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Category: Social
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COP15.La biodiversité vouée d’avance à l’échec ?
Du 7 au 19 décembre, après de nombreuses tergiversations dues à la pandémie, la COP15 sur la biodiversité aura enfin lieu. Pas comme prévu à Kunming, en Chine, mais à Montréal, au Québec. La présidence est cependant toujours assurée par la Chine qui, comme l’a révélé Le Monde début octobre, n’a invité que des ministres du commerce et des responsables d’ONG. Aucun chef d’État ou de gouvernement.Article soumis par Jan-Pieter Everaerts, rédacteur du magazine en ligne De Groene Bel.
Pourtant, comme l’affirme Le Monde, ce sommet sera « l’un des événements les plus décisifs de cette décennie pour la protection de l’environnement et la survie de l’humanité. »
Le défi n’est pas mince : l’objectif est d’établir un nouveau cadre mondial pour mettre fin à la destruction de la biodiversité d’ici à 2030. Aucun des objectifs du précédent accord, conclu au Japon en 2010, n’a été atteint et la dégradation de la nature s’est encore accélérée. La déforestation atteint des niveaux record, 40 % des terres sont dégradées et les populations de vertébrés – comme l’a révélé le WWF – ont diminué de 68 % depuis 1970. Selon l’homologue biologique du GIEC, le panel sur la biodiversité IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services), un million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction en raison de toutes les activités humaines sur la Terre. La 6ème grande vague d’extinction. La disparition de nombreuses espèces d’insectes menace à elle seule un « effondrement de la nature », a écrit le journaliste environnemental Damian Carrington.
Pas seulement des animaux emblématiques, mais des écosystèmes entiers
Par le terme biodiversité, nous entendons la variété des écosystèmes, des différentes espèces végétales et animales au sein d’un écosystème, ainsi que la variation génétique au sein des espèces. Par nature, il existe de grandes variations sur Terre. Les régions tropicales sont beaucoup plus riches en espèces que les régions polaires. Les deux pays qui présentent la plus grande biodiversité se trouvent en Amérique du Sud : Brésil et Colombie. La Colombie, par exemple, possède la plus grande biodiversité mondiale en matière d’oiseaux (environ 1.900 espèces, dont 150 espèces de colibris).
Ne vous y trompez pas: la conservation de la biodiversité va bien au-delà de la sauvegarde d’animaux emblématiques comme le tigre ou l’ours polaire. Il s’agit de préserver des écosystèmes entiers – comme ceux de l’Amazonie et du Cerrado au Brésil, les jungles du Congo et de l’Asie du Sud-Est, mais aussi les ressources forestières d’Europe ou les récifs coralliens tropicaux – dans un état de santé tel que ces écosystèmes puissent fournir les services écosystémiques essentiels à notre approvisionnement en eau potable, à notre alimentation par l’agriculture et la pêche, ainsi qu’au stockage du CO2 et à la lutte contre le réchauffement, entre autres. Les écosystèmes actuels ont mis des millions d’années à émerger et à développer des équilibres dynamiques pour assurer leur fonctionnement à long terme. Certaines d’entre elles peuvent être restaurées par des interventions relativement limitées, mais, par exemple, les vastes « zones mortes » déjà présentes dans les océans, où toute intervention planifiée est impossible, mettront des siècles, voire des millions d’années, à se reconstituer.
Et ce, alors que la demande d’eau potable, de nourriture et d’innombrables matières premières pour la « transition énergétique durable » continue de croître en même temps que la population humaine mondiale.L’état actuel de la « Planète bleue » – 71 % de la surface de la ‘Terre’ est recouverte d’eau (dont à peine 2,5 % est potable) – signifie des environnements beaucoup plus chauds, voire incroyablement chauds, pour les générations futures. Cela signifie également des écosystèmes dégradés qui ne seront plus en mesure de fournir de la nourriture et surtout de l’eau potable aux nombreuses mégapoles, souvent de faible altitude et menacées par les inondations, dans lesquelles les populations humaines sont de plus en plus concentrées. L’enjeu est donc de taille à Montréal. Toutefois, il est à craindre que le sommet ne se termine dans une impasse, plus encore que le sommet sur le climat COP27.
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30.000 personnes manifestent pour le climat à Bruxelles
Alors que les dirigeants du monde entier s’apprêtent à organiser un nouveau round de greenwashing à la COP27, loin de toute contestation possible, 30.000 personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles pour une nouvelle manifestation en faveur du climat. L’ampleur de cette manifestation montre à quel point cette question reste sensible et combien l’appel au changement est urgent.
Nous avons formé une délégation combative lors de la manifestation avec des slogans visant principalement la nationalisation du secteur de l’énergie. Les questions du climat et du pouvoir d’achat sont étroitement liées : toutes deux sont attaquées par le capitalisme en crise. Ce système n’offre aucune réponse à la crise climatique et apporte la misère dans tous les domaines.
La moindre mesure visant à écrémer une partie des soi-disant « surprofits » (comme s’il y avait des profits plus acceptables que d’autres sur l’énergie) conduit au chantage du secteur qui menace de ne pas investir dans une transition verte. Même avant, c’est surtout grâce aux subventions publiques qu’il y a eu beaucoup trop peu d’investissements dans ce domaine. Ce que la communauté ne possède pas, elle ne peut le contrôler. L’énergie doit être retirée des griffes du profit du secteur privé. Cette revendication est de plus en plus largement acceptée, il s’agit maintenant de construire un rapport de force pour elle.
Après cette manifestation climatique, un prochain rendez-vous important est la grève générale du 9 novembre.
