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Category: Le PSL
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Décès de notre camarade Paul « Henri » Doyen (1938 – 2023)
C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade Paul Henri Doyen à l’âge de 85 ans ce mardi 6 juin 2023. Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille ainsi qu’à ses proches.
Henri était un militant inarrêtable. En 1956, à l’âge de 18 ans, il rejoignit les Étudiants Communistes à l’ULB. Comme il le disait lui même «C’est par hasard que je suis devenu trotskyste », ce qui lui a valu d’être exclu de ce groupe étudiant. L’événement marqua le début d’une vie de lutte contre le stalinisme. Il devint alors membre des Jeunes Gardes Socialistes (JGS) et rédacteur au journal La Gauche. Plus tard, après être devenu membre du Comité Central de la section belge de la Quatrième Internationale, il poursuivi son activité militante à la JGS de Gilly, dans la région de Charleroi.
Là bas, il fut compagnon de route de Gustave Dache, militant ouvrier bien connu des membres du Parti Socialiste de Lutte. Il fut élu secrétaire politique de la JSG de la régionale de Charleroi au moment où Gustave en avait été élu président. Henri animait par ailleurs un Centre d’Etude de La Gauche à la Maison des Huit Heures.
Les années ‘60 furent riches en expérience. Henri participa activement à la « Grève du Siècle » de l’hiver 60-61. Il était également très actif dans la solidarité avec la lutte de libération nationale en Algérie et loua, de 1956 à 1962, un appartement qui servait de logement en Belgique aux responsables du Front de Libération National (FLN). De 1963 à 1966, il effectua son service civil en Algérie après être devenu objecteur de conscience, en tant que professeur de français. C’est à cette période qu’il commença à utiliser le prénom « Henri », plutôt que Paul Doyen, pour ses activités militantes, une mesure de sécurité qui lui a permis d’échapper à la répression lors du coup d’Etat de 1965 du colonel Boumédiène. Après l’Algérie, Henri continua de voyager, notamment au Congo-Brazzaville ou en Guinée.
Jusqu’à nos jours, Henri n’a jamais perdu sa combativité. C’est à l’occasion d’une soirée électorale, le 9 mai 2018, qu’il nous a contacté afin de rejoindre le PSL. Henri participait aux activités de la section Nord du PSL à Bruxelles. C’est avec enthousiasme qu’il nous avait rejoint à notre Camp d’été 2020. Il parlait passionnément des expériences d’auto-gestion ouvrière en Algérie mais aussi des écrits de Trotsky, de cinéma…
Le Parti Socialiste de Lutte, la section Nord de Bruxelles et le district de Bruxelles tiennent à faire part de leurs condoléances à sa famille et ses proches. Nous nous souviendrons de son sourire et de la joie qu’il avait à discuter avec de jeunes militants.
Celles et ceux qui souhaitent présenter leurs condoléances peuvent se rendre sur le lien suivant : https://www.condoleances.be/pauldoyen
Ses funérailles auront lieu le mardi 13 juin 2023, à 10h, à partir du Funérarium Forrier I Sereni, Rue des Béguines n°104 à Molenbeek.
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Camp d’été 2023 – Comprendre le monde pour le changer ! (Programme complet)
Du 7 au 13 juillet aura lieu le camp d’été du PSL, de la Campagne ROSA et d’EGA. Il aura lieu au Domein Heideven, Heidestraat 1, à Kleine-Brogel (Limbourg). Voici le programme de l’événement qui peut encore connaître de légères modifications.
Vendredi 7 juillet
A partir de midi : montage du camp et buffet du soir
Meeting : Guerre, oppression, crise climatique et inflation. Le monde à l’ère du désordre a plus que jamais besoin d’une alternative socialiste. Avec des orateur.trice.s internationaux.
Ensuite, rencontre au bar avec des membres d’Alternative Socialiste Internationale (dont le PSL est la section belge) de différents pays.
Samedi 8 juillet
Matin : commissions sur le capitalisme à l’ère du désordre
- Que disent les marxistes au sujet de la guerre en Ukraine ?
- Comment répondre aux attaques transphobes dans le monde du sport ?
- Rétrospective et perspectives au sujet du soulèvement historique en Iran
- Leçons révolutionnaires de la lutte contre la réforme des retraites en France
- Occupation et massacres. Comment répondre à l’oppression des Palestiniens ?
- Vague rose en Amérique latine : dans quelle mesure les gouvernements de gauche du continent sont-ils à gauche ?
- De la fin du monde à la fin du capitalisme : la conscience socialiste aujourd’hui
- Théorie : réforme ou révolution ?
Après-midi : brève session plénière sur la situation politico-sociale en Belgique.
Suivie d’ateliers de discussions.
- Deux démocraties dans un même pays ? La question nationale en Belgique à la loupe.
- Vers des coalitions de gauche au niveau régional et local ? Que faut-il pour un véritable changement de politique ?
- Histoire : à partir de Kleine Brogel, retour sur la résistance contre la guerre en Irak il y a 20 ans et les actions Bombspotting contre les armes nucléaires de l’OTAN en Belgique.
- Théorie : l’analyse de Trotsky sur le fascisme et le combat antifasciste
- Les capitalistes, n’en ont jamais assez ! La lutte contre la mise sous franchise chez Delhaize et en défense du droit à l’action collective
- Comment mettre fin à l’exploitation des personnes travaillant dans l’industrie du sexe ?
- Histoire : il y a 40 ans, la bataille de Liverpool, quand le conseil municipal a affronté Thatcher et les politiques d’austérité.
- Greedinflation : la cupidité capitaliste à l’assaut de nos tickets de caisse… Leur avidité nous entraîne-t-elle dans une nouvelle crise
BBQ
Meeting : Comment arrêter l’extrême droite ?
Musique et soirée
Dimanche 9 juillet
Matin : courte session plénière sur la lutte syndicale et les élections sociales, suivie de groupes de travail par secteur : enseignement, soins de santé et travail social, transports publics, services publics, chimie… Avec une commission introductive sur l’histoire du mouvement ouvrier en Belgique.
Après-midi. Meeting : 175 ans après le Manifeste du parti communiste : Marx avait raison !
Suivi de sessions de discussions informelles avec des militant.e.s.
Soirée : feu de camp, spectacle, poésie et musique.
Lundi 10 juillet
Matin. Une lutte constante pour la révolution : « Ma vie », l’autobiographie de Trotsky
Ateliers de discussion sur la révolution et le trotskisme :
- Les bolcheviks et l’importance d’un parti révolutionnaire
- La décolonisation et la théorie de la révolution permanente
- Les 100 ans de l’Opposition de gauche : qu’est-ce que le stalinisme ?
- Front unique contre Front populaire
Après-midi libre avec sports, jeux et détente
Soirée : Discutons théorie
- Planification démocratique et nationalisation
- Le programme de transition : comment parvenir au changement de société ?
- La dialectique et la philosophie marxiste
- La vision marxiste de l’économie
- Genres et hétéronormativité : qu’est-ce que le capitalisme a à voir avec ça?
Bar et soirée cinéma
Mardi 11 juillet
Matin : Discutons révolution
- Le féminisme socialiste dans la Russie révolutionnaire après 1917
- Les révolutions contre l’oppression coloniale
- La vague de révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2011 et les mobilisations de masse au Soudan dernièrement
- Qu’est-ce que la contre-révolution ?
Après-midi : ateliers de discussion sur des thèmes historiques
- La Seconde Guerre mondiale, la classe ouvrière et la résistance. L’histoire qu’Hollywood ne raconte jamais
- Les origines du racisme
- Que s’est-il passé pendant la Révolution française ?
- Les années 1980 : comment le néolibéralisme s’est installé en Belgique et comment la classe ouvrière y a résisté
- Les années 1990 : retour sur le premier dimanche noir et les manifestations antifascistes
Soirée Meeting : le mouvement de masse en France & le programme de transition pour la révolution socialiste.
Bar et soirée jeux
Mercredi 12 juillet
Matin. Ateliers : manifester en 2023 :
- La lutte pour un enseignement gratuit et de qualité. Construire la manifestation du 12 octobre
- Le combat antiraciste après le mouvement Black Lives Matter
- Comment lutter pour la justice climatique ?
- Pride is a protest
- Comment financer nos luttes ?
Après-midi : Meeting final sur nos projets pour l’été et la rentrée
Soirée : fête
Jeudi 13 juillet
Nettoyage et départ
Payement sur le compte PSL/LSP BE86 5230 8092 4650 avec la communication « camp2023 + nom ».

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Mobilisation antifasciste Stand Up: poursuivons la lutte, toutes et tous à Gand le 28 juin !
La coalition contre le racisme Stand Up a mobilisé plusieurs centaines de personnes ce lundi midi à Bruxelles contre le danger représenté par l’extrême droite. L’initiative visait à réagir face à une mobilisation du Vlaams Belang dans la capitale.
Cette mobilisation ne s’est pas faite sans peine : les autorités avaient dans un premier temps décidé d’interdire la manifestation antifasciste pacifique en renvoyant dos à dos extrême droite et organisations liées aux mouvements sociaux. Comme l’a précisé Stand Up « nous rappelons que le fascisme et l’antifascisme ne sont pas comparables : les premiers véhiculent un message de haine et de division, les seconds, un message de solidarité et d’égalité. » Finalement, une décision du Conseil d’État a été signifiée samedi soir pour suspendre l’interdiction de manifester contre l’extrême droite.
