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Category: Le PSL
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Bruxelles. Journée “Marx avait raison !”
14 mars 2020, 14 hLe Parti Socialiste de Lutte et les Etudiants de Gauche Actifs vous invitent à une journée de formation et de discussion à Bruxelles, au Pianofabriek
(Salles Casablanca I&II), 35 rue du fort à Saint-Gilles.– 14h – Accueil
– 14h30 – Meeting ‘Marx avait Raison’ – La crise du capitalisme, avec Julien (PSL) / Marxisme et Ecologie, avec Ophélie(EGA) / L’origine de l’oppression des femmes, avec Brune (Campagne ROSA)
– 16h – Ateliers
- Retour sur les années rouges en Italie (1919-1920) et la montée du fascisme, avec Guy Van Sinoy, militant FGTB et Pietro, PSL
- L’Afrique Sub-Saharienne en proie à l’impérialisme, avec Olivier Ekobo, GREMA et Alain Mandiki, PSL
- Le Chili en révolte: la question de l’assemblée constituante, avec Pablo, PSL et Célia, Campagne ROSA
Repas à prix démocratique
– 20h – Meeting “Le PSL, un parti pour changer de société’: La crise politique en Belgique et la défense de la sécurité sociale (Anja Deschoemacker, porte-parole de Gauches Communes) / La lutte pour les 14€/h et la grève du 9 mars à l’université de Gand (Tim Joosen, délégué CGSP- ACOD UGent) / Pas de socialisme sans libération des femmes (Marisa Cabal, responsable de la Campagne ROSA à Bruxelles) / Le PTB et le PSL, divergences et convergences (Boris Malarme, président du PSL – Bruxelles).

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La Campagne ROSA : les activistes derrière la vidéo virale

Marche contre le sexisme organisée à Gand à l’initiative de la Campagne ROSA, 8 mars 2019. La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), l’organisation féministe derrière la vidéo virale avec Jeff Hoeyberghs, appelle à un débat approfondi sur le sexisme.
La lutte contre le sexisme ne peut rester un acte de distanciation symbolique. Le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV à l’origine de ce meeting misogyne doit être exclu de l’université. De plus, l’UGent doit prendre d’autres mesures concrètes contre le sexisme.
La Campagne ROSA-Gand organise une action de protestation auprès du Conseil social de l’UGent, où une lettre ouverte sera distribuée, ce vendredi à 8h00, à l’UFO, au 33 Sint-Pietersnieuwstraat.
La Campagne ROSA aimerait s’adresser à la presse pour expliquer pourquoi il était important pour les activistes féministes d’attirer l’attention sur les déclarations de Hoeyberghs, ce que signifie encore la réalité du sexisme après #MeToo, et pourquoi le KVHV doit être exclu.
Une vidéo virale qui expose le sexisme
Avec une audience Facebook estimée à 769.000 et 380.000 spectateurs uniques et un total de plus de 62.000 réactions Facebook (du côté néerlandophone), les déclarations scandaleuses de Jeff Hoeyberghs ont choqué la Flandre. Une version sous-titrée circule également du côté francophone depuis mardi soir.
Les activistes de la Campagne ROSA à l’origine de la vidéo et de l’action de protestation organisée le soir-même du meeting du KVHV soulignent l’importance de leur action :
« Il est bien sûr affligeant que de telles opinions existent et que des organisations étudiantes d’extrême droite les propagent, mais il est extrêmement important qu’elles soient rendues publiques”, déclare Mai Vermeulen de la Campagne ROSA. “Le sexisme est toujours une réalité quotidienne et la Campagne ROSA veut la rendre visible et prendre des mesures pour s’y opposer afin de lutter contre les discriminations. »
Un débat plus large sur le sexisme
Les médias nationaux se sont emparés de l’affaire le lundi soir. Le mardi, Jeff Hoeyberghs et le KVHV ont pu s’expliquer au journal de VTM. Dans l’émission De Afspraak, le KVHV a également été invité à se défendre.
“Maintenant que ce cas est connu, nous devons saisir l’opportunité pour aller plus loin dans le combat contre le sexisme”, souligne Mai Vermeulen. “Demander des explications au KVHV ne suffit pas.” Le problème ne se limite pas à cela : “Jeff Hoeyberghs et le KVHV ne sont que la pointe de l’iceberg. Le sexisme est un problème structurel et social qui créée une image déformée et dégradante de la femme.”
Mobilisation
Depuis lors, il pleut des plaintes à l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’Unia et dans d’autres institutions. “C’est important, affirme la Campagne ROSA, mais nous ne devons pas en rester à un activisme symbolique. Nous avons pu lancer cette vidéo parce que le soir du meeting, une action de protestation avait été menée par des étudiantes et étudiants de l’UGent.
Ce vendredi matin, à 8h00, nous organiserons une nouvelle manifestation devant le conseil social de l’UGent. Le recteur propose maintenant suspendre temporairement le KVHV, mais c’est insuffisant. La seule réponse cohérente pour une institution universitaire qui lutte contre le sexisme est l’exclusion du KVHV.”
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Pour de plus amples informations et des interviews : Mai Vermeulen +32 490 43 12 12 95
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Gand: l’extrême droite sur la défensive après une action antisexiste
Mercredi dernier, le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV organisait un meeting à l’université de Gand avec Jeff Hoeyberghs, chirurgien plasticien et sexiste notoire, afin qu’il développe son opinion au sujet des femmes. S’il est inconnu du côté francophone, Jeff Hoeyberghs est déjà passé à plusieurs reprises à la télévision flamande. Selon lui, « ce n’est pas au père de nourrir son bébé à minuit. » Dans l’explication de cette rencontre, le KVHV avait repris une autre de ses déclarations : « Les femmes se mettent hors jeu avec le mouvement #MeToo. Elles devraient être sacrément heureuses de toute l’attention qu’elles reçoivent des hommes… Les femmes feraient mieux d’utiliser leur féminité pour faire des choses positives, comme satisfaire leurs maris. Elles pourraient montrer un peu plus de gratitude pour ce que les hommes ont déjà fait pour elles. » Pour nous, il est inacceptable que l’université soit une plate-forme pour un tel discours sexiste. C’est pourquoi la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont rapidement mis sur pied une contre-action après avoir pris connaissance de l’événement.Par Kenzo (Gand)
Nous nous sommes rassemblés à une septantaine et nous sommes rendu aux portes du bâtiment universitaire du Blandijn où se tenait la réunion du KVHV. A l’entrée du Blandijn, l’extrême droite se tenait derrière une rangée de membres du personnel de sécurité, à une trentaine tout au plus. Grâce à notre action, le KVHV est aujourd’hui sur la défensive : l’université a dû prendre ses distances par rapport au meeting. Parmi les étudiants et le personnel, l’indignation était grande.