Quelques photos de Liesbeth : https://photos.app.goo.gl/mL9tR8WC5VGTVeRy6
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Climat : le capitalisme en faillite
Canicules, incendies, explosion du prix de l’énergie, inflation … Il plane comme une ambiance de fin du monde dans les colonnes des journaux et sur les ondes des radios. Ça y est la chanson médiatique est lancée : « C’est la fin de l’abondance », nous dit Macron. « Les 5 à 10 prochains hivers seront difficiles », ajoute De Croo. Des phrases pour prévenir les travailleurs d’une situation dans laquelle ils sont déjà : la vie sera plus chère, plus complexe et ces politiciens ne remettront pas en question le système capitaliste, uniquement vos conditions de vie.
Par Maxime (Liège)
Car si l’abondance est terminée pour la population lambda, il en est certain qui semble en avoir volé la corne : les profits du secteur de l’énergie ont explosé, la richesse des dix personnes les plus riches a doublé. Et bizarrement, nous peinons à payer nos dépenses courantes et 90 % des étudiants travaillent pour à peine survivre. Oserions-nous dire que l’argent manquant lors des fins de mois et les profits explosifs des grandes entreprises sont liés ? Bien sûr que oui, la richesse produite par les travailleurs ne s’est pas évaporée sous l’influence de l’inflation, mais s’est bien déplacée pour engraisser les profiteurs de misère : les capitalistes.
Un système à remettre en cause
Voilà pourquoi il est plus important que jamais de combattre le système capitaliste et ses effets. Ce système se nourrit de la crise, grossit de manière obscène à nos dépens et il est temps que cela cesse ! On ne peut raisonner un système entier, c’est notre rapport au monde, à la production et à la vie en société que nous devons reconstruire. Les solutions n’émergeront certainement pas dans l’esprit d’un des instigateurs du capitalisme qui a produit la situation actuelle d’insécurité sociale, économique et de mise en danger de la paix mondiale.
Et qui de mieux que les petites mains faisant tourner ce système contre leur volonté pour détruire ce géant aux pieds d’argiles ?
Opposer à la morosité la combativité
Les travailleurs disposent des connaissances et des technologies nécessaires pour contrer la crise climatique. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’engager dans la lutte pour le climat, mais aussi contre le racisme, le sexisme et toutes formes d’oppressions. Ne nous laissons pas berner par les discours misérabilistes des partis traditionnels.
Il est possible de s’organiser et de lutter pour une société différente. Il faut un système socialiste mettant au centre les désirs et les besoins, et où les ressources disponibles sont utilisées démocratiquement à cette fin. Nous ne pouvons y parvenir qu’en établissant un rapport de force. La protestation est importante à cet égard, tout comme un programme de revendications axé sur les intérêts de la classe ouvrière.
Les capitalistes profitent de la crise du pouvoir d’achat pour utiliser davantage de combustibles fossiles polluants : on extrait aujourd’hui plus de charbon sous la présidence de Biden que sous celle de Trump ! Ils essaient de jouer le climat et le pouvoir d’achat l’un contre l’autre. Comme leurs « réponses » écologiques se limitent invariablement à une augmentation des impôts et des prix pour les travailleurs, ils réussissent à opposer ces deux enjeux majeurs dans la tête de la population. Nous ne pouvons briser cette situation qu’avec des revendications capables d’unir travailleurs et jeunes dans leur lutte contre le système capitaliste qui menace à la fois la vie humaine sur la planète et le pouvoir d’achat.
Le mois d’octobre verra de nouvelles actions en faveur du climat, avec une manifestation nationale le 23 octobre. Parallèlement se dérouleront des mobilisations syndicales contre l’explosion des prix. Des revendications telles que la nationalisation du secteur de l’énergie ou une large extension des transports publics en garantissant leur gratuité peuvent unir les jeunes en lutte pour le climat et les syndicalistes. Les jeunes devraient se préparer à visiter les piquets de grève lors de la grève générale du 9 novembre tandis que les syndicalistes devraient rejoindre la manifestation pour le climat avec leurs propres revendications.
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Construire le mouvement pour le climat vers l’expropriation des criminels de l’énergie
Plus personne n’échappe aux effets de la crise climatique. Inondation, sécheresse ou simplement passage au supermarché, la crise nous frappe toutes et tous. La pression exercée par le mouvement pour le climat augmente, mais la pollution et la destruction de l’environnement font partie de l’ADN du capitalisme. Quoi qu’ils prétendent, les dirigeants du monde, les PDG et leurs politiciens sont incapables de lutter contre la crise climatique.
Par Arne (Gand)
Crise climatique et pouvoir d’achat : une seule lutte
Il a rarement été aussi évident que la lutte pour une vie décente et une planète vivable constituent un seul et même combat. Les criminels à la tête du secteur de l’énergie ne détruisent pas seulement le climat, mais aussi le pouvoir d’achat de la classe ouvrière. Pourtant, en 2019, ce sont les jeunes grévistes pour le climat que le monde politique et les médias dominants ont présenté comme les artisans de l’opposition entre écologie et conditions de vie, notamment par rapport aux Gilets jaunes.(1)
Cette perception de deux camps opposés a pu être maintenue pendant longtemps. Les taxes carbone et écotaxes antisociales défendues par les partis « verts » n’y sont pas étrangères. Le mouvement pour le climat a eu du mal à prendre ses distances. C’est pour l’assister dans ce processus que nous avons défendu des revendications reposant sans équivoque sur les intérêts des travailleurs dans les grèves pour le climat de 2019 :
– Extension et gratuité des transports publics ;
– Nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie pour une énergie verte et abordable ;
– Abolition des brevets et investissements publics massifs dans la recherche scientifique ;
– Planification rationnelle et démocratique de l’économie.La classe travailleuse : moteur du changement
Celles et ceux sur qui repose le monde ont la force de changer de système. Lorsque la classe travailleuse entre en action collectivement par le biais d’une grève, l’arrêt de la production clarifie de suite qui est responsable de la richesse dans la société. Les connaissances nécessaires pour produire de l’énergie verte sont dans la tête des travailleurs et travailleuses, pas dans celle des actionnaires. La classe travailleuse a un rôle clé à jouer dans la transition écologique, mais on ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas. C’est pourquoi nous sommes partisans de la nationalisation du secteur énergétique sous contrôle et gestion de la collectivité. Ce n’est que de cette façon que les besoins des gens et ceux de la planète peuvent être respectés. Mais comment convaincre ces travailleuses et travailleurs de prendre leur secteur en main ? Comment les activistes du climat peuvent-ils aider ?
