l’augmentation de l’espérance de vie. Les grandes fortunes contribueraient enfin à l’effort grâce à la taxe sur les comptes-titres (nous n’entendons plus parler de la ‘‘taxe Caïman’’). Les syndicats seraient conservateurs et ne voudraient rien moderniser. Pensent-ils vraiment que nous ne nous rendons pas compte de la charge de travail ? De la perte de notre pouvoir d’achat ? Du fossé gigantesque et toujours grandissant entre riches et pauvres ? Que nous croyons que nous avons à travailler plus longtemps pour payer nos pensions ? Tout le monde sait que tout cela disparaît dans les poches abyssales des CEO et des actionnaires.
L’aveuglement de l’establishment est si grand qu’il ne peut admettre les accablantes conditions de vie et de travail que la plupart d’entre connaissons que si les ‘‘enfants’’ de l’élite en font état. Prenez l’émission de ‘‘Pano’’ (magazine hebdomadaire consacré aux thèmes actuels sur la chaine Flamande ‘één’) au sujet des exécrables conditions rencontrées dans les maisons de repos privées. Ce n’est qu’après qu’une journaliste se soit infiltrée durant des mois dans le secteur que l’establishment a simulé l’indignation. Les syndicats, des milliers d’employés et des dizaines de milliers de résidents et leurs familles s’en sont pourtant plaints pendant des années. L’establishment avait la tête ailleurs. Par coïncidence, ce reportage est tombé au même moment que le témoignage d’un médecin anversois qui a travaillé durant un an comme conducteur de bus. Son récit, là non plus, n’apporte rien de neuf. Cela nous surprendrait qu’il soit encore engagé ailleurs, nous aurions pourtant bien aimé qu’il distribue le courrier un an de la même manière.
Ce sont les conditions objectives qui expliquent le succès de cette grève. Il est affolant que nous ayons à apprendre des médias – ceux-là mêmes qui nous attaquent habituellement – les conditions de travail similaires rencontrées par nos collègues d’autres secteurs. C’est vrai, les médias balayent systématiquement les positions syndicales. Mais les syndicats ne l’accentuent pas suffisamment non plus. Prenez les magazines de la FGTB ‘‘Syndicats’’ ou ‘‘Tribune’’ ou encore les feuilles d’informations de la CSC. Ils sont souvent illisibles et consistent en une version résumée des déclarations des différentes centrales qui feraient mieux d’être sur le site de la centrale en question ou dans une rubrique réservée aux délégués et militants. Pourquoi ne pas plus souvent interviewer des travailleurs sur leurs conditions de travail ? Pourquoi les dirigeants syndicaux n’expliquent-ils pas plus souvent quelles sont nos conditions de travail concrètes lorsqu’ils sont en débat avec les politiciens ou les patrons? Cela trouverait l’oreille de beaucoup de téléspectateurs ou d’auditeurs et serait plus efficace que de constamment protéger les ‘‘partenaires politiques amis’’ discrédités du SP.a, du PS ou du CD&V et du CDH.
Discuter de nos réponses et les diffuser de manière organisée
Les syndicats ont d’excellents services d’étude. Ils éditent parfois du matériel magnifique, comme le baromètre socio-économique, mais on l’utilise trop peu. Pourquoi tout ce travail n’est-il pas popularisé et résumé en quelques arguments cruciaux pour être utilisés par les militants sur leur lieu de travail? Même les médias sociaux ne sont pas assez investis par les syndicats. C’est la droite qui y domine les débats puisque, contrairement aux syndicats, elle réagit systématiquement et de façon coordonnée, souvent de manière brutale et malhabile, mais elle donne le ton. Les syndicats disposent d’innombrables militants à la retraite, de travailleurs sans-emplois, de migrants, de spécialistes dans tous les domaines possibles. Mais ils ne sont malheureusement guère utilisés. Pourquoi donc garder les formations syndicales le plus technique possible, principalement axées sur les structures de concertation, alors que nous avons à notre disposition un excellent travail de recherche que nous pourrions sérieusement idéologiquement renforcer à l’aide de nos aînés ?
