Category: Asile

  • [PHOTOS] Morts de migrants en Méditerranée: manifestation à Bruxelles

    Hier, environ 1000 manifestants ont défilé à Bruxelles suite au nouveau drame en mer Méditerranée qui a vu des centaines de migrants décéder en essayant de rejoindre les berges de la "Forteresse-Europe". Cette problématique est destinée à prendre de l'ampleur dans les temps à venir. Nombreux sont ceux qui sont très justement choqués par cette tragédie et qui exigent que des décisions soient prises pour répondre à cette tragédie autrement que par la répression et le renforcement des frontières européennes. La mobilisation d'hier était une des expressions de cela.

    Photos : PPICS.

  • Des milliers de réfugiés sombrent dans le ‘‘cimetière méditerranéen’’

    Dimanche dernier, à nouveau, des centaines de réfugiés – on parle de 800 personnes – se sont noyées dans la mer Méditerranée alors que leurs fragiles ont chaviré au large de la côte libyenne. La même semaine, les garde-côtes italiens rapportaient que 10.000 réfugiés ont été récupérés sur des bateaux de passeurs. L’an dernier, environ 3.500 migrants fuyant des pays déchirés par la guerre, les persécutions et la pauvreté se sont noyés en tentant de rejoindre l'Europe.

    Par Simon Carter

    Ce chiffre est plus que probablement susceptible d’être dépassé en 2015, même avec l’application de l’opération Triton, une opération de « recherche et de sauvetage » lancée par l’agence Frontex (la très justement critiquée Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne) et entrée en vigueur le 1er novembre 2014. Certains, dont le gouvernement britannique qui a décidé de ne pas participer à cette opération, affirment qu’elle ne ferait qu’encourager les réfugiés à tenter une traversée. Mais ces réfugiés sont tellement désespérés qu’ils sont prêts à risquer leur vie.

    Il n’existe aucune voie légale vers l’Europe pour ces personnes désespérées. Nombre d’entre eux prennent le risque d’une périlleuse traversée. Mondialement, moins de 1% des réfugiés arrivent près de l’Union Européenne. Et pourtant, la politique d’asile de l’Union européenne criminalise les réfugiés et militarise ses frontières.

    Le nombre de réfugiés via la mer a augmenté à la suite des guerres civiles brutales et sectaires qui font rage en Syrie, en Irak, en Somalie et en Afghanistan. Beaucoup de jeunes érythréens ont fui la conscription militaire, souvent décrite comme étant purement de l’esclavage.

    Embarrassés par le nombre de morts, les dirigeants européens se sont engagés à prendre des mesures contre les trafiquants d’êtres humains, mais ils continuent à garder levé le pont-levis de la «forteresse-Europe». Mais ces ministres capitalistes ne peuvent pas si facilement se laver les mains de la responsabilité de cette crise, bien au contraire. Les interventions militaires des puissances occidentales au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne ont créé une instabilité politique, alimenté la violence sectaire et disloqué les économies des pays touchés.

    En 2011, des millions de pauvres, de travailleurs et de jeunes se sont révoltés dans de nombreux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord contre l’appauvrissement et le manque de droits démocratiques. Dans certains cas, ce processus est parvenu à renverser des dictatures pourries et soutenues par les impérialistes, comme en Tunisie et en Egypte. Des mouvements similaires se sont développés contre le régime de Kadhafi en Libye et contre celui de Bachar al-Assad en Syrie, et ailleurs dans la région. Mais en l’absence d’une alternative socialiste de masse développée sur base de la force indépendante de la classe des travailleurs, ces révolutions ont été bloquées et la contre-révolution, assistée par l’impérialisme, a temporairement réussi à prendre le dessus.

    Sans surprise, les conditions de vie cauchemardesques ont forcé des millions de personnes à devenir des réfugiés, à l’intérieur de leurs pays d’origine ou à l’extérieur, à la merci de trafiquants d’êtres humains riches, puissants et impitoyables. Ceux qui parviennent à atteindre le rivage européen sont souvent confrontés à un avenir précaire et incertain. Beaucoup finissent dans des centres et des camps de réfugiés surpeuplés et souvent violents en Grèce, en Italie et ailleurs. Ils sont souvent pris pour cible par des groupes d’extrême-droite et par des politiciens de droite qui les instrumentalisent comme boucs émissaires des échecs économiques du capitalisme.

