Category: Politique belge

  • PIIS : La politique du bâton contre les plus pauvres

    PIIS

    La traque aux pauvres se poursuit sans pitié. Le cadeau du gouvernement à l’occasion du 40e anniversaire de la loi organique des CPAS fut quelque peu particulier… Son 1er article stipule pourtant que ‘‘Toute personne a droit à l’aide sociale. Celle-ci a pour but de permettre à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine.’’ Les projets du ministre de l’Intégration sociale Willy Borsus (MR) sont à l’exact opposé ! Plus de conditionnalité ! Plus d’exclusion !

    L’étude commandée par le SPP Intégration sociale dénonce la pratique…

    Dès septembre 2016, tous les nouveaux bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (RIS) devront passer un contrat d’activation. Ce ‘‘projet individualisé d’intégration sociale’’ (PIIS) n’est pas une nouveauté, les moins de 25 ans y sont déjà soumis. Le gouvernement veut maintenant étendre la pratique à l’ensemble des bénéficiaires du RIS, assortie de sanctions en cas de non-respect de ce contrat.
    Le SPP Intégration sociale a commandé une étude concernant le PIIS, menée par l’Université Saint-Louis et la Karel de Grote Hogeschool. Les experts concluent qu’une généralisation du PIIS est ‘‘risquée’’, elle pourrait être ‘‘une porte ouverte à des pratiques arbitraires et discrétionnaires des CPAS envers les usagers, au gré des impulsions politiques locales.’’ L’étude souligne que si le PIIS devient une condition de l’octroi du revenu d’intégration, il risque de se transformer ‘‘en instrument de précarisation et d’exclusion de ce qui constitue dans notre système social le dernier filet.’’

    Si l’on veut une extension du PIIS à des fins d’activation sociale, il faut, soulignent les auteurs de l’étude ‘‘découpler le contenu du projet individualisé de l’octroi ou du maintien du revenu d’intégration et de la possibilité de sanction financière. Un PIIS pouvant donner lieu à des sanctions financières serait éthiquement peu défendable et pratiquement contre-productif.’’ De cette étude ressort également que 72% des CPAS interrogés estiment que ce service communautaire ne doit pas être rendu obligatoire et que 60% d’entre eux sont contre l’idée que le non-respect soit sanctionné.
    Difficile de faire plus clair comme conclusion, mais le ministre a décidé de ne pas en tenir compte et d’imposer un projet de loi. L’objectif est clair : stigmatiser les plus pauvres et renforcer le développement d’un large secteur à bas salaire en Belgique en forçant les gens à accepter n’importe quel travail et n’importe quelle précarité.

    Christine Mahy, secrétaire générale du réseau wallon de lutte contre la pauvreté – RWLP, a réagi dans la presse : ‘‘Rarement on a connu autant d’inégalités dans la répartition de notre richesse avec en plus tous les mécanismes qui privilégient uniquement les riches. Il est grand temps que nous arrêtions de déclarer que nous investissons trop d’argent dans les personnes en difficultés comme les allocataires sociaux et qu’à côté de ça, nous ne touchons pas aux avantages fiscaux des puissants qui ont suffisamment de revenus.

    ‘‘L’introduction du PIIS contribuera uniquement à plus de pauvreté parce que les allocataires sociaux vont tout signer pour conserver leur revenu d’intégration sociale. Les CPAS doivent à nouveau se concentrer davantage sur leur mission de base : l’accompagnement social de la personne dans le cadre d’un dialogue qui tient compte de sa réalité personnelle et financière et une approche positive visant à une intégration de la personne qui est possible pour celle-ci, tenant compte de là où elle en est pour le moment dans sa vie. (…) On doit aussi plus investir dans l’accompagnement de leur intégration. Pourquoi être ainsi obsédé par le contrôle ? Le nombre de fraudeurs est particulièrement faible au CPAS, on parle de 4,09% (…) Le PIIS contribuera aussi à plus de travail communautaire (ou travail volontaire) qui remplacera les vraies opportunités d’emploi.’’ Elle souligne aussi que la fraude fiscale coûte 9 milliards d’euros chaque année, contre une fraude sociale totale de 83,6 millions d’euros…

    Et ce n’est pas tout !

    On pourrait croire qu’on atteint le sommet, et bien non. A cela, le ministre veut encore ajouter l’imposition d’un ‘‘service communautaire’’ aux usagers des CPAS. Cela ouvre très clairement la porte à du travail non rémunéré et à une mise sous tutelle des usagers. Le ministre se défend en expliquant que ce service serait sur base volontaire et à condition de respecter la loi sur le bénévolat. Mais il n’y a pas d’égalité entre le CPAS et l’usager, il n’y a pas de réelle liberté de choix. Le projet du gouvernement ouvre toute grande la porte à la généralisation du travail non rémunéré imposé aux usagers des CPAS.

    Et au vu de la situation financière désastreuse des CPAS, certains ne vont-ils pas recourir au travail bénévole de leurs usagers ? Deux des seuls exemples concrets de service communautaire cités à ce jour par les responsables du SPP Intégration sociale sont justement la distribution de colis alimentaires et l’animation dans les homes pour personnes âgées…

    Luttons tous ensemble !

    ‘‘L’activation est le meilleur levier pour briser le cercle vicieux de la pauvreté’’ selon Elke Sleurs, secrétaire d’Etat fédérale à la lutte contre la pauvreté. Mais c’est le cercle vicieux de l’austérité et de la politique favorable aux riches qu’il nous faut briser !

