Category: Asile

  • 25/02 “Human wave for solidarity and humanity”

    Solidarite? avec tous les migrants ! 25 février, 14h, Parc Maximilien à Bruxelles

    Apre?s la politique de ‘opkuisen’ (nettoyage) du gouvernement dans le parc Maximilien et le renvoi de re?fugie?s au Soudan malgre? le risque de torture, le gouvernement fe?de?ral souhaite a? pre?sent le?galiser les rafles a? domicile, y compris chez les citoyen.ne.s qui he?bergent les migrants pour e?viter qu’elles/ils ne doivent dormir dehors. Il s’agit la? d’une attaque envers nos valeurs fondamentales mais aussi envers le travail formidable des citoyens he?bergeurs re?unis au sein de la Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés du Parc Maximilien.

    Le gouvernement tente de diviser les gens en criminalisant les personnes qui fuient les guerres, la re?pression, la mise?re, le racisme, le sexisme, l’homophobie, la trans-phobie, les conse?quences du changement climatique … en les pre?sentant comme une menace terroriste ou une menace pour la se?curite? sociale. Alors que le “cou?t” des re?fugie?s ne repre?sente pourtant que 0.2 % du budget de la se?curite? sociale, nous pensons qu’il ne s’agit la? que d’une e?nie?me tentative de creuser un peu plus le clivage entre les de?fenseurs d’un accueil humain et les repre?sentants d’une politique migratoire ferme ou ferme?e.

    Le 13 janvier, nous e?tions de?ja? 8.000 dans les rues pour re?clamer la de?mission de Theo Francken et de?noncer les expulsions de soudanais (victimes de torture a? leur retour).

    Dimanche 21 janvier, en a? peine 2 jours, nous e?tions plus de 3000 a? former une chai?ne “humaine mais ferme” pour nous opposer a? une grande ope?ration policie?re. La police n’a pas approche? les lieux et nous avons prouve? que la mobilisation des citoyen.ne.s (avec ou sans-papiers) est plus forte.

    Pour toutes ces raisons nous allons une nouvelle fois nous exprimer et manifester notre cole?re contre la politique du gouvernement qui traite les migrants comme des criminels et menace les droits fondamentaux de tous !

    Le dimanche 25 fe?vrier a? 14h00 au PARC MAXIMILIEN, soyons encore plus nombreux !

    Nous re?clamons :

    ? La solidarite? n’est pas un crime : non au projet de loi permettant les rafles a? domicile chez les citoyens solidaires ;
    ? On ne quitte pas son pays, sa famille et ses proches par plaisir : les causes des migrations force?es doivent e?tre prises en main et les personnes fuyant la guerre, la mise?re, le re?chauffement climatique et la re?pression doivent pouvoir e?tre accueillies et prote?ge?es.
    ? Stop aux “torture deals” : respect de l’article 3 de la Convention européenne des droits humains qui interdit l’expulsion d’une personne vers un Etat où elle risque d’être soumise à la torture et donc de cesser immédiatement le renvoi des migrants vers des pays où le risque est manifeste comme le Soudan ;
    ? Régularisation des sans-papiers et de leurs droits, e?gaux pour toutes et tous afin e?galement d’e?viter le dumping social et un soutien aux revendications de la Coordination des sans-papiers de Belgique !
    ? Safe passage : l’ouverture de couloirs humanitaires permettant aux re?fugie?s de venir en Europe de manie?re su?re et le?gale ;
    ? De?mission de Francken et de la politique migratoire qu’il repre?sente : on ne la?che rien !

    >> Evénement Facebook

    Signataires

    – Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés
    – MRAX
    – Coordination des sans-papiers de Belgique
    – Groupe montois de soutien aux sans-papiers
    – CODE ROUGE
    – Acteurs des temps présents
    – Bruxelles Laïque
    – Tout Autre Chose
    – Hart boven Hard
    – Jeunes anticapitalistes (JAC)
    – CRER
    – Vriendschap zonder grenzen / Amitiés sans frontières
    – Gauche anticapitaliste / SAP antikapitalisten
    – CNCD
    – Riposte.cte
    – École en colère
    – Indignez-Vous.be
    – Occupy Brussels Belgium
    – La Marche des Migrants de La Région du Centre
    – Maison du Peuple d’Europe
    – CIRÉ-asbl
    – Réseau ADES
    – Mouvement ouvrier chretien (MOC)
    – Comac
    – JOC Bruxelles
    – Jeunes FGTB
    – Mouvement des Jeunes Socialistes
    – Collectif féministe Kahina
    – Niemand is illegaal
    – Etudiants de Gauche Actifs
    – Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité)

  • Stop Théo ‘‘Trump’’ Franken : la lutte continue !

    Manifestation du 13 janvier. Photo : Mario

    Le samedi 13 janvier, des milliers de manifestants sont venus à Bruxelles pour y protester contre la politique d’asile cruelle et répressive de Theo ‘‘Trump’’ Francken. Pour Charles Michel, les choses sont pourtant claires: ‘‘La gauche ne propose aucune alternative crédible à ce que propose le gouvernement’’ (Le Soir, 09/01/18).

    Par Pietro (Bruxelles)

    L’accueil des réfugiés et la faillite du projet européen capitaliste

    585 kilomètres de murs anti-migrants ont été construits en Europe depuis la chute du mur de Berlin. L’Europe-forteresse cherche même à repousser au loin ses murailles en externalisant les frontières et en négociant des accords avec des pays partenaires tels que la Libye ou la Turquie pour les amener à garder les réfugiés chez eux. Cette stratégie a fait de la Méditerranée la frontière la plus meurtrière au monde. Plus de 33.000 migrants sont morts en tentant de la traverser depuis 2000, constate l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans son rapport de novembre 2017.

    Ce sont essentiellement les politiques néocoloniales et les guerres impérialistes qui donnent naissance à ces millions de migrants qui risquent leur vie pour atteindre un avenir meilleur. Mais chaque gouvernement tente de se décharger du problème sur d’autres pays, tout en laissant les réfugiés vivre dans des conditions inhumaines effroyables. Alors que L’UE concentre 22,1% des richesses mondiales, elle n’accueille que 6% des réfugiés dans le monde. Ce sont les pays pauvres qui en accueillent la majorité, soit plus de 90%.

