Category: Le PSL

  • Seattle. “Les riches ont joué leurs meilleures cartes contre nous, et nous les avons battus. Une fois de plus.”


    Voici ci-dessous, le texte du discours de Kshama Sawant prononcé lors de la conférence de presse du 10 décembre annonçant l’initiative de revue du scrutin par la Campagne de Solidarité avec Kshama (Kshama Solidarity Campaign). Cette campagne avait été lancée suite à la procédure de destitution engagée à son encontre par la droite et les grandes entreprises de Seattle.

    Tout d’abod, félicitations aux travailleurs de Starbucks pour le succès de leur campagne de syndicalisation (qui a tout récemment imposé la présence syndicale pour la toute première fois dans l’entreprise aux Etats-Unis, NdT). C’est un signe annonciateur de la période à venir.

    Aujourd’hui, l’ancien PDG de Starbucks et résident du district 3 de Seattle (circonscription en jeu pour la procédure de révocation de Kshama Sawant, NdT), Howard Schultz, a passé une très mauvaise journée. Entre les travailleurs de Starbucks qui commencent à se débarrasser de leurs chaînes et notre victoire apparente ici à Seattle, les nouvelles ont été terribles pour la classe capitaliste.

    Le dépouillement du scrutin d’hier après-midi a montré que notre campagne socialiste à Seattle a pris une avance de 232 voix.

    Il semble bien que nous ayons vaincu les efforts combinés des grandes entreprises, de leurs médias, de la droite, des tribunaux et de l’establishment politique – qui cherchaient par tous les moyens à éliminer notre présence socialiste au conseil de la ville de Seattle (conseil où ne siègent que 9 élus et le maire pour la gestion d’une ville de 740.000 habitants, NdT).

    En d’autres termes, les riches et leurs représentants en politique et dans les médias ont joué leurs meilleures cartes contre nous, et nous les avons battus. Une fois de plus.

    Comment avons-nous fait cela ? Nous avons gagné parce que nous n’avons pas reculé.

    Nous n’avons pas reculé dans notre position socialiste au conseil de ville. Au contraire, nous sommes passés à l’offensive, et cette année, nous avons remporté certaines des victoires les plus importantes pour les droits des locataires.

    Nous n’avons pas reculé dans la lutte des travailleurs : nous avons mis nos ressources et notre engagement total à la disposition des courageux syndicalistes de base du syndicat des charpentiers du Pacifique Nord-Ouest. Nous l’avons fait alors que la direction de leur syndicat a honteusement refusé de se battre et a attaqué publiquement notre siège au conseil de ville en nous accusant d’interférence. Si soutenir les travailleurs syndiqués dans leurs efforts pour combattre les patrons est une interférence, alors je plaide coupable. Je suis une interférente.

    Il existe également de bons et courageux dirigeants syndicaux, et nous devons travailler à leurs côtés. Les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de reconstruire un mouvement syndical combatif, et si certains dirigeants syndicaux conservateurs veulent s’y opposer, nous ne pouvons pas les laisser nous arrêter.

    Nous n’avons pas reculé d’un pouce dans notre campagne électorale socialiste pour vaincre cette tentative de révocation lancée par la droite, une campagne raciste soutenue par les grandes entreprises. Nous avons combattu les attaques sans fin des médias capitalistes, en particulier le Seattle Times.

    Encore une fois, nous avons lutté contre les quantités massives d’argent des grandes entreprises. Un million de dollars. Je ne parle pas seulement de l’argent des Comités d’Action Politique (structures privées dont le but est d’aider ou de gêner des élus, ainsi que d’encourager ou de dissuader l’adoption de certaines lois, NdT), mais aussi des énormes sommes d’argent des entreprises qui sont allées directement à la campagne pour la révocation, avec plus de 500 riches républicains, 850 millionnaires, plus de 100 PDG et cadres supérieurs, de même que tout un Who’s Who du secteur de l’immobilier.

    Nous avons surmonté les obstacles posés par la Cour suprême de l’État de Washington, qui a non seulement permis à cette campagne de révocation injuste de se poursuivre, mais a également retardé sa prise de décision de façon à permettre au vote de se tenir en décembre (entre Thanksgiving et Noël, la pire période pour la participation à une élection, NdT) afin de priver de leurs droits les travailleurs, les locataires et les personnes de couleur.

    Et nous devons être clairs : la suppression des électeurs a eu un effet réel. En 2019, nous avons également eu une forte campagne pour inciter les gens à voter – bien qu’elle n’ait pas été aussi forte que cette fois-ci – et la participation a été de 60 % dans notre district. Cette fois-ci, elle n’est que de 53 %. S’il n’y avait pas eu de suppression flagrante d’électeurs, nous aurions gagné avec une marge bien plus importante. Le résultat n’aurait même pas été serré.

    Mais même cette fois-ci, sous la pluie battante de décembre et lors d’une élection sans précédent en période de fêtes, le résultat de ce vote n’était PAS du tout serré en ce qui concerne les votes de la classe ouvrière, des personnes de couleur et des jeunes. Dans tous les bureaux de vote avec des majorités claires de travailleurs, nous avons remporté des marges massives. Y compris dans cette circonscription. Des majorités de 70%, 80%, et plus.

    Ce fut vrai à chacune de nos élections. Les travailleurs soutiennent massivement nos politiques socialistes.

    Cela s’est reflété non seulement dans le vote, mais aussi dans le fait que nous avons réuni 1.500 bénévoles ou encore dans notre collecte de fonds record.

    Cette victoire n’aurait pas été possible sans l’énorme abnégation de nos bénévoles, des socialistes et des travailleurs. Nous avons fait campagne pendant des heures sous la pluie battante, dans le froid et les vents violents, au cours du mois de novembre le plus pluvieux de l’histoire de Seattle. Et ce n’est pas seulement leur sacrifice personnel, mais la clarté politique des idées socialistes qui a guidé tous leurs efforts pour remporter cette victoire historique pour la classe ouvrière.

    En fin de compte, la suppression d’électeurs n’a pas suffi. Il n’est donc pas surprenant que le bureau éditorial du Seattle Times souhaite maintenant davantage de suppression d’électeurs à l’avenir, et n’hésite pas à adopter ouvertement cette position digne de Trump.

    Si la classe dirigeante veut changer les lois de ce pays prétendument dans l’intérêt de la démocratie, elle devrait commencer par la loi de rappel de l’État. Ce système permet aux tribunaux de protéger les politiciens de l’establishment contre la révocation tout en ouvrant la voie à la révocation des politiciens de la classe ouvrière. Ils devraient faire en sorte que TOUS les politiciens soient soumis à un rappel démocratique, au lieu de cette parodie totale de démocratie qui vient d’avoir lieu.

    Les démocrates progressistes ont perdu du terrain au conseil de ville. L’élection de Sara Nelson va enhardir les grandes entreprises. Elle sera l’excuse pour ces nombreux démocrates présents au Conseil qui veulent faire glisser la politique de Seattle vers la droite. Nous ne pouvons pas les laisser faire.

    Il y a sans aucun doute d’énormes différences entre la socialiste que je suis d’une part, et les membres progressistes du conseil Teresa Mosqueda, Tammy Morales et Lisa Herbold d’autre part. Mais je leur demande instamment, ainsi qu’à notre bureau socialiste, d’agir de manière unie en tant qu’aile progressiste du conseil de ville pour lutter contre les attaques des grandes entreprises et passer à l’offensive en faveur des travailleurs.

    Si l’objectif des démocrates progressistes était réellement de se battre sans ambiguïté pour les travailleurs, je les rejoindrais volontiers. Je les rencontrerais dès aujourd’hui pour élaborer une stratégie offensive en faveur du contrôle des loyers, de logements abordables pour toutes et tous ou encore pour combattre le racisme institutionnel dans cette ville.

    Leur choix leur appartient. Et tous les mots doux et les fleurs de notre part ne les inciteront pas à agir de la sorte.

    Si l’on se fie à l’histoire, les démocrates progressistes « wokes » vont plutôt s’allier à la nouvelle administration du maire Bruce Harrell et chercher à apaiser les grandes entreprises dans les mois à venir. C’est d’ailleurs déjà le cas. Le conseiller Mosqueda a honteusement rejoint l’équipe de transition du maire. Cela en dit long. Les autres démocrates progressistes donnent également toutes sortes d’indications qu’ils ont l’intention de suivre cette voie.

    En tant que travailleurs, nous devons tirer les véritables leçons de ce combat.

    L’une d’elles est que les démocrates du conseil de ville de Seattle ne sont pas de votre côté, ils ne sont pas du côté de la classe ouvrière. Au mieux, ce sont des libéraux progressistes wokes qui vous diront parfois ce que vous voulez entendre lorsqu’ils ressentent la pression de la rue, mais leur bouche relayera également la volonté des grandes entreprises.

    Pas un seul des progressistes du conseil de ville, en fait pas un seul des huit démocrates, n’a prononcé un seul mot contre cette procédure de destitution de la droite en dépit de l’enjeu pour la classe ouvrière dans ce combat. Cela devrait vous dire tout ce que vous avez besoin de savoir sur eux.

    Mais c’est plus que cela. Au lieu de se tenir aux côtés de nos mouvements, ils nous ont combattus à chaque étape du processus. Gonzalez et d’autres démocrates ont utilisé des moyens bureaucratiques pour tenter de mettre fin à notre mouvement en faveur de la Tax Amazon l’année dernière (une taxe sur les multinationales présentes à Seattle de manière à subventionner des logements pour sans-abris et d’autres mesures liée au logement abordable, NdT). Il y a deux mois à peine, pas un seul de ces progressistes ne m’a soutenu, ne serait-ce que pour présenter notre projet de loi visant à faire payer aux patrons le stationnement des ouvriers du bâtiment, l’une des principales revendications de leur grève. En plus de cela, Gonzalez, en tant que président du Conseil, a menacé de me mettre en sourdine lors d’une réunion du Conseil en ligne. Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres.

    J’aimerais que ce ne soit pas vrai, mais ça l’est. Nous avons besoin de plus de socialistes au Conseil de ville pour se battre du côté des travailleurs. Et, plus important encore, nous devons construire nos mouvements de lutte. C’est ainsi que les choses changeront. Je sais que certains n’aiment pas entendre cela, mais c’est mon devoir politique de le dire.

    Nous avons besoin d’unité, mais l’unité dont nous avons besoin est celle de la classe ouvrière, de la jeunesse et des personnes opprimées. Nous avons besoin d’unité avec toutes elles et ceux qui sont prêts à se battre pour que le logement soit un droit humain, pour un New Deal vert socialiste et pour mettre fin au racisme et au sexisme. L’unité avec l’establishment politique ne signifie qu’une chose : la trahison.

    Si je devais tenir ma langue lorsque les politiciens démocrates trahissent les travailleurs, comme ils l’ont fait avec l’abrogation tout à fait honteuse de la première taxe Amazon en 2018, j’aurais moi-même trahi la classe ouvrière.

