Category: Le PSL

  • Camp d’été 2022 : Demandez le programme !

    Lors de notre camp d’été, plus de 60 ateliers de discussions (avec traductions vers l’anglais, le français et le néerlandais) permettront d’aborder en profondeur de multiples facettes de cet important débat au travers d’exemples historiques mais aussi d’expériences concrètes.

    Le camp dure du vendredi 1er juillet au soir au vendredi 8 juillet au matin, en dortoirs ou sous tente (à apporter). Tout le monde est le bienvenu et un plan tarifaire spécial est prévu pour celles et ceux qui n’auront pas la chance de participer à tout. Une équipe de cuistots de choc est prévue pour de délicieux repas et collations, que l’on mange vegan, végé, halal ou non (communiquez vos préférences et vos éventuelles allergies à l’inscription). Un bar sera assuré avec des prix démocratiques. Un service de baby-sitting et des animations pour enfants seront proposés pendant le week-end. L’inscription est obligatoire et peut se faire via le lien prévu à cet effet sur notre site web ou via l’événement Facebook.

    Le camp prendra place au centre De Hoge Rielen, Molenstraat 62, 2460 Kasterlee

     

  • Solidarité internationale avec les militants anti-guerre russes !


    Liberté pour Dzhavid Mamedov et tous les militants anti-guerre ! La solidarité internationale de la classe ouvrière peut arrêter la guerre !

    Le tribunal de Tverskoi, à Moscou, a condamné à 30 jours de prison supplémentaires Dzhavid Mamedov, militant socialiste et anti-guerre, défenseur des droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, syndicaliste étudiant et participant à la résistance contre le régime de Lukashenko au Belarus et contre le régime de Poutine en Russie. Il venait à peine d’être libéré après avoir passé le mois précédent en détention.

    Le régime russe montre de plus en plus de signes de désespoir face au manque de succès de l’”opération militaire spéciale” visant à “dénazifier” l’Ukraine.

    Dès le début, des dizaines de milliers de Russes ont résisté et se sont courageusement exprimés contre la guerre et le régime, au risque de subir des persécutions politiques et des arrestations. Plus de 15.000 personnes ont été arrêtées au cours de cette période, et nombre d’entre elles ont été victimes de brutalités policières, de torture et d’emprisonnement de longue durée. Pour l’instant, la répression a réussi à empêcher l’organisation de l’opposition à la guerre, mais cela ne signifie pas que celle-ci n’existe pas.

    Le mécontentement au sein de l’élite dirigeante s’exprime par des actes individualistes, comme la fuite à l’étranger de personnalités du monde du spectacle, ou un certain nombre de suicides au plus haut niveau et de démissions de conseils d’administration d’entreprises. Ces personnes ne pensent qu’à elles-mêmes, à sauver leurs carrières et leurs richesses. Ces actes sont accompagnées de rapports faisant état de l’arrestation d’officiers militaires de premier plan et de membres des services de renseignement.

    Parallèlement, les travailleurs ordinaires, qui sont directement touchés par la guerre, font désespérément ce qu’ils peuvent en l’absence de résistance organisée. Les parents des jeunes marins qui ont apparemment péri lors du naufrage du croiseur “Moskva” sont rejoints par ceux dont les fils ont “disparu” en Ukraine et qui cherchent frénétiquement des nouvelles. De nombreux rapports font état de soldats qui ne suivent pas les ordres en Ukraine, ou qui refusent tout simplement d’y être envoyés.

    Parfois, des mesures encore plus désespérées sont prises. Un certain nombre de bureaux de recrutement de l’armée ont été attaqués avec des cocktails Molotov. Une vague d’incendies a détruit des dépôts de pétrole et d’armes en Russie, et pas seulement à la frontière avec l’Ukraine. La semaine dernière, une usine d’explosifs a brûlé dans l’Oural, tandis qu’un énorme entrepôt de manuels scolaires à Tver, une ville située à 100 km au nord de Moscou, a été détruit juste après que l’éditeur ait annoncé qu’il supprimerait toute mention de l’Ukraine dans les livres d’histoire.

    Mais ce sont des actes individuels qui, à eux seuls, ne peuvent pas arrêter la guerre. Ils sont ignorés dans les médias, et le simple fait de les mentionner expose les gens à la persécution. C’est pourquoi le régime est si déterminé à prendre des mesures pour empêcher la résurgence des manifestations héroïques contre la guerre qui ont embrasé la Russie au début de la guerre. Les sondages d’opinion et diverses anecdotes démontrent que le sentiment anti-guerre se renforce parmi les jeunes et la classe ouvrière.

    Pour le régime, le danger est que les protestations des jeunes rencontrent de manière organisée une mobilisation plus large de la classe ouvrière, qui subit des licenciements, des fermetures d’usines et une inflation galopante. Des grèves ont éclaté en nombre restreint, mais significatif.

    L’utilité d’une action collective et organisée est apparue clairement à Saint-Pétersbourg, où le recteur de l’université de Saint-Pétersbourg a annoncé que 40 étudiants, dont des partisans de Sotsialisticheskaya Alternativa, seraient expulsés de l’école. Lorsque les étudiants se sont organisés et qu’une journée d’action de solidarité a été organisée, le recteur a été contraint de retirer sa menace.

    C’est pour cette raison que le régime est prêt à aller jusqu’à l’extrême pour empêcher toute opposition organisée.

    Dzhavid Mamedov est victime d’une procédure arbitraire. Début avril, il a été envoyé en prison pour 30 jours parce qu’il avait publié un appel sur les médias sociaux pour s’opposer à la guerre. Une semaine avant la fin de sa peine, des choses étranges ont commencé à se produire. Il a eu un nouveau compagnon de cellule. Il s’est avéré que cette personne avait été arrêtée le 25 mars à grand renfort de médias l’accusant d’être un espion ukrainien. Ils l’ont qualifié de dangereux criminel qui, selon les médias, a avoué avoir espionné l’Ukraine et la Pologne. Le fait qu’il se soit soudainement retrouvé dans la cellule de Dzhavid dans une prison pour délinquants non criminels indiquait qu’il coopérait désormais avec les services de sécurité. Il a ouvertement menacé Dzhavid de le poursuivre pour “activités extrémistes” s’il ne quittait pas le pays avant le 2 mai. N’ayant pas réussi à le convaincre, il a ensuite suggéré à Dzhavid de faire entrer de l’alcool en prison, espérant sans doute l’amener à coopérer sous l’emprise de l’alcool.

    En consultation avec d’autres militants, Dzhavid avait décidé de quitter le pays. Lorsqu’il a quitté la prison samedi, des précautions ont été prises pour s’assurer qu’il serait en sécurité jusqu’à son départ. Toutefois, grâce à une caméra de reconnaissance faciale ou à un message de chat dit sécurisé, la police a réussi à le retrouver. Pour ne rien arranger, il est à nouveau accusé du même crime que celui pour lequel il a purgé sa première peine, à la seule différence que la police prétend désormais qu’il est un organisateur. Une accusation qui ne tient pas la route, puisqu’il ne faisait que poster un appel. Outre sa deuxième condamnation à un mois de prison, il a également été condamné à une amende de 50000 roubles (environ 700 euros)- pour avoir “discrédité l’armée russe”.

    Alternative Socialiste Internationale (ASI) demande donc ce qui suit :

    • La libération immédiate de Dzhavid Mamedov et de tous les manifestants anti-guerre ;
    • La fin immédiate de la guerre en Ukraine, avec le retrait des troupes russes, l’arrêt de l’expansion de l’OTAN et des sanctions ;
    • La réduction drastique des dépenses en armement et l’utilisation de ces fonds pour les soins de santé, l’éducation et la reconstruction du pays ;
    • Pour la solidarité des travailleurs en Russie, en Ukraine et dans toute l’Europe contre les fauteurs de guerre, les oligarques et les politiciens de droite ! Pour un monde socialiste où le droit des nations à l’autodétermination avec des droits pour les minorités est garanti, et où les ressources naturelles et industrielles sont aux mains de l’État et leur utilisation est planifiée démocratiquement pour le bénéfice de tous !

    ASI appelle à la solidarité internationale avec Dzhavid et tous les militants anti-guerre russes.

    Parlez-en à vos collègues de travail, à vos camarades de classe, à vos amis et à tous ceux qui sont contre la guerre :

    • Distribuez des tracts et des affiches dans votre quartier, sur votre lieu de travail et à l’école ;
    • Faite signer des résolutions ou des lettres de protestation à votre syndicat, votre organisation ou votre collectif ;
    • Piquets Organisez des piquets de protestation et de solidarité à l’ambassade de Russie de votre pays.

    Vous trouverez ici des affiches en différentes langues, un modèle de tract et une résolution seront également disponibles sous peu.

    Envoyez les protestations directement à votre ambassade, avec des copies et des rapports à intsocaltrussia@gmail.com.

    Les militants socialistes anti-guerre en Russie ont également besoin d’un soutien financier. Ces fonds peuvent être transférés via les sections nationales d’ASI ou les dons peuvent être envoyés directement via patreon ici.

  • Peloton ROSA : soutenez votre champion.ne

    Soutenez la Campagne ROSA et la lutte contre le sexisme en sponsorisant la deuxième édition du peloton ROSA qui aura lieu le 14 mai 2022 au départ de Gand, Anvers et Liège !

    Cette année encore les mobilisations du 8 mars ont démontré que la lutte contre le sexisme était toujours d’actualité ! 8000 personnes à Bruxelles, mais aussi des manifestations combattives à Gand, Anvers, Bruges, Louvain, Liège, Alost, Courtrai… A chaque fois la Campagne ROSA a mobilisé, organisé et participé.

    C’est en 2017 qu’est mise sur pied la Campagne ROSA et déjà elle organisait une première manifestation le 8 mars à Gand. Depuis nous construisons et mobilisons chaque année davantage dans toujours plus de villes et de quartiers, contre le sexisme, les discriminations, l’austérité…

    Le besoin de s’organiser, de manifester et de lutter pour nos droits est toujours plus nécessaire mais aussi de plus en plus ressenti par des couches toujours plus larges au sein de la jeunesse et des travailleurs. Le potentiel et les défis pour une organisation comme la Campagne ROSA sont grands. Les crises successives, maintenant la guerre, la pandémie dont nous ne sommes pas encore sortis, et à chaque fois leurs lots de misère et de colère ne doivent pas nous résigner : « A ceux qui veulent nous précariser nous répondons RESISTANCE ! ».

    Le soutien financier que nous sommes capables de récolter tout au long de l’année est crucial pour nous permettre de jouer un rôle toujours plus grand. Cette année de nouveau nous vous invitons à nous soutenir en sponsorisant la deuxième édition du Peloton ROSA : un défi sportif à vélo à travers la Belgique.

    La campagne ROSA repose aussi sur la détermination, la disponibilité et les capacités incroyables de ses membres. Les périodes de confinement semblent avoir révélées une nouvelle corde à notre arc : le vélo !

    En effet en mai 2021, une quinzaine de militant.e.s de la Campagne ROSA ont traversé la Belgique d’ouest en est pour parcourir les 300 km qui séparent Ostende et Eupen. Le tout, en une journée ! La réussite de ce défi sportif s’est accompagné d’un succès financier : nous avons été capables de récolter plus de 6 000€ de sponsoring sur les 5 000€ d’objectif que nous nous étions fixés !

    Nous nous lançons à nouveau sur les routes cette année. Plus d’une trentaine de cyclistes s’élancerons de Gand, Anvers ou Liège et se retrouverons après quelques 150 km à Louvain pour célébrer nous l’espérons un nouveau succès du peloton ROSA.

