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Category: Social
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« Pride is a protest » Nouvelle manifestation combative à Gand
Le 28 juin est très exactement l’anniversaire du commencement des émeutes de Stonewall, un soulèvement qui a donné naissance à ce qui est devenu la Pride. La lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+ a fait d’énormes progrès depuis 1969, mais la violence et les discriminations restent monnaie courante. Les campagnes de droite contre les droits des personnes LGBTQIA+, notamment aux États-Unis mais aussi de plus en plus chez nous, constituent une menace. Avec les manifestations et les actions Pride is a protest, nous voulons riposter contre ces menaces en plaçant la lutte collective pour une véritable égalité au centre de nos préoccupations.
Avec 350 manifestant.e.s un mercredi soir, ce n’était pas rien comme participation. L’atmosphère était à la combativité et les slogans contre la queerphobie, l’extrême droite et le capital ont été scandés avec ferveur. Le caractère politique de l’événement était évident avec l’accent mis sur les prises de parole avant et après la manifestation dans le centre-ville. Outre les discours préparés qui décrivaient le contexte de notre lutte et expliquaient la plateforme de revendications, tous les participant.e.s avaient la possibilité de s’exprimer librement. Quoi de plus normal pour un événement qui vise à célébrer l’inclusivité et l’unité dans la lutte. Un micro ouvert, c’est un outil supplémentaire qui permet aux manifestant.e.s de s’approprier la manifestation. Nous avons notamment entendu divers témoignages et poèmes.

Deux éléments d’actualité ont dominé les discussions. Tout d’abord, la croissance mondiale de l’extrême droite et la haine qui l’accompagne. Cela ne fait pas qu’exercer une pression sur nos droits, cela crée également un climat de violence et rend plus difficile pour les personnes LGBTQIA+ d’être elles-mêmes. La menace d’une nouvelle progression du VB lors des prochaines élections est réelle, la présence de préjugés d’extrême droite parmi les jeunes et les travailleur.euse.s est déjà un fait. Deuxièmement, il y avait les conséquences des politiques antisociales qui conduisent aux pénuries diverses. Avec le retour de l’austérité à tous les niveaux, la situation ne s’améliorera pas. L’accès à un logement abordable, à un enseignement décente, à des soins de santé sans liste d’attente pour les personnes transgenres, à des services de garde d’enfants… sont encore plus sous pression. Le manque de moyen permet aux divisions de s’enraciner davantage. La lutte contre la haine est donc inextricablement liée à celle contre les politiques antisociales.
Nous tenions à défendre explicitement la nécessité de disposer d’une société totalement différente. Pour parvenir à un changement, il faut s’attaquer à l’ensemble du système. Le capitalisme arc-en-ciel n’est pas synonyme de véritable égalité. Des acquis tels que l’acceptation des personnes LGBTQIA+ sont utilisés à mauvais escient par les entreprises pour se présenter comme progressistes et se dédouaner de leur responsabilité dans les causes des inégalités. Pour lutter contre les racines de la discrimination, nous avons besoin des ressources aujourd’hui aux mains des capitalistes.

Comme l’a dit Leslie Feinberg, militante trans révolutionnaire : « aucun d’entre nous ne sera libre tant que nous n’aurons pas construit un système économique fondé sur les besoins de chaque être humain. En tant que personnes trans, nous n’obtiendrons pas la vraie liberté tant que nous n’aurons pas gagné une société où aucune classe ne tire profit de l’alimentation de la haine et des préjugés, où les lois restreignant l’orientation sexuelle, le genre et l’amour humain seront impensables. Nous, les guerriers trans, nous trouvons parmi les précurseurs de la lutte pour une véritable libération ! »
La lutte contre la LGBTQIA+phobie doit être une lutte pour une alternative socialiste. Où aucun capitaliste ne fera de profit sur les inhibiteurs de puberté ou d’autres traitement. Où les grands secteurs clés comme l’énergie, le secteur pharmaceutique, les soins de santé et la banque seront détenus par la communauté et gérés démocratiquement par la classe travailleuse. Les membres du PSL, qui font partie d’Alternative Socialiste Internationale (ISA), se battent chaque jour pour un tel monde. Rejoignez-nous !
Prochains rendez-vous :
- 7-13 juillet : Camp d’été – Il est encore temps de s’inscrire au camp d’été de ROSA, ALS et LSP !
- 12 août : Pride Protest @ Antwerp Pride. 14h00 Sint-Jansplein
Quelques photos de Jean-Marie :





















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Transphobie dans le sport : paratonnerre du manque de moyens et d’investissements
Le droit des femmes transgenres à participer à des activités sportives est remis en question. L’année dernière, la Fédération internationale de natation (FINA) et World Rugby, entre autres, ont interdit la participation des femmes transgenres à leurs compétitions. Plusieurs États américains ont interdit la participation des femmes transgenres aux sports universitaires et scolaires, qui constituent pour de nombreux jeunes le moyen d’obtenir une bourse d’études.
Par Éveline (Bruxelles) et Koerian (Gand)
L’extrême droite ci prétend vouloir protéger le sport féminin par l’exclusion des personnes transgenres. En réalité, diverses fédérations sportives et des politiciens d’extrême droite tentent de détourner l’attention des énormes déficits et du désinvestissement dans le sport féminin. Parallèlement, ils espèrent politiquement marquer des points sur le dos d’un des groupes les plus vulnérables de la société.
Ce que dit la science
Rien ne prouve que les femmes transgenres soient avantagées par rapport aux femmes cisgenres. L’agence canadienne antidopage (CCES), a réalisé une méta-analyse portant sur l’ensemble de la littérature scientifique anglophone publiée entre 2011 et 2021 concernant les femmes transgenres dans le sport. La conclusion est claire : « Il n’y a actuellement aucune recherche substantielle qui indique des avantages biologiques empêchant l’équité de la participation des femmes transgenres au sport féminin d’élite ». Il n’existe aucune preuve que les femmes transgenres qui choisissent d’éliminer la testostérone conservent des avantages disproportionnés par rapport aux femmes cis.
Lia Thomas est peut-être l’exemple le plus connu d’une athlète transgenre qui a essuyé des critiques. Avant sa transition, Lia Thomas était l’un des meilleurs nageurs des États-Unis dans la catégorie homme. L’année suivant sa transition, elle était 556e dans la catégorie des femmes et 46e l’année suivante (lorsqu’elle a été forcée d’abandonner). La droite a crié comme un putois en pointant du doigt un classement dans les dix premières lors d’une compétition de natation après sa transition, mais en fait, les performances de Thomas se sont considérablement détériorées. L’idée selon laquelle des hommes traverseraient des années de transition dans le but de gagner dans des catégories femmes est tout simplement ridicule et scandaleuse.