    Et en Belgique…

    Cela fait déjà longtemps que la situation dramatique dans la Méditerranée et la politique raciste du gouvernement font débat et pousse à l’action bien au-delà des milieux activistes. Selon la Plate-forme de soutien aux réfugiés ‘‘Refugees Welcome’’, ce sont pas moins de 3.000 personnes qui sont impliquées dans l’accueil chez eux de réfugiés stationnant au parc Maximilien afin de les protéger des rafles de la police. Environ 400 sont ainsi logés chaque soir chez des particuliers. Des dizaines de milliers d’autres personnes sont investies dans l’accueil et l’assistance aux migrants sous d’autres formes, à Bruxelles et ailleurs.

    Dans ce contexte, la Coordination des sans-papiers et plusieurs associations, organisations politiques et syndicats solidaires ont activement mobilisé sur ce thème. La manifestation nationale de la Coordination des sans-papiers du 12 novembre (voir notre édition précédente) a rencontré le succès. Il en fut de même avec l’action menée à l’occasion du sommet européen sur les migrations le 13 décembre, en dépit de la pluie battante. Le racisme est effectivement un problème très répandu, mais la solidarité active existe aussi très largement.

    Les craintes et inquiétudes concernant la fragilité de la société actuelle ouvre un espace pour les populistes de droite et le racisme. Cela explique la popularité de Francken (N-VA), au Nord comme au Sud du pays. Nous ne pouvons inverser cette tendance qu’au moyen d’un programme social offensif et d’une lutte unifiée contre toute la politique d’austérité. Cela permettrait de faire prévaloir la solidarité qui existe déjà. La droite veut mettre un terme à cette situation, y compris avec un projet de loi qui permettrait d’entrer dans les domiciles privés pour arrêter des sans-papiers.

    C’est toute la politique d’asile qui pose problème

    C’est sur cet élan qu’est venu se greffée une autre date d’action, le 13 janvier. Ce jour-là, quelque 8.000 personnes ont manifesté à Bruxelles contre Theo Francken et la politique d’asile du gouvernement. Mais si les critiques sont nombreuses contre le gouvernement, diverses nuances se dégagent. Contre l’opposition parlementaire des partis traditionnels, le gouvernement rappelle facilement que le gouvernement Di Rupo avait pour secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Maggie De Block (OpenVLD)… Louis Tobback (SP.a) a d’ailleurs déclaré dans une interview au magazine Knack : “pas mal de ce que Theo Francken fait, je le ferais aussi.” Balayer les critiques du PS ou du SP.a n’est pas très compliqué. Elles visent essentiellement la forme de la politique migratoire plutôt que son fond. Finalement, pour eux, le problème de Francken, c’est qu’il en fait trop et trop bruyamment.

    Dans la rue, certains se limitent à exiger la démission de Francken, sans remettre en cause le gouvernement lui-même et en dépolitisant le débat. Il est selon nous illusoire d’imaginer une politique d’asile fondamentalement différente avec cela, même si cela serait considéré par beaucoup comme une victoire certaine. D’autres affirment: ‘‘Dans l’affaire Francken, il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt’’ en pointant du doigt le gouvernement et en demandant la démission du gouvernement dans sa totalité, mais sans donner de perspectives claires sur la suite. D’autres enfin veulent s’en remettre à l’Europe et à un système de quotas de réfugiés par pays.

    Quelle alternative ?

    La vague de solidarité actuellement à l’œuvre est impressionnante et de nature à remobiliser les plus démoralisés. Mais nous savons aussi que rien n’est pire que le cynisme né de l’espoir refroidi. Pour l’éviter, il faut parvenir à relier l’opposition à la politique d’asile du gouvernement à celles contre le reste de ses mesures antisociales en défendant des réponses à la crise en cours.

    Le gouvernement essaye de monter les différentes couches de la population les unes contre les autres. Sans stratégie et confiance en la force du nombre, il est souvent plus facile de frapper vers le bas, vers des personnes encore plus exploitées et désespérées. Pour combattre cela, le mouvement doit clairement proclamer que ce ne sont pas les migrants qui sont responsables du manque de logements et d’emplois décents ou des trous dans la sécurité sociale. Nous avons tout à gagner en nous unissant en un puissant mouvement social pour arracher les moyens qui nous manquent pour offrir de bonnes perspectives de vie pour chacun. Les Paradise Papers ont encore illustré il y a peu que de l’argent, il y en a. Mais il faut vouloir aller le prendre là où il est.

    Une véritable alternative sur le thème de la migration signifie également d’en finir avec les politiques de pillage et d’interventions militaires dans les pays du monde néocolonial. Au Soudan et ailleurs, des mobilisations populaires se développent contre les élites corrompues et les dictatures, et nous devons réfléchir au soutien à apporter à ces combats. Là-bas comme ici, seule une rupture anticapitaliste et un changement socialiste de société pourra défier cette situation. Mais cela ne tombera pas du ciel.

    La manifestation du 13 janvier aura des suites (NDLR, cet article a été rédigé avant que ne se tienne la chaîne humaine de ce dimanche, avec une participation comprise entre 2000 et 3000 personnes). Nous essayerons au maximum d’élargir le débat sur le programme et la stratégie dont nous avons besoin là où nous sommes présents et où des structures de soutien existent. Ce n’est pas toujours le cas dans le pays. C’est pourquoi nous vous invitons vous-mêmes à constituer avec vos proches et vos connaissances des comités de soutien pour participer aux diverses actions. Nos militants seront ravis d’y partager leurs expériences à votre invitation.

  • Des milliers de manifestants contre Francken et la politique d’asile cruelle du gouvernement

    Ce samedi 13 janvier, des milliers de manifestants sont venus à Bruxelles pour y protester contre la politique d’asile cruelle et répressive de Theo “Trump” Francken. Le rejet de la politique de ce gouvernement est généralisé. Il s’attaque constamment aux plus faibles: des chômeurs aux retraités et aux migrants. Pour mieux s’en prendre à nos conditions de vie, Michel et sa bande utilise la vielle tactique du diviser pour régner tandis que les migrants sont condamnés à la précarité et à l’illégalité et sont immédiatement utilisés comme main-d’œuvre bon marché sans aucune protection sociale.