    C’est ce que cela signifie quand on ne s’exprime pas. En choisissant ce qu’il faut dire et ce qu’il faut laisser de côté, un élu choisit un camp. Si je ne dénonçais pas les démocrates quand ils vendent les travailleurs, je deviendrais moi-même une partie du problème, une partie de la trahison.

    Les démocrates présents au Conseil pourraient faire des choix différents. Je souhaite qu’ils le fassent, et j’espère qu’ils le feront, mais je ne retiens certainement pas mon souffle. Et vous ne devriez pas non plus. En fait, je vous appelle à arrêter de le faire. Il est temps d’agir. Il est temps de se battre pour le contrôle des loyers. Il est temps de reconstruire un mouvement ouvrier combatif. Il est temps d’avoir un système de santé pour tous. Nous avons du travail aujourd’hui, nous n’avons pas de temps à perdre à entretenir des illusions sur les politiciens acquis à la cause des patrons, même s’ils parlent bien. Ce que nous gagnerons ou ne gagnerons pas reposera sur l’unité que nous construirons au sein de la classe ouvrière. De cela dépendra la force de notre mouvement.

    Mais les grandes entreprises ont pratiquement balayé les élections de novembre à Seattle et ont remporté de grandes victoires au niveau national. Pourquoi donc ?

    Alors que les grandes entreprises ont soutenu de tout leur poids les candidats de la « loi et de l’ordre », les démocrates progressistes ne sont pas parvenus à mener campagne autour des problèmes rencontrés par la classe ouvrière. Pourquoi des démocrates comme Lorena Gonzalez n’ont-ils rien offert à la classe ouvrière ? Pourquoi ne se sont-ils pas battus pour le contrôle des loyers, pour l’extension de la taxe Amazon pour construire des logements abordables, ou pour toute autre revendication de la classe ouvrière ? Pourquoi ont-ils laissé l’élection être définie par l’opposition de droite au mouvement Black Lives Matter ? Pourquoi n’ont-ils pas dénoncé le soutien des grandes entreprises à leurs adversaires. Les grandes entreprises ont utilisé 2 millions de dollars pour acheter ces élections.

    Si l’élection de Gonzalez s’est soldée par un échec, c’est parce qu’elle n’a jamais présenté de revendications combatives – elle a fait campagne sur la défensive – sans vouloir souligner que son adversaire était la candidate préférée des grandes entreprises. Et c’est parce qu’elle ne veut pas se mettre à dos ces grandes entreprises précisément.

    Le parti démocrate n’est pas un parti de la classe ouvrière mais plutôt un parti des milliardaires. Même son aile progressiste veut en fin de compte faire la paix avec les grandes entreprises. Elle se limiter à apporter des changements largement symboliques dans le cadre du statu quo.

    Les démocrates sont évidemment différents du parti républicain, de plus en plus franchement réactionnaire. Mais cela ne suffit pas.

    Je suis une marxiste. C’est-à-dire que je suis une socialiste scientifique. Cela signifie que je ne m’engage pas dans les vœux pieux ou l’impressionnisme politique qui sont le fonds de commerce des progressistes libéraux. Je me base – comme tous mes camarades de Socialist Alternative – sur la réalité matérielle, sur le matérialisme historique – qui est l’étude de l’histoire à travers une lentille scientifique. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas tirer les leçons des erreurs et des victoires passées de la classe ouvrière. Nous n’avons tout simplement pas le temps de le faire.

    L’une des conclusions tirées par Karl Marx dans son étude de la lutte des classes est que la classe ouvrière a besoin de son indépendance politique, de ses propres candidats et de son propre parti politique. Elle ne peut partager son parti politique avec les capitalistes.

    Et il est grand temps que nous dressions le bilan du parti démocrate, qui est un parti raté, pourri de part en part. Il n’a jamais été le parti des travailleurs. Le New Deal de Roosevelt est né de l’action d’un mouvement ouvrier combattif, guidé par des socialistes et des idées socialistes, qui ne lui a laissé aucun autre choix que d’agir. Roosevelt a dit aux capitalistes de son époque : “Je suis le meilleur ami du capitalisme américain”.

    Nous avons juré de mettre sur pied la plus grande campagne de mobilisation électorale que Seattle ait jamais connue, et c’est exactement ce que nous avons fait. Mais nous n’avons pas fini. Il y a maintenant environ 600 votes qui ont été contestés, en raison de signatures manquantes ou qui ont été laissés incomplets par inadvertance. Notre campagne va mener l’effort nécessaire pour s’assurer que le vote de chaque travailleur compte dans cette élection, tout comme nous nous sommes battus pour le faire ces dernières semaines. Nous allons commencer cette campagne de protection des électeurs aujourd’hui, juste après cette conférence de presse.

    Nous avons maintenant devant nous une réelle opportunité de gagner le contrôle des loyers. Cette victoire témoigne de l’énorme soutien dont bénéficie le contrôle des loyers dans ce district, à Seattle et au-delà. Nous avons recueilli plus de 15.000 signatures cet été pour le contrôle des loyers, alors que nous étions déjà engagés dans cette procédure de révocation de la droite. Nous devons passer à l’offensive l’année prochaine pour que cela se produise. Comme notre victoire à la réélection de 2019 a créé l’élan dont nous avions besoin pour gagner la taxe historique sur Amazon, la défaite de la droite dans cette procédure de destitution représente un vent dans nos ailes pour faire passer cette législation à Seattle et l’imposer aux démocrates.

    Enfin, j’ai un message pour les travailleurs. Cette victoire vous a été apportée par les idées politiques et la clarté de Socialist Alternative, comme l’ont été toutes nos victoires électorales passées, comme l’ont été le salaire minimum à 15 dollars de l’heure, la taxe Amazon et les droits obtenus pour les locataires. Point final. Si vous voulez sérieusement vous battre pour obtenir des gains pour les travailleurs, vous devriez sérieusement envisager de rejoindre Socialist Alternative. Vous le devez à vous-même, vous le devez à la classe ouvrière.

    Si une petite organisation socialiste révolutionnaire peut battre les entreprises les plus riches du monde ici à Seattle, encore et encore, vous pouvez être sûrs que la force organisée de la classe ouvrière au sens large peut changer la société.

  • Concours de fin d’année. Gagnez des prix tout en soutenant la Campagne ROSA !

    >> Formulaire pour acheter un / des ticket(s) en ligne

    La pandémie a exacerbé toutes les formes d’oppression dans la société

    Cette année 2021 a été marquée par une révolte plus généralisée contre les violences sexistes et la culture du viol. La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a été proactive pour mener ce combat avec une approche féministe socialiste : contre les politiques antisociales et les mesures d’austérité; pour un investissement public massif à hauteur des besoins dans les soins de santé et le secteur social, avec suffisamment de places dans les refuges; pour un salaire minimum de 2300€/mois brut (14€/h) ; pour une individualisation et une revalorisation des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté et une pension minimum de 1500€/mois net ; pour un nombre de logements sociaux qui correspond aux besoins.

    Cette année encore, nous lançons un Concours pour financer notre travail.

    Si vous achetez le ticket gagnant, vous gagnerez 2 nuits pour 2 personnes dans un hôtel 3 étoiles avec spa ! Les 9 autres tirés au sort recevront également des prix. Et, surtout, l’argent récolté permettra à la Campagne ROSA de préparer au mieux l’année 2022.

    Un ticket pour le Concours coûte 10€, mais nous vous invitons à en acheter plusieurs si vous le pouvez. À l’achat de 5 tickets, vous en recevrez 6 (50€ = 5+1).

    Voici quelques exemples de montants correspondants aux coûts de production et d’achat de matériel pour permettre à la Campagne ROSA de mener des actions :

    • 10 € : 150 tracts
    • 20 € : 200 autocollants
    • 50 € : 200 affiches couleur
    • 80 € : 6 drapeaux
    • 100 € : 1 banderole
    • 150 € : 1.500 dépliants
    • 250 € : 3 mégaphones
    • 500 € : 1 tonnelle

    Pour participer, contactez un.e de nos militant.e.s, ou remplissez le formulaire online ou contactez-nous via contact@CampagneROSA.be. Vous devrez d’abord répondre à une question : « Quel était le numéro de la COP à Glasgow ? », et ensuite laisser vos coordonnées (Prénom, Nom, Email). Vous avez jusqu’au 15 janvier pour acheter des tickets. Vous pouvez verser l’argent sur le compte bancaire de la Campagne ROSA : BE54 5230 8095 8497 (BIC: TRIO BE BB).

    Nous invitons l’ensemble de nos membres, sympathisant.e.s et lecteur.trice.s à non seulement acheter des tickets pour participer, mais aussi à vendre un ou plusieurs tickets dans leur entourage.

    Le tirage au sort aura lieu le dimanche 16 janvier.

    Il sera diffusé online et, si les conditions sanitaires le permettent, nous en profiterons pour inviter membres et sympathisants à un drink pour débuter ensemble une année 2022 de lutte contre toutes les oppressions, le sexisme et l’austérité !

    Assurons-nous que ROSA puisse jouer un rôle moteur pour l’action !

    Nous récoltons une partie de nos moyens financiers en menant campagne dans la rue et lors d’actions. Dû à la situation sanitaire, certaines de ces activités auront lieu, mais pas toutes. Une partie de nos récoltes d’argent sont donc maintenant à nouveau compromises et cela peut mettre en péril l’équilibre fragile de notre budget.

    Comme vous le savez probablement, pour notre financement, il n’y a pas de subsides publics ni de riches mécènes. Nous dépendons entièrement des soutiens financiers que nous sommes capable de récolter en allant à la rencontre de jeunes et de travailleur.euse.s. et lors d’activités sociales. Dans les périodes où la société est davantage fermée, nous ne pouvons compter que sur nos membres et sympathisants

  • La « Bataille de Seattle ». Choc des titans entre le capital et les marxistes à la pointe de la lutte sociale


    Seattle est une ville en crise. Au cours des dix dernières années, les prix des logements ont augmenté de 93 %. Rien que l’an dernier, les loyers se sont envolés de 25 % ! La ville est pourtant très riche ; Amazon, Starbucks et Microsoft y ont leur siège social. Mais à l’ombre de leurs gratte-ciel, on trouve des milliers de campements de fortune tandis qu’une épidémie de drogue fait rage. Les inégalités sautent aux yeux et font mal au cœur.

    Par Koerian

    Des victoires concrètes arrachées de haute lutte

    La force qui a le plus fait obstacle à cette tendance au cours de ces huit dernières années est Socialist Alternative, notamment grâce à son élue au conseil de la ville (qui ne comporte que 9 membres), Kshama Sawant.