    [divider]

    Vases communicants

    Pour Willy Borsus, le projet de loi qui vise à obliger les usagers des CPAS à signer un PIIS et qui instaure un ‘‘service communautaire’’ est justifié par l’augmentation du nombre de bénéficiaires. Quelle surprise que cette augmentation !
    Si les statistiques du chômage sont à la baisse, c’est essentiellement à cause des exclusions, ce qu’illustre d’ailleurs la baisse parallèle du taux d’emploi dans le pays…

    • On trouvait 115.000 bénéficiaires du RIS en 2015, un chiffre plus élevé de 13.000 personnes par rapport à 2014 seulement !
    • En 2015, il y a eu :
      – 17.138 sanctions ONEM par plan de contrôle
      – 19.810 sanctions ONEM par “disponibilité passive”
      – 29.155 fins de droit en allocations de chômage dites d’insertion. Mais combien de milliers n’avaient tout bonnement pas eu accès à ces allocations d’insertion au vu des modifications des conditions d’âge et de diplôme introduites par le gouvernement Michel ? En 2015, il y avait 5730 jeunes de moins admis aux allocations d’insertion par rapport à l’année précédente.
      – 94.355 d’autres sanctions infligées par l’ONEM pour des motifs divers
      – …

    (Source : Association de défense des allocataires sociaux (ADAS)

    [divider]

    Deux poids deux mesures

    PwC (PricewaterhouseCoopers) est cette agence mouillée dans le scandale d’évasions fiscales des multinationales des LuxLeaks. PwC a déposé plainte contre Antoine Deltour, un des lanceurs d’alerte à la base de la publication du scandale, il est actuellement en procès à Luxembourg.

    Par contre, PwC a préconisé dans une étude publiée en 2014 au sujet de la ‘‘fraude sociale en CPAS’’ différentes mesures toutes plus misérables les unes que les autres dont la… ‘‘levée du secret bancaire’’ pour les bénéficiaires du revenu d’intégration (RIS) !

    Tout dépend de quel côté de la barrière sociale on se trouve…

  • Le gouvernement perd sa majorité – il est temps de le faire chuter

    degageLe sondage réalisé à la mi-mai par VTM, RTL, Het Laatste Nieuws et Le Soir confirme que la contestation se développe. Tous les partis du gouvernement perdent des plumes, particulièrement la N-VA et le CD&V. Les plus grands gagnants sont le Vlaams Belang qui regagne une partie de l’électorat de la N-VA, et le PTB qui devient le troisième parti en Wallonie avec plus de 13 % des voix ! Le PS ne profite pas de son rôle dans l’opposition fédérale et continue de perdre du terrain. Trop associé à la politique néo-libérale, ce dernier a perdu toute crédibilité en tant qu’alternative de gauche. Il suit le même chemin que le PS français.

    Par Els Deschoemacker, édito de l’édition de juin de Lutte Socialiste

    Le gouvernement fédéral s’est fixé l’objectif de modifier l’ADN de la Belgique en voulant faire passer des contre-réformes brutales sans tenir compte de la concertation sociale. Il risque néanmoins de se retrouver bloqué par la résistance sociale qui se développe rapidement aujourd’hui, tout comme avec le mouvement de grèves de 2014.

    Le rejet de cette politique se généralise plus largement qu’auprès de la base syndicale. La classe des travailleurs est la plus grande victime de la politique d’austérité et elle est descendue dans les rues dès le coup d’envoi de cette version belge du gouvernement de Margareth Thatcher. Mais même parmi des couches de la classe qui ont moins l’habitude de critiquer les orientations politiques, le mécontentement se fait entendre de plus en plus fortement. Même les magistrats risquent de rejoindre les protestations. Le tsunami austéritaire et son sillage de manque d’investissements et de personnel bloquent tant l’accès à la justice que la qualité des procédures.

    La grève des agents pénitentiaires mais aussi celle des ouvriers de SAS (sous-traitant de Volvo à Gand) ont fait voir une détermination et une combativité inédites. Cela illustre la confiance et l’idée que des victoires importantes sont nécessaires et possibles en s’organisant dans la lutte. Propositions après propositions ont été rejetées par un vote optant en faveur de la poursuite de la grève. Au moment de l’impression de ce journal, nous ne savons toujours pas ce que les agents pénitentiaires vont obtenir, mais le ministre Geens, tout d’abord opposé à la moindre concession, a déjà mis sur table trois propositions ouvrant ainsi la voie à de plus grandes concessions vis-à-vis du nombre d’agents et à des investissements dans l’infrastructure, revendications parmi les plus importantes pour les grévistes.

    Les dirigeants des grandes entreprises prennent peur de ce mécontentement grandissant à la base de la société et de son organisation. Ils appellent le gouvernement à prendre les choses en main et à agir en technocrate. Herman Daems, ancien professeur d’économie de la KU Leuven et aujourd’hui président de cette même université, membre de plusieurs conseils d’administration, se plaint ouvertement du modèle belge de concertation sociale : ‘‘Nous vivons dans un modèle de concertation aux nombreux groupes d’intérêts, ce qui fait qu’aucune décision claire ne peut être prise. Tout le monde dit que le gouvernement belge doit faire des priorités, mais quand il le fait, la moitié du pays crie que ce sont des mauvaises priorités. C’est un État fatigué. (…) Ce n’est pas une conséquence de l’augmentation des compétences des Régions, mais du modèle de concertation avec plusieurs partenaires sociaux, groupes d’intérêts, etc.’’ (1) Ce sont toujours les contrôleurs aériens, les bagagistes, les syndicats policiers, ceux qui demandent plus de sécurité, qui sont attaqués dans les médias. Ce sont toujours les agents pénitentiaires ou les cheminots qui sont accusés de prendre en otage toute la société pour la défense de leurs propres intérêts.

    Mais qui prend qui en otage ? Nous ne vivons pas dans un ‘‘État en faillite’’, mais dans un ‘‘système en faillite’’ qui échoue à garantir à la majorité de la population une vie décente avec un revenu convenable, un travail, un logement, une pension et des soins de santé. Quand une forme de protestation s’élève et refuse de courber l’échine, c’est que la majorité sociale n’a plus d’autres choix. Dans le cas des bagagistes, c’était même simplement pour exiger le paiement correct de leurs salaires.

    Les sondages illustrent que les recettes des partis capitalistes sont dépassées. Le paysage politique n’est divisé que sur la manière de continuer sur cette voie. Certains plaidaient même l’abolition pure et simple des organes de concertation démocratique pour assurer une dictature plus directe des intérêts du capital !