    Nous accomplirons cet effort collectif, non seulement pour le challenge sportif qu’il représente, mais aussi pour récolter des fonds nécessaires afin de relever les défis futurs et donner à la Campagne ROSA les moyens pour mener ses futures campagnes.

    Soutenez la campagne ROSA en sponsorisant notre challenge !
    2 possibilités :

    • Faites un don pour le peloton ROSA
    • Sponsorisez votre champion.ne !

    L’entièreté des fonds récoltés seront reversés à la Campagne ROSA pour financer nos futurs combats et campagnes. Cette année encore nous voulons réussir à récolter 5 000 €.

    Vous voulez soutenir la lutte contre le sexisme, pour le droit des femmes et contre l’austérité, sponsorisez-nous via le formulaire sur le site de la Campagne ROSA !

  • Congrès national du PSL/LSP – Affronter les défis d’un monde en mutation

    Le PSL/LSP a tenu la première session de son 17e Congrès national à la fin du mois de mars. Ce fut un véritable soulagement de pouvoir parler, échanger des expériences et discuter avec 120 membres de tout le pays, jeunes et moins jeunes, sans trop de restrictions et en personne, après un peu plus de deux ans de pandémie et de masques. Pour beaucoup, surtout les jeunes, c’était leur premier congrès et donc une première connaissance de l’une des conditions les plus importantes pour construire un parti de lutte démocratique. Cette première session du congrès a marqué le début d’une période de discussion plus intense que nous conclurons le 13 novembre lors de la deuxième session.

    Par Michael

    Pour un parti comme le PSL/LSP, un congrès n’est pas un spectacle comme dans les partis traditionnels. Il s’inscrit dans un processus continu de discussion et d’évaluation démocratique auquel chacun participe. Les discussions ne sont pas menées par des groupes de travail désignés ou par quelques membres choisis comme dans les partis traditionnels, mais par tous les membres, dans toutes les sections. Chaque membre a le droit de soumettre des amendements qui permettent d’échanger des idées, d’introduire des nuances ou de renforcer les choses. Ce processus de discussion nous aide à analyser la façon dont le monde a changé ces dernières années : dans ce cas, avec le COVID-19 et maintenant la guerre en Ukraine, cela a été particulièrement dramatique. Nous en tirons collectivement les leçons et essayons d’évaluer les évolutions qui nous attendent. Sur base de cette discussion, nous déterminons quel groupe de membres formera la direction nationale pour mettre en œuvre les décisions avec le reste du parti au cours des deux prochaines années, jusqu’au prochain congrès. C’est cette unité de libre discussion et unité d’action, c’est-à-dire le centralisme démocratique, qui est indispensable aux socialistes révolutionnaires, indispensable pour changer le monde.

    En effet, cette discussion et ce débat interne sont indispensables, mais ils ne doivent pas nous empêcher de mettre nos idées en pratique. C’est pourquoi nous avons adapté l’ordre du jour du congrès afin de pouvoir participer à la manifestation anti-guerre du dimanche 27 mars. Presque toutes les personnes présentes au congrès sont parties ensemble à Bruxelles le dimanche matin pour une intervention très dynamique.

    Vous voulez changer fondamentalement le monde ? Votre place vous attend !

    Si nous voulons remplacer le capitalisme par une société socialiste démocratique, nous devons construire aujourd’hui une organisation qui sait ce qu’il faut faire pour y parvenir. Le changement social n’est pas le fait d’une petite minorité, mais de la participation active et consciente de la majorité de la classe ouvrière.

    Il y a eu plusieurs moments révolutionnaires au cours des 150 dernières années où le capitalisme aurait pu être remplacé par une société socialiste démocratique. La classe ouvrière voulait en finir avec le capitalisme. Ce qui manquait à chaque fois, c’était un parti révolutionnaire qui, sur la base des leçons du passé, pouvait doter le mouvement d’un programme et d’idées pour le mener à bien. C’est le type de parti que le PSL/LSP construit en Belgique et Alternative Socialiste Internationale (ASI) dans le monde entier. Commencez la discussion avec nous et, qui sait, peut-être serez-vous membre lors de la deuxième session de notre congrès en novembre !

  • Soutenez ce site et le mensuel Lutte Socialiste avec un voeu de mai !

    C’est encore plus marquant au cours d’une guerre : les médias sont bourrés de propagande. Il est dit que la première victime de la guerre, c’est la vérité. Ce n’est toutefois pas vrai : même en temps de paix, les médias traditionnels relayent largement le message que la classe capitaliste souhaite nous faire entendre. Aucun média n’est neutre. La vérité d’un patron n’est pas celle d’un travailleur ou d’une travailleuse.

    Nous ne sommes pas neutres. Le mensuel Lutte Socialiste et le site socialisme.be sont des médias issus du mouvement des travailleur.euse.s dont l’objectif est d’aider à changer la société par le renversement du capitalisme. Ainsi, cette édition spéciale anti-guerre de Lutte Socialiste entend souligner l’importance d’un puissant mouvement de masse international contre la guerre et l’impérialisme. Cette position est malheureusement assez unique dans notre pays et il est donc d’autant plus important de la soutenir. Les grands changements nécessitent des analyses, des idées et des propositions qui vont au-delà des memes sur internet ou des slogans qui sonnent bien à l’oreille. Un journal comme celui-ci est essentiel, surtout maintenant. Le mouvement des travailleur.euse.s ne peut pas laisser l’analyse du tournant actuel de l’histoire aux experts de la bourgeoisie.

    Pour réaliser ce journal et permettre à notre site web de continuer à vivre, nous demandons une fois par an un soutien supplémentaire aux lecteurs, sympathisants, organisations, sections syndicales, petites commerces, etc. sous la forme de “vœux de mai” : un message dans l’édition de notre journal qui paraît le 1er mai et sur notre site web. Le soutien que nous collectons ainsi permet de botter les fesses des puissants en ligne tous les jours et sur papier tous les mois, et de défendre des propositions visant à renforcer la position de la classe ouvrière dans la lutte contre ce système capitaliste qui repose sur la misère, la guerre, l’exploitation, la pollution et le manque de moyen pour la majorité sociale.

    Envoyez vos vœux de mai dès aujourd’hui !

    Envoyez-nous votre message de solidarité avant le 20 avril via redaction@socialisme.be ou au PSL, rue Jardinier, 45 1080 Molenbeek. Ou via le formulaire que vous pouvez trouver ci-dessous :

    [button link=”https://fr.socialisme.be/voeux-de-mai” type=”big” color=”red”] => Formulaire de voeu de mai[/button]

  • Sans lutte, pas de conquête : en action le 8 mars !

    Grâce aux luttes féministes, les lignes bougent. Les autorités jouent la carte du féminisme et présentent des plans contre les violences sexistes. Mais le problème demeure gigantesque.

    Stop à la culture du viol !

    Plus de 90 % des victimes qui portent plainte sont mal reçues par la police et la justice. Refuser d’augmenter les moyens revient à faire le choix conscient de laisser de nouveaux drames se produire. À Gand, une ado de 14 ans s’est suicidée alors qu’elle avait besoin d’aide après un viol collectif. Elle s’était retrouvée sur liste d’attente… La pression des mouvements féministes a ouvert la voie à l’ouverture de nouveaux centres de prise en charge des victimes. C’est un progrès, mais c’est largement insuffisant. TOUTES les victimes doivent recevoir l’aide nécessaire !

    La pandémie affecte plus durement les femmes

    Lors du premier confinement, le nombre d’appels à l’aide pour violences domestiques a doublé. Chaque crise (pandémique, économique, climatique…) frappe plus nettement les femmes et les rend plus vulnérables aux violences. Les secteurs de première ligne, comme la santé, sont à prédominance féminine. Des décennies de coupes budgétaires y ont dégradé les conditions de travail et de salaire ainsi que la qualité des soins. Cela joue un rôle pour empêcher de prévenir et de gérer correctement les violences sexistes ainsi que pour apporter aux victimes l’aide dont elles ont besoin.

    Il n’y a pas de capitalisme sans sexisme

    Cette société produit et alimente le sexisme. Les normes de beauté sont irréalistes et malsaines, mais elles font vendre. Faute de services publics suffisants, beaucoup de femmes travaillent à temps partiel pour prendre en charge le travail domestique non payé. Résultat, l’écart salarial entre femmes et hommes est de 23%, 42% pour les ouvrier.ère.s ! Avec la hausse du prix de l’énergie et des loyers, la vie est inabordable. Une lutte collective de tou.te.s les travailleurs.euses est cruciale pour augmenter les salaires, obtenir un minimum de 14 €/heure (€2300/mois) et imposer la réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauches supplémentaires.

    Rejoignez-nous – changeons de système !

    Le 8 mars, nous organisons des manifs contre le sexisme et la précarité dans plusieurs villes. Tu veux nous aider ? Tu veux organiser une action dans ton école, ta ville, ton lieu de travail ? Contacte-nous !

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) refuse de se contenter de miettes. L’argent existe. Les 1% les plus riches possèdent deux fois plus de richesses que 6,9 milliards de personnes sur cette terre ! Considérons ce qui nous unis dans la lutte plutôt que ce qui nous rend différent.e.s.

    Ensemble, luttons contre le capitalisme, tout comme les ouvrières textiles l’on fait le 8 mars 1908 à New York en descendant dans les rues. Elles réclamaient une réduction collective du temps de travail et une augmentation des salaires. Ces revendications sont communes à l’ensemble du mouvement des travailleur.euse.s – hommes et femmes – mais représentent une base essentielle à l’émancipation féminine. C’est également dans cette optique que le réseau ROSA International se bat pour le féminisme socialiste à travers le monde.

    8 MARS: Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

    Actions et marches contre le sexisme et la précarité :

    Cette liste est régulièrement mise à jour.

    • Alost – Werfplein – 19:00
    • Anvers – Ossenmarkt – 17:00
    • Bruges – ‘t Zand  – 19:00
    • Bruxelles – Gare Centrale – village féministe à 16:00 – manif à 17:00 Organisé avec la Marche Mondiale des Femmes, mouvement dont fait partie la Campagne ROSA.
    • Courtrai – Schouwburgplein 19:00
    • Gand – Stadshal – 19:00
    • Liège – Place du Vingt Août – 19:00 Organisé avec Violet et Rouge Collective (MOR-KIZIL KOLEKTİF), Mouvement des Femmes kurdes TJK-E.
    • Louvain –

    Construis avec nous cette journée d’actions

    • Tu penses qu’il est plus que temps de mettre fin aux violences sexistes et LGBTQI+phobes, sous toutes ses formes
    • De lier la lutte contre le sexisme aux luttes contre les autres discriminations tel que le racisme ?
    • Tu veux combiner ton combat contre l’oppression des femmes et des personnes LGBTQI+ à celui contre les politiques antisociales, l’austérité ?
    • Tu penses que le féminisme n’est pas une lutte des femmes contre les hommes, mais à mener ensemble contre les plus riches de ce monde ?
    • Tu veux t’attaquer à la racine du problème : un système basé sur les inégalités, où une infime minorité d’ultra-riche s’enrichit sur notre dos, le système capitaliste.
    • Tu veux participer à l’organisation d’une action ou en proposer une autre dans ton école, ton quartier, ta ville autour du 8 mars ?

    Contacte nous !

     

  • Campagne du concours ROSA : merci pour votre participation !

