Category: Asile

  • Vottem : 13 ans déjà, je ne l'accepte pas !

    Ce dimanche s’est tenue la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem. Un demi-millier de personnes environ s’étaient réunies pour partir de la Citadelle vers le centre fermé et dénoncer cette véritable prison où sont enfermées des personnes dont le seul crime est d’avoir fui la misère et/ou la guerre dans leur pays d’origine. Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs étaient présents parmi les diverses organisations. Nous avons notamment accentué la nécessité de soutenir les luttes des masses dans tous ces pays, afin de supprimer les causes qui poussent tant de gens à se déraciner. Comme notre délégation n’a cessé de le crier : c’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer !

    Photos de Karim (Bruxelles)

  • Vottem, 13 ans déjà, nous ne l’acceptons pas !

    Depuis 13 ans déjà, le centre fermé de Vottem renferme des sans-papiers dont le seul crime est d’avoir voulu fuir la misère et la dictature de leur pays d’origine à la recherche d’un meilleur avenir. Depuis 13 ans, la ville de Liège accueille ce lieu quin nie les droits de l’homme. Nous ne l’acceptons pas ! C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !

    Par Olivier (Liège)

    Manifestation à l’initiative du CRACPE ce dimanche 18 mars, dès 14h au parc de la citadelle à Liège, rue des Glacis

    Le 16 novembre 2006, un article paru dans le Ciné-Télé-Revue laissait paraitre le témoignage des gardiens du centre fermé. ‘‘Nous sommes témoins d’atteintes aux droits de l’homme et à la dignité humaine. Certains d’entre nous rentrent chez eux en pleurant.’’ Certains sans-papiers enfermés souffrent de lourdes pathologies mentales conséquentes à leur vécu. Les gardiens dénonçaient ‘‘Ce n’est pas leur place. Ils ne reçoivent aucune aide thérapeutique. Quotidiennement, nous sommes confrontés à des drames qui nous révulsent.’’ La réponse de la direction était régulièrement la mise en isolement. 6 ans plus tard, ces témoignages sont toujours d’actualité.

    Nous manifesterons ce dimanche pour la fermeture des centres fermés, pour la régularisation des sans-papiers et l’arrêt de l’expulsion.

    Ce ne sont pas les sans papiers qui causent le chômage, il est possible d’assurer un travail décent pour tous, avec une répartition du temps de travail, par les 32h par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire. Ce ne sont pas les immigrés qui sont responsables de la pénurie d’emplois, mais bien les actionnaires et leur soif de profit. C’est au capitalisme qu’il faut s’en prendre pas à ses victimes !

    D’autre part, nous soutenons les luttes des masses dans les pays d’origine afin d’en finir avec les causes qui poussent tant de gens à quitter leur environnement et à risquer leur vie à la recherche d’un meilleur avenir ailleurs. Solidarité internationale !

  • Condamnation scandaleuse des militants du CAS

    Après trois longues années de procédure, la justice a rendu son verdict concernant les six étudiants inculpés du Comité d’Action et de Soutien aux sans-papiers. Ce mouvement est né sur le campus de l’ULB en réaction à la politique honteuse que mène le gouvernement en matière d’immigration. Leurs revendications sont la régularisation de tous les sans-papiers, la fermeture des centres fermés et l’arrêt des expulsions. Cette problématique est plus que jamais d’actualité: pas plus tard que ce lundi 31 octobre, des sans-papiers qui occupaient un bâtiment vide d’Ixelles ont été expulsés.

    Par Miriam (EGA-ULB)

    Les étudiants du CAS se sont fait interpeler lors d’une action pacifiste à un meeting des libéraux européens. Le but de celle-ci était de mettre en évidence la politique libérale, qui conduit à une situation d’injustice révoltante. La justice a trouvé là un moyen de condamner la solidarité. En effet, ces étudiants ont été condamnés à un mois de prison avec trois ans de sursis ! Ils doivent également verser un euro symbolique aux policiers de la partie civile, une amende de 137 euros par personne et 25 euros au Fonds d’Indemnité de Violences Volontaires (quelle ironie…).

    Nous devons réagir face à cela! À travers la lutte de ces étudiants, c’est la lutte de la solidarité, c’est la possibilité de prendre une position autre que celle du gouvernement qui est en jeu ! Leur arrestation était honteuse et violente (voir la photo ci-contre), et cette condamnation démontre clairement la volonté d’écraser toute détermination, de faire taire l’opposition. C’est une condamnation évidente des mouvements sociaux et tous ceux qui ont conscience de leurs droits les plus fondamentaux, comme celui de pouvoir s’exprimer, doivent se révolter face à cela.