    Mettre au pouvoir une politique dans les intérêts de la majorité, c’est le véritable enjeu auquel on fait face. La première tâche du plan d’action est de mettre sur place un mouvement de masse pour faire tomber le gouvernement. Ce gouvernement n’est plus capable de résister à un mouvement de grève de quelques jours ou semaines. La question la plus importante qu’il faut, dès maintenant, commencer à discuter est celle de l’alternative politique à défendre : un gouvernement dans l’intérêt des travailleurs appliquant un programme qui place les leviers économiques de la société sous son contrôle et qui les utilise au service de la classe des travailleurs.

    Ce gouvernement est fini. Pas parce qu’il n’est pas efficace ou incapable, mais parce qu’il ne sert que le capitalisme belge. L’intérêt ‘‘commun’’ dont il se réclame souvent n’est rien de plus que l’intérêt de la classe capitaliste. L’État est de plus en plus démantelé pour n’être réduit qu’à ça. L’opposition à cette logique ne va que croître !

    (1) Le Knack, 18 mai 2016

  • Le CD&V a échoué à donner au gouvernement l’illusion d’un ‘‘visage social’’

    LoiPeetersAu Rerum Novarum (événement annuel fêtant l’encyclique du même nom), le président de la CSC Marc Leemans s’en est pris au gouvernement Michel, car il protège les puissants et sabote le dialogue social. Certains militants ont même crié des slogans explicitement orientés contre le CD&V, le partenaire politique traditionnel de la CSC. Le ministre de l’Emploi Kris Peeters s’auto-proclamait jusqu’ici représenter le ‘‘visage social’’ du gouvernement. Mais il était absent de la célébration. Il faut dire que quelques semaines plus tôt à peine, le 20 avril, 10.000 manifestants de la CSC s’étaient réunis à Bruxelles pour protester contre la ‘‘Loi Peeters’’ et les autres nouvelles mesures antisociales du fédéral.

    Après le premier plan d’action de 2014, un vote serré a eu lieu à la CSC pour décider d’arrêter le mouvement. L’acceptation d’une maigre norme salariale avait été approuvée à condition d’organiser de nouvelles actions. Un espace avait été ouvert à la concertation et beaucoup d’espoirs étaient placés en Kris Peeters. Plus d’un an après, Marc Leemans doit lui-même reconnaître que cela n’a servi à rien. Même quand un accord est trouvé entre les patrons et les syndicats, le gouvernement s’y oppose. Leemans explique : ‘‘Chaque accord des partenaires sociaux a subi le rejet de Michel I. Concernant les fins de carrière. L’accord social. La disponibilité des chômeurs plus âgés. La flexibilité. Et, plus récemment, le grand projet des partenaires sociaux au côté des mutualités concernant l’emploi des malades et des invalides.’’

    Le tax-shift (virage fiscal) avait été annoncé comme une mesure destinée à faire contribuer les plus fortunés. Ce fut au final un nouveau cadeau aux patrons, payé par les travailleurs ordinaires. La discussion sur le ‘‘travail faisable’’ a été détournée pour accroitre la flexibilité des travailleurs pour les presser comme des citrons. L’abolition de la semaine de 38 heures est au centre de ce qui est maintenant connu sous le nom de ‘‘Loi Peeters’’.

    Peeters est l’un des nombreux visages antisociaux de ce gouvernement. Son comparse de parti Geens fait pareil à la Justice. La politique d’austérité conduit à une colère énorme chez presque tous les acteurs du secteur, des agents pénitentiaires aux magistrats. Est-il étonnant que de plus en plus de syndicalistes de la CSC critiquent le CD&V ? En Flandre Occidentale, l’ACV-Metea (CSC métal et textiles) a appelé le CD&V à ‘‘tirer la prise du gouvernement’’. Cette centrale syndicale a noté que les déclarations des dirigeants du CD&V à l’occasion du Rerum Novarum ont été accueillies avec dérision ‘‘parce que les politiciens au Parlement ne joignent pas les actes à la parole et les capitalistes peuvent partir en toute sécurité’’. L’ACV-Metea fait notamment remarquer que le CD&V participe à une politique qui nous ramène ‘‘à l’époque du prêtre Daens’’ (prêtre catholique flamand, désireux d’aider la classe ouvrière miséreuse des années 1880 à Alost dans leur lutte sociale contre Charles Woeste).

    Contre ceux qui veulent nous ramener au temps de Woeste, nous devrons reprendre la tradition de Daens et nous organiser dans la lutte, y compris politiquement.

  • Continuons jusqu'à la chute du gouvernement!

    continuonsCe 24 mai fut une nouvelle démonstration de force. Une fois de plus, le monde du travail a défilé dans les rues de Bruxelles par dizaines de milliers sous un seul cri de rage : ‘‘la coupe est pleine !’’ Une minorité ? Et bien non. Selon le dernier Grand Baromètre RTL/IPSOS/Le Soir (1) 52 % des Belges soutenaient cette manifestation (64 % des Wallons, 55 % des Bruxellois et 45 % des Flamands). Aujourd’hui, ce chiffre serait encore plus élevé. Et c’est de toute manière davantage de soutien que ce dont dispose le gouvernement dans les derniers sondages.

    Par Nicolas Croes

    ls212Le gouvernement s’efforce toujours de nous convaincre de ses délires. Mais ça ne passe pas.‘‘Nous vivons tous au-dessus de nos moyens’’déclarait le ministre de l’Emploi Kris Peeters.Toujours selon l’étude susmentionnée,pas moins de 93 % des Belges estiment qu’il a tort. ‘‘La politique du gouverne-ment augmente le pouvoir d’achat de la population’’, scandait Charles Michel.À peine 7 % des Belges lui donnent raison (les plus fortunés sans doute ?).66 % des francophones estiment que leurs conditions de vie ont baissé, tout comme 54 % des Flamands.

    Derrière tous ces chiffres, il y a une colère qui ne demande qu’à être organisée. Avant la manifestation du 24 mai,le soutien à la grève du 24 juin appelée par la FGTB (rejointe par la centrale des employés de la CSC notamment) était de 47 % (59 % des Wallons, 50 % des Bruxellois et 41 % des Flamands). C’est un fameux réservoir de soutien qu’il faut absolument impliquer dans la lutte.De plus en plus de gens – des deux côtés de la frontière linguistique – se rendent bien compte que l’offensive austéritaire ne va pas s’arrêter d’elle-même.