Action directe et mouvements de masse
« Code Rouge », une initiative de plusieurs organisations de la société civile, appelle à des actions d’occupation de TotalEnergies à Anvers les 8 et 9 octobre pour revendiquer une transition socialement juste et « de bons emplois dans une économie sans carbone ». Code Rouge défend à juste titre que les syndicats et les travailleuses et travailleurs doivent être étroitement associés à la mise en place d’une transition juste. Code Rouge a contacté la délégation syndicale de TotalEnergie et a distribué des tracts lors de la concentration syndicale du 21 septembre. La différence est importante vis-à-vis, par exemple, de la campagne contre l’extension de l’aéroport de Liège. Pourtant, Code Rouge n’a pas réussi à enthousiasmer le personnel de TotalEnergies pour son action directe. La direction du site a déjà informé toutes les mesures nécessaires sont prises pour sécuriser le site. Inutile de dire que le personnel a peu d’appétit pour se faire matraquer sur leur lieu de travail par les robocops de Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers.
Il n’y aura pas de véritable occupation. Mais l’action exprime le sentiment que des actions plus radicales sont nécessaires. Les actions directes peuvent jouer un rôle si elles visent la participation la plus large possible et défendent des revendications comprises et soutenues plus largement. En 2019, Extinction Rebellion avait appelé à une action directe au Palais royal qui a attiré beaucoup d’attention, surtout en raison de la violence policière démesurée à son encontre. Une occupation rue de la Loi quelques mois plus tôt avait contribué à créer un élan de sympathie pour ce genre de protestations. C’est une grande différence par rapport aux militants qui se sont attachés à la route durant le Tour de France ou quand un militant a jeté un gâteau sur la Joconde. Aussi bien intentionnées soient-elles, ces provocations individuelles créent l’amalgame là où il faut construire l’unité de la classe travailleuse vers un puissant rapport de force contre la classe dirigeante.
L’action directe la plus efficace est faite par les masses. Il suffit de penser aux occupations de palais l’été dernier au Sri Lanka et en Irak, ou aux blocages des transports militaires par les dockers italiens. Les grèves et les manifestations de masse, ce sont également des exemples d’action directe.La place des travailleurs dans la transition
Code Rouge ne limite pas son action à l’occupation de TotalEnergies, mais appelle également à une manifestation, qui pourrait donner de l’ampleur à l’action et clarifier grâce aux slogans et revendications que la cible, ce n’est pas le personnel de TotalEnergies, mais sa direction cupide.
Code Rouge défend une transition socialement juste. Les syndicats et le personnel ne doivent pas seulement être associés à la démarche, c’est à eux de développer le programme de cette transition et de l’organiser. Pour qu’une transition juste soit possible, les entreprises polluantes doivent être placées sous le contrôle de la collectivité. Le pouvoir de décision doit être retiré des capitalistes pollueurs pour revenir aux travailleuses et travailleurs ainsi qu’à la communauté dans son ensemble.Militants pour le climat et syndicats : solidaires les uns des autres !
Nous participerons à l’action et à la manifestation de Code Rouge, en défendant la nécessité de faire de l’ensemble du secteur de l’énergie un secteur public. Nous appelons également à ce que la manifestation pour le climat « Walk for your future » du 23 octobre soit la plus réussie possible. Là aussi, nous défendrons la nationalisation du secteur énergétique.
Nous le ferons dans le cadre du renforcement de la dynamique de lutte pour le pouvoir d’achat et pour la grève générale du 9 novembre. Nous appelons tous les activistes du climat à participer à cette grève ou à effectuer des visites de solidarité aux piquets de grève qui bloqueront les entreprises du secteur de l’énergie.
1. Lorsque Macron a fait passer une hausse de la taxe sur les carburants fin 2018, rendant la vie encore plus inabordable, les personnes en gilet jaune sont descendues dans les rues partout en France. Ils ont occupé des ronds-points et organisé des manifestations. Bientôt, les militants des gilets jaunes ont pu être vus partout dans le monde pour protester contre la classe dirigeante corrompue et la répartition injuste des richesses.
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La lutte pour le climat passe par les investissements dans des transports publics gratuits et de qualité

Le front commun syndical a déposé un préavis de grève pour le rail pour le 5 octobre. Dans la perspective des discussions sur le budget fédéral, les syndicats réclament davantage de moyens pour les chemins de fer belges. Cette grève sera une étape importante pour renforcer le mouvement syndical et une occasion pour lier les revendications des cheminots aux revendications climatiques.
