Category: Ecologie

  • Sauver la planète exige une approche socialiste

    Comment le mouvement pour le climat peut-il continuer sur son impressionnante lancée ? Les manoeuvres n’ont pas manqué pour taire les protestations. En vain. On a accusé les grévistes du climat de ne pas savoir pourquoi ils étaient dans la rue. Ou de simplement vouloir sécher les cours: pourquoi sinon ne pas manifester le mercredi après-midi ? Une campagne de pétition/publicité a été lancée comme alternative à la campagne (‘‘Sign for my future’’). A l’école, dans les médias et ailleurs, la même question revenait sans cesse : et toi, personnellement, qu’est-ce que tu fais pour le climat ?

    Par Bart Vandersteene

    Mais les jeunes refusent d’accepter que le problème se limite aux comportements de consommation individuels. Ils exigent un changement de système et sont entrés en lutte en colère contre l’incapacité des politiciens et de l’élite économique à faire quoi que ce soit contre le changement climatique. Et quel meilleur moyen d’envoyer ce message que celui de la grève ? Comment les choses se seraient-elles produites si Greta et Anuna s’étaient contentées d’écrire une lettre aux ministres, de lancer une pétition ou d’appeler à ne plus utiliser de sacs en plastique ou de pailles ? Jamais un tel débat de société n’aurait été lancé. C’est précisément en quittant leurs cours pour manifester que les jeunes ont reçu l’attention nécessaire pour un tel débat social.

    La journée d’action du 15 mars a montré que la volonté d’agir est toujours intacte après plus de 10 semaines. De nombreux syndicalistes ont démontré qu’ils voulaient rejoindre le combat. Le 15 mars n’est pas un point final, mais un sommet provisoire pour un mouvement encore en pleine construction. Beaucoup d’actions sont encore devant nous, comme la nouvelle manifestation Rise for Climate du 31 mars et une deuxième grève pour le climat le 24 mai, deux jours avant les élections.

    A cela s’ajoutent encore les actions locales et les grèves du jeudi. Mais pour être en mesure d’atteindre de nouveaux pics, le mouvement a besoin de s’ancrer localement, de s’étendre et de se structurer. Comment utiliser ces journées d’action pour impliquer de nouveaux groupes de jeunes et de travailleurs ? Que faut-il en faveur de solutions réelles et fondamentales contre le désastre climatique ? Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) appellent tous les jeunes à s’organiser dans leurs écoles et dans leurs villes dans des comités d’action, mais aussi dans les groupes locaux d’EGA. Entrer en action est plus efficace avec une stratégie, des revendications et un programme clairs.

    Ce qu’EGA a systématiquement défendu dans ses tracts et interventions lors des manifestations, des actions ou encore de ses meetings, ce sont des revendications qui partent de ce qui est nécessaire plutôt que de ce qui est acceptable dans le cadre du capitalisme.

    Les politiciens traditionnels espèrent toujours que le mouvement s’éteindra de lui-même. Les jeunes réclament un changement de système depuis des semaines, mais l’establishment tente de limiter les revendications, d’opposer la jeune génération aux plus âgés et de réduire les solutions aux taxes antisociales. Dans la campagne électorale, tous les partis formuleront des promesses ‘‘vertes’’ dans l’espoir de nous calmer.

    Les partis au pouvoir (CD&V, Open VLD, MR) sont incapables d’élaborer des propositions sérieuses. La N-VA, qui a quitté le gouvernement il y a quelques mois, n’a que du mépris pour le mouvement. Jinnih Beels, la nouvelle figure de proue du SP.a, a déclaré avec dédain que les grèves pouvaient s’arrêter ‘‘ça y est, on a compris le message maintenant’’. ‘‘Les plus grands pollueurs, ce sont les capitalistes’’, déclare Di Rupo. Mais le PS ne propose rien de bien concret, comme si les grands pollueurs étaient intouchables.

    Un capitalisme vert?

    Beaucoup de jeunes, d’activistes pour le climat et de travailleurs regardent avec intérêt les propositions de Groen et d’ECOLO. En Flandre, Groen semble être le seul parti qui reflète les protestations de la jeunesse. Mais quant à savoir qui devra payer, le parti reste coincé dans des recettes typiquement libérales. Les jeunes grévistes pour le climat défendent pourtant dès le départ que justice climatique et justice sociale sont compatibles.

    Groen défend les taxes kilométriques et les billets d’avion plus chers. Pour s’attaquer aux grands pollueurs, aux grandes entreprises et aux multinationales, Groen propose d’introduire une taxe sur le CO2 et de supprimer les voitures de société. Mais le coût de ces mesures sera répercuté par les patrons sur les travailleurs et leurs familles. Les voitures de société sont un astucieux tour de passe-passe qui permet aux patrons de payer des salaires sans payer d’impôts ou de sécurité sociale. Pourquoi ne pas exiger que les salaires soient effectivement payés en tant que tels ? Ainsi, les travailleurs qui ont une voiture de fonction aujourd’hui ne seraient pas perdants. De plus, ce salaire pris dans sa globalité aurait une incidence positive sur le calcul des pensions. Les grandes entreprises ont suffisamment bénéficié de ce type de mesures et elles réalisent suffisamment de profits pour payer le coût de la conversion salariale des avantages en nature. Les recettes supplémentaires que cela apportera aux pouvoirs publics pourraient être utilisées pour des investissements drastiques dans l’expansion des transports publics.

    Toutes les propositions des Verts courent le risque d’être répercutées sur les travailleurs et leurs familles, puisque les grandes entreprises favoriseront leurs profits. Groen n’ose rien y faire.

    Comment réaliser une révolution climatique sociale ?

    Le programme électoral du PTB fait référence à une ‘‘révolution climatique sociale’’ et défend des investissements publics dans les transports publics, l’isolation des logements, la recherche scientifique et les énergies renouvelables. Le PTB veut, notamment, imposer des normes d’émission contraignantes aux grands pollueurs et exige 5 milliards d’euros d’investissements publics chaque année. Ce programme va dans le sens d’une approche socialiste. La question qui reste en suspens n’est pas des moindres : comment imposer des mesures à un secteur privé qui fait tout son possible pour en répercuter le coût auprès des travailleurs, en tant qu’employés ou consommateurs ? Que faire si les grands pollueurs menacent de délocaliser leur production s’ils estiment que les normes écologiques leur coûtent trop cher ? Ces normes ne peuvent être contraignantes que si l’infraction est sanctionnée de l’expropriation des sites de production.

    Le code génétique du capitalisme ne lui permet pas d’accepter de telles mesures sans en répercuter le coût (et même plus) sur la collectivité. Rien ne prime sur les dividendes aux actionnaires. Les multinationales réalisent des bénéfices plus que suffisants et disposent de montagnes de cash pour financer les technologies vertes. Puisque les actionnaires font la sourde oreille, il faut leur retirer le contrôle de ces entreprises. C’est cette approche, une approche socialiste, qui est nécessaire pour pouvoir sérieusement parler d’une révolution climatique sociale.

  • USA. Réaliser le ‘‘Green New Deal’’ exige de défier le capitalisme

    ‘‘La seule chose dont nous avons besoin plus que d’espoir, c’est d’action. Une fois que nous commençons à agir, l’espoir est partout. Donc, au lieu de chercher l’espoir, cherchez l’action. Alors, et seulement alors, l’espoir viendra.’’ – Greta Thunberg, activiste suédoise de 16 ans qui a aidé à lancer la récente vague de mobilisations dans le monde entier contre l’inaction face au changement climatique.

    Par Elan Axelbank, Socialist Alternative (USA)

    Espérer sans agir concernant le changement climatique n’a pas plus de sens que les ‘‘pensées et prières’’ qui accompagnent chaque tuerie de masse aux Etats-Unis. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié un rapport spécial en octobre 2018 avertissant que d’ici 2050, sans une importante correction de cap, plus de 350 millions de personnes de plus dans le monde seront exposées à des niveaux mortels de stress thermique. Aux États-Unis, les feux de forêt dans l’Ouest du pays ravageront au moins le double des surfaces forestières des années précédant 2019 et les dommages aux infrastructures publiques et au domaine côtier pourraient atteindre les mille milliards de dollars. En 2014, les États-Unis étaient responsables de 20 % de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre.

    Pendant des décennies, on était considéré comme radical en défendant simplement que le changement climatique était un fait bien réel. Aujourd’hui, la réalité du changement climatique est largement acceptée, mais face à l’inaction exaspérante de l’establishment politique, ce qui est considéré comme radical, c’est de proposer une solution appropriée à ce problème aux proportions gigantesques.

    Cet écart entre l’ampleur des problèmes auxquels nous sommes confrontés et les solutions proposées par les politiciens de l’establishment peut être vu sur tous les fronts : qu’il s’agisse des inégalités économiques obscènes, du racisme et du sexisme systémiques ou de la crise climatique imminente. Cette situation constitue une force motrice centrale derrière la politisation et la radicalisation actuellement à l’œuvre à travers le monde.