Cela ne signifie pas pour autant que nous avons gagné. Les autorités universitaires n’ont pas encore pris de mesures pour retirer la reconnaissance du KVHV comme cercle étudiant officiel. Cela signifie qu’ils peuvent toujours utiliser les locaux de l’université et qu’ils reçoivent même des subventions. Nous n’avons donc pas l’intention d’arrêter notre action.
Le KVHV n’est pas seulement un cercle étudiants : il s’agit d’une association d’extrême droite qui a facilité l’émergence du groupe Schild & Vrienden. Sa figure de proue, Dries Van Langenhove, a été membre du KVHV avant de lancer Schild & Vrienden. Le NSV (Nationalistische Studentenvereniging), le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang, a perdu beaucoup de terrain au profit du KVHV, qui est aujourd’hui la plus importante association étudiante d’extrême droite à Gand.
Le KVHV est également fondamentalement sexiste et LGBTQIphobe. Quand Bo Van Spillbeeck, journaliste à la chaîne VTM, a annoncé sa transition, le KVHV a publiquement déclaré que les transgenres ne seraient jamais « normaux ». Tom Peeters, qui a fait partie de la direction du cercle, a déclaré « Il vaut mieux défendre l’avortement des homosexuels que pour leur droit d’adopter », ce qui illustre toute la pourriture qui suinte de cette organisation. L’an dernier, un reportage de la VRT avait mis en lumière le racisme, le sexisme et le nazisme de Schild & Vrienden. La plupart de ses membres à Gand proviennent directement du KVHV. Le site d’information d’extrême droite Sceptr a été lancé à l’initiative de Jonas Naeyaert, président du KVHV-Gand entre 2010 et 2012. De nombreux membres du Vlaams Belang comme Bart Claes ou Gerolf Annemans sont membres d’honneur du KVHV. Cette organisation vise à activement soutenir le développement de l’extrême droite en Flandre.
Avec cette action à Gand, nous avons fait un pas de plus en avant dans la reconstruction d’une résistance antifasciste active. Depuis la victoire électorale du Vlaams Belang, ces groupes sont plsu confiants, ce qui se traduit par un nombre croissant d’incidents racistes et sexistes tels que l’incendie du futur centre d’asile à Bilzen. En nous mobilisant et en organisant de telles actions, nous pouvons forcer l’extrême droite à se mettre en position défensive. La grande majorité de la population est opposée aux véritables idées de l’extrême droite. Ne laissons aucun espace aux provocations et à la violence de l’extrême droite ! Contactez-nous ou rejoignez-nous pour nous aider à construire la résistance contre l’extrême droite !
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Optimisme et détermination au 16e Congrès national du PSL

Le Congrès national du PSL est organisé tous les deux ans, l’année intermédiaire comprenant les différents Congrès régionaux du parti. Notre 16e Congrès national a eu lieu du 15 au 17 novembre, en présence de 120 délégués issus de toutes les sections du parti en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. Les participants ont intensément discuté des perspectives mondiales et de la situation politique et sociale en Belgique, pour terminer par une session consacrée à la construction du parti. Ce Congrès clôturait une période de discussion de 6 semaines qui a été menée dans toutes les sections sur base de divers documents spécifiques qui ont été amendés au Congrès.
Ce Congrès était exceptionnel à plus d’un titre. Nous nous trouvons au milieu d’un point tournant dans la situation objective internationale, au beau milieu d’un processus où il est très difficile de voir comment les choses vont se développer avec précision. Il suffisait de voir le nombre d’événements majeurs survenus entre le moment où le premier document de discussion a été envoyé aux sections et la tenue du Congrès !
Le mouvement global pour le climat représente la plus grande mobilisation internationale de la jeunesse depuis le mouvement anti-guerre de 2003. Au même moment se développe une vague de protestations mondiales inédite depuis l’année 2011, année du processus de révolution et de contre-révolution au Moyen Orient et en Afrique du Nord, du mouvement Occupy ou encore de celui des Indignés. Et alors que nous étions en plein Congrès, l’Iran a lui aussi été saisi par les protestations de masse !
Dans cette vague se trouve l’Amérique latine, une région à nouveau plongée dans un processus dynamique de révolution et de contre révolution tout comme au début de ce siècle. Mais à la différence de l’époque, les pays de la région ne sont plus seuls en révolte. A tout cela s’ajoute encore un puissant mouvement international pour l’émancipation des femmes et contre la violence de genre.
Ces processus se caractérisent notamment par un très fort sentiment instinctif d’internationalisme et un sentiment d’urgence. Et alors que la vague internationale de 2011 se concentrait essentiellement sur l’appel à la ‘‘démocratie réelle’’, on a ici un processus plus radical, avec un fort sentiment antisystème voire même anticapitaliste. Nous n’avons pas encore atteint le niveau de conscience des années ’70 ou ’80, principalement en raison de la faiblesse du mouvement ouvrier sur les plans politique et syndical, mais les masses peuvent apprendre très vite. La grève est devenue une arme à l’efficacité reconnue dans les divers mouvements, comme pour le climat et l’émancipation des femmes, tandis que des grèves générales ont éclaté à l’initiative ou non des directions syndicales en Algérie, au Soudan, à Hong Kong, au Brésil, en Argentine, en Equateur,…
Ceux qui pensaient que l’Amérique latine avait viré à droite doivent revoir leur copie. Tout comme ceux qui estimaient le Moyen Orient débarrassé du virus du soulèvement de masse. Et ceux qui pensaient la jeunesse endormie. Que de vieilles certitudes sont aujourd’hui ébranlées ! Il en va de même pour d’innombrables équilibres de pouvoirs entre puissances impérialistes ou entre communautés régionales.
La situation n’est pas sans danger, comme l’a encore tout récemment illustré le coup d’Etat en Bolivie ou les succès électoraux de l’extrême droite en divers endroits, qui ont conduit à une croissance de la violence raciste, sexiste et LGBTQI-phobe. Une grande polarisation est en œuvre aujourd’hui.
Tout cela prend place alors que l’économie mondiale est encore en croissance, tandis que la conscience de classe est floue tant pour les masses que pour les militants, et en dépit de la faillite des syndicats et de la grande majorité des partis de gauche, y compris de la gauche prétendument révolutionnaire. En fait, le seul facteur qui permet le maintien du capitalisme, c’est l’absence d’une alternative révolutionnaire de masse. Mais cette discussion est aujourd’hui enrichie par les expériences concrètes de Syriza en Grèce, du processus bolivarien au Venezuela et en Bolivie, des campagnes électorales de Bernie Sanders, Mélenchon et Corbyn.
Ce Congrès était aussi exceptionnel car nous y avons célébré la victoire héroïque de nos camarades à Seattle avec la réélection de Kshama Sawant alors qu’elle faisait face aux millions d’Amazon et d’autres grandes entreprises dont la tentative d’acheter le conseil de ville s’est soldée par un cuisant échec. Ces élections ont été scrutée à la loupe par la presse nationale, qui a commenté le combat qui s’y menait en disant que ‘‘ce qui se passe aujourd’hui à Seattle aura un impact sur les présidentielles l’année prochaine’’.
Ce Congrès était également exceptionnel en raison de la tenue, en janvier prochain, d’un Congrès mondial de notre organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière, le premier après une crise qui a vu le départ d’une minorité dirigée par notre ancienne direction historique (en savoir plus à ce sujet). Ce Congrès mondial analysera en profondeur la nouvelle période dans laquelle nous sommes entrés, marquée par le déclin de la mondialisation et du néolibéralisme et l’essor d’une ère de tensions géopolitiques croissantes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le débat survenu dans notre internationale est apparu dans une telle période charnière.
Les éléments de la crise internationale se manifestent également en Belgique où, là aussi, l’autorité du capitalisme est en déclin. Plusieurs processus se sont accélérés et approfondis, comme la crise de légitimité des partis traditionnels, les tensions entre les deux classes sociales fondamentales et la question nationale. Tout cela alors que, pour reprendre les propos tenus par un économiste de droite dans les pages du De Standaard, la Belgique est ‘‘à une récession’’ d’une ‘‘tragédie grecque’’ et que tous les échelons des autorités devront procéder à des économies, y compris la sécurité sociale.
Quel que soit le prochain gouvernement fédéral, il lancera des attaques austéritéaires. En Flandre, une résistance commence à se développer contre le gouvernement régional qui s’en prend durement aux fonctionnaires, à la VRT, à l’enseignement, à De Lijn, à la culture, aux allocations familiales, etc. De premiers conflits se développent dans le secteur culturel et parmi le personnel de De Lijn. A Bruxelles et en Wallonie, c’est le secteur de la santé qui est en lutte contre les bas salaires et les conditions de travail.
Un fossé s’approfondit entre l’establishment et la masse de la population. Nous ne devons pas sous-estimer l’importance de l’expérience du mouvement ouvrier sous Michel Ier. La lutte de 2014 a laissé ses traces sur les discussions et sur la façon dont la nouvelle lutte sera organisée. Parmi les syndicalistes les plus conscients, les leçons ont été tirées sur les fautes commises en 2014-2015. Le mouvement n’ayant pas mis le gouvernement par terre, ce dernier s’est rétabli, en instrumentalisant l’impact des attentats terroristes. En conséquence, les thèmes sociaux alors à l’avant-plan furent mis de côté au profit de ceux de la migration et de l’identité.
La croissance de l’extrême-droite est bien entendu un facteur compliquant dans la situation. Mais la résistance antifasciste peut se développer au côté des luttes du mouvement ouvrier. Dans ce cadre, des luttes concrètes autour de revendications sociales telles que celles défendues par la FGTB – une augmentation des allocations sociales, une augmentation des pensions à 1500€, un salaire minimum de 14€/h, une sécurité sociale forte, un programme qui répond à l’urgence climatique – peuvent jouer un rôle important.
Instinctivement, les jeunes grévistes pour le climat se sont inscrits dans la tradition du mouvement ouvrier à travers plusieurs grèves. Une nouvelle génération entre en lutte, tire des leçons de son expérience et aura un énorme impact jusque dans les rangs syndicaux.
Dans cette période où obtenir des réformes exige une lutte à caractère révolutionnaire, les luttes devront opérer des incursions dans la propriété privée capitaliste. Ce Congrès national a réaffirmé la confiance des membres du PSL pour jouer un role dans tous ces combat et defender une transformation socialiste de la société.
Quelques photos de Liesbeth :
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Seattle. Amazon contre Sawant : un résultat encore indécis

La réélection de notre camarade Kshama Sawant (Socialist Alternative) est en jeu après que 4,1 millions de dollars aient été dépensés pour battre les candidats socialistes et progressistes dans cette ville.
Par Ty Moore
La lutte pour la réélection de Kshama Sawant fut une campagne populaire puissante et sans nulle autre pareille. Bien qu’Amazon ait dirigé plus de puissance de feu financière contre Kshama Sawant et Socialist Alternative que contre tout autre candidat – contribuant à en faire la course au conseil de ville la plus chère, la plus polarisée et la plus regardée de l’histoire de Seattle – les résultats de la soirée électorale étaient trop serrés que pour donner un vainqueur. Nous nous sommes heurtés à une tentative inédite des milliardaires pour prendre le contrôle du conseil de ville de Seattle, où ne siègent que 9 élus. Emmenés par les 1,5 million de dollars d’Amazon, l’ensemble des PAC pro-entreprise (des fonds électoraux) a dépensé plus de 4,1 millions de dollars pour tenter de remporter les sept courses du conseil de ville : presque cinq fois la somme précédente, qui était déjà un record !
Les premiers résultats accordent 46% des voix à Kshama Sawant et 54% à Egan Orion, le candidat de la multinationale Amazon dont le siège est à Seattle. Mais puisque seule la moitié des bulletins sont comptés, nous nous attendons à ce que le nombre obtenu par Kshama augmente considérablement à mesure que les votes tardifs seront comptabilisés ces prochains jours. Après le premier tour du 6 août (en savoir plus), les suffrages accordés à Kshama ont augmenté de 4 pourcents une fois les bulletins tardifs dépouillés. Toutes les indications en notre possession laissent présager une hausse encore plus marquée pour cette élection générale. Lors de la première victoire de Sawant, en 2013, les bulletins de vote tardifs lui ont permis de gagner plus de 4,5 points, ce qui lui avait permis de remporter la victoire. Lors de la soirée électorale de ce 5 novembre, les bénévoles et partisans de la campagne demeuraient optimistes.
Le système de vote par correspondance de l’État de Washington permet aux électeurs d’envoyer leur bulletin de vote par la poste à partir de trois semaines avant le jour du scrutin, et les envois les plus rapides sont disproportionnés parmi les électeurs plus riches et âgés. Le décompte du soir de l’élection ne tient pas compte des bulletins de vote soumis ces derniers jours, qui proviennent de façon disproportionnée de la classe ouvrière, des gens de couleur et des jeunes électeurs.
Cette année, la dernière vague de votes tardifs pourrait être particulièrement importante car alimentée par la colère contre Amazon et notre spectaculaire campagne pour inciter les gens à voter. Le jour-même des élections, les urnes étaient si souvent remplies que les électeurs étaient forcés d’attendre que les travailleurs du comté se précipitent pour vider les urnes !
Seuls 20.926 votes ont été comptabilisés sur un total de 74.772 inscrits dans le district 3 de Seattle où Kshama affrontait Egan Orion, soit 28 %. Avec un taux de participation prévu estimé à 50 % environ, nous aurions besoin d’environ 55 à 56 % (selon le taux de participation exact) de ces votes tardifs pour que Sawant puisse remporter la course. Cela ne tient pas encore compte de nos efforts pour “guérir” les bulletins de vote annulés. A chaque élection, environ 2% des bulletins de vote ne sont pas pris en compte parce que les électeurs ne les ont pas signés correctement ou que d’autres erreurs ont été commises. Nous avons de bonnes chances de gagner environ 1 % de plus en demandant à nos partisans de nous faire parvenir les bulletins de vote annulés pour qu’ils soumettent à nouveau leurs signatures correctes.
Vaincre Kshama était la priorité absolue des grandes entreprises lors de cette élection. Si elles échouent dans le District 3, cela pourrait clore une série de défaites humiliantes pour les milliardaires dans toute la ville. Les candidats soutenus par Amazon semblent être sur le point de perdre dans les autres Districts, à l’exception probable du District 4 où le candidat des Democratic Socialists of America Shaun Scott connait une progression difficile après avoir remporté 42 % des bulletins de vote comptés le soir des élections, après une première campagne impressionnante.
Une campagne de mensonges et de distorsions
Une vague d’indignation a balayé Seattle au cours des trois dernières semaines de l’élection à la suite de la “bombe d’un million de dollars” qu’Amazon a lancée sur Seattle le 14 octobre. La contribution totale d’Amazon au PAC à la Chambre de commerce de Seattle s’est ainsi élevée à 1,5 million de dollars et les dépenses totales d’Amazon s’élèvent à 4,1 millions de dollars.
Des personnalités politiques nationales se sont prononcées contre Amazon, ce qui a donné lieu à une grande attention nationale. Le comité éditorial du Wall Street Journal s’est ainsi plaint que “Bernie Sanders a tweeté cette semaine que les dépenses d’Amazon à Seattle étaient “un exemple parfait de la cupidité incontrôlable des entreprises à laquelle nous allons mettre fin”. Elizabeth Warren a dénoncé Amazon pour avoir “essayé de faire pencher les élections du conseil de ville de Seattle en sa faveur”, ajoutant que “j’ai un plan éjecter le monde de l’argent hors de la politique “.
Danny Westneat, du Seattle Times, avait averti que les 1,5 million de dollars du milliardaire et propriétaire d’Amazon Jeff Bezos pour vaincre Sawant et d’autres candidats progressistes s’étaient peut-être retournés contre lui : “La campagne électorale se déroulait comme un référendum sur la performance du conseil de ville.” Un sondage Elway/Crosscut révélait que 67 % des électeurs étaient susceptibles de soutenir “quelqu’un qui veut changer” l’orientation du Conseil. Westneat a continué : “Maintenant [l’élection] pourrait bien devenir un référendum sur Amazon et le pouvoir des entreprises” (23/10/19).
Les dépenses massives d’Amazon lui ont aliéné de nombreux électeurs, mais cette somme a également permis d’acheter un torrent de publicités, d’envois postaux et de personnes payées pour faire du porte-à-porte. Tout cela a influencé des électeurs en faveur de l’opposant de Sawant soutenu par Amazon. Nos membres et nos bénévoles ont été confrontés à maintes reprises aux arguments de cette offensive financées par les ultra-riches.
Si les dépenses des entreprises étaient sans précédent, l’implacable propagande médiatique fut elle aussi inédite. Le Seattle Times a été à l’avant-garde d’une campagne de longue haleine qui visait à rendre Kshama Sawant et d’autres “idéologues de gauche” responsables de l’échec de du conseil de ville concernant la lutte contre le sans-abrisme à Seattle et la crise du logement, les principales préoccupations des électeurs. Le journal a appuyé les candidats soutenus par les entreprises dans les sept courses au conseil en les présentant comme s’ils étaient les candidats du “changement”.
En réalité, la crise du logement de Seattle s’inscrit dans le cadre de l’échec mondial du capitalisme, qui traite le logement comme une marchandise destinée à enrichir les spéculateurs milliardnaires plutôt que comme un droit humain fondamental. Les travailleurs ont raison d’être en colère contre l’inaction des autorités de la ville, de l’Etat pour du fédéral face à cette crise. Mais la faute en incombe à l’establishment politique complice du pouvoir des entreprises. De son côté, Kshama Sawant mène campagne pour un contrôle universel des loyers et une taxation des grandes entreprises afin de permettre de construire des logements sociaux de qualité en masse.
L’adversaire choisi par les dirigeants d’Amazon pour faire face à Kshama était Egan Orion, un candidat entièrement aux mains des grandes entreprises qui s’est présenté comme un “progressiste” pour gagner des voix. Orion placardé toute la ville d’affiches qui affirmaient qu’il refuserait l’argent des PAC pro-entreprise, ce qui était faux. Il les a même ouvertement remerciés quand il a obtenu leur soutien. Son équipe de campagne a envoyé des mails mensongers sur Kshama à chaque foyer. Ces mensonges ont été le fil rouge des 20 mails de masse envoyés par Egan Orion ou par ses partisans tout au long de la campagne.
Les partisans d’Orion ont arraché plus de 1.000 enseignes de la campagne de Kshama Sawant dans tout le district et, au cours des deux dernières semaines, ils en ont vandalisées plus de 200. Cette tentative d’intimidation des électeurs a dégoutté de nombreux résidents du District 3 et n’a pas empêché la campagne de Sawant d’organiser une campagne de masse.
Pour surmonter les mensonges et les attaques contre notre campagne, il était essentiel de sensibiliser le public à cette tentative d’acheter l’élection par le biais de milliers de conversations aux portes et aux coins des rues.
La plupart des jeunes et des travailleurs sont parvenus à percer ce rideau de calomnies. Mais les premiers résultats indiquent une participation historique dans les quartiers les plus riches de Seattle. Cela reflète également l’évolution rapide de la composition sociale du District 3 et de Seattle dans son ensemble. De nombreux travailleurs et des personnes de couleur ont dû déménager en raison de l’augmentation vertigineuse des loyers depuis notre dernière campagne électorale.
Généralement, les électeurs républicains ne participent pas aux élections locales et les candidats ouvertement républicains ne se donnent même pas la peine de se présenter à Seattle, mais cela a changé cette année. Le parti républicain a soutenu la liste des candidats soutenus par Amazon et la Chambre de commerce, malgré le fait que ces candidats se disent tous démocrates !
Seattle connaît sa propre variante locale de la vague populiste de droite qui a propulsé Trump au pouvoir. L’anxiété de la classe moyenne face à l’insécurité économique croissante et à la dégradation sociale est exploitée par les grandes entreprises et les riches, qui mènent une lutte féroce contre la croissance des idées et des mouvements socialistes qui veulent imposer des limites à leurs richesses et à leur pouvoir. Des groupes comme “Speak Out Seattle” et “Safe Seattle” sont apparus au cours de l’année écoulée comme l’expression d’une minorité conservatrice férocement opposée aux camps de sans-abri, à la criminalité, à la drogue et aux “idéologues de gauche” tels que Kshama Sawant.
Comme nous l’expliquions dans un article paru en mai dernier “ces groupes ont été indirectement soutenus et financés par Amazon et les grandes entreprises en tant que bélier populiste pour repousser le mouvement progressiste en matière de logement et vaincre la “taxe Amazon” (qui visait à imposer les grandes entreprises pour payer la construction de logements pour sans-abris, NdT) l’an dernier. (…) En 2017, Jeff Bezos a dépensé 350.000 $ pour un PAC pour l’élection de la maire Durkan. Six mois plus tard, en juin 2018, sous la pression énorme des grandes entreprises, elle et la majorité du conseil de ville ont abrogé la taxe Amazon (en savoir plus à ce sujet). Cette capitulation, surtout de l’aile la plus libérale du conseil, démoralise la gauche et enhardi les grandes entreprises et les forces de droite se mobilisent derrière elles.”
La gauche en débat
Au lendemain de la défaite de la taxe Amazon, une alliance de fait entre les grandes entreprises, une section de dirigeants syndicaux et la plupart des politiciens locaux du Parti démocrate se sont unis pour tenter de vaincre Sawant et bloquer l’élection de Shaun Scott, le candidat des Democratic Socialists of America dans le District 4.
La large coalition construite autour de la campagne pour la taxe Amazon, dans laquelle Kshama Sawant et Socialist Alternative ont joué un rôle central, a d’abord obtenu l’adoption à l’unanimité de la taxe sur les 3% des entreprises les plus importantes de Seattle pour financer le logement abordable et les services aux sans-abri. Cependant, face à la pression intense des grandes entreprises et à une campagne bien financée, cette coalition a été brisée et le conseil de ville a abrogé la taxe par un vote de 7 à 2 un mois plus tard seulement.
Pour la gauche libérale et favorable aux entreprises, cette défaite provenait de l’approche “diviseuse” de Kshama Sawant et de Socialist Alternative. En dépit du soutien d’un certain nombre de syndicats, un groupe de dirigeants syndicaux conservateurs métallurgistes et d’autres corps de métier de la construction ont dénoncé avec colère cette campagne comme une “taxe sur les emplois”, en craignant que la colère d’Amazon ne ralentisse le boom du bâtiment à Seattle.
Lors du premier tour de ces élections, le 6 août dernier, alors que le mouvement des travailleurs était ouvertement divisé, Kshama Sawant a récolté 37% des voix sans le soutien de ses collègues membres du conseil de Ville ou d’autres politiciens importants du Parti démocrate. Dans le Seattle Times, Danny Westneat a écrit : “Aucun titulaire, de mémoire récente, n’a survécu à une primaire avec un si bas niveau ” (8/7/19).
Si Kshama Sawant et Socialist Alternative avaient adopté l’approche de la plupart des dirigeants libéraux et syndicaux pour essayer d’éviter toute confrontation directe avec Amazon, il est probable que la stratégie d’intimidation de Jeff Bezos et sa tentative d’acheter le conseil de ville auraient été bien plus efficaces.
Organiser en une riposte cohérente la méfiance généralisée de la classe des travailleurs à l’égard du pouvoir des entreprises n’avait rien d’automatique. En fait, la plupart des élections aux États-Unis ne comprennent aucun défi audacieux pour la classe ouvrière tant est importante la domination des entreprises sur le Parti démocrate. Même à Seattle, où les organisations locales du Parti démocrate ont évolué vers la gauche sous l’influence de Bernie Sanders et d’autres opposants de gauche, cela ne s’est pas traduit par l’arrivée de nombreux candidats combattifs déterminés à lutter en faveur de la classe ouvrière.
Socialist Alternative a fait reposer sa stratégie sur sa confiance que, pour peu que l’on offre une perspective de lutte, la classe ouvrière et les jeunes de Seattle seraient capables de vaincre Amazon et les grandes entreprises. Un élément crucial de cette stratégie était le potentiel que la base mette pression sur les dirigeants progressistes et syndicaux afin de les forcer à se prononcer avec nous contre l’establishment capitaliste de Seattle.
Les membres de Socialist Alternative ont fourni l’épine dorsale marxiste de cette stratégie. Leur énergie, leur abnégation et leurs compétences politiques ont permis de mener à bien la campagne électorale populaire la plus puissante de l’histoire de Seattle. Plus de 1.000 bénévoles nous ont aidés à frapper à plus de 225.000 portes et à faire 200.000 appels téléphoniques. Un nombre record de 7.500 travailleurs et travailleuses ont réalisé des sacrifices financiers pour contribuer à notre campagne.
La lutte pour l’unité contre Amazon
Lors du premier tour du 6 août, les candidats soutenus par Amazon et les grandes entreprises se sont présentés aux élections générales dans les sept courses en affrontant des candidats plus progressistes. Avec la menace imminente d’une prise de contrôle totale de l’hôtel de ville par la Chambre de commerce, notre appel à l’unité maximale contre les grandes entreprises a rapidement gagné du terrain parmi les activistes de la base, ce qui a exercé une pression sur de plus grands acteurs politiques.
D’autres soutiens en faveur de Kshama Sawant et de Shaun Scott ont commencé à se manifester de la part de figures et groupes progressistes qui étaient restés sur la touche pendant le premier tour. Les scandaleuses tentatives de dirigeants syndicaux conservateurs pour qu’Egan Orion obtienne le soutien du Conseil du travail ont été vaincus lorsque plus de 300 syndicalistes ont signé une lettre ouverte de protestation. Au cours de ces dernières semaines, 22 syndicats ont soutenu Kshama Sawant, soit une majorité des sections locales qui ont donné des consignes de vote dans le District 3. Un meeting conjoint faisant la promotion d’un New Deal vert pour Seattle a été organisé avec Sawant, Morales et Scott. Ce fut une importante manifestation unitaire qui manquait lors du premier tour.
Des groupes locaux du Parti démocrates ont, eux aussi, soutenu Shaun Scott et Kshama Sawant, ce qui représente une cuisante défaite pour l’establishment démocrate qui a si longtemps dominé la politique de Seattle. Cette victoire, le fruit d’un effort énergique de la base, a été liée à l’adoption de résolutions condamnant les dépenses des PAC par l’entremise de quatre organisations du Parti démocrate.
Tout cela a posé les bases qui ont fait de notre campagne la force motrice centrale d’une riposte de gauche unifiée lorsqu’Amazon a largué sa bombe à 1 million de dollars le 14 octobre. Aux côtés des groupes du Parti démocrate, nous avons organisé une conférence de presse deux jours plus tard devant le siège d’Amazon, suivie d’un rassemblement convoqué par les travailleurs d’Amazon une semaine plus tard.
Cela a rompu les digues. Une vague de couverture médiatique nationale a suivi. Fait significatif, même Lorena Gonzalez et Teresa Mosqueda – les membres du conseil libéral qui avaient publiquement appelé à la défaite de Sawant au premier tour – se sont senties obligées de parler au rassemblement contre Amazon et d’annoncer leur soutien en faveur de Sawant et Scott. Une vague d’autres dirigeants progressistes du Parti démocrate a suivi.
Quel que soit le résultat de ces élections, il est clair que la tentative ouverte de Jeff Bezos d’acheter le conseil de ville de Seattle aura des répercussions à plus long terme. Nous y avons fait face avec une stratégie de front unique bien préparée visant à mobiliser toute la colère des travailleurs en une seule force unificatrice, ce qui a poussé même quelques dirigeants syndicaux réticents à s’allier aux marxistes pour combattre les grandes entreprises. Cette unité rapportera d’encore plus grands bénéfices à la classe ouvrière de Seattle dans les mois et années à venir. Le rôle de Socialist Alternative – avec son analyse claire, sa stratégie et ses membres politiquement sûrs d’eux – était absolument vital pour amener toutes ces forces à agir de concert.
Alors que la vague de campagnes électorales socialistes à travers le pays continue de s’étendre, notre expérience à Seattle devrait constituer un avertissement au sujet du caractère impitoyable des grandes entreprises. Mais il y a également de riches leçons à tirer sur la manière dont nous avons riposté, dont nous avons posé les bases d’autres victoires pour notre classe, et peut-être même sur la manière dont nous sommes parvenus à remporter une victoire sur l’homme le plus riche du monde.
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Hong Kong: Actions de solidarité à travers le monde contre le licenciement des activistes
Le mercredi 2 octobre, des actions de solidarité ont eu lieu dans le monde entier pour exiger la réintégration de Nathan Leung, un membre du CIO licencié par le géant bancaire HSBC à Hong Kong en raison de son soutien au mouvement pro-démocratie et de son appel aux travailleurs des banques à se syndiquer dans un nouveau et véritable syndicat. Ces actions ont bien entendu également dénoncé la répression exercée par le gouvernement de Hong Kong et le régime chinois. Les grandes entreprises opérant à Hong Kong ont rejoint les autorités pour attaquer, intimider et licencier des militants comme Nathan.
Ce jour-là, des piquets de grève ont eu lieu devant les sièges et locaux de HSBC dans 16 pays sur tous les continents. De nombreuses photos de solidarité ont été prises et des messages de soutien ont été envoyés de différents pays. Parmi les temps forts de cette journée internationale d’action coordonnée par le CIO et par la campagne “Stop Repression in Hong Kong”, on peut citer une vidéo de représentants des travailleurs de Harland et Wolff, qui viennent de remporter leur lutte pour défendre leur emploi au chantier naval de Belfast (voir la vidéo ici) de même que les photos prises par des syndicalistes à Sana’a, au Yémen, en dépit des conditions extrêmement difficiles dans ce pays déchiré par la guerre, la faim et la pauvreté.
Le député irlandais Mick Barry a également enregistré cette vidéo de solidarité (cliquez ici).
Vous trouverez ci-dessous une courte sélection de photos de quelques rassemblements de solidarité à travers le monde.
Le CIO continuera de se tenir aux côtés de tous les travailleurs victimes de la répression des entreprises et de l’État, à Hong Kong comme ailleurs, et continuera de donner un plus large écho aux développements politiques historiques en cours à Hong Kong.
Galerie de photos (de haut en bas) : Thessalonique, Grèce ; Dublin, Irlande ; New York, États-Unis ; Le Cap, Afrique du Sud ; Limerick, Irlande ; Sanaa, Yémen ; Montréal, Québec ; Moscou, Russie ; Londres, Royaume-Uni ; Leicester, Royaume-Uni ; Gand, Belgique ; Krakow, Pologne.












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Du 15 au 17 novembre 2019 : 16ème Congrès du PSL/LSP

Tous les 2 ans, le Parti Socialiste de Lutte organise un Congrès national, réunissant les délégués et membres de toutes nos sections de Belgique. Chaque Congrès est pour nous un événement majeur, la base du processus de décisions démocratique dans notre organisation.
Par Stéphane Delcros
Nous n’avons pas d’élu pour le moment, mais nous sommes pourtant bien un parti, une structure réunissant des membres qui se battent pour atteindre le même objectif politique, celui de changer de système et de bâtir une société socialiste démocratique. Nous voulons jouer un rôle essentiel dans les luttes sociales, tout particulièrement celles des travailleuses et des travailleurs, car c’est là que se situe le moteur du changement. Nous combinons cette approche à une présence sur le terrain politique qui peut servir à gagner des victoires importantes et de caisse de résonance aux luttes sur le terrain. Nous participons activement à la reconstruction des outils de défense des intérêts de la classe des travailleurs, en mettant en avant un programme socialiste.
Que discute-t-on au Congrès ?
Notre Congrès national sera l’occasion de discuter collectivement de l’analyse marxiste des développements récents et des perspectives économiques, politiques et sociales dans le monde et en Belgique. On tire ensuite de celles-ci des conclusions en termes d’orientation de notre travail militant et de construction du parti.
Nos lecteurs réguliers savent que l’aspect international de notre travail fait partie de l’ADN de notre parti. Une discussion majeure dans notre organisation mondiale s’était ouverte il y a près d’un an. Une nouvelle période débute pour notre parti mondial, marquée par la réunion du Comité exécutif international en août dernier et le Congrès mondial du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière) en janvier 2020. Ce processus ainsi que les nombreux développements sur la scène internationale dans lesquels il s’inscrit, seront bien sûr discuté au Congrès.
Cela implique de s’engager avec confiance dans les combats actuels notamment contre le racisme et l’extrême droite et contre l’oppression des femmes ; dans la révolte massive de la jeunesse contre le changement climatique ; et dans les luttes syndicales et au-delà contre les mesures d’austérité que préparent les (futurs) gouvernements, avec un parti aujourd’hui (et plus encore demain) renforcé sur le plan de notre travail syndical.
L’aboutissement d’un processus de discussion
Un Congrès du PSL ne se limite pas à un rassemblement de 2 jours, ni aux 6 semaines non moins importantes de discussion dans les réunions de sections sur base des textes d’évaluation et de perspectives. Nos analyses et les tâches qui en découlent sont quotidiennement élaborées sur base de nos expériences concrètes. Mais la période qui précède cet événement biennal est un moment privilégié où nous analysons l’étape dans laquelle nous nous trouvons, les perspectives les plus probables, et comment nous allons répondre à cela en termes programmatique, stratégique, tactique et d’approche, en définissant les tâches prioritaires que cela implique. Les membres et sections ont la possibilité d’apporter des contributions et des amendements aux textes. Et le Congrès nous permet de formaliser ces discussions et conclusions. La démocratie est au cœur de ce processus, indispensable à l’efficacité d’une force collective.
Sur quoi les votes porteront-ils ? Et qui peut voter ?
Les votes porteront sur les textes et les amendements. Nous élirons également la direction collective du PSL pour les deux prochaines années, capable d’appliquer et d’affiner les analyser discutée au Congrès. Celle-ci – le Comité National – est composée d’une quarantaine de membres qui se réunissent au moins quatre fois par an durant tout un weekend pour des discussions sur la situation politique et notre activité. Un Bureau Exécutif est élu au sein du Comité National pour coordonner le fonctionnement quotidien du parti.
Début novembre, dans chacune de ces sections, les membres du PSL éliront leurs délégués. Les autres membres sont toutefois invités à participer au Congrès, ainsi que, de manière consultative, aux votes. Pour pouvoir voter, tant en section qu’au Congrès, un membre doit être en ordre de cotisation au minimum pour les trois mois qui précèdent le Congrès. C’est l’occasion de lancer une campagne de régularisation des cotisations. Un appel financier aura également lieu à cette occasion, afin que les membres qui le peuvent augmentent leur montant de cotisation, ce qui nous permettra de financer les investissements réalisés dans notre travail syndical, auprès de la jeunesse, dans la lutte contre le sexisme et dans le travail international du PSL/LSP.
Nous invitons chaque membre à participer au processus de discussion vers le Congrès et à s’assurer qu’il est en ordre de cotisation. Nous invitons chaque personne qui se reconnait dans notre approche à discuter avec nous de la possibilité de rejoindre notre parti.
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Journée internationale d’action et de solidarité avec un gréviste licencié à Hong Kong

Action de protestation à la Chambre de commerce de Hong Kong à Bruxelles. Nathan Leung Lai Pong, membre de Socialist Action (notre organisation sœur à Hong Kong), a travaillé en tant que collaborateur externe pour HSBC, une des plus grandes banques au monde. Il a récemment été renvoyé en raison de sa participation à la grève générale du 3 septembre et de son appel à la création d’un syndicat démocratique dans le secteur bancaire.
- La lutte contre le PCC aujourd’hui : Participez à nos réunions ouvertes consacrées au mouvement de masse à Hong Kong ! Le 10 octobre à Bruxelles (plus d’infos) et le 15 octobre à Liège (plus d’infos).
Le CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière, organisation internationale à laquelle le PSL est affiliée) exige que la banque HSBC revienne sur ce licenciement scandaleux qui s’inscrit clairement dans le cadre d’une campagne de persécution des travailleurs à Hong Kong. Les autorités de Hong Kong et les grandes entreprises cherchent à s’en prendre au mouvement de masse pour la démocratie actuellement en cours.
Les grandes entreprises profitent de la répression du mouvement de protestation par le gouvernement local et le régime chinois pour saper les droits des travailleurs sur leur lieu de travail. Elles craignent que cette lutte de masse n’inspire les travailleurs à se radicaliser et à s’organiser plus efficacement pour se défendre contre leurs patrons.
Le cas de Nathan est symptomatique de la politique des grandes entreprises à Hong Kong. Nous devons riposter par la solidarité des travailleurs, des activistes, des syndicalistes et des défenseurs des droits humains. « Maintenant que la dictature chinoise contrôle directement Hong Kong, non seulement la liberté d’expression et les droits syndicaux du personnel de HSBC, mais aussi ceux de tous les travailleurs de Hong Kong seront encore plus menacés », a déclaré Nathan. « Nous devons nous organiser ensemble et nous opposer à la répression combinée de l’Etat chinois et des grandes entreprises. »
En collaboration avec la campagne “Stop Repression in Hong Kong”, le CIO organisait hier des actions aux sièges de HSBC et d’autres endroits. Il y a ainsi eu des actions de solidarité à New York, Vancouver, Montréal, Londres, Manchester, Berlin, Bruxelles, Gand, Vienne, Athènes, Thessalonique, Sana’a, Cracovie, Dublin, Stockholm, Taipei,… Nous exprimons notre solidarité pleine et entière avec Nathan et toutes les victimes de la persécution politique à Hong Kong. Nous nous opposons bien entendu à l’attitude antisyndicale de HSBC et du régime chinois. Nous soutenons la lutte des travailleurs et des jeunes en défense de leurs droits démocratiques et de leur droit à un meilleur à Hong Kong et en Chine.
Celui qui s’attaque à l’un de nous, s’attaque à nous tous ! Vive la solidarité internationale !
- En savoir plus : Hong Kong. Un syndicaliste du géant bancaire HSBC licencié après une grève
Ci-dessous : photos de solidarité prises à Liège (au dessus) et à Gand (en dessous) à l’occasion de réunions des Etudiants de Gauche Actifs (EGA)


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Seattle. Kshama Sawant contre l’homme le plus riche du monde

En 2013, un événement politique majeur voyait le jour à Seattle. Cette année-là, Kshama Sawant remportait un siège au conseil de ville de Seattle avec près de 100.000 voix, des années avant que la campagne de Bernie Sanders durant les primaires démocrates pour les élections présidentielles américaines ait attiré l’attention du monde et bien avant qu’Alexandria Ocasio-Cortez ne soit élue au Congrès comme étant la plus jeune députée socialiste. C’était la première fois depuis des décennies qu’une socialiste était élue dans une grande ville américaine.
Par Bart Vandersteene
Ces dernières années, les lecteurs de Lutte Socialiste ont pu suivre les succès et réalisations de Kshama Sawant et de son organisation, Socialist Alternative. Elle est actuellement engagée dans une campagne cruciale qui lui permettrait de disposer d’un troisième mandat. Le défi est de taille. Cette pionnière socialiste affronte toutes les grandes entreprises dont le siège est à Seattle. Parmi tous ces adversaires figure l’homme le plus riche au monde : Jeff Bezos, le dirigeant d’Amazon.
Une élue qui fait la différence
Le journaliste et essayiste John Nichols a récemment écrit : ‘‘Actuelle-ment, un nouveau genre de politique connait un essor et promet une Amérique nouvelle. Cette période est passionnante et a permis de mettre en avant des femmes remarquables pour porter ce renouveau politique à Washington DC. Mais il est important de se souvenir que cette politique s’est fait connaitre pour la première fois à Seattle, en 2013, avec l’élection de Kshama Sawant au conseil de ville. Elle a fièrement gagné son siège en tant que socialiste. Elle a ainsi pu défendre une politique tournée vers la justice économique, la justice sociale et la justice raciale. Kshama Sawant est et restera une ‘‘étoile polaire qui brille de Seattle vers tous les Etats-Unis.’’
En 2013, la campagne électorale de Kshama Sawant était articulée autour de la revendication d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure. Sa victoire électorale a permis à Seattle d’être la première grande ville où cette revendication fut appliquée. D’autres villes ont ensuite embrayé. Par la suite, Seattle a été le berceau de nombreuses autres victoires jugées jusque-là impossibles. Cela a permis aux travailleurs d’acquérir davantage de confiance, d’obtenir une voix à l’hôtel de ville et de compter sur un précieux pouvoir organisationnel autour de cette position et de Socialist Alternative. Des lois ont été instaurées pour mieux protéger les locataires, le ‘‘Columbus Day’’ (fête de l’arrivée de Christophe Colomb sur le continent) a été supprimé au profit d’une ‘‘journée des peuples autochtones’’, la construction d’un vaste et coûteux bunker de police a été bloquée, des fonds supplémentaires ont été alloués aux logements sociaux,…Crise du logement et ennemis puissants
Les deux milliardaires les plus riches au monde vivent à Seattle : Jeff Bezos (Amazon) et Bill Gates (Microsoft). Ensemble, ils représentent un actif d’environ 240 milliards de dollars, ce qui représente une somme suffisante pour que chaque être humain de cette terre puisse disposer de nourriture, d’eau potable et de soins de santé de base.
Seattle compte de nombreux riches mais le nombre de sans-abris y explose. Il y en aurait près de 12.500 dans la ville ! La plupart des quartiers comprennent des camps de tentes. Cela s’explique par la hausse des loyers et l’expulsion de plus en plus de travailleurs. Aucune autre ville du pays ne connait une pareille frénésie de construction immobilière. Les promoteurs tentent de transformer la ville en terrain de jeu pour les riches.
Dans cette campagne électorale, Socialist Alternative défend deux revendications importantes : le gel des loyers et une meilleure taxation des riches pour financer les logements sociaux. Comme il fallait s’y attendre, les riches n’aiment pas beaucoup. C’est pourquoi le camp d’en face dirige cette campagne depuis le siège d’Amazon. L’objectif est d’acheter un conseil de ville qui leur soit acquis.
En 2017, les milliardaires ont remporté une victoire avec le retrait de la ‘‘taxe Amazon’’. Kshama Sawant et Socialist Alternative menaient depuis des mois campagne pour mettre pression sur les autres conseillers afin qu’ils instaurent une nouvelle taxe sur les grandes entreprises en vue d’investir dans les logements sociaux. Jeff Bezos a alors utilisé son pouvoir économique et son travail de lobbying pour y mettre fin. La ‘‘taxe Amazon’’ a finalement été abolie parce qu’une grande majorité des conseillers a cédé à la pression. Bezos a été aidé par la maire Jenny Durkan, élue en 2017 grâce à un fonds électoral (PAC) de 350.000 dollars auquel Amazon a largement contribué. La suppression de la ‘‘taxe Amazon’’ renforce l’establishment qui souhaite maintenant mettre fin à la présence d’une socialiste au sein du conseil de ville.
Le premier tour remporté
Le premier tour des élections locale de Seattle a eu lieu en août. Au total, 7 conseillers doivent être élus : un par circonscription. Kshama Sawant est conseillère de la troisième circonscription depuis six ans. Au premier tour, tout le monde pouvait se porter candidat. L’élection décisive opposant les deux candidats ayant obtenu le plus de votes aura lieu le 5 novembre.
Kshama Sawant a remporté le premier tour du troisième district de manière convaincante. Six candidats s’y affrontaient et elle a recueilli 37% des voix. Son plus gros adversaire, le candidat d’Amazon Egan Orion a atteint seulement 21%.
Le 5 novembre, au sein de chaque circonscription un candidat plus progressiste affrontera un candidat clairement ‘‘pro-establishment’’ soutenu par la Chambre de commerce, les grandes entreprises et l’establishment politique. Le journal The Hill de Washington DC a décrit l’importance nationale que revêtent les élections de Seattle en ces termes : ‘‘Comme avant-goût du choix dont disposent les électeurs démocrates pour désigner leur candidat à la présidence, il y a la lutte acharnée à Seattle entre une politique favorable au business et une politique de gauche radicale.’’ (28/7/19). Kshama Sawant a expliqué dans un article du journal britannique The Guardian intitulé ‘‘Est-ce qu’Amazon prend revanche sur une socialiste de Seattle ?’’ que : ‘‘cette élection sera un référendum portant sur une question fondamentale : qui dirigera Seattle ? Les grandes entreprises comme Amazon accompagnées des grandes sociétés immobilières ou les travailleurs ?’’ (5/8/19).Les grandes entreprises ont déjà amassé un trésor de guerre d’un million et demi de dollars dans leur fonds électoral, les PAC. Des centaines de milliers de dollars s’ajouteront dans les semaines et les mois à venir afin de pouvoir manipuler les résultats à leur avantage.
Calvin Priest, le coordinateur de la campagne de Sawant a déclaré : ‘‘Amazon craint que la réélection de Kshama relance une mobilisation permettant de les taxer’’ et également que ‘‘la lutte pour geler les loyers et l’expansion massive des logements abordables appartenant au gouvernement sont au cœur de notre programme électoral. Ce faisant, nous touchons aux intérêts des grands promoteurs et du secteur immobilier. La demande croissante d’un New Deal vert pour les travailleurs de Seattle est âprement combattue par Puget Sound Energy, le plus grand pollueur de la région. Les grandes entreprises veulent un conseil de ville qui résiste à nos demandes populaires.’’
Le soir des élections, Kshama Sawant a mis en évidence la motivation politique et la détermination sans faille avec lesquelles la campagne se poursuivra en novembre : ‘‘La maire Jenny Durkan affirme que l’on n’a pas besoin de socialistes à l’Hôtel de ville. Nous ripostons en construisant le mouvement socialiste avec fierté et détermination. Nous expliquons clairement aux travailleurs que le capitalisme est incapable de résoudre la crise à laquelle ils sont confrontés, que ce soit au niveau de la catastrophe climatique ou de la crise du logement. Nous devons nous organiser afin de construire les forces du socialisme. J’espère vous voir tous ensemble dans la rue durant la campagne des prochains mois ! Disons clairement à Jeff Bezos que nous ne permettrons pas que Seattle soit une ville sur mesure pour les grandes entreprises. Quand on se bat, on gagne !’’
Nous vous invitons à vous rendre sur