Par Eugenio (Bruxelles) et un cheminot namurois
« Les cheminot.e.s en grève sont les activistes climatiques du 21e siècle »
Ainsi avait déclaré Naomi Klein, fameuse autrice et activiste anticapitaliste. En s’opposant à la casse des services, ils et elles défendent des solutions respectueuses de l’environnement. Les transports constituent plus du 16% des émissions globales de gaz à effet de serre, dont une majorité est dérivée par les transports sur la route (voitures, camions…). Un transport public abordable et de qualité est donc crucial pour réduire les émissions. Cela a été démontré une fois de plus cet été, au milieu des vagues de chaleur historiques qui ont touché la plupart du globe.
En Allemagne, l’introduction pour la période estivale d’un “ticket climat” de 9€ par mois pour tous les transports en commun a engendré une augmentation importante du nombre d’utilisateurs. 1 voyageur sur 5 utilisait les transports en commun pour la première fois et on estime que 10% des voyages en train de cet été auraient autrement été fait en voiture. Ceci a permis d’éviter la production de plus de 1,8 million de tonnes de CO2, équivalant à retirer 1,5 million de voitures de la circulation ou à planter près de 30 millions d’arbres.
Dans l’État espagnol plusieurs lignes de train seront rendues gratuites de septembre jusqu’à la fin de l’année pour soulager la pression de l’augmentation du prix de la vie. Mais l’exemple le plus inspirant reste celui du Grand-Duché du Luxembourg qui a instauré la gratuité totale des transports en commun en 2020. Mais s’il est bien de baisser les prix, ceci n’est pas suffisant pour répondre aux besoins des voyageurs et du personnel. Il est nécessaire d’investir massivement dans la qualité et l’extension des services. Ainsi nous pouvons coupler les revendications du mouvement climatique à la défense des services publics, comme la SNCB.
Le rail belge en crise
Le rail en Belgique souffre aujourd’hui des conséquences de plus de deux décennies d’austérité. Le gouvernement a débloqué des investissements en début de législature, mais n’est jamais revenu sur les coupes budgétaires du gouvernement Michel. Il y a un manque endémique de personnel pour répondre à la demande croissante de passagers. En 20 ans, plus de 10.000 emplois à temps plein ont été perdus aux chemins de fer par exemple, soit une chute du personnel de 30% alors que le nombre de passagers a augmenté de 60%. Comme l’a expliqué Pierre Lejeune, président de la CGSP Cheminots, « Aujourd’hui, on n’a pas les moyens. Clairement, en 9 mois, le nombre d’agents a encore diminué de 600 personnes. Il y a une dégradation du service et des conditions de travail. Le service public ne peut plus être rendu ».
Actuellement, 3,7% des trains prévus sont supprimés, notamment pour cause de manque de personnel. Cependant le gouvernement affirme vouloir augmenter l’offre de 10% et doubler la part modale du train dans les modes de transport de voyageurs d’ici 2040 (de 8% à 15%) et la part de marchandises transportées par rail pour 2030. Pour répondre à cette ambition, la direction d’Infrabel et de la SNCB réclame un investissement de 3,4 milliards sur les 10 prochaines années. Mais elles menacent de se passer dans la même période d’environ 2.000 emplois par rapport aux effectifs actuels. De plus, la SNCB est lourdement impactée par la crise énergétique, en tant que plus gros consommateur d’électricité du pays.
Aucun moyen n’est prévu pour un protocole d’accord social, le dernier datant de 2012, et les négociations sur le prochain contrat de gestion entre la SNCB / Infrabel et le gouvernement patinent. Il est donc nécessaire que les travailleur.euse.s du secteur ripostent pour revendiquer des moyens à la hauteur des besoins. La grève du 5 octobre tombe en plein conclave budgétaire du gouvernement. Mais pour maximiser son impact, il faudra la lier avec les mouvements plus larges qui se développent dans la société avec des revendications d’urgence sociales et climatiques qui touchent les intérêts de toute la classe travailleuse, comme la nationalisation du secteur de l’énergie.
Les cheminot.e.s en première ligne dans la lutte de classe
Les cheminot.e.s jouent un rôle important dans les processus de contestation sociale. Bien que numériquement ils ne représentent pas une couche majoritaire de la classe travailleuse, leur rôle clé dans le fonctionnement de l’économie leur fournit une influence importante. En Belgique et internationalement, ils constituent un des éléments le plus dynamique du mouvement syndical et participent activement aux mouvements qui se développent dans la société.
Au Royaume-Uni, les syndicats des cheminots Aslef et RMT sont en train d’organiser la plus grande vague de grèves des chemins de fer depuis plus de 30 ans. Leurs revendications visant à arracher plus de moyens et de bons salaires ont résonné largement dans la classe travailleuse du pays. De plus, ils ont pu élargir leur combat en participant au lancement de la campagne Enough is enough (trop c’est trop) et en tissant des liens de solidarité avec le mouvement pour le climat. La lutte pour le refinancement des transports publics fait partie intégrante de la lutte contre la vie chère et contre la crise climatique.
La grève du 5 octobre sera importante pour avancer les revendications du personnel du rail, mais ça ne peut pas être un événement isolé. Il sera nécessaire d’augmenter la pression avec un plan d’action qui construit vers la grève générale du 9 novembre et au-delà. La manifestation nationale pour le climat du 23 octobre pourra servir de moment de rencontre du mouvement écologiste et syndical. Ensemble, nous pouvons construire le rapport de force nécessaire pour de réelles victoires et nous attaquer aux intérêts des profiteurs capitalistes qui font des bénéfices sur nos dos.
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La Campagne ROSA à la Pride d’Anvers : stop aux listes d’attentes, un accès aux soins de santé pour tou.te.s !