    Qu’est-ce que le Green New Deal ?

    C’est dans ce contexte que le Green New Deal (en référence au New Deal de Roosvelt dans les années ’30, NdT) proposé par la députée Alexandria Ocasio-Cortez (qui se décrit comme étant une socialiste démocratique) recueille un soutien massif dans tout le pays. C’est autour de ce projet que se déroule le débat sur le type d’actions nécessaires pour combattre le changement climatique.

    Le Green New Deal proposé par Ocasio-Cortez est une résolution et non un projet de loi, ce qui signifie qu’il n’est pas contraignant. Une fois adopté, il fixerait des priorités que le Congrès serait censé atteindre en adoptant par la suite des lois et des mesures politiques concrètes.

    Le Green New Deal défend que l’alimentation électrique des Etats-Unis soit à 100 % composée d’énergie propres, renouvelables et à émissions de gaz à effet de serre nulles. La plupart des médias ont rapporté que le Green New Deal appelle à une énergie 100% renouvelable d’ici 2030. Mais la résolution elle-même ne précise pas d’année. Elle préconise une refonte totale des transports aux États-Unis afin de les rendre plus respectueux du climat de même que la modernisation de “tous les bâtiments existants aux États-Unis et la construction de nouveaux bâtiments” pour atteindre une efficacité énergétique maximale, ainsi que l’échange international de technologies, d’expertise, de produits et de financement pour aider d’autres pays à conclure un Green New Deal.

    Cette résolution est présentée comme un vaste programme de lutte contre la pauvreté au langage ferme contre les inégalités économiques et sociales. Elle appelle à la création de millions ‘‘de bons emplois [des ‘‘union jobs’’, c’est-à-dire des emplois dont le cadre de travail a été fixé en accord avec les syndicats] de qualité qui respectent les salaires en vigueur, embauchent des travailleurs locaux, offrent des possibilités de formation et d’avancement et garantissent la parité salariale et sociale pour les travailleurs touchés par la transition’’. La résolution défend également un processus démocratique et participatif qui implique les travailleurs et les communautés opprimées dans la planification, la mise en œuvre et l’administration du Green New Deal au niveau local. Il n’est toutefois pas précisé comment cela pourrait pratiquement se faire.

    Au-delà de l’environnement, le Green New Deal demande que tous les Américains aient la garantie d’un emploi avec un salaire suffisant pour subvenir aux besoins de leur famille, avec des congés familiaux et une couverture médicale adéquate, des congés payés et une sécurité de pension. Le texte appelle également à mettre fin à l’”oppression historique” des femmes, des personnes de couleur et des migrants aux États-Unis. Enfin, la résolution conclut en demandant au gouvernement fédéral de garantir à tous des soins de santé de haute qualité, des logements abordables et une sécurité économique globale.

    Les Etats-Unis représentent le pays le plus riche de l’histoire du monde, mais aucun de ces besoins fondamentaux n’est garanti pour une personne ordinaire. Répondre aux besoins fondamentaux de chacun et passer à une énergie renouvelable à 100 % coûterait bien trop cher, entend-on souvent dire. Pendant ce temps, les trois hommes les plus riches des Etats-Unis accumulent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population du pays ! 100 entreprises dans le monde sont responsables de plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre depuis 1988. La vérité, c’est que notre civilisation et la planète sont sacrifiées pour qu’une poignée de personnes puissent continuer à gagner des sommes énormes. Le Green New Deal cherche à renverser la vapeur.

    Que faudra-t-il pour gagner ?

    Le rapport 2018 du GIEC estime qu’il faut 900 milliards de dollars par an pour mettre en œuvre le programme qu’il juge nécessaire. Le Green New Deal s’inspire de ces propositions. M. Ocasio-Cortez propose que ce montant soit payé en partie au moyen d’un taux marginal d’imposition de 70 % sur tous les revenus supérieurs à 10 millions de dollars. Ce serait un bon début, mais qui ne serait pas suffisant pour financer l’ensemble du programme.

    Un financement supplémentaire pourrait provenir des impôts des grandes sociétés de combustibles fossiles, des grandes banques et des institutions financières. Toutefois, ces sociétés ne sautent pas de joie à l’idée d’être imposées pour lutter contre les changements climatiques. Elles sont prêtes à s’opposer par tous les moyens au Green New Deal. Cette opposition deviendra de plus en plus aigüe et visible au fur et à mesure que le mouvement qui l’appuie se développera.

    Jusqu’à présent, l’opposition s’est principalement manifestée sous la forme d’affirmations selon lesquelles le Green New Deal est un fantasme irréaliste. C’est “juste un tas d’idées qui ne fonctionnent même pas en théorie et encore moins dans le monde réel”, comme l’a déclaré le businessman Lourenco Goncalves (qui possède une fortune de 60 millions de dollars essentiellement issue des mines). Ce type de jugement à l’emporte-pièce constitue souvent la première ligne de défense de l’élite dirigeante et des politiciens lorsqu’ils sont confrontés à des idées progressistes audacieuses qui menacent leurs intérêts. Lors des élections primaires démocrates de 2016, Hillary Clinton a qualifié à maintes reprises de “promesses en l’air (pie in the sky)” bon nombre de propositions de Bernie Sanders, tout particulièrement dès lors qu’il s’agissait du projet de couverture de soins de santé Medicare for All.

    Mais aujourd’hui, trois ans après que Sanders ait commencé à populariser le projet Medicare for All, une majorité d’Américains le soutiennent, dont une majorité de républicains. Des démocrates de longue date proches des grandes entreprises tels que Corey Booker ou Kamala Harris se sentent maintenant obligés de soutenir de telles politiques du bout des lèvres pour être acceptés par la plupart des électeurs démocrates. Ce pourrait également être le cas avec le Green New Deal.

    Soyons toutefois prudents. Il y a une différence énorme entre offrir un soutien verbal au Green New Deal pendant une campagne politique et soutenir les mesures concrètes requises pour le concrétiser, sans encore parler de la construction du mouvement social qui sera nécessaire. Les déclarations publiques sont une chose, mais dans les coulisses, les lobbyistes et les puissants intérêts des entreprises exercent des pressions et donnent même des directives sur ce que les politiciens qu’ils financent peuvent et ne peuvent pas faire.

    Unir tous ceux qui veulent stopper la catastrophe imminente, cela exige un ensemble de revendications claires et audacieuses. Cela exige également une compréhension claire de la manière d’obtenir un tel changement progressiste majeur. La seule force capable de contrer l’opposition des grandes entreprises, c’est un mouvement de masse centré autour du pouvoir social et économique de la classe des travailleurs.

    Récemment, la direction du Comité Energie de la fédération syndicale AFL-CIO a envoyé une lettre ouverte aux auteurs du Green New Deal. Dans celle-ci, le syndicat convient de la nécessité de s’attaquer au changement climatique et d’investir dans les technologies renouvelables, en prenant note de l’appel du Green New Deal en faveur de l’inclusion des travailleurs et des syndicats dans ce processus. Le syndicat fait toutefois valoir que la résolution proposée “est beaucoup trop limitée en termes de solutions spécifiques concernant les emplois de nos membres et les secteurs critiques de notre économie (…) et fait des promesses qui ne sont ni réalisables ni réalistes”. Il ajoute : “Nous ne resterons pas les bras croisés et ne laisserons pas sans réponse les menaces qui pèsent sur les emplois de nos membres et sur le niveau de vie de leurs familles”.

    Il y a là un élément à remettre en question. La véritable menace pour les affiliés du syndicat et tous les travailleurs, ce n’est pas le Green New Deal. Ce sont les patrons des usines, des secteurs de la construction et de l’énergie, ainsi que l’establishment capitaliste des partis républicain et démocrate. Ce sont eux qui entretiennent la situation de bas salaires généralisés, de baisse des allocations sociales et de hausse du coût de la vie. Sans parler des effets désastreux des changements climatiques à venir.

    En fait, la résolution demande “des emplois avec droits syndicaux de haute qualité […], des possibilités de formation et d’avancement, et garantit la parité salariale et sociale pour les travailleurs touchés par la transition”. Cela pourrait être plus clair et plus spécifique, mais il est totalement faux de qualifier cela d’atteinte à l’emploi et au niveau de vie des familles de travailleurs. Il est vrai que le mouvement écologiste a souvent adopté une approche méprisant les préoccupations légitimes des travailleurs concernant leur emploi et leur niveau de vie. Ocasio-Cortez devrait accepter leur offre de poursuivre le dialogue et mettre publiquement au défi ces dirigeants syndicaux de s’asseoir à la table pour discuter d’une proposition commune que tous les travailleurs et les écologistes pourraient soutenir.