    Le gouvernement ne s’en cache pas du reste.‘‘Le gros du travail sera pour cet été, avec la confection du budget 2017.Ce sera une autre paire de manches’’a prévenu Kris Peeters. Il est question de0,9 % du PIB, soit 3,4 milliards d’euros.Les pistes évoquées pour trouver cette somme monstrueuse sont les pensions,la réforme de la loi sur les salaires et la compétitivité ou encore le financement des hôpitaux. L’été sera donc lui aussi des plus meurtriers sur le plan social.Bart De Wever, le premier ministre de l’ombre, clame depuis un moment déjà que la sécurité sociale constitue un sérieux stock de moyens qu’il est possible de transférer de la collectivité vers le capital. Kris Peeters essaye d’atténuer les choses en disant que‘‘toutes les pro-positions reviendront sur la table. Dont le ‘ dual income tax’ [un impôt unique sur l’ensemble des revenus du capital,ndlr]’’. Sérieusement ? Qui y croit encore ? Après la grotesque mascarade du Tax-shift l’an dernier, qui se laissera encore avoir ? Un âne ne trébuche pas deux fois sur la même pierre, comme le dit le dicton.

    Détail sinistre, moins d’une semaine avant la manifestation du 24 mai, le gouvernement fédéral a ouvert la voie à la liaison du revenu d’intégration sociale (RIS) à un service à la communauté. Ces ‘Projets Individualisés d’Intégration Sociale’ (PIIS) seront obligatoires dès le 1er septembre pour tout nouveau bénéficiaire du RIS. À cela s’ajoutent encore des contrôles et des mesures d’exclusions sur le modèle de la ‘‘chas-se aux chômeurs’’. Après les chômeurs,les malades de longue durée, les bénéficiaires du RIS,… À qui le tour? Que les amateurs de Panama, des îles Vierges et des autres paradis fiscaux se rassurent,ce n’est pas à eux que songe la bande du 16 rue de la Loi.

    Agir pour ne plus subir

    À l’annonce du nouveau plan d’action des syndicats, les médias dominants se sont déchainés sur les ‘‘preneurs d’otages’’ en rouge et vert, sur l’argent des syndicats, sur la protection ‘‘exagérée’’des délégués syndicaux,… Au même moment, les lanceurs d’alertes et le journaliste par qui le scandale d’évasion fiscale du LuxLeaks a été dévoilé ont été trainés en justice. De ça, on en a moins parlé.

    Malgré toute cette propagande visant à discréditer et souiller les syndicats,une large majorité de la population estime qu’ils sont cruciaux pour défendre leurs droits (81 % des francophones et75 % des Flamands)(2). Cela illustre le potentiel. Au lendemain du plan d’action de 2014 qui avait abouti à la grève générale nationale du 15 décembre, un sondage avait dévoilé que 87 % de la population flamande était favorable à un impôt sur la fortune. Le plan d’action avait aussi marqué des points dans la bataille pour l’opinion publique. Une deuxième occasion nous est aujourd’hui offerte pour en finir avec le catalogue des horreurs du gouvernement Michel.Ne la gaspillons pas. Allons jusqu’au bout. Ce gouvernement peut être renversé. Ce sera un sérieux pas en avantdans la lutte pour une société débarrassée des parasites capitalistes.

    (1) Le Soir, édition du 20 mai 2016
    (2) Selon une étude de l’IPSO-KUL (Institut pour le sondage des opinions sociales et politiques de l’Université de Louvain) réaliséea près les élections

  • Liège: «Ce gouvernement de crapules et de salauds doit partir!»

    Liege04C’est sous les applaudissements et les vivats que cet appel lancé de la tribune syndicale a été accueilli par les syndicalistes réunis à 16h30 à la gare des Guillemins hier, à la fin de la journée d’action en défense des services publics prévue dans le nouveau plan d’action syndical. A Liège, comme ailleurs en Wallonie, la CGSP avait appelé à la grève. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a bien été suivie…

    Liege01Nous avons commencé notre tournée des piquets à la prison de Lantin, à 5h, pour directement rejoindre l’action de blocage partiel des accès au port pétrolier de Wandre menée par une bonne centaine de grévistes, des agents pénitentiaires et des cheminots essentiellement. Les discussions y allaient bon train sur la lutte, pas seulement de leur secteur (les agents pénitentiaires entrent ce mercredi dans leur 6e semaine de grève!) mais aussi plus largement, contre le gouvernement. Jusqu’à sa chute ? Jusqu’à sa chute!

    Parmi les syndicalistes avec lesquels nous avons discutés subsistent bien peu de doutes quant aux possibilités de «faire reculer» Michel et sa clique. Notre tract et la première page de notre journal, Lutte Socialiste, titraient justement sans la moindre équivoque : «Continuons jusqu’à la chute du gouvernement!» Reste à savoir comment, et c’est sur ce point que nous avons le plus débattu durant toute la journée.

    A Liège, au centre-ville, si on ne trouvait pas des piquets partout (le poids de la CGSP étant tel que personne ne s’est présenté en de nombreux lieux de travail), ceux que nous avons pu voir étaient généralement bien fournis. Les piquets de grève peuvent aussi constituer des lieux de débats pour discuter de la suite du combat, et nous avons voulu apporter notre pierre à cet édifice avec notre tournée de solidarité.

    Liege12Le centre-ville a également été marqué par une action de sensibilisation menée par des enseignants venus en nombre bien plus imposant que prévu, les paquets de tracts à distribuer aux passants et automobilistes ont rapidement manqué! Ce fut l’occasion de voir la détermination à lutter qui se trouve dans ce secteur mais aussi, grâce à la distribution de tracts, de pouvoir apprécier le soutien de la population, qui a klaxonné avec enthousiasme ou qui criaient «vous avez raison». Il y a bien eu quelques grincheux, mais force est de constater que la propagande de dénigrement des médias et du gouvernement a un impact plus limité que ce que laissent imaginer les commentaires sous les articles de presse en ligne…

    => Le tract du PSL pour la journée d’action et de grève de ce 31 mai: La coupe est pleine: Continuons jusqu’à la chute du gouvernement !