    La raison immédiate derrière la mobilisation de ce samedi était l’arrogance de Theo Francken dans la question des réfugiés soudanais. L’incident est clos pour les politiciens établis, mais pas pour le peuple soudanais. Trois personnes sont déjà mortes cette année à la suite de la répression des manifestations contre l’augmentation du prix du pain. Au lieu de condamner la répression et la violence, ce gouvernement essaie de s’entendre avec la dictature d’al-Beshir. Cela confirme à nouveau que ce gouvernement de droite est prêt à faire tout ce qui est en son pouvoir pour s’attaquer à notre niveau de vie.

    Comme on pouvait le lire dans le tract que nous avons diffusé à cette occasion : “Ici, en Belgique, la lutte contre le gouvernement et tous les aspects de la politique antisociale est plus efficace en rejoignant nos alliés naturels: les travailleurs et leurs familles. La manifestation en défense de nos pensions de décembre, qui comprenait une délégation de personnes sans papiers, a illustré notre potentiel. Le défi qui nous fait face est de nous appuyer là-dessus pour développer dans la rue une opposition active contre l’austérité. A cela nous couplons la défense d’une alternative au capitalisme: une société socialiste où seraient prioritaires les besoins de de la majorité de la population et non les profits d’une poignée.”

    Betoging tegen Francken, Manif contre Francken // Mario

  • Dégageons Theo ‘Trump’ Francken et ce gouvernement !

    Action contre Theo ‘Trump’ Francken à Anvers le 26 octobre. Photo de Liesbeth.

    La politique d’asile de Theo Francken s’inscrit parfaitement dans la trajectoire néolibérale de ce gouvernement de droite: les chômeurs sont considérés comme responsables du manque d’emplois, les sans-abri de la crise du logement, les retraités des trous dans la sécurité sociale issus des innombrables cadeaux aux grandes entreprises, etc. Accords avec le dictateur turc Erdogan, camps d’esclaves en Libye ou coopération avec la dictature soudanaise d’al-Bashir: tout est possible pour Francken & Co.

    L’arrogance de Theo Francken ne fait que renforcer la colère contre cette politique antisociale. S’il s’en sort avec ses mensonges et De Wever avec son chantage, c’est parce que tous les partis au pouvoir et une grande partie de l’opposition parlementaire s’accordent sur la politique menée. Et dans ce cas, on n’en est pas à un mensonge près. Michel n’a pas hésité à qualifier de menteurs les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté fin décembre en défense de leurs. Le gouvernement ment quand il dit que nos conditions de vie s’améliorent : nos salaires réels diminuent et les “nouveaux emplois” tant vantés sont, en grande majorité, des emplois précaires et mal payés.

    La critique générale se limite au style de Francken. Louis Tobback (SP. a) l’illustre bien : “Beaucoup de ce que fait Theo Francken, je le ferais aussi”. Et c’est ce qu’il a déjà fait: en 1998, il a dû démissionner lorsque sa politique d’asile répressive a entraîné la mort de Semira Adamu. Que fait mal Francken selon Tobback ? “Il en fait trop”. Avec une telle opposition, le gouvernement s’en tire à bon compte.

    Rompre avec cette politique d’asile antisociale qui condamne les gens à la guerre, à la torture et à l’exploitation extrême n’est pas évident. Cela exige une rupture avec le capitalisme, où la concentration des richesses chez une infime élite signifie misère et tensions grandissante dans le reste de la population, poursuite du pillage néocolonial et de ses conséquences,… Une politique d’asile sociale doit reposer sur des mesures qui ne poussent plus les gens à fuir chez eux et qui empêchent de jouer les migrants contre d’autres travailleurs. Des emplois décents, des investissements publics massifs dans le logement social, l’éducation et les soins, etc. sont nécessaires. Mais cela ne peut arriver qu’en rompant avec la logique de profit du capitalisme, ce que refusent les politiciens traditionnels.

    Il faut activement résister à la politique antisociale à l’échelle internationale. En Suède, de jeunes demandeurs d’asile se sont organisés dans les écoles et ont initié une grève écolière contre les expulsions. Et même dans le contexte de dictatures, des mouvements de protestation exigent notre solidarité, comme en Iran ou au Soudan.

    Ici, en Belgique, la lutte contre le gouvernement et tous les aspects de la politique antisociale est plus efficace en rejoignant nos alliés naturels: les travailleurs et leurs familles. La manifestation en défense de nos pensions de décembre, qui comprenait une délégation de personnes sans papiers, a illustré notre potentiel. Le défi qui nous fait face est de nous appuyer là-dessus pour développer dans la rue une opposition active contre l’austérité. A cela nous couplons la défense d’une alternative au capitalisme: une société socialiste où seraient prioritaires les besoins de de la majorité de la population et non les profits d’une poignée.

    Samedi 13 janvier, 14h, gare du Nord à Bruxelles – Manifestation « Francken doit quitter le gouvernement » (événement Facebook)

  • Suède : Grève écolière contre les expulsions de migrants

    Stockholm

    Juste avant les vacances, une grève historique a eu lieu dans des écoles secondaires en Suède contre la déportation de réfugiés. Le 12 décembre, à midi, (12.12.12), des élèves du pays entier – de Boden au nord à Ystad au sud – sont entrés en action. Au moins 50 écoles de 19 villes ont été impliquées dans le mouvement. Le sentiment de force et de cohérence était écrasant.

    Rapport de Liv Shange Moyo, Rättvisepartiet Socialisterna (section suédoise du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    Cette action pourrait constituer le début d’une bataille plus acharnée contre la politique de diviser pour mieux régner et contre les expulsions de migrants effectuées par ce gouvernement.

    C’est à l’école Globala Gymnasiet, à Stockholm, que cette initiative a été prise. L’école a été presque complètement vidée, seuls ceux qui passaient un examen national de mathématiques ce jour-là sont restés à l’intérieur. Sur le terrain de jeu, les élèves de Globala Gymnasiet ont commencé leur grève par une réunion d’une heure. Puis ils ont rejoint les manifestants de 20 autres écoles dans le centre-ville. 2 000 participants ont étaient présents durant une heure et demie en dépit de la neige, du vent et du froid.