    Il existe à l’échelle nationale des syndicats favorables à une action énergique contre le changement climatique, comme Amalgamated Transit Union, Communication Workers of America et National Nurses United. De nombreuses sections locales d’autres syndicats partagent leur approche, y compris dans les métiers du bâtiment. Ces syndicats devraient activement mobiliser leur soutien en faveur d’un Green New Deal pour les travailleurs et construire une alternative aux directions syndicales conservatrices qui dominent actuellement la plupart des syndicats. Ce sont les patrons du secteur des combustibles fossiles qui doivent être laissés dans la poussière, pas les travailleurs qui ont un rôle stratégique à jouer dans la lutte pour cette transition industrielle.

    Pour assurer l’instauration d’un Green New Deal pour les travailleurs, le mouvement – y compris les travailleurs – ne doit pas considérer comme alliés les directions capitalistes des Démocrates ou des Républicains. Il doit au contraire mobiliser sa pleine puissance avec des manifestations de masse, des actions syndicales et des grèves.

    Le Green New Deal pour les travailleurs exige la propriété publique

    La raison pour laquelle nous connaissons la situation actuelle, c’est que nous vivons dans une société où les décisions politiques et économiques sont dictées par le profit des entreprises privées. Agir sérieusement nécessite de s’attaquer directement aux intérêts d’une grande partie des entreprises américaines. C’est pourquoi l’establishment politique s’oppose à toute proposition visant à passer rapidement à une énergie 100% renouvelable.

    Même en restant dans le cadre du capitalisme, un mouvement de masse suffisamment fort pourrait concrétiser certains aspects du Green New Deal. Mais pour parvenir à une transition complète vers une économie reposant sur les énergies renouvelables d’ici 2030, il faudra prendre des mesures sans précédent contre la propriété privée des secteurs clés de l’économie. Malheureusement, ni Ocasio-Cortez ni Bernie Sanders n’acceptent de sortir du cadre du capitalisme pour atteindre ces objectifs. C’est la faiblesse fondamentale de leur approche.

    Tant que les principales compagnies énergétiques appartiendront au secteur privé et seront gérées sur base de la recherche de profit et du principe de concurrence, elles lutteront contre le Green New Deal. Le financement, la planification et la coopération crucialement nécessaires pour ce projet ne pourra tout simplement pas être obtenus. Nous devons assurer que les entreprises énergétiques appartiennent au secteur public, sous contrôle démocratique des travailleurs, pour mettre en œuvre un plan d’une telle envergure, surtout dans un si court laps de temps.

    La transition devra s’accompagner d’une refonte complète de l’infrastructure, ce qui nécessitera que des secteurs clés de l’industrie manufacturière et de la construction deviennent également propriété publique. Sur base d’une planification démocratique, les transports publics pourraient être massivement développés. De nouvelles voies ferrées et de nouveaux trains à grande vitesse pourraient être construits, et l’industrie automobile pourrait enfin se séparer des grandes entreprises pétrolières et passer rapidement à la production de véhicules écologiques. L’infrastructure routière devrait s’adapter à ce changement.

    Comme nous l’avons mentionné précédemment, un plan de cette envergure coûterait environ 900 milliards de dollars par an, un chiffre énorme. Mais les ressources existent déjà pour cela. Collectivement, les quinze plus grandes banques des États-Unis détiennent à elles seules 13,5 mille milliards de dollars. Elles ne renonceront jamais volontairement à cet argent pour le bien commun. L’expropriation des grandes banques et des grandes institutions financières fait également partie de la transition.

    Étant donné que la classe des milliardaires s’opposera farouchement à ce que ces industries clés lui soient retirées, cela ne se produira qu’à la suite d’un mouvement de masse des travailleurs, uni dans une lutte consciente pour y parvenir. Dans ce combat, il est vital de construire un nouveau parti de la classe des travailleurs avec un programme clairement socialiste.

    Nous sommes tout à fait d’accord avec les objectifs du Green New Deal visant à mettre fin à la pauvreté et à l’oppression. Mais cela ne peut être atteint en restant dans le cadre de ce système. Cela exige un changement révolutionnaire. La collectivisation des principaux leviers de l’économie pour instaurer une économie démocratiquement planifiée, reposant sur les besoins humains, jetterait les bases du développement d’une société socialiste égalitaire, dans laquelle l’exploitation et toutes les formes d’oppression pourraient être éradiquées.

    Avec l’escalade de la crise climatique internationale, la nécessité pour l’humanité de passer du capitalisme au socialisme n’a jamais été posée aussi clairement. Rejoignez Socialist Alternative pour nous aider à lutter pour un Green New Deal pour ls travailleurs et en faveur du socialisme !

  • Leurs profits étouffent notre planète !

    La grève mondiale pour le climat du 15 mars fut impressionnante ! Plus de 1,4 million de personnes ont manifesté de par le monde ! La semaine d’après, le thème du climat fut abordé lors d’une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne… pour ne rien décider ! Aucun accord n’a été possible. Alors que la maison brûle, les dirigeants européens préfèrent sauvegarder leurs amis pyromanes.

    Peu de temps avant, Charles Michel s’en remettait justement à l’Europe pour justifier de ne rien faire. ‘‘Si la Belgique est la première, ou la seule, à prendre certaines mesures, cela risque d’aboutir rapidement à de la destruction d’emplois, et je ne pense pas qu’il s’agit là du souhait des jeunes.’’ Sa seule proposition concrète était de taxer le kérosène… En face, Di Rupo avait quelque peu surpris en demandant aux patrons signataires de la pétition ‘‘Sign for my future’’ de prélever 5% de leurs bénéfices après impôt pour les verser à un ‘‘fonds belge pour la transition climatique’’. Un bel effet de manche sans grand effet puisque les propositions du PS sont aux mieux timides, au pire de simples déclarations d’intention.

    Le PS entend faire de Bruxelles et de la Wallonie les deux premières régions d’Europe sans gaz à effet de serre, au plus tard en 2050. C’est louable. Comment compte-t-il s’y prendre ? Mystère. Dans son ‘‘Chantier des idées’’ d’où son programme est issu, on trouve la promesse d’investir 5 milliards d’euros dans les transports publics (SNCB-TEC-STIB) – un minimum par les temps qui courent et il faudrait au moins ça tous les ans comme le propose le PTB – et puis des incitants économiques pour les entreprises vertes, une diminution de la TVA à 6% pour l’achat d’un vélo ou d’une trottinette, l’organisation d’une conférence nationale pour la transition climatique juste et solidaire, etc. Le PS a beau parler de réinventer la société, il manque cruellement d’ambition… et n’explique surtout pas pourquoi il n’a rien fait jusqu’ici !

    Depuis 1988, 100 grandes entreprises sont à elles seules responsables de 71 % de toutes les émissions. La multinationale pétrolière ExxonMobil veut augmenter sa production de pétrole et de gaz de 25% d’ici 2025. A Gand, ArcelorMittal est responsable de 80% de toutes les émissions de la ville. Ces entreprises et bien d’autres ont une lourde part de responsabilité dans le réchauffement climatique et en tirent des profits incroyables. Pour les partis traditionnels – PS et ECOLO compris – le marché libre ne peut pas être remis en question, ce qui laisse le champ libre aux multinationales. Il faut changer de système !

    On parle beaucoup de taxation sur le kérosène ou de TVA sur les billets d’avion, mais outre l’effet marginal que cela aurait, tout particulièrement sans développement massif de transports en commun écologiques, qui peut croire que les compagnies aériennes ne feraient pas payer les utilisateurs pour préserver leurs profits ? Ce n’est pas de cette manière que nous pourrons faire face à l’urgence climatique. Nous devons concentrer nos efforts sur le mode de production dans lequel nous vivons et nous en prendre au problème à sa racine.

    Ce sont les grandes entreprises, les grands pollueurs, qui doivent être taxés. Et si leur réaction est la menace de délocaliser, la nôtre doit être l’expropriation de ces entreprises pour les placer sous le contrôle démocratique de la collectivité. On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas !
    Nous n’y parviendrons pas de suite, mais il est impératif de nous organiser dès aujourd’hui pour que cette alternative devienne réalité au plus vite. Rejoignez-nous pour défendre une société respectueuse de la planète et de l’être humain, une société qui planifie rationnellement et démocratiquement son usage des ressources naturelles. Le temps presse : rejoignez la lutte pour cette alternative socialiste !

  • Ancrons localement la colère climatique pour connaître de nouveaux sommets !

    Les jeunes descendent dans la rue depuis onze semaines déjà tandis que deux autres manifestations ont réuni des dizaines de milliers de personnes. Pourtant, la semaine dernière, la « loi climat » – qui représente pourtant peu de choses – n’a pas passé la rampe. C’est comme si l’on avait dit « Allez vous faire f… » aux jeunes et moins jeunes manifestants pour le climat.