  • Namur: Pour la survie de nos services publics, enterrons ce gouvernement

    namur_06À Namur comme ailleurs, ce sont les agents pénitentiaires et les cheminots qui montrent la voie. Encore une fois, ils étaient nombreux sur leurs piquets respectifs dès les petites heures. Les militants ne veulent plus continuer à se faire avoir par le gouvernement au service des plus riches qui dégrade nos conditions de travail et nos services publics. Tous sont clairs que pour cela l’unité est nécessaire c’est pourquoi, comme les jours précédant, les cheminots se sont rendus au piquet de la prison. Ils ont ensuite rejoint les autres secteurs de la CGSP devant l’Hôtel de Ville de Namur. Des agents communaux, de nombreux enseignants, mais aussi des travailleurs du TEC et bien d’autres ont donné le signal clair : pour la survie des services publics, nous avons besoin d’enterrer ce gouvernement.

    Par Emily (Namur)

    La journée s’est poursuivie par une manifestation jusqu’à l’Elysette (siège du gouvernement wallon) tandis que les cheminots tenaient leur Assemblée Générale. En solidarité, un étudiant a joué l’Internationale depuis sa fenêtre avant de reprendre son étude : beau soutien alors que le mouvement est décrié dans l’ensemble des médias traditionnels, qui médisent plus que ce qu’ils n’informent. S’il y a un accord général sur la nécessité de faire chuter ce gouvernement, les discussions de savoir si nous en sommes capables et comment s’y prendre vont bon train.

    Nous avons eu des éléments de réponse lors du Comité régional élargi de la FGTB qui a conclu cette longue journée. La nécessité de soutenir concrètement ceux qui nous donnent l’exemple (agents pénitentiaires et cheminots) est revenue dans chaque intervention. 37 jours de grèves pour les agents pénitentiaires, cela devient extrêmement dur moralement et financièrement. Face aux larmes qui coulaient ce matin, tout le soutien possible est, en effet, nécessaire.

    Les travailleurs des transports publics (SNCB et TEC) poursuivent le mouvement ce mercredi et les voies d’eau seront également bloquées. Les délégués ont également soulevé la nécessité de ne pas simplement appeler à une grève, mais de la construire et de l’organiser concrètement sur le terrain.

    Enfin, les centrales du secteur privé ont exprimé leur solidarité : nous sommes tous des usagers des services publics, et ce qui se passe aujourd’hui dans le public sera le lot du privé demain. La délégation des Dolomies de Marche-les-Dames a ainsi proposé d’organiser prochainement une action de solidarité avec les travailleurs en grève du secteur public, par exemple, en venant renforcer leurs piquets.

    Prochaine grande étape, le 24 juin. Mais d’ici-là, des actions et des grèves se poursuivront contre ce gouvernement des riches. Comme à son habitude, le PSL participera pleinement à ces mobilisations pour pousser le mouvement de l’avant jusqu’à la chute du gouvernement et de toute l’austérité. La coupe est pleine, la lutte sera dure, mais quel autre choix avons-nous ?!

    Namur: Pour la survie de nos services publics, enterrons ce gouvernement

  • Grève des travailleurs des services publics: Mons

    Mons_introUne atmosphère combattive était présente ce matin dans les rues de Mons où l’on a vécu une mobilisation plus importante qu’attendue. Plus d’un millier de personnes s’étaient rassemblées à l’appel de la CGSP pour manifester contre les mesures du gouvernement Michel qui affectent spécifiquement les fonctionnaires.

    Tôt le matin, quelques piquets de grève s’étaient installés devant certaines administrations et entreprises publiques. Mais c’est surtout le mot d’ordre de rassemblement à la rue Lamir à 10h qui a été très bien suivi, puisque plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées pour partir en manifestation.

    Des militants syndicaux du secteur privé et de la CSC, particulièrement de la CSC-Transcom, étaient également présents. La manifestation se rendit à la gare puis à la prison, où les travailleurs des chemins de fer et les agents pénitentiaires ont grossi ses rangs, avant de se rendre à la Grand Place pour pendre symboliquement un mannequin représentant Charles Michel.

    => Le tract du PSL pour la journée d’action et de grève de ce 31 mai: La coupe est pleine: Continuons jusqu’à la chute du gouvernement !

  • La coupe est pleine: Continuons jusqu'à la chute du gouvernement!

    TRACT_31Après les agents pénitentiaires ont suivi les cheminots. Les voix qui ont voulu en faire les coupables des embouteillages de la semaine passée ont dû baisser d’un ton lorsque le tunnel Léopold II a été fermé à Bruxelles. Le sous-investissement était tel que des câbles s’étaient détachés au-dessus des voitures. En partie à cause du grand nombre de voitures de sociétés, les routes étaient obstruées. Une chance que la grève des policiers était limitée aux prisons, sinon l’armée aurait également été appelée à réguler le trafic.

    Tract en version PDF

    C’est la pitoyable conséquence d’années d’économies. Un «failed state»? Ce n’est pas l’Etat qui est en faillite, c’est ce système où les riches deviennent plus riches au détriment de la collectivité, des travailleurs (tant du secteur privé que du public) et des usagers. Nous sommes surpris que le personnel des services publics ait tenu le coup si longtemps dans ces circonstances. Au lieu du «changement» promis, ce gouvernement n’a fait que suivre la politique d’austérité de ses prédécesseurs, mais à un rythme infernal.

    La goutte d’eau qui a fait déborder le vase

    Bientôt, les agents pénitentiaires à Bruxelles et en Wallonie seront en grève depuis cinq semaines suite au plan-Geens qui vise à augmenter la productivité de 10%. Mais le surpeuplement carcéral, le vieillissement des infrastructures et les mauvaises conditions de travail durent depuis beaucoup plus longtemps. Le plan-Geens, ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le retrait de ce projet ne remédierait pas les problèmes structurels. Chez les cheminots, la goutte d’eau, ce fut le prolongement du temps de travail par le retrait de jours de crédit, mais il y a aussi le protocole d’accord social unilatéralement imposé et tout l’ensemble du plan-Galant.