    Kshama Sawant s’est battue avec constance et détermination contre les inégalités. Elle a dirigé le mouvement qui a arraché l’instauration du salaire minimum de 15 dollars de l’heure à Seattle en 2013 (et de 17 dollars à partir de 2022). Récemment, sous son impulsion, une taxe sur les grandes entreprises a été introduite de manière à récolter 2 milliards de dollars sur 10 ans pour des subventions liées au COVID et le logement social. Cette année, Socialist Alternative a également remporté des victoires importantes pour les locataires. Un préavis de six mois doit désormais être donné aux locataires avant éviction et lorsqu’un propriétaire augmente le loyer de plus de 10 %, il doit verser trois mois de loyer à titre de soutien au locataire sortant. Maintenant, Kshama et Socialist Alternative se battent pour un gel des loyers à Seattle. En novembre, Sawant et Socialist Alternative sont parvenus à stopper l’augmentation des loyers dans un immeuble d’habitation où vivent principalement des personnes âgées pauvres. On les a également trouvé auprès de charpentiers de la construction en grève.

    La classe capitaliste se défend

    La colère des patrons de l’immobilier, des chefs d’entreprise et de la droite est compréhensible… Leur rage est d’autant plus forte qu’ils ont échoué à la battre Sawant lors d’élections régulières. En 2019, Amazon a même jeté 1,5 million de dollars dans la course électorale pour éjecter Kshama de sa position, sans succès.

    Leur nouvelle manœuvre est une procédure de destitution non démocratique qui repose sur la participation de Kshama aux manifestations de Black Lives Matter. Les habitants du district 3 de Seattle voteront pour décider si elle peut rester à son poste ou doit être remplacée par une personne choisie par le reste du conseil de ville. La campagne de destitution a le soutien de cadres d’Amazon, de partisans de Trump et de grands propriétaires immobiliers.

    Une impressionnante campagne menée par des travailleurs

    Mais au lieu de poser la question sur le bulletin de vote des élections générales de novembre, la campagne de destitution a décidé d’organiser une élection spéciale qui se termine le 7 décembre. La classe capitaliste compte sur la période de vacances entre Thanksgiving et Noël pour affaiblir le soutien populaire de Kshama. Le grand défi de nos camarades était de polariser le débat suffisamment pour que l’élection ne passe pas inaperçue.

    C’est jusqu’ici réussi. Une campagne de terrain menée par plus de 700 bénévoles a touché 16.000 personnes à leur porte ou en rue. Nos camarades soulignent que le véritable enjeu de ce vote est un combat entre l’élite capitaliste et la classe ouvrière. Plus de 1.300 personnes ont directement enregistré leur vote suite à cela et plus de 900.000 dollars de petites donations ont été récoltés.
    Grâce au temps et aux efforts des travailleurs ordinaires, il s’agit à bien des égards de la plus grande campagne politique de l’histoire de Seattle. 16% des électeurs éligibles se sont déjà rendus aux urnes, soit quatre fois plus qu’au même moment la fois précédente. Beaucoup dépendra de la façon dont la campagne aura repris son élan après Thanksgiving.

    Une dimension nationale

    L’importance de cette élection ne peut être sous-estimée. Son importance est nationale. L’obtention du salaire minimum de 15 dollars en 2013 avait servi de source d’inspiration dans tout le pays. Le gel des loyers aurait le même effet. Le programme et les méthodes de lutte de Sawant et de Socialist Alternative à Seattle sont un exemple pour de nombreux mouvements aux États-Unis. Si la droite parvient à destituer notre camarade, elle gagnera en confiance en utilisant des procédures de destitution non démocratiques similaires comme arme contre la gauche dans tout le pays.

  • Socialisme 2021 : l’événement prendra place, mais en ligne et avec des rendez-vous locaux

    La quatrième vague de la pandémie frappe sans pitié. La forte augmentation du nombre de contamination et de malades signifie qu’il y a trop de risques associés à une activité en intérieur impliquant 200 personnes.

    Nous étions nombreux à attendre avec impatience la journée de discussion et de débat “Socialisme 2021” afin de revoir d’autres militants et de clôturer une période marquée par nos mobilisations pour le climat et contre les violences sexistes et LGBTQI+phobes par une journée permettant de revenir en profondeur sur divers éléments de notre programme. Maintenir un grand rassemblement physique en intérieur dans la capitale ne nous semblait toutefois pas approprié au vu de la dégradation rapide de la situation sanitaire. Nous partageons les inquiétudes du personnel soignant, par exemple, qui est déjà sur les genoux. Nous comprenons et partageons la colère suscitées par l’absence d’une politique sérieuse mobilisant les moyens nécessaires pour faire efficacement face à la pandémie.

    “Socialisme 2021” sera remplacé par un meeting central en ligne. A Bruxelles, nos sections organiseront ensuite trois ateliers de discussion physiques. Dans d’autres villes, nous organisons des sessions de visionnage collectives du meeting central. Toute personne déjà inscrite et ayant déjà acheté son billet d’entrée sera contactée.

    La réunion en ligne pourra être suivie via YouTube le samedi à 14h30. Elle a pour intitulé “En lutte contre ce système pourri”. Cinq intervenant.e.s parleront de menace pour l’humanité et la planète que représente le capitalisme et de la stratégie pour aprvenir à une transformation socialiste de la société.

    A Bruxelles, trois ateliers se tiendront à 16h00 :

    • Le gouvernement veut légaliser la prostitution : le capitalisme réduit tout à une marchandise !
    • Marxisme ou décroissance : les limites de la planète contre les limites du capitalisme.
    • Construire un parti révolutionnaire … Pourquoi et comment se distingue-t-il des autres partis ?

    Ils seront suivis d’un discours de clôture (plus d’infos).

    Dans d’autres villes, nous organiserons des “watchparties” pour le meeting central et éventuellement des ateliers supplémentaires. Dans chaque cas, les mesures sanitaires nécessaires seront assurées.

    Nous trouvons particulièrement regrettable qu’une rencontre physique nationale comme Socialisme 2021 ne soit pas possible. Mais la crise sanitaire confirme et souligne s’il le fallait encore la nécessité de poursuivre la lutte pour renverser ce système. Le capitalisme ne peut faire face à aucune crise grave, et la majorité de la population en est victime. Rejoignez-nous dans la lutte pour une alternative socialiste internationale !

  • Nouvelle vague covid : le capitalisme et ses représentants politiques sont responsables !

    Le mouvement des travailleurs et travailleuses doit réagir de manière offensive

    Près de 2 ans après le début de la pandémie, c’est toujours l’impréparation la plus totale. Aucun scénario n’existait pour la possibilité d’une forte circulation du variant delta, y compris parmi les personnes vaccinées, ou de l’apparition d’un autre variant plus coriace. Un système de dépistage efficace qui n’alourdit pas l’énorme charge de travail des médecins se fait toujours attendre. À nouveau, des patients atteints de maladies ou victimes d’accidents graves ne pourront pas être pris en charge. Ce manque de prévoyance et de planification est criminel.

    Dossier de Stéphane Delcros

    Pointer du doigt les non-vaccinés et s’enfoncer dans une politique de répression ne résoudront rien au manque de moyens dans les soins de santé. Cela sert par contre surtout à dévier l’attention de la responsabilité des autorités tout en divisant la population. « Diviser pour mieux régner », la recette n’est pas neuve. Mais la gauche et le mouvement des travailleuses et des travailleurs ne doivent pas laisser la critique du gouvernement aux antivax et à l’extrême droite, qui n’ont aucune solution.

    Encore heureux qu’il y ait eu, au début de la pandémie, le groupe d’action militant « La Santé en Lutte » pour réunir les témoignages de terrain, élaborer un programme de revendication sur cette base et appeler à des actions et manifestations, essentiellement à Bruxelles, mais aussi en Wallonie. Nos soins de santé craquaient déjà de partout avant la pandémie, minés par le manque de moyens, la marchandisation et la logique managériale. Une fois que la pandémie a frappé, le personnel s’est retrouvé démuni, sans suffisamment de matériel adéquat ou de collègues. Il n’a pourtant pas ménagé ses efforts, jusqu’à l’épuisement, parfois dans l’isolement le plus total, de crainte de contaminer des proches.

    Toute la société était prête à soutenir un combat du personnel soignant. Un potentiel gigantesque. Mais les directions syndicales et le PTB n’ont pas pris au sérieux l’organisation d’un véritable rapport de force à la base avec agitation sur les lieux de travail, actions et manifestations. Le collectif La Santé en Lutte s’est retrouvé bien seul au front en jouant un rôle moteur dans diverses actions (dont la haie du déshonneur à l’Hôpital Saint-Pierre où les soignantes et soignants ont tourné le dos à la Première ministre Sophie Wilmès en mai 2020) et en organisant les seules manifestations nationales de la santé en septembre 2020 et en mai 2021. Le collectif a subi attaques et pressions de toutes parts, y compris de la part d’une partie des directions syndicales. Sans ce groupe militant et la « colère blanche » (Witte woede) en Flandre, relayés au Parlement par le PTB, il y a fort à parier que les budgets supplémentaires promis pour refinancer les soins de santé n’auraient pas été débloqués par les autorités. « La paix sociale dans ce secteur peut avoir ce prix », disait Servais Verherstraeten (CD&V). Ces sommes sont les bienvenues, mais elles restent largement insuffisantes et tardent d’ailleurs à arriver sur le terrain.

    La 4e vague frappe les hôpitaux alors que la situation est bien plus grave qu’auparavant. L’ensemble du personnel soignant est à bout de souffle. Dans les hôpitaux, l’absentéisme est plus élevé que jamais. À l’Hôpital Universitaire de Gand (UZ Gent) – entre les burn-out, les maladies diverses et les quarantaines – 20% des soignants et soignantes sont absents en ce moment. À la surcharge de travail est venu s’ajouter le fait de devoir refuser de prendre en charge certains patients non-covid, chose qui pèse lourdement sur le mental du personnel.

    La vaccination obligatoire du personnel soignant

    Entre le 1er janvier et le 31 mars 2022, les membres du personnel soignant qui ne seront pas vaccinés seront suspendus. À partir du 1er avril, ils seront licenciés (avec droit aux allocations de chômage), sauf s’ils ont demandé le maintien de leur contrat (ils seront alors suspendus et pourront chercher du travail dans un autre secteur). Comme le souligne Évelyne Magerat, secrétaire permanente CNE pour les hôpitaux Bruxelles et Brabant Wallon : « Si le 1er avril, il y a 15% du personnel en moins, en plus de celui qui est absent aujourd’hui, ça va être une catastrophe en termes de santé publique. (…) Aujourd’hui, on doit fermer des services, des lits hospitaliers parce qu’il n’y a pas assez de personnel. Est-ce que le gouvernement va mettre de côté ce personnel essentiel pendant la crise ? » En réalité, dans toutes les unités de soins, le personnel ne peut s’imaginer comment faire s’il perd ne serait-ce qu’un seul membre du personnel non vacciné…

    Bien entendu, les soignants et soignantes doivent pouvoir travailler avec un maximum de sûreté ; de même que les patients ont le droit d’être soignés dans un environnement le plus sain possible. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est opposée au principe d’obligation vaccinale et insiste sur le fait de convaincre plutôt que contraindre. Au lieu de l’obligation vaccinale, des tests de dépistage devraient être régulièrement effectués afin de pouvoir détecter l’éventuelle présence de cas covid-positifs parmi le personnel. Le dépistage quotidien du personnel permettrait de maintenir l’unité du personnel et d’offrir le temps nécessaire à des campagnes visant à convaincre les collègues de l’utilité du vaccin. Cela s’impose également pour détecter les contaminations survenant en dépit de la vaccination. Mais évidemment, tout cela exige des moyens pour du personnel, du matériel et des laboratoires supplémentaires. Un éventail d’autres possibilités existent également, comme la possibilité pour les soignants non-vaccinés de s’occuper de tâches administratives ou autres qui ne nécessitent pas de contact avec les patients.