    Les condamnés du CAS nous donnent rendez-vous le 12 novembre 2011, à 13h à la place Liedts, pour répondre à cette agression. Participez vous aussi !


  • Discussion avec trois sans-papiers de la place Fernand Cocq

    Le 31 octobre, une soixantaine de sans-papiers ont été expulsés du Polygone (ancien bâtiment d’AB-3) à Ixelles. Depuis, ils passent leur nuit à Place Fernand Cocq à Ixelles. Ce sont des Afghans, Algériens ou des Marocains venus en Belgique pour trouver des revenus plus intéressants et fuir la misère de leur pays. Jusque là, rien de surprenant, sauf peut-être ce quotidien si banal.

    Par Bruno (Bruxelles)

    Après une discussion avec trois émigrés marocains, nous pouvons vous tracer un portrait de leurs quotidiens. D’abord, ils ont quitté le Maroc, laissant derrière eux des salaires inchangés depuis les années ‘80. Par contre, le prix de la vie a augmenté dans leur pays. Comme l’expliquera un des sans-papiers, quand on doit payer 100 euros de loyers pour une chambre et une cuisine, il vous reste 80 euros pour tenir le mois (le SMIC est de 180 euros).

    Ensuite, ils débarquent en Belgique et recherche à se régulariser. L’un de nos interlocuteurs attend depuis trois ans un domicile, condition sine qua non à toute demande de régularisation. Un autre a obtenu depuis une adresse mais attend toujours depuis 7 ans une réponse à sa demande. En bref, il est facile de dire que l’émigration est motivée par l’ascension sociale mais il est plus dur d’assumer le fait que les salaires ne permettent pas à tout le monde de vivre. Pourtant, on comprend très bien que les mésanges charbonnières migrent en hiver dans nos jardins par manque de nourriture…

    On dit souvent que la lenteur des régularisations entretient un marché parallèle, donc fournit de la main d’œuvre à bas salaire. Au-delà de la rhétorique, le vécu a plus de poids: c’est effectuer douze heures de travail au marché matinal pour 25 euros comme nous dira un des sans-papiers. Il appelle ça de ‘‘l’esclavage moderne’’.

    En recherche d’un logement pour un soir, un des sans-papiers nous explique qu’il s’est rendu à l’asile de nuit, avenue de Stalingrad à Anderlecht. Pour pouvoir profiter d’une des quarante places, il faut piocher la bonne carte dans une main qu’un employé du centre présente. Si la carte est noire, tu restes dehors, si la carte est rouge, tu restes au chaud la nuit. Dans la situation actuelle, les sans-papiers se trouvant dans la rue, ils ne travaillent plus. Comme tout le monde, ils ont besoin de repos pour pouvoir travailler le lendemain.

    Pour finir, ce sont des habitants de la place Fernand Cocq, un Snack et quelques personnes du mouvement des Indignés qui leur sont venu en aide (nourriture, bâches,…). Voilà une réponse concrète aux phrases toutes faites du style : ‘‘Tout le monde à la chance de s’en sortir, il suffit de travailler.’’


    Quelle solution pour la lutte des sans-papiers?

    Le PSL défend la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions et la régularisation des sans-papiers. A cela, nous lions le droit de chacun à avoir un bon travail, avec un bon salaire, par une répartition du temps de travail avec les 32 heures de travail par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour en finir avec le chômage. Ce ne sont pas les sans-papiers ou les immigrés qui sont responsables de la pénurie d’emplois, c’est la soif de profit des patrons et des actionnaires.

    C’est d’ailleurs cette même logique d’avidité capitaliste qui maintient des dictatures dans les pays du monde néocolonial. Nous disons : c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leur victime ! Pour la solidarité internationale des travailleurs, pour le soutien aux révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour en finir avec les causes de la misère qui poussent tant de gens à quitter leur pays pour courir des risques gigantesques dans le vague espoir d’un meilleur avenir. C’est pour cela que nous luttons pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste, pour une société socialiste !

  • “Mes neuf années dans les centres d’asile étaient un véritable enfer”

    Pour cadrer toutes les discussions concernant le droit d’asile et les réfugiés dans leur contexte réel, il est bien utile de prêter l’oreille aux réfugiés eux-mêmes. Personne ne fuit pour son plaisir, mais les chercheurs d’asile sont pourtant traités comme des citoyens de seconde zone. Le PSL s’oppose fermement à l’actuelle politique d’asile en disant qu’il faut s’en prendre aux multinationales qui pillent le monde néocolonial, pas à leurs victimes.

    Nous avons donc parlé du sort des chercheurs d’asile en Belgique avec un jeune réfugié tamoul qui vient du Sri Lanka. Thuva (23 ans) a fuit le pays il y a de cela presque dix ans, avec ses deux frères, sa sœur et sa mère, après qu’une bombe ait tué son père et détruit leur maison. Ils sont premièrement allés à la principale ville du pays, Colombo, mais il était impossible d’y survivre pour Thuva et sa famille. La minorité tamoule est discriminée au Sri Lanka, et le pays a été marqué ces dernières années par une guerre brutale. Dans la dernière phase de celle-ci (jusque 2009), il y a eu au moins 40.000 morts et il est question de nombreux crimes de guerre commis par le régime.

    Thuva explique: “Nous avons quitté le Sri Lanka, et pour ce faire nous avons payé 25.000 euros. Après six mois, nous sommes finalement arrivés en Belgique en 2002, et nous avons demandé l’asile politique. Cela nous a été refusé et ils nous ont transféré au centre d’asile de Florennes. Là, nous avons vécu avec notre famille dans une seule chambre, mais nous avions l’espoir de pouvoir rapidement sortir pour commencer à construire notre vie.

    “La procédure a trainé et trainé et, après trois ans, nous avons reçu l’ordre de quitter le territoire. C’était un choc, un coup très grave. J’avais appris le français et j’allais à l’école, où j’avais d’ailleurs des bons résultats. Mais après cet ordre de quitter le territoire, la motivation avait disparu. Après ces trois ans à Florennes, nous avons vécu cinq ans à Bruxelles et, après, encore un temps à Alsemberg.

    “Il y avait systématiquement de nouvelles procédures et il nous fallait payer des avocats pour pouvoir commencer une procédure et faire appel. Chaque fois, il fallait à nouveau trouver 250 ou 300 euros. Nous étions pris au piège dans un sentiment d’insécurité, notre requête était à chaque fois refusée malgré le fait que la population tamoule au Sri Lanka était victime d’un génocide. L’asile politique nous restait fermé. Finalement, nous avons obtenu des papiers, mais sur base d’une régularisation humanitaire.

    “Ces neuf années dans les centres d’asile et les camps de réfugiés ont été une horreur, un véritable enfer. La moitié de ma vie m’a été volée à cause de ça. Je n’ai pas pu étudier, je vivais dans une insécurité constante et dans des conditions difficiles. C’était neuf années avec cinq personnes entassées dans une chambre, sans source de revenu et sans perspective d’avenir, c’était très dur. En plus, nous sommes arrivés dans différentes parties du pays. J’avais appris le français mais, à Alsemberg, je n’avais pas la permission d’aller dans une école francophone. Je devais donc apprendre le néerlandais, et ils m’ont laissé suivre des leçons avec de petits enfants.

    “Je ne pouvais pas vivre comme ça et j’étais désespéré. A un certain moment, j’ai même tenté me suicider. Après, j’ai écrit des lettres au Roi, à la ministre Turtelboom, à Amnesty International,… Mais tout cela n’amenait à rien. Fin 2009, j’ai participé à un reportage pour Panorama sur Canvas. Après ce reportage, nous avons finalement reçu la nouvelle que nous pouvions rester.

    “J’ai perdu neuf années. Nous avons fuit la guerre et le manque de perspectives, mais nous sommes arrivés dans des centres d’asile où nous avions tout aussi peu d’avenir. Nous avons eu besoin de beaucoup de patience et de courage pour survivre à cet enfer. Mais même maintenant, tout reste difficile. Sans diplôme, on arrive vite dans des boulots d’esclave où nous n’obtenons aucun respect.’’

    Avec d’autres Tamouls, Thuva est actif dans notre pays dans la lutte pour que justice soit rendue à la population tamoule au Sri Lanka. Le PSL participe à ce combat. En mai, nous avons soutenu une action de protestation au Parlement européen contre les crimes de guerre du régime du président Rajapakse et après, une audition au Parlement a été organisée par le député européen Paul Murphy. Avec la campagne ‘‘Solidarité Tamouls’’, nous voulons faire en sorte que la lutte de la population tamoule devienne partie intégrante du mouvement ouvrier belge.