    Aucun service public n’est épargné par le manque de moyens. Il pleut dans nos musées et même les magistrats vont entrer en grève. Après avoir démantelé le système de fin de carrière dans l’enseignement, on s’en prend à la comptabilisation des périodes assimilées et aux tantièmes préférentiels. Aux Finances, 33 bureaux vont fermer. Le 8 juin, les pompiers manifesteront à Namur. Michel sent la terre glisser sous ses pieds et a invité les syndicats à discuter. Pour parvenir à un compromis? Non, pour les faire cesser de “mentir”! Comme si cette provocation ne suffisait pas, il semblerait que le gouvernement voulait secrètement pousser à la privatisation de Bpost par l’acquisition de la PostNL néerlandaise.

    “Menteurs”, “preneurs d’otage”, “terroristes”,…

    Jan Jambon proclame que le gouvernement continuera de toute façon. Marc Goblet a répondu que ce dernier ne représente que le capital et que ce gouvernement ne veut pas négocier. Michel, ses ministres et son Premier ministre de l’ombre anversois parlent de “menteurs”, de “preneurs d’otage” et même de “terroristes”. C’est une insulte de dire que ces grèves seraient dirigées par le PS, un prétexte pour ne pas aborder les causes concrètes. Mais ce n’est pas parce que ce n’est pas un mouvement de grèves dirigé par le PS qu’il n’est pas question de grève politique. Ce ne sont pas les syndicats, mais bien le gouvernement qui met de côté chaque accord entre partenaires sociaux pour en mettre le sujet à l’agenda politique.

    Est-il intelligent d’y aller à fond avec la grève en Wallonie et à Bruxelles, où le gouvernement fédéral n’a aucune légitimité, alors que c’est plus difficile d’y arriver en Flandre ? Dans le cas contraire, ne laisserait-on pas à leur sort les agents pénitentiaires et les cheminots ? Selon un sondage réalisé par iVox et le quotidien Het Nieuwsblad, 60% des Flamands et 68% des francophones estiment que l’austérité n’est pas équitablement répartie. Plus de 60% pensent que le gouvernement fédéral aurait pu éviter les grèves par le dialogue, mais c’est justement ce que le gouvernement ne veut pas. Il veut au contraire nous museler par la limitation de notre droit de grève.

    Ce gouvernement doit être renversé. Les agents pénitentiaires et les cheminots ont créé un momentum à saisir. Vous pouvez le renforcer en insistant sur la tenue d’assemblée du personnel et en convaincant vos collègues de participer à la grève générale du 24 juin ou même avant si la dynamique de la vague de grèves l’exige. Cela instaurerait une pression sur les dirigeants syndicaux pour, cette fois-ci, continuer jusqu’à la chute du gouvernement. Les syndicats doivent rompre avec leurs partenaires politiques traditionnels et, en collaboration avec les mouvements sociaux comme Tout Autre Chose, le PTB, le PSL, etc., construire un front politique pour une société au service de la collectivité et pas seulement d’une poignée de super-riches.

  • Au moins 80.000 manifestants dans la capitale : ‘‘La coupe est pleine!’’

    Manif2405
    La manifestation du front commun FGTB-CSC-CGSLB d’aujourd’hui devait donner le coup d’envoi du nouveau plan d’action jusqu’à la grève générale du 7 octobre. Le succès fut au rendez-vous une nouvelle fois. Le monde du travail a défilé par dizaines de milliers à Bruxelles et a, comme cela devient une habitude, dépassé la participation initialement prévue. Et ce n’est encore qu’un début. Aujourd’hui, la manifestation a essentiellement réuni des délégués et militants qui se sont retrouvés pour la première fois après la tenue des élections sociales. Diverses dates de mobilisations sont déjà connues, parmi lesquelles la grève générale à l’appel de la FGTB le 24 juin (avec aussi le soutien de la CNE, notamment) et une grande manifestation suivre le 29 septembre. Y atteindre les 200.000 manifestants est possible en prenant à bras le corps la construction du nouveau plan d’action.

    Ce ne sont pas les raisons qui manquent…

    Quand nous demandons à Thomas pourquoi il est présent, il éclate de rire : ‘‘Tu as l’après-midi devant toi ?’’ C’est vrai que les raisons d’avoir été dans les rues aujourd’hui et de continuer à s’impliquer dans le nouveau plan d’action ne manquent pas. Après le saut d’index et le relèvement de l’âge de la pension, voici venue la ‘‘Loi Peeters’’ et la fin de la semaine des 38 heures. Ou encore le durcissement des conditions d’accès au revenu d’intégration (RIS). Conditions de travail, salaires, budgets des services publics, malades de longue durée, assistance aux plus précarisé de la société,… Les attaques de ce gouvernement n’en finissent plus. Personne n’est à l’abri. Et il ne changera pas son fusil d’épaule de sitôt.

    Nathalie s’énerve : ‘‘Et tout ça serait pour créer de l’emploi ? Pour qu’on s’en sorte mieux, nous, les petits ? Qu’ils retournent à l’école : on ne crée pas de l’emploi en faisant travailler les gens plus et plus longtemps.’’ Son compagnons poursuit : ‘‘Toute leur politique est unilatéralement pour les entreprises. S’il y en a qui pensaient au début qu’il fallait laisser le temps de faire ses preuves au gouvernement, ils doivent le regretter.’’

    banderole_site

    “Nous sommes venus à Bruxelles… Pour faire tomber Charles Michel’’

    Faire reculer le gouvernement? Plus grand monde y croit… Isabelle, militante de la CNE, le confirme à sa manière en expliquant : ‘‘il faut renverser le gouvernement. Je l’ai toujours dit. Mais avant, il fallait en convaincre mes collègues. Aujourd’hui, c’est l’argument décisif pour les mobiliser : cette fois-ci, on ne veut pas faire pression, on va jusqu’au bout !’’ Un peu plus loin résonnent un slogan des Jeunes-FGTB : ‘‘Nous sommes venus à Bruxelles ! Pour faire tomber Charles Michel !’’