Cette année, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a participé pour la première fois à l’Antwerp Pride avec une délégation. Ces dernières années, cette Pride s’est transformée en un véritable festival urbain. L’accent y est mis sur la fête, et les politiciens de tous les partis, à l’exception du Vlaams Belang, profitent de l’occasion pour faire leur pub. La Campagne ROSA a par contre participé à l’événement pour militer et protester au centre du slogan : “A bas les listes d’attente”.Des années de coupes budgétaires et de sous-investissement ont entraîné des déficits croissants partout dans la société. Les listes d’attente nous assaillent de partout, tout particulièrement dans le domaine des soins aux personnes transgenres. Nous observons le même phénomène dans presque tous les domaines des soins de santé, de l’enseignement et du logement. Combattre ces listes d’attente interminables et qui peuvent se révéler mortelles dans leurs conséquences implique de se battre pour des investissements publics massifs basés sur les besoins à pourvoir. Cela implique concrètement plus de moyens pour les soins et l’enseignement, mais aussi drastiquement plus de logements sociaux et le développement des services publics pour assister tous les domaines de notre vie.
Lors de la Pride d’Anvers, la Campagne ROSA a également dénoncé l’offensive de la droite sur les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+. L’attaque contre le droit à l’avortement aux États-Unis en fait partie. Ce phénomène n’est pas limité aux femmes : dans plusieurs États américains, des tentatives ont été faites pour adopter des lois homophobes et transphobes. En l’absence de réponse collective face aux nombreux problèmes sociaux, la droite réactionnaire tente de tirer profit de la polarisation autour des divisions. Nous connaissons bien ce mécanisme en Belgique aussi. Le Vlaams Belang y participe bien sûr, mais la transphobie n’est pas non plus exceptionnelle dans la N-VA. Pourtant, la N-VA était présente à la Pride d’Anvers avec une petite délégation. C’est bien sûr très hypocrite, mais pour la N-VA, la Pride est avant tout une question commerciale de marketing urbain.
Notre message « Pride is a protest » a reçu un grand soutien de la part des personnes présentes. La délégation jeune et bruyante de la Campagne ROSA a reçu un accueil très chaleureux, même par cette chaleur, de la part des passants et de nombreux participants à la Pride. C’était la première fois que nous avions une délégation à l’Antwerp Pride, mais certainement pas la dernière ! Dans les semaines à venir, nous continuerons à organiser et à renforcer la Campagne ROSA à Anvers.
Photos de Jente :
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/cAMnxTzFk2E8KjKZ7]Photos de Milan:
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/2vppVdg4Kui5fjhh9] -
Pour une enquête indépendante sur le massacre de Melilla

Image tirée d’une vidéo de l’organisation de défense des droits de l’homme AMDH Le 24 juin, au moins 37 migrants ont été tués alors qu’ils tentaient de franchir la frontière entre le Maroc et l’Espagne. Des centaines de personnes ont été blessées. Beaucoup ont été écrasées entre des barrières de trois mètres de haut lorsque les gardes-frontières marocains ont utilisé des matraques et des gaz lacrymogènes contre. Des protestations ont éclaté dans tout l’État espagnol.
Par John Hird (Alternativa Socialista, ASI dans l’État espagnol)
Melilla est l’enclave espagnole au Maroc, et l’une des deux seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe. Les actions des forces de police, qui ont conduit à un massacre, ont été mises en lumière par les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux et dans les médias. Ces décès sont dus à la politique de l’Union européenne, mise en pratique par les États espagnol et marocain.
Nous soutenons les appels des organisations de défense des droits de l’homme en faveur d’une enquête judiciaire indépendante immédiate, tant au Maroc et en Espagne qu’au niveau international, afin de faire toute la lumière sur cette tragédie. Une enquête indépendante devrait impliquer des représentants des migrants, des syndicats et des ONG.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, et le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, ont honteusement loué la “coopération” de la gendarmerie marocaine et de la Guardia Civil pour mettre fin aux nombreuses tentatives des migrants de franchir la clôture de Melilla. La première réaction de M. Sánchez a été de décrire l’événement comme une opération “bien résolue”. Ce sang-froid n’est pas seulement une honte, il ignore aussi complètement la brutalité des forces espagnoles et marocaines.
La responsabilité de ces événements n’incombe pas aux migrants qui tentent de fuir des guerres ou de terribles famines, mais à la politique européenne de fermeture des frontières, qui ne laisse d’autre choix aux migrants que de franchir les barrières, au péril de leur vie. Une partie de l’histoire officielle consiste à justifier les événements par la prétendue violence des migrants, ce qui ne correspond pas à la réalité, que ce soit dans ce cas ou à d’autres occasions.
Les gouvernements de l’UE sont totalement hypocrites, car ils sous-traitent le contrôle des frontières à des gouvernements tels que celui du Maroc par le biais d’accords scandaleux. Il est également hypocrite de traiter les Africains si différemment de ceux qui ont dû quitter l’Ukraine. Il s’agit d’une politique de deux poids deux mesures raciste et les migrants survivants du côté espagnol de la frontière protestent contre cette situation.
Le gouvernement marocain a agi rapidement pour dissimuler le massacre. Dans une action macabre, le week-end dernier, ils ont ordonné aux travailleurs de creuser des puits pour enterrer les victimes. L’Association marocaine des droits de l’homme (ADHM) a déclaré qu’aucune autopsie n’avait été pratiquée et que l’identité des personnes tuées lors de la tentative de saut de la clôture n’avait pas été établie.
Du côté espagnol, 106 personnes ont été légèrement blessées, 49 agents de la Guardia Civil et 57 migrants, dont trois ont dû être transportés à l’hôpital régional. Un millier de migrants ont été arrêtés au cours de l’opération.