    Ce n’est évidemment pas possible de manifester à chaque fois avec plusieurs dizaines de milliers de manifestants. Ce dimanche, nous étions probablement 10.000 à Bruxelles et 7000 à Liège, ce qui est encore phénoménal. Mais pour une nouvelle grande mobilisation, il nous faut un plan d’action qui permet de construire l’élan dont nous avons besoin en accordant suffisamment de temps à sa préparation. Pour cela, le lancement de comités d’action dans les écoles, les facultés, les lieux de travail et les quartiers sont essentiels. Grâce à cela, il nous est possible d’ancrer localement le large soutien dont bénéficient les protestations climatiques pour la transformer en implication active.

    Ceux qui estimaient que quelques manifestations suffiraient se rendent aujourd’hui bien compte que c’est loin d’être le cas. Le chemin que nous avons à parcourir est encore long. Il deviendra sans cesse plus important d’être clair sur ce vers quoi nous voulons aller. Certains tentent délibérément de limiter le sujet à une augmentation de taxes pour la population ordinaire, surtout en Flandre. Personne n’interprète ainsi le “changement de système” appelé par les manifestants. A nous de préciser ce que nous entendons par là : quel type de société voulons-nous et comment y parvenir ?

    A Bruxelles, la manifestation de ce dimanche était différente des précédentes. La présence d’un grand nombre de Gilets jaunes a provoqué un débat généralement très constructif et instructif. Il est cependant des plus étranges que la réunion des deux manifestations ait eu lieu à l’initiative de la police, qui a demandé aux Gilets jaunes d’attendre une heure puis de manifester avec les manifestants pour le climat. Ce type de rencontre est à encourager, mais il vaut mieux que cela soit spontané et du fait des manifestants eux-mêmes ! Le fait qu’un petit groupe de casseurs se soit infiltré parmi les manifestants n’a pas été soutenu par la grande majorité des manifestants pour le climat ni par les Gilets jaunes. Cela crée une image négative et est un élément possible de division. La responsabilité des interventions policières incombe directement à la police bruxelloise et aux dirigeants politiques.

    Les politiciens établis et l’establishment espèrent que la protestation contre le changement climatique va maintenant s’apaiser. Chaque mouvement connait inévitablement des périodes de reculs, mais la colère restera intacte. Les vacances de Pâques peuvent être utilisées comme moment de répit pour mieux structurer les manifestations et connaitre de nouveaux sommets. La journée internationale d’action du 24 mai – deux jours avant les élections – peut jouer un rôle important à cet égard. En outre, un nouveau sommet sur le climat se tiendra à l’automne. Il y aura donc de nouvelles possibilités de protestations massives.

    Le mouvement pour le climat a bouleversé l’agenda politique. Mais c’est encore insuffisant. Enraciner le mouvement au niveau local, l’étendre davantage et entrer en débat sur le type de société que nous voulons représentent les défis qui nous font face, pour lesquels nous avons déjà formulé quelques propositions.

    Quelques photos de Liesbeth

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  • Après le succès de la grève mondiale pour le climat, comment développer le mouvement ?

      • ARMER LE MOUVEMENT AVEC DES REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT
      • ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT
      • CONSTRUIRE DE NOUVEAUX TEMPS FORTS NATIONAUX AVEC DES INITIATIVES ET UNE ORGANISATION LOCALES
        • Dimanche 31 mars – Manifestation “Rise 4 Climate” à Bruxelles
        • Vendredi 24 mai – Manifestation pour le climat deux jours avant les élections

    Le 15 mars, un million et demi de personnes à travers le monde ont manifesté pour le climat ! Elles se sont réunies dans plus de 2000 villes ; une mobilisation internationale d’une ampleur inédite. En Belgique, plus de 45.000 personnes sont descendues dans les rues, la jeunesse rejointe par les travailleurs. Ces derniers disposent du pouvoir économique d’imposer un véritable changement par le blocage de l’économie et la grève. Mais nous n’avons pas encore gagné ! Comment développer le mouvement ? Que voulons-nous obtenir ?

    ARMER LE MOUVEMENT DE REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT

    Des taxes sur les billets d’avion ou des coachs-climats ? Ce n’est pas pour ça qu’on est dans la rue ! Pas une seule proposition sérieuse n’a été faite pour s’attaquer au problème à la racine. Les politiciens ne veulent pas toucher aux profits des grands pollueurs : les entreprises et les multinationales. Cette logique de profit fait obstacle à la transition écologique.

    Nous n’avons pas de temps à perdre ! S’ils ne font pas de propositions sérieuses, à nous de le faire ! Nous proposons de débattre des revendications capables de renforcer le contenu du mouvement dans des comités d’action, des réunions, des manifestations et des actions,…

    Les Etudiants de Gauche Actifs proposent de réfléchir à partir de ce qui est nécessaire pour le climat et pour les gens. Pour un véritable “changement de système”, il faut s’en prendre aux grands pollueurs ! Comme le dit Greta Thunberg : “Ils disent que nous avons tous créé la crise climatique. Ce n’est pas vrai, parce que si tout le monde est responsable, personne n’est coupable. Et certains sont coupables. Certaines personnes, des entreprises et des décideurs politiques, savent exactement quelle valeur inestimable ils ont sacrifiée pour réaliser d’énormes profits.”

    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
    • Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le dos du climat !
    • Investissements publics massifs dans les énergies renouvelables ! Retirons le secteur de l’énergie des mains du secteur privé !
    • Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée, dans laquelle les intérêts de la planète et de l’être humain sont centraux, pas les profits.

    ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT POUR LE DÉVELOPPER

    En nous réunissant localement avec des comités d’action et des réunions ouvertes, nous pouvons prendre nous-mêmes des initiatives et discuter des revendications et des méthodes les plus capables d’élargir le mouvement. Un plan d’action allant crescendo avec, par exemple, des sit-in dans la cours de l’école, des rassemblements juste avant les cours et des manifestations locales.

    • DIMANCHE 31 MARS – RISE FOR CLIMATE – 13h00 @ Bruxelles Nord
      • 10h30 – 12h30 : Meeting des EGA : Socialist change not climat change avec, entre autre, une écolière et une cheminote actives dans ce combat.
      • 12h30 Nouvelle manifestation nationale à Bruxelles !
    • VENDREDI 24 MAI, 2 jours avant les élections – 2nd Global Climate Strike For Future

    Avec un plan d’action vers les élections, nous pouvons faire pression sur les politiciens traditionnels. Mais ils vont espérer nous calmer avec leurs promesses électorales, nos examens et les vacances d’été. Les comités d’action locaux qui sont en train d’être mis en place seront donc également importants pour nous préparer pendant les vacances d’été et pour relancer les mobilisations à partir de septembre.

    • En décembre 2019 : sommet international sur le climat (COP25). L’occasion idéale de lancer un nouveau plan d’action dans nos écoles dès septembre !

    Rejoins les Etudiants de gauche Actifs !

    Nous vivons dans un monde où seul compte le profit. Les mesures écologiques qui s’imposent sont incompatibles avec le système capitaliste : “elles nuisent à la concurrence”. Nos gouvernements et les politiciens traditionnels veulent donc faire payer la facture aux familles ordinaires pour ne pas avoir à toucher aux profits des grands pollueurs. Pendant ce temps, le pillage des pays du monde néocolonial se poursuit. De nombreuses dictatures continuent à recevoir le soutien des ”démocraties” auxquelles elles achètent leurs armes. Des masses de femmes, d’hommes et d’enfants sont jetées sur les routes à la recherche désespérée d’un avenir. Des politiciens comme Trump, Francken, De Wever, Le Pen sèment le racisme et l’islamophobie et stigmatisent des pans entiers de la population pour détourner l’attention de leurs politiques d’austérité.

    Tous ces phénomènes ne sont pas déconnectés les uns des autres. Ils plongent leurs racines dans un système économique : le capitalisme. Un système où une infime minorité de la population possède les moyens de production et d’échange et exploite impitoyablement la nature et le reste de l’humanité. Un système qui a besoin de diviser cette majorité pour assurer son pouvoir. Un système incapable de s’en prendre aux oppressions dont il a hérité car elles servent ses intérêts. Mais aussi un système en crise. Un système qui n’a rien d’une fatalité. Un système qui engendre colère et révolte. Un système qui peut être vaincu.

    C’est pourquoi “Étudiants de Gauche Actifs” est une organisation anticapitaliste. Notre alternative est une société socialiste démocratique où les richesses de notre planète – le travail, la connaissance et la nature – seront utilisées dans l’intérêt de tous. Ce n’est qu’alors que l’humanité et la société pourront développer pleinement leur potentiel.

    Rejoins nous pour lutter pour un meilleur avenir !

    “Changer le système”, mais comment et pourquoi ? Viens en discuter à notre week-end “Socialisme 2019” ces 30 et 31 mars !

    Nous en avons marre et nous allons nous battre ! Les manifestations internationales pour le climat en sont le meilleur exemple. Nous ne sommes pas seuls dans ce combat. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes femmes, mais aussi d’hommes sont entré en lutte contre le sexisme omniprésent. Les provocations des populistes et des racistes de droite se heurtent régulièrement au dégoût et à la résistance de nombreux jeunes et antiracistes.

    La volonté d’agir et de se battre est croissante ! Mais pour quelles solutions ? Quelles réponses ?

    Quelles leçons tirer des luttes d’ici et d’ailleurs ? Comment les renforcer ? Comment peut-on unifier la colère ? Sur base de quel programme ? De quelles méthodes ? Les élections de mai prochain peuvent-elles assister la lutte sur le terrain ?

    Le week-end Socialisme 2019 est une occasion unique qui réunit des syndicalistes, des féministes, des activistes de toutes sortes et de simples curieux pour débattre ensemble de la manière de défier le chaos capitaliste pour le remplacer par une alternative socialiste où l’économie sera démocratiquement planifiée pour satisfaire les besoins de tous dans le respect de notre environnement.

    Petit avant-goût du programme :

    • Nous accueillerons RUTH COPPINGER, députée irlandaise, figure clé de la victoire pour le droit à l’avortement en Irlande. Elle animera un atelier de discussion consacré à l’impact de la victoire sur le droit à l’avortement sur les luttes sociales dans le pays. cet atelier prendra place le samedi 30 mars, de 16 à 18h.
    • Le mouvement pour le climat sera bien entendu présent durant ce week-end de discussion. Le samedi 30 mars, le programme et les méthodes d’action nécessaires pour le mouvement seront abordés dans un atelier qui prendra place de 16h à 18h. Le dimanche 31 mars, de 10h30 à 12h30, un grand meeting central aura lieu sur le thème “Socialist change not climate change !” Lors de ce meeting, nous aborderons pourquoi la planification socialiste est la meilleure réponse à la catastrophe climatique. Nous partirons ensuite ensemble vers la Marche pour le climat (Rise4Climat 13h gare du Nord).

    Vous voulez en savoir plus et vous inscrire ? C’est par ici que ça se passe !

  • Le mouvement pour le climat : explosif, massif et international !

    Le mouvement pour le climat : explosif, massif et international !

    Il faut remonter à l’année 2003 pour retrouver un événement qui a vu la jeunesse quitter ses cours en masse pour manifester dans plusieurs pays en même temps. À l’époque, c’était contre l’invasion et la guerre en Irak. Le 15 février 2003, des millions de personnes ont manifesté à travers le monde tandis que le ‘‘Jour X’’, au déclenchement de la guerre (le 20 mars), des centaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue. En Belgique aussi, il y avait des milliers de manifestants. Les actions pour le climat d’aujourd’hui constituent le premier grand mouvement de la jeunesse depuis longtemps dans notre pays. C’est l’heure d’en tirer un bilan intermédiaire.

    Article issu de l’édition de mars de Lutte Socialiste

    Des mobilisations de masse

    La première annonce d’une grève scolaire pour le climat en janvier annonçait un événement modeste. A l’instar de Greta Thunberg, qui manifeste tous les vendredis devant le Parlement suédois, quelques étudiants du secondaire allaient se rendre au Parlement, à Bruxelles. Mais après la marche historique pour le climat du 2 décembre 2018, qui a réuni environ 100.000 personnes dans la rue, de nombreux jeunes voulaient passer à l’action. Le 10 janvier, la première grève écolière pour le climat a connu un succès immédiat : 3.000 jeunes se sont rassemblés à la gare de Bruxelles central ! Le rassemblement s’est transformé en manifestation spontanée et dynamique à travers la ville.

    Le ton était donné. Dès le départ, c’est par le nombre que les jeunes se sont fait entendre. Et c’est leur nombre qui les a protégés de la répression, des sanctions et des tentatives de récupération. Que pouvaient faire les autorités ? Les porte-paroles de la manifestation ont été reçus par les gouvernements, les dirigeants politiques mais aussi par les organisations patronales. Certaines tentatives de récupération étaient sournoises et n’ont pas été perçues comme telles par une partie du mouvement. Ce fut par exemple le cas lorsque les multinationales se sont invitées à la table (voir page 8) avec leur appel ‘‘Sign for my future’’. Students4Climate a refusé de signer l’appel, mais Youth4Climate a hélas accepté. Toutes les tentatives d’entretenir des illusions sur la bonne volonté des entreprises ou d’affaiblir le mouvement en le limitant à quelques revendications qui ne changent fondamentalement rien mais peuvent diviser la population (comme les taxes) n’ont pas eu beaucoup d’effet.

    Aucun mouvement de masse ne se développe de façon linéaire. Se mobiliser ensemble, cela signifie de préparer ensemble les actions et de construire ensemble la stratégie en prévoyant des mobilisations intermédiaires et des rassemblements plus importants. Il est évident que les jeunes s’impliquent à fond dans les actions elles-mêmes, ce que les médias ont illustré en accordant beaucoup d’attention aux pancartes et banderoles faites à la main. Les médias ont bien entendu choisi de donner la priorité aux ‘‘plus originales’’, surtout si elles se trouvaient être les moins politiques… Cette créativité témoigne d’un fort engagement. C’est ce point qu’il faut alimenter, d’où nos propositions concernant les comités d’action (voir ci-contre).

    Ce que nous exigeons, c’est ce qui est nécessaire, pas ce qu’ils estiment réaliste !

    Les politiciens essaient d’apaiser les jeunes avec des demi-promesses et de vagues généralités. Jean-Claude Juncker, le Président de la Commission européenne, n’a pas dépassé le stade de l’incohérence absurde en guise de ‘‘réponse’’ à un discours de Greta Thunberg. Mais ce ne sont pas les belles paroles et les formalités de l’establishment qui dictent quoi faire à la jeunesse. Les jeunes activistes du climat ne limitent pas leurs réflexions à ce qui est possible dans le cadre étroit du système actuel, leur point de départ est ce qui est nécessaire pour l’humanité et la planète.

    Cet élément est de première importance : le monde politique traditionnel se limite aux possibilités permises par un système où l’avidité de l’élite capitaliste ne peut être remise en question. Ce que disent les jeunes est repoussé car ‘‘impossible’’ ou ‘‘irréaliste’’. Dans un système où les 26 personnes les plus riches possèdent autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, des mesures climatiques sérieuses sont effectivement impossibles. ‘‘Changeons le système, pas le climat !’’

    C’est ce que Greta Thunberg a résumé ainsi lors de sa visite à Bruxelles : ‘‘Le monde politique que vous avez créé est basé sur la compétition, la tricherie parce que tout ce qui importe, c’est de gagner, d’avoir du pouvoir. Ça doit cesser ! Nous avons besoin de coopérer et de partager les ressources de la planète de manière équitable. Il faut protéger la biosphère, l’air, les océans, les sols, les forêts. Ce que je dis peut sembler très naïf, mais si vous avez bien fait vos devoirs, vous saurez que nous n’avons pas d’autre solution.’’ Nous n’avons pas besoin d’être nombreux pour défendre le changement avec audace. Mais c’est avec la mobilisation des masses que nous pouvons effectivement mettre le changement de système à l’ordre du jour et entamer la lutte pour l’imposer.

    Comment répartir équitablement les ressources de la planète ? En d’autres termes : comment collectivement les contrôler et ensuite rationnellement et démocratiquement gérer leur utilisation ? Pour nous, ces questions sont essentielles : nous défendons une rupture avec le capitalisme et l’instauration d’un système différent, capable d’enclencher la transition écologique au travers d’une planification démocratique de la production. Ceci ne pourra être réalisé que sur base d’une société dans laquelle les outils de production seront gérés par les travailleurs et les consommateurs : une société socialiste.

    Qu’ils ne jouent pas avec nos pieds !

    Tout le monde n’applaudit pas la mobilisation pour le climat de la même manière… Et il y en a qui tentent de distraire la discussion en ne parlant que du comportement individuel. ‘‘Qu’est-ce que tu fais, toi, pour le climat ?’’, semble être la question standard posée par les journalistes à chaque manifestant. Cela évite d’aborder le problème du système de production dans lequel nous sommes piégés. C’est évidemment une bonne chose que les gens adoptent d’autres comportements, mais c’est ce qui se fait depuis des décennies et c’est insuffisant. C’est tout le système qu’il faut changer !

    Parfois, les mobilisations sont tout simplement considérées comme une conspiration. Même l’ancienne ministre flamande de l’environnement Joke Schauvliege soutenait cette thèse complotiste… D’une manière tellement grossière qu’elle a dû démissionner ! Comme le disait Greta Thunberg : ‘‘Ils inventent des conspirations et nous qualifient de marionnettes. Ils essaient de changer de sujet. Ils ne veulent pas en parler parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas gagner cette bataille.’’ Des dizaines de milliers de jeunes et jusqu’à 100.000 personnes à deux reprises le week-end (le 2 décembre et le 27 janvier) démontrent que le sentiment d’urgence est largement partagé.

    Résistance internationale

    La protestation se répand comme un feu de paille. La mobilisation de la jeunesse est contagieuse et se déplace d’école en école et de pays en pays. Le caractère international est important : nous n’arrêterons pas le changement climatique aux portes d’une ville ou d’un pays, il nous faut une résistance internationale !

    C’est pourquoi, dès la première grève scolaire le 10 janvier, nous nous sommes concentrés sur l’appel à une grève scolaire internationale le 15 mars. Dans le tract des Etudiants de Gauche Actifs (EGA), nous écrivions : ‘‘Le 15 mars, il y a un appel pour une Journée internationale d’action pour le climat. Et si nous faisions tous l’école buissonnière ensemble pour le climat et manifestions en masse ? Une telle grève scolaire montrerait que nous prenons notre avenir en main !’’

    ‘‘Nous avons commencé par nettoyer vos ordures. Et nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas terminé’’, a déclaré Greta Thunberg. Nous devons continuer, la bataille ne fait que commencer. Organisez-vous, mettez sur pied des comités d’action, discutez avec nous du changement de système nécessaire et de la façon de l’obtenir, n’hésitez pas à nous rejoindre : il est urgent de nous battre pour notre avenir !

  • Une journée d’action massive pour le climat

    La journée internationale de grève pour le climat de ce 15 mars fut historique : à travers le monde, des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue pour exiger que de véritables mesures soient prises contre le réchauffement climatique. Des centaines de milliers d’autres partagent leurs inquiétudes et leur colère. En Belgique, l’appel à la grève a reçu le soutien de diverses structures syndicales. La manifestation de masse qui a déferlé dans les rues de Bruxelles ne s’est donc pas limitée à la jeunesse, on y trouvait des gens de tous âges. Selon la police, 30.000 personnes étaient au rendez-vous.

    Reste à savoir maintenant comment poursuivre la lutte. Dans le tract des Etudiants de gauche Actifs (EGA), nous avons souligné la nécessité d’ancrer les mobilisations au niveau local. Dans un certain nombre de villes, il y a eu de grandes manifestations le matin, avant de partir vers Bruxelles. Après plus de 10 semaines de mobilisation déjà, la volonté d’agir reste intacte ! Mais il nous faut un plan d’action capable de nous porter encore plus loin.

    Dans le même temps, la question se pose de savoir quel changement de système nous voulons et comment y parvenir. L’establishment capitaliste essaye de limiter les revendications en matière de climat à des taxes antisociales, alors que les jeunes réclament depuis des semaines un véritable changement de système. Il est nécessaire de débattre des revendications du mouvement, et nous avons déjà fait quelques propositions. Pour débattre des actions à mener et de nos revendications, organisons-nous collectivement avec des comités d’action dans les écoles, les facultés, les lieux de travail,…

    Nous vivons dans un monde où seul compte le profit. Ce qui est nécessaire pour le climat et l’environnement est impossible pour le capitalisme et ses politiciens : “cela nuit à la concurrence”. Seules 100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions depuis 1988. C’est à elles qu’il faut s’en prendre. C’est pourquoi les Étudiants de Gauche Actifs sont une organisation anticapitaliste. Notre alternative, c’est une société socialiste démocratique dans laquelle la collectivité (et pas les milliardaires!) décide démocratiquement de ce qui est produit et de quelle manière !

    Rejoignez-nous !

    Reportage-photos de Liesbeth

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  • 4 propositions pour le climat et pour un changement de système

    1/ Des transports publics gratuits, de qualité et en suffisance

    La gratuité et la qualité des transports publics est une revendication très populaire qui répond directement aux tentatives d’opposer action climatique et pouvoir d’achat.

    Avec le processus de libéralisation et de privatisation du secteur, les transports publics sont devenus de plus en plus chers pour les usagers. Le transport international de passagers a été libéralisé, ce qui a entraîné une hausse des tarifs. Nos parents et grands-parents prenaient encore régulièrement le train pour voyager à l’étranger, c’est aujourd’hui quasiment inabordable. Un trajet Anvers-Amsterdam coûte 70 euros ! Le transport ferroviaire de marchandises a été libéralisé, de sorte que la part du rail est passée de 10% à 7% entre 2000 et 2015. Résultat : davantage de camions sur les routes ! La politique actuelle aggrave les problèmes de mobilité et nuit à notre environnement.

    En cinq ans, la subvention publique de la SNCB a diminué de 663 millions d’euros par an. Les effectifs ont diminué d’un quart en quinze ans. 110 millions d’euros ont été retiré à la société flamande de transport en commun De Lijn. Le total des contributions publiques à la SNCB, à De Lijn, à la STIB et au TEC s’est élevé à 2,4 milliards d’euros l’année dernière. C’est beaucoup, mais seulement la moitié de ce que coûtent les voitures de société à la communauté ! Nous ne proposons pas de supprimer cet avantage en nature pour les travailleurs : la réduction des subventions gouvernementales pour les voitures de société doit être liée à la conversion de cet avantage en nature en salaire net pour les travailleurs (le ‘‘coût’’ plus élevé du salaire brut revient à l’employeur).

    Ce manque de moyens est un manque de respect pour les efforts des travailleurs. Toutes sortes d’autres mesures s’y rajoutent encore : relèvement de l’âge de la pension, limitation de la retraite anticipée, diminution des salaires,… Impossible d’avoir des transports publics optimums dans ces conditions. La lutte pour des alternatives à la voiture va de pair avec les intérêts du personnel des transports publics. Comme l’a fait remarquer Naomi Klein : ‘‘Les cheminots en grève sont les activistes du climat du XXIe siècle’’.

    Au lieu des punitions individuelles, il nous faut des alternatives collectives : la gratuité et la qualité des transports publics représentent un élément essentiel. Luttons pour davantage de moyens publics et pour une planification rationnelle de la mobilité !

    2/ L’énergie aux mains du public

    Les 100 entreprises responsables de 71% des émissions mondiales depuis 1988 sont presque exclusivement des compagnies actives dans le secteur du gaz, du charbon et du pétrole ! Les scientifiques sont donc unanimes : un changement radical s’impose dans notre paysage énergétique. La façon dont nous produisons de l’énergie aujourd’hui, y compris en brûlant des combustibles fossiles, produit trop d’émissions de gaz à effet de serre.

    Nous ne pourrons pas convaincre les géants de l’énergie avec de bons arguments. L’an dernier, toutes les sociétés pétrolières et gazières cotées en bourse n’ont fourni que 1,3% de leur budget total aux investissements dans l’énergie verte.

    En Belgique, 85% de l’approvisionnement en électricité est entre les mains de quatre géants européens de l’énergie : GDF Suez (Electrabel), EDF (Luminus), ENI et RWE (Essent). Ce sont ces entreprises et leurs actionnaires qui déterminent la façon dont l’énergie est produite. La communauté n’a rien à dire à ce sujet, mais c’est elle qui supporte le plus gros des conséquences néfastes des méthodes de production polluantes des géants de l’énergie.

    Entre 2007 et 2017, le prix de l’électricité pour une famille ordinaire en Belgique a augmenté de 71,8%. Cette augmentation de prix n’a pas été réalisée pour permettre des investissements dans les énergies renouvelables ! Cette hausse des prix n’était pas non plus destinée à investir dans l’infrastructure nécessaire à la production d’énergie. Les menaces de pénuries d’électricité sont utilisées pour augmenter encore les prix pour les ménages. En conséquence, un ménage belge sur cinq vit dans la pauvreté énergétique.

    Des mesures provisoires telles qu’une réduction de la TVA ou un contrôle des prix peuvent faire baisser les prix. Mais pour compenser la perte de revenu pour le gouvernement, il faut aller chercher l’argent là où il se trouve. Un impôt progressif sur le capital peut y contribuer. Les multinationales s’opposeront bec et ongles à ce genre de mesure. Il suffit de penser aux campagnes du lobby nucléaire ou à la résistance d’une entreprise comme Amazon lorsqu’une taxe limitée sur l’entreprise a été proposée à Seattle. A Barcelone, l’appel d’offres public pour la fourniture d’électricité a reçu une clause sociale…. et aucune entreprise n’a fait d’offre ! Une procédure en justice a également été engagée dès que la ville a créé sa propre société d’énergie ! Quiconque touche aux sacro-saints profits est combattu de toutes les manières possibles.

    3/ Augmentation du financement public pour une recherche scientifique démocratique et indépendante

    L’argument favori des politiciens de droite et d’autres cyniques contre les jeunes activistes du climat est qu’ils devraient aller à l’école pour acquérir suffisamment de connaissances pour s’attaquer au problème climatique. Les connaissances techniques et scientifiques ne manquent pas. Mais qui contrôle la recherche ? Comment est-elle financée ?

    La recherche ne se fait généralement qu’en fonction du profit. De plus, les découvertes qui peuvent apporter une contribution positive à la lutte contre le changement climatique sont souvent achetées par des entreprises qui veulent empêcher leur application. Des brevets pour des batteries durables et un stockage efficace de l’énergie sont disponibles dans les coffres d’entreprises telles qu’Exxon Mobil. Il est dans leur intérêt que chaque goutte de pétrole soit forée avant que les alternatives ne soient mises sur le marché.

    Pire encore, ces dernières années, les multinationales ont investi des milliards dans la ‘‘recherche’’ pour nier ou minimiser le changement climatique. Les compagnies pétrolières connaissent le lien entre combustibles fossiles et empoisonnement de notre atmosphère depuis la fin des années ‘70. L’information n’a pas été divulguée et, lorsqu’elle a été connue, les grands groupes pétroliers ont investi dans toutes sortes de groupes de réflexion qui l’ont contestée.

    De plus, des investissements ont été faits dans le travail de lobbying pour préserver ou faciliter les pratiques polluantes. Sous le capitalisme, des milliards sont gaspillés pour la destruction de notre environnement, les marxistes veulent utiliser ces milliards pour le développement d’alternatives écologiques.

    Pour l’instant, nous ne disposons pas d’un tableau complet des mesures nécessaires et possibles pour sauver notre cadre de vie. Souvent, ce n’est pas non plus une priorité pour la recherche. Même dans les universités, elle dépend de plus en plus de mécènes privés. Bien sûr, les grandes entreprises sont particulièrement intéressées par les projets qui peuvent leur apporter des bénéfices supplémentaires. C’est pourquoi, à travers la privatisation de l’enseignement supérieur, elles s’efforcent de mieux contrôler les universités.

    Bien sûr, des recherches intéressantes proviennent des universités et de leurs laboratoires, même si cela s’effectue souvent sans réelle coordination et que les découvertes sont achetées par les entreprises pour éviter qu’elles ne soient appliquées. Beaucoup de connaissances existent déjà. Mais pour avoir une vision plus complète de la situation, les leviers de notre économie et de notre savoir doivent être aux mains de la collectivité.

    Il faut que la recherche scientifique soit débarrassée de toute ingérence de l’industrie et du secteurs privé. Nous exigeons que la recherche scientifique soit indépendante et non soumise à la recherche du profit. Une abolition des brevets et des investissements massifs dans la recherche sur les technologies durables est nécessaire pour mettre toutes les connaissances au service de l’homme et de la planète. Cela signifierait que toute la technologie et les connaissances disponibles pourraient être utilisées dans la lutte contre le réchauffement climatique !

    4/ Pour une économie planifiée écologique et démocratique

    Les grandes multinationales responsables de la plus grande partie des émissions sont aux mains d’un petit groupe d’ultra-riches. Les 26 personnes les plus riches possèdent autant que les 3,8 milliards les plus pauvres. Imposer des règles ne suffit pas : ces grandes entreprises trouvent des milliers d’échappatoires et ont suffisamment de lobbyistes et d’autres politiciens établis dans leurs poches pour tricher comme bon leur semble.

    Nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ne possédons pas. C’est ce qui pousse à la réaction, compréhensible, de se concentrer non pas sur la production, mais sur la consommation. Les médias font tout pour renforcer cela : presque chaque entretien avec un jeune activiste du climat commence par une question sur ses efforts personnels. Parfois, cela va jusqu’à la défense de mesures antisociales comme les écotaxes. Ces taxes n’ont pas accru la production respectueuse de l’environnement, elles ont par contre affecté le pouvoir d’achat des travailleurs ordinaires et des jeunes en évitant de toucher à l’essentiel : la production. Il n’est donc pas surprenant qu’une entreprise comme ExxonMobil soit en faveur d’une taxe sur le CO2 !

    L’absence de planification démocratique entraîne un énorme gaspillage. Un quart à un tiers de la production alimentaire est gaspillée : au moins 1,3 milliard de tonnes par an ! Sans parler du gaspillage résultant des investissements dans la publicité, du lobbying et de l’arrêt de la production de biens plus durables et à plus longue durée de vie.

    Une réorientation majeure de la production est nécessaire. Pour y parvenir, il faut investir massivement dans les énergies renouvelables. Le GIEC estime qu’il faut y consacrer 2.400 milliards de dollars par an. Ce budget est à notre portée : pourquoi ne pas utiliser les 1.700 milliards de dollars dépensés annuellement dans l’armement? Et si l’on y ajoute les sommes englouties par la fraude fiscale et la spéculation, on pourrait largement couvrir les besoins pour la transition écologique et en même temps améliorer significativement le bien-être de l’humanité. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), 24 millions d’emplois devront être créés dans le monde afin d’adapter nos modes de production. Bref, relever le défi climatique ne signifie pas entrer dans une ère de privations et de régression, c’est même plutôt le contraire… sauf pour les capitalistes et leurs profits ! Mais si tous les secteurs stratégiques de l’économie ne sont pas sous propriété publique démocratique, nous ne pourrons pas maîtriser correctement le changement de cap radical qui s’impose.

    C’est pourquoi nous défendons la nationalisation des secteurs clés de l’économie sous contrôle démocratique de la communauté. Cela doit poser les bases d’une planification rationnelle, en adaptant les ressources disponibles aux besoins et aux exigences de l’humanité et de la planète. Le capitalisme exploite tout à la fois le travail humain et la nature, les deux sources de toute richesse. Une économie planifiée rationnellement et démocratiquement permet d’arrêter le gaspillage, d’utiliser les connaissances disponibles et de commencer une transition verte. C’est ce que nous appelons le socialisme.

  • Après le 15 mars : Comment développer le mouvement pour le climat ?

    • ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT
    • CONSTRUIRE DE NOUVEAUX TEMPS FORTS NATIONAUX AVEC DES INITIATIVES ET UNE ORGANISATION LOCALES – 31 mars – Manifestation “Rise 4 Climate” à Bruxelles
    • ARMER LE MOUVEMENT AVEC DES REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT

    10 jeudis, 2 manifestations de près de 100.000 personnes à Bruxelles et aujourd’hui la grève internationale pour le climat ! Les politiciens ont fait des pieds et des mains pour expliquer pourquoi ils n’avaient rien fait, la ministre flamande de l’environnement a dû démissionner et les élections de mai seront marquées par le thème du climat… Mais nous n’avons pas encore gagné !
    Comment développer le mouvement ? Que voulons-nous obtenir ?

    Tract des Etudiants de Gauche Actifs

    ARMER LE MOUVEMENT DE REVENDICATIONS CAPABLES D’IMPOSER LE CHANGEMENT

    Certains disent qu’on nous a déjà assez entendus… C’est encore loin d’être assez ! Des taxes sur les billets d’avion ou des coachs-climats ? Ce n’est pas pour ça qu’on est dans la rue ! Pas une seule proposition sérieuse n’a été faite pour s’attaquer au problème à la racine. Ce n’est pas prêt d’arriver : les politiciens ne veulent pas toucher aux profits des grands pollueurs : les entreprises et les multinationales. Cette logique de profit fait obstacle à la transition écologique dont nous avons besoin.

    Nous n’avons pas de temps à perdre ! S’ils ne font pas de propositions sérieuses, à nous de le faire ! Nous proposons de débattre des revendications capables de renforcer le contenu du mouvement dans des comités d’action, des réunions, des manifestations et des actions,…

    Les Etudiants de Gauche Actifs proposent de réfléchir à partir de ce qui est nécessaire pour le climat et pour les gens. Pour un véritable “changement de système”, il faut s’en prendre aux grands pollueurs ! Comme le dit Greta Thunberg : “Ils disent que nous avons tous créé la crise climatique. Ce n’est pas vrai, parce que si tout le monde est responsable, personne n’est coupable. Et certains sont coupables. Certaines personnes, des entreprises et des décideurs politiques, savent exactement quelle valeur inestimable ils ont sacrifiée pour réaliser d’énormes profits.”

    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
    • Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le dos du climat !
    • Investissements publics massifs dans les énergies renouvelables ! Retirons le secteur de l’énergie des mains du secteur privé !
    • Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée, dans laquelle les intérêts de la planète et de l’être humain sont centraux, pas les profits.

    ANCRER LE MOUVEMENT LOCALEMENT…

    Pour poursuivre la lutte, nous devons nous organiser et prendre le temps d’ancrer le combat localement et d’élargir encore son soutien. C’est possible ! Ces dernières semaines, il y a eu de plus en plus de manifestations locales auxquelles ont participé des milliers de nouveaux élèves qui n’étaient encore jamais venus à Bruxelles.

    En nous réunissant localement avec des comités d’action et des réunions ouvertes dans les écoles, les facultés, au niveau d’une commune ou d’une ville, nous pouvons prendre nous-mêmes des initiatives et discuter des revendications et des méthodes les plus capables d’impliquer les élèves et les étudiants, afin d’élargir le mouvement.