Au lieu de preuves scientifiques, la droite et différentes fédérations sportives fondent leurs décisions sur une image sexiste de la femme. Une femme musclée, grande ou même ayant une mâchoire anguleuse ou une voix grave est immédiatement suspecte. Tout au long de sa carrière de joueuse de tennis, Serena Williams s’est entendue dire qu’elle était trop masculine parce qu’elle était musclée. La combattante de MMA Cris Cyborg, entre autres, a été décrite comme masculine par le commentateur Joe Rogan. Le sexe de naissance de la basketteuse Brittney Griner a été remis en question lorsqu’elle a défendu l’inclusion des personnes transgenres. Les transphobes exploitent opportunément les stéréotypes sexistes déjà présents dans notre société.
États-Unis : la chasse aux jeunes transgenres dans le sport (et au-delà)
En 2020, le Parti républicain américain a ouvert la chasse aux personnes transgenres dans plusieurs États où il est majoritaire. Sous prétexte de « protéger la justice fondamentale », 21 États interdisent désormais aux femmes transgenres de participer aux équipes sportives féminines dans les écoles et les universités qui reçoivent des fonds publics, ce qui signifie qu’environ 30% des personnes LGBTQIA+ vivent aujourd’hui dans un État où une telle interdiction a été prononcée.
Ces lois ont pour but et pour effet d’empêcher les femmes transgenres de participer à des activités sportives, qui peuvent être un moyen essentiel de renforcer la confiance en soi, de nouer des amitiés et de gérer le stress. Ces lois isolent davantage les femmes et les filles transgenres et aggravent la discrimination.
Bien qu’il y ait peu de preuves d’un large soutien de la classe ouvrière à ces politiques (8% seulement déclarent avoir suivi les informations à ce sujet), la campagne permanente des conservateurs visant à faire des personnes transgenres des boucs émissaires a un effet mesurable sur l’opinion publique.
L’accès au sport de haut niveau
Les transphobes détournent l’attention des nombreux problèmes auxquels est confronté le sport de haut niveau et le sport féminin en particulier. S’il existe une différence de niveau entre hommes et femmes, elle est plus souvent due à l’énorme différence de financement et d’encadrement qu’aux capacités intrinsèques des athlètes et sportives.
Le sexisme sociétal implique une inégalité d’accès au sport de haut niveau. Les femmes sont moins incitées que les hommes à faire du sport. Seule une minorité d’athlètes féminines de haut niveau ont le statut d’athlète à temps plein. La majorité du sport de haut niveau dépend d’investisseurs privés et d’associations sportives au fonctionnement mafieux. Le sous-financement des compétitions féminines rend la concurrence pour l’obtention d’un contrat, de sponsors, de bourses, etc. encore plus rude que dans les catégories masculines.
La logique de compétition dans le sport de haut niveau, combinée au manque d’opportunités dans le sport féminin, constitue une aubaine pour les transphobes. Ils appliquent leur tactique favorite de diviser-pour-régner en suscitant la crainte d’une diminution des possibilités en compétition, des récompenses, des sponsors et de la couverture médiatique.
En réalité, les athlètes de haut niveau trans et féminines sont confrontées à des obstacles similaires : un manque de recherche sur les performances et sur les méthodes d’entraînement, discrimination sur et en dehors du terrain de sport, manque de modèles à suivre et d’accompagnement professionnel…
Si les fédérations sportives et les gouvernements se souciaient vraiment d’un sport féminin équitable, ils investiraient massivement dans la formation, la recherche et les possibilités de participer aux compétitions. Mais même des récompenses équitables et des salaires minimums décents sont déjà extrêmement difficiles à obtenir aujourd’hui.
L’accès au sport amateur
Le droit au sport et à l’exercice physique pour tou.te.s est encore plus important que l’accès au sport d’élite. Les personnes transgenres se heurtent à de nombreux obstacles. Elles sont davantage victimes de violences physiques et sexuelles que les hommes et les femmes, ce qui rend le sport beaucoup moins accessible dans les espaces publics. Lorsque les personnes transgenres se rendent dans un gymnase ou une salle de sport publique, elles sont presque toujours confrontées à des installations binaires : vestiaires pour hommes et pour femmes, toilettes pour hommes et pour femmes… Elles se heurtent souvent à des offres sportives genrées : cours de zumba pour les femmes, entraînement musculaire pour les hommes. Les clubs sportifs commerciaux exploitent les stéréotypes de genre pour vendre leurs offres.
Dans les compétitions amateurs, les personnes transgenres sont aussi confrontées à la discrimination, à l’incompréhension et à la haine. Cela fait du sport de loisir un endroit très peu sûr pour les personnes trans.
Les safe spaces
Dans ce contexte, les clubs sportifs “LGBTQIA+ friendly” et les “safe spaces” (“espaces sécurisés”) gagnent du terrain. Il est logique que l’on cherche des solutions directes pour assurer la sécurité et permettre la pratique du sport. Aussi précieuses que soient ces initiatives, elles restent isolées dans une société pleine de transphobie et se heurtent souvent aux mêmes réactions négatives et aux mêmes difficultés que celles rencontrées par les athlètes transgenres individuels. Et il ne s’agit pas non plus d’une alternative à l’inclusion.
Une véritable inclusion nécessite des investissements. La lutte contre la transphobie doit s’accompagner d’une demande de meilleure utilisation de l’espace public pour tou.te.s : plus de transports publics, plus d’espaces de loisirs et d’infrastructures sportives publiques dotées d’un personnel suffisant et correctement formé. Il faut des ressources pour former les coaches sportifs à l’inclusivité des genres, plus de ressources pour les écoles et les clubs afin d’avoir le temps pour une approche personnalisée des athlètes. Plus généralement, les écoles ont besoin de ressources et de conseils suffisants pour dispenser une éducation sexuelle qui ne soit pas hétéronormative et qui aborde également les questions relatives au genre et à l’orientation sexuelle. Cela exige d’augmenter les moyens consacrés à l’enseignement et en finir avec le sous-financement chronique.
Une attaque plus large contre les droits des transgenres
Les attaques contre les femmes transgenres dans le sport ne sont pas isolées. Le droit d’adolescent.e.s ou de personnes non-neurotypiques à la transition est remis en question dans le monde entier. Dans un certain nombre d’États américains, cela a conduit à l’interdiction de prescrire des bloqueurs de puberté aux mineurs. Ces attaques alimentent la violence transphobe.
Les crises économiques, environnementales et sociales se suivent et se renforcent. En attisant la haine contre les personnes trans, l’establishment politique espère réaliser ce qu’il réalise également avec le racisme : diviser les gens afin de ne pas cibler les vrais coupables et d’empêcher l’unité dans la lutte de la classe travailleuse dans toute sa diversité, une stratégie cruciale par temps de crise.
Il ne fait aucun doute que les attaques réussies contre les personnes transgenres ouvriront la porte à des attaques contre toutes les personnes opprimées et contre classe travailleuse dans sa globalité.
Des investissements massifs, premier pas vers une nouvelle organisation du sport
L’organisation d’une véritable égalité commence par un financement solide et une démocratisation du sport à tous les niveaux. Cela implique un investissement solide de la part des gouvernements dans les infrastructures, l’accompagnement et la formation, ainsi que la création (et le soutien à) de clubs et fédérations sportives gérées démocratiquement, où les sportif.ve.s, le personnel d’encadrement et les supporters et supportrices s’occupent ensemble de la gestion de tous les aspects liés à leur pratique.
Cela permettrait également aux jeunes (h/f/x) d’explorer leurs intérêts sans barrières financières ou sociales. Cette démocratisation briserait les structures hiérarchiques, souvent influencées par la politique, dans le monde du sport.
Les droits des personnes transgenres concernent la classe travailleuse, et ce sont les méthodes de lutte et de solidarité ouvrières qui nous montrent comment aller de l’avant. Un programme en faveur des droits des personnes queer et transgenres dans le cadre d’un programme global contre l’exploitation et l’oppression capitalistes ne nous défendra pas seulement contre la droite, mais améliorera la vie de l’ensemble de la classe travailleuse.
Pour cela, nous avons besoin de Prides combattives qui s’inscrivent dans les traditions du soulèvement de Stonewall en 1969. Nous avons besoin de solidarité visible de la part de la communauté LGBTQIA+ avec les luttes de la classe travailleuse, par exemple en manifestant le 13 juin pour les soins de santé et les services sociaux, et en faisant campagne pour davantage de moyens pour l’enseignement. Les campagnes, les projets de loi et les attaques médiatiques de la part de la droite ne fonctionnent qu’en l’absence d’une véritable organisation des luttes dans les rues.
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Bruges : actions antifasciste et en défense des droits LGBTQIA+
Mercredi 17 mai, une centaine de personnes ont manifesté dans le centre-ville de Bruges en défense des droits des personnes LGBTQIA+ et contre l’extrême droite. À l’occasion de l’IDAHOT, la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, la campagne « Pride is a Protest » s’est attaquée à la haine d’extrême droite.
Ce début d’année, le Vlaams Belang et Dries Van Langenhove ont fait campagne à Bruges pour intimider les participant.e.s à une lecture publique donnée par une drag queen. Le 17 mai, Van Langenhove est retourné à Bruges. Il a posté une vidéo le montrant en train de harceler un commerçant qui avait accroché un drapeau Pride, vidéo dans laquelle ce néofasciste n’hésite pas à déclarer qu’il s’agit d’un « drapeau pédophile ». Précédemment, c’est avec des pancartes « idéologie du genre = pédophilie » que lui et ses amis avaient perturbé la lecture publique susmentionnée. Ce n’est pas que du mauvais goût, ; leur objectif est de normaliser la haine et de semer la discorde.
Pour l’anecdote, le Vlaams Belang n’a eu aucun problème à aller repêcher en 2008 l’ancien député Xavier Buisseret pour lui offrir un mandat local, alors que ce dernier avait été condamné en 1997 pour attouchement sur mineurs. La campagne de haine menée aujourd’hui par l’extrême droite ajoute l’hypocrisie à l’ignominie.
Ces attaques de l’extrême droite contre les personnes LGBTQIA+ à Bruges se sont accompagnées d’une campagne raciste contre Dalilla Hermans après qu’elle ait été nommée coordinatrice du projet visant à faire de Bruges la capitale culturelle européenne de 2030. L’extrême droite n’a pas dit un mot de ses compétences bien entendu, le seul problème, c’est sa couleur de peau. Il faut dire que certaines de ses opinions sont inacceptables pour la police de la pensée de droite. Il n’en a pas fallu plus pour que se déchaine une campagne d’intimidation très personnelle.
Ainsi, à une époque où les inégalités atteignent des sommets inédits, où un groupe de plus en plus important de la population ne garde plus la tête hors de l’eau tandis qu’une élite d’ultra-riches ne sait pas quoi faire de tout son argent, l’extrême droite décide de cibler ses attaques sur les personnes LGBTQIA+ et la culture. Belle manière de tenter de dévier l’attention pour protéger l’avidité des capitalistes.
Ces attaques illustrent tout l’importance de s’organiser de façon conséquente. Aucun incident de transphobie, de racisme ou de sexisme ne doit rester sans réponse. Il faut réagir, se mobiliser et riposter. C’était tout l’intérêt de cette manifestation « Pride is a Protest » à Bruges. La mobilisation a permi de renforcer la confiance de toutes celles et ceux qui subissent les foudres de l’extrême droite. Nous ne nous laisserons pas faire et continuerons à résister !
Les prochains rendez-vous sont connus : lundi prochain à Bruxelles pour une action antifasciste, le 28 juin à Gand pour une nouvelle mobilisation Pride is a Protest et enfin le camp d’été de la Campagne ROSA, d’EGA et du PSL pour préparer le lancement d’une nouvelle campagne antifasciste.





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Brussels Pride : “Protégez la protestation” Il n’y a pas de capitalisme sans LGBTQIA+phobie!
Quelque 150.000 personnes ont à nouveau participé à la Pride à Bruxelles. Cette année, le thème de l’événement était “Protect the Protest”. Le combat des personnes LGBTQIA+ a conduit à une meilleure acceptation et une plus grande reconnaissance. L’égalité existe sur papier tandis que la violence et la discrimination sont plus fréquemment dénoncées. Mais la LGBTQIA+phobie semble pourtant plus répandue. Une alliance de conservateurs et de l’extrême-droite s’exprime de plus en plus ouvertement et violemment grâce à de nombreuses plateformes pour répandre la transphobie et la queerphobie.
Comme l’a expliqué notre camarade Elise à la VRT, « Faire la fête est important et il y a eu des avancées législatives en Belgique, mais on voit quand même que beaucoup de jeunes que ne se sentent pas en sécurité à l’école par exemple, qu’il y a beaucoup de discrimination quand on cherche un boulot ou un logement… Ces problèmes sont encore présents, la Pride doit donc être combattive. »
Les passages pour piétons arc-en-ciel et autres mesures qui ne coûtent rien ne conduiront pas à l’égalité réelle ! Le premier pas le voici : des investissements publics massifs dans les soins de santé et l’enseignement ! Un premier pas seulement, car la société capitaliste repose toute entière sur d’extrêmes inégalités, c’est un sol d’alimentation perpétuel pour la division, la haine, la violence et les idées d’extrême droite. Le combat contre la LGBTQIA+phobie, c’est un combat contre chaque forme de discrimination.
Chaque victoire LGBTQIA+ n’est que temporaire, les forces conservatrices ripostent dès qu’elles le peuvent. Tant que les racines de la LGBTQIA+phobie et de toutes les autres formes de discrimination n’auront pas été arrachées, il faudra se battre sans fin. C’est la raison pour laquelle nous estimons que le combat pour les droits des personnes LGBTQIA+ est lié à la lutte pour renverser le capitalisme et construire une société socialiste.
Ce qu’il nous faut, c’est une société où les richesses, les connaissances et le potentiel social servent à l’épanouissement de chacun.e et non à satisfaire la soif de profits d’une infime élite. Des secteurs primordiaux de l’économie comme l’énergie, l’industrie pharmaceutique, la finance ou encore les soins de santé ne doivent pas être la proie de la dictature des marchés mais être démocratiquement détenus par la collectivité et gérés par les travailleurs et la population. Un monde sans inégalités et sans LGBTQIA+ phobie est tout à fait possible !














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Actions et campagne PRIDE is a PROTEST 2023
Stop à l’hétéronormativité ; Diversité ; Stop aux listes d’attente ; Pour des investissements publics massifs dans les soins de santé !
- 20 mai – BRUXELLES, Gare Centrale – BELGIAN PRIDE : Rejoignez la délégation de la campagne ROSA
- 17 mai – BRUGES, Minnewaterpark – PRIDE IS A PROTEST
- 28 juin – GAND, Coyendanspark – PRIDE IS A PROTEST
- 12 août – ANVERS – ANTWERP PRIDE
Pour la diversité, pas l’hétéronormativité !
Notre société est hétéronormative ; l’égalité sur le papier n’y change rien. Plus encore, l’hétéronormativité est aujourd’hui renforcée. Les forces de droite et conservatrices défendent la famille traditionnelle et les rôles stéréotypés entre hommes et femmes. Selon elles, impossible de prendre ses propres décisions concernant son corps puisque les personnes transgenres seraient “dérangé.e.s” et que le droit à l’avortement serait “contre nature”. Ces forces utilisent la LGBTQIA+phobie, le racisme et d’autres tactiques de division pour dévier l’attention des problèmes sociaux, des inégalités croissantes et de ceux qui en sont responsables. En Russie, Poutine a lancé une nouvelle offensive contre les personnes LGBTQIA+ au moment même où il commençait à perdre la face en Ukraine. Ces discours haineux permanents conduisent à davantage de violence physique et verbale ; encore toujours le lot quotidien des personnes LGBTQIA+.
À bas les listes d’attente !
L’hétéronormativité a un impact sur notre bien-être mental. Les personnes LGBTQIA+ souffrent davantage de problèmes de santé mentale causés par la violence, la discrimination, le stress subi par les minorités, le manque d’accès à des services de soutien abordables et inclusifs, etc. La queerphobie est même parfois intériorisée. La société hétéronormative nous rend malades et le système de santé n’est pas à la hauteur. Il suffit de voir les énormes listes d’attente pour une consultation. Une personne transgenre qui prend rendez-vous pour des soins mentaux et/ou médicaux spécialisés doit attendre plus d’un an et demi ! Des investissements publics massifs sont nécessaires immédiatement ; les soins en santé mentale méritent plus de ressources et sauvent des vies !
Plus de 40 % des jeunes LGBTQIA+ en Flandre ne se sentent pas en sécurité à l’école en raison de leur orientation sexuelle et un tiers en raison de leur expression de genre. Les personnes LGBTQIA+ reçoivent trop peu d’attention. L’éducation sexuelle se concentre, par exemple, principalement sur la contraception et les IST. Chaque élève devrait aussi recevoir une formation générale sur l’identité de genre, le consentement et le plaisir sexuel ! L’éducation peut jouer un rôle important dans l’affirmation ou la remise en question de l’hétéronormativité. Une éducation inclusive pour les LGBTQIA+ nécessite à la base beaucoup plus de ressources pour la formation du personnel éducatif et des classes plus petites. Il faut aussi davantage de personnel soignant capable de créer un espace de dialogue et de conseil individuel. Les écoles ont du mal à accueillir correctement les jeunes transgenres. S’adresser à un élève par le prénom et les pronoms auxquels il s’identifie est loin d’être évident. Il en va de même pour des toilettes inclusives . Il est indispensable que les pouvoirs publics investissent davantage dans l’éducation pour créer un environnement d’apprentissage sûr, au bénéfice du personnel et de tou.te.s les élèves.
Un capitalisme arc-en-ciel ? Non merci !
Les passages pour piétons arc-en-ciel et autres mesures qui ne coûtent rien ne conduiront pas à l’égalité réelle ! Le premier pas le voici : des investissements publics massifs dans les soins de santé et l’enseignement ! Un premier pas seulement, car la société capitaliste repose toute entière sur d’extrêmes inégalités, c’est un sol d’alimentation perpétuel pour la division, la haine, la violence et les idées d’extrême droite. Le combat contre la LGBTQIA+phobie, c’est un combat contre chaque forme de discrimination. Le racisme et le sexisme sont intolérables, même lorsqu’ils se manifestent au sein de notre propre communauté. De plus, la LGBTQIA+phobie et le sexisme sont profondément enracinés dans la structure familiale patriarcale du capitalisme. Dans cette structure, on attend des femmes qu’elles se chargent des soins aux autres et du ménage. Les rôles de genre binaires – où les hommes sont notamment associés à la domination et les femmes au soin – assistent la perpétuation du capitalisme. Les personnes LGBTQIA+ remettent en question ces rôles de genre, en particulier lorsqu’elles ne se conforment pas à la norme de genre ou à la famille nucléaire traditionnelle.
Chaque victoire LGBTQIA+ n’est que temporaire, les forces conservatrices ripostent dès qu’elles le peuvent. Tant que les racines de la LGBTQIA+phobie et de toutes les autres formes de discrimination n’auront pas été arrachées, il faudra se battre sans fin. C’est la raison pour laquelle nous estimons que le combat pour les droits des personnes LGBTQIA+ est lié à la lutte pour renverser le capitalisme et construire une société socialiste. Ce qu’il nous faut, c’est une société où les richesses, les connaissances et le potentiel social servent à l’épanouissement de chacun.e et non à satisfaire la soif de profits d’une infime élite. Des secteurs primordiaux de l’économie comme l’énergie, l’industrie pharmaceutique, la finance ou encore les soins de santé ne doivent pas être la proie de la dictature des marchés mais être démocratiquement détenus par la collectivité et gérés par les travailleurs et la population. Un monde sans inégalités et sans LGBTQIA+ phobie est tout à fait possible ! Entrons en action dans la rue !
Nos revendications à la PRIDE (is a) PROTEST 2023
- Des investissements pour la formation; notamment dans des cours d’éducation sexuelle inclusifs, non-hétéronormés et qui abordent la notion de consentement à l’école ainsi que dans la formation du personnel éducatif et soignant.
- Des infrastructures intégrant la dimension de genre dans chaque école, établissement public, de soins de santé et lieu de travail !
- Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques les reçoive, sans être mise sur une liste d’attente.
- Une transition de genre ne devrait pas mener à la pauvreté, tous les soins d’affirmation de genre doivent être remboursés !
- Des investissements dans des services publics et pour des emplois décents ! Là où il y a pénurie, il y a discrimination, qu’elle soit fondée sur l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la couleur de peau ou l’apparence.
- Des investissements dans des refuges et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr à tou.te.s, y compris aux personnes en fuite.
- Nationalisons les banques, le secteur de l’énergie et le pharmaceutique, sous contrôle de la collectivité, afin de financer les investissements nécessaires !
- Pour une société débarrassée de toute forme d’exploitation, d’oppression et de discrimination, pour une société où chacun.e puisse librement s’épanouir, et non des profits d’une infime minorité !
Rejoignez la campagne ROSA
Tu souhaites contribuer au succès de la Pride Protest 2023 ? Alors, contacte-nous : contact@campagnerosa.be ou via les réseaux sociaux !
Participe avec nous à la Brussels Pride :
- À partir de 11h : Stand de ROSA devant la gare de Bruxelles-Central (Carrefour de l’Europe). Viens discuter avec un.e de nos membres ou milite avec nous à l’aide de nos tracts et brochures. Participe à financer la Campagne ROSA avec de superbes badges, autocollants contre une donation libre !!
- 13h : On se regroupe pour former notre délégation PRIDE IS A PROTEST. Mégaphone, slogans, drapeaux, pancartes, etc. : on s’équipe pour participer à une Pride combative.
- Vers 14h: Début de la Pride Parade
- Tu ne sais venir que plus trad ? Pas de soucis, un stand ROSA restera toute l’après-midi devant la gare de Bruxelles-Central.
Toi aussi, tu penses qu’il est urgent de mettre fin aux violences sexistes, LGBTQI+phobes et racistes sous toutes leurs formes ? Tu veux t’attaquer au problème à sa racine ? Nous luttons contre un système basé sur les inégalités et l’exploitation, où la société est axée sur les intérêts d’une infime minorité d’ultra-riches. À bas le capitalisme !
Aidez-nous à mener cette lutte. Rejoins la Campagne ROSA !

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Les soins aux mineurs transgenres sous le feu des critiques. Défendons l’accès aux soins!
Depuis plusieurs années, certains États américains dominés par les Républicains s’évertuent à réduire l’accès aux soins pour les mineurs transgenres, dynamique dont la croissance fut exponentielle cette année. Des lois ont été signées dans le Tennessee, le Mississippi, l’Utah, le Dakota du Sud et la Floride interdisant la fourniture de soins médicaux aux mineurs transgenres. Les républicains font valoir que les décisions relatives à ces soins ne peuvent être prises qu’une fois adulte. Dans deux États, elles ne peuvent l’être qu’à partir de l’âge de 26 ans !
Cela signifie que la prescription de bloqueurs de puberté et de thérapies hormonales d’affirmation du genre deviendra punissable. Certains États tentent même de poursuivre les parents qui cherchent à aider leur enfant ! Ce débat prend également de l’ampleur en Europe et en Belgique.
Désinformation et mauvaise interprétation
À première vue, les préoccupations du lobby anti-trans semblent plausibles. Une jeune personne peut-elle consentir en toute connaissance de cause à un traitement susceptible d’avoir un impact sur sa fertilité future ? Le ralentissement de la puberté n’est-il pas dangereux pour le développement physique et psychologique ? Un jeune se sentira-t-il libre d’arrêter les inhibiteurs ?
La réalité de la prise en charge des enfants et des adolescent.e.s de genre différent est beaucoup plus complexe et nuancée. Les inhibiteurs de puberté ne sont prescrits qu’après qu’un.e jeune ait été conseillé et soutenu par une équipe multidisciplinaire au cours d’une longue période. La puberté biologique doit également avoir commencé. Les parents sont impliqués dans la réflexion sur les avantages et les inconvénients de l’inhibition de la puberté. Les effets négatifs qui suscitaient des inquiétudes sur le plan médical (telle que la croissance osseuse) semblent être compensés par la suite, une fois que l’on passe à des hormones d’affirmation du genre (la testostérone ou l’estradiol, pour favoriser les caractéristiques sexuelles secondaires conformes au genre, telles que le développement des seins ou la pilosité faciale). Les bloqueurs de puberté sont utilisés depuis plus de 20 ans, c’est loin d’être un traitement expérimental.
Les opposant.e.s passent sous silence les recherches qui démontrent les effets positifs du processus sur le développement des adolescent.e.s. Le fait que 98 % d’entre eux/elles continuent à prendre des hormones d’affirmation du genre montre principalement que l’évaluation des personnes qui en ont besoin a été correctement effectuée. Ils/elles ne mentionnent, en outre, pas non plus que ne pas commencer à prendre des inhibiteurs ou des hormones de puberté a également des conséquences pour un.e jeune, avec un impact irréversible sur sa vie et son corps futurs, notamment le développement de caractéristiques sexuelles secondaires (voix plus grave, mâchoire plus carrée, pomme d’Adam, développement de la poitrine) qui ne correspondent pas à l’identité de genre. Cela peut mener à des interventions chirurgicales plus lourdes par la suite et à un risque accru de stigmatisation et d’expériences de violence.
Une puberté qui ne correspond pas à la perception du genre peut entraîner davantage de troubles psychologiques et ralentir le développement ultérieur d’un.e jeune. De nombreux facteurs différents doivent donc être identifiés, discutés et évalués avant qu’une mesure médicale ne soit prise.
La remise en question des soins aux personnes transgenres découle d’une tendance réactionnaire qui existe également au Royaume-Uni et aux États-Unis, une contre-attaque suite au mouvement MeToo. Elle s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large qui s’en prend aux droits des femmes (tels que les droits à l’avortement) et des minorités. En présentant « l’idéologie du genre » comme un danger, on détourne l’attention des vrais problèmes et de leurs causes.
Quels sont les soins et les luttes nécessaires ?
Au lieu de présenter les soins transgenres aux mineurs comme le grand péril qui menace le bien-être des enfants et de la jeunesse, soulignons ce qui pose réellement problème. Les partis qui prétendent protéger la jeunesse ont tous participé au sous-investissement dans l’enseignement ou la culture, tout en assombrissant les perspectives d’emploi et d’avenir des jeunes. Les exemples d’économies budgétaires affectant profondément les enfants et la jeunesse ne manquent pas : dans l’enseignement et le soutien scolaire, dans le soutien psychologique et la santé mentale, dans les structures d’accueil pour les enfants, dans les loisirs,… En ce qui concerne spécifiquement les soins aux personnes transgenres, il faut traquer les interminables listes d’attente en allouant des ressources à hauteur des besoins et développer des recherches à long terme concernant les traitements d’affirmation du genre chez les enfants et les adolescent.e.s.
Des soins décents pour tous les enfants – y compris dont l’identité de genre est différente du sexe assigné à la naissance – nécessitent davantage d’investissements dans les domaines de la santé mentale et de l’enseignement. Nous avons placé ces deux éléments au centre de notre campagne « Pride is a Protest ». Aux États-Unis, des tentatives sont faites pour se débarrasser de la législation républicaine par le biais de procès. Une bataille juridique est rarement suffisante pour arracher des victoires. Nous avons besoin d’un mouvement combatif qui lie les droits des personnes LGBTQIA+ aux autres luttes sociales dans la rue. Avec Pride is a Protest, nous voulons unir la classe travailleuse et la jeunesse dans la lutte pour les droits des personnes LGBTQIA+. Chaque attaque contre les droits des personnes transgenres vise à nous diviser sur la base de l’identité de genre. Une attaque contre les droits des personnes transgenres est une attaque contre tout le monde !
En quoi consiste la prise en charge des mineurs transgenres ? En Flandre, les enfants âgés de minimum 9 ans peuvent se rendre avec leurs parents auprès d’équipes pluridisciplinaires spécialisées dans les questions de genre composées de psychologues, de psychiatres et d’endocrinologues pédiatriques. Il faut en moyenne patienter près de deux ans pour accéder à un tel centre. Si le questionnement du genre est toujours présent ou se renforce au début de la puberté, un traitement médical à base de bloqueurs de puberté peut être mis en place à condition que le jeune ait bénéficié d’un suivi psychologique pendant au moins un an. Cela n’est également possible que si la puberté a déjà commencé. Avant de prendre cette mesure, les avantages et les inconvénients d’un tel traitement sont discutés en détail avec l’enfant et ses parents. La thérapie hormonale d’affirmation du genre peut être entamée au plus tôt à partir de l’âge de 16 ans.
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Contre le racisme et la misère, c’est la lutte sociale qui est nécessaire !
Derrière la « crise de l’accueil », il y a la détresse absolue de centaines de demandeur.euse.s d’asile sans logements qui dorment et parfois meurent dans la rue. Il y a les squats et les campements de fortunes assaillis à Bruxelles par les forces de police. Et l’exploitation absolue par des employeurs qui abusent de cette extrême vulnérabilité. Tout ça pour le « crime » d’avoir voulu fuir la misère ou la guerre.
Par Constantin (Liège)
A Bruxelles, juste après l’expulsion d’un squat de demandeur.euse.s d’asile, le bourgmestre Philippe Close (PS) a envoyé des ouvriers de la ville inonder le rez-de-chaussée du bâtiment et percer des trous dans le toit pour que la pluie et le froid s’infiltrent, histoire de bien assurer que personne n’ait l’idée de revenir. C’était deux jours après la conclusion du nouvel accord du gouvernement fédéral.
Quand une crise est créée pour servir de prétexte
La « crise de l’accueil » ne tombe pas du ciel. En 2021, 1916 places d’accueil ont été supprimées. Avant ça, le gouvernement Michel avait détricoté Fedasil (l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile), en réduisant son budget de 20 millions d’euros. Les autorités belges ont elles-mêmes créées la crise en réduisant les budgets et en supprimant des places. La situation est aujourd’hui saisie pour renforcer la répression.
Que contient le nouvel accord des partis de la Vivaldi (avec PS et ECOLO, rappelons-le) ? L’accélération des procédures d’examens et l’exécution plus rapide des décisions d’expulsions, des restrictions au regroupement familial tout en fermant la porte à toute régularisation collective. Dans le but de présenter cette offensive contre des personnes en détresse comme étant « juste » et « équilibrée », l’accord indique la création de 2000 nouvelles places d’accueil supplémentaires et l’interdiction de l’enfermement des enfants dans les centres fermés. Ce n’est pas rien, mais c’est largement insuffisant, surtout en considérant que 700 de ces nouvelles places ne seront que des containers et que, parallèlement, le gouvernement compte construire quatre centre fermés supplémentaires.
Riposter à la division par l’unité dans la lutte
Rejetons ce racisme d’Etat qui rend plus acceptable celui de l’extrême droite ! Parallèlement, le gouvernement regarde ailleurs quand le personnel des services publics fait grève, comme il l’a fait le 10 mars dernier pour dénoncer l’absence de moyens, le manque de collègue et la charge de travail insoutenable. Il a fallu toute la force d’une grève générale, le 9 novembre, et de nombreuses actions syndicales pour sauvegarder l’indexation des salaires et des allocations et pour obtenir de maigres mesures pour nos factures. Mais toute cette misère sociale, qui s’aggrave sans cesse, c’est un terreau de choix pour entretenir les préjugés racistes et nourrir l’extrême droite.
Soyons clairs : ce ne sont pas les demandeur.euse.s d’asile qui sont responsables de nos factures d’énergie ou du prix de nos caddies ! Ce ne sont pas eux qui empochent de juteux dividendes en laissant les travailleur.euse.s de Delhaize sur le carreau ! Ce ne sont pas eux qui ont affamé nos services publics et notre sécurité sociale avec des déductions fiscales pour les plus riches ! Ce ne sont pas eux qui ont choisi de laisser pourrir le parc de logements sociaux pour se jeter dans des projets qui remplissent les poches de magnats de l’immobilier comme Matexi !
Aujourd’hui, à Bruxelles, il existe 10.000 bâtiments inoccupés. Si l’on voulait régler la crise du logement pour tou.te.s et la crise de l’accueil du même coup, on pourrait commencer par appliquer la loi Onkelinx qui permet de réquisitionner des bâtiments vide depuis plus de six mois. Cette loi n’a quasiment jamais été utilisée, car elle implique de s’attaquer à la propriété privée. Si nous voulons arracher l’application de cette loi et défendre notre droit à tou.te.s à une vie décente, nous devons nous battre avec acharnement et détermination.
Combattre le racisme par la solidarité
Les attaques contre les plus vulnérables dans la société, comme les demandeur.euse.s d’asile servent, à rendre plus acceptable de s’en prendre aux autres. D’autre part, les maintenir dans des conditions de travail et de vie proches de l’esclavage en raison de l’illégalité, cela permet d’instaurer une pression à la baisse sur les contions de travail et de vie de chacun.e.
- C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes ! Des papiers pour toutes et tous!
- Stop aux centres fermés, aux expulsions et à la répression !
- Un salaire minimum de 15 euros de l’heure !
- Un toit, c’est un droit : pour un plan de construction et de rénovation de logements sociaux pour répondre à la demande et en finir avec les listes d’attentes !
- Pour un plan d’investissement radical dans les services publics, l’enseignement et les soins de santé. Ne laisser personne sur le bord du chemin, c’est la meilleure réponse aux vautours d’extrême droite et aux racistes !
- L’argent existe, allons le chercher là où il est ! 1% de la population belge détient un quart des richesses, soit plus que 70% de la population selon Oxfam. Luttons pour l’imposition des riches, avec expropriation et nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des avoirs de ceux qui tentent de s’y soustraire. Luttons pour la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des banques et des assurances pour mobiliser les moyens nécessaires pour sortir chaque personne de la précarité et assurer l’épanouissement de toutes et tous.
- Le capitalisme plonge de crise en crise, et entraîne dans son sillage plus de divisions, de racisme, de sexisme, de LGBTQIA+phobie et plus de violence. Les guerres, les inégalités et la crise écologique continueront à engendrer de nouveaux drames, comme ces milliers de migrants qui meurent chaque année en Méditerranée. Ce système doit être renversé pour construire une toute autre société capable d’assurer une véritable liberté de circulation pour celles et ceux qui le souhaitent tout en assurant la possibilité de construire une vie décente dans son pays d’origine. Cette société, selon nous, c’est le socialisme démocratique.
- Dimanche 19 mars : Marche « Lève-toi contre le racisme », 13h, Esplanade Saint-Léonard (à l’initiative de la Plateforme 21/03)
- Dimanche 16 avril : Manifestation contre le centre fermé de Vottem, 14h, Place Saint Lambert (à l’initiative du CRACPE, Collectif de résistance aux centres pour étrangers)
- Lundi 8 mai : Rassemblement et manifestation pour commémorer la défaite du nazisme, 18h, Monument national à la résistance, Parc d’Avroy (à l’initiative du Front Antifasciste 2.0)
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Accord sur le nucléaire : le gouvernement cède face à Engie
Début janvier, le gouvernement fédéral et Engie sont arrivés à un accord: la multinationale de l’énergie continuera d’exploiter les réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 4 pour une durée de 10 ans à compter de 2026. Cet accord clôt une séquence de plus de 6 mois. Derrière cet accord, une capitulation en règle d’un gouvernement mis sous pression par la crise énergétique et enfermé dans la logique du marché.Par Clément C. (Liège)
Un pas en avant, deux pas en arrière
Le 18 mars 2022, le gouvernement fédéral décidait de repousser de 10 ans la sortie du nucléaire, alors prévue en 2025. Derrière cette décision, la crainte de pénuries d’énergie consécutives à la guerre en Ukraine et la défense de la «souveraineté énergétique» du pays. Très vite, Engie a émis ses réserves sur la faisabilité de cette prolongation, avançant des difficultés d’ordre techniques et logistiques: processus de démantèlement déjà trop engagé, délais de construction des pièces nécessaires à une prolongation, manque de personnel qualifié, délais d’approvisionnement en combustible trop élevé, etc.
Autant de coups de pression pour défendre l’élément principal: les juteux bénéfices que le groupe a engrangés, et veut continuer à engranger du nucléaire. En juin, la CEO d’Engie était limpide sur ce point en expliquant cyniquement que les prix élevés de l’énergie pouvant baisser, le retour sur investissement était trop incertain.
Contrairement aux nombreux ménages qui ne savent plus quoi faire pour payer leurs factures d’énergie, Engie n’a pourtant pas à s’inquiéter pour sa santé financière: sur les neuf premiers mois de 2022, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 85% (La Dernière heure, 10/11/2022). Selon l’expert en réseau électrique Damien Ernst (pro nucléaire), l’exploitation d’un seul réacteur générerait de 1 à 1,5 milliards d’euros de bénéfices net par an selon les prix en vigueur aux printemps (cité par Moustique, 7/4/2022).
La volonté du gouvernement de prolonger les deux réacteurs ne constitue donc pas une responsabilité pour Engie-Electrabel mais bien une opportunité en or. L’occasion pour le groupe d’exiger de l’État qu’il finance une partie des investissements, mais aussi et surtout de se dégager au maximum de ses responsabilités en ce qui concerne le traitement définitif des déchets nucléaires.
Socialiser les pertes, privatiser les bénéfices
À l’heure d’écrire ces lignes, seuls les axes directeurs de l’accord sont connus. Ainsi, l’État assumera 50% des investissements nécessaires à la prolongation et cogérera les réacteurs prolongés via une structure public-privé dont les modalités de financement sont encore inconnues ; à n’en pas douter, cela met l’entreprise dans une position de force pour esquiver toute forme de taxation de ses profits ou renégocier voir se débarrasser de la rente nucléaire. Pire, Engie obtient un plafonnement du coût de la gestion définitive des déchets produits depuis plus de 40 ans d’exploitation du nucléaire.
Aujourd’hui, si les déchets produits par le nucléaire en Belgique ont été stockés de manière «temporaire mais sécurisée» aucune solution de stockage définitive n’a encore été mise en œuvre et l’estimation du coût de ce stockage définitif, dont une partie significative sera désormais présentée à la collectivité, augmente de milliard en milliard et d’année en année. Parmi les acteurs chargés de calculer le coût du démantèlement du nucléaire et de la gestion des déchets se trouve la Commission des provisions nucléaires à la tête de laquelle a fraîchement été appointé Kevin Welch, ex-directeur stratégique d’Engie.
En d’autres termes, cet accord s’inscrit dans la rengaine trop bien connue de «socialiser les pertes, privatiser les bénéfices».
Qu’il s’agisse d’approvisionnement ou de prix, l’énergie est un domaine trop essentiel que pour être laissé aux mains d’entreprises privées, dont les seules préoccupations sont les dividendes record qu’elles pourront reverser à leurs actionnaires. Toute mesure destinée à répondre à la crise de l’énergie exige que l’ensemble du secteur soit placé en mains publiques sous contrôle démocratique de la collectivité, sous peine de se transformer en son contraire. On le voit avec cet accord, on le voit avec le plafonnement des prix «à la française» où les finances publiques serviront à compenser le manque à gagner des entreprises privées pour soulager les particuliers: prendre d’une main, rendre de l’autre.
En contrôlant le secteur de l’énergie ainsi que les autres secteurs-clefs de l’économie, il serait possible d’investir massivement dans la production d’énergies renouvelables tout en rationalisant la consommation énergétique: via des plans d’isolation systématiques des logements, le développement des transports publics, des technologies moins polluantes et énergivores dans l’industrie, … et ainsi garantir une énergie accessible à tous, respectueuse de la sécurité de la population et du futur de la planète.
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Mobilisation pour le climat à Lützerath : exproprions le secteur de l’énergie !
Une grande manifestation pour le climat a eu lieu à Lützerath, en Allemagne, le 14 janvier. Au moins 35.000 personnes ont bravé la pluie, le vent et la boue. La police a répondu violemment avec matraques, canon à eau et gaz au poivre. L’État a servi d’agent des compagnies privées.
Dans le village de Lützerath, l’entreprise allemande RWE veut extraire du charbon de lignite. Pour ce faire, elle a racheté les habitations et, avec le soutien du gouvernement régional (dont sont membres les Verts…), l’idée est d’extraire du lignite jusqu’en 2030. La bataille pour ce village est devenue un symbole de l’opposition des activistes du climat aux entreprises du secteur de l’énergie et aux autorités capitalistes.
Invoquant l’indépendance vis-à-vis du gaz russe, il a été décidé en 2022 d’utiliser davantage de charbon pour produire de l’électricité. Le charbon de lignite de Lützerath serait donc de première importance pour la sécurité énergétique. Mais si l’utilisation du charbon a augmenté pour produire de l’électricité en Allemagne en 2022, c’est aussi le cas du gaz ! La consommation d’électricité a légèrement diminué, mais les exportations ont augmenté, notamment vers la France. Pour les compagnies d’électricité allemandes, l’affaire était excellente : elles ont gagné des milliards.
La guerre en Ukraine est terrible, mais l’utiliser pour justifier l’augmentation de la production d’électricité à partir du charbon n’est qu’un cynique mensonge. Les compagnies d’électricité ont pu augmenter massivement leurs bénéfices en ajoutant des centrales au charbon au réseau. Les prix de l’électricité ont continué à augmenter fortement. Entre-temps, les dommages causés à l’environnement sont prohibitifs.
Exiger des décideurs politiques qu’ils écoutent enfin la science est insuffisant. Quand bien même le voudraient-ils enfin, le pouvoir décisif réside dans les mains du capital. Sans briser cette domination, il n’y aura aucun changement fondamental. Un premier pas dans cette direction serait d’exproprier les entreprises énergétiques, mais aussi les banques qui continuent à investir dans la destruction rentable du climat. C’est la seule façon d’obtenir un contrôle démocratique sur la production d’énergie.
Notre camarade Philip, du PSL-Bruxelles, a participé aux mobilisations. Il explique : « La manifestation était impressionnante, on pouvait littéralement sentir la motivation et la volonté des dizaines de milliers de personnes de stopper la politique de destruction du climat. Nous avons vu la solidarité en action. Pour faire plier des entreprises comme RWE et l’État avec ses matraques et ses canons à eau, nous avons besoin d’un mouvement encore plus puissant. Que serait-il possible si les dizaines et centaines de milliers de travailleurs du secteur de l’énergie et d’autres parties de l’économie se mettaient en grève pour des salaires plus élevés et contre la destruction du climat ? Nous devons utiliser l’énergie de la contestation pour renforcer les liens entre la contestation climatique et le mouvement ouvrier. »




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COP 27. Greta Thunberg : « Pour sauver la planète, le monde doit se débarrasser du capitalisme »
Ce n’est une nouvelle pour personne, mais la lutte pour l’écologie fait partie de la politisation grandissante de la jeunesse mondiale. Son héritage d’une planète meurtrie sans justice sociale pousse de plus en plus d’adolescents et jeunes adultes à entrer en lutte et à approfondir leur politisation. L’évolution de Greta Thunberg, militante écologiste suédoise de 19 ans et figure de proue du mouvement de la jeunesse pour le climat, est symptomatique de celle de toute une génération en pleine radicalisation.
Par Maxime (Liège)
De l’alarmisme…
C’est en 2018 que la jeune suédoise de 15 ans fait son entrée sur la scène internationale en appelant en novembre 2018, à une mobilisation de la part de la jeunesse mondiale par l’organisation de grèves scolaires à travers le monde. Le but ? Être le porte-voix des scientifiques et alarmer les politiciens sur l’urgence climatique.
« Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos mots vides. Et pourtant, je fais partie des chanceux. Des gens souffrent. Des gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent. (…) et tout ce dont vous pouvez parler, c’est d’argent et de contes de fées de croissance économique éternelle. Comment osez-vous ! » Greta alarme, Greta accuse, Greta appelle à militer lors de son discours aux Nations Unies de 2019. Mais elle laisse encore la politique « à d’autres ».
… à l’intégration de la lutte sociale dans son discours.
Les termes se sont précisés : « les COP (Conférences de l’ONU sur le climat, NDLR) sont surtout utilisées par les politiciens et les personnes au pouvoir comme une occasion de se faire remarquer, grâce à de nombreux types de greenwashing », a-t-elle déclaré en annonçant son boycott du sommet de 2022 organisé en Égypte. Fini de vouloir influencer les décideurs politiques de la classe dominante, elle parle désormais de « lutte sociale », appelle à la mobilisation de tous et désigne des responsables : « Un milliardaire émet un million de fois plus de gaz à effet de serre qu’une personne moyenne, selon Oxfam. Nous savons quels sont ceux que nous devons tenir pour responsables de la crise climatique. »
Elle en appelle également à arrêter l’utilisation et l’exploitation des énergies fossiles que les «arrangements» des COP successives n’ont fait « que pousser sous le tapis ». Elle ajoute également qu’« il n’y a pas de justice climatique sans justice sociale et sans droits humains. »
La COP 27 se distingue cette année par son manque d’ambition et l’adoption de « mesurettes » pour faire bonne figures : la création d’un fonds d’aide pour les pays touchés par les conséquences climatiques, présentée comme une avancée « historique » alors que strictement rien n’a été décidé concernant son financement et son fonctionnement. Sur ce point comme sur l’objectif de ne pas dépasser les 1,5° degrés d’augmentation d’ici 2100, les COP sont incapables de dépasser le stade des belles paroles.
Orienter la lutte sociale vers le cœur du système
L’évolution du discours de Greta Thunberg symbolise bien l’évolution de la conscience politique de la jeune génération : ayant débuté dans la prise de conscience de l’urgence climatique, elle s’est ensuite forgée par la lutte de terrain et face à l’inaction des gouvernements capitalistes. Désormais, ces jeunes militants lient lutte climatique et lutte sociale. Ils et elles critiquent le capitalisme, le racisme et les inégalités de genre.
Le chemin est encore long vers un changement de système. Certains militants manifestent leur colère et leur impatience avec des actions individuelles, par exemple en ciblant symboliquement des œuvres d’art. Mais ces actions ne visent pas à convaincre et à impliquer de larges couches de la population, alors qu’une lutte commune de toute la classe travailleuse est nécessaire pour briser le pouvoir des capitalistes.
De prochains éléments restent à intégrer dans ce processus de conscientisation, dont le fait que nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ne possédons pas. Les criminels climatiques que sont les multinationales de l’énergie et autres puissantes entreprises qui sacrifient la planète pour leurs comptes en banque doivent être expropriées et placées sous contrôle et gestion de la collectivité pour être reconverties de toute urgente. Les meilleurs outils pour y parvenir proviennent de l’arsenal du mouvement des travailleuses et travailleurs comme le blocage de l’économie par la grève et l’occupation des sites par la classe travailleuse elle-même.