    Comme le soulignent les organisations syndicales du secteur : « ce sont les conditions de travail déplorables qui sont le véritable danger en matière de qualité des soins ». Elles ont raison de s’opposer à cette mesure de vaccination obligatoire et d’organiser des rassemblements et une journée nationale d’actions en front commun le 7 décembre. Avec la manifestation nationale du 4 décembre des pompiers, cela offre l’occasion de rectifier le tir en donnant corps à la voix des travailleuses et des travailleurs. Il ne faut pas en rester là.

    Une méfiance compréhensible

    Faute de réactions de la gauche syndicale et politique à la hauteur des enjeux, la colère sociale a cherché à s’exprimer d’autres manières. C’est ainsi que le 21 novembre, deux jours après l’annonce de l’accord du gouvernement concernant la vaccination obligatoire dans le secteur des soins de santé, plus de 35.000 personnes ont participé à la manifestation « Ensemble pour la liberté » dans la capitale. Cette mobilisation faisait écho à d’autres aux Pays-Bas, en Italie, en Autriche ou encore en France métropolitaine. En Guadeloupe et en Martinique, l’imposition de l’obligation vaccinale pour le personnel soignant a été reçue comme une gifle supplémentaire par une population structurellement discriminée par l’État français. Des grèves générales y ont été déclenchées contre l’obligation vaccinale pour les soignants, mais aussi contre la cherté de la vie et le prix des carburants ainsi que pour des augmentations des salaires et des allocations sociales. Méfiance envers les autorités, colère contre la hausse des prix de l’énergie et le coût de la vie en général,… les événements ne sont pas sans rappeler le mouvement des Gilets jaunes fin 2018 -début 2019.

    Alors oui, on trouvait à Bruxelles le 21 novembre bon nombre de complotistes et d’antivax de même que des individus et groupes d’extrême droite (Vlaams Belang, Voorpost, Schild&Vrienden, Nation, Civitas,…), qui ont habilement manœuvré pour se mettre en avant. Beaucoup d’autres, vaccinées ou non, les personnes présentes à cette manifestation expriment un ras-le-bol et des doutes bien plus généralisés. Les autorités ont collectionné les incohérences avec une arrogance jamais démentie. À l’été 2020, le problème, c’était les jeunes. Ce mois de septembre, c’était les Bruxellois. Et puis finalement non. Au même moment, la Flandre et ses 95% de vaccinés rouvrait toute la société comme si l’affaire était pliée. Bardaf, ça n’aura duré qu’un mois. Du cirque des masques au début de la pandémie à la réduction de la capacité de dépistage juste avant cette quatrième vague, nous avons pu voir à quel point les autorités n’étaient absolument pas préparées à changer de politique de la même manière que nous changeons de masque.

    À raison, la population est devenue impatiente et constamment plus sceptique à l’égard de la politique menée. On restreint l’accès aux loisirs pour éviter les contacts ? Pendant ce temps, les bus et métros sont toujours aussi bondés et rien n’est fait pour augmenter le service. Les communiqués du Codeco n’ont pas mis longtemps avant de sentir l’hypocrisie ; or la crédibilité et la confiance sont primordiales dans les questions de santé.

    La grande majorité des non-vaccinés se méfie d’un vaccin « arrivé très vite », qui « semble être surtout utile pour les groupes à risques et moins pour les autres », tandis que la perspective d’une 3e dose généralisée renforce le sentiment erroné d’un vaccin lancé en urgence à l’efficacité incertaine. Mais la technologie liée à l’ARN messager était à l’étude depuis plus de 20 ans et déjà utilisée en médecine vétérinaire dès le début des années 2000. D’autre part, un vaccin (outil collectif de santé publique) n’est pas un médicament (outil de santé individuel) : son efficacité ne se juge que s’il est administré à la collectivité. Dans le cas présent, il aurait fallu administrer de manière coordonnée le vaccin à 80% de la population mondiale. Mais la liberté d’une minorité d’actionnaires de multinationales pharmaceutiques à continuer de se remplir les poches sur notre dos a pris le monde en otage. C’est de « Big Pharma » qu’il faut se méfier, pas de la vaccination en soi.

    Comme le souligne « La Santé en Lutte », le maintien des brevets, la propriété privée sur les vaccins et leur prix creusent un fossé entre les États qui peuvent se le permettre et les autres : « Dans 29 pays les plus pauvres, où vit environ 9% de la population mondiale, à peine 0,3% du nombre total de vaccins a été acheminé. Sur l’ensemble du continent africain, moins de 4% de la population a été vaccinée deux fois. Il est donc évident que la campagne mondiale de vaccination est un échec et que cette politique dangereuse abandonne les personnes fragiles qui ne vivraient pas au « bon endroit ». Ces choix politiques nous reviendront en pleine face, sous la forme de nouveaux variants. » Ce n’est pas dans la nature du système capitaliste d’envisager la mise sur pied d’une stratégie vaccinale à l’échelle globale.

    D’autre part, toutes les études sur le sujet soulignent que fracture sociale et fracture vaccinale vont de pair. Il suffit de dire qu’en Fédération Wallonie-Bruxelles, 4 personnes sur 10 renoncent à des soins de santé pour des raisons financières. Avec une médecine de proximité gratuite garantie par un service national de soins de santé financé à hauteur des besoins, les choses seraient totalement autres.

    Mais si la confusion règne parmi une bonne partie de la population, elle s’accompagne d’une recherche à tâtons d’une explication et d’une réponse face à la crise générale que traverse la société. Si la gauche syndicale et politique avait appelé à l’organisation de rassemblements et de manifestations pour arracher plus de moyens pour les soins de santé, en finir avec les brevets sur les vaccins, mettre sur pied un service national de soins de santé correctement financé et nationaliser le secteur pharmaceutique sous contrôle et gestion de la collectivité, les complotistes et l’extrême droite se seraient vu couper l’herbe sous le pied.

    Briser le pouvoir de Big Pharma pour une campagne de vaccination efficace

    Les vaccins fonctionnent, ils offrent une protection importante contre les formes graves du virus. De même, même là où les contaminations explosent, il permet de fortement limiter le nombre de décès. Toutes les études montrent aussi que le vaccin entraîne une réduction du risque de transmission ; mais pas une disparition, d’autant que l’efficacité du vaccin a tendance à très légèrement diminuer avec le temps.

    Mais la vaccination a été présentée comme la solution ultime, ce qu’elle n’est pas si elle n’est pas planifiée à l’échelle mondiale. Dès qu’un pourcentage appréciable de vaccinés a été atteint en Belgique, la société a été complètement réouverte aux vaccinés, sur base du Covid Safe Ticket, comme si cela empêchait le virus de circuler. Dans la lutte contre le virus, la vaccination est importante, mais elle ne suffit pas à enrayer l’épidémie.

    Le système capitaliste repose sur la concurrence et sur la course aux profits. Cela empêche le développement de campagnes médicales préventives sérieuses. Les gouvernements capitalistes courent d’une urgence à l’autre, en tentant de colmater des cratères à l’aide de rustines, en ayant comme priorité absolue la sauvegarde des marges bénéficiaires des grandes entreprises. Et protéger le portefeuille des plus riches et mobiliser toutes les ressources de la société pour affronter un péril tel qu’une pandémie, c’est inconciliable.

    Il ne faut pas être un génie pour se rendre compte que les transports en commun sont trop remplis, que les écoles sont trop remplies et qu’il s’agit de grands vecteurs de transmissions. Nous avons besoin de bien plus de transports en commun (et gratuits, c’est une évidence écologique) ainsi que de nouvelles écoles avec des infrastructures sanitaires adéquates. En fait, nous avons besoin d’un plan d’investissements massif dans les infrastructures et les services publics, au premier rang desquels les soins de santé, afin de ne laisser personne de côté. Afin de pleinement mobiliser les ressources nécessaires, nous n’avons pas d’autre choix que de retirer les leviers économiques des mains de la minorité de capitalistes qui détruit la planète et nous exploite afin d’élaborer un plan de production respectueux de l’environnement consacré à la satisfaction des besoins sociaux. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique.

    Aux travailleuses et travailleurs de donner le ton !

    Si la pandémie et les confinements ont bien illustré quelque chose, c’est que ce sont les travailleuses et travailleurs qui font tourner le monde, pas les actionnaires ! Le mouvement ouvrier doit imprimer sa marque sur les événements, à l’aide d’un syndicalisme de combat et d’une gauche de combat. Si le mouvement ouvrier n’avance pas offensivement ses positions dans cette situation de crise, d’autres forces vont le faire. Un programme de revendications et d’actions centré sur les intérêts de notre classe sociale permettrait de fournir une clarté là où existe la confusion.

    Sur les lieux de travail, les CPPT doivent jouer leur rôle

    Sur les lieux de travail, les organisations syndicales doivent être davantage offensives. L’utilité des Comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT) a été fortement confirmée par cette pandémie, mais ils ont été largement sous-exploités. Ils peuvent pourtant stimuler la discussion collective avec les travailleurs et travailleuses sur les mesures à adopter sur le lieu de travail puisque ce sont eux et elles qui savent le mieux ce qui s’impose pour assurer leur sécurité. Ils peuvent aussi stimuler des discussions sereines entre collègues pour répondre patiemment aux doutes et questions concernant le vaccin.

    Des moyens doivent être dégagés pour que chaque travailleur et travailleuse puisse travailler en toute sûreté, notamment avec un stock suffisant de masques FFP2. Des tests gratuits doivent également être disponibles pour tout le monde sur les lieux de travail, mais aussi dans les établissements scolaires et dans chaque quartier. Quand un ou une membre du personnel est testé positif, il ou elle doit être écarté. La mise en quarantaine ne doit impliquer aucune perte de salaire et du personnel supplémentaire doit être engagé pour assurer le remplacement des effectifs qui ne peuvent travailler. Dans le cas de la fermeture d’une école ou d’une crèche, les parents doivent être assurés d’obtenir un congé payé.

    Un programme d’actions qui répond aux besoins – Luttons contre le système !