Selon les informations disponibles, les victimes ont été écrasées et étouffées par la foule après avoir été piégées dans une ouverture devant la clôture, du côté marocain, où une grande masse humaine s’est formée avec les personnes qui arrivaient encore et celles qui sont tombées de la clôture.
L’ADHM a publié une vidéo montrant des dizaines de personnes allongées sur le sol, entassées, certaines blessées, près de la clôture et gardées et battues par des policiers marocains.
Cette tentative a été marquée par une brutalité policière généralisée, notamment du côté marocain, où des combats avaient eu lieu dans les montagnes près de Melilla les jours précédents et également près de la barrière frontalière vendredi matin.
Les événements horribles de Melilla et l’attitude insensible de Sánchez provoquent de nouvelles tensions au sein de la coalition PSOE-UP. L’UP demande des éclaircissements et une enquête sur ce qui s’est réellement passé. Un ministre de l’UP a été empêché de s’exprimer lors d’une conférence de presse du gouvernement lorsqu’on lui a posé des questions directes sur ce qui s’est passé à Melilla.
De nombreuses actions ont été menées dans l’État espagnol. Les gens brandissaient des banderoles avec des slogans tels que “Des papiers pour tous”, “Punir les meurtriers, pas les migrants”, “Les vies noires comptent”, “Personne n’est illégal”, “Maroc et Espagne : gendarmes meurtriers de la forteresse Europe” et “Régularisation maintenant”.
Les organisateurs des manifestations organisées dans toute l’Espagne dénoncent à juste titre la politique migratoire actuelle, qu’ils jugent mortifère. C’est pourquoi ils ont lancé de nouvelles manifestations contre le massacre de Melilla, avec le slogan “Plus de morts aux frontières”.
Nous rejetons la politique raciste et xénophobe de l’UE, mise en œuvre par l’État espagnol. Il s’agit d’une politique qui punit les populations subsahariennes pour le “crime” d’être pauvres et noires. Justice pour les victimes de Melilla ! Au lieu de ces conditions inhumaines, de la violence et de l’injustice, nous appelons à l’internationalisme et au socialisme dans tous les pays.
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Pride is a protest ! Une journée d’action combative organisée par la Campagne ROSA

Our rights are under attack, stand up, fight back ! Des centaines de jeunes ont crié ces slogans et d’autres lors d’une manifestation militante à Gand ce dimanche. La deuxième édition de “Pride is a Protest” était grande, jeune et forte. Elle intervient à un moment où de nombreux droits doivent encore être arrachés, mais aussi où il est clair que les droits existants ne sont pas tout simplement acquis.L’attaque américaine contre le droit à l’avortement est largement considérée comme une première étape. Les droits des personnes LGBTQIA+ sont également attaqués, avec, par exemple, des lois “don’t say gay” interdisant la discussion sur le genre et la sexualité à l’école. Le fait que ce phénomène ne se limite pas aux États-Unis peut être observé dans la violence LGBTQIA+phobe ici (pensez à la terrible attaque d’Oslo) ou dans les tentatives de la droite conservatrice de remettre en question les droits des personnes transgenres, entre autres.
Le centre de gravité de Pride is a protest était à Gand. 600 manifestant.e.s se sont déplacé.e.s du Vrijdagsmarkt au Bijgaardepark, où, en plus des discours et d’un micro ouvert émouvant avec des dizaines de témoignages, il y a eu un spectacle très apprécié de drag queens. La manifestation militante a été couplée à une fête.
En outre, une manifestation a eu lieu à Bruges avec une centaine de participant.e.s, avec bien des discussions liées ou non au micro ouvert. A Anvers, une vingtaine de personnes ont répété les slogans et écouté tou.te.s les personnes qui voulaient dire quelque chose au micro ouvert, de très jeunes aux militant.e.s à d’autres ayant des décennies d’expérience.
Vous souhaitez participer à la Campagne ROSA ? Il est encore temps de participer au camp d’été de al Campagne ROSA, d’EGA et du PSL qui commence ce vendredi.
Gand : photos de Liesbeth
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/hmkRe81nnXnMaig26]Gand : photos de Jean-Marie
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/yGvdwtzPrPL1XLgu5]Bruges : photos de James
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/hq17nvyTMjP6mFAn7]Anvers : photos de Liesbeth
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/tpQqqAZohERt1APc6]Vidéo de la manifestation à Gand
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Le capitalisme nous assèche… Il faut un plan d’urgence pour le climat et la sécurité alimentaire !

Délégation d’Alternative Socialiste Internationale (dont le PSL/LSP est la section belge) lors du sommet de Glasgow en novembre dernier. Alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine a privé beaucoup de pays d’une importation vi¬tale de blé, le gouvernement Indien avait promis de “nourrir le monde”. Mais le deuxième plus grand grenier du monde se referme. Touchée par une vague de chaleur extrême avec des pics à 50°C affectant les récoltes, l’Inde a décidé en mai interdire toute exportation de blé. En raison du changement climatique, les canicules sont plus fréquentes mais aussi bien plus sévères.
Par Arno (Liège)
Pouvoir d’achat ou écologie: il ne faut PAS choisir !
Ces évènements nous rappellent que le problème climatique n’est pas une abstraction, un phénomène lointain ou une problématique d’ordre moral : il participe activement à la destruction de nos capacités de production et la dégradation de nos conditions de vie. Mais pas forcément pour tout le monde.