    Comme à Globala, l’école Gymnasiebyn à Luleå a joué le rôle de centre d’organisation de la grève dans la ville. Les étudiants de «Laisse-nous vivre – Jeune en Suède» ont entamé la discussion sur une grève écolière en septembre et la préparation concrète a commencé en octobre. Le fait que les élèves de deux villes aient travaillé ensemble a rendu cette journée nationale d’action possible. Les deux centres d’action se sont encouragés mutuellement.

    La construction du mouvement

    Les longues semaines de préparation ont renforcé l’implication des jeunes militants qui se préparaient à la grève. C’est ce qui explique que l’initiative a pu disposer de sa dynamique propre, en particulier dans les derniers jours avant le 12 décembre. Un certain nombre de nouvelles écoles et de nouveaux endroits ont rejoint la mobilisation, comme Tranås, Östersund, Ystad, Gävle et Umeå. Un atout important fut la confection de «paquets militants» préparé pour l’organisation de la grève avec des tracts, des listes de mobilisation, des listes de choses à faire, des affiches,…

    Quelque 4 000 personnes ont participé à la grève, dont 2 000 à Stockholm, 500 à Göteborg, 300 à Borås, 200 à Uppsala et 150 à Lund, Luleå, Boden et Piteå. 50 écoles de 19 localités ont été touchées, du nord au sud, d’est en ouest. Ce sont des chiffres impressionnants qui résument un pas en avant historique dans la construction d’une opposition combative à la politique migratoire brutale du gouvernement de coalition social-démocrate et vert.

    Au-delà des chiffres, le fait que la grève est maintenant considérée comme une arme efficace est plus important. Le fait que les écoliers aient «mis leurs outils à l’arrêt» en guise de protestation est un guide précieux pour la suite des mouvements sociaux. Ce type de méthode est en train de germer et attend d’être repris au fur et à mesure que la lutte se développe !

    Les réfugiés et les étudiants s’organisent

    En 2015, plus de 35.000 enfants non accompagnés se sont réfugiés en Suède. Ce n’est que cette année qu’ils ont reçu des premières nouvelles sur les décisions concernant leurs autorisations de séjour ou (surtout) leurs expulsions. Début août, de jeunes réfugiés afghans ont entamé un sit-in de 24 jours, en plein air, 24h / 24 et 7j / 7 à Stockholm. L’action a fait tache d’huile dans d’autres villes. Le sit-in Ung i Sverige (Jeune en Suède) a commencé avec une poignée de participants mais, au sommet du mouvement, ils étaient environ un millier, avec un large soutien et exerçant de la sorte une pression croissante sur les politiciens.

    Les provocations de l’État et des néonazis ont nourri le sentiment d’opposition aux expulsions. La mobilisation antinazie victorieuse de Göteborg du 30 septembre a joué un rôle crucial dans ce processus, comme source d’inspiration, mais aussi pour mettre en garde contre les conséquences du racisme d’Etat.

    Conformément aux révélations de réévaluations arbitraires d’âge et au nombre croissant de rejets de demandes de permis, la crédibilité du Conseil de migration a été mise en question de plus en plus. Cela a durci la détermination lors de la préparation de la grève. Le début d’une organisation nationale a montré sa force: quand beaucoup mettent ensemble leur force, ils peuvent renverser la situation.

    Rättvisepartiet Socialisterna

    Les membres de Rättvisepartiet Socialisterna (notre organisation-sœur en Suède, NDT) et Students Against Racism ont joué un rôle important dans les préparatifs de cette grève. L’hebdomadaire de Rättvisepartiet Socialisterna, Offensiv, a publié des rapports et des analyses de cette action qui ont bénéficié d’un très bon écho parmi les activistes. Le jour de la grève, des orateurs de RS ont pris la parole lors des manifestations à Stockholm, Göteborg, Borås, Luleå et Boden.

    À la manifestation de Stockholm, des réfugiés ont également pris la parole, au côté de plusieurs organisations et participants : Etudiants Contre le Racisme, Elèves Contre les Expulsions, Jeunes en Suède et d’autres. Pour RS, Natalia Medina a déclaré: “Nous n’avons jamais rien obtenu sans rien faire. Pas un seul droit ne fut conquis parce que les dirigeants ont soudainement réalisé que c’était une bonne idée. Les discours et les supplications aux politiciens et dirigeants ne marchent pas. Ce sont les grands mouvements de masse, les grèves et les manifestations qui permettent le changement !”, a déclaré Natalia sous les applaudissements enthousiastes.

    Des messages de solidarité ont envoyé par des étudiants en grève à Kassel, en Allemagne, et par des réfugiés tamouls de Grande-Bretagne. Lors d’une réunion de préparation de la grève, des représentants du Sindicato de Estudiantes espagnol ont partagé leurs expériences des grèves scolaires via Skype.

    De futures actions

    La grève du 12.12.12 fut une réussite et a également permis de continuer le combat. L’appel à une journée de protestation avec des grèves et des manifestations en janvier-février est une très bonne initiative qui doit maintenant être diffusée partout – dans les syndicats, les associations culturelles et sportives, parmi les organisations de locataires, … Une coordination plus étroite entre les différents centres d’action, ainsi que des discussions sur l’alternative à la politique d’expulsion du gouvernement, sont la clé pour continuer.

    L’Etat et l’establishment sont clairement inquiets. Deux semaines avant la grève, le gouvernement a annoncé un recul partiel qui, selon lui, permettrait d’accorder des permis à jusqu’ à 8 000 réfugiés. Cependant, il est soumis à une série de conditions. Seules les personnes arrivées avant le 25 novembre 2015 sont incluses. Les jeunes réfugiés doivent se qualifier pour et passer par l’enseignement secondaire, puis trouver un emploi. Et cela doit être mis en œuvre “d’ici l’été”.

    Entre-temps, les décisions négatives et les mesures d’expulsion s’entassent. Il y a deux semaines, un groupe de jeunes réfugiés a été déporté. Plusieurs jeunes réfugiés se sont suicidés cette année. Le gouvernement espérait que la retraite annoncée apaiserait le mouvement; au contraire, il arrive à des conclusions de plus en plus radicales et applique des méthodes de plus en plus radicales.

    Les tentatives de ralentir le mouvement contre les expulsions sont motivées par la peur. Les jeunes à la tête d’un mouvement en pleine effervescence risquent d’attirer de plus en plus de personnes dans le mouvement contre la politique migratoire brutale des sociaux-démocrates et des Verts.

    La lutte de ces derniers mois a déjà illustré l’hypocrisie avec laquelle le gouvernement suédois mène sa politique en exposant que le vrai “nous” et “eux” sont des jeunes et des travailleurs de toutes origines contre la minuscule élite qui tente d’utiliser les préjugés pour détourner l’attention des contradictions fondamentales de la société.

    La grève écolière représente une escalade du mouvement qui donne beaucoup d’espoir et qui peut réveiller d’autres dans les mois à venir – non seulement pour la lutte en faveur d’une autre politique d’asile, mais aussi pour une autre société, une société socialiste.

  • Après les mensonges, le chantage. Mais sur le fond, ils sont d’accord.

    Manifestation contre la visite de Francken à l’université d’Anvers fin 2017.

    Theo Francken doit rester en place, faute de quoi la N-VA provoquera une crise gouvernementale. De Wever n’aurait pas pu être plus clair ce week-end : “Si on demande à Theo Francken de se retirer, alors la N-VA se retirera. À ce sujet, je suis très clair. Je soutiens Theo Francken et je ne le laisserai pas tomber”. Si Theo Francken s’est retrouvé dans une telle situation, ce n’est pas en raison de sa politique, mais bien parce qu’il a menti au sujet de celle-ci. L’occasion a été saisie par le CD&V, l’Open-Vld et le MR pour aboyer contre la N-VA, en prenant toutefois bien garde de ne pas mordre. C’est qu’ils ne désirent vraiment pas aborder le fond de la question : la politique d’asile antisociale des autorités.

    Qui a le plus gros bouton rouge?

    Comme à son habitude, De Wever a réagi en aboyant encore plus fortement. Sur le plateau de l’émission “De zevende Dag” (VRT), le député européen Ivo Belet (CD&V) a déclaré que Theo Francken aurait dû démissionner depuis longtemps. Son collègue du CD&V, Eric Van Rompuy, Charles Michel est devenu “la marionnette” de la N-VA. Il a également accusé la N-VA d’être responsable d’un “climat politique écœurant” en recourant notamment à des tweets populistes. Ni Belet ni Van Rompuy n’ont toutefois été jusqu’à remettre en question la participation du CD&V à ce gouvernement… Ils ont laissé à leur président le soin de se prononcer. Mais Wouter Beke a déjà indiqué que le CD&V n’allait pas exiger le renvoi de Francken.

    Nous avons déjà assisté il y a peu à la petite joute des présidents des partis présents au gouvernement fédéral par le biais de tweets particulièrement empoisonnés concernant les émeutes. De Wever avait une fois de plus atteint le sommet en menaçant de faire chuter le gouvernement. Difficile de ne pas penser à Donald Trump qui a répondu au message de Nouvel An de son homologue nord-coréen, qu’il appelle “Rocket-Man”, en déclarant que lui aussi avait un bouton rouge ‘‘plus gros et plus puissant que le sien’’ pour lancer des missiles nucléaires. Ce système capitaliste plongé dans la crise en crise génère des leaders politiques qui se décrivent – sans rire – comme des ‘‘génies stables’’ alors qu’ils discutent sur Twitter de qui a le plus gros bouton rouge !

    Au milieu des mensonges et du chantage, un accord sur l’austérité

    Si Francken est capable de s’en tirer avec ses mensonges et De Wever avec son chantage, c’est avant tout parce que la totalité des partis du fédéral partage la politique à propos de laquelle on ment. Ces dernières années, les conditions de vie de la majorité de la population ont durement été frappées : saut d’index, augmentation de l’âge de départ en pension, suppression progressive des retraites anticipées, flexibilité et précarité renforcée,… Pour mettre en œuvre ce type de mesures, le gouvernement ne s’embarrasse pas de tellement de discussions. Sur tout cela, la concorde règne en maître. Michel n’hésite pas à qualifier de menteur celui qui ose critiquer la logique de ces mesures antisociales sur base de faits et de chiffres. “Fake News !” a-t-il encore osé dire au sujet des syndicats à la suite de la manifestation du 19 décembre dernier. Ce jour-là, des dizaines de milliers de syndicalistes défilaient à Bruxelles en défense de nos pensions.

    Les partis établis ne veulent pas d’une campagne électorale dont le thème central serait la politique d’asile. Ils redoutent que cela profite à la N-VA. Le débat porte avant tout sur la forme et non sur le fond, comme l’a encore tout récemment illustré le ponte du SP.a Louis Tobback en disant : ‘‘Une grande partie de ce que fait Theo Francken, je le ferais aussi.’’ Il a au moins eu le mérite de résumer simplement toute la faiblesse de l’opposition. Et c’est vrai, Tobback a à plus d’un titre tracé le chemin pour Francken. Souvenons-nous qu’il a dû démissionner de son poste de ministre en 1998 trois jours après la mort de Semira Adamu. La seule critique de Tobback vis-à-vis de Francken, c’est qu’il en fait trop.

    Il n’est pas évident d’en finir avec cette politique d’asile et ce racisme d’Etat qui condamnent les victimes de guerres, de tortures et d’exploitation extrême. Pour y parvenir, c’est avec le capitalisme lui-même qu’il faut rompre. Dans ce système, la concentration de richesses aux mains d’une infime élite signifie d’imposer une effroyable misère, d’exacerber les tensions parmi le reste de la population, de piller les pays du monde néocolonial,… Défendre une véritable politique d’asile, cela implique de s’assurer que plus personne n’ait à fuir la misère, la guerre ou la dictature tandis que des mesures soient prises pour garantir que les migrants ne soient pas instrumentalisé contre d’autres travailleurs en termes de conditions de travail, de vie ou de salaire. En entendant cela, les yeux des politiciens établis s’écarquillent : il est hors de question pour eux de toucher aux fondements de la logique de profit du capitalisme !