    Il est plus que temps que le mouvement ouvrier réponde à la situation de crise actuelle et la division insérée, et entrent en action pour imposer l’application des revendications nécessaires :

    • Pour la gratuité des tests de dépistage ; davantage de laboratoires doivent être mis sur pied, avec l’engagement de personnel et du matériel supplémentaire ;
    • Pour un plan d’investissements publics massifs dans les soins de santé, à la hauteur des besoins réels, déterminés par les travailleurs et travailleuses du secteur ; pour l’engagement de personnel supplémentaire avec de bonnes conditions de travail et de salaire (conditions primordiales pour convaincre les milliers de soignants et soignantes diplômés mais travaillant dans un autre secteur de revenir dans les soins de santé) et la construction de nouvelles unités de soins publiques et l’amélioration des conditions de travail et de salaire du personnel soignant ;
    • Pour l’instauration d’un véritable service public national de santé, géré démocratiquement par les travailleurs et travailleuses, permettant aussi enfin une approche préventive des soins de santé ;
    • Il faut une campagne de vaccination aussi forte que possible pour lutter contre la pandémie, accompagnée d’une information publique transparente menée par des instances indépendantes du gouvernement et de Big Pharma. Pour une telle campagne de vaccination efficace ; toute la recherche scientifique et le développement doivent donc être placés sous contrôle et gestion publics ; il faut convaincre les non-vaccinés et non les réprimer ;
    • Chaque personne à travers le monde doit avoir gratuitement accès au vaccin : pour la collaboration libre et complète de la communauté scientifique en toute transparence par la fin des brevets et de la propriété privée sur la connaissance scientifique, l’ouverture de la comptabilité des entreprises pharmaceutiques et leur nationalisation sous gestion et contrôle démocratique des travailleurs et travailleuses, et l’expropriation sans indemnisation de leurs installations, connaissances et matériels, sauf sur base de besoins prouvés.

    Pour financer cela, les richesses existent largement, dans les comptes bancaires des ultra-riches et dans les paradis fiscaux, comme l’ont encore récemment révélé les Pandora Papers. Nationaliser les secteurs-clés de l’économie permettrait d’assurer que les richesses créées par nous-mêmes soient utilisées selon nos besoins.

    Un tel programme offensif, assorti d’un plan d’action permettant la création d’un rapport de force favorable aux intérêts des jeunes et des travailleurs et travailleuses, c’est la meilleure manière de convaincre les sceptiques et même de les impliquer dans le combat pour une société débarrassée de la soif de profit et du chaos de l’économie de marché. Une lutte collective avec pour but d’arracher le contrôle des leviers politiques et économiques des mains de la classe capitaliste, et enfin pouvoir répondre pleinement aux besoins de tous et toutes.

    Une société socialiste démocratique permettrait d’en finir avec l’incapacité qu’a notre société de répondre aux crises. La cupidité des ultra-riches y sera remplacée comme axe central de la société par une coopération et une solidarité internationales visant à satisfaire les besoins et les revendications de la majorité de la population.

  • Une rencontre avec Marguerite Staquet – Ouvrière, féministe et fière de l’être!

    Ce 6 octobre 2021 en début d’après-midi, Emily, Stefanie (militantes de Rosa) et moi avons rendez-vous chez Marguerite Staquet, une ex-ouvrière de l’ancienne usine Bekaert-Cockerill de Fontaine-l’Évêque, près de Charleroi. Marguerite a mené en 1982 une lutte exemplaire pour défendre le droit des ouvrières. Elle et son mari habitent une petite maison à Anderlues. Heureusement que le GPS existe pour trouver notre chemin !

    Par Guy Van Sinoy

    Ce 6 octobre, c’est aussi l’anniversaire de Marguerite. C’est pourquoi Emily a apporté une tarte aux pommes. Une fois les présentations faites, nous nous installons autour de la table, dans la pièce de devant. Marguerite prépare le café et Emily découpe la tarte. La conversation peut commencer.

    Emily : Juste avant cette lutte de 1982, quel était le climat dans l’entreprise ?

    – Marguerite : C’était une usine qui employait majoritairement des ouvriers et une minorité d‘ouvrières. La plupart habitaient les environs. Il y avait aussi un certain nombre de couples travaillant dans l’usine.

    J’ai longtemps discuté avec les délégués parce que les hommes passaient la visite médicale (médecine du travail) et les femmes pas. Or nous étions toute la journée, hommes et femmes, dans la poussière. Quand il y avait des assemblées, les femmes n’avaient pas le droit à la parole. On n’était bonne qu’à travailler !

    En faisant le même travail que les hommes, on touchait 10 francs de l’heure en moins ! 10 francs, c’était énorme ! A l’époque je gagnais environ 22 à 23.000 francs belges par mois. C’était un beau salaire mais on avait du mal. Car on soulevait des caisses de clous qui pesaient 25 kilos, soit 1 tonne ou 2 tonnes de clous par jour. Les 10 francs de plus à l’heure étaient justifiés non pas parce que le travail des hommes était différent ou plus lourd, mais par le fait que c’étaient des hommes !

    A cette époque-là dans l’usine la mentalité était la suivante : « Les femmes elles travaillent parce qu’elles le veulent bien ! » Pendant la grève, combien de fois on ne nous criait pas : « Allez torcher vos gosses ! Allez à vos casseroles ! »

    Stefanie : En 1982 il y a d’abord eu une grève de tout le personnel pendant 9 semaines ?

    – Marguerite : Oui, cette grève contre la restructuration a débuté au mois d’août 1982. Après 9 semaines de grèves une réunion de conciliation a proposé le choix entre 3 options : soit le passage à 36 heures pour tous et toutes avec perte de salaire, soit le licenciement de 13 ouvriers, soit le passage au temps partiel pour 13 femmes « non chef de ménage ». C’est finalement la troisième proposition qui a été adoptée : 120 pour, 60 contre (dont toutes les ouvrières) et 40 abstentions. Le vote s’est déroulé dans des conditions particulières car on remplissait le bulletin de vote sous l’œil des délégués qui le dépliaient avant de le glisser dans l’urne. Et les 40 abstentions ont été comptabilisées avec les « Pour ».

    Le patron avait préparé une liste de 13 ouvriers à licencier, dont 3 délégués. Il faut savoir que ces délégués ne travaillaient pas. Ils arrivaient le matin avec leur serviette et demandaient : «Ça va ?». Quand on disait tout ce qui n’allait pas il répondaient : «On en reparlera plus tard!». Ces délégués menacés de licenciement ont proposé à la place le passage à mi-temps des femmes qui n’étaient pas chef de famille. Nous avons alors reçu nos préavis pour nous réengager à mi-temps. Mais nous n’étions pas d’accord car nous perdions ainsi toute notre ancienneté.

    Les femmes ont refusé le passage à mi-temps et sont donc parties en grève le 3 novembre. De mon côté, je voulais faire valoir le droit des femmes, mais je ne savais pas comment. Dans un petit village, on n’est au courant de rien. Alors mon neveu m’a mis en contact avec Christiane Rigomont, de la Maison des Femmes de La Louvière. Elle est venue chez nous et nous a expliqué nos droits et a fait connaître notre situation. Ensuite beaucoup d’avocates se sont manifestées pour nous soutenir et nous expliquer nos droits.

    Dorénavant, dans les assemblées à l’usine, nous prenions la parole pour dire que nous n’étions pas d’accord. Les délégués disaient : « Oui mais, Marguerite Staquet, elle rêve ! Elle invente n’importe quoi ! » Mais moi j’avais en mains les preuves de nos droits. Et quand nous nous sommes défendues, les délégués ont crié « Au Secours ! Elles ont fait venir des «extrémistes» de l’extérieur ! »

    Emily : La proposition de ne licencier que des femmes est donc venue des délégués ?

    – Oui ! Parce que on n’était pas considérées comme des travailleuses à part entière. On n’était considérée comme des salaires d’appoint. Nos maris qui travaillaient dans l’entreprise ne disaient rien car ils avaient un petit peu peur aussi. Souvent on demandait à nos maris : « Qu’est-ce qu’on fait, on continue jusqu’au bout ? » Ils nous ont toujours soutenues dans ce combat.

    Quand il y eu l’assemblée avec tous les gens de l’extérieur venus nous soutenir, les délégués syndicaux étaient contre le mur et n’osaient rien dire. On aurait dit des prisonniers à la prison de Jamioulx ! Il y avait tellement de monde qui venait nous aider qu’on ne pouvait pas se tromper.
    Stefanie : Et maintenant, 40 ans après, quel regard portes-tu sur cette lutte ?

    Aujourd’hui tout cela me semble très loin. Mais je vois que fondamentalement les choses n’ont pas beaucoup changé. La femme n’est toujours pas l’égale de l’homme. Maria, la sœur de mon mari a une petite fille qui est une vraie rebelle ! J’admire cette petite-fille car elle dit : « Moi je suis l’égale de mon compagnon. Et quand on rentre du travail, c’est le premier qui rentre qui commence à faire à manger ». Cela ma belle-sœur ne l’accepte pas, mais je lui dit : «Maria, c’est comme ça la vie ! On s’est battues pour ça ! »

    Après notre licenciement, on nous appelait souvent pour aller parler dans les écoles. Le but n’était pas de nous mettre en valeur mais de défendre notre droit au travail. Devant des jeunes de 17 ou 18 ans, filles et garçons, on expliquait le pourquoi de notre grève. Un jour la maman d’une jeune fille nous a dit : « Vous ne trouvez pas que vous êtes allées trop loin ? Parce après tout vous n’êtes que des femmes ! » Je lui ai répondu : « Vous avez une fille ? Si vous pensez comme ça, vous devriez lui faire arrêter l’école ! Car si vous parlez ainsi ça ne vaut pas la peine qu’elle fasse des études car elle va prendre la place d’un homme !»

    Guy : Et les responsables syndicaux de l’époque?

    François Cammarata, responsable régional des métallos CSC, nous a carrément torpillées. Il a menacé par téléphone de faire licencier les maris des ouvrières qui continuaient la grève.

    Du côté de la FGTB, Georges Staquet, Secrétaire général des métallos FGTB de Charleroi, ne nous a pas attaquées,… mais il n’ a rien fait pour nous non plus. Je me souviens que dans les locaux de la FGTB il était occupé au téléphone avec Ernest Glinne, député européen qui s’inquiétait de notre situation. Georges Staquet lui répétait : « Ne vous inquiétez pas Ernest, tout est arrangé ! » Nous entendions cela à travers la porte du bureau de Staquet car nous restions sur place dans les locaux de la FGTB. Après cela j’ai demandé à Marcelle Hoens (responsable nationale des Femmes FGTB) de nous mettre en rapport directement avec Ernest Glinne. J’ai expliqué à Glinne que, contrairement à ce qu’affirmait Georges Staquet, rien n’était réglé pour nous. Ernest Glinne m’a répondu : « Ce soir, je suis chez vous. ! » On lui a expliqué et il nous a dit : « Je vais vous emmener au Parlement européen à Strasbourg ».

    Un jour, après mon licenciement, la honte car je devais pointer au bureau de chômage, c’était au moment des élections, le délégué principal FGTB Vandestrick était là en train d’expliquer à la chômeuse qui me précédait dans la file : « La femme qui est derrière vous, elle s’est battue pour ses droits et nous l’avons soutenue… » Je n’ai pas pu m’empêcher de dire : « Ne le croyez pas ! Il vous raconte des bobards ! Nous nous sommes battues CONTRE lui. Car s’il avait voulu nous aider, on n’en serait pas là et je ne serais peut-être pas en train de pointer aujourd’hui.» Il est parti sans demander son reste…

    [button link=”https://fr.socialisme.be/59387/04-12-journee-socialisme-2021-a-bruxelles” type=”big” color=”red”] => Marguerite sera présente le 4 décembre à Bruxelles pour notre événement “Socialisme 2021” [/button]

  • Québec. Plus de 1.000 voix (12%) pour la candidate socialiste dans Verdun!