    Le concours de la Campagne ROSA a été un grand succès : plus de 5.500 euros ont été collectés grâce à lui ! Bien sûr, il y avait aussi 10 gagnants. Ils ont été tirés au sort dimanche dernier. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des numéros gagnants :

    – Deux nuits en demi-pension dans un hôtel avec spa pour 2 personnes : ticket n° 1924, Jolan C.
    – Un vol en planeur à Tirlemont : 2508, Rik L.
    – Un panier de 20 bières hollandaises : 516, Dirk L.
    – Un chèque-cadeau d’une valeur de 50 € de la librairie De Witte Zee à Ostende : 2694, Christine M.
    – Un panier rempli de spécialités bruxelloises : 2542, Cathy S.
    – Un chèque-cadeau d’une valeur de 50 € dans une pâtisserie bruxelloise Mooky : 1731, Julie K.
    – Un panier rempli de spécialités namuroises : 1377, Isabel V.
    – Un paquet offert par « Steunpunt Antifascisme » : « Fascisme et grand capital » de Daniel Guérin et 10 pins du Triangle Rouge : 2684, Tine P.
    – Un chèque-cadeau de 50 € pour acheter du matériel et des brochures ROSA ou une sélection de livres sur marxisme.be : 2526, Sanne C.
    – Un chèque-cadeau de 50 € pour acheter du matériel et des brochures ROSA ou une sélection de livres sur marxisme.be : 258 Wendy B.

    Vous pouvez revoir ci-dessous le tirage au sort des tickets gagnants.

  • Bilan de l’année 2021 : L’ère du désordre, année 2


    Du début à la fin, 2021 a été une année de tempêtes pour le capitalisme mondial. Ce système pourri et décadent a rarement, voire jamais, été confronté à des crises simultanées aussi profondes sur autant de fronts. Il n’a jamais été aussi mûr pour être remplacé, et les années 2020 ne font que commencer…

    Par Danny Byrne, Exécutif international d’Alternative Socialiste Internationale (ASI)

    Commencer et finir en beauté

    L’année s’est ouverte avec le chaos au capitole des États-Unis, où des émeutiers armés ont surgi le 6 janvier afin de soutenir la tentative de coup d’État de Trump. Au même moment, les masses paysannes d’Inde maintenaient un mouvement de résistance organisée de masse contre les politiques antisociales brutales du gouvernement Modi, une lutte qui s’est terminée par une victoire il y a seulement quelques semaines.

    Une nouvelle vague de confinements se répandait alors en Europe, alors que la désastreuse “3e vague” de Covid-19 atteignait de nouveaux sommets, le variant “Alpha” commençant à émaner du Royaume-Uni. Et depuis l’Amérique latine, qui apparaissait alors comme l’épicentre de la mort et de la destruction de la pandémie, la nouvelle se répandait dans le monde entier de la victoire historique remportée par un mouvement de masse de plusieurs années pour obtenir le droit à l’avortement en Argentine.

    Tout cela, et bien d’autres choses encore, au cours de la première semaine de 2021 ! Et ce sont les mêmes thèmes de profondes crises sociale, économique et politique d’une part, et de mouvements de masse des travailleurs et des opprimés qui gagnent en force d’autre part, qui allaient dominer l’année.

    Jetez un coup d’œil sur le monde en cette fin d’année 2021. Une panique justifiée concernant le nouveau variant Omicron se répand, et de nouveaux confinements sont déjà annoncés, malgré une vaccination généralisée dans les pays les plus riches du monde. Le pessimisme abonde parmi les économistes, les prévisions de croissance optimistes se refroidissant rapidement, et le secteur financier chinois vacille au bord du gouffre avec le défaut partiel d’Evergrande et la menace de contagion que cela représente.

    La classe ouvrière continue de se battre à travers le monde, faisant entendre sa voix dans de nombreux pays. Parmi les exemples récents, citons l’impressionnante grève des métallurgistes dans l’État espagnol et une grève générale partielle en Italie le 8 décembre.

    Et à tout cela, il faut ajouter la catastrophe climatique causée par le capitalisme, qui n’a jamais été aussi constante et présente dans la politique mondiale que cette année. Les événements météorologiques extrêmes causés par la crise climatique font désormais partie de la vie, des pensées et des projets des gens ordinaires dans toutes les régions de la planète. Le sommet de la COP26 a mis en évidence et approfondi la prise de conscience de millions de personnes que le système ne peut pas apporter de solution.

    Après l’année 2020, 2021 nous a donné un avant-goût de ce que sera le caractère de l’époque historique mondiale à venir. Aucune des crises qui ont dominé l’année ne trouvera de solution durable, notamment en 2022. L’année dernière, empruntant une expression inventée par la Deutschebank, ASI a utilisé le terme “d’âge du désordre” pour tenter de caractériser la nature de cette nouvelle période. C’est une période où les multiples crises du capitalisme, entraînant un processus de polarisation sociale et politique de plus en plus profond, vont faire naître le besoin d’un changement de système dans l’esprit de millions de personnes à travers le monde. Beaucoup seront à la recherche d’idées révolutionnaires.

    L’année la plus meurtrière du Covid

    En juin, le Covid-19 avait déjà tué plus de personnes en 2021 que pendant toute l’année 2020. Et ce, malgré l’existence de plusieurs vaccins Covid efficaces depuis le début de l’année. Quelle statistique plus accablante pour les criminels qui dirigent les gouvernements du monde entier ?

    Comme nous l’avons expliqué en détail, dès le début de la pandémie, ce sont les contradictions inhérentes au système capitaliste qui ont fait obstacle à toute réponse efficace face à la pandémie au niveau national et international. Au début de la pandémie, alors que les gouvernements laissaient le virus s’incruster dans les populations en raison de dissimulations criminelles et de leur inaction par crainte de perturber la machine économique et les profits de grandes entreprises, c’est la contradiction entre la propriété privée des moyens de production et les besoins de la société qui a été déterminante. Alors que les moyens publics finançaient la recherche de vaccins, la production et la distribution étaient laissées aux mains de multinationales qui réalisaient des superprofits.

    Rappelons que dans de nombreux pays – dont l’Italie et l’État espagnol – il a souvent fallu une action organisée de la classe ouvrière pour arrêter la production et l’économie afin de protéger des vies, ce qui a forcé la main des patrons et des gouvernements. Et ce n’est pas seulement le cas pour la première vague de la pandémie. En janvier 2021, une épreuve de force entre le gouvernement britannique et les syndicats d’enseignants – sous l’impulsion des militants de base sur leurs lieux de travail – a entraîné la fermeture d’écoles au plus fort de la troisième vague.

    Le nationalisme vaccinal et les nouveaux variants

    Cependant, en 2021, c’est l’autre contradiction fondamentale du système capitaliste qui a pris encore plus d’importance dans sa mauvaise gestion de la pandémie : la contradiction entre une économie de plus en plus mondiale et les antagonismes nationaux inhérents au capitalisme. Cette contradiction a été résumée dans ce qui a certainement été l’une des phrases clés de l’année : le nationalisme vaccinal.

    Ce qui s’est d’abord produit autour des équipements de protection individuels, des tests et des respirateurs artificiels – des bagarres féroces entre gouvernements nationaux pour s’accaparer des stocks existants – a été amplifié lorsqu’il s’est agi des vaccins. En janvier déjà, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, déclarait que le monde était “au bord d’un échec moral catastrophique” en raison de la distribution internationale inégale des vaccins contre le covid-19. “En fin de compte, a-t-il prévenu, ces actions ne feront que prolonger la pandémie, les restrictions nécessaires pour la contenir et les souffrances humaines et économiques.” (Economist, 28 janvier 2021).

    Douze mois plus tard, à peine 7% de la population des pays les plus pauvres du monde ont reçu une dose de vaccin. Pendant ce temps, dans les pays occidentaux, après des programmes de vaccination qui ont couvert une grande majorité (bien que variable) des populations adultes plus tôt dans l’année, les enfants sont vaccinés tandis que des dizaines de millions de personnes font la queue pour recevoir une troisième dose.

    Alors que les travailleurs et les jeunes des pays riches veulent et ont besoin de vaccins, c’est l’élite dirigeante qui est à l’origine du processus de thésaurisation des vaccins, les gouvernements insistant pour maintenir des brevets criminels sur la technologie des vaccins, ce qui empêche d’augmenter massivement la production de vaccins pour répondre aux besoins de tous.

    Le terme “nouveau variant” s’est gravé dans l’esprit des masses en 2021. C’est le variant “Alpha” (précédemment connue sous le nom de variant “Kent” ou “UK”) qui a popularisé ce terme, car une nouvelle souche de Covid, beaucoup plus transmissible que la souche dominante à l’origine, a provoqué une nouvelle vague terrifiante de la pandémie au début de 2021. Le “Bêta” (ou “sud-africain”) et le “Gamma” (ou “brésilien”) ont suivi, avant d’être dépassés par le “Delta” plus tard dans l’année. Aujourd’hui, le monde tremble à l’approche de l’Omicron, dont on sait peu de choses pour l’instant, même si l’on sait qu’il est beaucoup plus transmissible que le Delta.

    À l’exception du variant Alpha, apparu en Grande-Bretagne, toutes les autres ont un point commun : ils sont apparus dans des pays où le Covid a été “lâché” alors que les vaccins étaient abondants, mais thésaurisés par les gouvernements impérialistes.

    Si l’Omicron est aussi mauvais qu’il en a l’air (ce que les événements au Danemark, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis laissent penser), alors toutes les mesures adoptées par les gouvernements pour contrôler la propagation seront non seulement bâclées par les contradictions du capitalisme, mais se heurteront également à une population de plus en plus résistante et divisée.

    Alors que la majorité des travailleurs ont toujours compris la nécessité de donner la priorité à la santé publique, la croissance dangereuse du scepticisme face au Covid et du sentiment anti-vaccin, alimenté par l’aliénation et la méfiance envers l’establishment, a ajouté une nouvelle corde sinistre à l’arc du populisme et de l’extrême droite à l’échelle mondiale, ce qui constitue une menace significative pour les travailleurs et les mouvements sociaux à l’horizon 2020.

    Quel que soit le cours de la pandémie en 2022, l’expérience de la pandémie a montré à des millions de personnes à quel point la classe capitaliste dominante est incapable de résoudre les crises mondiales. Les marxistes soulignent le rôle de la classe ouvrière mondiale – une force sociale véritablement internationale qui n’a aucun intérêt dans l’antagonisme national et dont les intérêts économiques ne s’opposent en aucune façon à la nécessité de protéger la santé publique et le bien-être – comme la clé de la résolution des crises mondiales.

    Renforcer l’organisation et la combativité de la classe ouvrière, et armer ses mouvements d’un programme politique socialiste pour arracher le pouvoir des mains des escrocs capitalistes, est une tâche stratégique clé à laquelle les socialistes devront faire face en 2022 et au-delà. L’expérience de 2021 a démontré que cette tâche ne sera couronnée de succès que si elle est associée à un travail énergique pour renforcer et étendre la portée d’une organisation socialiste révolutionnaire.

    L’économie mondiale – de l’optimisme au pessimisme

    2021 a été une montagne russe émotionnelle pour les économistes bourgeois. En mars, ils se sont mis à annoncer des scénarios de croissance de plus en plus optimistes pour l’économie mondiale, dans un contexte de “rebondissement” dynamique après les blocages et les récessions record de 2020. Cette croissance impressionnante a été stimulée par une demande refoulée après une année de dépenses déprimées, et par les niveaux historiques des mesures de relance publique encore injectées dans l’économie, en particulier dans les pays riches. En effet, une seule loi de relance adoptée par l’administration Biden en mars a ajouté 1 % aux prévisions de croissance du PIB mondial !