Stand Up a très correctement accentué qu’il est important de dénoncer le discours pseudo-social du VB comme « hypocrite et mensonger ». « L’extrême droite vote contre une augmentation du salaire minimum européen, défend la mise sous franchise chez Delhaize, et s’oppose à l’investissement dans les services publics, tels que les soins de santé ou l’enseignement. Car en réalité, l’extrême droite se renforce grâce au mécontentement généré par des décennies de politiques d’austérité des gouvernements successifs, et qui ont miné l’accès aux services essentiels, et dégradé les conditions de vie et de travail d’une grande partie de la population. Pour stopper la montée de l’extrême droite, nous sommes convaincu.es qu’il est également nécessaire de lutter contre les politiques antisociales, en défendant avec audace une société différente basée sur la solidarité et la satisfaction des besoins de chacun et de chacune. »
L’extrême droite ne peut s’en sortir avec ces mensonges que pour autant que le mouvement ouvrier lui laisse l’espace de le faire. La meilleure riposte antifasciste, c’est d’organiser sérieusement la lutte pour arracher des investissements publics massifs dans les soins de santé et l’enseignement, pour assurer un travail décent avec des salaires qui ne sont pas des miettes et une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, l’abaissement de l’âge de la pension, le rétablissement complet du mécanisme d’indexation des salaires et allocations sociales, des logements abordables par le biais d’un plan de construction et de rénovation de logements sociaux… L’extrême droite s’est toujours trouvée de l’autre côté des barricades dès lors qu’il s’agissait d’obtenir des avancées sociales. Il n’en va pas autrement aujourd’hui.
Une riposte antifasciste conséquente implique de se mobiliser et d’occuper les rues pour limiter l’espace laissé à la haine et à la violence. Cela signifie aussi de convaincre les collègues, d’entamer des discussions entre amis et connaissances. Les syndicats ont un rôle essentiel à jouer à ce titre, rôle qu’ils seront plus rapidement enclin à jouer sous la pression d’une mobilisation antifasciste active et soutenue. Nous soulignons d’autre part que nous ne bloquerons pas l’extrême droite en cherchant à constituer des « fronts démocratiques » avec les partis établis qui sont précisément responsables des politiques antisociales ! Comme le disait Malcolm X : « Il ne peut y avoir de capitalisme sans racisme ». C’est tout le système qui est coupable ! Mettre fin au racisme exige de se battre pour une autre société, en faveur selon nous d’une alternative socialiste démocratique.
Le PSL/LSP était bien entendu présent à cette mobilisation, avec son organisation de jeunesse Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA) et leur campagne féministe socialiste ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Nous avons derrière nous une longue tradition antifasciste. Dans les années 1990, nous avons été à l’origine de la campagne Blokbuster, qui a organisé plusieurs centaines d’actions de jeunes contre le VB et n’a jamais cessé de mobiliser, notamment contre les marches de la haine du NSV (l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Blok/Belang) dans les années 2000 et 2010.
Ces derniers mois, nous avons participé aux mobilisations combatives contre les meetings de la figure de proue du VB Filip Dewinter aux universités d’Anvers et de Gand. Avec la Campagne ROSA, nous avons répondu au sexisme et à la LGBTQIA+phobie du VB. Pas plus tard que le 17 mai, nous avons été à l’initiative d’une manifestation « Pride is a Protest » à Bruges, où l’extrême droite est passée à l’offensive ces derniers mois contre les personnes LGBTQIA+. Le 28 juin, une manifestation « Pride is a Protest » sera à nouveau organisée à Gand (18h, Coyendanspark, des départs locaux collectifs sont organisés de Bruxelles et de Wallonie). C’est le prochain rendez-vous antifasciste connu, mobilisez autour de vous pour y participer !
D’autre part, lors de notre camp d’été – du 7 au 13 juillet – nous discuterons du lancement d’une nouvelle campagne antifasciste à la rentrée en amont des élections de 2024. Participez à cette campagne !
Photos : Pol























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Bruges : actions antifasciste et en défense des droits LGBTQIA+
Mercredi 17 mai, une centaine de personnes ont manifesté dans le centre-ville de Bruges en défense des droits des personnes LGBTQIA+ et contre l’extrême droite. À l’occasion de l’IDAHOT, la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, la campagne « Pride is a Protest » s’est attaquée à la haine d’extrême droite.
Ce début d’année, le Vlaams Belang et Dries Van Langenhove ont fait campagne à Bruges pour intimider les participant.e.s à une lecture publique donnée par une drag queen. Le 17 mai, Van Langenhove est retourné à Bruges. Il a posté une vidéo le montrant en train de harceler un commerçant qui avait accroché un drapeau Pride, vidéo dans laquelle ce néofasciste n’hésite pas à déclarer qu’il s’agit d’un « drapeau pédophile ». Précédemment, c’est avec des pancartes « idéologie du genre = pédophilie » que lui et ses amis avaient perturbé la lecture publique susmentionnée. Ce n’est pas que du mauvais goût, ; leur objectif est de normaliser la haine et de semer la discorde.
Pour l’anecdote, le Vlaams Belang n’a eu aucun problème à aller repêcher en 2008 l’ancien député Xavier Buisseret pour lui offrir un mandat local, alors que ce dernier avait été condamné en 1997 pour attouchement sur mineurs. La campagne de haine menée aujourd’hui par l’extrême droite ajoute l’hypocrisie à l’ignominie.
Ces attaques de l’extrême droite contre les personnes LGBTQIA+ à Bruges se sont accompagnées d’une campagne raciste contre Dalilla Hermans après qu’elle ait été nommée coordinatrice du projet visant à faire de Bruges la capitale culturelle européenne de 2030. L’extrême droite n’a pas dit un mot de ses compétences bien entendu, le seul problème, c’est sa couleur de peau. Il faut dire que certaines de ses opinions sont inacceptables pour la police de la pensée de droite. Il n’en a pas fallu plus pour que se déchaine une campagne d’intimidation très personnelle.
Ainsi, à une époque où les inégalités atteignent des sommets inédits, où un groupe de plus en plus important de la population ne garde plus la tête hors de l’eau tandis qu’une élite d’ultra-riches ne sait pas quoi faire de tout son argent, l’extrême droite décide de cibler ses attaques sur les personnes LGBTQIA+ et la culture. Belle manière de tenter de dévier l’attention pour protéger l’avidité des capitalistes.
Ces attaques illustrent tout l’importance de s’organiser de façon conséquente. Aucun incident de transphobie, de racisme ou de sexisme ne doit rester sans réponse. Il faut réagir, se mobiliser et riposter. C’était tout l’intérêt de cette manifestation « Pride is a Protest » à Bruges. La mobilisation a permi de renforcer la confiance de toutes celles et ceux qui subissent les foudres de l’extrême droite. Nous ne nous laisserons pas faire et continuerons à résister !
Les prochains rendez-vous sont connus : lundi prochain à Bruxelles pour une action antifasciste, le 28 juin à Gand pour une nouvelle mobilisation Pride is a Protest et enfin le camp d’été de la Campagne ROSA, d’EGA et du PSL pour préparer le lancement d’une nouvelle campagne antifasciste.





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[INTERVIEW] 40 ans après le début de la bataille de Liverpool contre Thatcher
40e anniversaire de l’élection du Conseil municipal travailliste de Liverpool dirigé par la tendance Militant
Cela fait 40 ans que le légendaire conseil municipal dirigé par Militant a été élu à Liverpool, qui était alors la cinquième plus grande ville de Grande-Bretagne. Le 5 mai 1983, le parti travailliste a remporté les élections locales à Liverpool, obtenant 12 sièges avec une augmentation de 40 % du vote travailliste. Il s’agissait d’une exception surprenante à la tendance nationale qui a alors profité au gouvernement conservateur de Margaret Thatcher.
Le parti travailliste de Liverpool était dirigé politiquement par la « tendance Militant » trotskiste, dont Alternative socialiste internationale (ASI) et notre section en Angleterre, au Pays de Galles et en Écosse tirent leurs origines. La victoire électorale à Liverpool, reposant sur des politiques socialistes et le refus d’accepter la destruction d’emplois et l’austérité des Conservateurs, a posé les bases de l’une des plus importantes luttes de la classe ouvrière en Grande-Bretagne à la fin du 20e siècle.
Nous publions ici une version éditée d’une interview réalisée en 2004 par le journal suédois Offensiv (de la section suédoise d’ASI) avec Laurence Coates, membre d’ASI, qui a été organisateur à plein temps pour Militant à Liverpool dans les années 1980.
En quoi la lutte de Liverpool est-elle pertinente pour les combats d’aujourd’hui ?
L’expérience montre ce qu’il est possible de réaliser lorsque l’on dispose d’un parti et d’une direction qui mènent un véritable combat pour défendre les intérêts des travailleur.euse.s. À l’époque, comme aujourd’hui, les gouvernements locaux procédaient à un mélange de réductions budgétaires, de privatisations ou d’augmentation des impôts locaux pour compenser les réductions de subsides du gouvernement central. C’était du néolibéralisme avant même que ce terme ne soit inventé. Mais Liverpool était différente.
Le conseil municipal, dont les politiques, le programme et surtout les tactiques au cours de la lutte ont été déterminés par la force de la tendance Militant à Liverpool, a refusé de procéder aux coupes budgétaires exigées par le gouvernement de Thatcher. Contrairement au mythe véhiculé par nos détracteurs – selon lequel les marxistes ne participent qu’aux luttes et aux campagnes qu’ils contrôlent – le groupe travailliste de Liverpool comprenait des travaillistes de gauche et même des sections de l’aile droite du parti. En fait, les camarades du Militant ont toujours été en minorité numérique, mais nos politiques et nos propositions d’action l’ont emporté dans la plupart des cas.
Aujourd’hui, dans la plupart des pays, les partis de “gauche” sont devenus des fondamentalistes du budget : ils insistent sur l’équilibre budgétaire et même sur les excédents. Les marxistes ne préconisent pas comme stratégie le financement du déficit dans une économie capitaliste, notre alternative étant la propriété collective et la planification démocratique des grandes entreprises et des banques. Mais dans le contexte du gouvernement local, nous avons soutenu que Liverpool devrait établir un budget déficitaire, dans lequel les recettes ne couvriraient pas les dépenses prévues, et lancer ensuite une campagne de masse pour forcer le gouvernement de Thatcher à fournir les ressources supplémentaires.
Les travaillistes ont remporté les élections municipales à Liverpool en mai 1983, à contre-courant de la tendance nationale, sur base d’un programme totalement différent de celui des travaillistes du reste du pays.
Différent en quoi ?
Tout d’abord, le conseil municipal travailliste de Liverpool a réellement tenu ses promesses électorales. Il a promis d’annuler 2.000 suppressions d’emplois imposées par l’administration libérale précédente, ce qu’il a fait. Les libéraux qui avaient dirigé la ville avec les conservateurs locaux pendant dix ans avaient également gelé la construction de logements sociaux. Nous avons lancé un programme ambitieux de construction de 5.000 nouveaux logements.
Liverpool a construit plus de logements sociaux que toutes les autres collectivités locales de Grande-Bretagne réunies. Ce programme a permis de créer 12.000 nouveaux emplois dans le secteur de la construction. Il convient de rappeler qu’à l’époque, le taux de chômage masculin à Liverpool était de 25 %. Le chômage des jeunes atteignait 90 % dans certains quartiers de la ville ! En ce qui concerne les conditions de logement, même le ministre de Thatcher, Jenkin, lorsqu’il s’est rendu dans la ville pour des négociations en 1984, a admis qu’il n’avait jamais rien vu de tel : il était choqué.
Nous avons porté le salaire minimum du personnel municipal à 100 livres par semaine (une augmentation pour les 4.000 personnes les moins bien payées) et réduit la semaine de travail de 39 à 35 heures sans perte de salaire. Le conseil municipal, qui employait plus de 30.000 personnes, était le plus gros employeur de la région. Les syndicats des employés municipaux, qui ont joué un rôle décisif dans la lutte, disposaient d’un degré de contrôle sans précédent, y compris le droit de nommer la moitié des candidats aux nouveaux emplois.
Nous avions l’habitude de plaisanter en disant que nous, les révolutionnaires, étions les seuls “réformistes” qui existaient encore. Nous pouvions mettre en avant les réformes spectaculaires de Liverpool, obtenues par la lutte, et les opposer au bilan des réformistes à la tête du parti travailliste, qui avaient abandonné tout engagement sérieux en faveur de réformes dans l’intérêt de la classe ouvrière.
Les sociaux-démocrates prétendent que les trotskystes ont conduit Liverpool à la faillite. Qu’en penses-tu ?
C’est un mensonge ! C’est le gouvernement de Thatcher et ses politiques qui ont failli mener Liverpool à la faillite. Les coupes budgétaires opérées par Thatcher dans le système d’attribution des subventions avaient fait perdre à Liverpool pas moins de 34 millions de livres sterling depuis 1979 (date de l’arrivée au pouvoir de son gouvernement).
L’idée du gouvernement conservateur était de forcer les élus locaux à opérer de sombres coupes budgétaires. Dans le cas de Liverpool, si nous avions suivi les ordres du gouvernement, notre premier budget en 1984 aurait été inférieur de 11 % à celui de 1980-81. Il aurait fallu licencier 6.000 employés municipaux pour équilibrer les comptes.
Si les dirigeants travaillistes nationaux se sont opposés à Thatcher en paroles, ils n’ont rien fait en pratique. Ils ont dit aux conseils travaillistes « quoi que vous fassiez, restez dans les limites de la loi ». La situation juridique des conseils locaux est telle qu’ils peuvent être condamnés à des amendes et à l’interdiction d’exercer leurs fonctions s’ils établissent délibérément un budget dans lequel les recettes et les dépenses ne s’équilibrent pas. Les conseillers de Liverpool ont déclaré qu’ils ne violaient pas la loi, mais qu’il valait briser la loi que briser les pauvres.
Alors, d’où allait venir l’argent ? Militant s’opposait à l’augmentation des taxes municipales notamment.
À l’époque, de nombreux conseils municipaux travaillistes ont augmenté les taxes, massivement dans certains cas, pour éviter de faire des coupes budgétaires, mais cela a fait le jeu des conservateurs, en sapant le soutien du parti travailliste. Nous avons dit qu’il ne s’agissait pas d’une alternative parce que, bien sûr, les familles de la classe ouvrière étaient également touchées. Nous avons le même argument aujourd’hui lorsque ce dilemme se pose dans de nombreux pays et administrations locales. Nous sommes opposés à l’augmentation des impôts locaux pour compenser les limites de trésorerie des gouvernements. L’alternative est de se battre pour obtenir plus de moyens.
Quoi qu’il en soit, en 1984, Thatcher a introduit une nouvelle loi sur le plafonnement des taxes qui imposait des amendes aux conseils s’ils les augmentaient au-delà d’une certaine limite fixée par le gouvernement. Cette loi a mis fin à cette supposée échappatoire. A Liverpool, nous avons adopté la position suivante : une augmentation plus faible des taxes, correspondant au taux d’inflation, était acceptable, de même qu’une augmentation destinée à financer une véritable expansion des services du conseil. Mais en aucun cas pour combler le trou causé par les coupes budgétaires du gouvernement.
Le conseil municipal, et en particulier les militants comme Derek Hatton et Tony Mulhearn, qui étaient les principaux leaders de la lutte, ont expliqué que le gouvernement de Thatcher avait volé des millions de livres sterling de subventions publiques destinées à Liverpool et à d’autres villes. « Rendez-nous nos 30 millions de livres » est devenu le cri de ralliement du mouvement, entrant dans la conscience de la population dans son ensemble.
Un sondage d’opinion publié dans le Daily Post (24 septembre 1985) a montré que 60 % des habitants d’une ville d’un demi-million d’habitants soutenaient la demande d’une augmentation des subventions du gouvernement central. Seuls 24 % n’étaient pas d’accord. Dans le même sondage, 74 % ont déclaré qu’ils étaient prêts à supporter des perturbations dans les services publics tels que les écoles, le ramassage des ordures, etc. en cas de grève des employés municipaux pour soutenir le conseil. N’oubliez pas que le gouvernement, les médias et, plus tard, les dirigeants travaillistes nationaux ont mené une véritable campagne de panique contre Militant et Liverpool. À plusieurs reprises, Thatcher menaça de suspendre la démocratie locale à Liverpool et d’y envoyer l’armée. Pourtant, nous avons réussi à gagner les cœurs et les esprits de la classe ouvrière de la ville.
Comment avez-vous obtenu un tel soutien ?
La droite du parti travailliste a toujours affirmé que le programme et les idées du Militant, du trotskisme, ne pourraient jamais obtenir un soutien de masse. Notre « extrémisme » ferait fuir les gens, disaient-ils. À Liverpool, nous avons réussi à montrer qui étaient les vrais extrémistes : Thatcher et ceux qui poussent à la réduction des dépenses. Bien sûr, ils nous ont attaqués en tant qu’extrémistes. Mais comme le montre un courrier des lecteurs du journal local, les gens n’en ont pas tenu compte. Cette lettre disait : « Je ne suis pas sûr de savoir qui est Léon Trotsky, mais il devait être un fameux maçon si l’on en juge par le nombre de logements construites à Liverpool ! »
Nous avons toujours compris que la lutte devait sortir de l’arène parlementaire – de la salle du conseil municipal – pour descendre dans la rue, sur les lieux de travail et dans les quartiers. Ce n’est qu’en mobilisant la classe ouvrière derrière le conseil que nous pourrions forcer Thatcher à céder. Le jour du budget, le 29 mars 1984, par exemple, nous avons organisé une grève générale d’une journée.
Il s’agissait de « l’une des plus grandes grèves générales à l’échelle d’une ville dans l’histoire britannique », selon Peter Taaffe dans son excellente histoire de la lutte, Liverpool a City That Dared to Fight, coécrite avec Tony Mulhearn. Ce jour-là, 50.000 personnes ont défilé devant l’hôtel de ville pour soutenir la position du conseil municipal. À partir de ce moment, il ne fait aucun doute que la stratégie du conseil – refus de réduire ou d’appliquer des hausses de tarifs excessives – bénéficie d’un soutien massif. Le Liverpool Echo, aussi hostile à la lutte que le reste des médias capitalistes, a publié en première page une photo de la manifestation géante avec le titre « March of the Masses ».
Comment une telle mobilisation a-t-elle été possible ?
La grève et la manifestation sont le fruit de mois de campagne : réunions de masse dans toute la ville, réunions aux portes des usines, démarchage et distribution de tracts. Nous savions que nous ne pouvions pas compter sur les médias capitalistes pour rendre compte correctement de notre position. À l’approche de la journée du budget, le parti travailliste de Liverpool a distribué 180.000 exemplaires de son propre journal, « Not the Liverpool Echo ». Pendant ce temps, les dirigeants nationaux du parti travailliste incitaient Liverpool à augmenter les taux de 60 % au lieu de lutter.
Croyiez-vous qu’il était possible pour une ville de gagner seule ?
Non, nous avons pris des mesures concrètes pour obtenir un soutien national et même international. Des camarades du monde entier sont venus nous rendre visite et nous aider. Après la tragédie du stade du Heysel en Belgique (38 supporters de la Juventus ont été tués par l’effondrement d’une partie du stade lors d’un match de football contre le Liverpool FC), les dirigeants du conseil municipal ont contacté les organisations de travailleurs de Turin et ont organisé une visite officielle pour discuter des problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs des deux villes. Cela s’est fait face à une campagne médiatique nationale vicieuse alléguant, entre autres, que les habitants de Liverpool étaient des gens violents à cause du Militant !
Nous avons réussi à nouer des liens avec les syndicats des conseils municipaux d’autres villes, en particulier de Londres. Des représentants de Liverpool ont pris la parole lors de réunions organisées dans tout le pays. Militant a organisé un certain nombre de réunions très importantes. La victoire de Liverpool, le 9 juin 1984, lorsque le conseil municipal a obtenu du gouvernement des concessions d’une valeur de 16 millions de livres sterling, était due en partie à la grève des mineurs qui avait commencé trois mois plus tôt.
Thatcher savait qu’elle ne pouvait pas se battre sur deux fronts à la fois et a décidé de se concentrer sur les mineurs. Certains critiques de gauche – notamment le Socialist Workers’ Party qui a parlé de « capitulation » – nous ont attaqués pour être parvenus à un accord. Cela n’a jamais été l’attitude des mineurs eux-mêmes, qui ont vu dans notre victoire un formidable coup de fouet pour leur moral. Après tout, nous avions prouvé que Thatcher pouvait être battue si la classe ouvrière disposait d’une direction déterminée et d’un programme et d’une tactique adaptés.
Après avoir obtenu d’importantes concessions, il nous aurait été presque impossible de rejeter simplement l’offre du gouvernement et de poursuivre la lutte. Dans ce cas, les travailleurs de Liverpool auraient commencé à soupçonner que la propagande conservatrice était vraie, c’est-à-dire que le Militant avait un agenda caché : la confrontation à tout prix.
N’y a-t-il pas eu des tensions avec les autres groupes dans la direction de la campagne ? Comment avez-vous maintenu un front uni ?
Finalement, lorsque les dirigeants nationaux du parti travailliste sont intervenus en utilisant des méthodes staliniennes et en fermant la sections locale du parti, des scissions se sont produites. Mais dans la première phase de la lutte, de 1983 à 1985, la pression des masses derrière nos revendications et notre stratégie de campagne a imposé aux critiques de rester discrètes.
Nous avons montré qu’il était possible de souder un mouvement de masse, un mouvement très large, derrière les slogans et les méthodes de combat du marxisme. C’est pertinent aujourd’hui quand certains nous accusent de faire fuir des soutiens potentiels, d’être « trop politiques », par exemple dans les luttes anti-guerre et antiracistes.
Ce type de critique rappelle ce que le parti communiste stalinien a fait à Liverpool. Depuis les lignes de touche, ils ont affirmé que le « sectarisme » de Militant limitait la portée du mouvement. Ils voulaient une alliance plus large incluant l’Église, les dirigeants travaillistes de droite et même des sections du parti conservateur ! En fin de compte, les staliniens ont obtenu leur alliance avec les Tories et les dirigeants travaillistes, une alliance contre le conseil municipal, contre la lutte de masse et contre les acquis de la période 1983-1987.
Comment la classe dirigeante a-t-elle réagi aux succès de la lutte à Liverpool ?
Thatcher n’a pas pu vaincre Militant et le conseil municipal de Liverpool par des moyens démocratiques. Nous avons gagné toutes les élections de cette période. Lors des élections générales de 1983, 47 % des habitants de la ville (128.467) ont voté pour le parti travailliste. Ce chiffre est passé à 57 % (155.083 voix) lors des élections générales de 1987, après quatre années de lutte intensive.
Les 47 de Liverpool – les 47 conseillers municipaux travaillistes qui se sont battus jusqu’au bout – ont dû être destitués par un coup d’État judiciaire à la Chambre des Lords, une relique du féodalisme ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les capitalistes s’accrochent à des institutions antidémocratiques comme la monarchie et la Chambre des Lords.
Mais cela n’a été possible que grâce à une alliance entre Thatcher et les dirigeants travaillistes nationaux contre Liverpool. Plus d’un demi-million de livres sterling d’amendes et de frais de justice ont été imposés aux 47, argent qui a été collecté au sein de la classe ouvrière par une campagne de solidarité.
Alors que nous luttions contre les conservateurs, le leader travailliste Neil Kinnock a lancé un second front contre nous. Le parti travailliste de Liverpool a été fermé, puis relancé sous un régime policier. Les membres de Militant ont été expulsés et il leur a été interdit de se présenter comme candidats membres. Ces mesures ont été accompagnées d’une campagne de diffamation sans précédent.
D’ailleurs, Kinnock – qui nous accusait de méthodes antidémocratiques et de corruption – est entré plus tard à la Commission européenne à Bruxelles, collectivement limogée en 1999 à la suite d’un énorme scandale de corruption. Kinnock, qui prétendait que son approche « modérée » était nécessaire pour faire élire un gouvernement travailliste, n’a jamais remporté d’élections générales en tant que chef de parti et on ne se souvient principalement que de son discours de conférence de 1985 dans lequel il a calomnié Liverpool et Militant dans le plus pur style stalinien. Des gens comme lui ont jugé les conseillers municipaux de Liverpool pour le seul crime de se battre pour l’emploi et les services.
Quel effet ces attaques ont-elles eu sur les syndicats ?
Les actions contre Militant à Liverpool ont marqué le début d’une contre-révolution politique au sein du parti travailliste qui, sous Tony Blair, l’a finalement transformé en un parti ouvertement capitaliste. Dès le début, il y a eu des poches d’opposition à nos politiques de la part de carriéristes et de staliniens, mais ces éléments étaient très isolés. Lorsque Kinnock et l’ensemble de l’establishment se sont attaqués à Militant et au Conseil municipal, ils ont retrouvé leur courage.
L’un des problèmes qui s’est posé était l’opposition du « Black Caucus », un groupe de la classe moyenne qui se considérait comme le leader de la communauté noire de la ville. Ce groupe est devenu une cause célèbre pour la droite travailliste et les médias. Bien entendu, aucun d’entre eux ne s’intéressait à l’opinion des employés noirs du conseil municipal et des militants syndicaux qui ont joué un rôle clé dans la lutte de masse. Certaines sections de la bureaucratie syndicale de Liverpool ont soutenu et encouragé le Black Caucus.
Les attaques de ce groupe contre le conseil municipal, suite à la nomination de Sam Bond, un partisan du Militant, en tant que responsable des relations entre les différentes communautés du conseil municipal, ont été utilisées par Kinnock pour tenter de diviser et d’embrouiller le mouvement, de salir le conseil municipal en le qualifiant de raciste ou, au mieux, de « daltonien » vis-à-vis de l’oppression particulière des personnes de couleur. Ce mensonge est réfuté par le bilan du conseil en matière d’emploi, de logement et de politique anti-discriminatoire, qui représente un progrès important pour la communauté noire.
Les staliniens, bien que très peu nombreux à Liverpool, occupaient une ou deux positions syndicales importantes. Au lieu de mobiliser leurs organisations derrière la lutte, ils ont utilisé leurs positions pour attaquer le conseil. Ils ont joué un rôle particulièrement destructeur dans la direction du syndicat des enseignants, obtenant de justesse que les enseignants, dont beaucoup vivaient en dehors de la ville, votent contre la participation à une action de grève coordonnée en soutien au conseil en 1985. Il s’agit là d’un revers majeur dans la lutte.
Comment la lutte de Liverpool a-t-elle finalement été vaincue ?
Le contexte de la bataille de 1985 était différent de celui de 1984. La grève des mineurs avait été défaite principalement en raison du rôle scandaleux des dirigeants de droite de la confédération syndicale TUC, qui avaient refusé d’organiser une action de solidarité efficace. Thatcher voulait se venger de Liverpool et faire disparaître l’idée que la combativité est payante.
Dans l’intérêt d’un front uni avec 25 autres conseils municipaux de “gauche” contre le plafonnement des taxes, nous avons accepté une tactique sur laquelle nous avions nous-mêmes de grandes réserves : ne pas fixer de budget en guise de protestation. Liverpool avait plaidé pour l’établissement d’un budget déficitaire, une tactique similaire à celle de 1984, lorsque Liverpool s’était battu seul, parce que c’était plus facile à expliquer au public et à mobiliser.
Cet épisode montre comment nous abordons la question du front uni. Militant et le mouvement ouvrier de Liverpool se sont pliés en quatre pour parvenir à un accord d’action commune avec les autres conseils travaillistes. Si nous ne l’avions pas fait, bien sûr, nous aurions été attaqués pour sectarisme, refus de coopérer, etc.
Ce front uni s’est toutefois effondré presque immédiatement, les conseils travaillistes abandonnant les uns après les autres la tactique décidée. Liverpool s’est retrouvée seule à se battre (seule Lambeth, à Londres, est restée dans la bataille). Nous savions que la situation n’était pas aussi favorable qu’un an plus tôt. En même temps, il n’y avait pas d’autre choix que de se battre à part faire des coupes budgétaires.
Lorsque notre appel à une grève totale du personnel de la municipalité a été rejeté de justesse en septembre 1985, à la suite d’un sabotage par des sections de la hiérarchie syndicale, nous nous sommes retrouvés dans une position très difficile. Malgré cela, les tactiques employées – par exemple en faisant traîner les choses devant les tribunaux – ont permis aux 47 de rester au pouvoir pendant encore un an et demi, jusqu’en mars 1987.
Cela a permis d’éviter que le programme de logement de Liverpool, par exemple, ne soit annulé par le retour des libéraux et des conservateurs. D’une certaine manière, je pense que nos ennemis ont été encore plus déconcertés par les tactiques employées au cours de cette période, une période de retraite, qu’ils ne l’avaient été au cours de l’ascension du mouvement. Michael Heseltine, président du parti conservateur de Thatcher, l’a reconnu en déclarant que le Militant était « l’organisation qui ne dort jamais ».
La nouvelle génération doit tirer ces leçons. Liverpool a montré que la classe ouvrière pouvait vaincre une offensive néolibérale apparemment imparable. Dans les batailles décisives, il faut un programme de combat clair, une organisation, un enracinement dans la classe ouvrière et, enfin et surtout, une direction qui s’efforce de se mesurer sérieusement à l’ennemi, d’anticiper ses attaques et d’y répondre avec une flexibilité tactique. Pour y parvenir, nous devons construire un parti marxiste et une organisation solide bénéficiant d’un soutien de masse.
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1er mai. Caddie trop cher, personnel en solde, inégalités accrues : luttons pour une autre société!
Ce 1er mai, discours officiels et conversations entre participant.e.s se sont fortement concentrés sur les élections de 2024. Tant la social-démocratie que le PTB ont inscrit leurs interventions dans le cadre des campagnes électorales. D’autres partis tentent de s’approprier une partie des débats du 1er mai avec leurs propres activités, comme l’ont fait les libéraux et le Vlaams Belang.

La bataille entre le PS et les libéraux a été largement relayée par les médias dominants. Elle portait principalement sur la forme que prendrait une réforme fiscale : l’argent serait-il prélevé sur les plus riches ou, au contraire, sur les chômeurs, entre autres ? La guerre verbale entre le PS et l’Open VLD et le MR montre que le gouvernement Vivaldi est usé. Le duel s’est bien entendu limité aux mots, au plaisir des deux camps. Dans le contexte du 1er mai, cela a permis au PS de redorer son profil de gauche, ce qui n’est pas un luxe face à la concurrence du PTB. Les libéraux, quant à eux, ont pu mettre davantage en avant leur côté antisocial.
Lors des défilés, l’attention s’est portée sur la lutte du personnel de Delhaize. Les expressions de soutien ont résonné partout, y compris dans les villes où la social-démocratie fait partie des autorités locales qui autorisent l’envoi de la police avec des huissiers pour briser les piquet de grève. A Gand, des syndicalistes ont même été arrêtés lors d’un piquet de grève samedi dernier ! Le soutien en paroles et la présence symbolique du personnel de Delhaize, aussi importants soient-ils, ne nous permettront pas d’atteindre nos objectifs. Il est essentiel d’étendre la lutte pour stopper le plan de franchisation et défendre le droit à l’action collective.

L’efficacité de la mobilisation de masse pour faire respecter les droits s’est manifestée de manière détournée ce week-end : une rave illégale à Saint-Trond n’a pas pu être arrêtée par la police en raison du grand nombre de fêtards. La FGTB, notamment Thierry Bodson, a fortement insisté sur la journée d’action du 22 mai dans l’ensemble du secteur de la distribution. C’est effectivement important et la journée d’action du 22 mai doit être utilisée pour renforcer et élargir la lutte au niveau local et stopper la mise sous franchise.
Si nous perdons la bataille chez Delhaize, Carrefour sera le prochain sur la liste, et ce quelques années à peine après une restructuration majeure accompagnée de pertes d’emplois. Le PDG de Carrefour Belgique l’a déclaré dans une interview accordée à De Tijd : « Le statu quo n’est pas une option ». Le journal ajoute : « Lorsque les derniers piquets de grève seront levés et que les indépendants reprendront tous les Delhaizes, une nouvelle ère s’ouvrira également pour Carrefour. » Il s’agira d’entamer des discussions sur les conditions au sein des différentes commissions paritaires du secteur.
Magnette et le PS ont mis l’accent sur la taxation des riches, en proposant de doubler la taxe sur les valeurs mobilières et d’autres mesures visant à faire payer davantage les plus riches. Il répond ainsi aux libéraux qui veulent faire payer davantage les plus faibles, notamment les chômeurs. Magnette reçoit un coup de poignard dans le dos lorsque Conner Rousseau lance lui-même l’idée des « emplois de base », en gros le travail forcé des chômeurs après deux ans et ce, à un salaire minimum. Cela ouvrait la porte à une réduction des allocations de chômage dans le temps, ce dont Bouchez s’est immédiatement emparé pour dire en riant que Vooruit le dépassait par la droite. Les libéraux peuvent en rire, c’est particulièrement douloureux pour celles et ceux qui se font encore des illusions vis-à-vis de Vooruit. En outre, la proposition de Rousseau repose sur des salaires minimums pour des emplois qui ont normalement un salaire de départ plus élevé. Il introduit donc deux échelles de salaires pour un même emploi. La logique est en fait identique chez la direction de Delhaize concernant le personnel des 128 magasins : le personnel “ancien” aux anciennes meilleures conditions cède progressivement la place au nouveau personnel aux conditions moins bonnes.
À Gand, un orateur de la FGTB s’est opposé aux “emplois de base” de Rousseau et a plaidé en faveur d’un véritable plan d’action pour des emplois et des salaires décents, avec une augmentation du salaire minimum à 17 euros de l’heure. Pour obtenir des commentaires positifs sur sa proposition, Rousseau a dû se tourner principalement vers les libéraux et la N-VA. Vooruit tente de vendre toutes les propositions de droite comme des moyens d’empêcher l’extrême droite de préparer une coalition avec la N-VA. La N-VA hésitera-t-elle à former des coalitions locales avec le Vlaams Belang après octobre 2024 parce que Vooruit court après elle ? Les chances sont minces…
Il faudra s’en prendre autrement pour arrêter l’extrême droite. Le Vlaams Belang s’est rendu à Turnhout le 1er mai, où il a déclaré avoir rassemblé 500 partisans. Le lieu n’est pas un hasard : l’extrême droite peut marquer des points dans les centres-villes et les campagnes, en s’appuyant sur le mécontentement lié au pouvoir d’achat ainsi qu’au démantèlement des services publics et au dossier de l’azote. Le Vlaams Belang a naturellement présenté des propositions antisociales visant à réduire la sécurité sociale. Avant de présenter ses propositions antisociales, l’extrême droite a commencé à faire référence au panier de la ménagère. Le parti espère capitaliser sur le mécontentement général concernant le pouvoir d’achat.
Au PTB, l’accent a été mis sur “l’imposition des riches” avec la taxe des millionnaires, sans se limiter à doubler la taxe sur les valeurs mobilières proposée par le PS (qui ne concerne même pas les milliardaires). Raoul Hedebouw et ses collègues ont mis le doigt sur la plaie des inégalités massives. Cependant, la manière dont ils entendent appliquer et défendre la taxe des millionnaires contre le sabotage du capital est restée vague.

« La taxe peut être votée dès demain », a déclaré Raoul Hedebouw. Bien qu’il ait été souligné qu’un rapport de force est en train de se construire « pas seulement au parlement », les propositions visant à renforcer la lutte se limitent en grande partie à appeler à voter pour le PTB. La mise en place d’un mouvement prêt à nationaliser le secteur financier si nécessaire est indispensable à l’application effective de la taxe des millionnaires. Après son succès contre les privilèges des (ex-)parlementaires, le PTB était confiant le 1er mai. Vooruit s’intéressant à la N-VA, la tâche était également plus facile du côté néerlandophone. « Ceux qui veulent une politique de gauche doivent regarder à gauche », telle était, non sans raison, l’approche de Raoul Hedebouw.
Avec le PSL, nous étions présents dans 11 villes. Nous avons mis l’accent sur trois points : étendre et approfondir la lutte contre Delhaize, imposer un impôt sur la fortune par le biais d’un rapport de force, populariser la question de la nationalisation et lutter contre l’extrême droite avec les actions Pride is a Protest, entre autres. Nous lions invariablement cela à la nécessité d’un changement social socialiste, car chaque réalisation sous le capitalisme est invariablement soumise à une pression renouvelée et parce que tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont le résultat du système capitaliste.
Nous avons vendu 573 journaux ce 1er mai, soit 60 de plus que l’année dernière. Nous avons également vendu 27 abonnements annuels, juste en dessous de notre objectif de 30. Nous avons vendu 152 journaux et 9 abonnements à Bruxelles, et d’autres excellents résultats ont été obtenus à Gand (90), Liège (78), Bruges (74) et Anvers (58), entre autres. Nous souhaitons la bienvenue à nos nouveaux abonnés et espérons que celles et ceux qui ont découvert notre presse deviendront des lecteurs et lectrices réguliers de ce site web et de notre mensuel.
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1er mai 2023 : La classe travailleuse est de retour! – Déclaration d’Alternative Socialiste Internationale (ASI)
Pour une alternative socialiste internationale à la permacrise capitaliste
La classe travailleuse est de retour. Depuis le 1er mai 2022, l’activité du mouvement ouvrier dans toute sa diversité de couleurs de peau, de genres et de générations a connu un important regain. Des luttes ont eu lieu dans le monde entier et ont ébranlé des régimes tyranniques et défendu les sections les plus opprimées de la classe tout en s’attaquant aux tentatives patronales de faire peser la crise de la cherté de la vie sur les épaules des travailleur.euse.s. Bien que chaque lutte connaisse des hauts et des bas et qu’elle ne se déroule pas au même rythme partout et en même temps, ce processus n’est pas un accident de parcours, mais le début d’un tournant crucial et durable.
Des vagues de grèves, des grèves de masse et même des grèves générales ont marqué la situation dans de nombreux pays. Et là où ce n’est pas encore le cas, les travailleur.euse.s et les jeunes les regardent avec solidarité et s’en inspirent. Le Royaume-Uni est toujours au cœur d’une vague de grèves qui dure depuis près d’un an, avec 2,7 millions de jours perdus pour cause de grève entre juin 2022 et janvier 2023, le mois de décembre ayant enregistré le plus grand nombre de jours perdus pour cause de grève depuis 1989.
En novembre de l’année dernière, les travailleur.euse.s belges, fortement syndiqué.e.s, ont connu une grève générale. La fin du mois de mars a été marquée par la « méga-grève » en Allemagne, où les syndicats ver.di (secteur des services) et EVG (chemins de fer et transports) ont appelé à une action de grève commune pour la première fois dans l’histoire. Le mouvement de “grève générale reconductible” contre la réforme des retraites de Macron et son imposition dictatoriale ont fait basculer la société française dans une révolte ouverte, qui est devenue un point de référence à travers le monde.
En Suède, un pays où le mouvement ouvrier a été paralysé par les accords pourris de « partenariat social » conclus par la bureaucratie avec l’État et les patrons, une petite mais importante grève sauvage de trois jours des conducteur.trices.s de trains de banlieue a eu lieu. C’est la « musique de l’avenir ». Les enseignant.e.s palestinien.ne.s, qui représentent le deuxième groupe d’employé.e.s du secteur public de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza assiégée, sont en grève depuis le 5 février. Ils et elles luttent pour des salaires plus élevés, de meilleures conditions de travail, l’indépendance de l’enseignement et la démocratie syndicale. L’Afrique du Sud a perdu 1,6 million de jours de grève au cours des seuls six premiers mois de 2022, soit trente fois plus qu’au cours de la même période en 2021.
Une popularité croissante
Cette recrudescence s’est accompagnée d’un changement d’opinion positif à l’égard des syndicats dans de nombreux pays, en raison de leur passage à l’action. Cela illustre qu’une initiative audacieuse peut mobiliser une plus grande partie de la classe travailleuse. Le renouveau du mouvement syndical aux États-Unis n’a pas seulement été marqué par des phénomènes tels que “Striketober” (le mois d’octobre marqué par les grèves), mais aussi par une augmentation des nouveaux efforts de syndicalisation, comme ceux d’Amazon et de Starbucks, et par un taux record de 71 % d’approbation des syndicats au sein de la population en général.
En Angleterre et au Pays de Galles, le National Education Union a fait état d’une augmentation de dizaines de milliers de nouveaux membres au cours de ses deux derniers conflits majeurs, y compris des centaines de membres qui se sont inscrits pour devenir des représentants sur le lieu de travail et sont devenus délégués syndicaux pour la première fois. Le syndicat allemand ver.di a recruté 65.000 nouveaux membres rien qu’en janvier et février ! Dans de nombreux cas, cette évolution est due à un afflux de femmes et de jeunes travailleur.euse.s. L’impact d’une nouvelle génération de travailleur.euse.s entrant en lutte et devenant des dirigeants de base de la lutte des classes aura un impact important sur le caractère des batailles à venir et sur la situation interne des syndicats eux-mêmes.
Il ne s’agit là que de quelques exemples dont les déclencheurs immédiats sont différents, mais qui soulignent tous certaines vérités du moment. Il n’y a pas de « muraille de Chine » entre les nombreuses formes de souffrance, de misère et d’oppression qui affectent la classe travailleuse dans cette nouvelle « ère du désordre ». Les travailleur.euse.s s’engagent dans une lutte collective non seulement sur des questions économiques, mais aussi sur de nombreuses revendications politiques et sociales. Ces questions vont des droits démocratiques à la lutte contre l’oppression reposant sur le genre. En outre, bien que le principal déclencheur puisse être une question spécifique, le chevauchement et l’interconnexion des différentes crises du capitalisme poussent les luttes à devenir beaucoup plus larges dans leur portée et leurs objectifs. Et, ce qui est peut-être le plus important, ces actions ont été menées sous la pression de la base, souvent contre les souhaits de la direction officielle des organisations de travailleur.euse.s.
Un mouvement revitalisé pour les années 2020
Néanmoins, ces pousses vertes surviennent après des décennies de néolibéralisme, ce qui a eu un impact corrosif sur le mouvement ouvrier et a affecté la conscience et l’organisation de la classe travailleuse. Nous sommes encore confrontés à de nombreux obstacles. Des forces telles que la bureaucratie syndicale – les dirigeants conservateurs de la majeure partie du mouvement ouvrier mondial – représentent une véritable barrière à la lutte, bien que certaines figures soient plus ouvertes à la pression de la base que d’autres.
Comme l’écrivait Marx en 1852 : « La tradition de toutes les générations mortes pèse comme un cauchemar sur le cerveau des vivants » et c’est ce que représentent les bureaucrates. Nombre d’entre eux se tournent vers un passé souvent fictif où une stratégie de collaboration de classe et même de partenariat avec les patrons pouvait garantir leur position (et leurs salaires élevés) tout en maintenant la paix sociale.
Si le fait que des dirigeants syndicaux comme Mick Lynch, secrétaire général du RMT au Royaume-Uni, ont acquis une certaine célébrité pour avoir critiqué les patrons et leurs porte-parole dans les médias est un signe positif des temps, la rhétorique militante ne peut se substituer à une stratégie ancrée dans la source fondamentale de pouvoir du mouvement : la mobilisation de la classe ouvrière dans l’action. Ce manque de confiance dans la capacité de notre classe à changer le monde mine le mouvement. Mais la faiblesse de ces dirigeants (même bien intentionnés) est aussi fondamentalement politique : sans la perspective d’une transformation révolutionnaire de la société vers le socialisme, ils chercheront toujours, au moment critique, des moyens de démobiliser la lutte en faveur d’un retour à une version du statu quo.
Cela signifie que la base doit s’organiser. Nous avons besoin d’un programme de lutte pour faire avancer le mouvement ouvrier, pour le rendre réellement combatif et démocratiquement responsable devant la classe ouvrière. Cela n’a rien à voir avec le maintien d’une bureaucratie privilégiée. Dans les syndicats et autres organisations de travailleur.euse.s, cela signifie que tous les responsables ne devraient toucher que le salaire moyen d’un.e travailleur.euse et que leurs postes devraient être élus démocratiquement et soumis à la révocation immédiate si nécessaire. Les grèves et les conflits doivent être contrôlés par les assemblées les plus larges possibles et par des comités démocratiques des travailleur.euse.s concerné.e.s. L’approche consistant à se concentrer uniquement sur les conditions d’une petite partie des membres des syndicats doit être rejetée : notre mouvement doit être solidaire de l’ensemble de la classe ouvrière. Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tou.te.s.
La répression s’intensifie
Cet adage prend une importance renouvelée alors que nous sommes confrontés à des gouvernements de plus en plus répressifs, prêts à tout pour défendre la domination affaiblie du capital. En Grande-Bretagne, le Premier ministre Rishi Sunak a contré la vague de militantisme industriel en adoptant une série de lois antisyndicales. Malgré une résistance de masse, Macron a invoqué le détesté article 49.3 de la Constitution, s’arrogeant des pouvoirs dictatoriaux pour imposer sa réforme des retraites.
Les syndicats sud-coréens sont confrontés à une vague de lois antisyndicales à la suite d’une action sans précédent du gouvernement pour réprimer la grève des 250.000 camionneurs à la fin de l’année dernière. Sous la pression de la base, la fédération syndicale CGTP du Pérou a appelé à une grève générale pour exiger la fin de la répression brutale de l’État et la démission de la présidente illégitime issue du coup d’État, Dina Boluarte. Le président élu du Nigeria, Bola Tinbu, ancien gouverneur de l’État de Lagos, pourrait chercher à reproduire au niveau national ce qu’il a fait à Lagos, c’est-à-dire faire de l’ensemble du Nigeria son fief personnel et continuer à exploiter les masses laborieuses qui sont confrontées à une incroyable crise du coût de la vie. Le puissant mouvement syndical nigérian doit donc se préparer à une campagne d’action sérieuse.
La classe ouvrière marque les événements de son empreinte
Le Pérou est l’un des nombreux exemples où la classe travailleuse a fait peser son énorme pouvoir sur des mouvements politiques plus larges. En Israël/Palestine, c’est le pouvoir des travailleur.euse.s organisé.e.s – exprimé par une grève générale politique « illégale » à la fin du mois de mars – qui a contraint Netanyahu à retirer temporairement ses plans de coup d’État judiciaire. Bien que la majorité de la classe dirigeante ait soutenu la grève générale, elle l’a fait en dernier recours, pour empêcher Netanyahou de déstabiliser davantage le capitalisme israélien dans le contexte d’une crise politique historique liée à la crise de plus en plus profonde du régime d’occupation.
Néanmoins, les grévistes, qu’ils soient israéliens ou arabo-palestiniens, ont pris conscience de leur pouvoir. Bien que les manifestations et les grèves israéliennes aient été, dans une large mesure, détournées politiquement par les forces de l’establishment dont l’agenda n’est pas fondamentalement différent de celui du gouvernement d’occupation capitaliste actuel, elles révèlent de profondes contradictions dans la société israélienne et expriment un sentiment d’impasse et de dégoût face à l’extrême-droite israélienne et aux crises du capitalisme israélien, du coût de la vie à l’insécurité personnelle. À long terme, elles peuvent révéler les contradictions irréconciliables au cœur de l’État israélien et de sa machine de guerre barbare. Lorsque les travailleur.euse.s palestinien.ne.s ont mené la « grève de la dignité » de 2021, ils et elles ont également démontré leur force, donnant un aperçu du type de mouvement nécessaire à la libération de la Palestine : un mouvement capable de mettre fin à l’occupation et de balayer le capitalisme et l’impérialisme dans la région.
Le Hartal (la grève totale) de l’année dernière au Sri Lanka a porté un coup critique dont la dynastie pourrie des Rajapaksa ne s’est jamais remise. En Iran, des secteurs clés des travailleur.euse.s ont rejoint le mouvement révolutionnaire contre le régime théocratique, déclenché par le meurtre de Jina Mahsa Amini. Bien que l’organisation et le leadership nécessaires pour raser la dictature aient fait défaut, la révolte a laissé un impact durable sur les consciences.
Comme l’ont exprimé les travailleurs de la sucrerie de Haft Tappeh dans une déclaration de solidarité avec les femmes en première ligne de la rébellion : « Ce grand et louable soulèvement devrait être lié à la grève des travailleurs partout dans ce pays. Pour se débarrasser de la discrimination et de l’oppression, pour se débarrasser de la pauvreté et de la misère, pour avoir du pain et de la liberté, ne laissons pas les filles du soleil et de la révolution seules. Filles du soleil et de la révolution ; le jour de la victoire, le monde entier enlèvera son chapeau devant vous – vous avez donné à tout le monde une leçon de résistance. »
Lutter contre l’oppression
Ces paroles reflètent en effet une tendance globale des travailleur.euse.s à gagner en confiance et en clarté quant à leur potentiel de transformation de la société. Nous faisons tourner le monde ; notre position dans la production nous confère le pouvoir latent de l’arrêter. La grève est donc notre arme la plus puissante, celle qu’il faut brandir contre toutes les horreurs du système. Les femmes de la classe ouvrière qui sont au cœur de la révolte féministe mondiale ont tiré cette conclusion. Les grèves féministes appellent les travailleur.euse.s de tous les genres à stopper leur travail, en mobilisant le poids social de notre classe contre l’inégalité et le sexisme.
Ce faisant, nous forgeons l’unité et la cohésion nécessaires pour résister à l’assaut intensifié de la classe dirigeante, qui consiste à diviser pour régner. Les membres d’ASI ont été les premiers à se battre pour que le mouvement ouvrier mobilise ses forces dans la lutte contre toutes les formes d’oppression. Alors que les conservateurs intensifient leurs attaques contre les droits des personnes transgenres, fomentant le type de violence qui a conduit au meurtre de Brianna Ghey, les camarades de Socialist Alternative dans plusieurs syndicats ont adopté une motion appelant à « soutenir les manifestations et les luttes pour défendre et étendre la réforme GRA (Gender Recognition Act), et pour éradiquer toute violence transphobe », parmi d’autres revendications importantes.
L’internationalisme – antidote au bellicisme impérialiste
L’envenimation de la réaction est l’un des nombreux symptômes morbides d’un système en décomposition, qui nous précipite vers la catastrophe. La dégradation du climat s’accélère et la guerre en Ukraine s’intensifie. Poutine justifie l’effusion de sang, les attaques contre la population civile et les infrastructures, ainsi que l’occupation et l’annexion de régions entières par un chauvinisme belliqueux. Il n’est pas le seul. Des États-Unis à la Chine, toutes les puissances impérialistes ont intensifié leur nationalisme empoisonné. En réponse, notre mouvement doit redécouvrir et réaffirmer les principes de l’internationalisme.
Les travailleur.euse.s russes ont bien plus en commun avec leurs frères de classe ukrainiens qu’avec les bellicistes du Kremlin. L’impérialisme occidental et Zelensky poursuivent leurs propres intérêts géopolitiques en contradiction avec les aspirations nationales et sociales des masses ukrainiennes qui défendent leurs foyers, leurs droits, y compris le droit à l’autodétermination. Pour garantir ces droits, la lutte doit être organisée d’en bas, sur une base intercommunautaire et de classe, et se fondre dans un mouvement anti-guerre international, totalement indépendant de tous les bouchers impérialistes, tirant sa force de la capacité singulière de notre classe à stopper la machine de guerre.
Une toute autre société
Dans le contexte d’un système en décomposition et en crise, il n’a jamais été aussi clair que les travailleur.euse.s du monde entier sont les mieux placés pour diriger la société. La pandémie nous a montré qui était vraiment essentiel. Et à chaque mouvement, nous goûtons à notre potentiel pour « refonder la société », comme le disait Marx. Avec leurs actions « Robin des Bois », les grévistes de l’énergie en France ont fourni de l’électricité gratuite aux pauvres et coupé l’alimentation électrique aux riches. Cela nous donne un petit aperçu d’un monde où notre classe sera au pouvoir, planifiant la production et l’allocation des ressources sur la base des besoins, et non du profit.
Néanmoins, les travailleurs restent mal équipés pour affronter l’élite capitaliste parasitaire. Malgré la volonté croissante d’intensifier la lutte, l’absence de notre propre force politique nous laisse nous battre avec un bras dans le dos. À l’ère de la permacrise capitaliste, même les victoires significatives seront éphémères. Ce qui est donné d’une main est repris de l’autre : la hausse des prix des denrées alimentaires engloutit immédiatement les augmentations de salaire, les primes finissent dans la poche du propriétaire.
Si nous voulons aller au-delà de la lutte pour la simple survie, le mouvement ouvrier doit se réarmer et se doter des outils nécessaires pour renforcer et élargir notre combat. Pour cela, nous devons nous organiser politiquement, créer de nouvelles organisations capables d’unir et de combiner tous les mouvements qui émergent en réponse à la misère sans fin que le capitalisme continuera d’engendrer.
Ces dernières années, les luttes de masse à travers le monde ont fait émerger des formes embryonnaires d’auto-organisation : les comités de résistance au Soudan, les cabildos au Chili, les assemblées de quartier en Colombie et les conseils révolutionnaires de la jeunesse en Iran. Ces formes montrent ce qu’il est possible de faire. Mais elles doivent être cimentées dans des partis de masse des travailleur.euse.s, véritablement démocratiques, qui luttent pour la défense de nos propres intérêts en toute indépendance des partis et des politiciens capitalistes ; des organisations politiques qui rassemblent l’expérience de notre classe, nous permettant de discuter de la stratégie et de la tactique, du programme et des revendications du mouvement.
ASI envoie ses salutations fraternelles du 1er mai aux travailleur.euse.s du monde entier et étend sa solidarité à toutes celles et ceux qui sont en lutte. La classe travailleuse peut transformer la société ! Sinon, c’est la barbarie et la catastrophe qui nous attendent. Pourtant, en retirant les principaux leviers de l’économie des mains des pollueurs, des seigneurs de la guerre et des profiteurs, les travailleur.euse.s peuvent tracer une voie alternative. Un plan de production socialiste démocratique pourrait poser les bases d’une société qui garantirait non seulement notre survie, mais aussi notre épanouissement – qui nous donnerait du pain, mais aussi des roses – et qui libérerait tout le potentiel créatif de l’humanité.
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Les capitalistes n’en ont jamais assez – Tract de 1er mai du PSL/LSP
Soutenez la lutte du personnel de Delhaize – Leur combat, c’est aussi le nôtre !

Le patronat veut nous faire les poches à deux reprises : en augmentant les prix à la caisse et en faisant baisser le « coût » de notre travail, alors que c’est NOUS qui produisons les richesses ! Si la mise sous franchise passe chez Delhaize, d’autres patrons suivront la voie.
Pour stopper ça – et les nombreuses attaques contre le droit de grève – nous avons besoin de tout le poids du mouvement des travailleur.euse.s ! Participez à la manifestation nationale de l’ensemble du secteur de la distribution le 10 mai et à la grève nationale de la distribution couplée à une manifestation interprofessionnelle le 22 mai en solidarité avec le personnel de Delhaize. Tou.te.s ensemble, nous pouvons vaincre !
Les patrons veulent une société où les emplois flexibles mal payés constituent la norme et où faire grève est plus difficile. C’est tout le contraire que nous voulons ! Le 1er mai ne doit pas seulement être un jour férié pour commémorer les luttes de la classe travailleuse des siècles passés. C’est aussi une journée de lutte pour les revendications urgentes dont nous avons besoin face à l’horreur du capitalisme du 21e siècle.
La classe travailleuse française nous montre la voie
Partout, les salaires sont à la traine sur la cherté de la vie. Partout, les gouvernements tentent de s’en prendre à nouveau aux travailleur.euse.s et à leurs familles. Ici aussi, les partis de l’austérité se préparent pour de nouvelles attaques. La lutte en France est riche d’enseignements cruciaux.
93 % de la population active s’oppose à la réforme des retraites. Pourtant, Macron a imposé sa loi de malheur. Un mouvement historique a vu le jour, rassemblant tous les secteurs en lutte. Et ce n’est pas fini. Tous les grands syndicats appellent à une mobilisation de masse ce 1er mai. Notre organisation sœur Alternative Socialiste Internationale (ASI) – France appelle à l’organisation de la « grève générale reconductible » avec des comités d’action et de grève anti-Macron pour transformer ce que veulent les travailleur.euse.s en force réelle !
Les années de pandémie ont illustré qui fait réellement tourner la société. Aujourd’hui, avec les actions « Robin des Bois » en France, la classe travailleuse a également montré un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler une autre société. Les grévistes de l’énergie ont organisé la fourniture gratuite de gaz et d’électricité à travers le pays pour des écoles, des hôpitaux, des HLM, des centres sportifs publics et des associations. Ils et elles ont rétabli la distribution pour les personnes déconnectées pour défaut de paiement et offert un tarif réduit allant jusqu’à 60 % pour les petits commerçants. L’initiative et la mise en place de ces actions ont été décidées et coordonnées sur le lieu de travail. Voilà comment la richesse produite par les travailleur.euse.s peut être gérée de manière démocratique et socialement juste.
Pour des coalitions de gauche et un impôt sur la fortune ! Mais sous quelles conditions ?
Le scandale des pensions des députés montre l’hypocrisie des partis de l’austérité. Celles et ceux qui veulent économiser sur tout n’hésitent pas à se servir pour eux-mêmes. Grâce aux élu.e.s du PTB, qui vivent avec l’équivalent du salaire moyen d’un.e travailleur.euse, cette hypocrisie est enfin combattue !
En Wallonie et à Bruxelles, le PTB peut même devenir le deuxième parti et, en Flandre, il peut également faire un grand bond en avant. Avec des coalitions conclues avec le PS et Vooruit, le PTB pourrait obtenir plusieurs bourgmestres et échevins et, en Wallonie, la possibilité d’un gouvernement de gauche suscite beaucoup d’enthousiasme. Un tiers des Bruxellois.es et des Wallon.ne.s souhaitent que le PTB participe à un gouvernement. La perspective d’un gouvernement qui donnerait enfin une voix à la classe travailleuse est un grand pas en avant.
Ce débat public doit être l’occasion de discuter au sein du mouvement des travailleur.euse.s du programme d’une telle coalition. Il devrait partir des besoins existants et ne pas se limiter à ce qui serait possible en respectant le carcan budgétaire. Si un tel gouvernement veut réellement appliquer son programme, la confrontation avec l’élite capitaliste est inévitable. Le mouvement des travailleur.euse.s doit s’y préparer. Belfius menace déjà d’assécher financièrement le gouvernement wallon si le PTB y rentre après 2024. Une telle asphyxie financière a été utilisée en Grèce à l’époque pour faire capituler Syriza. Le PTB semble vouloir calmer les esprits en faisant la concession de rester dans le cadre du système. Ce serait une erreur.
Dans un tel scénario de grève du capital, la question de la nationalisation de l’ensemble du secteur financier sous contrôle de la collectivité doit être mise à l’ordre du jour, afin de mobiliser les financements nécessaires et de mettre fin à la spéculation. Les entreprises qui s’enfuient avec leurs capitaux devront être saisies par le mouvement des travailleur.euse.s. Une stratégie parlementaire et électorale qui ne nous prépare pas à affronter le capitalisme restera impuissante. Nous avons besoin d’une politique révolutionnaire. Voter pour le PTB est la meilleure option électorale. Mais la construction du PSL, un parti révolutionnaire, est absolument indispensable pour triompher !
Stop au Vlaams Belang, stop à l’extrême droite ! Contre toute forme d’oppression – Pride is a protest !
Si nous n’y parvenons pas, l’extrême droite risque de parvenir à dévier la colère. Dans les sondages, le Vlaams Belang est d’ores et déjà le plus grand parti de Flandre. C’est un danger non seulement pour beaucoup de personnes LGBTQIA+ et de personnes issues de l’immigration, mais aussi pour l’ensemble de la classe travailleuse ! Pendant ce temps, leur discours « anti-woke », ainsi que celui de la NVA et d’autres conservateurs de droite, encourage l’intimidation et la violence LGBTQIA+phobe suivant la logique de « diviser pour régner ». Le meilleur antidote, c’est la lutte, l’organisation et un programme qui répond concrètement aux besoins sociaux.
La Campagne ROSA organise des actions, des délégations et des campagnes « Pride is a protest » à Bruges, Bruxelles, Gand, Liège et Anvers dans les mois à venir ! Contactez-nous pour y participer !
La lutte pour une alternative socialiste révolutionnaire, ça vous parle ?
Rejoignez le PSL – Parti Socialiste de Lutte (Linkse Socialistische Partij en Flandre) et son organisation internationale, Alternative Socialiste Internationale (ASI)
C’est évident : les crises du capitalisme menacent l’humanité et la planète. Plus que jamais, Marx et le socialisme révolutionnaire sont d’actualité. Mais comment transformer les idées en une force politique et sociale capable d’arracher un changement de société ?
Rejoignez un parti qui en fait sa raison d’être. Contactez-nous, discutez avec un.e de nos membres et découvrez-nous en participant à nos activités et à nos réunions ! info@socialisme.be ou 0472436075 (Michael)
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Couscous annuel des sections bruxelloises du PSL et de la Campagne ROSA
Le PSL et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) sont heureux de vous inviter à leur couscous annuel ce mercredi 17 mai, à partir de 18h30, au 45 rue Jardinier à Bruxelles.
Cet événement sera l’occasion de toustes se retrouver et de discuter autour d’un verre et d’un bon repas afin de préparer les luttes futures pour augmenter le pouvoir d’achat de toustes les travailleurs.euses et de soutenir les luttes des camarades français et de Delhaize.
Détails pratiques :
- Mercredi 17 Mai – 18h30
- Rue du Jardinier, 45 – 1080 Molenbeek Saint Jean
- Tarifs : 10€ Social et 15€ Normal
- Option végétarienne disponible
- Boissons à prix démocratiques
Inscription : ammar.berro@hotmail.com / 0478.40.16.09
Paiement : BE54-3632-2931-3797
Communication : Couscous + Nom et Prénom
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Journées Socialisme 2023, une préparation réussie pour les luttes en cours et à venir
Une chose est sûre, organiser un événement pareil si peu de temps après la rencontre internationale du réseau socialiste féministe ROSA à Vienne (les 18 et 19 mars) et la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars, tout en assurant les interventions de notre parti non seulement dans le conflit du personnel de la distribution mais aussi en France dans la lutte historique qui se déroule contre Macron et le gouvernement Borne, ce n’était pas évident ! Bravo donc à tous les camarades impliqué.e.s dans l’organisation de ces deux journées auxquelles ont assisté 140 personnes !
Difficile d’abord ici tout l’éventail de thèmes de discussions qui était proposé… autant qu’il l’a été de choisir entre l’un ou l’autre ! Quelques thèmes forts ressortent toutefois naturellement. La présence d’un orateur de chinaworker.info nous a permis d’aborder la situation actuelle de l’impérialisme chinois dans son conflit avec l’impérialisme étasunien, l’évolution de la lutte de classe dans ce pays, les possibilités de conflit autour de Taïwan,… C’était très clairement l’un des points forts de ces deux jours de discussion, qui a agréablement surpris jusqu’aux plus anciens vétérans de la lutte révolutionnaire pour le socialisme. Une camarade originaire de notre section en Israël/Palestine, une camarade Irlandaise et un membre du Comité exécutif d’Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) étaient également de la partie.
Les luttes de la jeunesse, le soulèvement de masse en France contre Macron et le combat pour les droits des femmes autour du maitre-mot « pas de socialisme sans émancipation des femmes, pas d’émancipation des femmes sans socialisme » étaient d’autres points centraux de l’événement, abordés en session plénière ou dans diverses commissions. Bien entendu, les thématiques plus spécifiquement liées à la Belgique n’étaient pas ignorées, loin de là, avec des discussions concernant la stratégie pour un syndicalisme de combat dans le dans le secteur de la distribution, la lutte contre l’extrême droite ou encore la perspective pour des coalitions de gauche comportant le PTB à la suite des élections de 2024.
Tout cela était bien intense (et on ne vous a pas encore parlé de l’impressionnante librairie militante…). Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes encore nombreux.ses à digérer la masse d’information et de réflexions nées de ces innombrables et mémorables échanges. Mais, et ça aussi c’est sûr, la détermination de combattre le capitalisme pour le renverser et instaurer une véritable démocratie socialiste est sortie puissamment renforcée de ces deux jours. Nous connaissons déjà la prochaine grande échéance de formation : notre camp d’été qui se déroulera du 7 au 13 juillet. Réservez déjà ces dates !