    Francken s’est fait prendre pour avoir menti. Mais c’est la règle plutôt que l’exception dans ce gouvernement. Tous ses membres sont fiers des fameux nouveaux emplois créés par sa politique. En oubliant opportunément de préciser qu’il ne s’agit quasiment pas d’emplois décents à plein temps… Ça aussi, Charles Michel en parlera-t-il comme «d’informations incomplètes» au lieu de mensonges ? Les autorités fédérales répètent inlassablement que le progrès a embrassé la Belgique, alors que tous les chiffres indiquent que notre pouvoir d’achat et nos salaires réels sont en retard par rapport à ceux des pays voisins. C’est peut-être bien pour ça que l’on entend plus beaucoup parler de ce fameux ‘‘handicap salarial’’ d’ailleurs… On pouvait encore lire hier dans le quotidien flamand Het Nieuwsblad: “Au moins 1 Belge sur 20 ne peut pas chauffer suffisamment son logement. C’est ce qui ressort des chiffres d’Eurostat.”

    Ce gouvernement n’a cessé de nous mentir au sujet de nos pensions, de nos salaires, de nos services publics,… Comme le dit Gwendolyn Rutten: “Celui qui fait violence à la vérité une fois sera mis en doute la fois suivante.’’ Et Wouter Beke : ‘‘Au sujet de tout ce qui est dit, nous ne savons plus distinguer le vrai du faux.’’ Instaurer l’austérité, ça passe quand même mieux en montant les différentes couches de la population frappée les unes contre les autres. Et dans ce cadre, un mensonge de plus ou de moins…

    Le gouvernement ne parvient à s’en tirer qu’en raison de la faiblesse de l’opposition. Au Parlement, l’opposition se limite en grande partie à des remarques sur les mensonges de Francken tout en soulignant l’importance de l’enquête du Commissariat général aux Réfugiés et Apatrides sur les conséquences des rapatriements. La situation actuelle doit être saisie pour se mobiliser activement contre toutes les mesures antisociales de ce gouvernement de malheur – que le gouvernement ait menti ou non. Le succès de la manifestation du 19 décembre a encore tout récemment illustré le potentiel dont bénéficierait un mouvement social conséquent contre ce gouvernement de droite dure. Tout l’enjeu est de parvenir à construire une opposition active dans la rue pour mettre un terme à cette politique de casse sociale. Ce défi sera d’autant mieux relevé si le mouvement est armé d’un programme de rupture avec le capitalisme, un programme qui défend l’instauration d’une société socialiste démocratique, où les besoins de la majorité de la population sont centraux en lieu et place de la soif de profit de quelques-uns.

    Pendant ce temps, au Soudan

    Le week-end dernier, des actions de protestation ont eu lieu dans tout le Soudan contre l’augmentation des prix du pain. La répression des autorités s’est abattue sur le mouvement : des journaux ont été fermés, un dirigeant de l’opposition a été arrêté et la violence policière s’est déchaînée contre les manifestants. A Geneina, il y a eu un mort. Cette augmentation du prix du pain fait suite à la décision du gouvernement de stopper de subventionner cette denrée de base, dans le cadre d’un plus vaste paquet de mesures néolibérales faisant suite aux recommandations du FMI. Il y a quelques années, le pays avait déjà été secoué par des protestations de masse à l’occasion de l’augmentation des prix du carburant. Selon Amnesty International, en 2013, pas moins de 185 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations. Cela est un temps parvenu à paralysé les protestations, mais les premiers signes d’un nouveau mouvement sont actuellement visibles. En septembre 2017, des actions d’étudiants avaient également eu lieu.

    Samedi 13 janvier, 14h, gare du Nord à Bruxelles – Manifestation « Francken doit quitter le gouvernement » (événement Facebook)

  • #InMyName: Mobilisation pour la justice migratoire

    Photo : Liesbeth

    Hier, une manifestation a eu lieu à Bruxelles dans le quartier européen à l’appel de nombreuses ONG et associations afin de dénoncer la politique migratoire européenne répressive. Les organisateurs parlent de 2.000 participants ce qui est très bien au vu des conditions météos et de l’heure de rendez-vous (17h). Cette mobilisation a pris place dans le contexte d’un sommet européen sur les politiques migratoires.

    Les puissances occidentales pillent les pays du monde néocolonial avec leurs multinationales et leurs interventions militaires. La crise des réfugiés y est inextricablement liée. La seule réponse de l’Union européenne est de bloquer les réfugiés autant que possible. Mais rien n’est fait contre les causes pour lesquelles ces gens fuient leur pays d’origine.

    Le texte de l’appel dénonçait à juste titre que ‘‘L’Union européenne repousse toujours plus loin l’inacceptable, fait de la Méditerranée un cimetière et négocie avec les pays du Sud pour qu’ils deviennent nos gardes-frontières. Elle finance également les garde-côtes libyens qui repoussent les migrants africains vers les camps de détention et l’esclavage.’’

    Les manifestants ont tenu à répéter une fois de plus que fuir la misère et la guerre n’est pas un crime. Il est crucial de lutter aujourd’hui pour la régularisation de tous les sans-papiers, le droit au logement, l’abolition des centres fermés, la liberté de circulation, l’arrêt des expulsions et de la criminalisation des sans-papiers, la fin du racisme et de l’hypocrisie de l’État, le respect des droits fondamentaux comme l’accès aux soins médicaux, à l’éducation et à la formation.

    Mais tout cela doit être couplé avec une lutte incessante pour l’unité du mouvement de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité et le racisme, pour une société libérée de toutes les inégalités, pour une société socialiste.

    Il y a un mois, une autre manifestation avait eu lieu en faveur de la régularisation des sans-papiers. Nous revenons sur  cette dernière dans cette interview de Pietro Tosi, animateur au MOC (Mouvement ouvrier chrétien) et au Comité des Travailleurs avec et Sans Papiers (TSP) de la CSC de Bruxelles et également membre du Parti Socialiste de Lutte.

    Reportage-photos de Liesbeth :

    Betoging rond migratietop EU // Liesbeth

    Reportage-photos de Mario :

    Betoging rond migratietop EU // Foto's door Mario

  • [INTERVIEW] Sans-papiers : contrer la stratégie du gouvernement par l’unité des travailleurs

    Le gouvernement Michel plonge la Belgique dans un climat de répressions énormes contre les migrants et les sans-papiers. C’est dans ce cadre que la Coordination des Sans Papiers de Belgique, avec la plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés et les syndicats, a organisé une grande manifestation à Bruxelles le 12 novembre dernier ‘‘Pour la justice sociale : régularisation’’. Pour comprendre les enjeux de cette mobilisation, nous avons discuté avec Pietro Tosi, animateur au MOC (Mouvement ouvrier chrétien) et au Comité des Travailleurs avec et Sans Papiers (TSP) de la CSC de Bruxelles et également membre du Parti Socialiste de Lutte.

    Article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

    La répression politique provoquée par les politiques racistes du gouvernement est de plus en plus forte. Quel est votre avis sur le contexte politique dans lequel s’est déroulée la mobilisation de la manifestation ?

    ‘‘Rafles de migrants, arrestations, quotas d’expulsions, centres fermés, contrôles de papiers, voilà le résultat de la politique de Théo ‘‘Trump’’ Franken, N-VA, secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration.
    ‘‘Depuis sa nomination, il apparaît quasiment tous les jours dans les médias avec des déclarations nauséabondes : ‘‘nettoyage’’ des réfugiés du parc Maximilien, ONG accusées d’encourager la traite d’êtres humains en sauvant la vie de milliers de personnes dans les eaux de la Méditerranée !

    ‘‘La situation des personnes sans-papiers est des plus précaires : sans droit, sans logement, ils sont obligés d’accepter les pires conditions de travail, au noir, avec des salaires dérisoires et sans protection. C’est la volonté politique de ce gouvernement de droite. Maintenir une couche de la population sans droit profite aux employeurs qui utilisent des travailleurs moins chers.

    ‘‘Voilà la stratégie du gouvernement : utiliser le racisme comme outils de division entre les travailleurs au profit du patronat. Cette politique consciente utilise cette situation pour faire pression sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail, contre tous les travailleurs. Ces attaques sur la couche la plus précarisée de la population s’inscrivent dans une offensive contre l’entièreté des travailleurs. Elles montrent à quel point les uns comme les autres ont véritablement des intérêts communs à défendre contre ceux qui les exploitent.’’

    Plus de 3000 personnes ont manifesté ce 12 novembre, cela faisait longtemps que nous n’avions plus vu une telle mobilisation. Comment avez-vous préparé cela ?

    ‘‘Les militants du comité TSP de la CSC ont occupé l’espace public plusieurs semaines durant, sur les marchés matinaux et dans les occupations pour tracter et sensibiliser les autres sans-papiers à la nécessité de se mobiliser massivement pour cette date.

    ‘‘Des interventions des militants sans-papiers ont été organisées auprès de plusieurs délégués de centrales syndicales, notamment à la CSC-Metea, la CNE et à la CSC Alimentation et Service.

    ‘‘Le but du Comité était de construire des liens étroits entre les délégués et les travailleurs sans-papiers afin de renforcer la conscience de classe mais également pour faire du 12 novembre une manifestation non seulement de citoyens mais aussi de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité de ce gouvernement.

    ‘‘Pendant cette campagne, les Etudiants de Gauche Actifs ont organisé plusieurs tractages dans les écoles et à l’ULB pour mobiliser parmi la jeunesse bruxelloise. Le jour de la manif, les militants du PSL, d’EGA et de la campagne ROSA ont organisé un bloc militant et combatif.’’

    Quels sont les acteurs et les revendications de la plateforme en soutien aux sans-papiers ?

    ‘‘Les revendications de la coordination sont : la régularisation de tous les sans-papiers, le droit au logement, l’abolition des centres fermés, la liberté de circulation, l’arrêt des expulsions et de la criminalisation des sans-papiers, la fin du racisme et de l’hypocrisie de l’État, le respect des droits fondamentaux comme l’accès aux soins médicaux, à l’éducation et à la formation.

    ‘‘Les syndicats ajoutent comme revendication : l’égalité des droits, des critères clairs et permanents de régularisation, un titre de séjour pour toute personne dont les droits fondamentaux sont violés ou menacés, un permis de travail et un titre de séjour pour les travailleurs qui osent porter plainte pour exploitation, la fin des arrestations arbitraires, de la détention et des expulsions de migrants, la fin de la criminalisation des personnes sans papiers.

    ‘‘Tout cela serait bien sûr une énorme avancée face à ce gouvernement de répression.’’

    Mais comment gagner tout cela face à ce gouvernement de droite ?

    ‘‘Dans le contexte actuel, pour arracher chaque réforme, il nous faut une lutte révolutionnaire. Ces revendications doivent être couplées à une lutte incessante pour l’unité du mouvement de tous les travailleurs contre les politiques d’austérité et le racisme, pour une société libérée de toutes les inégalités. Il faut nous opposer à ce système qui engendre misère et exploitation et qui repose sur la guerre et le pillage néocolonial poussant tant de personnes à fuir leur région au péril de leur vie.

    ‘‘Il nous faut organiser un rapport de forces pour construire un mouvement de lutte et de solidarité en faveur d’une société socialiste débarrassée de l’exploitation et de la concurrence.’’

    Quel bilan tirez-vous et quelles suites envisagez-vous ?

    ‘‘On était tous très contents à la fin de la manifestation. Malgré le climat extrêmement pluvieux typiquement belge, très défavorable à une manifestation, plus de 3000 personnes ont rejoint l’appel de la coordination. Ce fut un grand succès du point de vue de l’enthousiasme avec lequel les participants ont pu animer le cortège de manière politique mais aussi festive.

    ‘‘On a enfin montré qu’il est possible de construire un rapport de force dans la rue pour et par les sans-papiers mais également avec des délégués syndicaux prêts à construire la solidarité et à se battre pour la régularisation !

    ‘‘La tâche qui se présente à nous maintenant est de garder le rythme de la mobilisation et de ne pas faire retomber cet enthousiasme. C’est pour cela que les militants du Comité reprennent la mobilisation pour deux autres dates très importantes : le 12 et le 13 décembre se déroulera à Bruxelles un sommet européen sur les politiques migratoires dans lequel les élites européennes discuteront de comment externaliser les frontières via la mise en place de HOTS SPOTS sur le territoire libyen. Ce sera l’occasion d’organiser un contre-sommet sur le dumping social, sur la politique meurtrière de l’Union Européenne et de se mobiliser tous et toutes dans la rue, le 13 décembre à 17h à Arts-Loi.’’

  • Assemblée citoyenne de la campagne Commune hospitalière de Liège

    Ce lundi 4 décembre, 19h, à L’Aquilone asbl, boulevard Saucy n°25 4020 Liège

    La première phase de la campagne “Rendons notre commune hospitalière” lancée par le CNCD 11.11.11 et le CIRé touche à sa fin à Liège. Une motion est sur le point d’être signée par les autorités communales qui s’engagent à améliorer l’accueil des personnes migrantes sur le territoire de la ville de Liège.

    Cette soirée sera l’occasion de revenir sur le contenu de cette motion et sur les avancées obtenues en présence d’Emmanuelle Vinois de l’asbl Point d’appui qui a négocié avec la ville au nom du collectif.

    Ce sera également un espace de rencontre et d’échange avec divers citoyens, militants et initiatives qui se sont particulièrement mobilisés sur cette question.

    >> Événement Facebook

     

    >> Des communes hospitalières contre le racisme d’État ?

    >> Contre le racisme du gouvernement Michel, pour une commune de Saint-Gilles hospitalière !

  • Contre le racisme du gouvernement Michel, pour une commune de Saint-Gilles hospitalière !

    Via un plan radical d’investissements publics dans les logements sociaux, les écoles et les soins de santé !

    Le gouvernement de droite dure, NVA en tête, multiplie les provocations racistes contre les réfugiés, les sans-papiers et la population d’origine immigrée. Ceci afin de nous diviser et détourner l’attention de ses politiques d’austérité contre nos salaires et allocations, nos pensions, et nos services publics.

    Le gouvernement avait fait directement face à un plan d’action syndical historique qui avait culminé avec la grève générale du 15 décembre 2014. Bien qu’il était clair que le mouvement des travailleurs était capable de le faire tomber, cette opportunité n’a pas été saisie. Depuis la NVA et le gouvernement a réussi à se restaurer vu la faiblesse de l’opposition surtout du PS. Des « socialistes » qui mènent une politique néolibérale et qui s’en mettent plein les poches renforcent la droite.

    Les politiques d’austérité sont accompagnées d’une démolition du droit d’asile et d’une répression brutale contre les migrants. Plongés dans une situation clandestine et précaire, les sans-papiers sont contraints d’accepter les pires jobs au noir, avec des salaires de misère et sans protection. Cela exerce une pression vers le bas sur l’ensemble des salaires et des conditions de travail de la population stimulant le racisme et la division entre travailleurs. Les uns comme les autres, nous avons des intérêts communs et nous devons nous battre ensemble.

    Heureusement, une contre-réaction prend à nouveau place. Des manifestations étudiantes ont pris place en Flandres contre la venue de Théo « Trump » Francken dans les universités. Le 12 novembre, la Coordination nationale des sans-papiers a organisé la plus grande manifestation depuis fin 2015, avec plus de 5000 personnes. Enfin la campagne « Rendons nos communes hospitalières » se développe dans différentes villes et une manifestation de solidarité avec les réfugiés prendra place le 13 décembre prochain lors du sommet européen.

    Luttons ensemble pour les besoins de tous

    La notion d’hospitalité doit se traduire sur le terrain dans les services communaux, ce qui demande du personnel supplémentaire. Les occupations de bâtiments par les sans-papiers doivent être soutenues et non expulsées. Les contrôles d’identité au faciès doivent stopper. Des places d’accueil en suffisance doivent être crées. Appliquons la réquisition des logements inoccupés pour les sans-abris avec ou sans papiers. Au-delà de palier a l’urgence, l’accès au logement, à des soins de première ligne ainsi qu’à un enseignement gratuit et de qualité est central pour effectivement rendre nos communes hospitalières.

    Au lieu de la politique communale de logement de Picqué orientée vers l’attrait de couches plus aisées pour en chasser les pauvres, il faut un plan ambitieux de construction de 4000 logements sociaux publics à Saint-Gilles. Ceci afin de résoudre une liste d’attente sans fin et inverser la courbe croissante des prix des loyers. Un plan massif d’investissements publics devrait aussi être élargi vers la construction de nouvelles écoles pour endiguer la pénurie et diminuer le nombre d’élèves par classe ou encore dégager les moyens suffisants pour des maisons médicales et des maisons de repos.

    Bref, lier les revendications, unifier les luttes, c’est donc tisser les liens de solidarité et accroître la mobilisation qui permettra à tous de l’emporter.

    Pour une commune de gauche

    Comment faire de Saint-Gilles une commune hospitalière ? Le PS à Saint-Gilles a fait le choix de prendre la droite avec lui au pouvoir, malgré qu’il dispose d’une majorité, pour mener une politique communale néolibérale qui aggrave les pénuries sociales. Les sondages qui indique que le PTB devient un vrai challenger sont très enthousiasmants. À moins d’un an maintenant des élections communales de 2018, le PTB peut saisir le potentiel pour transformer de bons sondages en véritable changement. Les campagnes de gauche qui ont connu les plus grands succès électoraux sont celles qui ont su susciter l’enthousiasme et la participation massive, en reposant sur des campagnes larges et inclusives basées sur l’action comme celle de Sanders, Corbyn, Mélenchon et Podemos. Le PSL est prêt à y contribuer. 

    Le PTB et les majorités progressistes entreront en collision avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. Dans les années 80’, le conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, a trouvé la parade pour lancer son vaste programme d’investissements publics. Il a construit un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche. Et, via des grèves et des manifestations de masse, il a forcé le gouvernement Thatcher à céder un refinancement de la ville.

    Une initiative inclusive basée sur l’action peut permettre une préparation politique via des discussions ouvertes et démocratiques, mais aussi la défense et la popularisation d’un programme qui rend possible de parvenir à la victoire. Des propositions et mesures concrètes sont indispensables, mais également un projet pour ce qu’il conviendra de faire si l’establishment essaie de nous étouffer ; un projet qui ne peut être que celui du véritable socialisme démocratique car les marges pour changer fondamentalement la politique n’existent pas sous le capitalisme.

    13 de?cembre – Grande manifestation pour la justice migratoire et la justice sociale – 17H a? Arts-Loi – A l’occasion du contre-sommet europe?en sur l’immigration.

     

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