    C’est l’expression de la manière généralement très différente dont les gouvernements capitalistes ont abordé la récession mondiale accompagnant le Covid par rapport à la manière dont ils ont abordé la Grande Récession de 2008-9. En réponse à la chute libre de l’activité économique de 2020, le livre de jeu néolibéral a été largement jeté par la fenêtre, l’État capitaliste étant intervenu pour soutenir l’économie à des degrés divers, en fonction de la force fiscale des pays du monde entier.

    Ce revirement par rapport au néolibéralisme, et ce nouveau cocktail de politiques économiques mettant davantage l’accent sur l’intervention de l’État et une tendance à la démondialisation, était extrêmement important et a en effet provoqué des discussions et des débats éclairants et, à certains moments, controversés, parmi les marxistes eux-mêmes.

    Toutefois, si l’utilisation du pouvoir des trésors publics a été un outil efficace pour atténuer les pires effets de la crise à court terme, ASI a souligné que ce nouveau cocktail de politiques mondiales était loin de poser les bases d’une nouvelle période de croissance et de stabilité.

    Réagissant à la vague d’optimisme économique qui s’est répandue parmi les économistes en avril, nous écrivions : “Le rebondissement probable de l’économie mondiale est-il le début d’une reprise plus générale ? Certains dans les médias bourgeois ont comparé la situation aux lendemains de la Première Guerre mondiale et à l’épidémie de grippe dévastatrice de 1918-20 qui a été suivie par les “années folles” aux États-Unis et en Europe. De telles attentes sont déplacées”.

    Plusieurs mois plus tard, les “optimistes” sont en train de ravaler leurs paroles. L’économie mondiale entre dans l’année 2022 traquée par de nombreux spectres qui menacent de nouvelles crises, potentiellement profondes. La poursuite de la pandémie n’est pas le moindre de ces spectres !

    En outre, la menace que représente pour le système financier mondial la crise du secteur de la construction en Chine risque de réveiller un monstre de crise financière mondiale, un danger inhérent à la situation d’une économie mondiale marquée par un endettement toujours plus important des entreprises et des pouvoirs publics.

    L’inflation est également une préoccupation majeure, et les banques centrales du monde entier vont entrer en 2022 sous une forte pression pour augmenter les taux d’intérêt afin d’atténuer la pression inflationniste, un geste qui en soi pourrait déclencher une nouvelle récession. La Fed américaine et la Banque d’Angleterre ont déjà annoncé des hausses imminentes de leurs taux d’intérêt.

    Le spectacle d’un seul navire bloqué causant des ravages économiques massifs, lors de la crise du blocage du canal de Suez en mars dernier, a symbolisé la fragilité des chaînes d’approvisionnement. Du pétrole au gaz, en passant par les puces électroniques et d’autres produits de base, le chaos des chaînes d’approvisionnement a également été le fil conducteur de l’année 2021, causé par les crises géopolitiques, les goulots d’étranglement liés à la hausse de la demande suite à des blocages, la “pénurie de main-d’œuvre” et les événements liés au changement climatique.

    Pendant ce temps, derrière la façade des chiffres de croissance record et des bénéfices en plein essor, la croissance de la pauvreté et des inégalités a été encore plus record. Le “Rapport sur les inégalités dans le monde” récemment publié a révélé que si 100 millions de personnes ont sombré à nouveau dans une pauvreté désespérée au cours de la première année de la pandémie, la richesse des milliardaires a augmenté plus que jamais.

    La nouvelle guerre froide est là pour rester

    L’année 2021 a également vu l’impérialisme américain et chinois redoubler d’efforts dans le cadre de la nouvelle guerre froide. Biden a poursuivi à toute vapeur l’agenda de l’impérialisme américain. Le “Sommet de la démocratie” de décembre, qui vise à consolider et à approfondir la sphère d’influence de la guerre froide américaine, en est un bon exemple. Comme l’a souligné ASI, contrer la croissance de l’impérialisme chinois est également un élément central de l’agenda économique de Biden, et un objectif explicitement déclaré de son récent projet de loi édulcoré de relance des infrastructures.

    Entre-temps, la Chine a excellé dans ce qu’on appelle la “diplomatie du vaccin”, utilisant les fournitures de vaccins comme un outil pour accroître la dépendance à son égard en Afrique, en Asie et en Amérique latine, et ayant même un certain impact en Europe. Motivé par cette rivalité entre grandes puissances, et simultanément par la crainte des nombreuses menaces qui pèsent sur la stabilité interne – notamment la lutte et la révolution de la classe ouvrière – le régime de Xi a renforcé ses politiques réactionnaires et autoritaires. Cependant, la répression brutale à Hong Kong, pour y instaurer les conditions de la dictature de Chine continentale, qui s’est accélérée tout au long de l’année, la “guerre contre le terrorisme” raciste contre les musulmans ouïgours au Xinjiang, et l’offensive anti-féministe et anti-LGBTQ+, parmi beaucoup d’autres politiques, sont finalement autant de signes de faiblesse, à l’aube d’une année où les nuages de tempête s’amoncellent sur l’économie chinoise.

    Tous les regards seront tournés vers Taïwan en 2022, qui, parmi de nombreux autres points de tension potentiels, prendra de plus en plus d’importance, occupant une place vraiment dangereuse en tant que ballon de football géopolitique dans un combat de chiens mortel entre deux puissances impérialistes en crise.

    Pour prouver que les guerres froides peuvent devenir “chaudes”, il suffit de regarder le Moyen-Orient, où une guerre sanglante et unilatérale contre Gaza menée par les forces armées israéliennes a entraîné la mort de centaines d’innocents des deux côtés de la ligne, dont 12 ont été tués par des tirs de roquettes en provenance de Gaza. L’Éthiopie est toujours en proie à une guerre civile sanglante, qui fait également partie intégrante de la lutte géopolitique de la nouvelle guerre froide.

    Outre ces conflits, qui restent tous des poudrières potentiellement catastrophiques, il existe une menace permanente de guerre à la frontière orientale de l’Europe, avec le renforcement militaire et les tensions entre la Russie et l’Ukraine, qui font partie d’une rivalité plus large entre la Russie et l’OTAN, et les tensions croissantes entre les États-Unis et l’Iran. Les forces navales de nombreux pays se sont également affrontées en Méditerranée orientale au début de cette année, dans le cadre d’un différend sur les réserves de gaz.

    Ne vous y trompez pas : si l’existence d’arsenaux nucléaires massifs reste un facteur de dissuasion important contre les guerres “totales” entre grandes puissances, le capitalisme et l’impérialisme entraînent la planète dans une ère de guerres et d’effusions de sang pour le profit impérialiste. La réponse mondiale à la guerre contre Gaza en mai montre la voie à suivre – résistance internationale de masse et solidarité contre la guerre, par les travailleurs et les jeunes, et non par les gouvernements ou la “communauté internationale” de l’establishment.

    En ce qui concerne la guerre froide, la position unique et de principe de ASI, qui consiste à ne se faire aucune illusion et à ne soutenir aucun camp dans la nouvelle rivalité entre grandes puissances, et à souligner la nature profondément réactionnaire des deux empires, est d’une importance fondamentale pour le mouvement ouvrier mondial. Dans cet esprit, notre campagne internationale « Solidarité contre la répression en Chine et à Hong Kong » occupera une place importante dans notre travail en 2022, comme cela a été le cas en 2021.

    La révolte mondiale continue

    La classe ouvrière a marqué de son empreinte les événements de 2021 de nombreuses manières, et plus particulièrement dans la lutte dans les rues et sur les lieux de travail. Aucun continent n’a été épargné par les grandes batailles de classe. En plus d’une large répartition géographique, les mouvements de 2021 reflètent l’ampleur des multiples crises du capitalisme et la multitude d’expressions de la misère, de l’exploitation et de l’oppression qui provoquent la résistance de la classe ouvrière.

    De puissants mouvements de masse en Inde, en Colombie, en Corée du Sud et ailleurs ont été déclenchés par des contre-réformes économiques hostiles à la classe ouvrière, alors que les gouvernements de ces pays tentaient de se décharger du coût d’une nouvelle crise sur les secteurs les plus pauvres de la population. Au Myanmar, en Russie, au Soudan, etc., c’est la réponse dans les rues et sur les lieux de travail aux attaques contre les droits démocratiques par des élites dirigeantes décrépites et parasitaires qui a ouvert les portes à des épisodes significatifs de lutte de masse.

    En 2021, la pandémie de violence sexiste a de nouveau suscité une lutte de masse. En Grande-Bretagne, en Israël/Palestine, en Australie, en Pologne et dans de nombreux autres pays, on a assisté à de nouvelles vagues significatives de protestations militantes, vers lesquelles le fort profil de campagne féministe socialiste d’ASI a permis à nos sections de se tourner énergiquement. Le mot “féminicide” est entré dans le vocabulaire d’une grande partie de la population, car l’année dernière, les confinements s’ajoutant à la misère de la crise économique, a laissé un bilan effrayant de femmes et de personnes transgenres assassinées. Ce fut l’année la plus meurtrière jamais enregistrée.

    En ce qui concerne les droits reproductifs, le dernier semestre de l’année a été marqué par des récits contradictoires de victoire et de défaite de part et d’autre de la frontière sud des États-Unis. En effet, l’héroïque mouvement féministe mexicain a obtenu la légalisation de l’avortement dans l’État de Coahuila en septembre, tandis que le corps législatif du Texas a approuvé une attaque historique contre le droit à l’avortement. L’année 2022 sera marquée par un tournant potentiel aux États-Unis, la Cour suprême étant susceptible de révoquer, au moins partiellement, le jugement Roe v Wade, ce qui, malgré le manque de leadership des organisations féminines traditionnelles, déclenchera une vague de lutte bien plus importante que l’interdiction du Texas cette année.

    Les leçons du Myanmar et de la Colombie

    Ces mouvements, et d’innombrables autres, sont riches d’enseignements pour 2022 et au-delà. Il est cependant juste de dire qu’en 2021, ce sont les exemples du Myanmar, où un mouvement révolutionnaire s’est déclenché contre un coup d’État militaire en février, et de la Colombie, où une grève nationale en avril a ouvert les portes à un soulèvement populaire qui a paralysé le pays, qui se sont le plus distingués.

    Tous deux portaient les marques essentielles de la vague de révolte mondiale qui déferle sur le monde depuis 2019 : ils étaient menés par une jeune génération radicalisée. Il s’agissait de mouvements de nature durable – qui ont tous deux duré plusieurs mois. De plus, face à la répression étatique la plus brutale, et sanglante, ces deux mouvements n’ont pas battu en retraite, mais ont riposté, s’intensifiant en réponse au “fouet de la contre-révolution”. Ces deux mouvements sont également passés de la défensive à l’offensive, renforçant et enhardissant leurs revendications à mesure que les masses réalisaient leur force dans la lutte.

    Quelles leçons nouvelles ont-ils apportées ? Une caractéristique commune à ces deux mouvements est le rôle plus important et plus prépondérant joué, au milieu d’une vaste rébellion populaire, par les forces, les méthodes et les organisations de la classe ouvrière. C’est un facteur d’une grande pertinence et importance pour les socialistes, qui développent nos perspectives pour les batailles de classe de l’avenir.