    Comme les anciens partis sociaux-démocrates ont adopté des politiques ouvertement capitalistes, il n’y a pas de grands partis pour soutenir et défendre les droits des demandeurs d’asile et contrer les nombreux mensonges développés dans les médias à leur sujet. La défense du droit d’asile s’inscrit selon nous dans la droite ligne de la lutte contre l’austérité capitaliste et pour l’application de politiques véritablement socialistes.

  • Centre fermé de Vottem: 16 ans après, la solidarité entre travailleurs belges et migrants est toujours de mise

    16716881660_cd9d97bc37_zA nouveau plus de 500 personnes dans les rues de Liège ce dimanche 22 mars, à l’initiative du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour les Etrangers), afin de dénoncer l’inhumain et exiger la fermeture des Centres Fermés en Belgique.

    Cathy (Liège)

    La Place Tivoli, au centre de Liège, s’est peu à peu remplie aux alentours de 14h afin d’entamer la longue marche vers le centre fermé de Vottem qui a ouvert ses portes depuis 16 ans déjà.

    Le CRACPE, à l’initiative de la manifestation depuis 17 ans maintenant, a été rejoint par de nombreuses organisations telles que la LCR, la JOC, le Collectif Krasnyi, « La voix des sans-papiers de Liège », « le Front d’action des migrants », la FGTB, Comac et PTB, les Etudiants de Gauche Actifs et le Parti Socialiste de Lutte, mais également de nombreux manifestants non affiliés à une organisation.

    Il faut dire que la colère se renforce encore sous les mesures prises par ce nouveau gouvernement de droite dure, et principalement Monsieur Francken, à l’encontre des migrants, dont le parcours ressemble déjà à un champ de mines :

    • Nouvelle redevance dont les migrants doivent s’acquitter pour la bonne recevabilité de leur demande
    • Augmentation des expulsions avec un but de 1000 expulsions par an et au moins un vol collectif par charter par mois
    • 100 places supplémentaires dans les centres fermés
    • Création de pavillons pour les familles au Centre Fermé 127 bis, alors que les enfants ne pouvaient plus être détenus depuis 2009 et que la Belgique a déjà été condamnée trois fois par la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour détention de mineurs

    Nous, PSL et EGA, revendiquons la régularisation des sans-papiers et la fermeture immédiate des prisons pour demandeurs d’asile.

    Les sans-papiers sont également des travailleurs et c’est par l’unité entre travailleurs que l’on peut améliorer la situation des sans-papiers et des travailleurs légaux. En effet, nous savons tous que le patronat se sert de l’absence de statut des sans-papiers pour peser à la baisse sur les conditions des travailleurs légaux : nos intérêts sont communs !

    Nous soutenons également avec force que la victoire ne pourra se réaliser qu’en soutenant massivement les luttes contre l’oppression capitaliste dans tous les pays, afin de prendre le mal à la racine.

    • C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, non à leurs victimes !
    • Pas de racisme, de l’emploi pour tous !
    • Ce ne sont pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer !
  • VOTTEM : C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !

    Vottem_2014_EGAIl y a maintenant 16 ans ouvrait le centre fermé de Vottem, un des six que compte le pays. Lorsqu’on emploie le terme «centre fermé», c’est bel et bien d’une prison dont on parle. Chaque année, ce sont près de 8.000 personnes qui y sont enfermées en attente d’une expulsion contrainte et violente. Le seul crime des personnes enfermées dans ces centres est d’avoir fui les guerres, la misère, les maladies et les discriminations en espérant trouver de meilleures conditions de vie sur le continent Européen.

    Tract des Étudiants de Gauche Actifs

    Par ailleurs, le caractère dégradant du traitement réservé aux détenus n’est plus à prouver : les faits de refus de soins sérieux abondent, la promiscuité et le manque de fournitures de bases sont la règle, de même que le recourt à l’intimidation (1), aux cellules d’isolement (entendez cachots) et le traitement des détenus en criminels dangereux lors de leurs transferts. Toutes ces méthodes n’ont qu’un seul but : briser la résistance des personnes internées en vue de leur expulsion.

    Sous le Gouvernement Di Rupo, Maggie De Block, alors secrétaire d’État à l’asile et à l’immigration, avait déjà largement durci le système de politiques migratoires belge. Sous son ministère, les régularisations sur base de raisons médicales sont passées de 50% à 2% (2), une liste de «pays d’origine sûrs» permettant une procédure accélérée – et un refus quasi certain – a été établie, et les premiers rapatriements collectifs ont été effectués. Il ne s’agit ici que de quelques exemples.

    Aujourd’hui, le gouvernement Michel Ier, en la personne de Théo Francken, a décidé d’aller plus loin. De manière assez laconique, l’accord de gouvernement précise : «les centres fermés seront étendus», et ce sans perdre de temps puisque l’objectif actuel est de créer 100 places supplémentaires dans les centres fermés pour l’année 2015, afin de pouvoir augmenter la capacité d’expulsion de 1000 personnes par an (3). La création d’ailes destinées aux familles (et donc aux mineurs) est également à l’ordre du jour (4). Par ailleurs, la procédure d’expulsion des personnes s’étant rendues coupables de petits méfaits tels les vols à l’étalage va être accélérée. Et tout en annonçant ces mesures scélérates, le cabinet Francken se gausse en annonçant avoir augmenté de 20% le nombre d’expulsion pour le dernier trimestre de 2014 !

    A l’échelle européenne, la création de l’agence Frontex met en évidence l’approche répressive (et ici carrément militarisée) de la question des migrations. L’exemple des opérations du type Mos Maiorum, qui ont lieux à intervalles réguliers en Europe (5), est probant.

    Or, il apparait clairement que l’approche répressive en matière de migrations est aussi criminelle qu’elle est inefficace.

    Vottem_2013_01Criminelle car le renforcement des contrôles frontaliers pousse les migrants à prendre toujours plus de risques pour éviter ces contrôles, en témoignent les innombrables drames en mer méditerranée (au moins 3.400 morts en 2014) (6) ; mais aussi car chaque années, des migrants sont renvoyés manu militari vers des pays où leur vie est en danger car ils ne remplissent pas les critères de régularisation mis en place par l’État.

    Inefficace car, d’une part, ni le renforcement des politiques répressives ni la multiplication des campagnes de dissuasion au cours des dernières années n’a fait diminuer les flux migratoires ; et car, d’autre part, l’histoire des migrations nous enseigne qu’aucune campagne de dissuasion, aucune répression et aucun contrôle des frontières n’ont jamais empêché les hommes de fuir des conditions de vie devenues intenables tant qu’il était possible d’espérer trouver mieux ailleurs.

    Par ailleurs, il n’est pas rare que les migrants qui arrivent sur le sol européen mais qui se voient refuser leurs papiers tombent dans les mains de patrons peu scrupuleux ravis de profiter de leur détresse et de leur absence de droits pour les transformer en une main d’œuvre taillable et corvéable à merci. Cela instaure de plus une pression à la baisse sur l’ensemble des conditions de travail et de salaire.

    Dans ce cadre, seul l’arrêt total des politiques impérialistes et néocoloniales dans les pays du monde néocolonial ainsi que le soutien aux luttes pour l’émancipation des masses et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sans ingérence des puissances impérialistes, qu’elle soit politique ou économique, peut fournir une réponse adéquate à la croissance des flux migratoires et offrir à chacun la chance de se construire un avenir sans avoir à connaitre les affres de la migration.

    En Belgique, les Étudiants de Gauche Actifs et le PSL défendent la régularisation de tous les sans-papiers et la fermeture de tous les centres fermés sur base de luttes actives à l’image de celles qu’ont connues les années 2004-2005.

    C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, par à leurs victimes !

    Travailleurs, belges et immigrés, avec ou sans papiers, tous unis dans la lutte !

    Notes
    (1) A ce titre voir «La tension monte au centre fermé de Bruges» In : AlterEchos, n°362 (Juin 2013)
    (2) http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_une-raison-medicale-ne-donne-plus-que-rarement-acces-a-la-regularisation?id=7824793
    (3) Le Soir, 14/10/2014
    (4) Le Soir, 14/10/2014
    (5) http://www.rtbf.be/info/monde/detail_fin-de-mos-maiorum-une-operation-policiere-europeenne-tres-critiquee?id=8388085
    (6) http://www.liberation.fr/monde/2014/12/10/pres-de-3-500-migrants-sont-morts-en-mediterranee-cette-annee_1160617

  • Vottem, camp de la honte,  16 ans déjà!  Je ne l'accepte toujours pas!

    vottem_2015Dimanche 22 mars, marche vers le centre fermé pour étrangers de Vottem. Rassemblement à Liège, Espace Tivoli (Place Saint-Lambert) dès 14h

    Appel du Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers, CRACPE

    Les mesures annoncées par Théo Franken, Secrétaire d’Etat à l’asile et à l’immigration, et le gouvernement actuel stigmatisent à nouveau l’étranger. Le discours est clair : les demandeurs d’asile et de titre de séjour sont des fraudeurs, il faut les pénaliser et les décourager. Au programme : chasse aux cohabitations et mariages dits de complaisance, création de 100 places supplémentaires en centres fermés,  prévision de 1000 rapatriements forcés de plus par an avec un vol collectif chaque mois, limitation du nombre demandes d’asile qui peuvent être déposées…
    Et surtout création de pavillons au centre 127 bis pour incarcérer à nouveau les familles avec enfants, ce qui n’existait plus depuis 2009, et ce alors que la Belgique a été condamnée à trois reprises concernant la détention de mineurs par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
     
    Les centres fermés restent des prisons qui cachent leur nom; ils exercent une violence quotidienne à l’égard des personnes qui y sont détenues. En effet, la détention a pour but de casser la résistance à l’expulsion. Cette violence atteint son paroxysme au moment de l’expulsion lorsque la personne est emmenée à l’avion: menottes, corps sanglé, entravé, coups, insultes… Des plaintes ont été déposées.

    Depuis juillet 2014 a été ouverte à Vottem, suite à une décision du précédent gouvernement, une aile “spéciale” pour les détenus considérés comme “ingérables” : ceux qui se rebellent, certains qui sortent de prison à qui on inflige une double peine, de grands malades qui devraient être soignés dans une institution adéquate…  Cette section permet de maintenir en isolement des personnes pendant des semaines, sans aucune réglementation, c’est un cachot à grande échelle déguisé, la “prison dans la prison” !

    Plus que jamais, nous rappelons nos revendications et soutenons les sans papiers qui ont repris leur combat pour la dignité !

    – suppression des centres fermés pour étrangers
    – arrêt immédiat des expulsions
    – pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
    – pour une régularisation des sans papiers

  • Manifestation contre le centre-fermé de Vottem : NON au racisme d’État !

    Délégation du PSL et d'EGA, manifestation de 2014.

    Le 22 mars aura lieu la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem, pour la 16e année consécutive, à l’appel du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers). Les ‘‘centres fermés’’, au nombre de 6 en Belgique, sont des prisons qui ne disent pas leur nom. Les autorités y enferment des gens (enfants compris) dont le seul crime est d’avoir voulu fuir la misère, les discriminations ou la guerre dans leur pays d’origine, pour les y renvoyer manu militari. Cette année-ci encore, nous participerons à cette mobilisation en criant ‘‘c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes’’ !

    L’approche répressive de l’immigration est criminelle. Des migrants sans-papier ont été renvoyés dans des pays aussi ‘‘surs’’ que l’Afghanistan ! D’autres ont été expulsés alors qu’ils étaient malades (hépatite, sida,…) et qu’un retour dans le pays d’origine équivalait à la mort. Plus récemment, des organisations d’aide aux sans-papiers ont dénoncé que l’Office des Étrangers ne voyait aucun problème au renvoi de ressortissants vers des pays touchés par l’épidémie d’Ebola alors que celle-ci n’est toujours pas sous contrôle ! ‘‘Lorsqu’on voit les mesures de protection que prend le gouvernement pour protéger les Belges, et ce, à tous les niveaux où un contact est possible entre un Belge et un ressortissant des pays touchés par Ebola afin d’éviter tout risque de contamination, on se dit qu’il y a vraiment deux poids, deux mesures’’, a indiqué à juste titre Alexis Andries, porte-parole de l’ASBL Pigment.

    D’autre part, puisque les mesures prises par l’Europe Forteresse rendent plus difficile d’entrer en Europe par voie terrestre, les migrants optent de plus en plus souvent pour les plus dangereuses routes maritimes, en direction de la Grèce et de l’Italie. En conséquence, des centaines de personnes meurent en mer chaque année. Amnesty International avance, dans un rapport publié à la mi-2014, le nombre de 23.000 migrants morts en tentant de pénétrer dans l’Union européenne en quinze ans.

    Répondre à cette problématique exige d’une part de soutenir les luttes des masses contre les dictatures et les conditions misérables qui prévalent dans les pays du monde néocolonial. Cela nécessite de s’opposer aux multinationales pour lesquelles ces régions sont avant tout source de matières premières et de main-d’œuvre quasi gratuite. D’autre part, il nous faut lutter pour la régularisation des sans-papiers et les intégrer dans la lutte collective en défense de nos salaires et conditions de travail et contre l’austérité.

    Les années 2000 et 2009 ont connu une vague de régularisation de dizaines de milliers de sans-papiers en Belgique, les seules depuis 1974. Elles ne sont pas arrivées par hasard, mais à la suite de protestations in-tenses : en 2004-2005, une quarantaine de lieux ont ainsi été occupés par des sans-papiers en Belgique. De la même manière, c’est suite aux protestations actives que des enfants ne sont aujourd’hui plus enfermés à Vottem (ils le sont par contre ailleurs…). Seule la lutte paye. La mobilisation contre le centre fermé de Vottem constituera, comme chaque année, un rendez-vous important à ce titre.

    VOTTEM, CAMP DE LA HONTE, 16 ANS, JE NE L’ACCEPTE TOUJOURS PAS!

    MANIFESTATION DIMANCHE 22 MARS 2015 A 14H
    Rassemblement Espace Tivoli-PLACE ST LAMBERT, LIEGE, et marche vers le centre fermé pour étrangers de Vottem

  • Michel 1er : Un gouvernement contre les sans-papiers

    Manifestation du 6 novembre : des délégations de sans-papiers étaient présentes. Photo : Isabelle Marchal.
    Manifestation du 6 novembre : des délégations de sans-papiers étaient présentes. Photo : Isabelle Marchal.

    ‘‘Un peu de positif, pas mal de flou et beaucoup de points inquiétants’’. C’est en ces termes que la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), Amnesty International et la Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers) ont qualifié l’accord du nouveau gouvernement fédéral.

    Par Nicolas P (Bruxelles)

    Ces associations tempèrent tout d’abord les éléments positifs de cet accord. Si elles applaudissent la création d’un ‘‘Institut National des droits de l’Homme’’, elles sont nettement plus prudentes quant au concret, en soulignant que, si le financement ne suit pas, cela va ‘‘simplement rester au stade de l’effet d’annonce’’. De même au sujet de la volonté affichée de vouloir sanctionner ‘‘les appels à la haine sur internet, notamment l’appel au djihad’’, Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International s’interroge sur l’application de ces sanctions. Les propos islamophobes ou racistes au sens larges seront-ils sanctionnés comme les appels au djihad ? Rien n’est moins sûr, car si ce gouvernement s’annonce très performant en matière de répression, il se profile beaucoup plus laxiste sur la question du racisme, comme le prouvent la déclaration du Ministre de l’Intérieur Jan Jambon, selon laquelle ‘‘les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons’’. Comme le déclare le Ciré, ‘‘l’esprit de cet accord est très clair, il s’agit de contrôler, de restreindre, d’empêcher’’.

    Il est notamment prévu d’augmenter les places en Centres fermés (véritables prisons pour étrangers, plusieurs fois condamnées par la Cour européenne des droits de l’homme) et de limiter les titres de séjour pour raisons médicales (‘‘Il faudra quasiment être mourant pour obtenir ce droit’’ selon le Ciré).

    De plus, il est prévu d’étendre le principe de ‘‘Transaction pénale’’. Celle-ci consiste en fait en une sorte d’amende, fixée par le Procureur du Roi et qui permettrait au coupable d’éviter un procès. Selon la LDH, il s’agirait de l’inauguration d’une ‘‘justice de classe’’. On ne saurait le dire plus clairement ! Ceci a d’ailleurs été parfaitement démontré dans le dossier ‘‘Bois Sauvages’’, où les accusés ont pu éviter un procès en l’échange de la coquette somme de 8, 796 millions d’euros. Parmi eux, on retrouvait d’ailleurs quelques ténors de l’économie belge comme Luc Vansteenkiste (ex-président de la FEB).

    Les choix du gouvernement sont donc clairs : laxisme pour les uns, expulsion pour les autres !
    Mais ces préférences ne sont ni un hasard ni anodines de la part du gouvernement. La droite dure et décomplexée aujourd’hui au pouvoir n’a qu’un but : diviser les travailleurs pour mieux les vaincre. En dernière instance, ce qui compte toujours ce n’est pas notre religion, le lieu de notre naissance, la possession ou non de papiers délivrés arbitrairement par les autorités, mais de quel côté du fossé social nous nous situons.

    Avec ou sans papiers, quelle que soit notre origine ou notre religion, nous sommes tous frappés par ce gouvernement d’austérité : licenciements, coupes dans les soins de santé, répression, expulsions. Notre ennemi ne sera pas l’étranger, mais le capitalisme ; notre outil ne sera pas la répression, mais la solidarité ; notre combat ne sera pas celui d’une société méfiante, liberticide et d’inégalités, mais celui d’une société juste, solidaire et démocratique, une société socialiste !

  • Manifestation antifasciste le 9 novembre à Bruxelles!

    EGA_ANTIFA_02

    Stop à la violence fasciste ! Des emplois, pas de racisme!

    Plate-forme pour une manifestation contre l’extrême droite et le racisme le 9 novembre à Bruxelles dans le cadre du weekend d’action européen des 8 et 9 novembre.

    Six ans après le début de la crise, les dernières élections européennes ont lancé une nouvelle onde de choc à travers l’Europe. Trois néonazis grecs, un hongrois et pour la première fois un allemand ont rejoint le parlement européen. Ils y rejoignent les autres formations d’extrême droite regroupée autour du FN de Marine Le Pen, qui a remporté ces élections en France.

    Depuis le début de la crise, le chômage en Europe a presque doublé, plus de la moitié de la jeunesse espagnole et grecque est au chômage. Ceux qui trouvent du travail se retrouvent dans des emplois précaires : mini-salaires pour une maxi-flexibilité. Chez nous, c’est un tiers des jeunes qui sont coincés dans des contrats à temps partiel dans le secteur privé. Partout, la crise sert de prétexte pour attaquer le bien-être des gens : baisses de salaires (plus de 30% en Grèce), démantèlement des services publics (enseignement, soins de santé, accueil des enfants, privatisations de masse, etc.). La protection du travailleur est remplacée par des systèmes de charité.

    Les prochains gouvernements prévoient de poursuivre et d’accélérer cette démarche en Belgique, ce qui sert le gouvernement de droite pour des attaques encore plus brutales au fédéral (allongement de l’âge de la pension, saut d’index,…). On fait payer aux 99%, une crise qu’ils n’ont pas causée. La colère est donc énorme.

    Le racisme fait partie de la logique capitaliste de diviser pour régner. Les dirigeants n’ont pas de solutions et mènent des politiques de division qui banalisent le racisme, le sexisme et l’homophobie, comme en France. L’Union Européenne n’hésite pas à s’associer avec l’extrême droite en Ukraine où à mener des politiques répressives en tentant de désigner les migrants, les chômeurs et les prépensionnés comme étant le problème.

    autocollant_ete2014Même si le Vlaams Belang a subi un grave revers lors des élections et que les différentes listes d’extrême-droite du côté francophone n’ont pu forcer une percée, le problème n’a pas disparu en Belgique. La tactique du silence contre le racisme et l’extrême droite n’a jamais fonctionné. Il faut agir dès maintenant ! La mobilisation réussie du 4 octobre dernier a obligé les néonazis d’Aube dorée de se cacher pour tenir leur meeting en Belgique. Les meurtres des antifascistes Clément Méric (en France) et de Pavlos Fyssas (en Grèce), l’augmentation des agressions islamophobes en France, la violence extrême d’Aube Dorée en Grèce, les patrouilles anti-tsiganes du Jobbik en Hongrie,… l’illustrent: l’extrême droite ira de provocation en violence jusqu’à ce qu’on l’arrête.

    C’est à travers une mobilisation offensive pour nos droits que nous parviendrons à obtenir que les responsables de la crise payent la facture. Pour vaincre les spéculateurs, les banquiers et les patrons qui utilisent leurs gouvernements pour nous faire payer l’addition, il nous faudra être unis et combattre tous  ceux qui tentent de nous diviser.

    Pour cela, nous ne pouvons compter que sur la force de la jeunesse et des travailleurs organisés. Le mouvement syndical doit être l’espoir d’amélioration du quotidien à travers la lutte collective, une lutte qui doit conduire à une société sans exploitation avec un avenir garanti pour tous. Le racisme et le fascisme mettent notre capacité à gagner cette lutte en danger, il faut donc les combattre.

    Un appel européen pour un weekend d’action les 8 et 9 novembre (le 9 novembre étant la date de la Nuit de Cristal, une violente campagne coordonnée contre les magasins juifs en Allemagne nazie en 1938) a été lancé lors d’une rencontre européenne organisée en avril dernier à Athènes par les comités antifascistes grecs. Blokbuster, les Jeunes Organisés et Combatifs – Bruxelles, les Jeunes FGTB Charleroi Sud-Hainaut, Union Syndical Etudiante (USE) et l’Initiative de solidarité avec la Grèce qui résiste appellent donc à une manifestation contre le racisme et l’extrême droite le 9 novembre 2014 à Bruxelles, à 15h, au départ du mégaphone de l’avenue de Stalingrad pour que le 9 novembre soit une journée de résistance en Europe contre la barbarie.

    • Résistance internationale contre le racisme et l’austérité!
    • Stop à la répression et au racisme dans la police! Stop au contrôle au faciès!
    • Stop à la criminalisation des migrants!
    • Pour des Emplois, logements et services publics; Luttons contre le racisme, le sexisme et l’homophobie!

    Premiers signataires : Blokbuster, JOC Bruxelles, Jeunes FGTB Charleroi-Sud Hainaut, Union Syndical Etudiante (USE), Initiative solidarité à la Grèce qui résiste,…

    Contact pour signer la plateforme: info@blokbuster.be

    Page facebook

  • Solidarité avec les grévistes de la faim à Vottem

    Banderole de la délégation du PSL et d’EGA lors de la manifestation contre le centre fermé de Vottem de cette année.

    Communiqué du CRACPE (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers)

    Depuis 8 jours, un mouvement de grève de la faim, et, pour certains, de la soif, a démarré au centre fermé pour étrangers de Vottem.

    Il s’agit notamment de personnes qui craignent pour leur vie en cas d’expulsion forcée. Un exemple parmi tant d’autres: au Pakistan plusieurs mouvements politiques sont devenus la cible des Talibans.

    Nous n’acceptons pas la politique très restrictive de l’Etat belge en matière d’immigration et d’asile. 75% des demandes d’asile sont refusées, cela veut que l’on en vient à expulser des personnes dans des pays où règnent la guerre et l’insécurité, ou des régimes dictatoriaux ou autoritaires. Fin de l’année passée, un jeune Afghan, AREF, a trouvé la mort dès son retour en Afghanistan sous les balles des Talibans.

    Parmi les grévistes de la faim, certains insistent sur d’autres aspects: ils ont construit leur vie en Belgique depuis des années, ont leurs attaches ici, se retrouvent déboutés d’une procédure alors qu’ils ont travaillé, suivi des formations… n’ont plus de famille dans leur pays d’origine. Seulement 6% de demandes de régularisation acceptées en 2013…

    Les uns comme les autres ont entrepris ce mouvement parce que leur vie serait détruite par une expulsion.

    Deux Pakistanais, qui avaient démarré le mouvement il y a 8 jours ont été libérés et amenés à l’hôpital où ils ont été soignés ce jeudi. 5 ou 6 autre personnes poursuivent ou se sont engagées dans ce mouvement.

    Pour les soutenir dans leur revendication d’une politique d’asile et d’immigration qui respecte les droits humains, notamment les droits de chercher asile, de circuler et de s’installer, de vivre en sécurité, en famille…nous vous invitons à nous rejoindre à notre rassemblement hebdomadaire ce samedi 21 juin de 16 à 17 h autour du centre fermé de Vottem. Comme c’est la fête de la musique, toute intervention musicale est bien sûr bienvenue!

  • Encore quelques photos de la manifestation contre le centre fermé de Vottem

    Aucune prison n’a jamais arrêté la misère! C’est pourtant le traitement que réservent des pays comme la Belgique à ceux qui fuient la pauvreté et la dictature dans le monde néocolonial. Voilà le “crime” qu’ont commis les prisonniers du centre fermé de Vottem. Ce dimanche 15 mars, des centaines de manifestants étaient venus une fois de plus crier leur colère contre cette prison qui ne dit pas son nom et pour la régularisation des sans-papiers. Vottem : 15 ans déjà, nous ne l’acceptons toujours pas !

    Photos: Loïc (Liège)

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