L’absence de véritables propositions de gauche dans le débat public durant des années a laissé ses traces. Les opinions de droite, les préjugés populistes et la méfiance à l’égard de tout ce qui est à gauche ont pu s’infiltrer parmi une partie du mouvement des travailleurs. Chaque militant le constate. Nombreux sont ceux qui évitent la discussion, d’autres continuent de s’acharner envers et contre tout, mais sans réelle idée de la manière d’inverser la tendance. Armer ces militants d’une analyse, d’un programme, d’une stratégie et d’une approche qui leur permet de le faire est l’un des principaux défis qui se pose aux syndicats. Nous devons les aider à reconnaître les événements sociaux concrets qui peuvent leur permettre d’améliorer la compréhension et la perspicacité de leurs collègues.
Le piquet de grève de l’hôpital bruxellois Brugmann le 10 octobre peut servir de modèle : très politique, avec des arguments disponibles, des banderoles et des tracts. Il a fallu des années pour y parvenir. Même l’introduction de parcmètres par la commune a été saisie comme une occasion pour le syndicat de réunir le personnel et dénoncer le manque de parkings pour le personnel tout en exigeant une meilleure compensation pour les transports en commun. À Anvers, le piquet de grève du dépôt de De Lijn à Zurenborg et celui des cheminots à la gare d’Anvers-Berchem se sont transformés en écoles syndicales, en prenant même le temps de montrer leur solidarité avec les conducteurs de bus londoniens. À l’ULB, les délégations syndicales auraient dû dénoncer les économies réalisées dans les budgets de l’enseignement et des services sociaux en réponse à la récente publicité pour la prostitution étudiante ‘‘Rich Meet Beautiful’’. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut rendre conscient l’inconscient et construire un rapport de force. La force d’un délégué syndical se mesure à celle de la base sur laquelle il repose, y compris pour peser sur l’orientation générale des syndicats.
Organiser la grève et la solidarité
Le fait que quelque chose n’allait pas dans cette orientation a malheureusement été confirmé le 10 octobre. De nombreux militants ont eu connaissance de la grève à travers une presse habituellement hostile. Aucune assemblée du personnel n’a été organisée pour informer, consulter et motiver au préalable. La CSC et l’essentiel du privé n’ont pas suivi. Apparemment, de nombreux militants de la CSC n’ont pas apprécié la déclaration de leur président, Marc Leemans, qui entend privilégier la négociation. Depuis des mois, la CSC se plaint pourtant que le gouvernement Michel ne veut pas vraiment négocier. Nous pouvons bien comprendre que la FGTB ne peut pas tout simplement mobiliser l’ensemble de ses secteurs d’un claquement de doigts. Nous savons que la CGSP a au moins tardé pour répondre aux questions des centrales du privé de la FGTB concernant la manière dont ils pouvaient soutenir la grève. Mais entre ça et rien du tout, il y a tout de même une différence.
Libre Parcours, un réseau de syndicalistes combatifs des transports publics, a produit un autocollant ‘‘Grève 10/10 Je suis solidaire’’, en espérant que d’autres allaient reprendre l’idée. Pourquoi la FGTB n’a-t-elle pas imprimé quelques centaines de milliers d’autocollants de ce type à distribuer à tous les militants pour qu’ils les diffusent sur leur lieu de travail et parmi leurs proches afin que d’innombrables personnes puissent ainsi exprimer leur solidarité avec les grévistes et pour assurer que l’opinion publique soit plus favorable ? L’establishment lâche tous ses démons sur nous alors que les dirigeants syndicaux ne font qu’ignorer les occasions. Que ce serait-il passé si la FGTB avait contacté la CSC pour dire que nous sommes tous du même côté, même s’il existe des différences tactiques ou stratégiques, et suggérer qu’une telle vignette soit produite et distribuée conjointement ? Cela aurait grandement renforcé la grève tout en bloquant les tentatives du gouvernement d’opposer les syndicats. Cela aurait donné aux militants de la CSC désireux d’agir un instrument avec lequel commencer.
Une grève ne commence pas le jour même et elle ne se termine pas non plus à ce moment-là. Le lendemain, sa pertinence fait l’objet de débats animés sur les lieux de travail. Soit nous abandonnons cela aux chefs de bureau, aux services du personnel et à ceux qui crient le plus fort, soit nous fournissons à nos militants un instrument pour déterminer le ton de la discussion. Après une grève, une courte évaluation s’impose, le plus vite possible. Pourquoi avons-nous fait grève ? Quel est notre objectif? Comment espérons-nous l’atteindre? À cela s’ajoute la nécessité de veiller à l’unité des travailleurs – grévistes et non-grévistes, syndicats ayant fait grève et les autres – afin de viser les directions et les autorités qui sont les véritables responsables des conditions de travail et salariales que nous subissons.
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Les services publics en action – des photos de tout le pays
Ce 10 octobre, à l’occasion de son discours à la Chambre, le premier ministre Charles Michel a condamné la grève de la CGSP dans le secteur public. Il a même d’ailleurs prévenu : “Nous n’acceptons plus que des étudiants ou des travailleurs soient pris en otage en cas de grève” en annonçant la mise en oeuvre prochaine du service minimum. Il a également expliqué que le gouvernement fédéral n’avait aucunement l’attention de ralentir sa politique d’austérité au cours des 18 mois qui lui restent d’ici la fin de la législature. Ce gouvernement de droite dure est déterminé à lancer un maximum d’attaques contre les travailleurs et leurs familles au grand bénéfices des plus nantis.
Compte tenu des circonstances de cette journée d’action et de son manque de préparation, on peut parler de succès. Nous publierons prochainement une analyse approfondie qui reviendra sur celle-ci, il vous est d’ailleurs possible de nous envoyer des rapports et des photos des actions syndicales. Vous pouvez également trouver ici le tract que nos militants ont distribué sur de nombreux paquets.
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Anvers
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Gand[divider]
Louvain[divider]
BruxellesBruxelles-midi (par Mario):
Quelques autres piquets, par Mario:

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Des provocateurs d’extrême droite à GandDries Van Langenhove et son club d’extrême droite “Schild en Vrienden” sont venus provoquer le piquet de la CGSP à la gare de Gand Saint Pierre.
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MonsPar Stefanie.
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Solidarité avec le personnel des bus de LondresA Anvers, aux piquets de la SNCB et de De Lijn, les grévistes ont tenu à montrer leur solidarité avec les travailleurs des bus londoniens actuellement en grève.
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Liège[divider]
Namur -
Services publics : la coupe est pleine !

La journée de grève dans les services publics du 10 octobre s’impose comme une évidence après toutes ces années où se sont empilées les conséquences du manque de moyens. Personnel insuffisant, matériel et infrastructures vétustes,… Pour les fonctionnaires et les usagers, la coupe est pleine ! Les déficiences sont nombreuses dans ce qui fut jadis un service public. Les canalisations d’eau sont si usées que les pertes sont énormes, et pas qu’à Bruxelles. En Flandre, pour chaque hectolitre d’eau potable, 17,8 litres d’eau sont gaspillés à cause des fuites ! Selon le directeur d’AquaFlanders (le groupe des entreprises actives dans le secteur de la distribution et de l’assainissement de l’eau en Flandre), réparer le réseau de canalisations est ‘‘économiquement irresponsable’’ !