    L’équipe de Rosalie Bélanger-Rioux a récolté 1 050 votes lors des élections municipales du 7 novembre 2021 à Montréal. Sa campagne militante de terrain a montré comment des élections peuvent être utilisées pour élargir le mouvement de lutte des locataires dans Verdun.

    Par Alternative Socialiste (ASI-Québec)

    L’appui électoral à Rosalie (11,98%) la place en 3e position dans son district, mais aussi comme la 3e candidature indépendante sur 17 ayant recueilli le plus de voix à Montréal. Cet appui dépasse d’ailleurs la majorité de celui donné aux candidatures du 3e parti en importance, Mouvement Montréal.

    Ce succès montre qu’il est possible d’aller chercher du soutien avec un programme ouvertement socialiste et des méthodes d’action basées sur l’organisation militante des gens du quartier. L’appui à Rosalie montre l’attrait grandissant pour un changement politique radical au Québec, pour une alternative socialiste. Il démontre surtout l’intérêt porté à une équipe qui était déjà plongée au cœur des luttes des locataires et qui a continué de les animer durant la campagne électorale.

    Le besoin de s’organiser sur le terrain

    La campagne électorale de Rosalie a tiré sa pertinence du fait qu’elle ne s’est pas contentée de recueillir des votes pour faire siéger une conseillère à la mairie d’arrondissement. Le cynisme ambiant, les bas taux de participation aux élections et la polarisation politique soulignent le rejet de ce type de parlementarisme strictement électoral.

    La chance a été donnée au coureur lors des élections municipales de 2017. Portés au pouvoir de manière majoritaire, Projet Montréal et sa mairesse Valérie Plante ont présidé à une gentrification accélérée des quartiers de Montréal, en particulier à Verdun. L’itinérance a doublé et les camps de fortune sont systématiquement détruits. Les services policiers sont inondés de nouvel argent, tandis que les services de transport en commun connaîtront les coupures.

    Seul un rapport de force basé sur l’organisation militante et massive des Montréalais et des Montréalaises peut forcer l’administration à nous donner ce dont nous avons réellement besoin. La campagne de Rosalie est un premier pas modeste qui témoigne du potentiel qu’a ce type d’approche.

    Aider l’organisation militante des locataires

    La campagne a réussi très tôt à mobiliser une vingtaine de bénévoles non seulement pour donner de la visibilité à la candidate, mais pour aider les locataires de Verdun à s’organiser contre leur mauvais propriétaire et leur conseil municipal négligent. Organisatrice de la campagne Nos quartiers ne sont pas à vendre, Rosalie a su utiliser sa campagne électorale pour nourrir la lutte pour le droit au logement.

    Les bénévoles ont sillonné les rues de Verdun pour distribuer plus de 6 500 dépliants et discuter de la lutte à la gentrification avec des centaines de citoyens et citoyennes. Les bénévoles se sont spécialement mobilisé·es pour aider les locataires de la rue Godin dans leur lutte contre un gentrificateur qui menace de les évincer. Rosalie et son équipe sont les seules personnes impliquées dans la course électorale à leur avoir prêté mainforte, malgré des appels à d’autres conseillers.

    Ces locataires sont venues demander de l’aide à Rosalie lors du «comité d’accueil» organisé par son équipe lors du débat entre les personnes aspirantes à la mairie de Verdun, le 19 octobre. Cette action couverte par plusieurs médias a fait réagir à juste titre les candidatures d’Ensemble Montréal et Projet Montréal.

    Impliquer les gens de Verdun

    Durant la campagne de Rosalie, des dizaines de personnes ont fait des dons totalisant plus de 3 000$. Ce trésor de guerre a notamment permis d’imprimer des milliers de dépliants ainsi que d’acheter des pancartes et des affiches géantes sur lesquelles étaient bien visibles des demandes urgentes : «Stoppons les rénovictions!», «Exproprions pour loger!» ou encore «Taxons les super riches pour financer les services publics!».

    L’approche militante de la campagne nous a valu bien des appuis dans les rues de Verdun, mais aussi provenant de l’international. La conseillère municipale socialiste de Seattle, Kshama Sawant – à l’origine de la victoire du salaire minimum à 15$/h ainsi que de la Taxe Amazon dans cette ville – a envoyé une lettre d’appui à Rosalie. En s’inspirant de Sawant et de son parti, Socialist Alternative, la lutte pour le droit au logement dans Verdun ne s’arrêtera pas avec les élections!

    Derrière la victoire de Projet Montréal, un appui qui faiblit

    Le ras de marée pour Projet Montréal le 7 novembre cache une chute de 26 226 voix des appuis à Valérie Plante par rapport aux élections de 2017. Les appuis à Denis Coderre ont baissé encore davantage, soit de 57 596. Créé en 2021, Mouvement Montréal est le seul parti à avoir fait des gains significatifs avec ses 30 200 voix. Mais le parti de Balarama Holness a échoué à faire élire qui que ce soit.

    Les élections municipales montréalaises présentent un taux de participation électorale bas de 38,4%, une chute de 4% par rapport aux élections de 2017. À titre comparatif, les élections fédérales de 2021 ont connu un taux de participation bien plus haut à 62%, et celles de 2018 au Québec, de 66,45%. Dans ces deux cas, les taux de participation ont toutefois chuté de 5% par rapport aux élections précédentes.

    À travers Montréal, on retrouve les plus hauts taux de participation dans les arrondissements les plus aisés, par exemple Outremont et L’Île-Bizard-Sainte-Geneviève. Inversement, les taux de participation les plus faibles se retrouvent parmi les arrondissements les plus défavorisés, par exemple Montréal-Nord et Saint-Laurent.

    L’abstention et Projet Montréal

    En 2017, les forts taux d’abstention semblent avoir joué en faveur de l’équipe de Valérie Plante. Cette situation s’est reproduite cette année. Dans les faits, le choix de seulement 19,56% de toutes les personnes aptes à voter à Montréal a été suffisant pour porter Valérie Plante au pouvoir.

    En d’autres termes, Projet Montréal a été capable de gagner la mairie sans avoir à tenir compte de 80% des électeurs et électrices. Il a suffi au parti de mobiliser le vote des couches sociales éduquées et relativement aisées qui le soutiennent. Pire encore, de nombreuses personnes disent avoir voté pour Projet Montréal le nez bouché afin d’éviter un retour de l’équipe de Denis Coderre. L’avenue du «vote stratégique» pour la candidature la moins pire n’a pas stimulé les gens à aller voter, au contraire.

    Ce qui crève les yeux, c’est que la vaste majorité des électeurs et électrices de Montréal – plus de 685 000 – n’a voté pour aucun parti ou candidature.

    L’abstention, une question de classe

    Faut-il vraiment se surprendre des faibles taux de participation – en particulier dans les arrondissements plus ouvriers – lorsqu’il n’existe aucun parti alternatif issu des mouvements ouvriers et sociaux? Lorsque les discours politiques ne s’adressent pas aux travailleurs et aux travailleuses ordinaires? Lorsque les personnes élues défendent d’abord et avant tout les intérêts des employeurs, des entrepreneurs et des propriétaires?

    L’écrasante majorité des gens sait bien que peu importe qui siègera à mairie, les coupures de services à la STM, les hausses de tarifs, les loyers trop chers et les jobs mal payés les attendront. La détérioration des conditions de vie de la majorité de la population s’est accélérée avec la crise économique et sanitaire. La classe ouvrière demeurera largement inactive sans une alternative politique dynamique qui s’engagera à inverser le cours des choses radicalement et à défendre ses intérêts. L’heure n’est plus au business as usual, mais à l’audace politique.

    Une conscience sociale en développement

    L’appui à Balarama Holness et à son parti, Mouvement Montréal, exprime en partie les nouvelles sensibilités populaires face aux enjeux de racisme systémique, de violences policières et de lutte aux inégalités. Créé cette année, ce nouveau parti a présenté 68 candidatures qui ont surtout performé dans les quartiers ouvriers où une très forte partie de la population est issue de l’immigration.

    Cet appui laisse deviner un potentiel de radicalisation, mais ne reflète pas des dynamiques de luttes collectives vivantes dans les quartiers. Pour plusieurs personnes, l’intérêt de Mouvement Montréal concernait surtout les identités spécifiques de ses candidatures.

    Bien qu’important symboliquement, la couleur de peau, l’origine ethnique ou encore le genre des candidatures ne sont pas un gage de transformation sociale. Dans la même veine, l’élite médiatique et politique petite-bourgeoise fait la même erreur en se réjouissant trop vite de «l’espoir» que fait naître l’élection de jeunes maires et mairesses carriéristes un peu partout au Québec.

    Il ne peut pas y avoir de gentrification «féministe» ou de services policiers «antiracistes». Il ne peut pas y avoir d’économie locale capitaliste «écologique» ou d’industries culturelles qui respectent les droits des peuples autochtones et québécois. Une politique municipale qui s’articule autour des intérêts des compagnies privées et des grands propriétaires maintiendra les oppressions et profitera de l’exploitation. Le vrai changement viendra avec ceux et celles qui s’attaqueront frontalement aux personnes qui achètent nos quartiers, polluent nos milieux de vie et paient des salaires de crève-faim.

    Une politique de combat

    La différence entre la candidature de Rosalie et toutes les autres, c’est que Rosalie appelle à bâtir un mouvement au-delà des élections, un mouvement militant de travailleurs, de travailleuses, de jeunes et de personnes à la retraite dans toute leur diversité. Si Balarama Holness se contente de nous donner rendez-vous en 2025, Rosalie Bélanger-Rioux propose de rester mobilisé et d’agir dès maintenant!

    Projet Montréal ne réalisera ses promesses les plus ambitieuses – telle la construction de 6 000 logements abordables par an pendant 10 ans – que s’il est contraint de le faire. Seul un mouvement massif de la base pourra établir ce rapport de force. Organisons-nous dès maintenant pour réclamer l’expropriation des terrains et immeubles abandonnés, vacants ou négligés dès les prochaines séances des conseils municipaux! Organisons la pression en mobilisant les gens du quartier, nos syndicats, nos associations étudiantes et nos organisations militantes! Nous pourrons alors constater ce que valent vraiment les élu⋅es de Projet Montréal.

    Un mouvement de protestation massif peut poser les bases d’une future coalition politique des forces ouvrières et sociales montréalaises actives dans leurs milieux de vie. Avec un projet socialiste commun, la représentation politique d’un tel mouvement social pourrait radicalement changer notre façon d’habiter Montréal.

    Venez militer avec nous pour établir ce rapport de force! Contactez-nous à pasavendre@alternativesocialiste.org pour joindre la lutte!

  • Alternative Socialiste Internationale a fait retentir le besoin urgent d’un changement socialiste pour le climat à la COP26

    « Un homme s’est fixé l’objectif d’arrêter l’alcool dans 29 ans, en 2050, grâce à une méthode par paliers où il ne changera rien pendant 20 ans tout en bénéficiant de crédits d’alcool pour les années où il n’a pas bu, ce qui pourrait déplacer sa date de fin de consommation vers 2065. En attendant, il s’est déjà acheté un second frigo à bières qu’il décrit comme une méthode de ‘capture et stockage’ » La blague circule en plusieurs langues sur internet et synthétise parfaitement la « politique » dominante actuelle en matière de lutte contre la crise climatique. Tout porterait effectivement à rire si la situation n’était pas aussi dramatique.

    S’adressant à la foule à la suite de la manifestation du vendredi 5 novembre à Glasgow, Greta Thunberg a parlé de la COP26 comme d’un échec, une « célébration du ‘business as usual’ et du blabla », un « festival de greenwashing ». Six ans après l’accord de Paris qui visait à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de +2°C, si possible +1,5°C, nous nous dirigeons vers un réchauffement catastrophique de +2,7°C selon l’ONU. Ces 6 années ont été les plus chaudes jamais enregistrées et les avertissements retentissent les uns après les autres. Mais l’inaction criminelle des dirigeants du monde se poursuit.

    Durant la première semaine de la COP26, il a plu des déclarations optimistes sur la déforestation, la sortie du charbon ou encore la levée de milliards de dollars pour des investissements verts. Comme l’explique Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa basé à Nairobi, il y a « deux réalités » : « L’une est le monde des communiqués de presse du gouvernement britannique annonçant une multitude d’initiatives, suggérant que tout va bien et que nous avons presque résolu la crise climatique. L’autre réalité est hors de cette bulle de relations publiques. Le climat, ce sont les faits. »

    Comme pour illustrer toute l’hypocrisie du sommet, l’industrie fossile compte la plus grosse délégation à la COP26, avec 503 délégués, largement devant les pays les plus impactés par le changement climatique. Plus de 400 jets privés ont été mis à disposition pour amener diverses personnalités à Glasgow. Parmi elles se trouve le milliardaire Jeff Bezos, qui avait récemment fait part de sa solution pour le climat : « Nous devons déplacer toutes les industries lourdes, toutes les industries polluantes dans l’espace. » Qu’un pareil personnage soit invité à participer au sommet de l’ONU sur le climat est en soi une illustration de ce que nous avons à en attendre. La pollution causée par ces ultra-riches et VIP capitalistes produira plus de gaz à effet de serre que 1600 Écossais en un an… uniquement pour leur arrivée ! Contrairement à ce que les décideurs politiques et les médias dominants tentent de nous faire croire, nous ne sommes pas toutes et tous égaux face à la crise climatique. Là aussi, il y a deux réalités.

    D’un côté l’on trouve les criminels climatiques qui possèdent les leviers de l’économie et qui décident en toute connaissance de cause de continuer à sacrifier la Terre et l’humanité au profit des actionnaires. De l’autre celles et ceux qui subissent et subiront le plus durement les conséquences de la crise climatique alors que ce sont celles et ceux dont le travail, avec la nature, est source de toutes richesses.

    Contre le gaspillage de l’économie de marché, la planification démocratique socialiste

    Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) avait mobilisé un imposant contingent international (d’environ 300 militantes et militants) afin de défendre une alternative face au chaos et au gaspillage de l’économie de marché. Une économie socialiste démocratiquement planifiée pourrait radicalement changer la situation en quelques mois à peine. Quelques exemples :

    • 12% des émissions totales de CO2 proviennent du transport routier. En investissant massivement dans des transports publics gratuits, en transportant les marchandises par rail et en empêchant que le transport maritime mondial soit utilisé comme un moyen de réduire les coûts de la main-d’œuvre, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire.
    • 6 % des émissions proviennent de la déforestation et des incendies. La déforestation pourrait être rapidement transformée en son contraire, tandis que les incendies pourraient être réduits grâce à la gestion des forêts, à une planification urbaine plus responsable et à des investissements publics dans les services de lutte contre les incendies.
    • L’industrie et les entreprises énergétiques d’aujourd’hui créent d’énormes émissions (environ 10 % des émissions) exclusivement par des processus inefficaces. Avec une économie planifiée qui élimine les déchets inutiles et avec des investissements permettant d’économiser l’énergie, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire.
    • 17,5 % des émissions proviennent de l’énergie utilisée dans les bâtiments. Il n’en resterait quasiment rien avec un ambitieux plan public d’isolation des bâtiments quartier par quartier.
    • Des structures capitalistes entières et des industries extrêmement destructrices pourraient être démantelées : l’industrie de l’armement, l’industrie publicitaire et la spéculation financière par exemple.
    Salle comble le samedi soir pour notre meeting international…. et même plus encore ! Une autre salle a dû être mise à disposition à l’étage inférieur, où le meeting a été retransmis.

    La faillite du capitalisme de plus en plus généralement acceptée

    Les militantes et militants d’ASI n’ont pas économisé leurs efforts pour faire entendre ce message en Ecosse lors des deux grandes manifestations qui se sont tenues à Glasgow les 5 et 6 novembre et lors d’une action à Édimbourg le 5 novembre à l’aide de stands ; de la vente du journal de nos camarades d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Ecosse ; de la distribution de tracts ; d’un grand meeting ;… et d’imposantes délégations dans les manifestations de Glasgow.

    A Glasgow, le « School strike for future » du vendredi et ses quelques dizaines de milliers de manifestants était un parfait échauffement pour la manifestation du samedi qui a réuni pas moins de 100.000 personnes. Dans ces 2 cortèges, il était difficile de manquer nos délégations dynamiques qui ont regroupé plusieurs centaines de personnes à chaque fois. Le dynamisme et la détermination de ces contingent s’est reflétée dans l’excellente couverture médiatique dont nous avons bénéficié (et dans nombre d’extinctions de voix parmi les camarades). Nous avons tenté autant que faire ce peu de traduire nos idées en action et d’imposer notre marque sur les événements, ce qui s’est révélé payant.

    Près de 80 personnes sont parties de Belgique pour rejoindre la délégation d’ASI.

    Après la manifestation du vendredi, un podium a réuni divers orateurs et oratrices, dont Greta Thunberg. Nous avons également pu prendre la parole et notre camarade Amy Ferguson, une syndicaliste d’Irlande du Nord, qui a brillamment expliqué quel rôle pouvait jouer la classe ouvrière dans la lutte contre la crise climatique. Ce même jour, nous avons également manifesté à Édimbourg et rejoint des étudiants et étudiantes du secondaire en grève devant le parlement écossais qui, avec le gouvernement écossais (à l’image des politiciens capitalistes du monde entier) continue à laisser les grands pollueurs tranquilles. Le samedi soir, un meeting international intitulé « Le capitalisme tue la planète, luttons pour une transformation socialiste de la société » a réuni plusieurs centaines de personnes à la suite de la manifestation de Glasgow. Dans toutes ces activités, nous avons pu constater à quel point la compréhension de l’incapacité du capitalisme à offrir une issue face à cette crise a grandi et est plus généralement acceptée.

    Cette intervention historique de la part de notre internationale fera date dans la mémoire de tous les participantes et participants. Au-delà de notre intervention dans le mouvement pour le climat – en cherchant à orienter celui-ci vers la classe ouvrière et des solutions liées à la nécessité d’une transformation socialiste de la société – des pas de géant ont été fait pour « internationaliser notre internationale » et approfondir les échanges entre camarades des différentes sections à la suite d’années notamment marquées par les confinements. Nous remercions toutes et tous les camarades dont les efforts ont permis cet éclatant succès et vous invitons à y participer à votre échelle en participant au « fonds Glasgow » qui a permis d’assister près de 80 jeunes à partir de Belgique pour rejoindre l’Ecosse.

    Manifestation du vendredi 5 novembre à Glasgow

    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/ex8KKr4ibxwoSwMi7]

    Manifestation du samedi 6 novembre à Glasgow

    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/j6Qbp9Csyo2bBhbr6]

    Action à Edimbourg le vendredi 5 novembre

    [embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/EigML5EWB66pVupf7]

  • « Nos revendications sont modérées, nous voulons juste la Terre »

    Délégation d’ASI à la manifestation du samedi à Glasgow.

    Vendredi, une grande manifestation a eu lieu à Glasgow en marge de la COP26 à l’appel de Fridays for Future avec la participation de milliers d’étudiants du secondaire et du supérieur. Ce cortège très dynamique était un parfait échauffement pour la grande manifestation qui a eu lieu le lendemain. Greta Thunberg figurait parmi les orateurs qui se sont succédé au podium à la fin de la manifestation. Avant qu’elle ne prenne la parole, notre camarade Amy Ferguson, une syndicaliste d’Irlande du Nord membre d’Alternative Socialiste Internationale. Voici ci-dessous son discours traduit en français et la vidéo de son intervention.

    « Mon nom est Amy Ferguson. Je suis militante syndicale de Unite Hospitality en Irlande du Nord et je suis également membre d’Alternative Socialiste Internationale.

    « Cette semaine, Boris Johnson a admis que les réunions internationales comme le G20, et j’ajouterais la COP26, ne sont que des gouttes d’eau dans un océan surchauffé. Ces prétendus dirigeants du monde et leurs sponsors du secteur des combustibles fossiles ont eu des décennies pour agir, mais ils n’ont toujours rien à nous offrir, si ce n’est du greenwashing capitaliste. Ils continuent leurs affaires comme si de rien n’était et nous devons l’accepter parce qu’ils plantent quelques arbres ? C’est le mieux qu’ils puissent nous offrir. Il suffit de gratter la fine couche de vernis de leur rhétorique pour voir à quel point celle-ci est vide de sens.

    « Depuis l’accord de Paris sur le climat en 2016, les 60 plus grandes banques du monde ont investi 3.800 milliards dans des entreprises de combustibles fossiles. Ce n’est pas seulement de l’inaction, cela revient à détruire activement notre planète. Les délégués à la COP26 se félicitent du peu qu’ils font, tout en veillant à ne pas trop marcher sur les plates-bandes de leurs sponsors des énergies fossiles. N’oublions pas que ce ne sont pas eux qui ont mis le climat sur le devant de la scène : ce sont les millions de jeunes et de travailleurs du monde entier qui l’ont fait. Ce sont ces mouvements qui nous offrent une bouée de sauvetage.

    « La semaine dernière, j’ai participé à une conférence de mon syndicat avec des centaines de délégués représentant un million de membres de Grande-Bretagne et d’Irlande. Lors de cette conférence, nous avons eu une discussion sur ce qu’il faut faire face à la crise climatique. Des travailleurs de l’industrie lourde, des transports et d’autres secteurs ont dit à quel point le mouvement pour le climat les inspirait. Ils ont dit combien il est nécessaire que nos mouvements soient connectés. Certains essaient de nous dire que nous devons choisir entre une planète vivable et des emplois décents, mais c’est tout le contraire qui est vrai. Il y a tellement de travail à faire pour construire des infrastructures vertes ou développer de nouvelles technologies ! L’initiative pour cela ne viendra pas d’en haut ; l’initiative et la connaissance pour tout ça sont présentes parmi les travailleurs.

    « À Belfast, il y a quelques années, les travailleurs du chantier naval Harland & Wolff étaient confrontés à la menace de la fermeture de leur chantier et à la perte de leurs emplois. Au lieu d’accepter cela, les travailleurs ont occupé le chantier et proposé une alternative claire. Ils ont déclaré que leurs connaissances et leurs compétences devraient être utilisées pour construire des infrastructures vertes. Ils ont fini par sauver leurs emplois.

    « La semaine dernière, le personnel ferroviaire en Écosse a menacé de faire grève autour de revendications salariales. S’ils stoppent leur travail, ils sont capables de paralyser des villes entières. Cette menace a suffi à imposer une augmentation de salaire. Avec tous ceux qui défendent des transports publics gratuits et décents, nous devons nous rapprocher de ces travailleurs pour utiliser notre force collective. Rien ne peut nous arrêter en faisant cela ! Au fait, c’est une excellente chose que les éboueurs de Glasgow en grève soient ici. Ils méritent notre entière solidarité.

    « Notre énergie ne doit pas disparaître après ces actions. Nous devons continuer à nous organiser et à tisser des liens entre nous. Ce sont les jeunes et les travailleurs qui peuvent offrir une issue à la crise. Nous disposons de la force, des plans et des idées, mais nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ne possédons pas. Notre mouvement doit se concentrer sur la racine des problèmes. Nous ne devons pas permettre au système capitaliste et à ses milliardaires, ses PDG et leurs politiciens de continuer sur la même voie désastreuse. Nous devons retirer le pouvoir de leurs mains.

    « L’alternative doit être socialiste, elle doit reposer sur la propriété publique et le contrôle démocratique des plus grandes entreprises et du secteur financier. Cela nous permettrait d’élaborer un plan international fondé sur les besoins des populations et de la planète, et non sur les comptes bancaires des riches. Les politiciens nous disent d’être réalistes et modérés. En réponse, je veux répéter les mots du syndicaliste et socialiste irlandais d’origine écossaise James Connolly : nos revendications sont modérées, nous voulons simplement la Terre. »

  • 04/12 : Journée “SOCIALISME 2021” à Bruxelles

    Samedi 4 décembre – Centre culturel De Kriekelaar– Schaerbeek

    Des idées pour un avenir sans exploitation de l’humanité et de la nature, un avenir sans capitalisme

    Une journée de rencontre et de discussion avec le PSL/LSP, section belge d’Alternative Socialiste Internationale

    Notre avenir est mis en péril par celles et ceux qui disposent du pouvoir et de l’argent dans ce monde capitaliste. Ça vous révolte ? À travers le monde, les mouvements de masse contre la crise climatique, le sexisme, le racisme, les inégalités et la politique d’austérité démontrent que nous sommes nombreux à vouloir nous soulever.

    Comment ces luttes peuvent-elles conduire à la victoire ? Quelle alternative opposer à la folie du capitalisme ? Vous n’êtes pas seul.e à y réfléchir ! Avec le PSL/LSP et ASI, vous pouvez vous organiser et lutter pour renverser le capitalisme et construire une société reposant sur l’épanouissement de chacun.e. Nous sommes impliqués dans les écoles, les universités, sur les lieux de travail, dans les mouvements sociaux… Contactez-nous pour en savoir plus !

    EN RÉSISTANCE CONTRE LA FOLIE DU CAPITALISME

    En 2019, 26 capitalistes possédaient autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité alors que des millions de personnes doivent fuir les catastrophes écologiques, la guerre et l’exploitation.

    Même dans les pays capitalistes développés, les factures explosent tandis que la précarisation du travail presse les travailleur.euse.s comme des citrons jusqu’au burn-out.

    La pandémie, les inondations et les vagues de chaleur ont clairement illustré que la logique capitaliste de la course au profit est incapable de nous garantir les formes les plus élémentaires de prévention, de protection et de santé.

    NOUS LUTTONS POUR DÉFENDRE LES INTÉRÊTS DE TOU.TE.S LES OPPRIMÉ.E.S

    L’avidité des capitalistes ne connaît pas de limites. Salaires, soins de santé, enseignement, charge de travail, logements sociaux,… il faut toujours se battre pour arracher le moindre petit pas en avant.

    Pendant ce temps, le manque de moyens et les tensions que cela provoque sont instrumentalisés par la droite et l’extrême droite. Le sexisme, la LGBTQI-phobie et le racisme sont utilisés pour nous monter les un.e.s contre les autres.

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit ! C’est ainsi que la classe capitaliste entend continuer à nous exploiter : diviser pour mieux régner, quitte à nous plonger dans la barbarie. Repoussons les préjugés et la haine par une lutte en commun en défense des intérêts de la majorité de la population.

    Le PSL/LSP se bat pour un salaire minimum de 2.300 euros brut par mois et la semaine de travail de 30 heures sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et réduction de la charge de travail. Luttons contre les discriminations en garantissant à chacun.e un avenir décent !

    LA PLANIFICATION DÉMOCRATIQUE CONTRE LA DICTATURE DU MARCHÉ

    Pour remplir les poches des actionnaires, les capitalistes font régner leur dictature : il faut plus de cadeaux fiscaux, une flexibilisation du travail, que leurs pertes éventuelles soient prises en charge par la collectivité,… Ou alors ils menacent de partir et de mettre les travailleur.euse.s à la rue. Les décideurs politiques se plient à leurs diktats et leur déroulent le tapis rouge. Le monde pourrait être entièrement alimenté par des énergies renouvelables d’ici 2050, mais cela nécessiterait 73.000 milliards de dollars d’investissements.

    Ça fait beaucoup, et chaque année perdue augmente la somme nécessaire. C’est pourtant parfaitement réalisable. Etalé sur 29 ans, l’effort nécessiterait un investissement annuel de 2.500 milliards de dollars. En 2019, les 500 plus grandes entreprises au monde ont à elles seules réalisé 2.100 milliards de dollars de bénéfices. Au niveau mondial, 3.000 milliards de dollars sont consacrés aux dépenses militaires chaque année. 450 milliards de dollars sont planqués dans les paradis fiscaux. Pensons aussi aux milliards consacrés aux publicités inutiles et polluantes…

    Imaginez si tout cet argent était utilisé pour une transition verte de la production ; pour développer les soins de santé, l’enseignement, la protection civile, les logements sociaux et les autres services publics ; pour en finir avec la misère ; pour réduire la semaine de travail sans perte de salaire ; etc.

    LE CAPITALISME NE PEUT ÊTRE RÉFORMÉ

    Même s’il va droit dans le mur, le capitalisme est incapable d’assurer ces investissements massifs et urgents face aux crises qui menacent l’humanité. Ils ne sont possibles que si notre point de départ est ce qui est nécessaire et non les bénéfices des actionnaires. Jamais les possibilités technologiques n’ont été aussi grandes qu’aujourd’hui, mais la science est prisonnière des intérêts des géants de l’agro-industrie, du pétrole ou encore de l’industrie pharmaceutique.

    Les forces productives mondiales, les connaissances scientifiques et le secteur financier doivent être sauvegardés du chaos de l’économie de marché et placés sous contrôle et gestion démocratiques de la classe des travailleur.euse.s.

    Avec une planification rationnelle de l’économie reposant sur l’implication démocratique de chacun.e il nous sera possible de balancer les crises du capitalisme dans les poubelles de l’histoire. Ce sont les travailleur.euse.s qui font tourner le monde, il est temps qu’ils et elles le prennent en main ! Voilà ce que nous entendons par « socialisme ».

    Programme de la journée SOCIALISME 2021

    10.30 – 12.00 : MEETING D’OUVERTURE “EN RÉVOLTE CONTRE CE SYSTÈME POURRI – L’AVIDITÉ CAPITALISTE MENACE L’HUMANITÉ ET LA PLANÈTE”

    Salaires de misère et prix hors de contrôle, inondations et feux de forêt, discriminations,… Le paradis des capitalistes, c’est l’enfer des travailleur.euse.s. Divers orateur.trice.s aborderont les luttes contre la folie capitaliste à travers le monde.

    13.30 – 16.00 : ATELIERS DE DISCUSSION – LE MARXISME AUJOURD’HUI

    1. Énergie nucléaire, centrales à gaz, 3M, automobile,… le rôle de la classe ouvrière dans la transition, la protection de notre environnement et la reconversion de secteurs polluants.
    2. Irresponsables, les augmentations de salaire ? Karl Marx répond aux patrons.
    3. Le gouvernement veut légaliser la prostitution : le capitalisme réduit tout à l’état de marchandise !
    4. Marxisme ou décroissance : les limites de la planète contre les limites du capitalisme.
    5. Ouvrière, féministe et fière de l’être : entretien avec Marguerite Staquet sur la lutte de Bekaert en 1982
    6. Construire un parti révolutionnaire… En quoi est-ce toujours utile et en quoi se distingue-t-il des autres partis ?
    7. Le capitalisme « woke » : un allié dans la lutte contre les oppressions ?

    16.30 – 18.00 : MEETING FINAL – UN MONDE SOCIALISTE EST POSSIBLE : COMMENT Y PARVENIR ?

    Avec la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et les Etudiants de Gauche Actifs, le PSL/LSP soutient les mouvements de résistance et prend ses propres initiatives. Comment ces luttes peuvent-elles conduire à une rupture anticapitaliste ? Comment renverser le système actuel pour libérer l’humanité des discriminations, des guerres, de l’exploitation et de la destruction de notre environnement ?

    18.15 – 22.00 : CASSE-CROÛTE ET DISCUSSIONS – 3ÈME MI-TEMPS POLITIQUE

    Repas, bar, musique et présentation de notre concours de fin d’année.

    INFOS PRATIQUES & INSCRIPTIONS

    Samedi 4 décembre 2021

    Entrée : 10€ (5€ tarif social) en prévente // 12€ (7€) sur place.

    Accueil : À partir de 10h. Début à 10h30.

    Lieu : Centre culturel De Kriekelaar, 86 rue Gallait, Schaerbeek (près de la gare de Bruxelles-Nord)

    Billets & info : info@socialisme.be – 0472/43.60.75 – facebook.com/PSLLSP.PartiSocialistedeLutte ou auprès d’un.e de nos membres.

    * Un stand de livres et de brochures sera disponible durant l’événement.
    ** Repas à midi et bar à prix démocratiques.
    *** Un babysitting est organisé, précisez si vous en avez besoin lors de votre inscription.
    **** Mesures sanitaires: Covid Safe Ticket

    [button link=”https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfzjfByJSoM0uSQUbie8x1WA3L9hu8hLIsdeD8dyYf5idQShw/viewform” type=”big” color=”red”] Inscrivez-vous pour participer à cette journée [/button]

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop