Category: Le PSL

  • Développement important dans le travail international du PSL

    Entretien avec Eric Byl

    Mi-août, la réunion du Comité exécutif international (CEI) du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) a été suspendue le temps d’un meeting avec des membres du PSL/LSP. L’événement a été suivi en streaming dans plus de 30 pays, y compris collectivement à d’autres moments dans des fuseaux horaires différents. Un appel à la solidarité financière a permis de récolter plus de 40.000 euros dans le monde entier. Ce n’était pas une réunion ordinaire du Comité pour une Internationale ouvrière. Nous en avons discuté avec Eric Byl.

    Quel rapport entretient le PSL avec le CIO ?

    ‘‘Le PSL défend une transformation socialiste de la société. L’époque où le capitalisme, en dépit de toutes ses atrocités et ses carences, remplissait son rôle historique consistant à réinvestir la plupart de ses profits dans l’amélioration des moyens de production est révolue depuis longtemps. Ni la division internationale du travail ni le pillage des colonies n’ont pu empêcher les crises économiques structurelles, le chômage de masse, l’appauvrissement, l’instabilité politique et, en fin de compte, les régimes militaires et fascistes et les guerres mondiales.

    ‘‘Dès sa création en tant que force organisée, le mouvement ouvrier avait conscience que la lutte contre un système mondial dominé à peine par quelques centaines de grandes entreprises nécessitait de s’organiser à l’échelle internationale. Aujourd’hui, la domination des multinationales est encore plus grande et les investissements financiers peuvent être transférés d’un continent à l’autre en un clin d’œil. C’est pourquoi le PSL participe à la construction d’un parti mondial. Le CIO est un premier pas dans cette direction avec des partis, des groupes et des membres présents dans 41 pays.’’

    Quel est le programme du CIO ?

    ‘‘Aujourd’hui, les moyens techniques et scientifiques existent pour affronter tous les grands problèmes de ce monde: pauvreté, approvisionnement alimentaire, logement, éducation, réchauffement climatique, etc. Tout ce que vous voulez. Malheureusement, ces moyens sont aux mains d’une petite minorité de capitalistes ; ils ne sont pas partagés, mais brevetés. Des investissements nécessaires sont négligés car ils manquent de rentabilité. Les secteurs-clés de l’économie devraient être placés sous le contrôle démocratique de la collectivité et sous propriété publique afin de pouvoir orienter l’économie vers la satisfaction des besoins les plus urgents grâce à une planification démocratiquement décidée.

    ‘‘Nous soutenons les revendications immédiates des mouvements de lutte, en les liant systématiquement à ce qui est objectivement nécessaire, même si les capitalistes et leurs représentants prétendent que c’est impossible, et nous illustrons ainsi la nécessité du socialisme démocratique. Cela commence bien sûr quelque part, d’abord au niveau national, mais sans le soutien du mouvement ouvrier international et sans un élargissement à d’autres pays, toute attaque contre les intérêts des capitalistes subira une énorme contre-offensive.’’

    Comment fonctionne le CIO ?

    ‘‘Comme le PSL, le CIO n’est pas une anticipation de la société future, mais une organe de combat. Il travaille donc selon les principes du centralisme démocratique qui cherche à concilier la nécessité de la plus grande liberté possible dans la discussion avec le besoin d’efficacité. Cela provient directement des luttes des travailleurs. On peut comparer ça à un piquet de grève. Pour des augmentations de salaire, un meilleur pécule de vacances,… on ne va pas nécessairement arrêter tous les travailleurs qui veulent travailler, parce que le patron peut s’en servir pour les rallier à sa cause. Alors on place un piquet filtrant. Lorsque des emplois sont en jeu, la fermeture de l’entreprise est une nécessité absolue. Alors plus personne ne franchira le piquet et tout le monde exécutera la décision majoritaire, même ceux qui ne sont pas d’accord avec celle-ci. En évaluant par la suite si cela était correct ou non.’’

    Peux-tu nous parler des structures du CIO ?

    ‘‘Le congrès du CIO a lieu tous les trois ans. Sa composition respecte les principes de la Troisième Internationale communiste, avant sa dégénérescence stalinienne. Afin d’éviter que quelques sections nationales ne dominent les autres, les plus grandes sections se voient attribuer un maximum de 5 mandats, élus par les comités nationaux de ces sections nationales, les plus petites ont un minimum de 1 mandat et toutes les autres de 2 à 4 mandats selon leur taille. Lors de ces Congrès, 100 à 120 représentants élus, visiteurs et membres sortants du CEI débattent pendant une semaine des perspectives internationales, de notre stratégie, de nos tactiques et de notre programme. Après quoi un CEI est élu (le dernier comprenait 49 membres avec droit de vote). Ce dernier, à son tour, élit un Secrétariat international (SI) qui s’occupe du fonctionnement quotidien entre la tenue de deux CEI et est responsable devant le CEI. En même temps, un comité d’audit et un comité d’audit financier sont élus avec des membres qui n’appartiennent pas au CEI. Le CEI se réunit une fois par an.’’

    Au cours des 10 derniers mois, des débats importants ont eu lieu au CIO. De quoi s’agissait-il ?

    ‘‘A partir de l’été 2018, le SI a accusé la section irlandaise d’accorder trop d’attention à l’oppression des femmes, de faire des compromis sur les politiques d’identité, de négliger l’orientation vers la classe ouvrière et les syndicats, d’accorder une attention insuffisante aux fronts uniques, de diluer son programme, de ne pas suffisamment profiler le parti, d’avoir une position partiale sur la question nationale et d’avoir abandonné le centralisme démocratique. Cela a été rejeté à une large majorité au Comité national (CN) de la section irlandaise, où 4 membres du SI étaient présents. Le SI a ensuite porté la discussion au CEI de novembre 2018, rien d’exceptionnel. Ce qui était surprenant, c’était la nature et l’ampleur des allégations, le fait que rien n’avait été dit à ce sujet auparavant, que le SI parlait de désaccords ‘‘fondamentaux’’ et ne semblait pas disposé à prendre du recul après que le CN irlandais eut rejeté sa position. Les membres du CEI de 5 des 10 plus grandes sections ont protesté, et le SI a étendu ses accusations à ces sections. Finalement, une majorité de 24 des 46 membres de plein droit du CEI présents et 6 des 10 membres aspirants du CEI se sont prononcés contre le SI. Ce dernier a alors mis en place une fraction avec une minorité du CEI (21). Il a été décidé d’approfondir la question durant un an et de prendre décision lors d’un Congrès mondial en janvier 2020 et de convoquer le CEI dans l’intervalle en août 2019, tout cela sous la supervision d’un Comité d’Organisation du Congrès (COC) conjoint.’’

    Il y a finalement eu une scission. Pourquoi donc ?

    ‘‘Après trois réunions, la fraction autour du SI a commencé à boycotter le COC. Dans les comités nationaux des sections du CIO et plus tard dans les assemblées générales, la fraction a perdu de plus en plus de terrain. Au cours de ces débats, ce qu’elle voulait vraiment faire est également clairement apparu. Le SI avait développé une vision très pessimiste de la conscience de classe, estimait qu’il fallait ‘‘se retrancher’’ et ne pas exposer nos membres aux idées petites-bourgeoises dans les nouveaux mouvements autour d’oppressions spécifiques car ‘‘sinon, nous serions dans la mauvaise direction si la classe entre vraiment en mouvement’’. Une minorité au sein de la fraction autour de la section espagnole ne partageait pas ce pessimisme et s’est séparée en mars de la fraction du SI, mais aussi du CIO.

    ‘‘La majorité du CEI a reconnu que la classe ouvrière n’avait pas encore marqué les mouvements de son emprunte, mais elle a appelé à intervenir de façon énergique dans les nouveaux mouvements. C’est la meilleure façon de combattre les influences petites-bourgeoises et de se préparer aux tempêtes sociales qui nous attendent. Depuis lors, la section irlandaise est intervenue vigoureusement dans les grèves des sages-femmes, des ambulanciers, des facteurs et tout particulièrement dans l’occupation du chantier naval de Belfast.’’

    Le SI vous a-t-il exclu ?

    ‘‘Après le départ de la section espagnole, suivie par les sections du Venezuela, du Mexique et du Portugal, il était certain qu’il était impossible au SI d’obtenir une majorité au sein du CEI et certainement pas lors d’un Congrès mondial, ce qui toutefois était déjà évident. Il a donc contesté la légitimité du CEI, s’est essuyé les pieds sur nos statuts et a même menacé d’exclure la majorité. Enfin, avec 80% de la section d’Angleterre et du Pays de Galles, les sections du Chili, de Malaisie, du Sri Lanka, d’Inde, d’Écosse, de France et une minorité des sections allemande et sud-africaine, il a décidé de refonder le CIO, en quelque sorte, lors d’un congrès en juillet, et de s’accaparer le nom et toutes les ressources. La majorité n’a pas été conviée et a continué à aller de l’avant avec la réunion du CEI du mois d’août.

    ‘‘La majorité dispose de sections dans 27 pays et de groupes dans 6 autres, il n’y a qu’au Nigeria que le débat doit encore être clôturé. La majorité comprend les sections entières de Chine-Hong Kong-Taïwan, des Etats-Unis, de Grèce, de Suède, du Brésil, de Russie, de toute l’Europe centrale et orientale, d’Israël/Palestine, de Belgique, etc.

    Quelle est la prochaine étape ?

    ‘‘Bien sûr, une évaluation a été faite au CEI. Le fait que 75% des membres actifs étaient prêts à se révolter contre la direction historique illustre la vitalité de cette majorité. Des leçons ont été tirées, des mesures ont été prises et d’autres sont en préparation pour éviter qu’un tel scénario se reproduise à l’avenir. Cette évolution est évidemment un choc, mais c’est également caractéristique qu’une telle chose se produise au moment même où la politique annonce un tournant. Comme toute crise, elle crée des opportunités, et nous sommes convaincus qu’en peu de temps, nous pourrons restaurer l’internationale socialiste révolutionnaire dynamique et démocratique que nous étions autrefois, mais qui perdait de ses couleurs depuis quelque temps.

    Déclaration de la majorité du CIO.
    • Un nouveau site de l’internationale sera disponible dans le courant du mois de septembre : worldsocialistalternative.com. D’ici là, nous disposons d’un blog : worldsocialist.net

  • Déclaration de la majorité du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO)


    Entre le 12 et le 16 août, la majorité des membres du Comité exécutif international (CEI) élus en 2016 lors du dernier Congrès mondial du Comité pour une Internationale ouvrière (CIO) se sont réunis. Ils ont discuté de la scission du CIO initiée par la fraction minoritaire internationale (IDWCTCWI) dans la période ouverte par la réunion du CEI de novembre 2018. Ils ont discuté des tâches qui découlent de cette scission pour la majorité du CIO et de la manière de continuer à construire les forces du marxisme sur les plans politique et organisationnel. Notre objectif est de construire un parti révolutionnaire international de masse, ce qui est absolument nécessaire pour que la classe ouvrière réussisse à débarrasser la société du système capitaliste et parvienne à construire une nouvelle société socialiste.

    Entre le 22 et le 25 juillet, une petite minorité du CEI a tenu une réunion internationale à Londres au cours de laquelle elle a décidé de “reconstituer le CIO” en conservant le nom, le site web et les ressources de l’organisation internationale. En d’autres termes, la minorité a “expulsé” la majorité ! Il s’agit là d’une évolution sans précédent dans toute formation politique qui prétend respecter les procédures démocratiques de base, sans même parler d’une formation socialiste révolutionnaire dont le centralisme démocratique est censé constituer l’un des fondements.

    La fraction internationale, qui s’est elle-même appelée de manière arrogante “In Defence of a Working Class and Trotskyist CWI” (En défense d’un CIO trotskiste et reposant sur la classe ouvrière, IDWCTCWI) avait, avant de scissionner, le soutien de la majorité des directions dans seulement 9 sections et groupes du CIO (en Angleterre et au Pays de Galles, en Écosse, en Allemagne, en France, en Inde, en Malaisie, au Sri Lanka, en Afrique du Sud et au Chili). Cependant, la majorité des membres des sections d’Allemagne et d’Afrique du Sud soutiennent la majorité du CEI. Ainsi, la minorité internationale ne dispose du soutien de la majorité des membres que dans 7 sections de l’ensemble du CIO. La majorité du CEI bénéficie du soutien total ou majoritaire des sections ou groupes du CIO dans les 25 pays suivants : États-Unis, Irlande, Belgique, Suède, Grèce, Brésil, Autriche, Israël-Palestine, Russie, Australie, Chypre, Norvège, Turquie, Pologne, République tchèque, Roumanie, Italie, Canada, Québec, Chine, Taiwan, Hong Kong, Pays-Bas, Tunisie, Soudan. De plus, la majorité du CEI a le soutien de la majorité des membres en Allemagne et en Afrique du Sud. Elle bénéficie également d’un soutien important en Grande-Bretagne et est aussi présente au Mexique, en Espagne, au Portugal et en Finlande. Dans certaines sections, par exemple au Nigéria, le tableau n’est pas encore défini. Le nombre total de pays dans lesquels la majorité du CIO est présente est d’environ 35. Le seul pays dans lequel la fraction internationale dispose de forces importantes est la Grande-Bretagne.

    La fraction a été lancée par la majorité du Secrétariat international lui-même (avec deux membres aspirants du SI en opposition), ce qui est sans précédent dans le contexte d’une organisation fonctionnant sur base du centralisme démocratique. La fraction a été constituée par la majorité du SI contre la majorité du CEI, organe qui élit le SI et devant lequel le SI est responsable. C’était en soi une indication de leur intention de provoquer une scission au sein de l’Internationale dès le début, dès le moment où ils ont rencontré une forte opposition au sein du CEI.

    Le fait que le résultat de la lutte fractionnelle ait été désastreux pour la fraction autour du SI dans les rangs du CIO indique clairement qu’ils n’avaient aucun contact réel ou aucune compréhension de l’organisation dont ils étaient censés assurer la direction quotidienne. Cela va de pair avec leur compréhension insuffisante des développements et des processus dans la situation objective ainsi que des réalités de la lutte des classes et de la conscience de classe actuelles, tout cela étant à l’origine de la scission du CIO.

    D’autre part, le fait que la majorité tant du CEI et que du CIO se soit opposée à la majorité du SI (qui représentait la direction historique de l’organisation) et à sa trajectoire est révélateur du niveau politique élevé de la grande majorité des cadres et des membres de l’organisation internationale.

    Les racines politiques de la crise

    La crise a été initiée par l’approche hostile de la majorité du SI à l’égard de divergences avec la direction de la section irlandaise. Il s’agissait d’une grave violation de nos principes. Cependant, les racines de la crise sont, comme toujours, beaucoup plus profondes et politiques. Fondamentalement, la crise reflète les contradictions de la situation objective de même que les limites politiques de la majorité du SI (et de la direction de la section d’Angleterre et du Pays de Galles) ainsi que leur incapacité à comprendre ces processus en profondeur. Les mouvements pour l’émancipation des femmes et l’environnement sont deux des questions politiques qui ont dominé le débat. L’accent mis par les sections soutenant la Majorité sur ces mouvements et d’autres du même genre a été utilisé par la fraction minoritaire pour accuser la Majorité d’abandonner la classe ouvrière, et donc le trotskysme, et d’avoir capitulé devant les pressions petites-bourgeoises et l’opportunisme. Rien n’est plus faux. En réalité, l’ancienne direction du CIO avait une faible compréhension théorique de l’oppression des femmes – et il en va de même pour la question de l’environnement.

    Une des caractéristiques centrales de la période actuelle est que la classe ouvrière et les masses laborieuses font face à l’assaut de la classe capitaliste à l’échelle mondiale, mais ne sont pas encore parvenus à freiner les attaques et à passer à la contre-offensive. En dépit d’une résistance massive et déterminée de la classe ouvrière dans de nombreux pays (par exemple en Europe du Sud et en particulier en Grèce dans la première moitié des années 2010) ; des mouvements sociaux de masse (comme le mouvement Occupy, le mouvement des parapluies à Hong Kong, les mouvements des femmes, les mobilisations des jeunes contre les changements climatiques, etc.) ; des révolutions (par exemple en Afrique du Nord et au Moyen-Orient en 2011 et au premier semestre 2019 au Soudan et en Algérie ainsi que la récente explosion sociale à Hong Kong) ; et du développement partiel de la conscience de classe, anticapitaliste et, dans une certaine mesure, socialiste dans certaines parties du monde (par exemple aux États-Unis où la majorité de la jeunesse préfère le terme de socialisme à celui de capitalisme dans tous les sondages de ces dernières années), un sentiment de recul et de défaite existe au sein de larges couches de la population des pays du globe.

    Cela se reflète au niveau politique avec le recul de l’attrait de nombreux partis de la Gauche (anciens et nouveaux) et l’augmentation du soutien à l’extrême droite et au populisme de droite, comme on l’a vu lors des élections européennes de mai de cette année et avec l’émergence de Trump, Bolsonaro, Orban, Modi, etc. au cours de ces dernières années.

    La capitulation de SYRIZA en Grèce reflète les limites du réformisme modéré des Nouvelles Formations de Gauche (NFG) à l’époque actuelle. À son tour, cette retraite a affecté d’autres NFG et de grandes sections des masses laborieuses. La plupart des NFG qui ont vu le jour au cours de la période précédente ont capitulé ou sont en crise et en recul. Certains ont complètement disparu ou jouent un rôle insignifiant – par exemple Rifondazione en Italie, le SSP en Écosse, le NPA en France, etc. Des contradictions similaires s’appliquent à de nouveaux “phénomènes” de gauche comme Corbyn en Grande-Bretagne. Les développements aux États-Unis, autour de Sanders et du DSA, connaissent actuellement une trajectoire différente essentiellement parce qu’ils n’ont pas encore connu le test de la pratique. Le portrait général est que pour des millions de travailleurs et de jeunes dans le monde, il n’y a pas d’alternative politique de gauche vers laquelle se tourner.

    La crise du système capitaliste réduit aussi drastiquement la marge de manœuvre des dirigeants syndicaux qui refusent de défier le capitalisme. Par conséquent, ils sabotent et trahissent généralement la classe ouvrière et ses luttes. Ce facteur, qui bien sûr n’est pas neuf (comme Trotsky le décrit dans de nombreux articles, et en particulier dans “Les syndicats à l’époque de la décadence impérialiste”, en 1940), pousse de larges pans de la classe ouvrière à prendre des initiatives par “en bas”, c’est-à-dire hors du contrôle et des dirigeants traditionnels et contre leur volonté. Cela étant dit, d’importantes différences existent bien entendu d’un pays à l’autre concernant le rôle des dirigeants syndicaux, la manière dont les syndicats sont organisés et structurés et la conscience de la classe ouvrière à leur égard. Tout cela doit être pris en considération. Il va sans dire que comprendre le rôle des directions syndicales ne signifie ou n’implique en aucune façon que nous devrions ignorer ou abandonner notre travail au sein des syndicats. Mais cela signifie que la manière dont nous abordons ce travail, les slogans et les revendications que nous utilisons, doit tenir compte de ce facteur, comme cela a été démontré dans le matériel produit par la majorité du CEI et dans les sections qui l’ont soutenue au cours de cette dernière période.

    Le développement, la forme et le caractère des mouvements contre l’oppression des femmes et contre les changements climatiques, en particulier par les jeunes, au cours des dernières années – sujets devenus centraux dans le débat avec la minorité – reflètent les processus mentionnés ci-dessus. Ils reflètent un processus de radicalisation à grande échelle, en particulier de la nouvelle génération, qui se déroule en grande partie en dehors des organisations traditionnelles et de masse.

    Ces mouvements constituent un terrain d’intervention et de construction extrêmement important et fertile pour les forces du socialisme révolutionnaire. Cette intervention va de pair avec le fait d’apprendre à “écouter” les besoins et à comprendre le niveau de conscience des personnes en mouvement. Le programme de transition nécessaire pour jeter un pont entre notre programme socialiste et le grand public de la classe ouvrière est toujours, comme Trotsky l’a souligné avec force, un dialogue avec les masses.

    L’orientation de la section irlandaise et celle d’autres sections vis-à-vis des mouvements des femmes et du mouvement pour l’environnement a été utilisée par la minorité afin d’accuser la Majorité d’abandonner les syndicats, et à travers eux la classe ouvrière dans son ensemble, pour se tourner vers les couches petites-bourgeoises ! Cette allégation n’était absolument pas fondée. Elle a également abaissé le niveau du débat politique au plus bas jamais atteint. La minorité s’est engagée dans une voie “irrationnelle”, en choisissant un mot ici et une phrase là, pour créer des différences artificielles et les amplifier hors de toutes proportions. Elle a eu recours à des attaques personnelles contre des camarades à titre individuels, en empoisonnant l’atmosphère politique. En conséquence, et malgré le grand respect dont jouissait au départ la majorité du SI, la minorité n’a fini par convaincre qu’une petite minorité des sections de l’Internationale.

    Sans sous-estimer l’importance des différences existantes, il n’en demeure pas moins qu’une scission au sein du CIO n’était ni nécessaire, ni inévitable. Ce qui a conduit à la scission a été le refus du SI de prendre sérieusement en considération les critiques formulées par la majorité du CEI et d’apporter les corrections nécessaires ; sa conviction qu’eux seuls pouvaient comprendre et analyser correctement la période et les tâches d’aujourd’hui ; et qu’eux seuls représentaient le marxisme actuel. Le facteur objectif qui a contribué à cette idée était que les principaux camarades du SI ont joué un rôle historique en aidant le CIO à passer d’une petite force dans les années 1960 et 1970 à la plus grande internationale trotskyste dans les années 1990. Ils ont toutefois échoué à comprendre que des sections fortes et des dirigeants politiques forts s’étaient développés dans un certain nombre de pays, qui pouvaient apporter et apportaient de nouvelles contributions significatives au développement de l’Internationale tant sur le plan théorique et politique que sur le plan tactico-organisationnel. Leur inflexibilité s’est manifestée le plus clairement dans leur attitude à l’égard des mouvements des femmes au cours de ces dernières années et de la façon la plus flagrante dans leur opposition au travail de la section irlandaise à travers “Rosa”.

    Les problèmes dus aux faiblesses et aux limites du SI existaient déjà auparavant. Il semblait cependant que ces lacunes pouvaient être surmontées grâce à l’effort collectif des dirigeants internationaux, c’est-à-dire grâce à la contribution des dirigeants des sections nationales du CEI qui s’était transformé en un organe ayant une pensée “indépendante” et des perceptions critiques. Voyant que le CIO était capable de se développer et de grandir, malgré les limites relatives du SI, aucun membre du CEI n’avait soulevé la question d’un changement de composition du SI. Personne ne s’attendait à ce que la majorité du SI ne s’arrête devant rien – et soit même prête à détruire le travail de décennies – plutôt que d’accepter avoir commis une grave erreur lorsqu’elle s’est retrouvée en minorité au sein du CIO.

    La faction IDWCTCWI a transformé toute différence réelle ou imaginaire en une différence à caractère “crucial” et “fondamental”, accusant la Majorité d’avoir abandonné le socialisme révolutionnaire et le trotskysme. Leur principale allégation contre la Majorité était qu’elle avait capitulé devant l’opportunisme, les idées et les pressions petites-bourgeoises. Le “mystère” demeure sur le fait qu’ils n’ont jamais essayé d’expliquer, bien sûr, comment cet opportunisme a soudain conquis la grande majorité du CIO sans toucher les membres du SI chargés de suivre le travail de ces mêmes sections et sans avoir réalisé quoi que ce soit au cours de ces dernières années !

    La vérité incontestable est que la majorité du SI et ses partisans à la tête de la fraction minoritaire se sont engagés dans un processus de dégénérescence bureaucratique. Ils ont non seulement ignoré de manière provocante les statuts du CIO et du CEI, élu par le Congrès mondial, mais ils ont aussi foulé aux pieds tout sens de la démocratie de parti. Ils ont refusé de fournir un état des lieux des finances ou de permettre un audit financier – officiellement exigé par de nombreuses sections et possibilité permise par les statuts du CIO. Ils n’ont pas eu l’honnêteté d’accepter leur position minoritaire et de quitter le CIO une fois la scission décidée. Au lieu de cela, ils ont choisi de s’emparer du nom, du site Web, des fonds et des réserves de l’Internationale (en ayant investi dans de nouveaux locaux d’une valeur de plus d’un million de livres sterling en Angleterre). Ils ont fini par “expulser” la Majorité, en justifiant ridiculement cela par leur prétention d’être les seuls véritables représentants du marxisme de nos jours ! Cette attitude, ces méthodes et ces pratiques les conduiront inévitablement droit dans le mur.

    Les tâches de la majorité du CIO

    Le système capitaliste mondial est en proie à l’une des crises économiques les plus profondes de son histoire. La crise déclenchée par la crise immobilière aux États-Unis en 2007, qui s’est transformée en crise bancaire internationale et en crise de la dette souveraine, a été la pire depuis le krach de Wall Street en 1929. Malgré l’injection massive de liquidités par les classes dirigeantes mondiales pour contenir la crise, aucun des problèmes fondamentaux de l’économie capitaliste n’a été résolu. Les contradictions subsistent et elles sont extrêmement intenses. L’économie mondiale est sur le point de connaître un autre très grave ralentissement économique après le dernier en 2008-2009. Mais, en même temps, les outils dont dispose la classe dirigeante pour faire face aux effets de la nouvelle récession sont beaucoup plus limités qu’en 2007-8, avec des dettes souveraines à des niveaux historiques, des déficits budgétaires élevés dans de nombreux pays “développés”, des économies puissantes comme celle de l’Italie au bord du précipice et des taux d’intérêt extrêmement bas, souvent autour de zéro, voire négatifs dans certains cas (en Europe et au Japon). L’impasse dans laquelle se trouve le système capitaliste à l’échelle mondiale se manifeste également par la montée des gouvernements nationalistes protectionnistes et les conflits inter-impérialistes aigus, en particulier la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

    Le marxisme est le seul outil d’analyse capable d’expliquer la crise et les contradictions du système, capable de fournir une voie à suivre et d’aider à préparer l’avenir. La classe ouvrière est la seule force capable de changer la société, non pas par la voie du “crétinisme parlementaire”, pour reprendre l’expression de Marx, mais par une révolution sociale pour s’emparer du pouvoir et construire une société socialiste sur une base continentale et globale. La victoire de la révolution sociale, sous la direction de la classe ouvrière, ne peut réussir que si elle est menée par un parti révolutionnaire de masse, suivant le modèle et les méthodes que les bolcheviks ont utilisées pour mener la révolution russe en octobre 1917.

    Malgré les limites et les faiblesses du CIO au cours de ces dernières années et décennies, les méthodes utilisées par le CIO pour construire les forces du marxisme sont fondamentalement correctes et cela a été prouvé au fil du temps. D’une petite force dans les années 1960, il a pu se développer, en un demi-siècle environ, pour devenir la plus grande force révolutionnaire internationale. La scission initiée par la minorité est un sérieux revers. Mais le fait que la grande majorité du CIO ait écarté sa direction historique, une fois que cette direction a montré qu’il avait perdu sa capacité à fournir une direction compétente prouve que la lutte pour construire les forces de la révolution peut se poursuivre avec succès.

    Les forces de la majorité du CIO ont toujours lutté contre la scission, mais cette dernière est aujourd’hui un fait, après les décisions de la conférence de l’IDWCTCWI en juillet dernier. La Majorité a donc le devoir de se constituer en force internationale séparée, et de procéder à un Congrès mondial, comme cela avait été décidé à l’unanimité lors du CEI de novembre 2018 (ce qu’a ignoré la minorité). Nous organiserons provisoirement la nouvelle organisation internationale sous le nom de “CIO – Majorité”. La question du nom sera discutée en détail pendant la période précédant le Congrès et les décisions finales seront prises lors du Congrès lui-même.

    Les meilleures traditions du CIO seront sauvegardées, elles ne disparaîtront pas avec une minorité aveuglée. Ces traditions seront préservées par la majorité du CIO qui continuera à se baser sur l’analyse marxiste de notre époque et sur les idées et méthodes de Lénine et Trotsky. La Majorité maintiendra et approfondira ses relations organiques avec la classe ouvrière, non pas en tant que force extérieure qui s’oriente vers elle, mais en tant que partie intégrante de celle-ci. Elle s’efforcera de construire le mouvement syndical et de transformer les syndicats en organisations démocratiques et combattives, et assistera les tentatives de construction de nouvelles formations de gauche de masse, armées d’un programme socialiste. En même temps, elle s’orientera vers de nouveaux mouvements et phénomènes, suivra de près l’évolution de la conscience de masse et visera à les relier à la classe ouvrière et à la lutte pour la révolution socialiste.

    Pour la Majorité, la théorie et les perspectives sont cruciales, seront développées en profondeur et seront utilisées comme guide pour l’action, c’est-à-dire comme guide pour s’orienter notamment vers de nouveaux mouvements, courants et phénomènes, afin de construire les forces de la révolution.

    Le programme de transition et la méthode de transition resteront des outils indispensables de cette lutte.

    Le centralisme démocratique est un principe fondamental dans la construction de nos forces tant au niveau national qu’international. Une discussion ouverte, libre et démocratique – avec liberté de remettre en question la justesse du programme, des tactiques et des actions du parti et de sa direction – est l’autre facette absolument nécessaire du centralisme – la nécessité d’agir en unité pour atteindre notre but. La majorité du CIO est convaincue qu’il n’y a pas de “messies” et que les idées et les méthodes correctes sont toujours le résultat d’un effort collectif. Le Centre international ne peut être efficace en tant que direction internationale que par un effort collectif et fraternel entre les organes élus de l’organisation internationale (le SI et le CEI), entre eux et les directions des sections nationales. La direction doit toujours être soumise au contrôle et la critique doit être facile et libre à tous les niveaux. La Majorité discutera, dans l’immédiat, d’initiatives visant à créer un climat de plus grande ouverture et de liberté de critique au sein de l’organisation internationale. Elle examinera également les mesures pratiques permettant d’améliorer le contrôle et la vérification des dirigeants élus et des organes dirigeants élus.

    Mais, bien sûr, même les meilleures structures démocratiques, traditions et statuts ne peuvent empêcher l’organisation d’entrer en crise dans des circonstances spécifiques. Les différences et les débats internes sont inévitables dans la période que nous traversons, et dans n’importe quelle période en fait. Une organisation internationale qui dispose d’une approche pleinement démocratique et ouverte aux débats, sans cesser d’être une organisation d’action dans la lutte des classes, est la mieux équipée pour progresser et remplir son rôle dans la prochaine période. Mais ce que la crise du CIO confirme une fois de plus, c’est qu’une fois qu’une partie de la direction internationale perd sa capacité à se développer davantage, à offrir une direction compétente, à écouter les critiques et à accepter des idées différentes avec un esprit ouvert, alors elle peut dégénérer à une vitesse extrêmement rapide. Les membres de l’Internationale doivent être conscients qu’aucun dirigeant n’est à l’abri de ces dangers. Aucune loi ou procédure convenue ne peut, en soi, protéger une organisation contre ces dangers, aussi nécessaires soient-ils. L’existence d’un niveau politique élevé parmi les membres de l’organisation est la seule véritable défense possible, l’outil absolument indispensable, non pas pour éviter totalement une crise, mais pour en minimiser les répercussions.

    Dans un certain sens, l’un des résultats les plus importants de la lutte fractionnelle a été que la grande majorité du CIO a tenu tête aux dirigeants historiques, s’est opposée à leurs idées et méthodes erronées et les ont forcés à devenir une petite minorité. Cela reflète le niveau politique élevé et les fortes traditions démocratiques conquises par les membres et les cadres du CIO. Les forces de la Majorité ont également prouvé dans le passé leur capacité à innover, à être flexibles, à prendre des initiatives audacieuses, à faire des sacrifices, à conquérir de nouveaux terrains et à construire. La majorité du CIO se construira dans les masses populaires, mais rétablira aussi les traditions de construction du CIO parmi la jeunesse. Forte de ces atouts, la Majorité du CIO est là pour rester, pour envisager l’avenir avec confiance et optimisme, et poser des pas décisifs dans la direction d’une alternative révolutionnaire à l’échelle mondiale.

  • Le putsch bureaucratique n’empêchera pas la majorité du CIO d’édifier une forte internationale socialiste révolutionnaire

    Une minorité du CIO a bureaucratiquement imposé une scission regrettable et préjudiciable au sein de l’organisation socialiste révolutionnaire la plus importante et la plus influente au monde : le Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Ceux qui suivent les publications et activités du CIO connaissent les débats importants qui ont pris place dans notre internationale socialiste révolutionnaire au cours des 7 derniers mois environ. Ces débats sont survenus dans une situation mondiale complexe où le capitalisme est économiquement, socialement et écologiquement exposé comme un parasite tandis que ses institutions sont largement discréditées. Parallèlement, à travers le monde, la plupart des organisations des travailleurs et de gauche ainsi que leurs dirigeants ne se sont pas montrés à la hauteur du défi. En conséquence, le mouvement des travailleurs n’a en général pas encore imprimé sa marque sur les événements de façon décisive.

    Des initiatives audacieuses ou un conservatisme dans les idées et dans l’action

    D’autre part, les conditions de vie d’un grand nombre de travailleurs, de jeunes, de femmes, de migrants et d’autres couches de la société ont poussé de nombreuses personnes à entrer en action. Dans le cas des mouvements de masse contre des formes spécifiques d’oppression, ceux-ci ont souvent été marqués par une confusion idéologique et, à des degrés variables, par des influences bourgeoises et petite-bourgeoises. La majorité du CIO et de ses membres considèrent que la meilleure façon d’aider à surmonter ces confusions est de participer à ces mouvements en tant que composante la plus dynamique et la plus claire sur le plan programmatique, en traçant clairement une ligne entre notre approche reposant sur la classe ouvrière et celle de nos opposants.

    L’ancienne direction quotidienne du CIO – qui a mené un putsh bureaucratique dans l’organisation (la majorité du Secrétariat international (SI) et la fraction minoritaire qu’elle rassemblait autour d’elle – a fait preuve d’un manque de confiance pour intervenir dans ces mouvements. Ils ont exagéré la crainte que nos membres soient intoxiqués par les politiques d’identité petite-bourgeoises et autres “idées étrangères” à la classe ouvrière dans ces mouvements et ont préféré, selon leurs propres termes, “s’enterrer” et attendre que des développements surviennent au sein du mouvement des travailleurs officiel.

    Ils ont accusé nos sections en Irlande et aux Etats-Unis – qui ont mené avec succès des luttes de masse de travailleurs, de femmes et de jeunes, et ont remporté des victoires tout en brandissant la bannière du socialisme révolutionnaire d’une manière flexible et principielle – d’avoir “capitulé devant les politiques d’identité petite-bourgeoises”. La majorité du CIO estime que, loin de protéger les principes socialistes de la classe ouvrière, une telle attitude laisserait nos membres impréparés et les influences petite-bourgeoises non contestées dans certaines des plus importantes mobilisations de masse de notre époque. De plus, ces mouvements ont souvent été caractérisés par une forte participation de la classe ouvrière et s’expriment de plus en plus dans des actions de grève de la classe ouvrière, par exemple au cours des actions sur les lieux de travail contre le sexisme dans le monde entier, des Etats-Unis jusqu’à l’Afrique du Sud.

    Au sein de mouvements de masse prenant des formes nouvelles et innovantes dans le monde entier, souvent mais pas toujours en dehors des structures officielles du mouvement ouvrier, les marxistes qui y sont intervenus énergiquement avec une perspective socialiste et de classe ont été dénoncés par la faction minoritaire du CIO autour de la majorité du SI comme “tournant le dos aux syndicats”. Au contraire, les forces de la majorité du CIO conservent une orientation stratégique, mais flexible, vers les syndicats, où nous avons remporté des victoires cruciales dans la lutte, parfois reflétées par le gain de positions au sein des directions syndicales de nombreux pays.

    Traditions démocratiques

    La tenue de débats démocratiques a toujours fait partie de la riche tradition du CIO. Dans le passé, nous avons eu d’importants débats concernant l’Europe et l’introduction de l’euro, le caractère de certains partis populistes de droite, la nature de classe du régime chinois et de nombreux autres thèmes. Nous estimons que ces débats et échanges ont renforcé la compréhension politique de tous les participants.

    S’appuyant sur les traditions du mouvement ouvrier révolutionnaire et de ses organisations, le CIO dispose dans sa constitution de même que celles de ses partis-membres d’un certain nombre de garanties internes protégeant ses membres contre un éventuel comportement antidémocratique de la part de ses dirigeants. Tous les postes de direction sont élus et peuvent être révoqués, aucun poste élu ne procure de gain matériel et, tous les trois ans, un Congrès mondial composé de délégations élues des sections nationales élit un Comité Exécutif International (CEI). Le CEI dirige le CIO entre ces congrès et élit un secrétariat International (SI) qui assume des fonctions de direction quotidienne. Aucune section nationale ou combinaison de quelques sections ne peut à elle seule être suffisamment représentée pour dominer un congrès mondial. Si un tiers des membres du CEI demande l’organisation d’une réunion du CEI, le SI a l’obligation constitutionnelle de le faire. Les auditeurs financiers sont élus lors du Congrès mondial et vérifient les finances, etc.

    Mais aussi démocratiques que puissent être les règles dans une organisation marxiste, nous croyons que la principale garantie d’une démocratie saine ne réside pas dans les statuts, mais dans l’existence de membres travailleurs et jeunes à la pensée critique, prêts à demander aux dirigeants qu’ils rendent des comptes, et avec une compréhension et une éducation politiques qui permettent une participation pleine et significative à toutes les discussions clés.

    Le CIO, comme toute autre organisation, n’est pas à l’abri des phénomènes présents dans la société, y compris la croissance de couches conservatrices et du bureaucratisme. Au cours de nos 45 années d’existence, nous avons dû lutter contre ces phénomènes à différents niveaux, et surtout nous avons pu les corriger sans trop de dégâts. Cependant, il a parfois fallu l’intervention politique consciente de membres contre une direction centrale dégénérée pour sauvegarder le programme du CIO. Ce fut le cas lorsque la grande majorité du CIO s’est soulevée contre la direction autour de Ted Grant en 1992, et cela a malheureusement dû être le cas face à la direction autour de Peter Taaffe cette année. Les violations bureaucratiques de nos statuts démocratiques n’ont jamais suffi à empêcher les membres du CIO de continuer à construire leurs sections et leur internationale.

    La majorité du CIO – unie et intacte dans 35 pays à travers le monde – continuera à lutter pour un monde socialiste. Nous fournirons prochainement des informations et analyses supplémentaires sur notre débat et notre crise interne, notamment par la publication des principaux documents internes relatifs à ce conflit.

    Un putsh bureaucratique

    A mi-chemin de la période prévue pour les discussions et les débats politiques démocratiques, un groupe minoritaire, basé autour de la majorité du Secrétariat International (SI) du CIO et de la direction du Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles, a déclaré dans un article publié le 25 juillet sur  socialistworld.net (une ressource précieuse volée à la majorité des membres du CIO) avoir pris, lors d’une conférence, la “décision de refonder le Comité pour une Internationale Ouvrière” et “de convoquer un Congrès mondial en 2020 des sections et groupes du CIO qui défendent le programme du CIO”.

    Cela signifie en réalité qu’ils fondent une nouvelle organisation ouverte uniquement à la minorité qui soutient leur direction. Il s’agit d’une mesure prise sans aucune référence aux structures démocratiques existantes du CIO. En réalité, il s’agit d’une démarche bureaucratique sans légitimité politique ou organisationnelle.

    Dans le même temps, ce regroupement s’est également approprié illégitimement les ressources matérielles, financières et politiques collectives du CIO (y compris son site Web international et la plupart de ses comptes sur les médias sociaux), contre la volonté claire de la majorité de ses sections et membres. Sur 45 pays dans lesquels le CIO est présent au travers de ses organisations nationales, ce regroupement a une majorité dans seulement 7 pays.

    Le putsh bureaucratique que représentent leurs actions constitue une rupture nette avec des sections nationales entières et membres du CIO en Autriche, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Chypre, République tchèque, Grèce, Hong Kong, Israël/Palestine, Irlande, Italie, Côte d’Ivoire, Mexique, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Québec, Roumanie, Russie, Soudan, Suède, Taiwan, Turquie, Tunisie et Etats-Unis, ainsi qu’avec une majorité des membres en Allemagne et en Afrique du Sud qui s’opposent à leurs plans.

    De plus, en Angleterre et au Pays de Galles, plus de 100 membres, représentant une majorité de militants dans plus d’une douzaine de villes-clés, ont été exclus du Socialist Party pour avoir soutenu la majorité du CIO, et ont été forcés de commencer la reconstruction des forces du CIO sur place. Le 21 juillet, un congrès exceptionnel du Socialist Party a adopté une résolution stipulant que les partisans du CIO devaient militer en dehors du Socialist Party, la direction du parti leur envoyant un “au revoir et bon débarras” de la tribune.

    Une dégénérescence bureaucratique accélérée

    En novembre 2018, la majorité du Secrétariat International (SI – un organe dirigeant élu par le Comité Exécutif International du CIO), se retrouvant en minorité au sein de l’organe qui l’a élu, s’est lancé dans une frénésie fractionnelle. A partir d’une campagne de dénonciations déformées et sectaires visant le Socialist Party d’Irlande, un récit politique a alors été construit accusant la grande majorité du CIO d’avoir rompu avec les principes fondamentaux du socialisme et du marxisme – en particulier l’orientation vers la classe ouvrière en tant que force destinée à conduire la transformation de la société.

    Lors d’une réunion du CEI en novembre 2018, au cours duquel la majorité du SI a perdu le vote, une fraction minoritaire a été mise sur pied au sein du CIO (nommée : “En défense d’un CIO trotskyste et reposant sur la classe ouvrière). Immédiatement après, la majorité du SI a commencé à ignorer la légitimité démocratique et politique de l’organe qui l’avait élu. Le CEI avait décidé à l’unanimité d’engager un débat politique d’un an sur les questions politiques fondamentales que la fraction minoritaire mettait sur la table, une année au cours de laquelle le CEI se réunirait alors à nouveau en août 2019 et un Congrès mondial – l’organe décisionnel suprême composé des délégués des sections nationales – serait organisé en janvier 2020.

    La majorité du SI a immédiatement cherché à torpiller cet accord, boycottant le Comité d’Organisation du Congrès qui avait été élu pour superviser le débat. Ils ont ensuite déclaré que les structures démocratiques du CIO étaient illégitimes, en raison de l’existence de “différences politiques fondamentales”. Cela équivaut à un rejet ouvert de la légitimité même de ceux qui les ont élus.

    Les procédures démocratiques d’une organisation ouvrière, particulièrement importantes en période de débat et de désaccord, ont été complètement rejetées. La majorité des membres du SI a explicitement déclaré qu’ils ne pouvaient participer à aucune réunion où ils risquaient d’être ‘’démis de leurs fonctions’’ (ce qu’ils ont qualifié de “changement de régime”) lors d’un vote démocratique. L’écrasante majorité du CIO, qui défendait le principe fondamental de démocratie ouvrière, a été rejetée en tant que “fétichistes constitutionnel”.

    La majorité du SI, techniquement en possession de centaines de milliers d’euros des membres du CIO, a également entravé l’accès à la comptabilité et aux comptes du CIO à un auditeur financier élu, en préparation évidente de leur fuite avec cet argent, ce qu’ils semblent maintenant avoir fait.

    La décision orwellienne de “refonder” une organisation contre la volonté de ses seules structures démocratiques existantes constitue un putsh bureaucratique. La saisie des biens collectifs d’une organisation sur cette base est particulièrement odieuse. Alors que tout groupe de membres a le droit de se séparer du CIO et de créer une entité séparée, toute organisation née sur la base de telles méthodes sera couverte d’opprobre dans le mouvement ouvrier.

    Cette approche bureaucratique représente une rupture totale avec la culture démocratique de discussion et de débat qui existait jusqu’à présent au sein du CIO, qui a vu d’innombrables débats internes et des discussions menées de manière démocratique, avec une direction confiante pour défendre ses idées sans recourir à des mesures bureaucratiques.

    Le CIO continue

    Cette scission sectaire et bureaucratique du CIO, qui a réussi à désorienter et à faire dérailler de nombreux combattants honnêtes de la classe ouvrière, est un sérieux revers pour le CIO. Mais comme le dit le proverbe : ne nous lamentons pas, organisons-nous (don’t mourn, organize!) !

    Outre  les actions criminelles d’une direction bureaucratique dégénérée et irresponsable, cette crise pour notre organisation a montré son contraire : le CIO est une organisation saine et vivante dans laquelle une majorité a été capable de se soulever contre la dégénérescence bureaucratique et de maintenir l’unité de la grande majorité de notre internationale, malgré qu’elle ait dû tenir tête, dans ce processus, à certains de ses dirigeants fondateurs les plus influents.

    La majorité des membres du CIO est unie, intacte et conserve une importante capacité de combat dans plus de 30 pays à travers le monde ! Nous sommes déterminés à discuter et à débattre pour tirer toutes les leçons de la crise que nous avons traversée, pour construire un parti mondial jeune, démocratique et puissant dédié à la lutte pour une révolution socialiste. En ce moment même, nous intervenons dans les événements explosifs de Porto Rico, de Hong Kong, du Soudan et d’ailleurs.

    Nous lancerons bientôt un site internet international et d’autres publications.

    Nous appelons tous les membres du CIO, les travailleurs et les jeunes de tous les pays à discuter avec nous et à nous rejoindre !

    Le  Comité provisoire de la majorité du Comité Exécutif International du CIO :

    • Stephen Boyd
    • Eric Byl
    • Danny Byrne
    • Tom Crean
    • Andre Ferrari
    • Cedric Gerome
    • Sonja Grusch
    • Vincent Kolo
    • Claire Laker-Mansfield
    • Andros Payiatsos
    • Per-Ake Westerlund

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  • USA. L’importance nationale de la campagne pour la reelection de Kshama Sawant

    Kshama Sawant a été élue pour la première fois au conseil municipal de Seattle en 2013 avec plus de 90.000 voix, en se présentant ouvertement comme membre de Socialist Alternative, avant que Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez ne soient connus. Kshama a profité de sa campagne électorale de 2013 pour défendre vigoureusement l’instauration d’un salaire minimum horaire de 15 $, alors qu’aucun élu de premier plan n’en parlait en dépit des grèves des travailleurs de la restauration rapide. La victoire électorale de Kshama et le mouvement des syndicats, des travailleurs et des socialistes ont fait de Seattle la première grande ville à remporter le salaire minimum de 15 dollars.

    Par Bryan Koulouris, Socialist Alternative (CIO-USA)

    Le mouvement des 15 $ à Seattle a surmonté l’opposition féroce de l’establishment capitaliste, mais après la victoire à Seattle, la loi des 15 $ s’est répandue comme une traînée de poudre dans tout le pays. L’élection de Kshama en 2013 a également été la première grande percée pour les socialistes aux urnes, ce qui a donné confiance aux autres militants de gauche pour vaincre le pouvoir corporatif et l’establishment politique ; ceci a été renforcé par la réélection de Kshama Sawant en 2015.

    Mais pour que les travailleurs, les jeunes et les opprimés gagnent du terrain, les élections ne suffisent pas. La fonction politique doit être utilisée pour construire des mouvements de lutte et accroître la conscience de la classe ouvrière pour changer la société. Kshama Sawant et Socialist Alternative ont brillamment illustré à Seattle comment cela pouvait être fait.

    D’innombrables victoires que beaucoup pensaient auparavant impossibles à gagner ont été remportées à Seattle au cours des cinq dernières années. Avec l’élection de Kshama, les militants de la classe ouvrière ont acquis de la confiance et ont disposé d’une voix à l’hôtel de ville et d’une ressource inestimable pour mieux s’organiser. Des lois historiques pour les droits des locataires, l’instauration de la Journée des peuples indigènes, le blocage de la construction d’un bunker monumental de la police, etc. ne sont que quelques exemples de ce qui a été obtenu.

    Actuellement, la campagne pour la réélection de Kshama lutte en faveur du contrôle universel des loyers et de la taxation des grandes entreprises pour financer une expansion majeure du logement social. Si nous pouvons remporter une victoire massive en matière de logement à Seattle – tout comme avec le mouvement des 15 $ – cela pourrait ouvrir les vannes des luttes et de la législation dans les villes à travers le pays, partout où les travailleurs font face à une profonde crise du logement.

    La crise du logement et de puissants ennemis

    Alors que la région de Seattle abrite deux des cinq milliardaires les plus riches au monde, on trouve des campements de tentes pour sans-abri dans presque tous les quartiers – sauf là où la police les a brutalement démolis. Le marché du logement à but lucratif a laissé tomber cette ville, et les gens de la classe ouvrière sont chassés par les expulsions, la hausse des loyers et le système fiscal le plus régressif du pays. Seattle est en tête du pays en ce qui concerne les grues de construction par habitant, et les grands promoteurs tentent de transformer la ville en un terrain de jeu pour les riches. Ils savent que l’appel audacieux de Kshama en faveur d’un contrôle universel des loyers et des taxes sur les riches pour financer des logements sociaux de qualité constitue un obstacle majeur sur leur chemin.

    Les grandes entreprises essaient donc d’acheter cette élection. Ils ont investi plus d’un million de dollars dans deux comités d’action politique (PAC) pour tenter de renverser Kshama. Cet argent sera dépensé dans des lettres envoyées par la poste et l’engagement de frappeurs de porte professionnels qui tenteront de cacher aux électeurs de Seattle les véritables intentions des milliardaires derrière une rhétorique “progressiste”. Mais leur objectif est clair : “n’importe qui, sauf Kshama”.

    Les grandes entreprises de Seattle sont encouragées en ce moment même. Leur programme avait été repoussé sur de nombreux fronts par le bureau de Kshama Sawant, la croissance de la gauche socialiste, l’augmentation des luttes ouvrières et des victoires clés sur les 15 dollars de l’heure et les droits des locataires. Cependant, au cours de ces deux dernières années, la classe des milliardaires s’est réaffirmée avec la défaite de la “Taxe Amazon” (en savoir plus) et l’élection du maire.

    L’année dernière, Kshama et Socialist Alternative ont aidé à mener une grande campagne pour taxer Amazon et les grandes entreprises et utiliser ces fonds pour construire des logements sociaux de qualité. Au départ, lorsque la campagne a proposé cette taxe, la pression organisée des locataires et des travailleurs a fait en sorte que le Conseil municipal adopte la taxe à l’unanimité. Ensuite, l’homme le plus riche du monde – Jeff Bezos – a utilisé son intimidation économique et le lobbying des entreprises a fait son chemin. La taxe Amazon a finalement été abrogée et la grande majorité des membres du conseil municipal ont fait volte-face. Bezos a été aidé dans l’orchestration de cette trahison par la maire Jenny Durkan élue en 2017 avec une contribution de 350.000 $ d’Amazon au travers d’un PAC.

    En 2017, Socialist Alternative avait activement soutenu le candidat indépendant de gauche du Parti populaire, Nikkita Oliver, pour le poste de maire. Malheureusement, une section de dirigeants syndicaux a activement soutenu Durkan et s’est ensuite opposée à la lutte pour taxer Amazon et les grandes entreprises. Cette dynamique – un establishment enhardi et un mouvement ouvrier divisé – a conduit Socialist Alternative à comprendre très tôt que cette campagne de réélection serait une bataille très difficile. Le débat au sein des syndicats de Seattle est d’importance nationale et contient des leçons clés sur la voie à suivre pour le mouvement syndical.

    Le mouvement ouvrier de Seattle

    Avec des niveaux record d’inégalité, pour que le mouvement ouvrier grandisse et prospère, nous devons lutter contre les grandes entreprises qui veulent attaquer nos droits, nos salaires et nos conquêtes sociales. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’adopter des revendications audacieuses et une stratégie de lutte, de bâtir la démocratie au sein des syndicats et de ne pas nous limiter à ce qui est acceptable pour les grandes entreprises.

    Une recrudescence de la lutte ouvrière a eu lieu ces dernières années avec les enseignants en première ligne, et les sondages montrent que les opinions favorables aux syndicats ont augmenté de façon spectaculaire, en particulier chez les jeunes. Reflétant cette atmosphère, Kshama est fière d’être soutenue par 13 sections syndicales locales de Seattle jusqu’à présent, représentant plus de 80.000 travailleurs de l’État de Washington.

    Malheureusement, certains dirigeants syndicaux plus “pragmatiques” estiment que nous pouvons renforcer notre influence en “établissant un consensus” avec les PDG et l’establishment politique plutôt qu’en comprenant que ces forces font obstacle à l’amélioration de la vie des travailleurs. Ces dirigeants syndicaux, dont beaucoup ne disposent pas de processus démocratique au sein de leur syndicat, ont voté contre l’approbation de Kshama au Conseil du travail du comté.

    Dans la foulée de ce vote, Monty Anderson, du King County Construction Trades Council a déclaré : “Quand nous avons dû rompre les liens, c’est quand elle a commencé à jouer avec le nouveau poste de police, la taxe [Amazon], qu’elle s’est mise entre les camionneurs et UPS. Nous estimons qu’un politicien local ne devrait pas se mêler de cela. Nous pensons qu’un politicien local devrait faciliter les affaires dans la ville, et elle fait le contraire.”

