Category: Ecologie

  • 27/01 : Sauvons notre planète du capitalisme !

    Ce dimanche 27 janvier 2019, 14h, Rond-Point Robert Schuman

    Les Étudiants de Gauche Actif rejoignent avec enthousiasme l’appel en faveur d’une nouvelle marche pour le climat le 27 janvier prochain, deux mois à peine après la marche historique de 100.000 personnes du 2 décembre. Notre gouvernement a tout simplement ignoré la colère des jeunes, des travailleurs, des syndicats et des militants. La Belgique n’a même pas signé la coalition symbolique pour une hausse des ambitions climatique de Katowice. Comme l’a dit l’écolière suédoise Greta Thunberg : ils nous privent de notre avenir alors que nous le revendiquons. Une nouvelle mobilisation de masse montrera à quel point nous sommes sérieux.

    Ce discours audacieux de l’écolière suédoise Greta Thunberg lors de la COP24 est devenu viral sur les réseaux sociaux. Elle accuse les politiciens de s’en prendre au changement climatique avec les recettes qui sont précisément à l’origine du problème. Notre planète, dit-elle, est ‘‘sacrifiée pour qu’un très petit groupe de personnes puisse faire d’énormes profits’’. Elle conclut en expliquant que ‘‘s’il n’y a pas de solutions dans le cadre du système, nous devrions peut-être changer le système lui-même’’.

    La Belgique ne fait pas exception. Partout dans le monde, la soif de profits est prioritaire, au détriment de notre planète et de notre avenir. Les politiciens néolibéraux défendent les intérêts des actionnaires des compagnies pétrolières, du secteur énergétique et des multinationales.

    Des solutions collectives qui réduiraient les émissions de manière drastique sont inenvisageables pour ces politiciens, car elles constitueraient une attaque frontale contre le capitalisme. Tout comme ‘‘Rise for Climate’’, les organisateurs de la marche, nous prônons la gratuité des transports publics comme alternative à la voiture. Nous exigeons également une recherche scientifique sur fonds publics plutôt que la logique de brevets privés, des investissements publics massifs pour des alternatives énergétiques et des emplois verts,…

    Il y a assez d’argent et de richesse pour cela. ‘‘Rise for Climate’’ exige à juste titre d’utiliser l’argent qui dort dans les paradis fiscaux pour financer ces mesures.

    Sous le capitalisme, cependant, la richesse n’est utilisée qu’au profit des capitalistes. Par conséquent, l’appel en faveur d’un véritable changement de système ne doit pas rester vague. Le capitalisme doit être remplacé par une planification écologique et une gestion démocratique des ressources naturelles et des principaux secteurs économiques. Un secteur de l’énergie nationalisé et géré démocratiquement permettrait de développer la recherche et d’orienter la production en fonction des intérêts de la majorité de la population et de la planète.

    Un tel changement de société ne tombera pas du ciel. Nous ne pouvons certainement pas compter sur les politiciens néolibéraux. Sous la pression du mouvement, ils prendront tout au plus un certain nombre de mesures superficielles. Un véritable changement ne peut naître que de la lutte organisée de la classe des travailleurs, seule force sociale capable de placer les entreprises sous contrôle démocratique des travailleurs. C’est pourquoi les Étudiants de la Gauche Actif plaident également pour un rôle actif du mouvement organisé des travailleurs et des syndicats dans le mouvement climatique.

  • Canicules, inondations, feux de forêt : changeons le système, pas le climat!

    Près 90 personnes sont mortes au Québec en raison de la canicule de juin et juillet 2018. Cette vague de chaleur extrême est la pire depuis 2010. La population du Québec a vécu un autre phénomène exceptionnel l’an dernier lors des inondations printanières. L’été 2018 est aussi celui où les feux de forêt en Colombie-Britannique et en Californie ont été les plus dévastateurs. Ces crises environnementales sont des symptômes locaux d’un réchauffement climatique global. De la Sibérie jusqu’en Algérie, on enregistre des records de chaleur partout sur la planète.

    Par Julien D., Alternative Socialiste (section québécoise du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    Le marché est incapable de résoudre la crise environnementale

    Aucune personne sensée ne peut nier le rôle que joue le secteur des combustibles fossiles, axé sur le profit, dans la crise environnementale actuelle: 90 sociétés sont à l’origine de 2/3 des changements climatiques d’origine humaine! Les profits très élevés qui proviennent de l’exploitation des mines et des combustibles fossiles agissent comme un frein dans la recherche et le développement de sources d’énergie alternatives. Pourquoi ces compagnies qui, dans la pratique, dictent la marche des politiques énergétiques nuiraient-elles à leur profitabilité en développement des énergies vertes?!

    Certaines le font tout de même. Or, si l’investissement dans les énergies renouvelables paraît profitable pour certaines entreprises, le développement de ces énergies ne s’est pas accompagné d’une baisse des émissions de CO2. Selon le Global Carbon Project, ces émissions ont plutôt augmenté de 2% en 2017, après une période de stabilisation de trois ans due en partie au ralentissement de l’économie chinoise. Si la situation actuelle perdure, plusieurs équipes de scientifiques prédisent que la Terre pourrait franchir un point de rupture. Elle se transformerait en « étuve » incontrôlable d’ici quelques décennies.

    Pourquoi sommes-nous incapables de régler ce problème? Parce que le capitalisme et l’économie de marché constituent les véritables obstacles à la réduction des émissions de CO2 et à la lutte aux changements climatiques.

    La majorité écope

    Qui écope le plus des changements climatiques? Qui doit migrer parce que leur coin de pays devient invivable? Qui ingèrent ou respirent les produits chimiques que rejette l’usine en face de chez eux? Qui décède davantage durant les canicules? Qui se retrouvent à tout perdre tout lors d’inondations ou de feux de forêt? Les travailleurs, les travailleuses et les personnes les plus vulnérables.

    L’histoire des luttes nous montre que seuls des mouvements de masse qui demandent des actions concrètes et immédiates sont en mesure d’arrêter les plans polluants des entreprises et des gouvernements qui les défendent. La résistance populaire partout au Canada, en particulier en Colombie-Britannique, contre la construction du pipeline Kinder Morgan montre comment la solidarité des militant·e·s, des syndiqué·e·s et des peuples des Premières Nations peut faire reculer les multinationales. Les libéraux de Justin Trudeau ont toutefois montré leur vrai visage – celui de la soumission aux intérêts pétroliers et du mépris des droits des peuples autochtones – en achetant le pipeline pour 4,5 milliards $ (avec un coût supplémentaire de construction estimé à 9,3 milliards $). Cet achat du gouvernement retire tous les risques pour Kinder Morgan et les transfère sur le dos des Canadiens et des Canadiennes sans leur avoir demandé leur avis.

    Tous ces milliards investis dans le réchauffement climatique ne garantiront que 90 emplois permanents. Imaginez combien d’emplois durables et de qualité un tel investissement dans les énergies renouvelables, les transports en commun, la construction de logements abordables et la rénovation écologique des habitations pourrait garantir!

    Pour un contrôle démocratique des ressources

    Les capitalistes et les gouvernements qui les défendent évitent habituellement les investissements publics pour lutter contre les émissions de CO2. Dans le meilleur des cas, ils s’appuient sur des systèmes d’échange de droits d’émission (bourse du carbone) et des incitations privées. Ils finissent néanmoins par abandonner ces mesures à l’instant où ils le peuvent, comme le gouvernement ontarien de Doug Ford vient de le faire.

    L’alternative au gaspillage et à la pollution capitaliste réside dans le contrôle public et démocratique des ressources naturelles. L’énorme richesse contrôlée par les investisseurs capitalistes ainsi que les commandes de l’industrie de l’énergie doivent être mises sous contrôle public et démocratique si nous voulons qu’elles prennent le chemin des énergies propres. Une planification socialiste est nécessaire pour orienter la production sur la base des besoins humains et non du profit. Seule une telle planification peut orienter la production sur la base des intérêts de la collectivité et non d’une poignée d’individus. De cette manière, les communautés qui dépendent des emplois dans le secteur des combustibles fossiles pourront reconvertir ces emplois selon leurs besoins.

    Pour éviter d’autres morts inutiles ou pour empêcher d’autres déversements pétroliers, bâtissons des mouvements de lutte massifs contre les projets pétroliers et pour des services publics verts, gratuits et de qualité!

  • Marche historique pour le climat à Bruxelles : Socialist change not climate change !

    L’anxiété et la colère de la population augmentent. L’avenir de notre planète est en jeu. Le rapport du GIEC nous donne 12 années supplémentaires pour éviter une catastrophe écologique irréversible. L’establishment politique ne semble néanmoins pas prendre au sérieux la gravité de la situation. La montée en puissance de la marche historique pour le climat à Bruxelles montre qu’une partie croissante de la population n’en peut plus.

    Les dizaines de milliers de manifestants ont assailli la gare de Bruxelles-Nord plusieurs heures durant. En termes de taille, cette mobilisation faisait immanquablement penser à la grande manifestation syndicale d’octobre 2014 ou la manifestation ou aux manifestations contre la guerre en Irak de 2003. La police a parlé de 65.000, mais c’était clairement une sous-estimation. Même les 75.000 participants annoncés par les organisateurs nous semblaient représenter une estimation plutôt basse. Peut-être que nous étions 100.000 !

    La pluie légère n’a pas freiné l’enthousiasme des manifestants, mais la participation aurait sans doute été encore plus imposante par beau temps. De nombreuses familles avaient toutefois fait le déplacement, avec des enfants parfois très jeunes. Le changement climatique et la lutte contre ce phénomène constituent une question de premier plan, et cela est ressenti comme tel pour une masse de gens. Toute la question est maintenant de savoir comme aller de l’avant.

    Les points de vue sont bien entendu fort différents dans une manifestation d’une telle ampleur. Certains préconisent des mesures plus individuelles, comme les taxes sur le transport aérien. Mais il est clair que la population ordinaire paye déjà trop cher, comme les protestations des Gilets Jaunes l’ont clairement illustrées ces derniers temps. Quelques-uns de ces Gilets Jaunes étaient d’ailleurs présents dans le cortège pour le climat pour illustrer par leur présence que la lutte contre les prix élevés du carburant ne signifie pas que l’on accepte la pollution. Le fait est que les investissements dans des alternatives respectueuses de l’environnement manquent : les 5,5 milliards d’euros que le gouvernement tire chaque année du carburant représentent plus que la totalité des subsides des autorités à tous les transports en commun réunis. Ce constat parle de lui-même.

    L’appel à la prise de mesures plus collective se fait plus fort. Beaucoup de gens essaient de faire leur part, mais ils remarquent bien que l’on ne remarque pas d’efforts similaires de la part de ceux qui sont vraiment responsables. Tant que les grandes entreprises domineront des secteurs comme celui de l’énergie, cela ne changera pas. Les sommets sur le climat peuvent encore donner naissance à une myriade de déclarations de bonnes intentions, ces dernières sont insuffisantes. Nous n’aurons pas de véritable changement sans moyen de contrôle sur les industries polluantes. Et l’on ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas. Il est grand temps de placer le secteur de l’énergie dans les mains des pouvoirs publics et d’accorder des fonds publics suffisants pour la recherche scientifique et le développement d’énergies alternatives durables à grande échelle. Il est également grand temps d’investir massivement dans les transports publics, au lieu de faire des économies comme c’est le cas actuellement (la SNCB a économisé 663 millions en cinq ans, dont les conséquences se font sentir chaque jour sur le personnel et les voyageurs).

    Le “capitalisme vert” n’est pas une réponse. Cela a été tenté, en vain. La consommation ne peut être considérée isolément de la production. Auparavant, le patronat belge (par la voix de la FEB) a mis en garde contre des objectifs climatiques trop ambitieux parce que cela “ne doit pas nuire à la compétitivité”. Face au chaos du capitalisme, nous prônons une alternative socialiste : une société dans laquelle la majorité de la population décide quoi et comment produire pour que les intérêts de l’être humain et de la planète soient centraux. Mais pour y parvenir, il nous faut construire une relation de force. Cette manifestation était à ce titre un excellent pas en avant. Le changement est toujours imposé par l’organisation et la lutte, autour des travailleurs et de la jeunesse.

    La rapidité avec laquelle nous pourrons parvenir à une solution collective fondamentale dépendra du rôle du mouvement ouvrier dans le mouvement climatique. Celui-ci détient les clés de l’économie. Avec l’arme de la grève, ils peuvent retirer les ressources naturelles et les moyens de production des mains de ceux qui causent le changement climatique – les capitalistes – et construire une alternative socialiste sous leur contrôle et leur gestion démocratiques.

    Lors de la manifestation, nous avons formé une délégation combative et avons reçu une bonne réponse pour notre matériel politique. Les badges sont partis comme du pain et nous avons vendu plus de 100 exemplaires de notre mensuel en dépit de la pluie. Des dizaines de manifestants ont également laissé leurs coordonnées pour être tenus au courant de nos activités. Voulez-vous rejoindre la lutte pour une société socialiste ? Contactez-nous pour devenir membre !

    Reportage-photos, par Liesbeth :

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    Vidéo de notre délégation :

  • Plus que 12 ans pour éviter un désastre écologique irréversible

    L’écologie libérale est impuissante, la lutte pour la sauvegarde de l’environnement sera anticapitaliste ou sera vaine

    L’existence du système capitaliste représente moins de 1% de l’Histoire de l’humanité. C’est pourtant suite à son règne dévastateur que la planète pourrait être détruite. Tant et si bien que certains experts en matière d’écologie, qui parlaient jusqu’à présent d’anthropocène pour définir la responsabilité de ‘‘l’activité humaine’’ dans le réchauffement climatique, dénoncent aujourd’hui le capitalocène. Selon eux, cette modification sémantique est stratégique : il faut désormais penser la fin du capitalisme, et non la fin du monde.

    Par Sébastien (Liège)

    Ce 7 octobre, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a rendu publique son étude sur les effets d’un réchauffement de 1,5°C des températures mondiales (par rapport à l’époque préindustrielle). Ce rapport fut commandé en 2015 à Paris lors de la COP 21, durant laquelle 197 États s’étaient engagés à respecter cette limite. Le verdict des 86 auteurs principaux mobilisés pour cette étude est tombé, et il est sans équivoque : non seulement un tel réchauffement aurait des conséquences dramatiques sur la planète mais, en plus, ‘‘chaque dixième de degré de réchauffement supplémentaire porte en lui un risque mortel’’, affirme Emilie Both, porte-parole d’Oxfam France. La publication de ces résultats vise en fait à relever les ambitions climatiques des États en vue de la COP 24 de décembre prochain.

    L’Accord de Paris sur lequel a débouché la COP 21 doit toutefois être considéré comme ce qu’il est vraiment : un catalogue de vœux pieux. Depuis la signature de ce texte, les émissions mondiales de CO2 ont d’ailleurs inexorablement augmenté. A cette occasion, les gouvernements ont une fois de plus prouvé qu’ils ne peuvent aller à l’encontre des intérêts du secteur pétrolier, des lobbies nucléaires et des multinationales.

    Le capitalisme est la cause première du changement climatique

    Le système dans lequel nous vivons permet à huit personnes de posséder autant de richesse que les 50 % les plus pauvres de la population mondiale. Il fonctionne de sorte que 82% des richesses créées en 2017 ont bénéficié aux ultra-riches.

    Cette tendance à l’accumulation de la majorité des richesses par une infime minorité, au détriment de la majorité de la population, ne représente pas une faille du système capitaliste : c’est sa raison d’être. Or, cette recherche d’accumulation infinie de richesses rentre inévitablement en contradiction avec la nécessité de sauvegarder un monde aux ressources naturelles qui, elles, sont limitées. En 2015, un rapport du FMI indiquait que les subventions allouées aux énergies fossiles représentaient 10 millions de dollars par minute (4740 milliards d’euros pour cette même année), soit 4,5 % du PIB mondial : le secteur des énergies fossiles est davantage subventionné que l’ensemble des programmes de santé publique dans tous les pays de la planète !

    Pourtant, l’utilisation de ce type d’énergies continue de se faire à un coût environnemental de plus en plus élevé. Nicholas Stern, économiste et spécialiste du climat à la London School of Economics précise qu’il n’y a non seulement ‘‘aucune justification aux énormes subventions attribuées à ces combustibles fossiles’’ mais, qu’en plus, elles ‘‘nuisent aux économies, en particulier dans les pays les plus pauvres’’.

    Aujourd’hui, cette recherche de profits engendre de véritables ravages sanitaires et environnementaux. Selon l’ONG internationale Carbon Disclosure Project, plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre émise depuis 1988 émanent de seulement 100 entreprises, dont les 25 premières sont responsables à elles seules de la moitié des émissions globales !

    L’écologie libérale individualise les solutions

    Le constat est alarmant et quasiment plus personne ne le remet en cause. Mais le discours majoritaire repose sur le changement de nos habitudes de consommation et les pressions sur la classe politique. A aucun moment il n’est fait mention du système capitaliste. Ce n’est pas un hasard. La logique néolibérale pousse à envisager les choses sous l’angle individuel, par le pouvoir de notre portefeuille.

    Pour beaucoup de gens, cela semble être le plus accessible. Mais la solution la plus accessible n’est pas toujours la meilleure. En effet, à moins d’être l’un des frères des industries Koch (active dans le génie pétrolier et chimique, la finance, le courtage de matières premières et l’élevage) qui, à elles seules, relâchent environ 24 millions de tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère, il y a peu de chance que nos choix individuels impactent le changement climatique. Reposer essentiellement sur le changement de consommation, c’est ce qui a été favorisé ces dernières décennies. Il faut en faire le bilan : il est urgent de changer d’approche !

    On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas !

    Ce n’est pas tant l’individu qui est la cause du problème que l’organisation sociale et les rapports de productions. Tous les modes d’organisation de la production économique n’ont pas un impact identique sur l’environnement. Le capitalisme est un système où la production est très chaotique. Au contraire, une économie démocratiquement planifiée – où les secteurs-clés de l’économie seraient contrôlés et gérés par la collectivité – pourrait prendre en compte les besoins de toute la population dans le respect des ressources de la planète.

    Le mouvement climatique doit s’orienter vers ceux qui sont en mesure de retirer le contrôle de la société des mains des entreprises : les travailleurs. Les syndicats peuvent jouer un rôle crucial dans le mouvement environnemental en étendant au reste de la société les revendications et méthodes qu’ils ont utilisées pour la protection de la santé et de la sécurité au travail. L’organisation des travailleurs dans la lutte peut également poser les bases de comités démocratiques capables à terme de prendre en charge la gestion des entreprises.

    Toutes les grandes conquêtes sociales ont été acquises grâce aux mobilisations de masse et à l’arme de la grève. Aucune amélioration de nos conditions de vie n’a été obtenue en la demandant gentiment. Elles ont toutes été arrachées par la lutte. Il nous faut nous organiser et lutter ensemble autour d’un programme de transformation socialiste de la société.

  • 2 décembre : Marche pour le climat !

    2 décembre : Marche pour le climat !

    CLAIM THE CLIMATE – 2 DÉCEMBRE
    Manifestation pour le climat – 12h00 – Bruxelles-Nord

    Les journaux en parlent, les livres et les documentaires ne manquent pas, le monde scientifique publie des montagnes de données alarmantes qui mettent en garde face à un avenir dramatique. L’ampleur de ce qui arrive peut sembler irréelle, mais nous en faisons déjà l’expérience. 2018 est une nouvelle année record en termes de températures, de sécheresse et de catastrophes climatiques. Un constat s’impose : cela ne va faire qu’empirer.

    Les solutions font, quant à elle, moins l’unanimité. En décembre, un nouveau sommet réunira les dirigeants du monde. La COP24 a lieu à Katovice, en Pologne. Il ne faut pas nous attendre à autre chose que des phrases pompeuses et des promesses creuses. A la veille de cette rencontre, une manifestation est organisée à Bruxelles. Ce sera la plus grande mobilisation sur ce thème depuis la manifestation d’Ostende en 2015, à l’occasion de la COP21 de Paris.

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et le Parti Socialiste de Lutte (PSL) mobilisent pour cette importante manifestation, sans toutefois entretenir la moindre illusion envers les dirigeants du monde présents au sommet climatique. Ils défendent en premier lieu les intérêts des multinationales, pas les nôtres ni ceux de l’environnement.

    Il est urgent de débattre de ce modèle économique qui exploite et détruit notre planète. Le mouvement écologique doit adopter une approche qui vise à s’attaquer au modèle de production économique au lieu de se concentrer sur la consommation qui en découle.

    Le capitalisme est le principal responsable des problèmes climatiques et de l’absence de solution. Le chaos du marché libre et la soif insatiable de profit ne laissent aucun espace à des solutions durables. Celles-ci exigent de disposer d’un contrôle démocratique sur les ressources naturelles. En d’autres termes : il faut remplacer cette économie de la soif de profits par une planification socialiste.

  • Sauvons notre planète du capitalisme !

    Sauvons notre planète du capitalisme !

    POUR UN CONTRÔLE DÉMOCRATIQUE DES RESSOURCES NATURELLES UNE PLANIFICATION SOCIALISTE AU LIEU DU CHAOS CAPITALISTE

    CLAIM THE CLIMATE – 2 DÉCEMBRE
    Manifestation pour le climat – 12h00 – Bruxelles-Nord

    La nouvelle étude du GIEC (le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) nous donne 12 ans
    pour éviter les pires effets du changement climatique et limiter l’augmentation de la température à 1,5°C.

    Mais nous sommes en bonne voie pour 3 °C. Il n’est donc pas étonnant que nous soyons déjà confrontés
    de près aux changements climatiques. 2018 est une nouvelle année record en terme de températures,
    sécheresse et catastrophes climatiques. A cela s’ajoute la perte de biodiversité, l’acidification et l’asphyxie par le plastique des océans…

    Le monde scientifique publie des tonnes de mises en garde et de nombreuses organisations et militants
    tentent de faire leur part. Pourtant, rien ne bouge vraiment. Pourquoi ?

    A la veille du sommet climatique COP24 en Pologne, une large plateforme d’associations appelle à manifester à Bruxelles le 2 décembre ! Ce sera la plus grande manifestation depuis celle d’Ostende en 2015. Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) appellent à y participer en masse.

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    Tous responsables ?

    Sommes-nous tous responsables du fait de notre consommation ? Les médias et les politiciens nous disent de consommer moins et différemment, que cela influencerait le marché et favoriserait les alternatives durables.

    On entend ce discours depuis des décennies, pourtant la situation ne cesse de se détériorer. L’empreinte écologique de l’être humain moyen est modeste. Oxfam calculait que les 10% des personnes les plus riches émettent autant de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre de l’humanité. D’ailleurs, pour les plus pauvres, consommer moins n’est pas une option. Ils sont déjà contents de pouvoir consommer suffisamment pour vivre.

    La consommation ne peut être considérée séparément de la production. Pour les capitalistes, produire, c’est une question de profit. Les coûts environnementaux, c’est nous qui les payons. Depuis 1988, 100 entreprises sont responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) met ainsi en garde contre des objectifs trop ambitieux, car “ils ne doivent pas nuire à la compétitivité”.

    Tous victimes ?

    On n’est pas tous dans le même bateau ! Bloomberg rapportait que quelques milliardaires construisent des bunkers en Nouvelle-Zélande. Ils veulent se mettre en sécurité en cas de catastrophe climatique…
    Dans les villes, les maladies respiratoires touchent déjà massivement les enfants et les personnes âgées. Ailleurs, les inondations et la desertification sont meurtrière. Pour nous, le changement climatique et la pollution, c’est une question de vie ou de mort.

    En 2016, 24,2 millions de personnes supplémentaires ont fui suite à ces catastrophes. L’ONU estime que d’ici 2050, le nombre de réfugiés climatiques se chiffrera entre 200 millions et 1 milliard. Les populistes de droite comme Francken y répondront avec plus de murs, de push-back et de morts.

    Que faire?

    Les rapports scientifiques sont sans appel : le changement climatique est déjà une réalité et fait des victimes. Le défi n’est plus seulement de savoir comment arrêter ses pires conséquences, mais aussi de voir comment y faire face. La loi du plus riche s’appliquera-t-elle ? Ou utiliserons-nous les ressources existantes pour trouver des solutions collectives ?

    Une riposte à la hauteur du défi !

    De véritables alternatives aux combustibles fossiles et à l’énergie nucléaire seraient introuvables alors que l’Humanité est capable de prouesses scientifiques ?! En réalité, de tels investissements ne sont pas assez lucratif. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de richesses. Une économie planifiée, gérée et contrôlée par la collectivité permettrait d’investir ces richesses collective dans une production alimentaire et énergétique durable, de limiter les gaspillages, d’améliorer la qualité de vie …

    Un gouvernement de gauche investirait massivement dans des transports publics gratuits et de qualité, un plan d’isolation financé par l’État et la recherche scientifique pour une production et une distribution d’énergie verte.

    Construire un rapport de force

    Si nous voulons vivre sur cette planète, nous devons opérer des changements sans précédent. Grâce à l’action de masse de la classe ouvrière et des jeunes, nous pouvons y parvenir.

    Par exemple, les réglementations en matière de santé au travail ont été imposées par la lutte et un rapport de forces favorable aux syndicats. Aux yeux des employeurs, il ne s’agit que de coûts supplémentaires.

    La rapidité avec laquelle nous atteindrons une solution collective dépendra de la place que prendra le
    mouvement ouvrier organisé dans le mouvement climatique, car c’est lui qui détient les clés de l’économie. La grève est un instrument indispensable pour être capable de retirer les ressources naturelles et les moyens de production des mains de ceux qui causent le changement climatique, les capitalistes, et construire une alternative socialiste sous contrôle et gestion démocratique.

    Les Étudiants de Gauche Actifs revendiquent

    • La mobilisation des activistes, des syndicats et des jeunes dans un mouvement de masse contre les investissements destructeurs soutenu par l’establishment politique.
    • Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits, seule véritable alternative aux bouchons et aux particules fines.
    • Une conversion rapide aux sources d’énergie véritablement renouvelables : énergie éolienne, houlomotrice et solaire …
    • La mise en œuvre de mesures collectives sur base d’un financement public pour économiser de l’énergie, notamment pour rendre les maisons basse énergie.
    • Un programme à grande échelle de reconversion en emplois verts et décents pour parvenir à une reconversion énergétique.
    • L’expropriation et la nationalisation de la production et de la distribution énergétique sous contrôle démocratique. Combiné à la nationalisation du secteur financier et de la recherche scientifique, les investissements énormes mais nécessaires pourraient être réalisés en peu de temps.
    • Une production socialiste planifiée démocratiquement et basée sur les besoins de la population qui tienne compte de la protection de notre environnement.

    Tu veux participer à construire, avec nous, un monde où les gens et la nature sont au centre des préoccupations, et non les intérêts d’une poignée de super-riches ?

    Rejoins les Etudiants de Gauche Actifs !

    Les Etudiants de Gauche Actifs sont Solidaires de la lutte des populations locales touchées par la sécheresse, les inondations, etc.

    Pour une politique d’asile réelle et de qualité qui ne fasse aucune distinction entre les réfugiés politiques, économiques et climatiques.

     

  • Combien de temps encore pour stopper le réchauffement climatique?

    Une récente recherche publiée dans le magazine “Nature GeoScience”, principalement l’oeuvre de chercheurs du Royaume-Uni,  en rapport avec l’éventualité de stabiliser le réchauffement climatique à 1,5°C au dessus du niveau pré-industriel a été saisie par les climatosceptiques pour minimaliser la hausse globale des températures.

    Article de Pete Dickenson publié initialement dans le magasine Socialism Today

    Pour ces derniers, les modèles qu’utilise le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), un bureau de recherche des Nation Unies, ont exagéré le problème. Dans le Daily Mail nous pouvions lire “Selon ces modèles, la température mondiale devrait être supérieure de 1,3°C à celle du 19ème siècle. Mais le rapport britannique mentionne une hausse comprise entre 0,9°C et 1,0°C.” Si cela s’avérait vrai, il s’agirait d’une diminution de 30% environ. Le Daily Mail a publié par la suite une lettre du député travailliste Graham Stringer dans laquelle il affirme que l’adoption de mesures contre le réchauffement climatique ne nécessitait pas d’empressement.

    Des académiciens du changement climatique tels que l’économiste Nicolas Stern approuvent ce rapport puisqu’il ouvre la possibilité de respecter l’objectif de ne pas dépasser 1,5°C, ce qui semblait précédemment hors de portée. Jusqu’à récemment, limiter le réchauffement climatique à 2°C était considéré suffisant pour éviter un changement climatique catastrophique. Le nombre croissant de preuves liées à la relation entre les événements climatiques extrêmes et le changement climatique lié à la hausse actuelle de 1°C démontre que tout cela doit être réexaminé et le GIEC travaille en ce moment sur un rapport consacré à ce sujet.

    Après la controverse autour de la publication de “Nature GeoScience”, le site web “Carbon Brief” a publié une analyse détaillée des données utilisées, avec participation des auteurs eux-mêmes, qui a démontré que le Daily Mail avait mal interprété les conclusions de l’étude, qui n’avait pas pour but de remettre en cause les modèles  actuels. L’étude comparait les données actuelles sur le réchauffement (en 2015) avec un modèle de prévision pour l’année 2020. Cette comparaison a été faite pour les besoins spécifiques de la recherche, mais ici on compare des pommes avec des poires, car les températures entre ces deux dates vont aussi augmenter. Quand ils ont fait les corrections, la marge d’erreur entre les prédictions et les températures a été réduite de moitié jusqu’à 0,17°C en 2015.

    Un autre facteur est le fait que les modèles de prédiction dépendent énormément des données utilisées. La différence de l’ensemble des données disponibles donne une grande différence dans les résultats. Les données que les chercheurs britanniques utilisent (celles du “Met Office”) retournent dans le passé jusqu’à 1860. Mais la précision des données les plus anciennes n’est pas comparable à celle des plus récentes. De larges parts de l’Arctique sont également absentes des données du “Met Office”. En adoptant les données de la NASA, qui remontent à l’année 1880, alors la température en 2015 était plus élevée de 0,06°C par rapport aux prédictions. Des résultats similaires peuvent être obtenus avec d’autres données.

    Des erreurs ont déjà été faites dans les modèles de prédictions, pour comme cela fut le cas en surestimant les températures attendues dues aux effets des volcans El Chichon en 1982 et Pinatuba en 1991. Les cendres que ces éruptions volcaniques ont entraînés peuvent provoquer une baisse globale des températures. Ce sont cependant des coïncidences qui ne peuvent pas être traitées statistiquement.

    Les analyses de carbon brief utilisent 5 catégories de données sur la température globale entre 1880 et 2016 épousent pratiquement les modèles du GIEC. Les données de Berkeley Earth montrent que le réchauffement intervient 11% plus rapidement que la moyenne prévue, le “Met Office”, lui, annonce que le réchauffement avance 6% moins vite. La réelle amplitude du réchauffement se trouve quelque part entre les deux. Les observations réalisées depuis 1970 nous montrent que les modèles prédisent une plus grande hausse des températures que prévu, mais la différence de températures s’élève à seulement de 0,01 à 0,02°C. Le réchauffement de la température de l’air a augmenté moins vite de 1999 à 2014 en raison d’effets cycliques naturels. Cela a assuré que les courants de l’Océan Atlantique s’accéléraient et qu’ils ont accumulé plus de chaleur dans les océans à la place de la laisser dans l’atmosphère. Cela est maintenant arrivé à sa fin.

    Il n’y a donc aucune raison d’estimer que la problématique du climat a été exagérée à cause d’une mauvaise utilisation des données. Même si l’on met de coté les modèles de prévision, il n’y pas de doute possible que 2014, 2015 et 2016 ont été les années les plus chaudes jamais enregistrées. Les températures ont augmenté d’1°C pour la première fois au dessus des températures préindustrielles. Les preuves de cela arrivent sur nous de plus en plus vite. Les événement météorologiques extrêmes de sécheresses, d’inondations, de tsunami, etc. sont clairement liés à cette hausse.

    Cela signifie qu’il est urgent et nécessaire de contrer le problème climatique et de trouver des solutions. Il nous faut parvenir à limiter l’augmentation des températures à 1,5°C. L’un des auteurs de la recherche de Nature GeoScience, le professeur Piers Foster, a ainsi déclaré :  “Notre étude confirme l’urgence d’agir pour limiter la hausse des températures à 1,5°C.”

    Un autre co-auteur, le professeur Michael Grubb, estime qu’il est encore possible de limiter la progression à 1,5°C en réagissant dès maintenant. Mais il a aussi déclaré que cela était incompatible avec la démocratie actuelle car l’élimination requise des émissions de CO2 doit avoir été effectuée d’ici 7 ans. Il souligne que pareille diminution ne s’est opérée que trois fois dans l’histoire récente : durant la dépression des années 30, durant la Seconde Guerre Mondiale et après la chute de l’Union Soviétique. Son pessimisme est compréhensible lorsqu’on regarde les “mesures” prisent par les grand joueurs capitalistes durant les trente dernières années.

    L’idée la plus optimiste part du principe qu’il faudra 20 ans avant d’atteindre la hausse de 1,5°C. Cet espace fait suite aux conclusion de ce rapport, ainsi qu’au plateau inattendu des émissions en Chine et à la chute des prix des énergies solaires et éoliennes. Si nous supposons avoir 20 ans de marge de manœuvre, ce qui serait le bienvenu, il n’y a encore que trop peu de chances que les grands pays capitalistes adoptent des mesures décisives. Cela vient surtout du mécanisme actuel, négocié par les Nations-Unies durant le sommet climatique de 2015 à Paris, qui était déjà obsolète avant même que Donald Trump décide de ne pas y faire participer les États Unis.

    Malheureusement, cette marge de manoeuvre optimiste suscite de grands doutes. Mais l’idée qu’il faut entreprendre une action directe reste totalement valide. La perspective la plus réaliste est que le temps dont nous disposons pour limiter la hausse à 1,5°C est plus faible que ces 2à années. Il n’y a aucune chance que cela survienne avec l’approche des grandes dirigeants capitalistes actuels. Seul un rapidement renversement de cette économie capitaliste prédatrice pour la remplacer par une économie planifiée socialiste démocratique peut poser les bases pour sauver notre planète des scénarios catastrophes qui concernent le réchauffement climatique.

  • COP23 à Bonn. Beaucoup de blablas, pour le reste on attendra

    “System change, not climate change.” Photo: SAV Ruhr

    Une vieille locomotive ne pourra jamais dépasser un train à grande vitesse. Alors que les changements climatiques deviennent de plus en plus rapides et inquiétants, les diplomates et les dirigeants du monde passent tranquillement de sommet sur le climat en sommet sur le climat. La dernière de ces manifestations des Nations Unies, à Bonn, en novembre dernier, visait à concrétiser l’accord de Paris sur le climat. Ce n’est pas une surprise si les choses en sont restées au stade des belles déclarations.

    Par Michael Bouchez

    Malgré les promesses faites lors du sommet sur le climat de Paris en 2015, les émissions de CO2 ont encore augmenté dans le monde entier. En 2017, elles devraient avoir augmenté d’environ 2%.(1) Le ‘‘virage bas carbone’’ de la Chine, salué jusqu’à tout récemment, n’est pas très fiable et la sortie américaine de l’accord sur le climat est révélatrice tant de la politique réactionnaire de Trump que de la fragilité de tels accords. Les autres dirigeants n’ont pas de quoi pavoiser, ils se cachent derrière la politique de Trump pour masquer leur propre échec. En Belgique également, les émissions ont à nouveau augmenté en 2016, alors qu’elles devraient diminuer de 8% par an pour atteindre l’objectif de baisse de 35% en 2030.

    Si les chefs de gouvernement étaient vraiment inquiets, ils s’engageraient dans la lutte contre les changements climatiques sans Trump. La réalité est que les autres pays capitalistes sont eux aussi incapables de répondre à la menace. Pendant des décennies, ils nous ont bombardés d’écotaxes, de taxes sur l’énergie et de campagnes de sensibilisation pour éviter d’avoir à parler des véritables pollueurs. Alors que la logique néolibérale a sans cesse pointé du doigt la consommation des individus, 100 entreprises à peine ont été responsables de 71% des émissions de carbone depuis 1988.(2)

    Les raisons ne manquent pas pour adopter des mesures radicales. Dans un article commun (World Scientifists’ Warning to Humanity: A Second Notice) publié le 13 novembre, 15.364 scientifiques du monde entier (184 pays) ont tiré la sonnette d’alarme. Les données traitées par les scientifiques démontrent que nous disposons en moyenne de 26% d’eau douce en moins par personne en comparaison de la situation d’il y a 25 ans, que les zones mortes dans les océans ont augmenté de 75% et que près de 300 millions d’hectares de forêt ont été détruits. Ils soulignent que cette dégradation de la biodiversité a tendance à avoir un effet d’accélération sur les changements climatiques.

    En Belgique, 96 médecins ont lancé un cri d’alarme fin novembre publié dans les médias sous le titre La population vit dans un air dangereux, au sujet de la pollution de l’air à Bruxelles. Ils citent toute une série de conséquences désastreuses causées par les agents cancérigènes présents dans l’air : du cancer du poumon aux maladies vasculaires en passant par la réduction de la capacité pulmonaire chez les nouveau-nés. Ils soulignent que la politique laxiste du gouvernement met en péril la qualité de vie des nouvelles générations.

    La conscience croissante que les conditions météorologiques extrêmes sont liées à la hausse actuelle des températures (comprise entre 0,9° et 1,3° depuis l’ère préindustrielle) a conduit les scientifiques à réviser à 1,5° la hausse maximale des températures à ne pas dépasser. Dans les scénarios les plus positifs, il nous reste 20 ans pour respecter cette limite. Et même dans ce cas, l’ampleur de ce qui est nécessaire d’adopter est impossible sur base du marché libre et de la mentalité habituelle des politiciens. Face à l’augmentation du nombre de catastrophes climatiques, face aux preuves que les phénomènes naturels plus intenses résultent du réchauffement climatique, face aux avertissements du monde scientifique, les dirigeants du monde capitaliste ont fait preuve d’une apathie nauséabonde au sommet de Bonn et, comme à chaque fois, se sont limités à promesses non seulement peu ambitieuses, mais également impossibles à concrétiser dans un système qui refuse de contrarier les profits des grandes entreprises.

    Il faut adopter des objectifs plus sérieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’énergies renouvelables. Mais les concrétiser exige un changement fondamental de système. Ces dernières années, le mouvement écologiste a commencé à plus systématiquement pointer du doigt le système. Appelons les choses par leur nom et défendons une alternative claire. Le système qui pose problème, c’est le capitalisme, où l’économie repose sur le profit et la concurrence plutôt que sur la mise en commun des ressources et des moyens pour faire face aux enjeux écologiques dans les intérêts de la majorité de la population. L’alternative à défendre, c’est une société où ce qui est produit et la manière de le faire se décident démocratiquement, avec l’implication de tous. Cela permettrait de disposer immédiatement de moyens phénoménaux (tels que ceux planqués dans les paradis fiscaux) pour développer des sources d’énergies vertes, pour étendre l’utilisation de transports en commun écologiquement responsables et pour élaborer un plan d’urgence contre les effets du changement climatique. Ce système, c’est ce que nous appelons le socialisme. Défendre cette approche au sein du mouvement écologique, de même que le rôle crucial que peut jouer la classe des travailleurs, est une nécessité des plus cruciales.
    .
    (1) www.globalcarbonproject.org
    (2) CDP Carbon Majors Report 2017

  • Face au changement climatique, le capitalisme est impuissant

    Manifestation pour le climat à Ostende en 2015, délégation des Etudiants de Gauche Actifs. Photo: MediActivista

    La réalité du changement climatique fait aujourd’hui consensus, de même que son impact sur la violence et la gravité des phénomènes naturels tels que les ouragans. Quelle société sera la plus apte à faire face aux conséquences du changement climatique déjà en cours ?

    Par Michael Bouchez

    Des catastrophes aggravées par le capitalisme

    Ces derniers mois, il a beaucoup été question des ouragans qui ont dévasté les États-Unis et les Caraïbes, qui ont causé des dizaines de morts et ravagé les foyers de dizaines de milliers de familles. Les médias ont accordé une bien moindre attention aux moussons dévastatrices d’Inde, du Bangladesh et du Népal. Au moins 1.200 personnes y ont perdu la vie, des millions d’autres se sont retrouvées sans abri. Certains scientifiques et commentateurs ont essayé d’adoucir les choses en soulignant que la technologie moderne peut mieux prédire l’arrivée des ouragans, ce qui permettrait d’assurer une évacuation plus rapide.

    Même si plus de vies pourraient effectivement être sauvées, il n’en reste pas moins que les conséquences de ces dramatiques événements sont beaucoup plus lourdes pour les plus pauvres. La photo de cette maison de retraite américaine où des personnes âgées attendaient les secours dans leurs fauteuils roulant avec de l’eau jusqu’aux coudes a fait le tour du monde. En Asie du Sud, ce sont les bidonvilles qui ont été le plus durement impactés. Pas d’argent ? Pas de secours.

    Les limitations du capitalisme ne concernent pas que la catastrophe elle-même. Ce système est également incapable de combiner l’aménagement du territoire, la croissance démographique et les changements climatiques. L’extrême déréglementation du secteur de l’immobilier a même aggravé l’impact des catastrophes. A Houston, l’augmentation de la population de 1,8 million d’habitants en 20 ans fut une excellente opportunité pour les promoteurs et agents immobiliers. Mais la législation a été mise de côté pour construire plus, plus vite et moins cher et ainsi amasser plus de profits. Le comté de Harris, dans la région de Houston, a autorisé la construction de 8.600 habitations depuis 2010 dans des régions qui comportaient 1% de risque d’inondation. Cela aurait dû impliquer la construction d’étangs, de zones de drainage,… Ce ne fut pas le cas. Entre 1992 et 2010, 30 % des marais ont même été bétonnés. Cette logique où les grandes entreprises sont les seules à fixer les règles a assuré que même des zones sans risque d’inondation (et où se trouvent des entreprises chimiques…) ont été sous les eaux après le passage de l’ouragan Harvey.

    L’augmentation du nombre de réfugiés climatiques est dorénavant également inévitable. Les sécheresses et les inondations vont encore plus durement frapper le monde néocolonial, mais ce sera aussi le cas aux États-Unis. Pour les Trump, Francken & Co, la seule réponse, c’est de repousser les réfugiés. Avec un cynisme infâme, ils utilisent les conséquences désastreuses de leur politique de démolition sociale en termes de chômage, de précarité,… pour justifier qu’il n’y aurait aucun moyen d’accueillir ces réfugiés !

    Capitalisme contre socialisme

    Les dommages causés par les catastrophes naturelles se comptent en centaines de milliards. Mais pour les capitalistes, de telles catastrophes peuvent être très positives. En dépit des coûts humains et matériels, les marchés boursiers savent reconnaitre un nouveau marché potentiel quand ils en voient un. A Houston, des entreprises de construction qui ont aggravé la situation se frottent maintenant les mains en songeant à la reconstruction.

    Dans le monde néocolonial, les choses sont encore pires. Il n’existe bien souvent pas de fonds pour faire face aux catastrophes. Tout part sur les comptes des multinationales. Sans contrôle démocratique des travailleurs et des pauvres sur les richesses existantes pour assurer que des investissements soient effectués dans le logement, l’accès à l’eau potable et les plans d’évacuation, l’augmentation du nombre de réfugiés climatiques sera exponentielle.

    Laisser l’aide et l’utilisation de l’espace public au secteur privé et à ses partisans politiques signifie de continuer à ignorer les effets à long terme du changement climatique. Les solutions collectives dont nous avons besoin ne peuvent être mises en œuvre que lorsque les richesses et les capacités scientifiques mondiales seront sous le contrôle démocratique des travailleurs et des pauvres. Seule une économie démocratiquement planifiée pourra tenir compte de la planète, du coût écologique, mais aussi des effets à court et à long terme du changement climatique.

    Un récent sondage commandé par le Forum économique mondial montre que les jeunes de 18 à 35 ans se rendent de plus en plus compte que leur responsabilité individuelle est minime et que les grandes entreprises sont bien plus responsables du changement climatique. Notre capacité à planifier l’économie dans le respect de l’environnement dépendra de notre stratégie reposant sur des solutions collectives et du rôle que jouera le mouvement organisé des travailleurs dans le mouvement écologiste.

  • Changement climatique : Trump remet les gaz !

    Le 1er juin, Donald Trump a officiellement annoncé son intention de quitter les accords de Paris sur le climat conclus lors de la Conférence des Nations-Unies sur le climat de 2015 (la COP21). Une telle décision était déjà dans l’air depuis un bon moment : le président américain n’a jamais fait mystère de ses positions sur la question climatique que ce soit en nommant un climato sceptique notoire à la tête de l’Agence pour la Protection de l’Environnement et en réduisant son budget de 31%, ou encore en tentant de relancer l’industrie du charbon en mettant un terme au Clean Power Plan dont l’objectif était de fermer des centaines de centrales à charbon extrêmement polluantes.

    Par Clément (Liège)

    Une catastrophe en marche

    La situation climatique de la planète est pourtant plus préoccupante que jamais. L’année 2016 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, la température moyenne excédent de 1,1° les niveaux préindustriels et dépassant ainsi le précédent record établi en 2015. Selon le National Climatic Data Center américain, les températures du premier trimestre 2017 augurent déjà un nouveau record. 20 ans après la signature du protocole de Kyoto qui visait à réduire les émissions de six gaz à effet de serre d’au moins 5 % par rapport au niveau de 1990 entre 2008 et 2012. En effet, l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère ne cesse d’augmenter, à un tel point que la National Oceanic and Atmospheric Administration a relevé en certains endroits des niveaux de concentration de CO2 d’un taux jamais atteint au cours de 2 derniers millions d’années.(1)

    Outre l’impact sur la fonte des glaces, l’augmentation de la sécheresse, la fréquence et la violence des événements climatiques extrêmes (tempêtes, canicules, tornades, inondations et glissements de terrain…) menace directement la vie humaine. D’après une étude de l’institut German Watch, 525.000 personnes ont perdu la vie entre 1995 et 2014 à cause d’événements climatiques liés au réchauffement global. Et parmi les 10 pays les plus touchés, 9 sont des pays pauvres ou en voie de développement. Aux victimes directes, il faut ajouter les victimes indirectes qui sont confrontées à l’impact des changements climatiques sur leur environnement proche et leurs moyens de subsistance.

    Les emplois contre le climat ?

    Trump justifie son retrait des accords de Paris par sa volonté de ‘‘ramener des emplois en Amérique’’. Il prétend que les réglementations écologiques détruiraient l’emploi, notamment dans l’industrie minière qu’il s’est promis de relancer. Mais croire que l’on peut sauver l’emploi en sacrifiant l’environnement n’est qu’une dangereuse illusion. D’une part parce que l’industrie minière, principale concernée, est une industrie de plus en plus automatisée, ce qui, aux mains des capitalistes, conduit à des pertes plutôt qu’a des créations d’emplois. D’autre part, parce que les emplois qui pourraient être créés par une politique résolument orientée vers la production d’énergies renouvelables et la transition écologique sont nettement plus nombreux que ceux qui disparaîtront avec la fermeture des mines.

    Actuellement, plus de 680 000 personnes travaillent déjà dans le secteur des énergies renouvelables (avec une croissance annuelle de plus de 6%) contre seulement 50 000 dans les mines. Cela signifie qu’en appuyant légèrement sur l’accélérateur des énergies propres, on pourrait recréer en une seule année la totalité de l’emploi minier, voire davantage.

    Par ailleurs, il serait erroné de croire que l’ensemble de la classe capitaliste américaine serait favorable au retrait des accords de Paris. Si certaines franges d’industriels voient cela d’un bon œil, il n’en va pas de même pour une majorité de capitalistes américains inquiets d’observer la perte d’autorité diplomatique des États-Unis sur le plan international et peu désireux de laisser leurs rivaux prendre de l’avance dans le secteur en pleine extension des énergies renouvelables. C’est en substance ce qu’illustre l’initiative ‘‘We are still in’’ par laquelle sept États américains et de nombreuses villes et entreprises se positionnent en faveur des accords de Paris. À ce titre, la décision de Trump de se retirer des accords de Paris devrait plutôt être vue comme la tentative d’une administration fragilisée par des défaites successives de consolider une base sociale autour de la question-clef de ‘‘ramener des emplois en Amérique’’.

    Accords climatiques et poudre aux yeux

    Que le plus gros producteur d’énergies fossiles et deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre se retire d’un accord par lequel 200 pays se sont entendus pour limiter les émissions de CO2 et remplacer progressivement l’énergie fossile par des énergies renouvelables est évidemment un mauvais signal qui aura des conséquences imprévisibles. Mais cela doit également rappeler la faiblesse de ce type d’accords. Depuis le Sommet de Rio de 1992, la situation n’a fait qu’empirer. Et la COP21 ne devait pas inverser la tendance. Ainsi, si l’accord négocié à Paris reconnait la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 2° d’ici 2100 (un seuil déjà fortement critiqué), il ne comporte aucune mention de la nécessaire limitation de l’extraction de carburants fossiles (80% des réserves connues devraient rester dans le sol pour atteindre l’objectif fixé !), il ne fixe aucun objectif intermédiaire à la réalisation d’un ‘‘niveau d’émission zéro’’ d’ici 2050 et, cerise sur le gâteau, il doit être appliqué sur base volontaire… Autant dire que pour historique qu’il soit, il n’a rien de très contraignant.

    Le mépris de Donald Trump pour un fait reconnu par 97% des scientifiques et la tiédeur des accords passés par des dirigeants moins obtus soulignent en fait le même phénomène : impossible d’apporter une réponse radicale aux défis écologiques tant que les premiers pollueurs – les grandes entreprises – contrôlent notre système de production pour le profit de quelques-uns. Répondre à la question climatique exige de pouvoir contrôler – c’est-à-dire posséder – les secteurs clefs de l’économie pour permettre des investissements massifs dans les énergies renouvelables, la recherche & développement, les transports en commun, … dans le cadre d’une économie rationnelle et planifiée qui réponde aux besoins du climat et de la majorité de la population.

    1) http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/05/09/tous-les-indicateurs-du-rechauffement-climatique-sont-au-rouge_5124694_3244.html

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