    C’est tout l’enjeu du nouveau plan d’action. Le plan d’action de l’automne 2014 avait poussé le gouvernement dans ses retranchements. A partir de la manifestation du 6 novembre (environ 150.000 personnes), un sérieux rapport de force avait été construit par la tournée de grèves provinciales fin-novembre et début-décembre, jusqu’à la grande grève générale nationale du 15 décembre. Mais après, alors que Charles Michel et sa clique vacillaient, alors que la presse se demandait ouvertement si le gouvernement resterait en place, l’occasion d’en finir avait été gâchée.

    24mai_09
    Grève pour faire tomber Michel 1er et toute l’austérité.

    Il en aurait pourtant fallu peu pour renverser ce gouvernement de malheur. Mais les directions syndicales ont hésité, puis reculé, et il n’y a plus eu grand-chose de sérieux en 2015 à l’exception de la manifestation nationale du 7 octobre (où plus de 100.000 personnes étaient à nouveau présentes pour commémorer la première année du gouvernement Michel) et de la grève générale à Liège le 19 octobre.
    Cette fois-ci, il y a moyen que les partis au pouvoir se souviennent à jamais de la date du 7 octobre 2016. Cela peut être le début de la fin. Les derniers sondages ne donnent plus de majorité. Au gouvernement La ministre Galant a dû démissionner. La colère se développe : même les magistrats préparent des actions pour dénoncer ‘‘l’Etat voyou’’ !

    Les agents pénitentiaires, en grève depuis plusieurs semaines maintenant, illustrent comment nous devons envisager notre lutte : jusqu’au bout, sans nous contenter de promesses qui seront au mieux détournée et au pire retournées contre nous. C’est ce qui c’était passé avec le Tax-shift : la mesure avait été annoncée avec le but de faire contribuer le capital mais, au final, ce fut une nouvelle attaque contre les travailleurs !

    Si ce gouvernement tombe, au cœur de l’Europe, nulle doute que cela aura également un impact sur nos camarades à l’étranger, eux aussi en lutte contre l’austérité. Remporter la victoire contre la ‘‘Loi Travail’’ à la belge et son gouvernement renforcera la lutte de nos collègues de France et d’ailleurs. Et, chez nous, quel que soit le gouvernement qui suivra, après que son prédécesseur soit tombé suite à l’action du mouvement social, il devra chanter sur un autre ton !

    Construire le plan d’action

    La meilleure manière d’assurer que ce plan d’action ne s’arrête pas tout simplement le 7 octobre, c’est de s’impliquer dans sa réussite et de faire en sorte que l’action de la base ne permette pas tout simplement aux directions syndicales de renvoyer tout le monde chez lui. Chacun peut y contribuer.

    Comme nous le disions dans le tract distribué aujourd’hui : ‘‘En tant qu’habitant d’un quartier, parlez-en à vos voisins. En tant qu’étudiant, rendez visite aux grévistes ou faites une action de solidarité. Organisez des assemblés du personnel sur les lieux de travail ou demandez-le à un délégué. Faites-y circuler l’information, mais soumettez-y aussi le plan d’action au vote pour qu’il devienne une décision collective qui ne pourra que difficilement être bloquée par la direction syndicale. Réfléchissez à la manière d’organiser le piquet et élaborez des revendications spécifiques pour votre entreprise et votre secteur en fonction des intérêts de toute la collectivité, pas des profits.’’

    Une alternative politique

    24mai_29Le programme de compétitivité des patrons et des riches est connu. Celui d’une société basée sur la solidarité est encore trop peu discuté. Lors de la manifestation, les revendications offensives n’ont pas manqué sur les banderoles et pancartes, particulièrement celle de la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Poursuivons en cette direction avec la restauration complète de l’index, la défense et l’augmentation des pensions, le rétablissement de la prépension et de toutes les allocations, un programme d’investissements publics massifs dans l’infrastructure,…

    24mai_02L’aspiration à une fiscalité plus juste était aussi bien présente dans le massif cortège rouge, vert et bleu. C’est on ne peut plus compréhensible au vu du scandale des Panama Papers et autres LuxLeaks ou encore de la fiscalité belge très amicale pour les grosses fortunes, les grandes entreprises et les multinationales. Le PSL ne s’oppose pas à un impôt sur les fortunes, loin de là. Mais nous estimons que seule la nationalisation sous contrôle des travailleurs et de la collectivité des secteurs-clés de l’économie (parmi lesquels le secteur financier) permettra de bloquer la fuite des capitaux et de mobiliser toute les capacités technologiques et scientifiques ainsi que les moyens actuels au bénéfice de tous. Le système capitaliste est obsolète et cause une succession désastres sur les plans écologique, économique et social. Nous devons lier nos revendications à la nécessité de construire une société alternative, le socialisme démocratique selon nous.

    Tout cela exige de disposer, comme nous le disons depuis longtemps, ‘‘d’un parti qui défende les travailleurs avec autant d’acharnement que celui des partis traditionnels pour défendre les patrons’’. Ailleurs en Europe, de nouvelles formations de gauche comme la coalition espagnole Podemos-Izquierda Unida défient les partis traditionnels. Depuis que Jeremy Corbyn s’est retrouvé président du parti travailliste, une guerre civile s’y déroule entre la droite blairiste et la gauche corbyniste. La campagne de Bernie Sanders aux États-Unis illustre le potentiel pour un parti qui rompt totalement avec les politiques de Wall Street.

    Les syndicats belges doivent rompre avec leurs ‘‘partenaires’’ traditionnels et prendre une initiative politique audacieuse ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et aux autres forces de la gauche radicale, y compris le PSL. Cela susciterait un enthousiasme débordant et, en un délai de quelques mois, le paysage politique du pays serait totalement redessiné.