    … POUR LE DÉVELOPPER

    En mars, avril et mai, de nouvelles actions et manifestations seront annoncées. Les comités d’action dans les écoles/facultés de toute la Belgique peuvent discuter d’un plan d’action allant crescendo pour les accompagner, à leur propre rythme. En faisant des manifestations dans la cour de l’école ou des sit-in par exemple, ou avec un rassemblement devant l’école juste avant les cours,…

    DIMANCHE 31 MARS – RISE FOR CLIMATE – 13h00 @ Bruxelles Nord Nouvelle manifestation nationale à Bruxelles ! Cela nous laisse deux semaines pour mobiliser avec les comités d’action de notre région, de notre école, de notre faculté, de notre quartier.

    Avec un plan d’action vers les élections, nous pouvons faire pression sur les politiciens traditionnels. Mais ils vont espérer nous calmer avec leurs promesses électorales, nos examens et les vacances d’été. Les comités d’action locaux qui sont en train d’être mis en place seront donc également importants pour nous préparer pendant les vacances d’été et pour relancer les mobilisations à partir de septembre. En décembre 2019, il y aura à nouveau un sommet international sur le climat (COP25). L’occasion idéale de lancer un nouveau plan d’action dans nos écoles dès septembre !

    REJOIGNEZ LES ÉTUDIANTS DE GAUCHE ACTIFS

    Nous vivons dans un monde où seul compte le profit. Ce qui est nécessaire pour le climat et l’environnement est impossible pour le capitalisme et ses politiciens : “cela nuit à la concurrence”. Seules 100 entreprises sont responsables de 71 % des émissions depuis 1988. C’est à elles qu’il faut s’en prendre. C’est pourquoi les Étudiants de Gauche Actifs sont une organisation anticapitaliste. Notre alternative, c’est une société socialiste démocratique dans laquelle la collectivité (et pas les milliardaires!) décide démocratiquement de ce qui est produit et de quelle manière !

    REJOIGNEZ EGA ET LUTTER POUR UNE AUTRE SOCIÉTÉ

    • Emily Burns (FR – Wallonie ) 0474353036
    • Nicolas Menoux (FR – Bruxelles) 0485643432
  • Grèce. Appel à la solidarité contre l’incinération des déchets à Volos

    Ces deux dernières années, un mouvement de masse s’est développé dans la ville grecque de Volos, une ville de 150.000 habitants. Les mobilisations visent à défendre l’environnement et à lutter contre l’incinération des déchets dans la cimenterie locale AGET.
    AGET appartient à la multinationale franco-suisse Lafarge-Holcim, le plus grand producteur mondial de ciment. Le gouvernement grec de Syriza a donné à AGET un permis légal pour brûler plus de 200.000 tonnes de déchets, dont d’énormes quantités de plastique, afin de servir de combustible pour produire du ciment. Une grande partie de ces déchets est importée du sud de l’Italie, où le traitement des déchets est contrôlé par la mafia.

    Le principal problème posé par l’incinération de ces déchets (dans les cimenteries mais aussi dans les incinérateurs de déchets) est l’émission de dioxines, de furannes, de métaux lourds et d’autres polluants très dangereux causant le cancer, des maladies des systèmes nerveux et respiratoires, des dommages au système cardiovasculaire, etc. Des métaux lourds et d’autres polluants dangereux sont également présents dans les cendres, qui sont généralement enfouies dans les décharges et polluent le sol, l’eau, etc.

    Le conseil municipal de Volos (dont le maire est un populiste de droite lié à la mafia grecque) a décidé de construire une usine de production de combustibles dérivés de déchets (CDD) à partir de déchets urbains, qui seront ensuite incinérés chez AGET. Les CDD sont des déchets déshydratés et comprimés d’où ont été retirés le verre et les métaux.

    Le 5 mai 2018, 6.000 à 8.000 personnes ont protesté contre cette incinération de déchets, contre le projet du conseil municipal d’installer une usine CDD et en faveur d’un traitement des déchets respectueux de l’environnement, sous contrôle public et démocratique de la communauté locale. Cette manifestation était plus importante que les manifestations qui ont eu lieu contre les mémorandums austéritaires et les mesures d’économies budgétaires réalisées au cours des années précédentes.

    La section du Comité pour une Internationale Ouvrière à Volos (Xekinima) fait partie du “comité populaire” local, qui joue un rôle de premier plan dans le mouvement. Un membre de Xekinima est conseiller municipal à Volos et a porté l’affaire au conseil municipal, avant même qu’une campagne contre l’incinération des déchets ne voit le jour. Bien entendu, nos camarades reviennent sans cesse sur cette question au conseil municipal afin de soutenir le mouvement.

    Xekinima était très présent lors de la manifestation du 5 mai dernier, où 250 exemplaires de notre journal ont par exemple été diffusés. Notre délégation préconisait une grève générale locale de 24 heures comme étape de la lutte. Le comité d’action a adopté ce slogan et l’a présenté aux syndicats locaux et autres associations locales (commerçants, médecins,…). Le comité d’action organise maintenant une nouvelle manifestation de masse le 16 mars 2019, un jour après la grève internationale pour le climat.
    Un appel a été lancé pour des messages de solidarité. Cela peut prendre la forme de photos de solidarité sur les médias sociaux, de lettres de protestation (voir le modèle de lettre ci-dessous), de messages de solidarité du mouvement climatique, de courtes vidéos, …

    Envoyez cela à :

    Voici ci-dessous une proposition de lettre (envoyez-là en anglais)

    “We have been informed that AGET cement factory in Volos, owned by the multinational Lafarge-Holcim, is being used since 2015 as a waste incineration in the city of Volos. Huge amounts of both local and imported waste is being incinerated, since the government gave AGET the license to incinerate up to 200.000 tons of waste per year. The waste incinerated is either in the form of plain waste or in the form of RDF/SRF.

    We strongly oppose and condemn the incineration of waste by AGET and also the decision of the City Council of Volos to build an SRF plant which will channel the city’s waste to the AGET incinerator.

    Incineration of waste (especially in cement factories) emits among other dioxins, furans, heavy metals and other extremely dangerous pollutants, which cause cancer, diseases of the nervous system, of the respiratory system, of the cardiovascular system etc. Heavy metals and other dangerous pollutants are also contained in the ash (byproduct of the incineration) which is usually buried in landfills and pollutes the ground, the water reserves etc.

    We support policies that minimize the production of waste (especially plastics) and treat the waste that is produced in an environmental friendly way ie recycling, compost producing etc. The latter can be easily achieved if the city council invests in a local public recycling centre under the control of the workers and the community of Volos.

    We want to express our solidarity and support to the mass movement of the people of Volos who are struggling against the environmental disastrous policies of the government and the city council of Volos and who sacrifice public health for capitalist profits.

    We stand with the Peoples` Committee of Volos against waste incineration in AGET.

    We express our support to the call for a mass demonstration on 16 of March.

    We demand that the government and the Minister of Environment redraw the permit given to AGET to incinerate waste.

    We demand that the Mayor of Volos cancels the plans to build an SRF plant.”

    Traduction:

    “Nous avons été informés que la cimenterie AGET de Volos, propriété de la multinationale Lafarge-Holcim, est utilisée depuis 2015 comme incinérateur de déchets dans la ville de Volos. D’énormes quantités de déchets locaux et importés sont incinérés depuis que le gouvernement a donné à AGET l’autorisation d’incinérer jusqu’à 200.000 tonnes de déchets par an.

    Nous nous opposons fermement et condamnons l’incinération des déchets par AGET ainsi que la décision du Conseil municipal de Volos de construire une usine de CDD qui canalisera les déchets de la ville vers l’incinérateur AGET.

    L’incinération des déchets (notamment dans les cimenteries) émet entre autres dioxines, furanes, métaux lourds et autres polluants extrêmement dangereux, qui causent le cancer, des maladies du système nerveux, du système respiratoire, du système cardiovasculaire etc. Les métaux lourds et autres polluants dangereux sont également contenus dans les cendres (sous-produits de l’incinération) qui sont généralement enfouis dans les décharges et polluent le sol, les réserves d’eau, etc.

    Nous soutenons les politiques qui minimisent la production de déchets (en particulier les plastiques) et traitent les déchets produits de manière écologique (recyclage, production de compost etc.). Nous voulons exprimer notre solidarité et notre soutien au mouvement de masse de la population de Volos qui lutte contre les politiques environnementales désastreuses du gouvernement et du conseil municipal de Volos, qui sacrifient la santé publique au profit du capitalisme.

    Nous nous joignons au Comité populaire de Volos contre l’incinération des déchets de l’AGET, nous exprimons notre soutien à l’appel à une manifestation de masse le 16 mars, nous demandons que le gouvernement et le ministre de l’Environnement redessinent le permis accordé à AGET pour l’incinération des déchets et nous demandons au maire de Volos d’annuler le projet de construire une usine SRF.”

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