Par Geert Cool, édito de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Ce ne sont pas les raisons d’entrer en action qui manquent. Le gouvernement a réagi par une attitude agressive, le Premier ministre ne s’est pas contenté de laisser les médias dominants crier à la ‘‘prise d’otage des voyageurs’’, il a lui-même mené la chorale ! Cela combiné aux incessantes attaques du gouvernement contre les pensions, le statut, le niveau de vie,… pourrait faire en sorte que la journée d’action du 10 octobre soit un succès en dépit de la faible préparation. Le scepticisme est conséquent dans les rangs syndicaux. La journée d’action du 10 octobre a été soudainement rendue publique par la CGSP par voie de presse, celle-là qui critique systématiquement nos grèves. C’est par ces mêmes médias que nous apprenons les divergences qui existent entre syndicats. Pendant ce temps, beaucoup de syndicalistes se demandaient quel est l’objectif de cette journée d’action et quel moyen était le plus efficace pour y parvenir.Les voix exigeant d’organiser sérieusement la résistance se font de plus en plus fortes. Certains finissent par pense qu’il vaudrait mieux ne pas faire grève du tout le 10 octobre, et pas seulement à la CSC. Mais c’est dans l’action que nous pouvons rassembler les forces dont nous avons besoin pour la suite. Comment organiser sérieusement la lutte ?
Quelques traditions nécessitent d’être reconstruites, avec une implication large de la base, en traduisant nos inquiétudes en revendications et propositions spécifiques, en popularisant ces dernières, en construisant une alternative politique large et inclusive,… Organiser sérieusement la résistance, cela commence par des revendications et des propositions qui suscitent l’enthousiasme parmi les couches plus larges de collègues et dans la population en général. La colère contre les mesures d’austérité est une motivation importante, mais elle doit être canalisée dans la perspective d’une lutte de longue durée. Pourquoi ne pas lancer une campagne d’information autour de quelques propositions centrales comme la semaine des 30 heures, la pension à 65 ans, le salaire minimum de 15 euros de l’heure, la pension minimum de 1500 euros nets,… ? Par ‘campagne d’information’, nous ne voulons pas dire : distribuer une seule fois un tract qui manque de clarté, mais une campagne de longue haleine avec du matériel adapté pour intervenir auprès des collègues mais aussi dans les marchés, aux gares,… Transformer le soutien passif pour nos revendications en participation active est la meilleure manière d’aller de l’avant. En l’absence d’une campagne nationale, des étapes utiles peuvent aller dans ce sens localement. Dans des hôpitaux de Bruxelles, la date du 10 octobre est utilisée comme étape d’une campagne à long terme avec des revendications offensives.
Pendant le plan d’action crescendo de 2014, nous avons accentué l’importance des réunions du personnel où l’on vote les actions. Cela renforce l’implication et l’engagement des collègues, mais cela pose aussi la question de qui décide des actions. En plus, cela offre des possibilités pour affiner la plateforme de revendications générale avec des propositions spécifiques à son secteur et son lieu de travail. Des concentrations de militants régionales et nationales et des meetings combattifs peuvent réunir les diverses expériences et contribuer à une plus grande implication ainsi qu’au contrôle démocratique sur les décisions prises.
L’objectif de notre action doit être clair : la fin de ce gouvernement et de cette politique. Pour y parvenir, nous aurons besoin de notre propre alternative politique. Les bons résultats des sondages pour le PTB, surtout en Wallonie, donnent un aperçu du potentiel existant. Nous avons besoin d’une initiative inclusive, basée sur l’action, pour politiquement préparer tout le monde via des discussions démocratiques, mais aussi pour défendre et populariser le programme qui peut rendre une victoire possible. Des initiatives audacieuses et mobilisatrices peuvent renforcer cela, à l’image de l’extraordinaire manifestation de la France Insoumise du 23 septembre qui a renforcé la riposte syndicale contre Macron (voir en page 12). Les discussions politiques et la participation concrète sont des éléments cruciaux pour faire barrage aux inévitables tentatives de l’establishment de tuer dans l’oeuf chaque pas en avant des travailleurs et de leurs familles. Le socialisme démocratique, c’est la seule réponse face à l’absence de marge pour une autre politique au sein du capitalisme.