En effet, si la classe travailleuse paye sévèrement le prix du réchauffement climatique dans les pays capitalistes avancés (inondations, inflation) et dans le monde néocolonial (destruction de récolte, fa¬mine, etc.), certains tirent de cette destruction des bénéfices records. En effet, les grandes entre¬prises pétrolières comme Exxon, BP, Shell et Chevron ont à elles seules engendrées près de 2.000 milliards de bénéfices depuis les années 90 !
Les capitalistes et leurs représentants politiques savaient, mais ils n’ont rien fait
C’est pourtant pendant cette décennie que les dangers du réchauffement climatique et son origine humaine ont commencé à devenir évidents pour la communauté scientifique. Ce n’était pourtant pas une partie de plaisir, quand on sait que certains groupes de réflexion, comme le Marshall institute, ont été payés par ces mêmes compagnies pour mener à bien des études niant les causes humaines du réchauffement climatique (1).
Le but de ce genre d’institut pseudo-scientifique est simple: semer le doute afin de préserver leurs profits, comme autrefois le faisaient les cigarettiers en payant des médecins niant le lien entre le cancer et la consommation de tabac. Depuis les années 90, chaque année, Exxon, BP, Chevron, Shell et Total dépensent en moyenne tous les cinq 200 millions de dollars en lobbying pour se présenter comme éco-responsable (2).
Pourtant, les entreprises pétrolières et les gouvernements savaient que les émissions de CO2 dues à la combustion de fossiles entraînent une augmentation de la température et ce depuis longtemps. Un rapport déposé auprès du président des États-Unis datant de 1965 en faisait déjà mention (3).
Toutes ces connaissances ne les ont pas empêchés de continuer à mener à bien l’écrasante majorité des émissions de gaz à effet de serre. Seuls 20 compagnies s’occupant de l’extraction de charbon, de gaz et de pétrole sont responsables de 35% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1965, dont 10% uniquement pour les 4 grandes compagnies pétrolières citées plus haut.
Le syndrome de StockholmLe 2 et le 3 juin aura lieu une réunion internationale des Nations unies sous le thème «Stockholm+50: une planète saine pour la prospérité de toutes et tous – notre responsabilité, notre chance» avec l’objectif de « célébrer » 50 ans d'(in)action climatique à partir de la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain de 1972. C’est une vaste blague. Les capitalistes et leurs politiciens n’ont et ne vont jamais agir pour le climat, car cela signifie de mettre de côté leur soif illimitée de profit. Cette conférence ne sert qu’à susciter notre sympathie pour ceux qui prennent en otage notre environnement et notre avenir.
Seul le mouvement organisé des jeunes et des travailleurs pourra imposer le changement nécessaire, c’est pourquoi le PSL/LSP sera présent aux côtés d’autres sections d’Alter¬native Socialiste Internationale (ASI), tout comme à Glasgow pour la COP26 en novembre dernier, pour défendre un programme d’urgence socialiste.
1. Nationalisation du secteur de l’énergie !
On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas : si nous voulons réduire le prix de l’énergie et assurer la transition écologique, il nous faut nationaliser le secteur sous le contrôle démocratique des travailleurs et des consommateurs !
2. Investissons massivement dans un logement public de qualité !Nous manquons cruellement de logements sociaux. Il faut investir massivement dans leur construction et dans la rénovation de bâtis abandonnés aux spéculateurs immobiliers, afin également d’instaurer une pression à la baisse sur l’ensemble des loyers, en accompagnant le tout d’un plan public d’isolation et de rénovation des bâtiments, quartiers par quartiers, pour mettre fin au gaspillage énergétique !
3. Mettons fin à la destruction de l’environnement !
Luttons contre les projets de pipelines et la prédation de l’agro-business, qui détruisent chaque jour des hectares de forêts qui pourraient absorber le CO2 émis, en luttant aux côtés des populations indigènes et en assurant la reconversion des travailleurs des secteurs polluants avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail.
4. Mettons fin aux guerres impérialistes !
Chaque année, les armées du monde entier émettent des quantités hallucinantes de CO2 pour mener à bien des massacres. Des centaines de milliards qui pourraient être investis dans la transition écologique sont dévorés dans ces guerres, qui ne font qu’enrichir la classe capitaliste des pays impérialistes !
5. Contre le chaos du marché, la planification socialiste !
Le système capitaliste fonctionne sur deux bases: la concurrence et la recherche de profit. Isolés chacun dans leur coin, les capitalistes sont incapables d’avoir une vision d’ensemble de l’économie, et sont trop occupés à chercher à gagner plus de dividendes. Ils ne peuvent penser à diriger la production pour répondre aux besoins sociaux (et donc les limites de notre planète, au-delà desquelles on ne peut plus répondre aux besoins). Contre ce chaos du marché, luttons pour une économie planifiée démocratiquement répondant aux besoins, une économie socialiste !
6. Le capitalisme détruit nos emplois, la planète et notre niveau de vie !
Le système actuel est basé sur l’exploitation des humains et de la nature, et détruit les deux. Il ne sert à rien d’opposer climat et emploi : le dérèglement climatique touche avant tout la classe travailleuse, et la transition écologique créerait plus d’emplois vert qu’elle n’en détruira dans les secteurs polluants !
7. A la rivalité nationaliste des capitalistes,opposons la solidarité internationale des travailleurs !
Le changement climatique est un problème mondial. Aucun pays, même le plus émetteur, ne pourra, s’il agit seul, agir concrètement contre le réchauffement climatique. Il faut revenir à la tradition inter-nationaliste du mouvement ouvrier, c’est pourquoi le PSL/LSP fait partie d’une organisation internationale, Alternative Socialiste Internationale, présente dans plus de 30 pays sur tous les continents.