    Nos revendications

    • Stop à l’austérité et aux attaques antisociales contre les travailleurs et leurs familles !
    • Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure !
    • Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires
    • Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation !
    • Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT
    • Relèvement des pensions à minimum 75% du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois !
    • Stop à la chasse aux chômeurs, non à la chasse au bénéficiaires du RIS, non à la semaine des 45 heures !  Pas de dégressivité, pas de service à la communauté mais réduction collective du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires ! 
    • Pour la levée immédiate du secret bancaire et l’instauration d’un cadastre des fortunes !
    • Pour le renforcement de la lutte contre la grande fraude et l’évasion fiscales !
    • Pour le remboursement complet des 942 millions d’euros de cadeaux fiscaux aux multinationales (Excess Profit Rulings) ainsi que des autres cadeaux fiscaux de ce type (Intérêts Notionnels,…) !
    • Allons chercher l’argent là où il est : chez les super-riches et dans les paradis fiscaux !
    • Nous ne contrôlons pas ce que nous ne possédons pas : nationalisation du secteur financier sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers, sans rachat ni indemnité, sauf sur base de besoins prouvés, afin d’empêcher la fuite des capitaux face à une forte imposition des fortunes !
    • Pour le contrôle et la gestion démocratiques publics des leviers de commande de l’économie : nationalisation démocratique des secteurs clés de l’économie (sidérurgie, énergie,…) !
    • Pour une gestion rationnelle des ressources naturelles et de la production économique grâce à la planification démocratiquement élaborée de l’industrie et des services, seule manière d’assurer que l’économie soit au service des nécessités sociales de la population !

    Photos : Liesbeth

    24 mei - foto's door Liesbeth

    Photos: Nico
    Manifestation du 24 mai 2016

  • Après la manif du 24 mai: Continuons jusqu’à la chute du gouvernement!

    tract_24_mai_bannerLe plan d’action qui démarre aujourd’hui doit se transformer en épreuve de force contre le gouvernement. Si nous n’arrêtons pas Michel maintenant, il poursuivra simplement la casse sociale, notamment avec la ‘Loi Peeters’. Selon Peeters, les vraies mesures d’austérité doivent d’ailleurs encore venir cet été. Une seule certitude : le gouvernement concocte à nos dépens de nouveaux cadeaux pour les entreprises et les riches.

    Tract du PSL pour la manifestation de ce 24 mai // Tract en PDF

    tract_24_maiLe gouvernement dit suivre la tendance internationale. C’est vrai, ses comparses font pareil à l’étranger, qu’ils soient conservateurs de droite ou sociaux-démocrates. Mais il est également vrai que ces partis perdent progressivement leur emprise sur la société à l’avantage de la résistance sociale. De nouveaux partis plus à gauche émergent et, en leur absence, des partis de droite populiste et d’extrême-droite aussi malheureusement. L’interminable avidité des capitalistes pour toujours plus de compétitivité est au détriment de ceux qui travaillent durement, de ceux qui l’ont fait auparavant et de ceux qui doivent encore le faire.

    Ils sortent tout leur arsenal: l’escroquerie électorale, les grands groupes médiatiques, la poursuite en justice des militants et des lanceurs d’alerte, voire même la mise hors-jeu du parlement. De la compréhension pour une grève ? Seulement s’il ne peut plus en être autrement, comme avec les bagagistes. Le gouvernement préfère laisser dégénérer la juste colère en violences, avec l’aide d’agents provocateurs si besoin. Lorsque les agents pénitentiaires, à bout de souffle, partent en grève pour dénoncer les conditions dans les prisons, on leur envoie l’armée en ‘mission humanitaire’ pour briser la grève. Ce sont les mêmes moyens que lors des attentats. Pas de surprises si l’extrémiste Van Eetvelt nous qualifie de ‘‘terroristes’’.

    Le mouvement des travailleurs, seul moteur de changement

    Au cours du plan d’action de l’automne 2014, le mouvement des travailleurs a confirmé être toujours le moteur du changement social, capable d’attirer à lui des pans entiers de la population. Nous n’avons hélas pas renversé le gouvernement. Aujourd’hui, les relations de forces nous sont encore plus favorables. Dans les sondages, les partis au pouvoir s’écrasent. Si des élections survenaient demain, Michel perdrait sa majorité. Parallèlement, il n’y a jamais eu autant de candidats lors des élections sociales, les syndicats ont gagné 200.000 membres depuis 2006, les trois quarts des Belges estiment que les syndicats sont nécessaires et la moitié soutient déjà nos manifs et nos grèves.

    Notre défi est de mobiliser ce soutien. Si Michel tombe suite à la lutte sociale, ses complices à l’étranger vont eux aussi commencer à tomber. Chaque gouvernement suivant, qu’importe sa composition, devra en tenir compte. En tant qu’habitant d’un quartier, parlez-en à vos voisins. En tant qu’étudiant, rendez visite aux grévistes ou faites une action de solidarité. Organisez des assemblés du personnel sur les lieux de travail ou demandez-le à un délégué. Faites-y circuler l’information, mais soumettez-y aussi le plan d’action au vote pour qu’il devienne une décision collective qui ne pourra que difficilement être bloquée par la direction syndicale. Réfléchissez à la manière d’organiser le piquet et élaborez des revendications spécifiques pour votre entreprise et votre secteur en fonction des intérêts de toute la collectivité, pas des profits.

    Le programme de compétitivité des patrons et des riches est connu. Celui d’une société basée sur la solidarité est encore trop peu discuté. La réduction collective du temps de travail sans perte de salaire, la restauration complète de l’index, la défense et l’augmentation des pensions, le rétablissement de la prépension et de toutes les allocations devront certainement en faire partie. Imposer ce programme exige des syndicats belges de rompre avec leurs ‘‘partenaires’’ traditionnels en faveur d’une initiative politique audacieuse ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et aux autres forces de la gauche radicale, y compris le PSL. Le PSL ne s’oppose pas à un impôt sur les fortunes, mais nous pensons que seule la nationalisation sous contrôle des travailleurs et de la collectivité des secteurs-clés de l’économie (dont le secteur financier) permettra de mobiliser toute la connaissance et les moyens actuels au bénéfice de tous. Soutenez notre programme démocratique et vraiment socialiste en adhérant au PSL.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop