Category: Asile

  • Des centaines de manifestants contre le centre-fermé de Vottem

    Photos: Nico

    Aucune prison n’a jamais arrêté la misère! C’est pourtant le traitement que réservent des pays comme la Belgique à ceux qui fuient la pauvreté et la dictature dans le monde néocolonial. Voilà le “crime” qu’ont commis les prisonniers du centre fermé de Vottem. Ce dimanche 15 mars, des centaines de manifestants étaient venus une fois de plus crier leur colère contre cette prison qui ne dit pas son nom et pour la régularisation des sans-papiers. Vottem : 15 ans déjà, nous ne l’acceptons toujours pas !

     

     

  • Vottem : Expulsons la logique capitaliste, pas ses victimes !

    Manifestation contre le centre fermé de Vottem ce dimanche 16 mars, 14h, Enclos des Fusillés – Parc de l’Hopital de la Citadelle (Liège)

    Par Sébastien (Liège)

    ‘‘Illégal ? Rentre chez toi ou va en prison !’’ Tels sont les vœux exprimés sur l’affiche mobile géante du Vlaams Belang en tournée dans les rues durant la deuxième quinzaine de février. Si ce parti est raciste, l’État belge, à travers notamment la politique de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Maggie De Block, ne l’est pas moins et ouvre la voie à ce type d’organisation. Ce 16 mars, nous manifesterons à nouveau contre le centre fermé de Vottem, à Liège, à l’appel du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Étrangers).

    Une prison qui ne dit pas son nom

    Derrière le terme de ‘‘centre fermé’’ se trouvent des bâtiments où l’on enferme des gens dont le crime est d’avoir voulu fuir la misère, les discriminations ou la guerre dans leur pays d’origine. Ces prisons comprennent également des cellules d’isolement où l’on envoie aussi – parfois pour plus d’un mois – des prisonniers atteints de troubles psychologiques en manque de soins adéquats, faute de personnel soignant en suffisance. ‘‘Ce n’est pas leur place’’, avaient dénoncé sous couvert de l’anonymat différents agents en 2006, ‘‘Ils ne reçoivent aucune aide thérapeutique. Quotidiennement, nous sommes confrontés à des drames qui nous révulsent. (…) Nous sommes témoins d’atteintes aux Droits de l’Homme et à la dignité humaine’’ (1). D’autres révélations avaient dénoncé l’usage de médicaments lourds destinés à abrutir des prisonniers malades. Depuis lors, le personnel est menacé de procédures judiciaires pour divulgations de pareilles informations.

    Il existe en Belgique six centres fermés gérés par l’Office des Étrangers où l’on enferme hommes, femmes et enfants, dernière étape avant l’expulsion vers le pays d’origine. Cela inclut également des malades du sida ou encore de l’hépatite qui, en l’absence de possibilités d’être soignés, sont dans les faits purement et simplement envoyés à la mort. Tout récemment aussi, le jeune Afghan Aref a été assassiné par les talibans quelque temps après avoir été expulsé de Belgique vers l’Afghanistan. Voilà la réalité de la politique du ministère de Maggie De Block et du gouvernement Di Rupo.

    Selon la Fedasil, en 2012, le principal pays d’origine des personnes accueillies au centre de Vottem était l’Afghanistan, à hauteur de près de 16%; le deuxième pays le plus représenté atteignant 9,6%. Surprise : ce n’est pas le soleil du pays que fuient ces migrants. Ils fuient la menace d’un meurtre politique ou religieux, ou encore la carence de revenus pour eux et leur famille. La même année, entre 11 et 12.000 personnes ont été expulsées de Belgique, selon le CRACPE.

    Luttons pour la régularisation des sans-papiers

    En Belgique, les sans-papiers sont condamnés à survivre dans la délinquance ou dans des boulots extrêmement mal-payés, souvent dans de dangereuses conditions de travail. Les régulariser, c’est assurer qu’ils ne sombrent pas dans ces réseaux aux conséquences néfastes pour toute la population, notamment en termes de pression à la baisse sur les conditions de travail.

    Les années 2000 et 2009 ont connu une vague de régularisation de dizaines de milliers de sans-papiers, les premières depuis 1974. Elles ne sont pas arrivées par hasard, mais à la suite de protestations intenses (en 2004-2005, il y a ainsi eu une quarantaine de lieux occupés par des sans-papiers en Belgique). De la même manière, c’est suite aux protestations actives que des enfants ne sont aujourd’hui plus enfermés à Vottem (ils le sont par contre ailleurs…).

    Aujourd’hui, les Afghans en lutte ouvrent à nouveau la voie vers la résistance contre la politique raciste des autorités belges. En cette période de crise mondiale du capitalisme et d’austérité généralisée, il est plus que jamais nécessaire de lier cette lutte aux autres résistances sociales, avec les travailleurs et les jeunes qui combattent ce système sans avenir.

    Mais ce problème doit être pris par les deux bouts, la lutte doit aussi aborder les causes de l’émigration. La solidarité internationale est nécessaire contre les dictatures et l’exploitation dans les pays du monde néocolonial. C’est la raison pour laquelle le PSL est organisé au sein du Comité pour une Internationale Ouvrière, une organisation socialiste internationale présente dans plus d’une quarantaine de pays. Nous sommes ainsi notamment impliqués dans une importante collecte de fonds pour soutenir le travail politique de nos camarades sud-africains.

    Joignez-vous à nous dans la lutte contre la barbarie capitaliste !

    (1) Michel Bouffioux, Ciné-Télé-Revue N°46/16 novembre 2006

  • Mamadou, cible d’Aube Dorée

    Interview de Mamadou Ba, jeune immigré guinéen arrivé en Grèce en 2006, réalisée par le Collectif Krasnyi. A cause de ses origines et son engagement, sa vie est aujourd’hui menacée en Grèce par Aube Dorée, parti néonazi grec. Après avoir dénoncé les exactions extrêmement violentes des milices d’Aube Dorée et les tentatives de meurtre commises avec la connivence de la police, Mamadou en est devenu lui-même une cible. Attaqué par 8 néonazis et laissé pour mort par ces derniers, il a alors été contraint de fuir le pays. Aujourd’hui, il est demandeur d’asile en Belgique et demande donc à l’Etat belge de lui accorder sa protection, en tant que membre d’un groupe “cible” de discriminations et de la violence d’extrême-droite, mais aussi policière, et comme réfugié politique au sens strict, personnellement pourchassé pour ses opinions et ses activités.

    Informations pour le soutenir.

  • Sans-papiers : C'est aux multinationales qu'il faut s'en prendre, pas à leurs victimes!

    Ce jeudi 28 novembre, plusieurs centaines de manifestants – étudiants, sans-papiers (afghans ou non), travailleurs migrants et belges – ont manifesté dans les rues de Bruxelles en répondant à l’appel lancé par le collectif des étudiants en soutiens aux Afghans en lutte.

    Par Pietro (Bruxelles)

    Ce fut une manifestation combative et colorée de slogans (“WE WANT JUSTICE”, “C’est pas les sans papiers qu’il faut virer, c’est le gouvernement”, “Ni frontières, ni nations, arrêtons les expulsions”) qui démontre la radicalisation et l’élargissement de ce mouvement aux autres secteurs de la société à partir des étudiants.

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et les militants du PSL se sont impliqués avec les autres organisations dans la construction de l’élargissement du soutien aux sans papiers dans les écoles et les universités, en soutenant la nécessité de lier les revendications des demandeurs d’asile avec la politique sécuritaire et d’austérité du gouvernement belge et de l’Union Européenne.

    Samir, le porte parole du Mouvement des Afghans, affirme très clairement : “Di Rupo, Milquet, … tous se cachent derrière Maggie De Block mais le vrai responsable est le gouvernement.. Dégage!!!!”

    Plutôt que de s’attaquer aux vrais responsables de la crise, le gouvernement fait porter les conséquences de celle-ci à l’ensemble de la population en commençant par les migrants et les chômeurs. Pourtant, avec et sans papiers, nous sommes tous victimes de la même politique : la politique néolibérale et d’austérité prônée par l’Union Européenne.

    Les Etudiants de Gauche Actifs revendiquent :

    • Personne n’est illégal ! La migration n’est pas un crime !
    • Pour la suppression des centres fermés et l’arrêt des expulsion !
    • Régularisation de tous les sans papiers !
    • Stop à l’Europe-forteresse et à cette politique d’immigration !
    • Stop à la criminalisation de l’activisme, à la répression des luttes sociales et aux SAC, les sanctions administratives communales!
    • Retrait des troupes militaires belge
    • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes! C’est au capitalisme qu’il faut s’en prendre pas à ses victimes ! Pour une société débarrassée de la misère et de l’exploitation, pour une société socialiste démocratique !
    • Solidarité internationale avec les luttes des masses dans les pays d’origine, pour en finir avec les causes qui poussent à risquer sa vie à la recherche d’un meilleur avenir ailleurs !
  • Capitalisme et tragédie des réfugiés : Nul ne fuit pour son plaisir !

    Stop à la politique de déportation inhumaine !

    Selon diverses estimations, 3.300 personnes ont perdu la vie en essayant d’arriver en Europe via l’île italienne de Lampedusa ces dix dernières années. Quant à ceux qui arrivent, ils se heurtent à une montagne de problèmes à franchir dans leur recherche désespérée d’un meilleur avenir, à l’image du jeune plombier de Wielsbeke, Navid Sharifi, qui a dû quitter sa copine, ses amis et son boulot en étant expulsé et renvoyé dans le chaos afghan.

    Par Jarmo Van Regemorter

    Expulsé vers l’Afghanistan…

    Selon la Secrétaire d’État à l’Asile, à l’Immigration et à l’Intégration sociale, Maggie De Block (Open VLD), la politique d’asile belge n’est pas asociale puisque de tous les réfugiés afghans dans notre pays, 56% ont obtenu la protection de l’Etat ces dernières années. Navid s’est sans doute posé cette question : pourquoi une intégration parfaite et un emploi avec CDI ne suffisent pas pour faire partie de ces 56% ? Il n’a sans doute pas non plus compris comment Maggie De Block réussit à décrire le sort qu’elle lui a réservé comme n’étant “pas asocial”. La ministre ne voit que les chiffres, elle ne perçoit pas les drames humains qui se cachent derrière.

    Les médias belges ont entretemps publié à plusieurs reprises l’histoire de Navid en Afghanistan. Il ne peut se rendre chez personne, son oncle refuse de l’accueillir à cause d’un conflit familial qui date de plusieurs années. Un jeune qui se construit un avenir en Belgique a donc été renvoyé dans un pays où il court quotidiennement un danger mortel et où il n’a aucun contact.

    Un pays et un avenir incertains

    Maggie De Block déclare qu’elle n’est pas une “impératrice romaine” qui, arbitrairement, attribue ou non un permis de séjour de son pouce levé ou baissé. Selon elle, cette décision est prise sur base d’une analyse profonde et objective de la situation sécuritaire en Afghanistan et en fonction du danger potentiel que la personne en question y court. Les demandeurs d’asile qui ne sont “pas en danger” doivent ainsi, irrévocablement, être renvoyés.

    Il y a aussi eu l’histoire d’Arif, le jeune de 22 ans qui est retourné “volontairement” après quatre demandes d’asile refusées. Il n’a pas réussi à se construire un avenir en Belgique, largement à cause de la politique d’asile rétrograde en vigueur en Belgique. Après avoir dormi à la Gare du Nord à Bruxelles pendant quatre ans sans aucune perspective d’amélioration de sa situation – pas même un permis de résidence – il est retourné dans son pays d’origine. Mais à son arrivée en Afghanistan, il s’est fait tué, probablement parce qu’il refusait de rejoindre une milice terroriste islamiste.

    Alors que le gouvernement n’a pas ménagé ses efforts dans les médias pour montrer à l’opinion publique que tout était fait pour éviter que des jeunes belges n’aillent combattre en Syrie, des jeunes afghans sont forcés de retourner dans un pays où refuser de rejoindre une milice revient à être condamné à mort.

    Comment le gouvernement belge peut-il dire ou même s’imaginer que la situation en Afghanistan puisse être sécurisée, même un tant soi peu, et qu’il y a dépensé 113 millions d’euros en 2012 en opérations militaires ? Nous pourrions également nous demander ce qui aurait pu être fait pour les réfugiés afghans dans notre pays avec cet argent. Mais Maggie De Block ne se pose pas cette question. Elle part d’une rhétorique perverse selon laquelle ceux qui fuient une situation créée en coopération avec le gouvernement belge, ne doivent pas venir frapper aux portes de “l’Europe Forteresse”. “Si tu es né en Afghanistan, c’est malheureux, mais se faire bombarder pas les F-16 belges ne te donne pas le droit de fuir ton pays et chercher un avenir en Belgique !”

    Stop à l’Europe forteresse

    Partout dans le monde, des gens crèvent chaque jour à la recherche d’un avenir plus humain. Le mois dernier, 200 réfugiés sont morts, en une fois, au large de l’île italienne de Lampedusa. Ces tragédies humaines sont la conséquence directe de la politique d’asile européenne. Ces 20 dernières années, près de 20.000 personnes ont connus ce même sort. Les politiciens expriment leur compassion dans les médias, mais ils continuent ensuite leur militarisation des frontières de l’UE. A ce stade, une étude est menée au sujet de la possibilité d’impliquer des drones dans la traque des candidats refugiés.

    Nous vivons dans un système capitaliste qui force, continuellement, des millions de personnes à abandonner tous ce qu’ils ont et connaissent derrière eux, toutes leurs relations sociales, dans leur lutte pour survivre. C’est pour ça que le PSL défend la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers : personne n’est illégal! L’étiquette “d’illégal” n’est pas utilisée que pour déporter des gens, mais aussi pour mettre une pression à la baisse sur les salaires de tous via le travail au noir et l’exploitation de leur position de faiblesse.

    On entend très souvent dire que l’on ne peut pas “accueillir toute la misère du monde”. Nous ne proposons cependant pas de maintenir cette misère, mais au contraire de la contrecarrer en arrêtant la politique du pillage néo-colonial. Personne ne fuit par plaisir, c’est l’expression du désespoir comme conséquence de la misère et/ou de la guerre. Afin d’arrêter les grandes multinationales et les seigneurs de guerre impérialistes qui sont responsables, il faut une rupture anticapitaliste. Seule une société socialiste et démocratique peut en finir avec cette exploitation barbare, cette répression et ces condamnations à mort arbitraires !

    L’AFGHANISTAN : UNE DESTINATION DE REVE ?

    A en croire Maggie De Block, il faudrait presque courir à l’agence de tourisme la plus proche pour passer nos prochaines vacances en Afghanistan. Apparemment, la ministre et ses services ont oubliés que le pays est le théâtre, depuis déjà plus d’une décennie, d’une guerre de longue haleine entre les armées occidentales et les Talibans. Quelle est la réalité de la sécurité de ce pays où De Block renvoie de jeunes plombiers innocents ? Les Talibans ont tout sauf disparu d’Afghanistan. Ils poursuivent une lutte quotidienne contre la présence des “infidèles” et contre le régime fantoche du président Hamid Karzai. Ils opèrent principalement à partir de la région frontalière avec le Pakistan. Tous les jours tombent des citoyens innocents et des soldats de l’ISAF (International Security Assistance Force, la force de sécurité mise sur pied par l’OTAN). Les Talibans se sont renforcés au Pakistan, ils peuvent frapper à chaque instant et dans chaque partie du pays.

    En plus, les autorités régionales afghanes se posent de plus en plus comme des seigneurs de guerre indépendants, qui se moquent de l’autorité centrale. Ils font tout pour s’enrichir, luttent entre eux et oppriment la population locale dans tout cela.

    Si on dit que l’Afghanistan est une prison pour la large majorité de la population, ce n’est sans doute pas une thèse honnête. Dans une prison, on peut, par exemple, encore écouter de la musique. En Afghanistan ce n’est pas le cas. A cause de l’influence croissante des Talibans, il n’y a plus de musique, plus de système judiciaire qui fonctionne, les femmes n’ont plus le droit de sortir de leurs maisons, ni les filles de se rendre à l’école. Par contre, on peut être contrôlé par la police religieuse pour la longueur de sa barbe. L’image traditionnelle de l’Afghanistan sous contrôle des Talibans redevient, de plus en plus, une réalité dans de grandes portions du pays.

    L’intervention occidentale en Afghanistan a eu un effet comparable à celui de l’invasion soviétique dans les années ‘80 : le pays a été réduit au rang d’entrepôt de ferrailles, un vide que les Talibans ont pu instrumentaliser. Les Talibans, qui ont grandi durant les interventions militaires, terrorisent aujourd’hui la population. Résultat : des gens tentent de fuir le pays. L’année passée, 2,6 millions d’Afghans se sont ainsi enfuis, mais ces 10 dernières années, 5,7 millions de réfugiés y ont été renvoyés. Ces énormes vagues de réfugiés causent de nombreux problèmes logistiques. De plus, les réfugiés renvoyés sont une cible importante des Talibans. Ces derniers, pensant qu’ils sont devenus riches en Europe, les enlèvent pour réclamer des rançons.

    Il faut en finir avec le régime meurtrier en Afghanistan ainsi qu’avec les seigneurs de guerre étrangers (comme De Crem) qui continuent à encourager la guerre et la barbarie. Entretemps, nous devons nous concentrer sur la lutte contre les déportations inhumaines de victimes innocentes vers les Talibans et sur l’opposition à l’intervention belge en Afghanistan.

  • Manif sans papiers : une incroyable énergie, un combat de longue haleine.

    Ce samedi 19 octobre a eu lieu une manifestation organisée par divers collectifs autour de la question de la régularisation des sans-papiers dans le double contexte de la tragédie de Lampedusa et du meurtre par les talibans d’Aref, sans papier afghans renvoyés en Afghanistan par le ministère de Maggie De Block.

    Par Clément (Bruxelles)

    Initialement prévue à 14h au carrefour Art Loi, dès 13h15, le groupe s’est mis en marche organisant une manifestation improvisée illustrant l’énergie et des sans-papiers et des militants solidaires ainsi que leur volonté de lutte. Malgré des pressions policières constantes, la manifestation s’est déroulée sans incident, comptant 500 personnes et s’est terminée devant le parlement européen au cri de ‘‘l’Europe assassine’’, pointant ainsi du doigt la responsabilité des partis traditionnels européens dans le drame de Lampedusa. Au delà du symbole qu’est le parlement européen, c’était assez clair pour tous que le problème ne venait pas que de l’UE mais également du système actuel et de ses représentants policiers ou politiques qui ne montrent aucune intention de vouloir remédier à la situation.

    Néanmoins, il faut noter le manque cruel de syndicalistes ou de délégation syndicale lors de cette manifestation. Car avant d’être afghans ou sans papiers, ce sont des travailleurs, des collègues avec lesquels on se serre les coudes sur un chantier. Et l’organisation primale des travailleurs sont les syndicats, a fortiori en Belgique avec le poids des syndicats. Les collectifs de sans-papiers sont limités matériellement et on peut être confronté au risque de voir le mouvement s’essouffler puis se marginaliser et arriver en fait dans une situation où les sans papiers se retrouveront seuls contre l’appareil répressif d’Etat.

    Les partis traditionnels (Ecolo, PS) ayant clairement montré qu’ils ne bougeront pas d’un iota sur cette question, et De Block prouvant qu’elle ira jusqu’au bout de sa logique, peut être que la seule option positive qui reste serait le lien et le soutien des organisations de masse du mouvement des travailleurs pour obtenir la régularisation au minimum.

    D’ailleurs une autre question qui se pose derrière l’Afghanistan et Lampedusa, c’est la responsabilité des guerres impérialistes menées par l’Europe et l’étranglement économique des puissances occidentales envers les pays dits ‘‘en voie de développement’’. Un argument en faveur des sans-papiers serait de rappeler que les organisations du mouvement des travailleurs ont une longue tradition de luttes victorieuses contre l’impérialisme économique ou militaire.

    Et la victoire aujourd’hui est plus que nécessaire si l’on ne veut pas que le cas d’Aref se répète.

  • Sémira: On n'oublie pas !

    Un meeting musical a pris place ce 22 septembre, très exactement 15 ans après l’assassinat de Semira Adamu par la police belge lors de son rapatriement forcé. L’évènement était organisé par ‘‘Bruxelles Laïque’’ et de nombreux partenaires. Les revendications des organisateurs comprenaient la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions, la condamnation des violences policières et la révision des politiques d’asile et de migration en vue de les acheminer vers la liberté de circulation pour toutes et tous. Le jour-même, les 400 réfugiés afghans qui mènent une occupation rue du Trône pour leur régularisation ont rejoint l’évènement en manifestation avec les slogans suivant ‘‘Nous voulons la justice’’, ‘‘Nous voulons travailler’’.

    Par Boris (Bruxelles)

    Le PSL était présent avec un stand et a soutenu l’évènement. Nous défendons la régularisation de tous les sans-papiers et le droit à un emploi décent pour tous. La brutale politique d’immigration actuelle est la conséquence du système d’exploitation capitaliste. Le patronat et ses politiciens appliquent une politique de pillage et de ravage des pays du monde néocolonial pour assouvir leur soif de profit.

    Cette politique s’en prend ensuite à ses victimes, avec l’objectif de diviser les travailleurs par le racisme et de disposer d’une main d’œuvre bon marché et exploitable à merci afin d’instaurer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de chacun.

    Nous pensons que la lutte des travailleurs sans-papiers ne peut compter sur les partis traditionnels, et doit rechercher ses alliés parmi le mouvement des travailleurs.

  • C'est aux multinationales qu'il faut s'en prendre, pas à leurs victimes !

    Manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem

    Ce 17 mars, cela faisait très exactement 17 ans qu’existe le sinistre centre fermé pour sans-papiers de Vottem, à Liège, où sont enfermés des gens dont le seul crime est d’avoir voulu fuir la misère ou la guerre dans leur pays d’origine. Quelque 600 personnes étaient présentes pour à réclamer la fin de ce centre et la régularisation des sans-papiers. Le PSL était également présent, avec des slogans tels que "c’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer", "Solidarité avec les peuples du monde entier" ou encore "des emplois, pas de racisme, combattons le capitalisme". Face au centre, à la fin de la manifestation, le collectif Aktivist music (réunissant divers musiciens liégeois engagés) a donné un concert de chansons de solidarité avec les détenus de Vottem.

    Par Nico

  • Droit d’asile : Maggie De Block revient sur une expulsion grâce aux protestations

    Tous les partis traditionnels s’accordent à dire que la politique d’asile n’est pas assez stricte. Les discussions à ce sujet se résument aux chiffres, et seule la diminution du nombre de réfugiés est reconnue comme ‘‘positive’’. Mais derrière les chiffres, il y a des gens en chair et en os, autant de visages qui révèlent que cette manière de voir la politique est profondément inhumaine. Par l’intermédiaire d’un jeune scout originaire du Cameroun, la secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations Maggie De Block (Open VLD) a été confrontée à ce qui se cache réellement derrière sa politique.

    Photo ci-contre : Délégation du PSL lors de la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, en mars 2012

    Ce garçon d’à peine 20 ans est en Belgique depuis 2008, et est devenu chef scout à Boortmeerbeek. Précédemment, il avait été incarcéré au centre fermé de Merksplas. Il raconte : ‘‘La vie à Merksplas est très difficile. C’est comme une prison: je me trouvais avec de nombreuses personnes dans une petite chambre, pouvant à peine dormir à cause du bruit.’’

    Confronté à une possible expulsion, ses amis et des sympathisants ont protesté. Maggie De Block a finalement cédé à la pression et a décidé que ce garçon pouvait rester chez nous et poursuivre ses études. Ce qu’il adviendra de lui par la suite n’est pas clair. Quel sera son avenir à la fin de ses études s’il ne peut pas bénéficier à ce moment d’une attention médiatique similaire ? Sera-t-il expulsé ?

    Toujours est-il que cet exemple illustre que les protestations ont un effet. La secrétaire d’Etat ne cesse de souligner qu’il ne s’agit en aucun cas d’un précédent, mais d’une décision extraordinaire dans des circonstances extraordinaires. Sans surprise, la N-VA s’est prononcée contre cette décision. Ces derniers mois, le parti de Bart De Wever essaye de s’attirer les votes d’électeurs du Vlaams Belang et se profile donc de plus en plus en opposition à une politique d’asile humaine. La parlementaire N-VA Sarah Smeyers a ainsi déclaré : ‘‘Je peux imaginer qu’il y a beaucoup de cas similaires qui se sentent injustement traités au vu de ce que Mme De Block fait en ce moment. C’est vraiment un dangereux précédent.’’

    Il est malheureusement tout à fait exact qu’il existe de nombreux cas similaires. Les expulsions cachent de véritables tragédies humaines. Cette situation permet de comprendre des actes désespérés comme la longue grève de la faim des sans-papiers à la VUB. Aucun parti traditionnel n’est prêt à protéger leurs intérêts, ce que des militants de la cause des sans-papiers avaient dénoncé en mars en occupant les locaux du PS à Bruxelles.

    Nous sommes pour une autre politique d’asile, basée sur les intérêts de la majorité de la population. Personne ne fuit son pays par plaisir, mais par nécessité. Il faut s’en prendre en premier lieu aux dictatures et à la misère qui poussent tant de gens à quitter leur pays. C’est pourquoi nous disons: ‘‘C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !’’ Nous couplons ce soutien aux luttes des masses dans les pays d’origine à la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils ne se retrouvent pas forcés d’accepter un salaire de misère en travaillant au noir, ce qui constitue par ailleurs une pression à la baisse sur l’ensemble des salaires. Il n’y a que les patrons qui ont intérêt à ce que cette politique inhumaine perdure.

  • Bruxelles : Action de solidarité avec les sans-papiers

    Ce mercredi 21 mars, à 15h, a eu lieu une action de soutien pour les 23 sans papiers et grévistes de la faim occupant un bâtiment de la VUB (Vrije Universiteit Brussel). Après 68 jours de grève, la détresse morale et physique des sans papiers ainsi que l’absence totale d’une prise en compte de leur situation par le gouvernement ont conduit différents groupes de soutien et d’étudiants à organiser une action et à revendiquer leur régularisation devant les locaux de la secrétaire d’Etat à l’asile et l’immigration, Maggie De Block.

    Par Cécile (Bruxelles)

    Une soixantaine de personnes étaient ainsi rassemblées cet après-midi là pour s’élever contre l’inaction du gouvernement. La rencontre d’une délégation avec la porte-parole de De Block s’est soldée par un échec, celle-ci refusant de prendre ses responsabilités : "Nous les avons écoutés, mais nous avons également rappelé que nous ne céderions pas à un moyen de pression, comme celui de la grève de la faim", a-t-elle déclaré à l’agence de presse Belga.

    L’action s’est terminée par une répression policière particulièrement offensive. Des dizaines d’activistes ont en effet été arrêtés après avoir jeté des œufs sur la façade du cabinet, et n’ont été relâchés que bien plus tard dans la soirée. Cette répression d’un mouvement de solidarité est une intimidation de plus visant à faire taire les jeunes et les travailleurs qui luttent pour de meilleures conditions de vie, de travail ou d’étude.

    Alors que les sans-papiers n’ont que leur corps pour se faire entendre, alors que se répètent, inlassablement, les grèves de la faim comme dernière chance pour les sans papiers d’espérer être régularisés, il est plus que nécessaire, aujourd’hui, de rassembler toutes ces luttes isolées dans un combat politique commun qui ne mettent pas en danger les sans papiers.

    Les sans-papiers sont particulièrement victimes de l’exploitation du capitalisme et de l’hypocrisie des partis traditionnels. L’immigration est utilisée pour faire pression à la baisse sur les salaires et pour grossir l’armée de réserve de travailleurs bon marché. Cependant, bien que nécessaire, la régularisation des sans-papiers ne mettra pas fin à l’exploitation des travailleurs sous le capitalisme. Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs, luttons tous ensemble pour la régularisation et contre l’exploitation.

    Au lieu de diviser les luttes, unissons-les dans une lutte commune pour une rupture avec le capitalisme !

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