    Au Myanmar, c’est un mouvement ouvrier jeune et inexpérimenté qui a porté les plus grands coups aux putschistes du pays. Sans stratégie coordonnée et organisée à l’échelle nationale, les travailleurs d’un secteur après l’autre – en particulier la santé, le textile et la finance – ont arrêté le travail contre le coup d’État, construisant une grève générale de facto qui a frappé la classe dirigeante là où ça fait mal, empêchant à un moment donné le régime illégitime du coup d’État de payer ses employés.

    En Colombie, le “paro” – grève/arrêt de travail – était la méthode de lutte centrale du mouvement. Elle ne s’est pas toujours exprimée par une véritable grève nationale, s’appuyant parfois davantage sur des blocages de routes et d’autres formes de lutte de masse pour provoquer une paralysie économique. Tandis que la direction officielle du mouvement – le CNP (Comité Nacional del Paro), dirigé par les fédérations syndicales du pays – vacillait et tentait à plusieurs reprises d’intégrer le mouvement dans des négociations, l’avant-garde de la jeunesse ouvrière, organisée en “primera linea” (ligne de front), a entretenu la flamme de la lutte de masse, s’armant de boucliers de fortune contre les attaques meurtrières de la police.

    Crise de l’organisation et de la direction de la classe ouvrière

    Cependant, nous devons aller au-delà de notre admiration pour l’héroïsme de ces mouvements, et de l’inspiration qu’ils représentent à juste titre. L’autre point commun de ces deux mouvements est qu’aucun n’a remporté de victoire décisive. Pourquoi ?

    En développant une réponse, nous pouvons pointer vers le problème stratégique central auquel sont confrontés la classe ouvrière et nos mouvements dans le monde entier : la crise persistante de l’organisation et de la direction de la classe ouvrière. Le simple fait est que le rôle central occupé par la classe ouvrière dans les révoltes en Colombie et au Myanmar ne s’est pas clairement reflété dans une direction qui se basait sur le pouvoir de la classe ouvrière et avait confiance en sa capacité à gagner ses revendications.

    Au lieu de se battre pour un gouvernement favorable à la classe ouvrière pour remplacer les putschistes, les dirigeants syndicaux du Myanmar ont subordonné les organisations ouvrières à la Ligue nationale pour la démocratie (LND) libérale et bourgeoise, soutenant sans critique ces politiciens anti-ouvriers destitués et leur gouvernement d’unité nationale. En Colombie, les dirigeants du CNP ont constamment tenté de détourner le mouvement de la rue pour le diriger vers des négociations à huis clos avec le gouvernement Duque, réussissant finalement à démobiliser le mouvement.

    Cette crise de direction de la classe ouvrière est le plus grand obstacle qui empêche les luttes héroïques de la classe ouvrière de notre époque de remporter des victoires plus décisives. Cette crise ne peut être résolue que par la construction et le renforcement d’organisations de masse de travailleurs et de jeunes, dirigées non pas par des bureaucrates has been formés aux méthodes ratées de la collaboration de classe, mais par les jeunes éléments de la classe ouvrière dans le cœur battant des mouvements de masse, responsables démocratiquement devant le mouvement de masse via des structures démocratiques de masse.

    Cela signifie que les travailleurs eux-mêmes doivent créer des réseaux de base, lutter pour rétablir les traditions militantes et contester directement le contrôle de la direction existante. Cela signifie également la construction de nouveaux partis politiques, qui peuvent fournir une voix politique indépendante aux intérêts de la classe ouvrière dans les mouvements de masse. Les jeunes combattants de la classe ouvrière qui mèneront ces tâches à la victoire ne tomberont pas simplement du ciel, mais doivent être consciemment organisés, éduqués et armés des méthodes du marxisme.

    En 2021, nous avons déjà vu des signes importants d’une agitation croissante au sein du mouvement ouvrier dans plusieurs pays. Aux États-Unis, les travailleurs du puissant syndicat Teamsters ont élu une direction de gauche pour la première fois en près de 25 ans, et les membres de l’UAW ont voté pour mettre en œuvre des élections directes aux postes de direction au sein du syndicat. En Grande-Bretagne, l’année 2021 a vu des victoires historiques de la gauche dans les deux plus grands syndicats – Unison et Unite – lors des élections de l’exécutif national et du secrétaire général respectivement.

    À l’aube de 2022, la montée de la colère de classe et une vision transformée du rôle essentiel des travailleurs dans la société à la suite de la pandémie, ainsi que l’inflation, les problèmes de chaîne d’approvisionnement et une pénurie aiguë de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs de l’économie, laissent présager une année de conflit industriel majeur et des conditions favorables à des victoires majeures pour notre classe. Une nouvelle vague de lutte des travailleurs peut servir à générer de nouvelles forces au sein du mouvement pour défier les bureaucraties syndicales bien établies et lutter pour une politique indépendante de la classe ouvrière.

    Polarisation politique – Menace de l’extrême droite

    Alors que l’année 2021 a commencé par l’humiliation de Donald Trump qui n’a pas réussi à voler la présidence des États-Unis, d’une certaine manière, le trumpisme semble être en marche alors que l’année touche à sa fin. Les élections de novembre aux États-Unis ont vu les trumpistes gagner un terrain important. En outre, le parti républicain, qui n’a jamais été autant sous son contrôle, est bien placé pour reprendre le contrôle du Congrès américain lors des élections de mi-mandat de 2022, alors que la présidence de Biden s’enfonce dans la crise et que la “brigade” (The Squad) des démocrates de gauche se déplace vers la droite, échouant lamentablement à fournir une représentation aux personnes de la classe ouvrière qui ont faim d’alternatives.

    Nous avons également vu le candidat d’extrême-droite Jose Antonio Kast, qui s’appuie sur une plateforme ultra-réactionnaire, anti-ouvrière, autoritaire et misogyne, remporter une victoire surprise au premier tour des élections présidentielles chiliennes. Heureusement, Kast a perdu au second tour, car les travailleurs et les jeunes se sont mobilisés, sans illusion profonde, pour voter pour la gauche molle et Gabriel Boric dans une victoire historique qui a montré la puissance durable de la rébellion de 2019 au Chili. L’extrême droite a également fait une percée majeure lors des élections en Argentine, et en Europe, nous avons assisté à la montée terrifiante des phénomènes d’extrême droite autour de Zemmour en France et de Vox en Espagne.

    Une partie de cette même tendance est le processus de “Trumpification” des partis de droite traditionnels plus établis, tels que le Partido Popular espagnol et les Tories britanniques, qui ont subi un sérieux virage à droite ces dernières années, embrassant le populisme nationaliste.

    La montée et la consolidation de ces phénomènes politiques peu glorieux sont un aperçu de la polarisation politique plus forte et plus profonde qui caractérisera les années 2020. La crise durable de la direction et de l’organisation de la classe ouvrière décrite ci-dessus donne l’impression temporaire que ces forces ont l’initiative dans un grand nombre de pays importants à l’approche de 2022. Cependant, le véritable équilibre des forces de classe dans la société ne peut pas être mesuré par une jauge aussi superficielle que l’arithmétique électorale.

    Bien qu’il faille reconnaître que nombre de ces forces ont approfondi leur base sociale au cours de la dernière décennie, un processus auquel la tempête de crises des deux dernières années a donné un nouvel élan, il n’existe aucun pays dans lequel elles bénéficient d’un soutien proche de la majorité, en particulier parmi les jeunes et les travailleurs.

    Un mouvement ouvrier et une gauche combatifs pourraient couper court à la marche en avant de l’extrême droite. Toutefois, cela ne peut être réalisé que si une position indépendante audacieuse, offrant une véritable alternative socialiste radicale, est adoptée. La voie de la capitulation devant l’establishment politique capitaliste traditionnel en tant qu’opposition “principale” au populisme d’extrême droite, comme on l’a vu dans la capitulation de Sanders aux États-Unis et de la direction majoritaire du PSOL au Brésil devant l’establishment démocrate et le PT respectivement, ne fera que céder davantage de terrain au Trumpisme et au Bolsonaroïsme.

    Nous avons besoin du socialisme révolutionnaire, pas du réformisme

    Tout comme ce fut le cas suite à la vague de lutte des classes qui a secoué l’Europe après la crise de 2008, les prochaines batailles de classe à l’échelle internationale, qui comprendront des mouvements révolutionnaires, redessineront la carte politique dans les années 2020.

    Déjà en 2021, nous avons vu l’émergence de nouveaux phénomènes politiques importants qui ont donné une certaine expression aux luttes de la classe ouvrière. Au Pérou, le syndicaliste enseignant peu connu Pedro Castillo a défié tous les pronostics pour remporter les élections présidentielles en juin, à la suite d’un mouvement de protestation de masse qui a mis en échec un coup d’État institutionnel dans le pays en novembre 2020.

    L’Amérique latine est une poudrière pour les explosions sociales de l’année prochaine, et verra des élections importantes avoir lieu, notamment en Colombie et au Brésil, où les sondages d’opinion dans les deux pays indiquent des défaites potentielles pour la droite réactionnaire via des victoires pour le gauchiste Gustavo Petro en Colombie, et l’ancien président Lula da Silva au Brésil. Ce dernier a révélé ses couleurs pro-capitalistes lorsqu’il était au pouvoir au début du siècle.

    La période de crise aiguë dans laquelle naîtront les nouveaux gouvernements de gauche les mettra rapidement à l’épreuve. S’ils ne possèdent pas une perspective révolutionnaire de lutte de masse pour résister au capitalisme et à l’impérialisme, et mettre en œuvre un véritable changement en défiant le pouvoir de la classe dirigeante, seule la crise les attend. Déjà, Pedro Castillo a montré des signes de répétition de la stratégie ratée de collaboration de classe et de réformisme qui a conduit les gouvernements de gauche de la dernière décennie, y compris celui de Lula, à la ruine. Il a répondu à la pression des capitalistes en écartant les personnes les plus à gauche de son cabinet et en renonçant à ses principaux engagements de campagne. Pourtant, la droite n’a fait qu’intensifier ses efforts pour le saboter et l’écarter. Quelques mois seulement après le début de sa présidence, il a dû faire face à une tentative de mise en accusation au Congrès, qu’il a gagnée par deux voix seulement !

    ASI soutient tous les mouvements et formations politiques qui contribuent à faire avancer les luttes de la classe ouvrière pour ses revendications, et se battra avec acharnement pour vaincre la droite réactionnaire lors de toute élection. Cependant, nous devons aussi dire la vérité : pour vraiment remporter des victoires pour la majorité en cette période de crise capitaliste, une perspective réformiste est insuffisante. La mise en œuvre de politiques visant à redistribuer les richesses, à financer les services et travaux publics nécessaires, à créer des millions d’emplois dans le cadre de nouveaux contrats verts, etc., nécessitera une action audacieuse pour saisir les richesses et les moyens de production des 1% et placer la propriété publique démocratique au cœur de l’économie.

    La droite échoue à destituer Kshama Sawant à Seattle

    A quoi ressemble une stratégie alternative ? Un exemple remarquable de leadership révolutionnaire peut être trouvé à Seattle, où Kshama Sawant et Socialist Alternative viennent de battre les milliardaires dans leur propre cour pour la quatrième fois. Ce résultat est particulièrement significatif car il va “à contre-courant” du récent cycle électoral de novembre où les candidats démocrates progressistes, largement orientés vers la droite, ont perdu plusieurs grandes courses.

    L’histoire de Kshama Sawant et du rôle de Socialist Alternative à Seattle au cours des huit dernières années est un exemple de la différence que fait un véritable leadership socialiste. Imaginez que ces méthodes et ces politiques puissent s’exprimer au sein de la direction nationale du mouvement syndical aux États-Unis, ou dans n’importe quel pays !

    2021 : un tourbillon pour ASI

    Cette formidable victoire à Seattle s’inscrit dans une année de tourbillon pour ASI. Quelques semaines auparavant, des centaines de nos membres de 16 pays avaient envahi Glasgow, en Écosse, attirant l’attention des médias en constituant un bloc socialiste international impressionnant et dynamique lors des manifestations de masse contre l’inaction criminelle du sommet climatique COP26.

    Nos membres et nos sections nationales sont entrés et sortis de la clandestinité, et ont traversé des périodes éprouvantes, mais sont toujours restés alertes et actifs, cherchant à saisir les occasions de construire les forces du socialisme, quantitativement et qualitativement. À deux reprises, en janvier et en juillet, nous avons réuni plus de 1 000 de nos membres dans des universités marxistes virtuelles réussies et inspirantes.

    Nous avons été à l’avant-garde d’innombrables luttes, mouvements et campagnes. Toute notre organisation internationale a agi comme un seul homme, dans les mouvements de masse contre la guerre contre Gaza en mai, en étant solidaire et en soutenant nos courageux camarades en Israël/Palestine.

    Il serait impossible de dresser la liste de tout le travail, de toutes les réalisations et de tous les sacrifices consentis par les membres d’ASI et d’innombrables autres combattants de la classe ouvrière dans le monde en 2021. Nous pouvons être sûrs que ces efforts souvent invisibles auront contribué à améliorer la préparation de notre mouvement aux défis de 2022.

    ASI souhaite à tous ses lecteurs et sympathisants une bonne année et le meilleur pour 2022. Considérez ce qui suit comme votre résolution pour la nouvelle année : rejoignez un mouvement international socialiste révolutionnaire dynamique et en pleine croissance – rejoignez ASI. Et si vous êtes déjà membre, redoublez vos efforts pour la cause du socialisme international.

  • Participez à notre camp d’été 2022 !

    185 personnes ont participé à l’édition 2021 de notre camp… Nous voulons dépasser les 200 cette année !

    Comprendre le monde pour le changer

    Culture du viol, préjugés racistes, agressions homophobes et transphobes,… La violence et les discriminations sont inscrites dans l’ADN de cette société, avec leurs terribles répercussions sur notre quotidien le plus intime. Nous ne l’acceptons pas ! Les inégalités, l’oppression, l’exploitation des êtres humains et de la nature, l’impérialisme : nous pouvons mettre fin à tout ça en renversant le capitalisme.

    Comment y parvenir ? Avec quelle stratégie et quel programme ? Lors de notre camp d’été, près de 100 ateliers de discussions (avec traductions vers l’anglais, le français et le néerlandais) permettront d’aborder en profondeur de multiples facettes de cet important débat au travers d’exemples historiques mais aussi d’expériences concrètes.

    Des activistes de toute la Belgique mais également d’ailleurs seront présent.e.s : nous aurons le plaisir d’accueillir des membres de plusieurs sections nationales d’Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) ainsi que du réseau féministe socialiste ROSA – International. Le camp comportera également diverses activités sportives, ludiques et culturelles.

    Le camp aura lieu du vendredi 1er juillet au vendredi 8 juillet, en dortoirs ou sous tente (à apporter si possible). Une équipe de cuistots de choc est prévue pour de délicieux repas et collations, que l’on mange vegan, végé, halal ou non (communiquez vos préférences et vos éventuelles allergies à l’inscription). Un bar sera assuré avec des prix démocratiques. Un service de baby-sitting et des animations pour enfants seront proposés pendant le week-end.

    Tout le monde est le/la bienvenu.e et un plan tarifaire spécial est prévu pour celles et ceux qui n’auront pas la chance de participer à tout. Un tarif social est également prévu, inférieur au coût réel de votre séjour, en cas de difficulté financière. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent verser une contribution de solidarité en plus de leur inscription normale. Versez votre participation et votre contribution sur le compte BE86 5230 8092 4650 en mentionnant « camp 2022 + nom ». Le tarif des préventes est valable jusqu’au 15 mai.

    Le camp prendra place au centre De Hoge Rielen, Molenstraat 62, 2460 Kasterlee

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  • [DOSSIER] Procédure de destitution à Seattle : Comment Kshama Sawant et Socialist Alternative ont (encore !) gagné

    Pour la quatrième fois, la dirigeante de Socialist Alternative et membre du conseil de ville de Seattle Kshama Sawant a remporté une élection, cette fois en faisant face à une procédure de destitution par référendum raciste soutenue par les grandes entreprises. Cette nouvelle victoire souligne la pertinence d’une approche des positions élues reposant sur la lutte de classe. Il s’agit d’un brillant exemple concernant la façon dont la classe ouvrière peut bénéficier d’une politique indépendante du parti démocrate. Les leçons à tirer pour les travailleurs et la gauche socialiste ne manquent pas.

    Par Bryan Koulouris et Calvin Priest

    Cette élection a sans conteste été la plus difficile à laquelle nous avons été confrontés depuis l’élection de Kshama au Conseil de ville de Seattle en 2013 (ce conseil est à peine composé de 9 élus et du maire pour une ville de 750.000 habitants, NdT). Jusqu’ici, Seattle n’avait jamais connu d’élection en décembre (entre les fêtes de Thanksgiving et de Noël, NdT). Ce timing avait été sciemment réfléchi de manière à assurer la plus faible participation électorale possible parmi les travailleurs, les locataires, les jeunes et les personnes de couleur. Un CAP (Comité d’action politique, une structure privée dont le but est d’aider ou de gêner des élus, ainsi que d’encourager ou de dissuader l’adoption de certaines lois, NdT) pro-entreprises portant le nom orwellien « A Better Seattle » (Un meilleur Seattle) a dépensé des centaines de milliers de dollars pour bombarder de mensonges les électeurs au travers des publicités télévisées, d’annonces sur Internet ou de courriers. Parallèlement, la campagne de solidarité pour Kshama s’est vue refuser le droit d’avoir la moindre publicité sur Google, YouTube et Hulu.

    Les CAP pro-entreprises n’étaient du reste pas les seuls à diffuser des informations malhonnêtes sur Kshama et la procédure de destitution lancée à son encontre. En raison de notre capacité à remporter des victoires, ce qui a exaspéré la classe dirigeante et l’establishment politique, les médias dominants (en particulier le très lu Seattle Times) ont mené une campagne constante d’attaques trompeuses et sournoises contre Kshama et notre mouvement au cours de ces huit dernières années. La Cour suprême de l’État, sans prendre la peine d’organiser la moindre audience au sujet de la véracité des accusations ouvrant la voie à la procédure de destitution, a statué en faveur de celle-ci. En conséquence, des mensonges purs et simples ont figuré sur le bulletin de vote et étaient la dernière chose que les gens voyaient avant de voter.

    Les tribunaux ont inexplicablement reporté leur jugement de trois mois après le dépôt des signatures nécessaire au déclenchement de la procédure. La manœuvre visait à assurer que le moins d’électeurs possible ne prenne part au vote, avec une élection inédite pendant les vacances d’hiver. Le taux de participation pour de telles élections est déjà en temps normal beaucoup plus faible que lors d’élections générales. Moins de six mois auparavant, le même tribunal avait rejeté une tentative de révocation de la maire de Seattle, Jenny Durkan, alors qu’elle avait illégalement ordonné le gazage lacrymogène de manifestants pacifiques du mouvement Black Lives Matter ! Plus de 18.000 plaintes avaient pourtant été déposées. Cet exemple, à l’instar des graves attaques portées contre le droit à l’avortement et du racisme sur lequel repose tout le système judiciaire, démontre que les tribunaux capitalistes ne sont pas du côté des travailleurs et des opprimés.
    Au cours des huit années de mandat de Kshama, son leadership et le travail de Socialist Alternative à Seattle ont démontré comment les marxistes peuvent mener les travailleurs et les opprimés à arracher des victoires cruciales. Qu’il s’agisse de faire de Seattle la première grande ville à obtenir un salaire minimum de 15 dollars de l’heure en 2014, d’imposer la Taxe Amazon (qui a récolté 2 milliards de dollars en 2020 pour subventionner des projets de logements abordables) ou encore de remporter des victoires historiques en matière de droits des locataires, notre bureau de conseil marxiste ainsi que les mouvements de lutte de la classe ouvrière à Seattle ont eu un impact sur la vie non seulement des résidents de Seattle, mais aussi de millions de travailleurs au niveau national. Le mandat que nous avons reçu grâce à notre victoire dans cette procédure de destitution nous impose de poursuivre audacieusement notre combat contre la droite et la classe dominante.

    Polarisation profonde et prochaines étapes

    Comme c’est le cas dans de nombreuses grandes villes, les loyers montent en flèche à Seattle. Nous avons recueilli plus de 15.000 signatures en faveur du contrôle des loyers alors que nous menions campagne contre la procédure de destitution. Le bureau de Kshama et Socialist Alternative ont aidé les locataires à s’organiser pour lutter avec succès contre les augmentations de loyer dans certains immeubles spécifiques. Nous avons également obtenu cette année des droits historiques pour les locataires qui ont créé un précédent national. Nous allons intensifier ce combat pour des logements de qualité et abordables à Seattle, et nous espérons que ce mouvement dont nous avons désespérément besoin pourra s’étendre à tout le pays, tout comme notre victoire concernant le salaire minimum de 15 dollars de l’heure l’a fait en 2015. Comme toujours, nous ferons face à une opposition déterminée de la part des capitalistes, de l’establishment démocrate, des tribunaux pro-capitalistes, des populistes de droite, et peut-être même de la répression d’Etat. Mais nos victoires témoignent de la façon dont une approche reposant sur la lutte de classe peut surmonter ces obstacles.

    Les grandes entreprises n’étaient pas parvenues à déloger notre bureau socialiste du conseil de ville, bien qu’elles aient mis les bouchées doubles en 2019, Amazon ayant dépensé à elle seule plus de 3 millions de dollars dans l’élection. Cette fois-ci, elles ont fait équipe avec les forces de droite réactionnaires opposées au mouvement Black Lives Matter. Mais elles ne sont toujours pas parvenues à vaincre Kshama et notre mouvement. Elles ne s’arrêteront pas là. Socialist Alternative sera victime de mensonges de plus en plus nombreux, de poursuites judiciaires et même de la répression d’État. Nous avons assisté à une polarisation accrue lors de cette élection. Des activistes de droite déséquilibrés ont harcelé et menacé nos bénévoles avec férocité. L’ancien président du syndicat des flics, Ron Smith, a menacé de « menotter la membre du conseil » alors que les flics de Seattle faisaient campagne pour la destitution de Kshama.

    Pour la première fois depuis plus de 30 ans, un républicain ouvertement revendiqué a été élu le mois dernier au poste de procureur de la ville de Seattle. Cela ne fera qu’enhardir davantage la droite. Comme l’administration Biden ne parvient pas à obtenir des gains réels pour les travailleurs, l’espace pourrait grantir à l’avantage du populisme de droite. Notre victoire illustre comment lutter efficacement contre ce phénomène.

    Malheureusement, de nombreux candidats et militants de gauche tentent de contrer les politiciens de droite en masquant leur différences avec l’establishment démocrate. Cela ne fait que laisser un plus grand espace à la droite pour que celle-ci se présente comme l’alternative « anti-establishment » aux politiques habituelles, à la manière dont Trump et d’autres l’ont fait au niveau national. D’autres militants s’appuient sur des slogans “woke” sans proposer de revendications concrètes susceptibles d’améliorer la vie des travailleurs. Aucune de ces approches n’est efficace.

    L’année dernière, alors que notre campagne socialiste s’est battue pour des revendications populaires comme le contrôle des loyers, les droits des locataires et l’extension de la Taxe Amazon pour des logements abordables, pas un seul de ces candidats démocrate progressiste “woke” n’a fait campagne sur ces questions. Au lieu de cela, ils sont restés sur la défensive face aux attaques de la droite. En conséquence, non seulement les candidats démocrates ont perdu, mais certains d’entre eux, comme Lorena Gonzalez, ont été battus à plates coutures.

    Les socialistes peuvent contrer la droite en luttant sans réserve contre toutes les formes d’oppression et en reliant cette lutte aux revendications qui bénéficient aux travailleurs. Nous devons être prêts à dénoncer les dirigeants d’entreprise et les “progressistes” qui n’offrent aucune solution à la classe ouvrière, tout en organisant la lutte en faveur de politiques claires telles que le contrôle des loyers, l’augmentation des salaires, l’imposition des riches et un programme d’emploi socialiste et écologique.

    Une politique reposant sur le terrain

    Les médias de Seattle et une grande partie de la gauche se concentrent souvent sur l’incroyable « jeu de terrain » (groundgame) de Socialist Alternative pour expliquer les victoires de Kshama. Bien que nous soyons extrêmement fiers de notre effort sans précédent pour convaincre de participer aux élections et pour collecter un million de dollars de fonds de solidarité, tout cela découle directement de notre politique socialiste révolutionnaire dynamique.

    Vaincre les capitalistes exige un mouvement de masse actif. Le soutien passif aux idées socialistes ou à des politiques spécifiques de la classe ouvrière ne suffit pas pour remporter des victoires qui peuvent avoir un impact positif sur nos vies et porter un coup aux comptes en banque des milliardaires. Nous devons nous battre sans ambiguïté pour les besoins des travailleurs, des jeunes et des opprimés afin qu’ils s’investissent eux-mêmes dans la lutte pour la victoire. Cela s’exprime en partie dans les revendications combattives d’une campagne, à l’image de notre revendication d’un contrôle des loyers pour laquelle nous sommes passés à l’offensive malgré le fait que la campagne de solidarité contre la procédure de destitution était par essence une campagne défensive. Nous sommes également passés à l’offensive contre cette attaque de la droite pour souligner à quel point il était crucial pour les travailleurs de conserver la seule voix à l’hôtel de ville prête à se battre pour nous.

    Plus de 1.500 personnes du district 3 de Seattle se sont portées volontaires d’une manière ou d’une autre pour participer à la campagne de solidarité avec Kshama. Beaucoup d’entre elles ont rempli des « cartes d’engagement » pour discuter de l’élection et faire voter au moins trois proches ou collègues. De plus, nous ne nous sommes pas concentrés uniquement sur les électeurs probables. Le taux de participation au référendum révocatoire des 18-25 ans a été bien plus élevé que lors de l’élection générale de novembre ! Cela a été notamment rendu possible grâce à plus de 1.700 nouvelles inscriptions sur les listes électorales grâce à nos efforts ainsi qu’à une orientation vers les étudiants, qui ne votent normalement pas aux élections locales. L’inscription de nouveaux électeurs est particulièrement cruciale pour les locataires, souvent contraints de déménager en raison de la hausse vertigineuse du coût du logement, car Seattle dispose d’un système de vote par correspondance.

    Contrairement aux campagnes électorales de gauche qui promettent des victoires sur base du vote, nous avons répété à tous nos partisans que nous avions besoin qu’ils fassent plus que simplement voter. Nous avons demandé au moins trois fois à tous nos sympathisants rencontrés au porte-à-porte ou en déposant des affiches s’ils étaient prêts à faire un don à la campagne, en insistant sur les dépenses de la droite et des dirigeants d’entreprise. Nous avons battu tous les records pour une élection à Seattle en réunissant plus de 5.000 donateurs directement issus de la circonscription 3.

    Alors que de nombreuses campagnes progressistes se concentrent sur les électeurs « probables », nous avons augmenté le taux de participation dans les logements publics et les communautés marginalisées. Dans un immeuble à forte concentration est-africaine, le taux de participation a été presque dix fois supérieur à celui de l’élection générale ! Nous disposions de matériel de campagne en huit langues et avons mené des actions de sensibilisation spécialisées auprès de nombreuses communautés dont l’anglais est souvent la deuxième langue. De plus, nous avions prévu des stations d’impression de bulletins de vote pour que les travailleurs et les jeunes puissent voter sur place.

    Toutes ces réalisations organisationnelles étaient nécessaires pour gagner, et elles découlent toutes de l’orientation ouvrière du marxisme authentique. De nombreux militants ont également été impressionnés par la discipline de notre campagne qui découle également de notre politique révolutionnaire ; nous savons qu’il faudra une organisation soudée pour vaincre efficacement toutes les forces que le capitalisme nous envoie. Il s’agissait d’une campagne combattive visant à transformer un soutien passif en une lutte active contre les grands propriétaires, les promoteurs immobiliers et les dirigeants d’entreprise qui dominent l’establishment politique. Notre message politique a été un élément décisif de notre victoire.

    Nommer les ennemis de classe

    Tout comme le bureau de Kshama le fait depuis plus de huit ans, nous étions prêts à nommer et à faire honte aux partisans de la procédure de destitution. Alors que de nombreuses campagnes progressistes et même socialistes évitent souvent de polariser la discussion contre nos ennemis de classe et les mauvais dirigeants du mouvement social, nous étions fiers des adversaires que nous nous sommes faits.

    Dès le début, nous avons dit la vérité sur le fait que la procédure de destitution était une campagne de droite, même si cela a mis certaines personnes en colère. Deux des accusations de la campagne de révocation étaient une attaque contre le mouvement Black Lives Matter et les 20 millions de personnes qui ont participé aux manifestations pour demander justice pour George Floyd. L’autre concernait l’utilisation de notre bureau de conseil socialiste pour construire le mouvement Tax Amazon, qui avait connu un grand succès. Trop souvent, les progressistes sont sur la défensive lorsqu’ils sont attaqués par l’establishment politique. Nous avons fait tout le contraire et dit aux gens que Kshama et notre mouvement n’avaient rien à cacher, aucun regret, et que ces accusations étaient de droite. Nous avons souligné le soutien des grandes entreprises pour la destitution et leur motivation à renverser notre réélection en 2019. Nous avons également souligné que les tribunaux ne sont pas du côté des travailleurs et la nature antidémocratique du processus de destitution.

    Alors que les accusations de droite de la campagne de révocation étaient claires tout au long de la campagne, nous avons également utilisé le slogan « révocation de droite » (rightwing recall) sur base de notre prédiction politique de la façon dont la campagne se déroulerait. Alors qu’au départ, la campagne de révocation refusait les dons de donateurs de droite notoires, comme le milliardaire et promoteur immobilier Martin Selig, par ailleurs ardant partisan de Trump. Nous savions qu’ils devraient de plus en plus s’appuyer sur le soutien de la droite étant donné leur base peu profonde à Seattle. Après des mois passés à dire que la procédure était engagée par la droite, leur directeur de campagne, qui ne pouvait pas gérer les questions difficiles des journalistes progressistes, a commencé à apparaître sur des talk-shows de droite pour disposer d’interviews bienveillantes sur une base hebdomadaire. Les donateurs de droite (plus de 130 donateurs de Trump et plus de 500 donateurs républicains) ont commencé à affluer, et ils ont même accepté un nouveau don de Selig lui-même ! L’utilisation du slogan « révocation de droite » dès le début a positionné notre campagne pour scandaliser une couche d’électeurs du « centre mou ».

    Nous avons également prédit que la campagne de révocation aurait recours à la suppression d’électeurs comme seule voie possible vers la victoire. Nous avons recueilli plus de 3.000 signatures pour que la révocation soit inscrite sur le bulletin de vote, avec Kshama signant elle-même la pétition de façon bien visible ! Si nous avons procédé de la sorte, c’était pour dénoncer le plus fortement possible cette campagne de la droite qui a sciemment évité de mettre la question sur le bulletin de vote des élections générales du 2 novembre, lorsque le taux de participation devait être le plus élevé et alors que les habitants de Seattle devaient élire le maire et de nombreux autres postes de la ville et du comté. Cette tactique a permis de démontrer sans l’ombre d’un doute que la campagne de révocation était une tentative de suppression d’électeurs et a donné plus de crédibilité à notre slogan qualifiant la campagne de révocation de droite malgré les objections de nombreux riches libéraux.

    Tout en étant obligés de mener une lutte contre la révocation, nous avons également continué à nous concentrer sur la construction de mouvements sociaux pour les travailleurs et les locataires, même lorsque cela empiétait sur notre campagne de terrain. Le bureau de Kshama et Socialist Alternative se sont mobilisés pour une législation historique sur les droits des locataires en 2021 et ont mené une lutte contre les augmentations de loyer à Rainier Court (un ensemble d’immeubles d’habitation situés en dehors du district de Kshama). En plus de cela, nous avons recueilli plus de 15.000 signatures pour le contrôle des loyers et construit un rassemblement de centaines de personnes par une journée pluvieuse au plus fort de notre lutte contre la procédure de révocation. La lutte des classes ne s’arrête pas, et nous ne faisons pas de pause pour des considérations électorales ; nous savons aussi qu’une ambiance de confiance envers les mouvements sociaux serait de nature à aider les perspectives électorales des socialistes.

    Le rôle de Kshama et de Socialist Alternative dans la grève des charpentiers de l’État de Washington, menée par la base, est peut-être le plus important pour la lutte des classes, mais aussi le plus controversé. Cette grève, dont les dirigeants du syndicat n’ont jamais voulu, a eu lieu après que les travailleurs ont rejeté quatre accords de principe négociés par les permanents du syndicat. Les dirigeants du syndicat ont organisé des piquets de grève inefficaces qui n’ont pas permis de fermer un seul site de travail. Après quelques jours de cette situation, les travailleurs ont commencé à organiser leurs propres piquets de grève militants. Le bureau de Kshama a joué un rôle important dans cette grève, au grand dam de ces dirigeants syndicaux. Si l’issue de la grève n’a pas été une victoire décisive, elle a contribué à ouvrir la voie aux futures batailles syndicales qui s’annoncent, et Kshama est en train d’introduire une législation pour répondre à l’une des demandes des travailleurs : que les patrons paient les frais de stationnement très coûteux de Seattle. Ceux-ci absorbent une part importante du salaire quotidien des travailleurs.

    Socialistes et syndicats

    Nous sommes fiers d’avoir obtenu plus de 20 soutiens syndicaux locaux pour la campagne de solidarité avec Kshama, et cet effort a été soutenu par 600 soutiens de travailleurs de base du mouvement syndical de Seattle. Bien qu’il y ait quelques dirigeants syndicaux combattifs à Seattle, beaucoup d’autres n’ont soutenu notre campagne qu’à contrecœur en raison de la pression exercée par la base. Parfois, même après que les syndicats aient soutenu notre lutte contre la révocation, il fallait une proposition des militants de la base (souvent des membres ou sympathisants de Socialist Alternative) pour que les syndicats investissent des ressources dans la lutte.

    C’est un microcosme de la situation actuelle du mouvement syndical. Des syndicats combatifs sont désespérément nécessaires alors que les milliardaires amassent des richesses pendant que la planète brûle. Le mouvement ouvrier est également plus populaire que jamais, et des signes de lutte émergent. Pourtant, dans pratiquement tous les combats menés pendant le mois d’octobre (surnommé « striketober », une contraction entre « grève » et « octobre »), les dirigeants syndicaux ont freiné la lutte alors que les travailleurs de la base souhaitaient un combat plus déterminé. Comme par le passé, les militants socialistes peuvent jouer un rôle important dans le monde du travail si nous offrons une voie claire pour gagner. Cela signifie qu’il ne faut pas hésiter à critiquer les dirigeants syndicaux lorsqu’ils commettent des erreurs ou trahissent carrément la classe ouvrière.

    Socialist Alternative était fière de présenter une résolution à la convention nationale des Socialistes Démocrates d’Amérique (DSA) l’été dernier, arguant que les dirigeants syndicaux sont le principal obstacle qui empêche le mouvement de progresser. Bien que notre résolution n’ait finalement pas été adoptée, les événements ont prouvé que cette perspective était correcte. Bien que Kshama soit une présence constante dans les luttes des travailleurs de Seattle, une pression énorme a été exercée sur elle au fil des ans pour qu’elle modère ses critiques à l’égard des dirigeants syndicaux. Cependant, les socialistes ont le devoir d’indiquer le chemin de la victoire dans chaque mouvement, même si cela conduit à des débats acerbes.

    Les dirigeants syndicaux combattifs dont l’approche repose sur la lutte des classes, même lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec Socialist Alternative, ne craignent pas la critique lorsqu’ils valorisent un débat ouvert et honnête dans notre mouvement. Cependant, de nombreux dirigeants syndicaux, même ceux des syndicats qui ont soutenu la campagne de solidarité de Kshama, n’étaient pas d’accord avec notre approche de la grève des charpentiers, des travailleurs d’UPS avant cela ou encore notre opposition au contrat du syndicat des flics qui était largement contesté par les dirigeants des communautés marginalisées.

    Certains des dirigeants syndicaux les plus conservateurs, en particulier dans les métiers du bâtiment, ont ouvertement soutenu la campagne de révocation. Ils ont même aidé à mettre en place un CAP pour tenter de destituer Kshama et ont fait des dons aux mêmes CAP que les patrons du bâtiment détestés, l’Associated General Contractors of America. Nous avons publiquement dénoncé ces dirigeant et avons clairement exprimé nos désaccords. De nombreux responsables syndicaux ont vivement désapprouvé notre approche. Cependant, nous avons pour principe de dire la vérité à la classe ouvrière, et nous le ferons à nouveau.

    Malheureusement, l’approche combative adoptée par Socialist Alternative pour reconstruire un mouvement ouvrier combatif contraste avec une grande partie de la gauche. Par exemple, la campagne d’India Walton pour la mairie de Buffalo a été sapée par la direction du syndicat qui a massivement soutenu son adversaire sortant. Au lieu de construire agressivement le soutien de la base pour s’opposer aux dirigeants syndicaux conservateurs, sa campagne a reculé devant ce combat et n’a pas réussi à polariser suffisamment contre l’establishment démocrate. Au lieu de cela, Mme Walton s’est concentrée sur la promotion de son soutien à Chuck Schumer, démocrate de premier plan et complice des entreprises, dans les dernières semaines de la campagne.

    Le rôle honteux des responsables démocrates

    Kshama se présente ouvertement comme membre de Socialist Alternative, et elle est connue pour son plaidoyer en faveur d’un nouveau parti de masse des travailleurs et d’une rupture claire avec les démocrates. Sur cette base, nous avons néanmoins remporté le soutien écrasant des militants démocrates locaux dans le 43e district législatif, par une majorité de 83%. Seattle est quelque peu unique en ce sens que les structures locales du parti démocrate ont réellement des militants. Nous y avons trouvé un certain soutien pour les idées socialistes au fil des ans. Ce n’est pas le cas des partis démocrates de la plupart des villes qui sont souvent des coquilles vides sans militants qui ne servent que les besoins des politiciens carriéristes.

    Kshama et Socialist Alternative sont également fiers d’avoir reçu le soutien de Bernie Sanders, Noam Chomsky et d’autres personnalités nationales, en plus des racines profondes que nous avons dans le district 3 et dans le reste de Seattle.

    Malgré le soutien important des électeurs et des militants démocrates de base, nous avons été confrontés au silence de la plupart des élus démocrates (à quelques exceptions près au niveau de l’État et du comté). Il est honteux que pas un seul membre démocrate du conseil de ville n’ait soutenu Kshama, pas même les démocrates progressistes comme Tammy Morales et Teresa Mosqueda. Et ce, malgré les tentatives répétées de notre campagne et les efforts de bonne foi pour travailler avec les progressistes là où nous sommes d’accord. En même temps, Kshama n’a jamais retenu ses critiques lorsqu’elles étaient justifiées, et nous pensons que d’autres élus devraient faire de même lorsqu’ils sont confrontés à des démocrates progressistes qui ne défendent pas systématiquement les travailleurs.

    Les démocrates progressistes ont fait piètre figure lors des élections de novembre à Seattle. Les travailleurs en ont assez des mots à la mode “woke” des politiciens qui ne sont pas liés à des demandes concrètes comme le contrôle des loyers et l’imposition des riches. Les démocrates de l’establishment ont saisi l’ouverture, soutenus par des millions de dollars de CAP d’entreprises. Alors que les représentants des entreprises, comme le maire élu Bruce Harrell, se sont appuyés sur la répression pour faire face à la crise du logement à Seattle, la progressiste Lorena Gonzalez, soutenue par les travailleurs, n’a pas réussi à fournir un semblant d’alternative, et a fini par faire une série de gestes désespérés qui se sont retournés contre elle. Gonzalez a non seulement évité de mentionner le contrôle des loyers ou d’autres demandes de la classe ouvrière, mais elle n’a pas non plus défendu le mouvement Black Lives Matter. Elle a également refusé de dénoncer le soutien des grandes entreprises et le soutien massif des CAP à son adversaire, probablement parce qu’elle ne voulait pas se mettre à dos les grandes entreprises. Harrell a remporté une victoire écrasante.

    Leçons pour les DSA

    Malheureusement, les candidates soutenues par les DSA, Nikkita Oliver et Nicole Thomas-Kennedy, ont toutes deux perdu à Seattle en novembre. Nicole Thomas-Kennedy a été battue par un républicain (le premier élu de Seattle en 30 ans) pour le poste de procureur de la ville, et cela a été alimenté en partie par la réaction de la droite contre BLM. Nikkita Oliver, dirigeante du mouvement BLM soutenue par Kshama, a également perdu sa course, cette fois face à un démocrate de l’establishment. Malheureusement, Nikkita Oliver n’a pas vraiment fait campagne sur le contrôle des loyers, sur la taxation des grandes entreprises ou sur d’autres revendications de la classe ouvrière, se contentant de slogans vagues.

    Il est clair que ce qui s’est passé à Seattle, avec le contraste entre les résultats des élections de novembre et de décembre, contredit les affirmations de certains membres du mouvement socialiste selon lesquelles la politique indépendante en dehors du parti démocrate est une “condamnation à mort”. Les deux candidats (Oliver et Thomas-Kennedy) qui bénéficiaient du soutien de l’establishment démocrate progressiste de Seattle ont perdu, et la marxiste indépendante, Kshama Sawant, a gagné. Bien que l’indépendance politique ne se traduise pas nécessairement par un succès électoral, cela démontre qu’il est faux de dire que se présenter en tant que démocrate est une voie plus facile pour obtenir un changement socialiste. Et cela ne se limite pas aux élections – le fait d’éviter de contrarier les grandes entreprises et l’establishment politique pendant les élections se poursuit pratiquement toujours par un échec dans la construction de mouvements et la lutte pendant le mandat. Notre seul bureau de conseil marxiste à Seattle a remporté plus de gains historiques significatifs pour les travailleurs, comme le salaire minimum de 15 dollars et la taxe Amazon, que n’importe quel autre élu socialiste autoproclamé, y compris ceux qui ont les ressources et les plateformes d’un bureau national.

    En dernière analyse, le parti démocrate est une barrière pour les travailleurs, les opprimés et les jeunes qui tentent de changer la société. Kshama se présente indépendamment des Démocrates pour être un exemple brillant qu’un parti de la classe ouvrière est possible et nécessaire. Au lieu de promettre des réformes si elle est élue, Socialist Alternative pointe toujours vers les mouvements qui seront indispensables pour remporter des victoires.

    L’élection du maire de Buffalo en novembre montre également que les socialistes ne peuvent pas avoir un “raccourci” vers le succès en se présentant aux primaires du parti démocrate. India Walton a gagné la primaire contre le titulaire, mais a été battue dans l’élection générale par une campagne menée par ce même titulaire !

    Les DSA s’efforcent de trouver un moyen de tenir les élus responsables, comme le montre la récente trahison de Jamal Bowman et le débat continu à ce sujet au sein des DSA. Cela devrait être une discussion continue, et de simples réponses organisationnelles ne seront pas suffisantes. Une analyse approfondie et un plan d’action sont nécessaires pour que les socialistes utilisent efficacement les fonctions électives pour construire des luttes fructueuses et ouvrir la voie à un nouveau parti de masse de la classe ouvrière. Socialist Alternative aimerait approfondir sa contribution à cet important débat au sein des DSA et de la gauche au sens large, et notre travail et notre expérience à Seattle nous donnent un aperçu unique de cette discussion.

    Vers la victoire finale

    Bien qu’il y ait actuellement une accalmie dans les manifestations de rue, la société est profondément polarisée et des luttes de masse sont à l’horizon. La gauche socialiste peut se développer si nous indiquons une voie à suivre pour le mouvement ouvrier et la lutte contre la menace populiste croissante de la droite.

    Concrètement, le droit à l’avortement est directement menacé. Les socialistes doivent être à l’avant-garde de la lutte pour défendre et étendre les droits reproductifs. Si la gauche reste à l’écart des mouvements ouvriers et féministes en 2022, elle sera conduite dans des impasses et des défaites par les démocrates et les bureaucrates. Au lieu de cela, les socialistes devront faire des propositions audacieuses et concrètes pour élargir une lutte prête à prendre les mesures déterminées pour perturber le système capitaliste.

    Ce ne sont pas seulement les élections, mais la lutte de classe et sociale, qui peuvent jeter les bases d’un nouveau parti pour les travailleurs. Les travailleurs produisent tout, distribuent tout, construisent tout, nettoient tout, soignent les malades, enseignent aux enfants et fournissent tous les services. Ce système ne peut pas bouger sans nous. Nous pouvons le mettre à plat et construire un nouveau monde basé sur les besoins de l’humanité et de la planète, et non sur la cupidité de quelques-uns. Au niveau international, nous avons besoin d’un monde basé sur la solidarité et la démocratie, dans lequel les grandes entreprises et les ressources du monde sont détenues et contrôlées démocratiquement. Nous pouvons gagner un monde socialiste si nous nous organisons, et cette élection est une contribution importante mais modeste à ce processus.

    Comme l’a dit Kshama en annonçant notre victoire, “Si une petite organisation socialiste révolutionnaire peut battre les entreprises les plus riches du monde ici à Seattle, encore et encore, vous pouvez être sûrs que le pouvoir organisé de la classe ouvrière au sens large peut changer la société.” Rejoignez-nous !

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