Djellza a 16 ans. Née en Belgique, elle y a passé toute sa vie. Mais elle a tout de même été arrêtée avec son père pour être expulsée vers le Kosovo, un pays qu’elle n’a jamais vu et dont elle ne connait rien, pas même la langue. Elle a pris la fuite juste avant d’être embarquée vers l’aéroport de Zaventem. Il est tout à fait scandaleux qu’une jeune fille de 16 ans doive se cacher pour éviter d’être expulsée. L’affaire a fait grand bruit, surtout en Flandre. Les comparaisons avec Anne Franck, qui a dû se cacher durant la deuxième guerre mondiale, n’ont pas manqué.
Sur les réseaux sociaux, Djellza s’est expliquée: “Je suis une jeune fille de 16 ans et j’habite dans ce pays depuis 16 ans. La Belgique, c’est ma maison. Je n’ai jamais été au Kosovo et je ne connais pas la langue. Qu’est-ce que j’ai fait de mal?” Le secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Theo Francken a subtilement réagi en reportant la faute sur les parents: “C’est dommage que cette mineure soit victime du comportement irresponsable et illégal des parents, mais il est impossible de faire une exception.” Il n’a pas daigné réagir aux critiques. L’éminent médecin Marc Van Ranst (Katholieke Universiteit Leuven) l’a accroché sur Twitter: “qu’est-ce que tu obtiens en l’expulsant, à l’exception d’un gratouillement brun à la place où normalement tu devrais avoir un cœur?” Theo Francken a brièvement commenté : “Homme dérangé’’.
Pourtant, en 2013, Theo Francken lui-même avait défendu une exception pour les enfants demandeurs d’asile en Belgique depuis 5 ans minimum, ‘‘contribuant activement à la société’’ et n’ayant jamais disparu plus que trois mois des radars de l’Office des Etrangers. Il avait défendu cette approche suite à la menace d’expulsion du jeune plombier afghan Navid Sharifi en 2013. Selon le Théo Francken de 2016, celui de 2013 est un ‘‘homme dérangé’’.
Il est inacceptable qu’une jeune fille de 16 ans doive se cacher de la sorte. Cela ne fait que confirmer le caractère profondément antisocial de la politique d’asile belge. Des centaines d’enfants sans-papiers se trouvent dans une situation similaire.
La problématique ne fait d’ailleurs que prendre de l’ampleur. Unicef a annoncé qu’au niveau mondial, près de 50 millions d’enfants fuient leur pays. La moitié de tous les réfugiés sont des enfants. En 2015, 45% de tous ces enfants provenaient de Syrie et d’Afghanistan. L’an dernier, 100.000 “mineurs non accompagnés” avaient demandé l’asile dans 78 pays, trois fois plus qu’en 2014. En Belgique, cela concerne 3.100 enfants. Ces enfants et adolescents sont les proies de différents trafics d’êtres humains, comme l’ont illustré les révélations autour de l’esclavage d’enfants de réfugiés dans des usines en Turquie.
Nous défendons la régularisation de tous les sans-papiers. La crise des réfugiés, d’autre part, ne peut être résolue qu’avec la fin de la politique de guerre et de pillage inhérente au capitalisme et à l’impérialisme.
Le nombre de réfugiés syriens qui atteint l’Europe diminue fortement. Pour l’establishment, c’est le signe que la crise des réfugiés est résolue. Ils se moquent du fait que nombreux sont ceux qui fuient des pays comme la Syrie. La seule chose qui leur importe, c’est qu’ils n’arrivent pas jusqu’ici. La Belgique n’est pas en reste.
Le gouvernement était presque fier de pouvoir annoncer sa participation aux interventions aériennes en Syrie, comme si ces guerres n’avaient pas de conséquences. C’est l’intervention impérialiste en Irak qui a ouvert la voie au développement d’un groupe aussi terriblement réactionnaire et sanguinaire que Daesh. Le triste bilan des 15 ans de ‘‘guerre contre le terrorisme’’ nous enseigne pourtant que bombarder un pays ou une région, cela ne conduit pas à la paix, au contraire ça alimente la barbarie.
L’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie vise à stopper l’afflux de réfugiés en Turquie. Pour amadouer le président-dictateur turc Erdogan à cette fin, l’Union européenne a mis plusieurs milliards d’euros sur table. Tout à coup, les ‘‘valeurs occidentales’’ telles que la démocratie ne comptent plus ! À l’heure actuelle, 2,5 millions de réfugiés syriens s’entassent en Turquie. La promesse de l’UE d’en recueillir 20.000 en plus sur deux ans fera peu de différence. Au total, 160.000 réfugiés en provenance de Turquie, de Grèce, d’Italie,… devraient être répartis dans toute l’UE. Au moment d’imprimer ce journal, le compteur n’en était encore qu’à 1500.
Cette stratégie visant à bloquer les réfugiés en Turquie est vouée à l’échec. Cet accord a immédiatement été critiqué par des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International et Human Rights Watch. La Turquie est loin de constituer un pays sûr… Des preuves existent concernant l’exploitation d’enfants syriens dans des usines turques. La Turquie a fermé ses frontières avec la Syrie à plusieurs reprises, laissant des camps de réfugiés en Syrie sans moyen et sous la menace constante de la guerre. Sur le plan intérieur, Erdogan mène une véritable guerre contre la population kurde et réprime tous ses opposants. Que faire si la Turquie glisse davantage vers une guerre civile incontrôlable ? Que faire si la Turquie devient une nouvelle Syrie ou un nouveau Pakistan ? Où iront les 2,5 millions de réfugiés syriens qui sont déjà en Turquie ?
Ailleurs, les problèmes demeurent énormes. La guerre civile en Afghanistan a connu un nouvel essor ces derniers mois. Le nombre de personnes déplacées dépasse désormais le million. D’autres points chauds existent encore : l’Irak, la Libye, la Somalie,… La fin de la crise des réfugiés n’est pas à l’horizon.
Le sort des réfugiés en Europe n’est pas rose non plus. Un grand nombre d’enfants (mineur étranger non accompagné – MENA) a tout simplement disparu. Au cours des quatre premiers mois de cette année, Child Focus a ouvert 32 dossiers en Belgique uniquement. Ce n’est là que la ‘‘pointe de l’iceberg’’, selon les dires de l’organisation. Ces enfants atterrissent souvent dans l’esclavage sexuel ou domestique.
La situation des réfugiés est encore aggravée par les pénuries sociales en termes d’emploi, de logement, de services publics,… Le rêve d’un avenir meilleur est devenu cauchemar pour beaucoup. Cela ne vaut pas pour tout le monde, les passeurs font des affaires en or. Europol estime que ce “business” équivaut à un chiffre d’affaires de 5 à 6 milliards de dollars en 2015.
Ce système sans avenir permet à des criminels de faire des profits au détriment de la majorité de la population. Nous devons nous soulever contre le capitalisme et défendre un système débarrassé des guerres, de la pauvreté et de la misère.
Ce dimanche 5 juin 2016, les sans-papiers ont manifesté avec le soutien des militants/tes du PSL, des syndicats et d’autres organisations. Plus de 500 personnes ont mis l’ambiance en chantant et en dansant dans les rues de Bruxelles pour crier haut et fort: régularisation pour tous les sans papiers !
Par Pietro (Bruxelles)
Les sans-papiers sont indéniablement la partie la plus exploitée de notre classe, la classe de travailleurs. Comme nous, ils n’ont que leur force de travail pour pouvoir vivre, mais sans aucun droits, ni à la protection sociale ni à un permis de travail ! C’est ainsi qu’ils sont à la merci de la volonté du patron qui les exploite en les faisant travailler au noir pour des salaires de misère, surtout dans tous les secteurs non délocalisables ( nettoyage, horeca, garde d’enfants, travaux domestiques ). Ils sont aussi les premières victimes de la répression policière, du racisme et de la précarité sociale.
Leur situation montre à nouveau la brutalité et le cynisme de ce système en faillite : le capitalisme ! Une système qui nécessite d’appliquer cette forme d’exploitation. La réalité ce que les patrons utilisent les sans-papiers pour faire pression à la baisse sur les salaires de tous et alimenter la machine du dumping social.
Ces sont les même politiques d’austérité qui affectent tous les travailleurs: baisser les conditions du travail, attaquer les droits syndicaux et collectif des tous les travailleurs et réduire au maximum les dépenses sociales afin d’augmenter les profit dans la poche du 1% de la population la plus riche.
Les sans-papiers ont déjà marqué leur solidarité avec les travailleurs belges et le mouvement social européen. Ils ont marché contre le TTIP et la fermeture des frontières européennes, contre le saut d’index, contre la réforme des pensions et contre la loi Peeters dans toutes les manifestations syndicales!
Derrière le slogan « no, no, no à l’exploitation, les sans papiers sont tous des travailleurs » les sans-papiers marquent encore une fois leur solidarité et leur claire vision politique: la convergences des luttes autour d’un même combat contre le gouvernement Michel et toute la politique d’austérité !
Manifestation ce 5 juin, 14h; Gare du Nord à Bruxelles.
La Coordination des Sans Papiers de Belgique appelle à une grande manifestation nationale pour revendiquer: – La Regularisation des Sans Papiers
-La Fermeture des Centres Fermés
-L’arrêt des Expulsions
-La Liberté de Circulation pour Tous
-L’arrêt de la Criminalisation des Sans Papiers
-Le Respect des Droits Fondamentaux
-Le Respect et L’Application des droits des enfants
DEBUT: GARE DU NORD BRUXELLES – FIN: PARC DU CINQUANTENAIRE BRUXELLES
Porte-paroles:
Romina Monsalve 0479772317
Bal Thierno 0492206568
Mamadou Diallo 0493995444
COMMUNIQUE DE PRESSE de la coordination des sans-papiers de Belgique
Le durcissement de la politique européenne en matière d’asile en plein 21ème siècle, siècle de la mondialisation, a conduit l’Europe a vendre les migrants à la Turquie, montant de la transaction des Milliards d’euros.
Les sans-papiers qui vivent avec vous ici en Belgique, sont des gens qui ont le droit de circuler librement et de choisir leur résidence à l’intérieur d’un Etat comme le stipule l’article 13 des Droits de l’Homme. Ce sont aussi pour la plupart des gens qui ont fuient avant tout les violences, les dangers, les difficultés de survie ou les privations de liberté, et cela voilà déjà cinq ans ou dix ans pour certains. Par manque de titre de séjour, les sans-papiers se trouvent dans des situations scandaleusement précaires dans plusieurs endroits de la Belgique.
Même les enfants des sans-papiers ne sont pas protégés. Alors qu’avec un peu d’humanité, les enfants ne devraient pas être considérés comme des sans-papiers puisqu’ils ne choisissent pas où ils habitent.
Depuis le début sa mandature, le gouvernement Charles Michel n’a jamais évoqué en bien la question des sans-papiers. Le personnage en charge de l’accueil et de l’immigration s’est illustré par des discours et propos xénophobes. À la demande d’asile des nouveaux migrants, il a proposé l’indifférence et la dissuasion.
Nous espérons que vous conviendrez avec nous que, les sans-papiers ne disparaîtront pas du territoire belge par la répression ni par l’indifférence des pouvoirs publics. Il faut une toute autre politique en faveur des sans-papiers et des réfugiés, politique qui prenne en compte la situation actuelle et anticipe sur celle des années à venir. Car les demandeurs d’asile aujourd’hui sont les sans-papiers de demain.
Tout ce que nous voulons aujourd’hui, c’est d’accéder à nos droits fondamentaux. Personne ne saura plus nous ôter cette perspective. Raison pour laquelle, nous nous sentons obligés de sortir pour dénoncer et mettre en lumière La Crise Oubliée des Sans-Papiers.
Nous demandons au gouvernement et aux partis de l’opposition d’inscrire en débat dans les très prochains jours la problématique des sans-papiers, et de se prononcer sans ambiguïté sur cette question qui installe des milliers des personnes à la merci de toutes les formes d’exploitation.
Nous appelons toutes les citoyennes et tous les citoyens à soutenir les sans-papiers là où elles et ils se trouvent. La lutte contre la xénophobie et le racisme passe aussi par la solidarité avec les sans-papiers et les demandeurs d’asile.
Nous les sans-papiers unis au sein de La Coordination des Sans Papiers de Belgique, sommes sûrs de nos innombrables atouts, sommes tous actuellement portés par une espérance nouvelle. De ce fait, nous allons continuer à créer des solidarités notamment avec les travailleurs/es de tout bord, les chômeurs, les étudiants et les pensionnés et cela, partout ou besoin sera. Nous continuerons à agir à leurs côtés, car, tous comme eux, nous aussi, apportons une plus-value à ce pays et sommes mangés à la même sauce. Nous allons pousser le gouvernement Charles Michel jusqu’à son dernier retranchement pour qu’il puisse revoir la copie de sa politique migratoire.
Nous demandons à tous les belges épris d’humanité, de nous soutenir pour obtenir la régularisation afin que nous laissons de défendre notre dignité en Belgique. Faites de votre mieux afin que la Belgique ait une politique migratoire plus humaine et solidaire avec les autres peuples. N’oubliez pas que les jeunes Belges migrent aussi aux USA, en Australie, en Suisse, au Canada, en Amérique latine ou en Afrique pour aller travailler. Acceptez donc, que d’autres viennent vivre ici et y travailler.
Une fois de plus nous vous appelons à une manifestation le 5 juin devant à la Gare du Nord à partir de 14h.
Le mouvement des travailleurs doit prendre en charge la défense de toute la classe sociale!
La longue crise de réfugiés et ses tragédies humaines quotidiennes révèlent au grand jour l’inefficacité et le caractère inhumain de la politique européenne. La Méditerranée et la mer Égée deviennent une fosse commune tandis que la politique de ‘‘push back’’ de l’Union européenne ou de ses États membres détruit les derniers vestiges de l’image d’une Union Européenne phare des prétendues ‘‘valeurs occidentales’’.
Par Fabian (Gand)
Manifestation contre le centre fermé de Vottem, Liège, avril 2016. Photo: Julie.
Durant le troisième week-end d’avril uniquement, plus de 400 réfugiés ont trouvé la mort par noyade aux frontières de l’Europe-Forteresse. En 2015, au moins 3.770 personnes ont été tuées en tentant d’atteindre les côtés grecques ou italiennes. En Grèce, 54.000 réfugiés sont bloqués dans des conditions désastreuses depuis la fermeture de la ‘‘route des Balkans’’. Ceux qui cherchent à poursuivre leur périple en direction de l’Europe occidentale font face aux ‘‘vigiles’’ d’extrême droite et ensuite aux abris insalubres ou tout simplement aux expulsions. Après l’évacuation massive du camp de tentes à Calais, 129 enfants non accompagnés ont disparu.
L’hypocrisie européenne
L’Union européenne semble totalement incapable d’obtenir l’exécution des mesures qu’elle préconise. Après avoir remplacé les opérations humanitaires en Méditerranée par l’opération Frontex plus – une opération militaire contre les bateaux de réfugiés – l’UE est rapidement venue à la conclusion que les frontières maritimes de l’Europe étaient impossibles à surveiller. Le plan européen de répartition des réfugiés a sombré : seules quelques centaines des 160.000 réfugiés qui devaient être répartis l’ont effectivement été. De nombreux pays européens ont déjà fermé leurs frontières. La libre circulation des personnes au sein de l’UE – l’accord de Schengen – n’existe plus que sur papier.
L’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie qui vise au retour des réfugiés qui essayent de se rendre en Grèce craquèle déjà. Non pas à cause de la violence meurtrière des gardes-frontières turcs contre les réfugiés. Non pas parce que la Turquie renvoie des réfugiés en pleine zone de guerre ou viole les droits de l’homme. La Turquie est toujours considérée comme un pays ‘‘sûr’’. Selon Amnesty International pourtant, les autorités turques renvoient tous les jours une centaine de personnes en Syrie depuis la mi-janvier. Non, c’est parce qu’Erdogan exige l’abolition des visas pour les Turcs qui souhaitent voyager dans l’UE. C’est cela qui pose problème aux politiciens européens.
Il faut la solidarité de toute la classe des travailleurs
L’échec logique de cette politique inhumaine de répression et de criminalisation des réfugiés est symptomatique d’un système qui se heurte à ses propres limites. Les intérêts géopolitiques et la course au profit dégénèrent en conflits militaires au Moyen-Orient et en Afrique. Pendant ce temps, la droite et l’extrême droite instrumentalisent la crise des réfugiés en affirmant que notre sécurité sociale et les ‘‘valeurs occidentales’’ seront mises sous pression. Les médias sociaux se font le relais d’un nombre grandissant de propos racistes.
Notre sécurité sociale et ce que les élites entendent par ‘‘valeurs occidentales’’ comme la démocratie ou la liberté d’expression sont des réalisations historiques du mouvement ouvrier. Cela, l’establishment oublie de le préciser. Ce sont précisément les gouvernements austéritaires de ces dernières décennies qui ont mis ces acquis sous pression dans leur empressement à servir les banquiers et les patrons. Le mouvement des travailleurs doit ré-assumer son rôle de défense de la classe ouvrière dans sa totalité, ici et ailleurs. Les réfugiés et les sans-papiers devraient être impliqués dans la lutte contre l’austérité, en y défendant leurs revendications comme la régularisation de tous, des investissements massifs dans les services sociaux tels que les centres d’accueil et l’emploi, en liant par exemple ce dernier point à la réduction collective des heures de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. L’argent dont nous avons besoin pour cela, nous savons où il se trouve : nous pourrons le mobiliser par la collectivisation démocratique des secteurs-clés de l’économie au service des nécessités sociales.
“Vottem, 17 ans déjà, je ne l’accepte toujours pas”
La manifestation contre le centre fermé de Vottem est devenu une triste tradition à Liège. Hier encore, quelque 500 personnes se sont réunies pour dénoncer cette prison où l’on enferme pour avoir fui la misère, la guerre, l’exploitation ou la dictature.
«C’est un succès car il est essentiel que des gens manifestent leur solidarité dans un contexte rendu difficile par la progression des mouvements d’extrême-droite, lesquels sont soutenus par certains propos du secrétaire d’État Theo Francken, lequel n’hésite pas à amalgamer les étrangers et les criminels ou à associer les migrants et les terroristes», a déclaré France Arets, porte-parole du CRAPCPE (collectif de résistance aux centres pour étrangers), à l’initiative du rassemblement.
Le PSL et les Étudiants de Gauche Actifs étaient présents avec une délégation dynamique qui a défilé aux cris de “C’est pas les sans-papiers qu’il faut virer, c’est le capitalisme qu’il faut éliminer!” ou encore “Y’en a assez, assez, assez de cette société, qui vire les sans-papiers et applique l’austérité!”
Comme le disait le tract que nous avions produit pour mobiliser vers cet événement, les moyens ne manquent pas pour accueillir dignement les réfugiés et assurer un bon avenir à tous, migrant ou pas. Jamais nous n’avons produit autant de richesses qu’aujourd’hui, jamais nous n’avons disposé d’autant de possibilités technologiques. Mais le fruit de ce travail est accaparé par l’élite capitaliste. Le récent scandale des “Panama papers” a une fois de plus illustré l’absurdité de ce système où, selon Oxfam, 62 personnes à peine à travers le monde possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’Humanité. L’avenir de chacun peut être garanti, mais pour s’acquitter de cette tâche, nous ne pouvons en aucun cas faire confiance à des gouvernements qui, tout en offrant de généreux cadeaux au patronat (exonérations fiscales, privatisations, etc.) attaquent d’une main les conditions de vie et de travail de la population en pointant de l’autre les réfugiés et leur prétendu coût pour la société comme boucs émissaires.
Continuons la lutte pour balancer le capitalisme dans les poubelles de l’histoire!
‘‘Nous avons une force car nous ne sommes pas isolées’’
Nous avons réalisé cette interview de Maimouna à la suite de la manifestation organisée par le Comité des Femmes Sans-Papiers à Bruxelles le 6 mars dernier, à un moment de la lutte des sans-papiers tristement marqué par la répression. Le porte-parole du collectif des Afghans Hamed Karimi avait été arrêté et expulsé, et Aliou Diallo, du Collectif Ebola, avait lui aussi été arrêté. Comme l’a souligné la FGTB dans son communiqué de soutien : ‘‘Quand on arrête un porte-parole des sans-papiers, quand on criminalise un délégué syndical, quand on barricade le droit de grève, c’est pour faire taire la contestation sociale dans son ensemble.’’ Maimouna complète : la meilleure riposte, c’est de poursuivre la lutte, avec encore plus d’acharnement.
Propos recueillis par Laure (Bruxelles)
Maimouna, peux-tu nous expliquer quelles sont les difficultés que tu as rencontrées en tant que femme sans-papiers quand tu es arrivée en Belgique ?
‘‘Quand je suis arrivée en Belgique, j’étais enceinte. J’ai été d’un centre à l’autre, au gré de mes demandes d’asile, des refus et des recours. Quand mon fils est né, il a subi une opération. Mais à peine sortie de l’hôpital, j’ai été jetée dehors hors du centre dans lequel j’étais, on m’a mise à la rue, seule avec mon fils et quelques pansements, en me disant de me débrouiller. On nous parle des droits de l’enfant et des droits humains, mais la façon dont on nous traite est bien loin de tout ça. Quand tu n’as pas de papiers, ces droits n’existent pas, et pas plus pour les enfants.
‘‘Et puis, j’ai dû aller dans un squat. J’avais peur de m’y retrouver avec mon enfant. Peur de vivre avec une centaine de personnes, mais je n’avais pas le choix. C’est là que j’ai découvert que nous étions très nombreuses à vivre la même chose. J’ai rencontré beaucoup de femmes comme moi, seules avec des enfants. Ça m’a donné une terrible envie de me battre, nous avons une force car nous ne sommes pas isolées.’’
Peux-tu justement nous parler du Comité des Femmes auquel tu participes?
‘‘Ce comité, nous l’avons mis sur pied pour nous réunir, nous retrouver, et sortir de l’isolement justement. Avec lui, on se sent unies. Si quelqu’un touche à l’une d’entre nous, c’est comme s’il touchait à toutes. Et ça nous permet de nous retrouver, de parler de nos problèmes, de nos revendications et de nous organiser pour lutter.
‘‘Les femmes sans-papiers vivent beaucoup de choses très dures. Nous n’avons pas la possibilité de vivre des relations amoureuses normalement. Ça peut paraitre anodin, mais quand tu vis dans cette souffrance, cette peur quotidienne, et que tu es seule pour faire face à tout ça, tu as besoin de réconfort, de partager des choses. Mais les hommes que nous rencontrons, bien souvent, quand ils apprennent que nous sommes sans-papier, ils partent en courant, ou s’imaginent que ça n’est pas par amour mais pour des papiers que nous sommes avec eux. J’ai vu des femmes qui se sont retrouvées enceintes puis abandonnées par leur compagnon à cause de ça.
‘‘Et puis il y a les violences. Nous n’avons pas de droits, donc nous sommes contraintes pour survivre à devoir trouver un travail coûte que coûte, parfois de nuit, ce qui est très compliqué quand tu as un enfant et personne pour le garder. Et alors tu dois tout accepter du patron. L’exploitation, des salaires de misère, mais parfois aussi ses avances. Il sait que nous ne pouvons pas nous défendre. Et puis pour survivre et pour nourrir ton enfant, tu n’as parfois pas d’autre choix que d’utiliser ton corps, même si tu ne le veux pas.
‘‘On nous a tuées deux fois. La première dans notre pays d’origine et la seconde quand on est arrivées ici. Tu pourras voir des femmes sans-papiers avec un sourire aux lèvres, mais je vais te dire, au fond d’elles, il n’y a plus rien, on leur a tout pris.
‘‘Alors tu vois, quand on entend le ministre de l’immigration vouloir donner des leçons aux migrants sur la façon de traiter les femmes,… Je pense surtout qu’il ne nous considère pas comme des femmes.’’
Peux-tu nous parler des deux dernières manifestations qui ont pris place pour libérer Hamed et Aliou?
‘‘Nous sommes très tristes et très en colère. Ils sont venus prendre deux d’entre nous, les plus gentils, les plus respectueux et les ont traités comme des criminels. C’est choquant, tu sais, de voir quelqu’un que tu apprécies et avec qui tu vis partir un matin à la recherche d’un travail et ne plus revenir. Et toutes ses affaires sont là.
‘‘Le pire, c’est ce que nous a dit le porte-parole de l’Office des Étrangers : plus de centres fermés vont ouvrir parce que les stocks sont trop importants et qu’il va falloir en faire dégager pour avoir de la place. Nous sommes comme de la marchandise pour eux, pas des êtres humains.
‘‘Je pense qu’ils veulent nous faire peur, nous casser, nous intimider en arrêtant certains d’entre nous. Ils pensent qu’ils peuvent nous faire peur et nous diviser.
‘‘Mais ils se trompent. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est qu’en s’attaquant à certains d’entre nous, ils s’attaquent à tous et nous rendent plus forts. S’ils en prennent 10, ils nous rendent dix fois plus déterminés à nous battre.’’
Une réponse socialiste à la guerre et à la crise des réfugiés
Les articles et reportages au sujet de la tragédie humanitaire des réfugiés issus de Syrie, de Libye, d’Irak, d’Afghanistan ou encore de Somalie n’ont pas manqué dans les médias de masse. Le traitement qui leur est réservé par les divers pays européens a également été largement couvert. Par contre, le traitement des raisons de cet exode désespéré fut extraordinairement pauvre. La réalité des chiffres est pourtant implacable : parmi les demandeurs d’asile qui arrivent en Europe par la Grèce (actuellement plus de la moitié du total), plus de 85 % sont issus de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak et de Somalie. Dans tous ces pays, les interventions militaires occidentales ont fortement contribué à créer les situations de cauchemar, contraignant une partie de la population à prendre la fuite. En Belgique, plus de 70 % des demandeurs d’asile proviennent de pays en guerre.
Dossier, par Nicolas Croes
Les interventions impérialistes menées en Afghanistan (depuis 2001) et en Irak (depuis 2003) au nom de la ‘‘guerre contre le terrorisme’’ ont conduit à une situation explosive au Moyen-Orient. En avril 2015, un rapport intitulé ‘‘Body Count : Casualty Figures after 10 Years of the ’War on Terror’’’ a été publié par les organisations de médecins Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire, Physicians for Social Responsibility et Physicians for Global Survival. Ce rapport fait état de la mort d’au moins 1,3 million de personnes en Irak, en Afghanistan et au Pakistan (essentiellement victimes de drones américains) entre 2001 et 2013. Ce ne serait du reste qu’une ‘‘estimation basse’’ ne tenant pas compte d’autres pays en conflit comme le Yémen, la Somalie, la Libye et la Syrie. Les trois associations évoquent un ‘‘crime contre l’humanité proche du génocide’’. Ce rapport, qui n’a pas été contesté, a été quasiment ignoré par la suite dans toute l’agitation autour de la situation au Moyen-Orient.
Couplées à l’échec partiel des soulèvements de masse contre les régimes dictatoriaux de la région qui avaient notamment mis fin aux règnes de Ben Ali en Tunisie et de Moubarak en Égypte en 2011, ces destructions ont ouvert la voie à la violence sectaire et au développement de forces réactionnaires telles que l’État Islamique. En Syrie, avec le soutien indirect et ‘‘stratégique’’ de puissances occidentales à des factions ne menaçant pas leurs intérêts, le mouvement de masse contre Bachar al-Assad a dégénéré en une sanglante guerre civile. Plus de 250 000 syriens ont perdu la vie, pendant que plus de 11 millions de personnes devaient fuir le pays. Les attentats terroristes sont devenus une réalité quotidienne au Moyen-Orient : en 2015, 78 % des décès liés au terrorisme ont eu lieu en Irak, au Pakistan, en Afghanistan, en Syrie et au Nigeria.
Les bombardements actuellement effectués par les USA en Syrie aux côtés de la France et d’autres pays ne feront rien pour ramener la paix, ils ne feront qu’augmenter le nombre de morts, la misère et le flot de réfugiés contraints de fuir pour sauver leur vie. Quant à la Belgique, les États-Unis viennent de formellement demander qu’elle étende à la Syrie ses missions de bombardement menées jusqu’ici en Irak.
Une sanglante tradition
La responsabilité de l’impérialisme occidental dans les massacres et l’oppression de la région a déjà une longue histoire derrière elle. À la suite du dépeçage de l’Empire Ottoman et du processus de décolonisation, chaque force qui a menacé les intérêts des différentes puissances occidentales a dû faire face à des interventions de différentes formes.
Quand, en 1956, le dirigeant nationaliste égyptien Nasser a annoncé la nationalisation du canal de Suez, les gouvernements français et britannique se sont associés au gouvernement israélien pour lancer une invasion – désastreuse – de l’Égypte. Peu avant, en 1953, le nationaliste iranien Mohammad Mossadegh a subi la colère des puissances occidentales après avoir nationalisé l’industrie pétrolière du pays, jusqu’alors sous contrôle britannique. Il fut renversé par le coup d’État du général Fazlollah Zahedi avec l’aide occidentale, puis placé en résidence forcée jusqu’à sa mort. Les exemples de ce type sont légion.
Diverses forces réactionnaires ont parallèlement bénéficié des largesses de l’impérialisme. La doctrine wahhabite de l’islam politique (partagée par l’élite dirigeante d’Arabie saoudite et du Qatar ainsi que par l’État Islamique) a été soutenue par les autorités britanniques après la première guerre mondiale, puis par les Etats-Unis après la deuxième. Le régime saoudien a ainsi été autorisé à commettre des actes barbares sans que cela ne pose le moindre problème pour peu que l’accès au pétrole soit garanti. Cela a aussi permis aux États-Unis de disposer d’un accès facile à des alliés tels que les moudjahidines (dont sont issus les talibans), en lutte contre l’invasion soviétique de l’Afghanistan après 1979. Ce n’est qu’après les attentats du 11 septembre 2001 que l’impérialisme américain s’est retourné contre son ancien allié.
Quelle approche défendre ?
En Libye, en 2011, les révoltes à Benghazi et à Tripoli n’avaient pas au début un caractère réactionnaire, mais faisaient partie de ce que l’on a appelé le “Printemps arabe”. Les jeunes qui avaient commencé la révolution disaient explicitement ‘‘ceci est notre révolution, nous ne voulons aucune intervention de l’impérialisme’’ à l’aide de banderoles, etc.
Mais des forces réactionnaires ont utilisé la brutalité du régime Kadhafi et la peur de ses chars qui marchaient sur la ville pour s’emparer de la direction du mouvement à Benghazi. Pour Kadhafi, cela a constitué une excuse parfaite. Il ne s’attaquait plus maintenant à une révolution, mais à des réactionnaires. Pour l’Otan, c’est cela qui a ouvert la voie aux bombardements et qui a permis à l’impérialisme occidental d’à nouveau affirmer son rôle dans la région.
Si un parti révolutionnaire avait défendu la réorganisation du mouvement des jeunes révolutionnaires, des travailleurs et des pauvres par l’instauration de comités de défense démocratiques tout en lançant un appel à la solidarité envers les troupes de Kadhafi et les masses de Tripoli, qui elles aussi étaient descendues en masse dans les rues au commencement, les choses auraient été complètement différentes.
En Syrie, nous nous opposons aux interventions des impérialistes et de leurs alliés et sommes favorables au retrait de toutes les troupes étrangères ainsi qu’à la mise en place de comités de résistance unitaires et non sectaires afin de défendre contre les attaques religieuses sectaires les travailleurs, les pauvres ainsi que les autres couches opprimées. Nous défendons la garantie de droits démocratiques pour tous – quelle que soit l’ethnie, la religion et la nationalité – ainsi que la tenue d’élections démocratiques honnêtes pour une assemblée constituante révolutionnaire et pour une confédération socialiste libre du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Dans une situation qui entre-temps a dégénéré en guerre civile, tout cela peut sembler improbable et lointain. Une situation difficile et sans issue ne nous dispense cependant pas de montrer et de défendre des éléments de sortie de crise pour le mouvement des travailleurs. Mettre “en pause” la lutte de classes signifie de laisser l’initiative aux forces réactionnaires. Il est correct de s’opposer à une intervention impérialiste, mais l’alternative à l’intervention n’est certainement pas une “solution politique” entre les forces impérialistes et les régimes dictatoriaux de la région. Nous ne devrions alors compter que sur ceux qui ont justement déclenché la guerre civile, le régime d’Assad et les rebelles armés par l’impérialisme, l’Arabie saoudite et le Qatar.
Aucun conflit armé, où que ce soit dans le monde, n’a jamais pu être réglé de cette manière. La seule “solution politique” qui peut permettre de mettre un terme à un conflit armé entre ces forces, est soit lorsqu’un de ces camps est si affaibli qu’il ne peut plus s’en sortir autrement, soit lorsque les deux camps sont totalement épuisés. Nous ne pouvons hélas pas exclure le fait que c’est ce dernier scénario qui attend la population syrienne. Même alors, toute trêve créera un espace pour une restauration graduelle du mouvement des travailleurs. Mais nous ne proposons pas d’attendre cette trêve sans que le mouvement social ne prenne la moindre initiative indépendante afin de hâter la fin du conflit.
Et en Europe ?
Manifestation anti-guerre ce dimanche 24 avril, à 14h, Gare Centrale à Bruxelles.
Le mouvement qui s’est opposé à la guerre en Irak en 2003 a marqué les mémoires par son caractère massif. Des centaines de milliers de personnes avaient défilé à plusieurs reprises à travers le monde contre cette intervention. Toute une génération de jeunes militants est entrée dans l’activité politique par ce biais. Aujourd’hui, les différents mouvements de solidarité avec les réfugiés – des manifestations aux collectes de vivres – ont illustré le potentiel qui existe pour un mouvement large. Cependant, les revendications doivent impérativement sortir de l’approche uniquement humanitaire pour aborder des thèmes politiques, comme l’opposition aux aventures impérialistes. On proposera aussi d’aller chercher chez les plus riches les ressources nécessaires à un accueil digne pour les réfugiés. Ceci peut assurer à chacun, réfugié ou non, de bénéficier d’un véritable avenir, avec une sécurité sociale renforcée, un emploi de qualité, un accès gratuit à un meilleur enseignement,…
Il faut saisir cette richesse dans les caisses de la classe capitaliste en Europe comme à l’étranger. Les régimes du Moyen-Orient ne font rien non plus pour aider les réfugiés, pas même reconnaître le droit d’asile dans leur pays. De vastes sommes détenues par les élites milliardaires d’Arabie saoudite et d’autres régimes du Moyen-Orient sont placées au loin dans les pays européens. Plus de 80 % des propriétés d’une valeur de plus de 2 millions de £ à Londres sont par exemple propriété de personnes issues des milieux d’affaires de l’étranger, dont beaucoup du Moyen-Orient. Les richesses des élites du Moyen-Orient en Europe devraient être elles aussi saisies pour s’occuper des réfugiés qui fuient leurs régimes et leurs guerres.
L’accueil des réfugiés et la faillite du projet européen capitaliste
La discussion portant sur les réfugiés menace de déchirer l’Union européenne et met en évidence à quel point les politiciens capitalistes – européens ou non – sont incapables d’offrir une solution à la crise des réfugiés. Ils tentent tous de se décharger du problème sur d’autres pays que le leur, tout en laissant les réfugiés vivre dans des conditions inhumaines effroyables.
L’UE n’est pas connue sous le nom d’Europe-forteresse pour rien. La tragédie des réfugiés qui se noient dans la Méditerranée a précisément été causée par la politique de l’Union au cours de ces dernières années.
La construction de murs énormes, gardés par des soldats armés, a stoppé les gens qui traversent l’Europe par voie terrestre. Ceux-ci ont donc pris la mer. Les politiciens capitalistes ont réagi en réduisant le nombre de navires de sauvetage, pour tenter de rendre le trajet plus dangereux encore que les pays d’origine des réfugiés – et donc décourager les candidats à l’exil. Le nombre de noyés a donc augmenté. En avril 2015, on estime que 1 308 migrants sont morts en mer, contre 42 en avril 2014, quand les bateaux de l’opération Mare Nostrum étaient encore en activité.
L’été dernier, les politiciens capitalistes ont temporairement changé leur fusil d’épaule et un certain nombre de pays – en particulier l’Allemagne – ont ouvert leurs frontières, permettant à plus de réfugiés d’entrer. Cette phase n’a cependant pas duré longtemps. Rapidement, les différents pays de l’UE ont commencé à se chamailler en essayant de se refiler des réfugiés. L’accord de Schengen censé permettre la libre circulation dans de grandes parties de l’UE a été suspendu dans les faits, divers pays réintroduisant les uns après les autres des contrôles à leurs frontières.
L’accord avec l’État turc
La dernière ruse qui a émergé d’un sommet de l’UE est d’essayer de payer le gouvernement turc pour qu’il agisse comme une police des frontières, en retenant les réfugiés qui tentent d’atteindre l’Europe.
Dans son désespoir de se décharger de la crise des réfugiés sur la Turquie, l’UE a fermé les yeux sur le caractère antidémocratique du régime turc et la guerre qu’il mène contre le peuple kurde. Le gouvernement turc est encore récemment intervenu pour reprendre en main le plus grand journal du pays, qui avait osé le critiquer. Le président Erdogan pense même à étendre la définition de terroriste aux journalistes !
Le gouvernement turc mène une guerre civile brutale contre le peuple kurde dans le sud-est du pays, faisant des centaines de morts. Il a également bombardé des villages contrôlés par les Kurdes en Syrie, ce qui a efficacement aidé l’Etat Islamique. Les puissances européennes n’ont rien fait de plus que de doucement réprimander Erdogan pour ce crime.
Tout ce qui nous divise nous affaiblit
Les propositions de l’UE visent aussi à transformer la Grèce en un enclos géant – un camp de prisonniers en réalité – pour les réfugiés. Suite à la fermeture de la frontière entre la Grèce et la Macédoine, il y aura bientôt environ 70.000 réfugiés bloqués en Grèce. Cette décision n’a pas été prise par le gouvernement macédonien à lui seul, elle provient d’un ‘‘mini-sommet’’ qui a réuni les autorités autrichiennes et les États d’Europe centrale et orientale. La Grèce n’a même pas été invitée.
La grande majorité des réfugiés n’a pas pour objectif de rester en Grèce mais de traverser le pays pour se rendre en Europe du Nord. Ils se retrouvent maintenant affamés et sans abri dans les rues. La Grèce souffre déjà des conséquences d’une vicieuse politique d’austérité imposée par l’UE, avec plus de 50 % de taux de chômage parmi les jeunes, et un salaire moyen qui a chuté de plus d’un tiers depuis le début de la crise. Le pays est maintenant censé se débrouiller avec les réfugiés qui parviennent à atteindre l’Europe.
Le contrôle des décisions d’accorder ou non l’asile ne peut pas être laissé entre les mains des conservateurs ou des gouvernements tout aussi impitoyables du reste de l’UE. Le mouvement des travailleurs à travers l’Europe devrait exiger que des comités élus des travailleurs, avec des représentants des organisations de migrants, disposent du droit d’examiner les demandes d’asile et d’accorder l’asile.
Beaucoup de travailleurs et de pauvres – en Grèce et ailleurs – estiment qu’alors qu’ils compatissent avec les souffrances des réfugiés, les services publics de leur pays et l’offre de logements ne peuvent pas faire face au nombre de personnes à la recherche d’un abri. Cette idée est martelée par les politiciens de droite, qui racontent constamment que si les travailleurs ne sont pas assez payés ou ne peuvent pas trouver de logement ou d’emploi décent, c’est à cause des migrants.
Les politiciens capitalistes à l’échelle continentale se présentent comme des ‘‘durs sur la migration” en jouant sur les craintes des travailleurs, alors que ce sont ces mêmes politiciens capitalistes qui ont orchestré la dégradation sociale et le saccage des services publics.
Les réfugiés et les migrants ne sont pas responsables de l’austérité sans fin que nous avons endurée dans toute l’UE. Si nous laissons les gouvernements européens rejeter – à tort – la responsabilité de l’austérité sur les migrants, au lieu de pointer du doigt le système capitaliste en crise et les banquiers et milliardaires qui en bénéficient, les capitalistes vont réussir à broyer nos conditions de vie. Il est vital que le mouvement des travailleurs offre une issue, faute de quoi l’extrême droite pourra en profiter.
NON à l’Europe capitaliste, pour une Europe des travailleurs !
Le fait que l’UE soit en pleine crise existentielle devant son incapacité d’accueillir environ un million de réfugiés sur une population totale de 500 millions est une vibrante condamnation du projet capitaliste européen. Pourtant, selon le journal britannique The Guardian, il y a onze millions de foyers inoccupés dans l’UE, alors même que le nombre de sans-abris est estimé à 4,1 millions. En Belgique, les chiffres sur l’inoccupation des logements s’obtiennent difficilement. Mais dans la Région bruxelloise, la Cellule logements inoccupés de la Région estime que 48.000 logements ne seraient pas habités, sur un parc bruxellois total de 300.000 adresses privées. S’en prendre à ce gaspillage permettrait de résoudre la crise du logement de la population et d’abriter les réfugiés.
L’UE n’est pas un projet internationaliste. C’est en substance un rassemblement de grandes entreprises à travers l’Europe, avec pour but la maximisation des profits. Loin d’aboutir à l’harmonie européenne, comme l’illustre la crise actuelle des réfugiés, tout problème grave conduit à une augmentation des tensions nationalistes, alors que les différentes classes capitalistes d’Europe tentent d’assurer qu’elles ne doivent pas supporter le fardeau.
Les lois et les traités de l’UE sont conçus pour aider les classes capitalistes d’Europe au détriment de la classe ouvrière et des pauvres. En conséquence de quoi, les plus modestes propositions visant à faire payer le 1 % le plus riche de la société pour la crise seraient déclarées illégales en vertu du droit de l’UE. Bien sûr, cela ne suffirait pas pour empêcher un gouvernement socialiste déterminé à mettre en œuvre de telles politiques, mais cela représenterait une difficulté supplémentaire à surmonter.
Un gouvernement qui instaurerait une politique véritablement socialiste ne serait pas isolé. Il serait même extrêmement populaire, non seulement dans son pays mais aussi à l’échelle internationale. Il serait en mesure de lancer un appel international pour mobiliser le soutien des travailleurs à travers l’Europe et le monde.
La seule manière de mettre définitivement fin à la crise des réfugiés est de se battre pour un monde socialiste démocratique basé sur la reprise en main collective et démocratique des secteurs clés de l’économie tels que la finance, la chimie, l’énergie,… Une société socialiste pourrait exploiter les richesses, la science et la technique créées par le capitalisme pour satisfaire les besoins de la majorité de la population à travers le monde. Ce n’est que sur cette base qu’il serait possible de disposer d’un monde où les gens seront libres de se déplacer s’ils le souhaitent et non pas pour fuir un cauchemar.
C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !
Samedi 16 avril 2016, 14h, Espace Tivoli, Place Saint Lambert
Marche jusqu’au centre fermé pour étrangers de Vottem (à l’appel du CRACPE)
Ce samedi 16 avril se tiendra la manifestation contre le centre fermé pour étrangers de Vottem, comme chaque année depuis maintenant 17 ans. Les centres fermés sont des prisons qui cachent leur nom. Ils exercent une violence quotidienne à l’égard des personnes qui y sont détenues pour le seul crime d’avoir voulu fuir la misère, la guerre ou la dictature dans leur pays d’origine. La détention vise à casser la volonté de résistance pour préparer l’expulsion du pays. Cette violence atteint son paroxysme au moment de l’expulsion lorsque la personne est emmenée à l’avion: menottes, corps sanglé et entravé, coups, insultes,…
Dans le contexte de crise des réfugiés qui se développe en Europe depuis 2015, les centres fermés restent une expression frappante de l’approche anti-migratoire adoptée par les gouvernements successifs depuis plus de 20 ans, transformant lentement mais sûrement l’Europe en une véritable forteresse.
Les moyens ne manquent pourtant pas pour accueillir dignement les réfugiés et d’assurer un bon avenir à tous, migrant ou pas. Jamais nous n’avons produit autant de richesses qu’aujourd’hui, jamais nous n’avons disposé d’autant de possibilités technologiques. Mais le fruit de ce travail est accaparé par l’élite capitaliste. Le récent scandale des “Panama papers” a une fois de plus illustré l’absurdité de ce système où, selon Oxfam, 62 personnes à peine à travers le monde possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de l’Humanité. L’avenir de chacun peut être garanti, mais pour s’acquitter de cette tâche, nous ne pouvons en aucun cas faire confiance à des gouvernements qui, tout en offrant de généreux cadeaux au patronat (exonérations fiscales, privatisations, etc.) attaquent d’une main les conditions de vie et de travail de la population en pointant de l’autre les réfugiés et leur prétendu coût pour la société comme boucs émissaires.
Non à l’impérialisme !
La politique étrangère des gouvernements européens et plus largement des puissances impérialistes n’est de plus étrangère ni au développement du terrorisme, ni à celui des conflits régionaux qui poussent les populations locales à fuir leur pays. Depuis 2001, les 15 années de “guerre contre le terrorisme” on conduit à une situation explosive et cauchemardesque au Moyen Orient : plus d’un million de personnes y ont perdu la vie, les structures sociales ont été balayées par les bombes. Le monde est-il devenu plus sûr suite à ce désastre? Les seules à avoir bénéficié de ces aventures guerrières sont les multinationales pétrolières ou encore de l’armement.
Outre les interventions directes, le soutien de circonstance des pays occidentaux à des alliés ultra-réactionnaires (qu’il s’agisse des précurseurs des talibans, d’Al-Qaïda dans les années ’80 ou de ceux de Daesh plus récemment, ou encore de régimes alliés des puissances occidentales comme l’Arabie Saoudite) a largement favorisé le développement de monstres de Frankenstein qui oppriment les populations des régions qu’ils contrôlent, sèment la terreur et finissent par mordre la main qui les a nourris.
Les réfugiés sont-ils responsables des guerres en Syrie, en Irak ou en Somalie ? Personne ne part comme ça pour son plaisir. Le problème n’est pas que des gens veulent venir en Europe pour profiter. C’est au contraire un problème collectif pour ceux qui veulent échapper à la guerre, à la misère, etc. Et le gouvernement belge y contribue en participant à la guerre en Libye, en Irak, en Afghanistan et demain en Syrie.
Nous devons lutter contre les politiques impérialistes de nos gouvernements et contre les causes qui poussent tant de millions de personens à fuir ou à se tourner par désespoir vers des alternatives aussi monstrueuses que l’Etat Islamique et d’autres forces réactionnaires. Une première occasion se présentera le 24 avril à Bruxelles lors de la manifestation contre la guerre et l’achat d’avions de chasse (voir au verso).
Non au racisme !
Les attaques terroristes ont créé un climat d’angoisse bien compréhensible dans la population. Les politiques vont, comme au lendemain des attentats de Paris, essayer de surfer sur ce climat pour imposer des mesures sécuritaires et répressives notamment en direction des migrants et des demandeurs d’asile qui bien souvent fuient précisément le type d’horreurs que nous avons connues à Bruxelles. Tout comme la présence de militaires en rue n’a pas empêché ces attentats d’avoir lieu, la fermeture des frontières ou toute autre forme de durcissement de la politique envers les migrants ne feront pas progresser notre sécurité d’un millimètre.
Les racines du terrorisme se trouvent dans la politique étrangère et dans la politique antisociale de nos gouvernements. Ce sont ces politiques et les intérêts qu’elles servent (ceux des grandes entreprises) qu’il faut combattre, pas les droits des immigrés qui sont souvent les 1ères victimes du terrorisme. La meilleure manière d’isoler les terroristes et de combattre les conditions qui leurs permettent de disposer d’un soutien, c’est de lutter ensemble pour de meilleures conditions de vie pour tous. Parler de sécurité tout en appliquant une politique d’austérité qui transforme notre pays en cimetière social, c’est de la poudre aux yeux!
Les réfugiés d’aujourd’hui sont les sans-papiers de demain
Environ 40% des réfugiés se verront refuser leur droit à l’asile. Que feront-ils ? Ils deviendront sans-papiers. Et pour les sans-papiers, il n’y a que l’exploitation, une exploitation qui, de plus, instaure une pression à la baisse sur les conditions de travail de chacun. C’est pourquoi nous soutenons la revendication de la régularisation des sans-papiers.
Une autre société est nécessaire !
Mais, fondamentalement, aucun de ces problèmes ne pourra être résolu sans sortir de la logique d’exploitation et de discrimination du capitalisme. Luttons pour une société où l’économie sera enfin au service de la population et non des actionnaires !
Samedi 16/04 :: Liège. Manifestation contre le centre fermé de Vottem. 14h, Espace Tivoli place Saint Lambert
Dimanche 24/04 :: Bruxelles. Manifestation anti-guerre “Pas d’avions de chasse” contre l’achat de nouveaux chasseurs par l’armée belge. 14h, Gare de Bruxelles-Central. (plus d’infos)
Du 1er au 6 juillet :: Genk. Camp d’été des Étudiants de Gauche Actifs (plus d’infos)
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Rejoins les Étudiants de Gauche Actifs !
Le capitalisme – confronté à une crise économique, sociale, écologique et migratoire – n’a aucune réponse à nous apporter. Il n’engendre que guerre et misère. Une autre société est donc nécessaire, mais c’est plus facile à dire qu’à faire ! Se baser sur le sentiment d’indignation et de frustration n’est pas suffisant. Pour changer la société, nous devons la comprendre et l’analyser. Pour cela, nous nous basons sur le marxisme. Ce n’est pas un dogme rigide, mais une méthode d’analyse flexible dans le but de changer le monde.
Il faut aussi tirer les leçons du passé pour mieux renforcer les luttes d’aujourd’hui. Le combat contre l’exploitation capitaliste a déjà une riche histoire en matière de programme, de stratégie et de tactiques nécessaires pour aller vers une société débarrassée de la guerre, des atteintes graves à l’environnement, de la misère et de l’oppression.
Étudiants de Gauche Actifs (ALS,Actief Linkse Studenten en Flandre) est l’organisation de jeunesse du Parti Socialiste de Lutte (PSL). Nous défendons une alternative anticapitaliste basée sur le contrôle démocratique de l’économie parla collectivité. Nous voulons une société orientée vers les besoins de la majorité de la population plutôt que vers les profits des super-riches. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.
Rejoins-nous et construisons ensemble cette société !
Au football, on parle d’un coup du chapeau lorsqu’un joueur marque trois fois au cours de la même rencontre. Ce fut le cas ces dernières semaines pour la résistance antifasciste et l’opposition au message de haine, de division et de violence que l’extrême droite voulait exprimer dans la rue. Hier, à Louvain, la mobilisation antiraciste fut plus importante que celle de l’extrême droite pour la troisième fois d’affilée, après celle de Gand le 21 février et celle de Zeebrugge le 6 mars. Le danger n’a pas disparu bien entendu, mais la construction d’un mouvement de solidarité représente un sérieux pas posé dans la bonne direction.
Hier soir, Louvain ressemblait à une ville assiégée. Quelques-uns se sont certainement demandé si le niveau de sécurité n’avait pas soudainement été relevé au niveau 4. Il était interdit de se garer dans plusieurs rues, différentes parties de la ville avaient carrément été barrées, les forces de police étaient impressionnantes, un hélicoptère de la police survolait les environs,… Tout avait été fait pour faire craindre l’imminence d’un affrontement entre l’extrême droite et l’extrême gauche. Mais la réalité fut toute différente.
Alors que quelque 100 à 150 militants d’extrême-droite ont cherché à faire entendre leurs slogans haineux dans la rue – sous les huées régulières des passants et des habitants à leurs fenêtres – une vibrante marche de la solidarité combative et diversifiée défilait à un autre endroit de la ville avec 400 participants. Les troubles qui permettent aux médias de masquer le contenu politique d’une mobilisation par des “images sensationnelles” n’ont pas eu lieu.
Pourquoi était-il important de descendre dans la rue? Parce que nous ne pouvons pas laisser l’espace public à l’extrême droite pour qu’elle se renforce, gagne en confiance et passe à d’autres formes actions. En Allemagne, le nombre d’attaques contre des centres d’accueil pour demandeurs d’asile a récemment fortement augmenté. A Calais, des militants d’extrême droite se sont déguisés en agents de police pour agresser des réfugiés. Ceci dit, à Anvers, certains policiers se sont eux-mêmes chargés de violenter des migrants pour leur extorquer de l’argent… Cette violence ne s’arrêtera pas en nous limitant aux paroles, la mobilisation active est cruciale pour assurer que l’extrême droite aie plus de difficultés à s’organiser et pour isoler son message de haine et de division.
L’extrême droite se sent encouragée par le contexte actuel, notamment par le fait que les partis de l’establishment font tout reporter la responsabilité de la crise sur le dos des réfugiés, faute de réponses sociales aux problèmes sociaux. Des problèmes tels que la guerre, la pauvreté, les pénuries d’emplois ou de logements,… sont amplifiés par la politique austéritaire. Les moyens manquent pour faire face aux nécessités sociales mais, bizarrement, pas pour aller bombarder l’Irak et bientôt peut-être la Syrie. Le gouvernement belge participerait ainsi aux trois guerres qui constituent les plus grandes sources de réfugiés, en Afghanistan, en Irak et en Syrie. Le gouvernement a décidé de consacrer 9 milliards d’euros à la Défense, notamment avec l’achat de nouveaux avions de chasse F-35. Non, ce ne sont pas les réfugiés qui minent nos conditions de vie : c’est la politique d’austérité et de cadeaux aux riches et aux grandes entreprises.
Face à la menace de l’extrême droite, la mobilisation unitaire et la solidarité sont nécessaires. La manifestation de Louvain fut une belle étape dans cette direction, avec une participation supérieure à nos attentes et une foule bigarrée comprenant des jeunes et des moins jeunes dans une atmosphère positive de coopération entre Comac, Solidarity for all, Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs,… mais aussi Steunpunt Antifascisme et un bon groupe de militants kurdes. Comme c’est la tradition, un groupe de syndicalistes a pris le service d’ordre en main. A la fin, un micro ouvert a permis à ceux qui le souhaitaient de s’exprimer.
Nous pouvons dorénavant construire sur base de cette mobilisation. L’extrême droite a déjà annoncé vouloir tenir une nouvelle action le 16 avril à Lommel (Limbourg). Nous voulons regarder s’il sera possible d’y organiser une action de solidarité. D’autre part, il y a la manifestation contre l’achat de nouveaux avions de chasse le 24 avril prochain à Bruxelles, une mobilisation qui a gagné en importance avec la possible extension des opérations militaires belges en Irak vers la Syrie et qui nous offrira l’opportunité de dénoncer la politique guerrière à la base de la crise des réfugiés.
Ces actions nous permettrons de nous renforcer et d’engager la discussion sur l’alternative à défendre contre ce système en crise. L’extrême droite et son discours anti-réfugiés représente un obstacle à la lutte que nous devons mener ensemble pour un meilleur avenir pour tous. Dans ce combat, notre nombre est notre meilleure arme. La logique de division qui monte différentes couches des travailleurs et des pauvres les uns contre les autres nous déforce. Quelle est alors l’alternative? Nous défendons la construction d’une société où personne ne devrait fuir à cause des guerres, de la pauvreté et de la misère. Pour cela, il faut jeter le capitalisme dans les poubelles de l’Histoire. Les moyens existent pour assurer l’épanouissement de chacun, mais ils doivent être placés sous le contrôle et la gestion démocratiques de la collectivité. Organisons nous et relevons le défi! Les actions antifascistes et la construction de la solidarité active est partie intégrante du combat pour une société socialiste.