    Nous devons rejeter ce genre de syndicalisme d’entreprise et nous baser sur une stratégie de lutte pour obtenir le contrôle des loyers, un New Deal vert pour les travailleurs, une plus grande responsabilisation de la police et plus encore.

    Il est malheureux que, intentionnellement ou non, une section de dirigeants syndicaux ait pris vis-à-vis de ces élections une décision qui renforcera Amazon et la Chambre de commerce, au lieu de défendre les intérêts des travailleurs et des gens de couleur. Gagner cette élection et renforcer la gauche combative à Seattle aurait des implications nationales pour le renforcement du mouvement ouvrier.

    L’importance nationale de ces élections

    De plus en plus de socialistes auto-identifiés sont élus et mènent campagne dans tout le pays. Cela a suscité un débat à gauche sur une question clé : comment les socialistes peuvent-ils utiliser efficacement les fonctions électives dans un système capitaliste ? Certains prétendent que nous devrions abaisser notre profil socialiste en nous basant uniquement sur les limites du Parti démocrate, mais les victoires de Kshama sont un exemple des possibilités de populariser les idées socialistes, de mener des campagnes indépendantes et de construire des mouvements pour gagner des victoires. Le maintien de ce siège de combat pour les travailleurs à Seattle peut être un phare pour la gauche au niveau national dans le débat sur la manière de changer la société.

    La stratégie de Socialist Alternative repose sur la reconnaissance que la classe des milliardaires piétinera nos droits, notre niveau de vie et notre planète à la recherche du profit. Seule la force organisée et unie des travailleurs peut changer le monde. Les élections sont un outil que nous pouvons utiliser dans cette lutte, mais tout comme pour une grève ou une campagne communautaire, nous devons donner tout ce que nous avons dans cette lutte pour la gagner !

  • Le temps nous manque : rejoins la lutte pour une autre société !

    Nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus avoir d’illusion dans le système capitaliste. Non, ça n’est pas un caprice d’enfant de refuser que le fruit de son travail soit accaparé par une infime minorité de la population. Ce n’est pas non plus croire aux bisounours que de vouloir une planète habitable par tous, et pas juste pour les capitalistes capables d’acheter des bombonnes d’air des rocheuses canadiennes ou de construire des bunkers en Nouvelle Zélande (véridiques !).

    Par Emily Burns

    Mais beaucoup se demandent s’il est possible de construire une autre société. Pas tant conceptuellement – on l’a tous imaginé à un moment où à un autre – mais sommes-nous réellement capables de renverser ce système et sa classe dominante capitaliste vu l’énorme pouvoir qu’elle détient ?

    C’est vrai, le rapport de force est actuellement à leur avantage, mais il n’est pas inamovible ! Rien n’a jamais été obtenu pour la majorité sociale en le demandant gentiment, mais au travers de mouvements de masse. C’est vrai, ça ne va pas se faire du jour au lendemain : il faut de la patience, malgré l’urgence. C’est vrai, ils ont l’argent, sont organisés et ont en tête l’histoire des luttes sociales. Mais notre force potentielle – notre nombre – est bien plus grande encore.

    S’organiser

    Ensemble et organisés, nous sommes bien plus forts que la simple somme de chacun de nous. Dans le cadre de mouvements sociaux comme celui des jeunes pour le climat, des blouses blanches ou des pompiers, des questions reviennent systématiquement. Qu’est-ce que je peux faire ? Quelle est la prochaine étape de la lutte ? Quel mot d’ordre mettre en avant ? Comment en discuter autour de moi ? Il est crucial de débattre de tout cela collectivement et démocratiquement et de se baser sur l’expérience collective du mouvement des travailleurs en réunissant nos expériences propres, celles d’ailleurs et celles des générations précédentes. C’est ainsi qu’on évite de partir de zéro et que l’on peut dépasser le cadre des ‘‘solutions’’ individuelles.

    Au PSL, on veut réfléchir en dehors de la boite, on pense qu’aucun compromis n’est possible avec ceux qui ont des intérêts fondamentalement opposés aux nôtres et on défend une rupture socialiste avec le capitalisme. Pour cela, voter à gauche ne suffit pas. L’Histoire nous a démontré que la classe dominante n’acceptera jamais de perdre ses privilèges ; lorsqu’elle est menacée, elle est prête à tout ! Il faut en être conscient et s’y préparer.

    Se préparer

    N’ayons pas d’illusion, se préparer pleinement à intervenir dans les mouvements et construire une conscience collective de rupture socialiste avec le capitalisme nécessite de se structurer au niveau local, mais aussi international et d’y mettre de l’énergie.

    On a besoin de toi. Si tu partages les analyses présentes dans ce journal, saute le pas deviens membre du PSL !

    Chaque membre est convié à participer de manière hebdomadaire à sa réunion de section, un moment important où l’on peut prendre un peu de distance par rapport au système capitaliste dans lequel on baigne 7 jours sur 7. On y discute des développements dans l’actualité locale, belge et internationale et des mots d’ordre à mettre en avant ; on y revient périodiquement sur des expériences de luttes passées ou des auteurs clés pour en tirer les enseignements. Nos campagnes sont également discutées lors de cette réunion.

    Lors d’une action, au-delà de construire un rapport de force en mobilisant pour celle-ci, nous tentons au mieux de nos possibilités de mettre en avant, le plus concrètement possible, quelles pourraient être les prochaines étapes du mouvement et comment y parvenir, nous mettons également en avant la nécessité de lier les différentes luttes entre elles. Nous développons ces éléments dans nos tracts et surtout notre journal ; les ventes militantes de ce dernier débouchent souvent sur des discussions intéressantes.

    Ça s’apprend

    Se préparer à une confrontation de classe nécessite de développer une série de compétences. Nous étoffons nos capacités organisationnelles au travers d’une série de tâches que nous nous répartissons : écriture d’articles ; gestion de nos publications ; de nos finances, provenant entièrement de nos membres et du soutient ce que nous sommes capables de récolter autour de nous ; organisation des réunions de section,…

    Nous prenons également une série d’initiatives comme le 23 juin avec une manifestation pour faire barrage à l’extrême droite et la politique antisociale; ou encore à l’université de Gand – où nous sommes présents dans la délégation syndicale – où nous voulons mener concrètement la campagne de la FGTB pour les 14€ de l’heure. Même lorsque des actions sont petites, elles sont cruciales pour remettre en avant des méthodes de luttes collectives et puis, comment vouloir jouer un rôle-clé dans un processus en faveur d’un changement socialiste de société si nous n’avons pas pris l’habitude de prendre la parole, d’organiser des activités militantes, etc. ?!

    Ne reste pas sur la ligne de touche, on a besoin de toi !

    Si toi aussi tu veux un changement réel, ne reste pas spectateur, engage-toi et joue un rôle actif. Prends contact avec nous en discuter ! 02 345 61 81 ou info@socialisme.be Et n’hésite pas à verser une contribution sur le compte du PSL/LSP : BE86 5230 8092 4650 (BIC TRIOBEBB).

  • L’extrême droite n’est pas une solution ne laissons aucun espace à ses mensonges

    Luttons pour des emplois décents, des logements et un enseignement gratuit & de qualité

    Tract d’été des Etudiants de Gauche Actifs et de la Campagne ROSA // Tract en version PDF

    Pour un plan d’action antifasciste

    Les racistes, homophobes et sexistes du Vlaams Belang ont fait une entrée massive aux Parlements. Deux jours après, beaucoup ont exprimé leur colère avec des mobilisations qui ont pris place à Gand, Bruxelles et Liège. Avant les grandes vacances, Blokbuster a pris l’initiative d’une nouvelle manifestation le 23 juin contre l’extrême droite, la haine et pour une politique sociale à Gand qui a rassemblé 500 participants.

    Construis avec nous les prochaines actions !

    MARS 2020 : manif anti NSV – ANVERS

    “L’organisation officieuse des jeunes du VB (le NSV) organisera sa manifestation raciste à Anvers. Comme chaque année, Blokbuster organise une contre-manifestation plus grande contre l’offensive de l’extrême droite. Contacte-nous pour mobiliser autour de toi.
    Lorsque le VB dit “Notre peuple d’abord”, il intrumentalise le manque de logements sociaux, de crèches, d’emplois pour nous diviser. Plutôt que de voter en faveur d’un salaire minimum plus élevé, le VB attaque, y compris physiquement, les militants syndicaux qui défendent cette revendication. Les moyens existent pour offrir une vie décente à chacun, mais pas dans la poche des immigrés : dans celles des capitalistes. La lutte antifasciste et celle contre les politiques antisociales doivent être une seule et même lutte !” Els, de la campagne Blokbuster, manif à Liège le 28 mai 2019.

    Contre l’extrême droite, luttons contre le manque d’emplois, de logements et de services publics de qualité. Ces pénuries causées par les partis traditionnels alimentent l’extrême droite.

    Luttons pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure,

    • une pension de 1500 € minimum,
    • un enseignement gratuit et de qualité.

    En 2014, Dries Van Langenhove, jeune élu du VB cette année, défendait encore une augmentation du minerval pour assurer que l’enseignement supérieur soit réservé à l’élite !

    Ce ne sont pas les victimes qu’ils faut viser mais le système capitaliste qui engendre misère, haine et division pour satisfaire la cupidité de la classe dominante !

    “Organisons-nous pour que les racistes n’aient pas la confiance d’attaquer les migrants. Côté francophone, bien qu’il n’y ai pas de grand parti d’extrême droite, le racisme, le sexisme, la LGBTQI+phobie sont bien présents. Théo Francken est d’ailleurs un des politiciens les plus populaires en Wallonie. Le même terreau fertile – la colère sociale – est présent. C’est tous ensemble – jeunes et travailleurs peu importe notre origine, notre région, notre genre – que nous ferons reculer ces idées nauséabondes !” Jérémiah, des Etudiants de Gauche Actifs

    Sauvons notre planète du capitalisme

    Aux quatre coins du globe, les activistes climatiques ont crié ‘‘System change not climate change’’. Depuis le milieu du 18e siècle, 2/3 des émissions de gaz à effet de serre ont été émises par 90 entreprises. La “logique de marché” est d’investir là où se trouve le profit et uniquement dans l’optique de faire du profit. Les 5 entreprises les plus rentables du secteur énergétique au monde ont ainsi réalisé 114 milliards € de profits en 2012.

    Il est de plus en plus clair qu’une élite sacrifie tout pour continuer à s’enrichir. Le mouvement historique pour le climat a illustré la colère face à l’urgence climatique et environnementale. La lutte collective de masse – la grève – a été mis brillamment à l’agenda pour faire bouger les choses.

    Il faut maintenant que le mouvement se développe de manière démocratique. Nous devons faire participer le plus grand nombre aux débats sur les actions et les revendications. Au travers de comités locaux dans les écoles, cela peut se concrétiser !

    • Pour des transports publics gratuits, de qualité et bien desservis.
    • Pour un secteur énergétique sous contrôle et gestion démocratiques permettant des investissements publics massifs dans le renouvelable et la recherche scientifique.
    • Pour une planification démocratique de l’économie dans le respect de l’environnement.

    22 sept. Manifestation Rise for Climate – BXL
    27 sept. Grève mondiale pour le climat

    EGA, une organisation marxiste : comprendre le monde pour le changer

    Les crises ne sont pas résolues et sont toujours plus profondes. Les plus faibles sont sacrifiés, la haine et le racisme devraient dicter nos comportements. L’humanité est-elle vouée à fonctionner sur base de la compétition ? L’humain est-il égoïste par nature ?
    Le marxisme n’est pas un dogme rigide et dépassé. Il s’agit d’une philosophie qui nous permet de comprendre le monde qui nous entoure et les processus qui composent la réalité. Comment s’articule l’exploitation des travailleurs, de la nature, comment les changements peuvent prendre place ?

    Rejoins-nous pour discuter cette société qu’il nous faut renverser et de l’alternative que nous pouvons construire.

    Stop aux violences sexistes – Construis avec nous la manif du 24 novembre contre les violences faites aux femmes à l’initiative de la plateforme Mirabal

    En festival, 1/6 des femmes sont harcelées sexuellement. 98% des femmes en sont victimes que ça soit en soirée, dans le bus, au travail ou à la maison. La vague de dénonciation #MeToo a illustré l’omniprésence du sexisme. Prochaine étape : le combattre à la source.

    Nous devons pouvoir danser, travailler et nous déplacer en sécurité.

    • Pour un refinancement public de l’enseignement, afin que l’éducation sexuelle et affective ne se fasse pas principalement par le porno.
    • Pour plus de transports en commun avec plus de personnel d’accompagnement formé à la prévention et gestion des agressions sexistes.

    Nous ne sommes pas des objets, ni des machines à fric.

    • Pub, merchandising, clips, porno : non à la marchandisation du corps des femmes.

    La lutte contre les violences sexistes passe par l’indépendance économique des femmes.

    • Pour un salaire horaire minimum de 14€ brut et une pension mensuelle de 1500€ net.
    • Pour des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté.

    Les 1% les plus riches possèdent davantage de richesses que les 99% restant. Dans une société aussi inégalitaire aucune égalité de genre n’est possible. Il nous faut construire une société débarrassée du capitalisme et où les moyens sont disponibles pour offrir une vie décente à toutes et tous.

    Depuis 3 ans, la campagne ROSA refait de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars une journée de lutte

  • Retour sur le premier “Dimanche noir” et la naissance de la campagne antifasciste Blokbuster

    Le logo initial de Blokbuster, le “Vlaams Belang” s’appelait encore “Vlaams Blok” à l’époque.

    Ce 26 mai 2019 fut un nouveau “Dimanche noir” qui a vu une nouvelle percée du Vlaams Belang en Belgique tandis que Le Pen, Salvini et d’autres figures d’extrême droite fêtaient leur succès aux élections européennes. Dans ce cadre, nous tenons à revenir sur l’expérience de la campagne antifasciste flamande Blokbuster lancée à l’été 1991, tout juste avant le “Dimanche noir” du 24 novembre 1991. Les trois articles ci-dessous sont issus de nos archives.

    Le premier date de 2011 et revient sur les conditions de la fondation de Blokbuster 20 ans après sa naissance. L’article avertissait dans son paragraphe introductif “certains déclarent à tort que le danger de l’extrême-droite est passé”… Le second revient sur la manifestation du 24 octobre 1992 lorsque des jeunes issus de toute l’Europe se sont retrouvés à Bruxelles pour manifester contre le racisme et le fascisme à l’appel de “Youth Against Racism en Europe”. En première ligne se trouvaient des milliers de membres de Blokbuster. Enfin, le 3e revient sur des leçons utiles pour les combats d’aujourd’hui. Il a été écrit en octobre dernier à la suite du reportage de la VRT consacré à Shild & Vrienden.

    => Mardi 4 juin, 18h30, Liège “Rencontre avec la campagne antifasciste flamande Blokbuster”

    Manifestation de 1992.
    Blokbuster, lors d’une manifestation le 9 mai à Louvain contre la marche de la haine du cercle étudiant officieux du Vlaams Belang, le NSV.
  • Bruxelles. Votez PTB et rejoignez le PSL, la taxe des millionnaires nécessitera des mesures socialistes

    Mercredi 15 mai les sections de PSL de Bruxelles organisaient leur soirée électorale. Une cinquantaine de personnes ont participé au débat sur notre approche dans ces élections, de notre rôle et de la campagne que nous voulons encore mener pendant les quelques jours qui nous séparent du 26 mai.

    La discussion a été introduite par nos camarades Pietro et Boris qui ont pris soin de passer en revue des éléments importants pour comprendre la période dans laquelle nous nous trouvons et les défis qui se dressent devant nous. Depuis le grande crise économique mondiale de 2008 il a été impossible de regagner une croissance forte et durable. Et cela malgré les gigantesques moyens mis à la disposition de l’économie par les représentants politiques capitalistes. Les milliards injectés sur les marchés n’auront pas permis cette reprise tant espérée. Ceci participe à la confirmation d’une crise généralisée du système capitaliste. Le patronat et les actionnaires, les places boursières et les marchés, etc. l’organisation capitaliste de la société n’est pas capable de redresser la barre. Comme cela ne suffit pas, le sauvetage des banques et les multiples cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises ont continué de vider les comptes publics. On nous a imposé des carcans budgétaires et une politique d’austérité brutale… mais cela aussi a échoué. En Belgique, malgré le mandat du gouvernement thatchérien de Michel & Co et les nombreuses attaques sur les dépenses publiques, le bureau du plan a analysé : c’est encore quelques 8 milliards d’euros qu’il faudra aller économiser dans les prochains budgets. Vous avez dit échec ?

    Cette période électorale est aussi marquée par l’empreinte de mouvements massifs et combattifs. Les Gilets Jaunes en France mais aussi les actions syndicales sur le pouvoir d’achat, le mouvement des femmes contre les discriminations et bien sûr aussi les jeunes et leurs grèves successives contre le réchauffement climatiques ont participé largement a dicté les thèmes de la campagne. La colère contre les conséquences de la politiques des dernières années est grande. Le PSL veut intervenir dans cette campagne et trouver un espace de discussions autour de la volonté de ‘’dégager la droite’’.

    Les camarades ont dans cette optique expliqué notre appel à voter pour les listes du PTB : le programme qui constitue l’alternative la plus crédible aux politiques de droite dure. Nous avons notamment pris le temps de souligner dans leur programme la présence des revendications des syndicats : salaire minimum à 14€/h, pensions à 1500€ minimum, etc.

    Dans le tract des sections bruxelloises nous écrivons : ’’le PTB veut investir 10 milliards d’euros par an pour le climat et le social. Cela serait financé par son impôt sur les grandes fortunes. Nous soutenons la taxe des millionnaires tout en avertissant qu’un gouvernement de gauche qui introduirait celle-ci entraînerait une riposte patronale immédiate, avec sabotage de l’économie sous forme de fuite des capitaux’’. Une grande partie de la soirée de ce mercredi aura permis de discuter cette approche. Nous appelons à voter PTB mais pas sans expliquer les limites de leur programme. Ces difficultés que la droite et les capitalistes vont nous imposer, nous pensons que le PTB en fait abstraction.

    Nous voulons renforcer la gauche dans les parlements mais aussi ne pas rester sans préparation aux défis qui s’annoncent. Pour contrecarrer ces attaques et donc éviter que le programme social, le programme d’investissements publics pour les besoins et la transition écologique du PTB ne soit vidé de son contenu, nous pensons que le mouvement des travailleurs devra entrer en lutte et faire son entrée de manière offensive sur le terrain de la propriété des moyens de production et brandir l’arme des nationalisations. Cette question n’est malheureusement pas présente dans le programme du PTB. Nous pensons que cette campagne, l’attention et les projecteurs braqués sur le PTB seraient une superbe occasions de clarifier ces défis et préparer les militants et électeurs. Nous vous invitons à prendre contact avec nous pour discuter de ce que nous entendons par des mesures socialistes qui s’imposent et bien sûr à nous rejoindre.

    Lors de ce débat, Gilles, membre du Parti Humaniste avec lequel nous avons construit l’initiative Gauches Communes à Saint-Gilles, a pris la parole pour expliquer leur démarche au sein de la liste “Plan B”. Nous avons ensemble répété notre volonté de continuer à collaborer à l’avenir.

    Nous profitons enfin à remercier toutes les personnes présentes à cette soirée. Notre repas de soutien a permis de récolter le fond de lutte nécessaire au financement de nos campagnes et initiatives.

  • Irlande : Une voix socialiste féministe pour les travailleurs, les femmes et la planète !

    Le texte ci-dessous est une traduction du dépliant électoral de Rita Harrold, candidate de notre parti-frère irlandais (le Socialist Party, section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière), pour les élections européennes à venir.  

    Révoltons-nous ! Défendons les besoins publics, pas l’avidité du privé !

    ‘‘Les mouvements contre la taxe sur l’eau (une tentative de mettre fin à la gratuité de l’eau qui a été repoussée suite à un splendide mouvement de masse anti-austérité, NdT) et pour l’abrogation (du 8e amendement de la constitution, celui qui interdisait le droit à l’avortement et qui a été abrogé suite à une victoire obtenue par référendum, NdT) ont démontré que les choses peuvent changer. Rita Harrold et le Socialist Party ont été en première ligne de ces victoires. Les infirmières (entrée en grève dernièrement, NdT) ont aussi montré la voie !

    La richesse et les ressources existent pour assurer un niveau de vie de qualité pour tous, ainsi qu’un environnement durable, mais les gouvernements et l’Union européenne les gaspillent parce qu’ils font passer en premier le profit, et non les gens.

    Nous avons besoin d’un mouvement de masse des syndicats et des communautés locales en faveur du logement et des salaires. Mais cette fois, il nous faut aller encore plus loin. Nous devons nous attaquer aux principaux partis politiques et au marché capitaliste pour que les besoins des gens et de la planète soient protégés.

    Les jeunes sont essentiels dans cette lutte. C’est pourquoi je suis fier de proposer Rita Harrold comme candidate au Parlement européen’’ – Joe Higgins (ancien député européen du Socialist Party)

    Qui est Rita ?

    • Rita a 29 ans et une nourrice de Crumlin.
    • Dirigeante de la campagne de ROSA (for Reproductive rights, against Oppression, Sexism & Austerity) pour le OUI au référendum sur l’abrogation du 8e amendement ‘‘Time4Choice’’, Rita a organisé des actions autour des pilules abortives qui ont été commentées par beaucoup comme ayant été cruciales pour atteindre que le droit à l’avortement obtenu aille jusqu’à 12 semaines sur demande.
    • En tant que députée européenne, Rita continuera à mettre l’accent sur la violence basée sur le genre, sur l’écart de rémunération entre les genres et sur l’impact écrasant de l’austérité sur les femmes travailleuses et pauvres.
    • Rita fut l’une des organisatrices de la campagne We Won’t Pay qui a aidé à organiser le boycott de masse du payement de la taxe sur l’eau.
    • Rita est une activiste du Socialist Party depuis 10 ans.

    Logement : Notre crise, leurs profits

    En maximisant les profits, les banquiers, les promoteurs et les propriétaires immobiliers transforment la vie des gens en misère. L’État maltraite et discrimine également les gens du voyage et les allocataires sociaux. Mobilisez pour la marche du samedi 18 mai organisée par la National Homeless & Housing Coalition (coalition nationale des sans-abris et du logement).

    • Interdiction des expulsions et des fonds vautours ; instauration de contrôle pour assurer des loyers, des prix de l’immobilier et des hypothèques abordables.
    • Nationalisation des banques et des grandes compagnies du secteur de la construction sous contrôle public démocratique.

    Solidarité internationale : Non à l’Union européenne des patrons !

    L’UE défend le capitalisme néolibéral et continue d’imposer à l’Irlande de payer des milliards d’euros pour renflouer le système bancaire européen, au détriment des fonds de services publics dont le pays a tant besoin. L’UE a soutenu la répression de l’État espagnole contre le droit démocratique de la Catalogne à l’indépendance et apique la politique raciste et meurtrière de “l’Europe-Forteresse”.

    Dans le cas du Brexit, les conservateurs britanniques (tories) et l’UE représentent des intérêts commerciaux différents. Mais aucun d’entre eux, ni même le gouvernement irlandais, ne représente les intérêts de la classe des travailleurs. Rita Harrold affirme que les travailleurs et les syndicalistes d’Irlande, d’Écosse, d’Angleterre et du Pays de Galles doivent s’y associer :

    • Pour agir ensemble en defense de l’emploi, des salaires et des conditions de travail de tous les travailleurs, pour les droits des migrants et pour de meilleurs normes environnementales et sanitaires.
    • S’opposer à tout durcissement des frontières, Nord/Sud ou Est/Ouest.
    • Non au sectarisme – pour la solidarité entre tous les travailleurs – pour une Irlande socialiste et une Europe socialiste.

    Mettons fin aux inégalités de richesse – Il nous faut un changement socialiste !

    En Irlande, les 10% les plus riches possèdent plus de 53% de la richesse nette et possèdent 82% des terres. Les grandes entreprises et les super riches doivent être défiés. Rita se présente aux élections européennes en tant que membre du Socialist Party, sous la bannière de Solidarity-People Before Profit (groupe qui réunit les députés de gauche radicale de Solidarity (par ailleurs membres du Socialist party) et de People Before Profit, NdT). Tout comme Joe Higgins et Paul Murphy avant elle, Rita Harrold serait une puissante représentante de la classe des travailleurs de Dublin et du socialisme. Rita se bat :

    • Pour taxer les grandes entreprises et doubler le taux d’imposition des entreprises (qui passerait ainsi de 12,5% à 25%, NdT).
    • Pour en finir avec le marché capitaliste et l’économie truquée.
    • Pour la propriété publique démocratique des secteurs clés de l’économie afin d’assurer une transition rapide vers un environnement durable et que la richesse et les ressources de la société soient utilisées pour répondre aux besoins de tous, et non aux profits de quelques-uns.

    Dr. Rebecca Gomperts, directrice de Women On Web (service d’aide à l’avortement qui utilise la télémédecine et est destiné aux femmes qui vivent dans des pays où elles n’ont pas accès à des services d’avortements sûrs) : “Rita a été à l’avant-garde de la légalisation de l’avortement en Irlande et a aidé beaucoup de femmes lorsque l’avortement était encore illégal en Irlande. C’est une activiste, une animatrice et une éducatrice étonnante.”

    Rita mène campagne pour :

    • Les travailleurs: 15 euros de salaire horaire minimum & une campagne syndicale sérieuse contre les conditions de travail précaires.
    • La petite enfance : Congé parental rémunéré de deux ans et garde d’enfants gratuite dans la communauté et sur le lieu de travail.
    • Les femmes 😕Une campagne dirigée par les syndicats contre le harcèlement sexuel au travail & des investissements massifs dans l’enseignement et les services publics afin de lutter contre la violence basée sur le genre.
    • Le climat : Une transition équitable et rapide vers une économie zéro carbone & des investissements publics dans l’énergie éolienne, houlomotrice & renouvelable.
    • Les transports : Suppression de tous les tarifs pour les transports publics – extension massive des trains, trams et bus.

    Si elle est élue, Rita vivra au salaire moyen et fera dont du surplus de son salaire aux lutte pour le changement.

  • Un Premier mai à la veille d’élections cruciales

    Charleroi

    Les syndicats revendiquent l’augmentation du montant de la pension, une exigence qui bénéficie d’un large écho dans la population. Sans surprise, celle-ci fut au centre des activités de ce 1er mai. Le président de SP.a, Crombez, a déclaré qu’il s’agissait d’un point de rupture pour son parti concernant la possibilité de rejoindre la prochaine coalition gouvernementale. Espérons qu’il tiendra parole : les précédentes coalitions avec la social-démocratie ont sévèrement attaqué les pensions et la retraite anticipée. Le Pacte de solidarité entre les générations a beau dater de 2005, il n’a pas été oublié.

    Les socialistes étaient nerveux ce 1er mai : les sondages ne présagent rien de bon les concernant. Après cinq ans de gouvernement de droite, tous les partis qui ont composé le gouvernement sont en sévère perte de vitesse dans les sondages. Mais c’est aussi le cas du SP.a et du PS. Selon le dernier sondage cependant, les sociaux-démocrates pourraient constituer ensemble la plus grande famille politique du pays, le PS parvenant à limiter ses pertes électorales, ce qui leur permettrait de relancer Di Rupo comme Premier ministre. Mais, du côté néerlandophone, le SP.a n’était pas à la fête le 1er mai… Le parti se traîne à 10 – 12% dans les sondages, ce qui limite singulièrement les possibilités d’être enthousiaste. A Anvers, le SP.a est entré en coalition avec la N-VA. Cela a apparemment aussi des effets secondaires : les militants du PSL qui voulaient installer un petit stand d’information ce premier mai, comme c’est le cas depuis de nombreuses années, ont été expulsés militari par le SP.a. Plus tôt le même jour, notre délégation, qui comprenait également des militants tamouls et cachemiris, n’a pas été autorisées à participer à la manifestation avec certains de nos amis kurdes. L’approche répressive de la N-VA a visiblement été adoptée avec empressement par son partenaire de coalition…

    Anvers

    Depuis quelques années, le PTB est de plus en plus présent aux défilés locaux du 1er mai. Ce n’était pas différent cette année. A Anvers, le président du parti Peter Mertens a défendu l’augmentation de la pension minimale ainsi que la justice fiscale. Il a déclaré que nous devons défendre la “cathédrale de la sécurité sociale”, une cathédrale construite brique par brique et qui est aujourd’hui menacée par les économies néolibérales. M. Mertens n’a pas précisé que la sécurité sociale a été imposée par des luttes acharnées, contrairement à Raoul Heddebouw à Liège, mais cela a sans aucun doute été compris par les personnes présentes. La pension minimale de 1.500 euros occupait une place importante dans le discours de M. Mertens. Il a donc fait référence au fait que son parti a lancé cette revendication à son événement Manifiesta dès 2017. L’enjeu, pour le PTB, c’est d’assurer une meilleure présence au parlement.

    Le Vlaams Belang, qui tente en vain de détourner le 1er mai depuis des années, a également parlé d’une pension minimale plus élevée. L’extrême droite veut ainsi se profiler comme étant plus “sociale” que son concurrent N-VA. Toutefois, le parti est favorable à l’abolition de la retraite anticipée et à une dégressivité plus rapide des allocations de chômage. Le président du Vlaams Belang a amené sa nouvelle tête de liste du Brabant Flamand, Driss Van Langenhove (Scield & Vrienden), à Ninove. Le néo-nazi de Schild & Vrienden a mené à plusieurs reprises des actions provocatrices contre les mobilisations syndicales et contre les revendications sociales. Le Vlaams Belang est loin d’être crédible quand il essaye de se parer d’un “visage social”.

    Liège

    Mais revenons aux réelles activités du Premier mai. Bien entendu, les militants du SP.a et du PTB n’étaient pas les seuls présents. Dans les délégations de la FGTB, la campagne en faveur des 14 euros de salaire minimum horaire a pu compter sur un bel écho. La revendication est particulièrement importante, surtout pour les jeunes travailleurs. La campagne ‘Fight for 14’ est un succès et la FGTB cherche à l’amplifier et l’amener dans la rue. Ce 1er mai offrait certainement de grandes possibilités pour ce faire. La pétition de la campagne peut être utilisée plus largement avec des stands d’information sur les marchés, dans les rues commerçantes mais aussi lors d’activités comme le 1er mai. En ancrant la campagne au niveau local, il est possible de poser les bases d’un rapport de force efficace pour obtenir des victoires dans la construction d’une augmentation générale du salaire minimum jusqu’à 14 euros.

    Gand

    L’enjeu de ces élections n’est pas des moindres. Cinq autres années de gouvernement thatcherien seraient fortement préjudiciables à nos conditions de vie. La droite doit être combattue, tant dans les urnes que dans la rue. Les revendications syndicales concernant les pensions, le pouvoir d’achat et la sécurité sociale bénéficient d’un large soutien. Nous devons rendre ce soutien visible et l’inscrire à l’ordre du jour politique par une lutte active. Nous n’aurons rien en cadeau. Les origines du 1er mai se trouvent dans la lutte pour la journée des 8 heures à la fin du 19ème siècle. Ce fut une dure bataille qui a été gagnée parce qu’un rapport de force a été établi. Faisons de même aujourd’hui pour protéger nos acquis sociaux et en imposer de nouveaux.

    Le PSL était présent aux activités de Premier mai dans de nombreuses villes avec le journal “Lutte Socialiste”, des tracts avec notre appel de vote et la campagne pour les 14 euros de l’heure, des livres, des badges, …. Nous avons généralement reçu une réponse positive avec une bonne vente de notre magazine mensuel et beaucoup de soutien financier qui a été recueilli avec des badges, entre autres choses. Ci-dessous notre brochure sur les élections et la campagne électorale 14 euros.

     

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