8. Changer le monde exige de se battre pour le socialisme international !
Nous ne pouvons pas compter sur les politiciens capitalistes pour lutter contre le réchauffement climatique, car le système sur lequel ils se fondent ne peut que détruire la planète. Seul le mouvement organisé des travailleurs et de la jeunesse le peut. Le mouvement pour le climat a démontré ses forces mais aussi ses limites. Il faut qu’il se montre plus organisé, avec des comités démocratique¬ment élus, capables de défendre un programme et de lier les revendications écologiques à celle du mouvement ouvrier organisé, qui a le pouvoir de bloquer l’économie par la grève, et qui est la seule force sociale capable de reprendre en main l’économie et de faire tourner le monde d’une autre manière – une économie planifiée démocratiquement – et d’ainsi transformer notre société capitaliste destructrice et à bout de souffle en une société différente, capable de répondre aux besoins sociaux et environnementaux : une société socialiste.
Notes
1. L’Histoire Continue : 1995, comment le doute a été semé sur un rapport du GIEC, rtbf.be, 20 mai 2022.
2. Revealed: the 20 firms behind a third of all carbon emissions, theguardian.com, 9 octobre 2019.
3. Restoring the quality of our environment report of the environmental pollution panel president’s science advisory committee, The White House, novembre 1965. -
Sous les paillettes, la rage ! La Campagne ROSA et « Pride is a Protest » à la Belgian Pride.

Après 2 ans d’absence, la Pride était enfin de retour samedi dernier à Bruxelles. Les personnes présentes voulaient bien entendu profiter de l’occasion pour faire la fête, mais énormément étaient avant tout présentes pour participer à la Pride Parade et manifester pour une société où chaque personne pourra véritablement être elle-même et s’épanouir.
Plusieurs centaines de personnes ont rejoint la délégation de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) derrière les banderoles « Pride is a Protest ». Nos pancartes – fabriquées par les membres de ROSA Bruxelles – sont parties comme des petits pains. Une série d’entre-elles défendaient la nécessité de la solidarité internationale face aux attaques réactionnaires contre les personnes LGBTQIA+ et les femmes aux USA et ailleurs, ou encore contre l’emprisonnement des militant.e.s anti-guerre (et LGBTQIA+) en Russie. Les slogans tels que « Women’s rights, trans rights, same struggle, same fight! Queer rights, workers rights, same struggle, same fight! Civil rights, social rights, same struggle, same fight! » ou « Résistance internationale contre la queerphobie et le capital » ont été scandés avec enthousiasme et détermination.
Des centaines d’autres personnes sont passées aux stands de la Campagne ROSA. Les badges ont eu beaucoup de succès, l’argent récolté nous permet de financer nos campagnes et de continuer notre travail. Nous avons eu de très nombreuses discussions. Les personnes rencontrées constatent, tout comme nous, que le système capitaliste nous amène droit dans le mur. La nécessité d’unir les luttes pour être suffisamment forts pour renverser ce système a rencontré un bon écho. Nous avons mis en avant la nécessité de construire une société qui permette à chaque personne de s’épanouir, une société qui ne soit pas centré sur les profits d’une poignée d’individus mais sur les besoins de tou.te.s, une société socialiste démocratique.
Prochain rdv : le 26 juin pour les « Pride (is a) Protest »
La Pride a commencé comme une manifestation politique de lutte pour l’égalité des droits, et ce caractère politique et militant reste nécessaire aujourd’hui, c’est pourquoi à l’occasion de la commémoration des luttes de Stonewall, la Campagne ROSA organise des « Pride (is a) Protest » à Gand et Bruges. Les différents groupes ROSA organisent des départs collectifs avec prises paroles libres avant de partir. Rdv à 12h30 à Liège-Guillemins (train de 13h) ; rdv à 13h à Bruxelles-central (train de 13h56).
Nous voulons y défendre que la lutte pour le bien-être des personnes LGBTQIA+ et la lutte sociale pour une société différente vont de pair. Le bien-être de tou.te.s est en contradiction avec le capitalisme, qui se concentre sur les profits d’une petite minorité. La famille nucléaire classique est la pierre angulaire du capitalisme. Toute la structure sociale reste organisée autour d’une famille classique avec une personne qui est le soutien de famille et une autre qui s’occupe principalement des tâches ménagères. Entre-temps, deux revenus sont indispensables pour joindre les deux bouts. Cela crée une pression énorme, bien que ces tâches de soins et de ménage puissent aussi être organisées socialement. Mais pour ce faire, on doit disposer de ressources qui sont actuellement concentrées dans des mains privées.
Avec la campagne « Pride is a Protest », en 2022, nous nous battons pour :
- Des investissements dans l’enseignement, notamment des cours d’éducation sexuelle appropriés dans lesquels les questions LGBTQIA+ et la diversité de genres sont abordées dès la maternelle.
- Des investissements dans les soins de santé, afin que toute personne ayant besoin de soins physiques ou psychologiques les reçoive sans devoir être sur une liste d’attente.
- Des investissements dans les services publics, le logement et les emplois décents ! Là où il y a pénurie, il y a discrimination fondée sur l’orientation, l’identité de genre et l’expression de genre.
- Des investissements dans les lieux de rencontre et les organisations socioculturelles LGBTQIA+, qui ont beaucoup d’expertise mais peu de moyens.
- Des investissements dans les abris et les logements sociaux afin de garantir un abri sûr pour tou.te.s.
- Soutien international aux organisations et communautés LGBTQIA+. Pas seulement symboliquement, mais concrètement en libérant des ressources et en facilitant les procédures de migration pour les réfugié.e.s.
Photos de James
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