  • [PHOTOS] Retour sur la manifestation contre le centre fermé de Vottem

    Dimanche dernier, plus d’un demi-millier de manifestants ont protesté contre le centre-fermé de Vottem et pour la régularisation des sans-papiers. Nous avons déjà publié sur ce site différents reportages-photos, un rapport et le reportage de la RTBF (voir ici), voici encore une dernière série de photographies.

    Par Karim (Bruxelles)

  • [PHOTOS] Vottem : 12 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas!

    Hier après-midi, quelques centaines de manifestants ont bravé la pluie afin de protester contre le centre fermé de Vottem et, plus généralement, contre la politique d’asile en vigueur en Belgique. Après avoir défilé à partir du centre-ville, les manifestants se sont retrouvés devant les grillages de cette prison où l’on enferme des gens qui ont simplement tenté de fuir la misère ou la dictature dans leur pays d’origine. Une cinquantaine de manifestants ont ensuite pénétré dans le centre, sous les vivats de solidarité des sans-papiers enfermés, pour ensuite être arrêtés.

    Par Jente (Anvers)

  • Crise des réfugiés – C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes

    Le mois passé, au Niger, j’ai rencontré Jerry. Jerry avait quitté son Libéria natal pour se rendre à pied, en bus, en taxi, en charrette et en stop en Europe, où il espérait enfin trouver un travail. Après avoir parcouru ainsi 4.000 km le baluchon sur le dos et traversé neuf pays, il s’est retrouvé au Maroc, devant un mur. C’est là que la police l’a attrapé. Refoulé en compagnie d’une cinquantaine d’autres Africains venus d’autant de pays différents, il a été relâché quelque part en plein désert algérien. Une caravane l’a ramené au Niger. De là, il comptait prendre un bus pour le Nigéria, puis, ‘‘avec l’aide de Dieu’’, gagner le Sud-Soudan nouvellement indépendant pour y trouver un travail et, enfin, y poser son baluchon, après plus d’un an sur les routes.

    Par Gilles (Hainaut)

    La misère ou la guerre poussait déjà énormément de gens à rechercher un avenir à l’étranger, la crise capitaliste a déjà renforcé ce processus et nous nous trouvons face à une crise alimentaire, selon le porte-parole de l’agence alimentaire des Nations Unies. Toujours selon ce dernier, la population mondiale n’aurait que 3 possibilités: fuir, mourir ou se révolter. Quitter son pays d’origine n’est jamais facile, mais beaucoup d’immigrés doivent en plus affronter les flots sur de fragiles bateaux surchargés ou encore l’énorme clôture qui est en construction à la frontière gréco-turque. Sur place, ils auront encore à faire face à la peur, la répression, l’enfermement, le racisme… et le froid. Cet hiver, près de 6.000 demandeurs d’asile étaient sans logis et l’an dernier déjà, des familles entières avaient dû dormir dans les gares par un froid glacial.

    C’est le système capitaliste qui pousse les gens à quitter leur pays. En Tunisie, les multinationales (dont 146 entreprises belges) exploitaient brutalement les travailleurs avec l’appui du régime policier de Ben Ali, et profitaient des très bas salaires, des droits syndicaux extrêmement limités et du chômage de masse (toujours utile pour maintenir les salaires au plus bas…). Le capitalisme ne peut exister sans exploitation, sans oppression et donc sans “flots massifs” de réfugiés.

    En plus, les crises politiques, catastrophes “naturelles” et sociales amplifient le problème. Des milliers de gens tentent de fuir la Libye pour la Tunisie, d’autres milliers cherchent à quitter la Côte d’Ivoire pour le Ghana ou le Libéria. Pareil pour ceux qui quittent le Nord-Soudan pour le Sud-Soudan et vice-versa. En Libye, si les ressortissants français ont pu bénéficier d’un rapatriement rapide, les six mille travailleurs bangladeshis attendent toujours un avion pour les ramener chez eux – suscitant une crise politique au Bangladesh même.

    Après la chute de Ben Ali, 5.000 réfugiés tunisiens sont arrivés en Italie en seulement une semaine. Les politiciens de droite et d’extrême-droite comme Marine Le Pen tentent d’exploiter ces images de réfugiés arrivant sur les plages d’Italie. Mais ce n’est pas l’immigration qui constitue une menace pour les conditions de travail et de salaires des travailleurs européens: c’est la soif de profit des banques et des actionnaires, des patrons et des spéculateurs. Ce sont eux les responsables de la crise, eux qui veulent nous la faire payer et c’est encore eux qui bénéficient de toutes les attentions des partis capitalistes, d’extrême-droite ou non.

    Les patrons profitent de la situation des sans-papiers pour les exploiter, les criminaliser et faire pression sur nos salaires en nous mettant en concurrence avec ces nouveaux venus. Ces immigrés privés de tous les droits se voient forcés, pour survivre, d’accepter des boulots inhumains et sous-payés. Les patrons cherchent ainsi à saper les conditions de travail durement acquises des travailleurs belges. Travailleurs belges et immigrés ont un intérêt commun : lutter pour un salaire égal pour tous, pour la fin des discriminations, afin de stopper la concurrence entre travailleurs belges et immigrés. C’est main dans la main que nous devons demander cela – non aux divisions ! Régularisation de tous les sans-papiers !

    Il faut une campagne d’adhésion massive des immigrés dans les syndicats, et les intégrer activement à la lutte contre la casse sociale, pour la défense de l’emploi, pour le partage du temps de travail entre les travailleurs disponibles sans perte de salaire et avec embauche compensatoire. Mais la concurrence et le ‘‘diviser-pour-mieux-régner’’ ne s’exerce pas seulement au niveau de l’emploi : il faut aussi lutter pour un plan public et massif de construction de logements sociaux, pour plus d’écoles,… Enfin, il faut stopper la politique des États européens qui crée la misère dans les pays du Sud et pousse une partie de la population à désespérément chercher un avenir ailleurs. Cela signifie s’opposer aux aventures impérialistes en Afghanistan et en Libye, exproprier les entreprises belges en Chine, au Congo, etc. et les placer sous le contrôle des travailleurs, totalement reconvertir l’industrie de l’armement, aider à l’organisation de syndicats indépendants en Chine, en Égypte, et ailleurs; soutenir les révolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord,…

    En bref, tant en Belgique qu’ailleurs dans le monde, résoudre la question des réfugiés revient concrètement à entrer en conflit avec le système capitaliste et chercher à le renverser. Pour cela, le meilleur moyen reste la mobilisation de masse des travailleurs et des pauvres, le blocage de l’économie par la grève générale et le début de l’instauration d’une autre société basée sur les comités de lutte dans les quartiers, les entreprises, etc. et sur leur coordination et sur la remise en marche de l’économie sous le contrôle et la gestion de ces comités.

  • [PHOTOS] Vottem : 12 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas! (2)

    Hier après-midi, quelques centaines de manifestants ont bravé la pluie afin de protester contre le centre fermé de Vottem et, plus généralement, contre la politique d’asile en vigueur en Belgique. Après avoir défilé à partir du centre-ville, les manifestants se sont retrouvés devant les grillages de cette prison où l’on enferme des gens qui ont simplement tenté de fuir la misère ou la dictature dans leur pays d’origine. Une cinquantaine de manifestants ont ensuite pénétré dans le centre, sous les vivats de solidarité des sans-papiers enfermés, pour ensuite être arrêtés.

    Par Nico

  • Vottem : 12 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas !

    Hier après-midi, quelques centaines de manifestants ont bravé la pluie afin de protester contre le centre fermé de Vottem et, plus généralement, contre la politique d’asile en vigueur en Belgique. Après avoir défilé à partir du centre-ville, les manifestants se sont retrouvés devant les grillages de cette prison où l’on enferme des gens qui ont simplement tenté de fuir la misère ou la dictature dans leur pays d’origine. Une cinquantaine de manifestants ont ensuite pénétré dans le centre, sous les vivats de solidarité des sans-papiers enfermés, pour ensuite être arrêtés.

    Par Nicolas Croes

    La manifestation, comme de tradition, avait commencé par un rassemblement place Saint Lambert. Là, différentes prises de parole ont eu lieu, notamment de France Arets (porte-parole du CRACPE, Collectif de résistance aux centres pour étrangers, organisation à l’initiative de l’appel à manifester) et d’un sans-papier. Les conditions de détention dans ces prisons pour réfugiés ainsi que la politique hypocrite et scandaleuse de l’Etat belge concernant le droit d’asile ont largement été dénoncés. Ensuite, les quelques centaines de manifestants venus malgré la pluie se sont dirigés vers le centre-fermé de Vottem, en scandant ‘‘Au 127, et à Vottem, qui sème la misère récolte la colère !’’, ‘‘So, so, so, solidarité, avec, avec, avec les sans-papiers’’ ou encore ‘‘Régu, régu, régularisation, de tous, de tous, de tous les sans-papiers’’. Le bloc des Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et du Parti Socialiste de Lutte (PSL) était particulièrement dynamique, et rajoutait à ces slogans d’autres tels que ‘‘C’est pas les immigrés qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer’’ ou ‘‘Des emplois, pas de racisme, combattons le capitalisme’’. Sur le parcours, les habitants des quartiers où passait la manifestation reprenaient parfois les slogans du cortège, encourageaient, ou engageaient la discussion avec les militants et manifestants pour la cause des sans-papiers.

    Arrivés devant les grilles du centre-fermé, de nouvelles prises de paroles ont eu lieu, et une chorale a chanté différentes chansons concernant la crise des réfugiés. Mais, très clairement, la colère montait chez tous les manifestants, contre cette prison infâme où des innocents sont enfermés et contre leurs conditions de détention.

    Dans un article paru dans le Ciné-Télé-Revue du 16 novembre 2006, des gardiens du centre fermé avaient dénoncé : ‘‘Nous sommes témoins d’atteintes aux droits de l’homme et à la dignité humaine. Certains d’entre nous rentrent chez eux en pleurant.’’ Certains sans-papiers enfermés souffrent de lourdes pathologies mentales conséquentes à leur vécu. Les gardiens dénonçaient ‘‘Ce n’est pas leur place. Ils ne reçoivent aucune aide thérapeutique. Quotidiennement, nous sommes confrontés à des drames qui nous révulsent.’’ La réponse de la direction était régulièrement la mise en isolement…

    Ces faits sont dénoncés depuis très longtemps. Le centre fermé de Vottem a été inauguré en mars 1999. Onze mois plus tard à peine, Ginette Marchant, l’un des deux médecins du centre, a démissionné et dénoncé les injonctions du Ministère de l’Intérieur pour lequel tout employé d’un centre, y compris le médecin, a pour mission première de convaincre les "résidents" de se laisser rapatrier. Elle dénonçait aussi le leitmotiv de "sécurité", la surveillance omniprésente, par les caméras et les gardiens en uniforme, basé sur la répression et l’infantilisation,… entre autres faits tels que le manque de moyens médicaux,…

    Comment s’étonner dès lors du dégoût et de la colère ressentis parmi les manifestants ? Bien vite, certains ont commencé à frapper contre les portes, puis à les escalader. Au final, une cinquantaine de manifestants ont réussi à pénétrer à l’intérieur du centre, sous les cris de soutien des sans-papiers eux-mêmes. Rapidement, la police est intervenue. A leur arrivée, les manifestants à l’intérieur du centre se sont groupés, sans montrer de signe de violence. Mais cela n’a pas empêché la police de recourir à l’usage de ses matraques. Toutefois, face aux manifestants qui s’étaient agglutinés contre les grillages, avec appareils photos et caméras, et qui criaient pour soutenir leurs camarades arrêtés, la police a dû modérer sa répression. Au final, 49 personnes ont été arrêtées, toutes libérées dans les heures qui ont suivi à l’exception, semble-t-il, d’un jeune sans-papier au moins.

    Nous nous insurgeons contre cet usage de la violence face à des manifestants non-violents, et revendiquons la libération du ou des sans-papiers arrêtés alors qu’ils défendaient leurs droits dans cette manifestation.

    Plus largement, nous continuons avec plus de détermination que jamais à défendre la suppression des centres fermés, l’arrêt des expulsions et la régularisation des sans-papiers. Nous lions à ces revendications le droit de chacun à avoir un bon travail, avec un bon salaire : de bons emplois pour tous, pour une répartition du temps de travail par les 32 heures de travail par semaine avec embauches compensatoires et sans perte de salaire pour en finir avec le chômage ! Ce ne sont pas les sans-papiers ou les immigrés qui sont responsables de la pénurie d’emplois, c’est la soif de profit des patrons et des actionnaires. C’est d’ailleurs cette même logique qui maintient des dictatures dans les pays du monde néocolonial. Nous disons : c’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leur victime ! Pour la solidarité internationale des travailleurs, pour le soutien aux révolutions en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour en finir avec les causes de la misère qui pousse tant de gens à quitter leur pays pour courir des risques gigantesques dans le vague espoir d’un meilleur avenir. Pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste, pour une société socialiste !

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