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Category: Jeunes
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Contre le racisme et la misère, c’est la lutte sociale qui est nécessaire !
Derrière la « crise de l’accueil », il y a la détresse absolue de centaines de demandeur.euse.s d’asile sans logements qui dorment et parfois meurent dans la rue. Il y a les squats et les campements de fortunes assaillis à Bruxelles par les forces de police. Et l’exploitation absolue par des employeurs qui abusent de cette extrême vulnérabilité. Tout ça pour le « crime » d’avoir voulu fuir la misère ou la guerre.
Par Constantin (Liège)
A Bruxelles, juste après l’expulsion d’un squat de demandeur.euse.s d’asile, le bourgmestre Philippe Close (PS) a envoyé des ouvriers de la ville inonder le rez-de-chaussée du bâtiment et percer des trous dans le toit pour que la pluie et le froid s’infiltrent, histoire de bien assurer que personne n’ait l’idée de revenir. C’était deux jours après la conclusion du nouvel accord du gouvernement fédéral.
Quand une crise est créée pour servir de prétexte
La « crise de l’accueil » ne tombe pas du ciel. En 2021, 1916 places d’accueil ont été supprimées. Avant ça, le gouvernement Michel avait détricoté Fedasil (l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile), en réduisant son budget de 20 millions d’euros. Les autorités belges ont elles-mêmes créées la crise en réduisant les budgets et en supprimant des places. La situation est aujourd’hui saisie pour renforcer la répression.
Que contient le nouvel accord des partis de la Vivaldi (avec PS et ECOLO, rappelons-le) ? L’accélération des procédures d’examens et l’exécution plus rapide des décisions d’expulsions, des restrictions au regroupement familial tout en fermant la porte à toute régularisation collective. Dans le but de présenter cette offensive contre des personnes en détresse comme étant « juste » et « équilibrée », l’accord indique la création de 2000 nouvelles places d’accueil supplémentaires et l’interdiction de l’enfermement des enfants dans les centres fermés. Ce n’est pas rien, mais c’est largement insuffisant, surtout en considérant que 700 de ces nouvelles places ne seront que des containers et que, parallèlement, le gouvernement compte construire quatre centre fermés supplémentaires.
Riposter à la division par l’unité dans la lutte
Rejetons ce racisme d’Etat qui rend plus acceptable celui de l’extrême droite ! Parallèlement, le gouvernement regarde ailleurs quand le personnel des services publics fait grève, comme il l’a fait le 10 mars dernier pour dénoncer l’absence de moyens, le manque de collègue et la charge de travail insoutenable. Il a fallu toute la force d’une grève générale, le 9 novembre, et de nombreuses actions syndicales pour sauvegarder l’indexation des salaires et des allocations et pour obtenir de maigres mesures pour nos factures. Mais toute cette misère sociale, qui s’aggrave sans cesse, c’est un terreau de choix pour entretenir les préjugés racistes et nourrir l’extrême droite.
Soyons clairs : ce ne sont pas les demandeur.euse.s d’asile qui sont responsables de nos factures d’énergie ou du prix de nos caddies ! Ce ne sont pas eux qui empochent de juteux dividendes en laissant les travailleur.euse.s de Delhaize sur le carreau ! Ce ne sont pas eux qui ont affamé nos services publics et notre sécurité sociale avec des déductions fiscales pour les plus riches ! Ce ne sont pas eux qui ont choisi de laisser pourrir le parc de logements sociaux pour se jeter dans des projets qui remplissent les poches de magnats de l’immobilier comme Matexi !
Aujourd’hui, à Bruxelles, il existe 10.000 bâtiments inoccupés. Si l’on voulait régler la crise du logement pour tou.te.s et la crise de l’accueil du même coup, on pourrait commencer par appliquer la loi Onkelinx qui permet de réquisitionner des bâtiments vide depuis plus de six mois. Cette loi n’a quasiment jamais été utilisée, car elle implique de s’attaquer à la propriété privée. Si nous voulons arracher l’application de cette loi et défendre notre droit à tou.te.s à une vie décente, nous devons nous battre avec acharnement et détermination.
Combattre le racisme par la solidarité
Les attaques contre les plus vulnérables dans la société, comme les demandeur.euse.s d’asile servent, à rendre plus acceptable de s’en prendre aux autres. D’autre part, les maintenir dans des conditions de travail et de vie proches de l’esclavage en raison de l’illégalité, cela permet d’instaurer une pression à la baisse sur les contions de travail et de vie de chacun.e.
- C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes ! Des papiers pour toutes et tous!
- Stop aux centres fermés, aux expulsions et à la répression !
- Un salaire minimum de 15 euros de l’heure !
- Un toit, c’est un droit : pour un plan de construction et de rénovation de logements sociaux pour répondre à la demande et en finir avec les listes d’attentes !
- Pour un plan d’investissement radical dans les services publics, l’enseignement et les soins de santé. Ne laisser personne sur le bord du chemin, c’est la meilleure réponse aux vautours d’extrême droite et aux racistes !
- L’argent existe, allons le chercher là où il est ! 1% de la population belge détient un quart des richesses, soit plus que 70% de la population selon Oxfam. Luttons pour l’imposition des riches, avec expropriation et nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des avoirs de ceux qui tentent de s’y soustraire. Luttons pour la nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des banques et des assurances pour mobiliser les moyens nécessaires pour sortir chaque personne de la précarité et assurer l’épanouissement de toutes et tous.
- Le capitalisme plonge de crise en crise, et entraîne dans son sillage plus de divisions, de racisme, de sexisme, de LGBTQIA+phobie et plus de violence. Les guerres, les inégalités et la crise écologique continueront à engendrer de nouveaux drames, comme ces milliers de migrants qui meurent chaque année en Méditerranée. Ce système doit être renversé pour construire une toute autre société capable d’assurer une véritable liberté de circulation pour celles et ceux qui le souhaitent tout en assurant la possibilité de construire une vie décente dans son pays d’origine. Cette société, selon nous, c’est le socialisme démocratique.
- Dimanche 19 mars : Marche « Lève-toi contre le racisme », 13h, Esplanade Saint-Léonard (à l’initiative de la Plateforme 21/03)
- Dimanche 16 avril : Manifestation contre le centre fermé de Vottem, 14h, Place Saint Lambert (à l’initiative du CRACPE, Collectif de résistance aux centres pour étrangers)
- Lundi 8 mai : Rassemblement et manifestation pour commémorer la défaite du nazisme, 18h, Monument national à la résistance, Parc d’Avroy (à l’initiative du Front Antifasciste 2.0)
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Réforme ou Révolution? L’héritage marxiste révolutionnaire de Rosa Luxemburg
MERCREDI 22 MARS DE 18:30 À 21:30, ULB Solbosch, salle A.Y.2108 (événement Facebook)
La nécessité d’un changement radical de société se fait de plus en plus ressentir. Des jeunes en lutte pour le climat, aux millions de femmes et de personnes LGBTQIA+ qui se sont soulevés contre les discriminations et violences de genre, au mouvement Black Lives Matter contre le racisme et la brutalité policière, tout le système capitaliste est en train d’être remis en cause.
Il est aujourd’hui évident que l’augmentation des prix de la vie pousse beaucoup de jeunes et travailleur.euse.s dans la misère, que les services publics croulent sous le poids de l’austérité des 40 dernières années et que les politiciens établis sont incapable de fournir des réelles solutions aux crises. Mais la question reste, comment pouvons-nous atteindre un vrai changement ? Cette question, le mouvement ouvrier a dû se la poser un grand nombre de fois durant son histoire. Une des réponses les plus influentes se trouve dans le texte “Réforme sociale ou Révolution” écrit par Rosa Luxemburg en 1898 pour répondre à cette question qui était et qui reste d’une actualité brûlante.
Née le 5 mars 1871, Rosa Luxemburg fut une militante révolutionnaire, féministe socialiste et une des figure majeure du mouvement marxiste du début du 20eme siècle. A travers son œuvre et son engagement elle nous a laissé un héritage énorme qui nous fournit des leçons essentielles pour nos luttes aujourd’hui. C’est aussi en référence à elle et à ses idées que la Campagne ROSA a été nommée !
Ce mercredi 22 mars, nous discuterons des questions telles que : Est-ce que le capitalisme, par son progrès indéniable, est capable de résoudre ses contradictions ? Est-ce que le réformisme, avec ses compromis avec la classe dominante, est capable d’améliorer la condition des opprimé.e.s et des travailleur.euse.s? Ou est ce qu’alors une révolution serait nécessaire pour vraiment remettre en cause les relations de pouvoir dans la société?
Rejoignez nous ce mercredi 22 mars à partir de 18h30, au local A.Y.2 108 à l’ULB Solbosch. N’hésitez pas à ramener vos proches avec qui vous n’arrivez pas à vous empêcher d’avoir des débats politiques.
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L’extrême droite se nourrit du désespoir sans y apporter la moindre solution
La victoire électorale de Meloni en Italie et la tentative de coup d’État des partisans de Bolsonaro au Brésil ont remis l’extrême droite sous le feu des projecteurs. Pourquoi une telle victoire électorale de l’extrême droite en Italie à peine plus de cent ans après la marche sur Rome de Mussolini ? Pourquoi Bolsonaro a-t-il perdu son pouvoir après juste un mandat ? Pourquoi le Vlaams Belang se dirige-t-il probablement vers un score monstrueux en 2024 ?
Par Koerian (Gand), article tiré de l’édition de février de Lutte Socialiste
Crise et désespoir
L’extrême droite repose sur le désespoir. Lorsque les gens ne sont plus en mesure d’acheter une maison, font la queue à la banque alimentaire, ne peuvent plus obtenir un lit à l’hôpital et ne voient aucune solution constructive pour sortir de cette misère. À ce moment-là, le caractère diviseur des semeurs de haine comme Van Langenhove, Meloni, Orban ou Bolsonaro gagne du terrain. Nous vivons un tel moment aujourd’hui. Le capitalisme traverse sa crise la plus profonde depuis les années ‘30. La hausse des prix érode les salaires, les maisons et les loyers deviennent inabordables, l’enseignement et les soins de santé sont au bord de l’effondrement.
L’extrême droite peut marquer des points dans un contexte de manque de moyens et de problèmes sociaux. Elle se construit également une base sociale parmi des éléments confus et parmi les couches les plus précarisées de la société. L’assaut du Capitole et l’assaut de Brasilia en sont des expressions.
Un vernis social…
L’extrême droite recouvre de plus en plus sa haine d’une couche de vernis social. Lors de sa dernière campagne électorale, le Vlaams Belang a mis l’accent sur la revendication d’une pension minimale de 1.500 euros après 40 ans de travail. Orban et le gouvernement polonais PiS ont augmenté les allocations familiales. Meloni essaie de vendre sa taxe forfaitaire de 15% comme une mesure pour la classe moyenne. Bolsonaro a été élu sur un discours anticorruption et a tenté de marquer des points avec un enchevêtrement de petits avantages au printemps dernier avant les élections. Cela montre que l’extrême droite ressent également la pression pour trouver des réponses sociales. Elle essaie d’être perçue comme opposée à l’establishment dominant, la haine seule ne suffit pas à maintenir la démagogie à flot.
… qui s’écaille rapidement
La réalité de l’extrême droite au pouvoir est tout sauf sociale. L’extrême droite défend les intérêts des dirigeants d’entreprise et des PDG.
Le Vlaams Belang a voté contre l’augmentation du salaire minimum, pour la chasse aux malades de longue durée, pour la loi de 96 sur les normes salariales qui, aujourd’hui encore, bloque nos salaires. Orban a réduit les subventions à l’énergie. Bolsonaro a relevé l’âge de la retraite et réduit les pensions des veuves.
Meloni a immédiatement déclaré son allégeance à l’UE et à l’OTAN. Elle veut être considérée comme un partenaire fiable par la classe dominante. Le budget de l’Italie dépend d’un plan de relance européen de 191,5 milliards d’euros (68,9 milliards d’euros de subventions et 122,6 milliards d’euros de prêts). Le gouvernement Meloni est pieds et poings liés aux diktats de l’UE. Pour faire passer plus facilement les coupes à venir, le gouvernement a mis en œuvre le décret dit « anti-raves ». Le prétexte des raves parties masque une attaque contre tout ce qui « compromet l’ordre public » avec des peines de prison de 3 à 6 ans pour les organisateurs. Il ne faudra pas longtemps avant que cette loi soit utilisée contre les grèves et les manifestations. Le racisme, le sexisme et LGBTQIA+phobie servent le même objectif : briser violemment la contestation des politiques antisociales.
Ces politiques antisociales sont également la plus grande faiblesse de l’extrême droite. Après une première participation au gouvernement au début du siècle, le FPÖ autrichien a perdu plus de la moitié de ses voix. Il y a eu de larges protestations contre une attaque sur les pensions. En mai 2019, le gouvernement des conservateurs et de l’extrême droite est tombé après des manifestations contre l’introduction d’une journée de travail de 12 heures et des coupes budgétaires dans les soins de santé. Cette situation a été aggravée par un scandale de corruption concernant le président du FPÖ, Heinz-Christian Strache. Bolsonaro et Trump ont perdu leur soutien en raison de la hausse de la pauvreté, de l’échec de leur politique COVID et de leur propre corruption. En Hongrie également, ce sont les protestations contre les récentes mesures d’austérité qui constituent le plus grand défi pour Orban.
Le moindre mal
Lorsque l’extrême droite menace, beaucoup de gens choisissent le moindre mal. Il est compréhensible que les couches opprimées souhaitent une fin rapide à un climat de discrimination violente. Sous Lula et Biden, la discrimination et la haine seront moins importantes que sous Bolsonaro et Trump. Pour les personnes de couleur, cela fait une différence que Macron ou Le Pen soit président français. Mais il faut admettre que les politiques procapitalistes de Lula et de Biden continuent d’accroître le terreau de l’extrême droite.
En outre, le moindre mal est de moins en moins une garantie de victoire. La profondeur de la crise sociale crée une profonde colère contre l’establishment. Faire appel à cet établissement pour éviter le pire fonctionne d’ailleurs de moins en moins. Biden et Bolsonaro ont gagné de justesse lors d’élections à très faible taux de participation. Une coalition de presque tous les partis bourgeois n’a pas pu vaincre Orban en Hongrie, pas plus que de grands blocs électoraux n’ont pu défier le PiS en Pologne.
Lutter pour un programme social
Pour stopper l’extrême droite, il faut passer à l’offensive avec la gauche et les syndicats pour une augmentation des pensions, des allocations sociales et des salaires, une réduction du temps de travail avec maintien des salaires, un réinvestissement dans les services publics : un programme qui répond aux besoins populaires immédiats. De cette manière, le désespoir individuel qui génère les votes d’extrême droite peut laisser place à un espoir collectif de changement social. Il est impossible de le faire durablement dans un système qui place les profits d’une petite minorité au-dessus des besoins et des vies de la majorité. Le socialisme ou la barbarie est toujours le choix auquel nous sommes confrontés.
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Manifestation contre Dewinter à Gand : un premier pas important dans la reconstruction de la lutte antifasciste
Ce jeudi 1er décembre, 800 personnes sont descendues dans la rue afin de protester contre une conférence de Filip Dewinter tenue à l’université de Gand. Le cercle étudiant catholique d’extrême droite KVHV avait invité le chef de file du Vlaams Belang à y présenter son nouveau livre sur le « Grand remplacement », une théorie complotiste raciste. Le PSL/LSP s’est impliqué dans la mobilisation avec les Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA) et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) auprès du personnel et des étudiant.e.s de l’université. La manifestation a réuni de grandes délégations d’étudiant.e.s, d’activistes, d’associations étudiantes et de syndicalistes (notamment de l’ACOD UGent (la délégation de la CGSP à l’université) et de l’ABVV Oost-Vlaanderen (la régionale FGTB Flande Orientale) dans la lutte contre l’extrême droite. C’est un grand pas en avant dans la reconstruction de la lutte antifasciste à Gand.
Par Koerian (Gand)
Le recteur Van de Walle accorde (encore) une tribune à la haine
La conférence devait initialement être organisée à l’auditorium Blandijn. Une plateforme d’activistes, d’associations étudiantes et de syndicats a décidé, sur notre proposition, d’organiser un festival antifasciste au sein du Blandijn ce jour-là, garantissant ainsi que la conférence ne puisse avoir lieu. Avec cette conférence, le personnel du Blandijn craignait pour sa sécurité et celle des étudiant.e.s (en particulier celles et ceux du programme de néerlandais pour les nouveaux arrivants) et a exigé que l’université annule la conférence. Le recteur de l’université de Gand, Rik Van de Walle, a alors décidé de déplacer celle-ci au campus Aula dans l’Universiteitstraat, où la police peut plus facilement boucler la zone.
Filip Dewinter, le Vlaams Belang ou le KVHV n’ont pas leur place à l’UGent. Le KVHV utilise systématiquement l’université comme une plateforme pour légitimer la haine. Jeff Hoeyberghs a été condamné pour incitation à la haine et à la violence en raison du sexisme qu’il a répandu alors qu’il était venu parler à l’UGent en 2019 à l’invitation de ce cercle étudiant. Le KVHV a été à peine sanctionné pour cette réunion haineuse et a été autorisé à continuer de cracher son venin. Le recteur Rik Van de Walle a ignoré les craintes du personnel du campus Aula et a offert à Dewinter la plate-forme universitaire qu’il désirait. Le Vlaams Belang a longuement remercié Rik Van de Walle pour services rendus. Pour le recteur, les faveurs aux racistes l’emportent sur la sécurité des étudiant.e.s et du personnel.
Une manifestation contre l’extrême droite comme première étape
Faire déplacer la conférence était en soi une victoire. Le Blandijn est un lieu historiquement progressiste, au milieu du quartier étudiant. L’extrême droite en a été repoussée et a dû se réfugier derrière un cordon policier loin du quartier étudiant. Afin de protéger la sécurité des étudiant.e.s et d’empêcher l’extrême droite de déverser sa haine sans contestation, une manifestation a été organisée dans le quartier étudiant qui s’est terminée par un événement culturel au Vooruit.
Cette manifestation était un premier pas important dans la construction d’un nouveau mouvement antifasciste. La majorité des étudiant.e.s et du personnel rejette la haine du KVHV, la manifestation l’a clairement montré. Il s’agit maintenant d’organiser cette majorité pour qu’elle manifeste partout où le Vlaams Belang, le KVHV ou d’autres marchands de haine lèvent la tête.
Mobilisation, mais aussi organisation
Nous devons débattre au sein du mouvement antifasciste. Les événements médiatiques ou culturels, comme celui qui a eu lieu au Vooruit après la manifestation, sont un complément à la lutte, mais ne doivent pas s’y substituer. Si nous voulons organiser les étudiant.e.s et le personnel contre l’extrême droite, nous devons les mobiliser dans la rue avec des propositions concrètes pour réagir contre la présence de l’extrême droite ici et maintenant. C’était tout l’enjeu de la manifestation et ce fut un succès. Des étudiant.e.s et des militant.e.s se sont réuni.e.s dans les rues avec des délégations de l’ACOD UGent et de l’ABVV Oost-Vlaanderen. L’implication des syndicats est une étape très importante dans la lutte antifasciste.
Nous comprenons que des personnes aient tenu à agir elles-mêmes à l’Universiteitsstraat ce soir-là pour tenter d’empêcher le meeting du KVHV. Mais réaliser une occupation réussie n’est possible que si celle-ci est précédée d’une campagne de mobilisation sérieuse et soutenue, une mobilisation qui rassemble les étudiant.e.s et le personnel et leur donne confiance dans le fait que l’extrême droite peut effectivement être stoppée. Essayer de perturber Filip Dewinter à quelques dizaines – en vain – n’y contribue pas.
La manifestation était une étape importante dans la construction de la lutte. Le potentiel est présent. Comme l’a dit Angeline Van Den Rijse, présidente de la Centrale générale de la FGTB pour la Flandre Orientale : la menace d’un score élevé pour le Vlaams Belang aux élections de 2024 rend notre organisation aujourd’hui encore plus importante.
Il n’y a pas de capitalisme sans racisme
Tim Joosen, délégué FGTB à l’UGent et membre du PSL, a cité Malcom X dans son discours lors de la manifestation : « Il n’y a pas de capitalisme sans racisme. » Le système capitaliste a besoin de la division et de la haine pour se maintenir en place. Répondre aux problèmes sociaux qui alimentent l’extrême droite (manque de logements à loyer abordable, pauvreté, inflation…) reste crucial. EGA et la Campagne ROSA ont réuni des centaines de jeunes dans un bloc anticapitaliste combattif pour délivrer ce message de manière claire et forte.









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« La Petite Sirène » : peut-on aller trop loin dans la lutte contre les discriminations ?
Gert Verhulst, fondateur de « Studio 100 » (propriétaire des parcs « Plopsa » et de programmes tels que Mega Mindy), a défendu sur un plateau télé flamand que la « politique woke » impose le silence aux gens. Ça ne l’a pas empêché de lâcher au moins 30 fois le très raciste « mot en N » durant l’émission. Au même moment, l’extrême droite mondiale hurlait d’une même voix contre la couleur de peau de l’actrice qui joue Ariel la petite sirène dans le nouveau film de Disney. La N-VA ne devait bien entendu pas être en reste par la « plume « de son arrogant idéologue Joren Vermeersch, qui a publié dans De Standaard un article indigné sur l’actrice noire qui tient le rôle d’une guerrière viking dans la série de fiction Netflix « Vikings : Valhalla ». Les twittos de droite sont unanimes : la « culture woke » va trop loin.
Par David et Koerian
Le scénariste Raf Njotea a été autorisé à apporter quelques éclaircissements sur l’émission désormais tristement célèbre qui a vu Gert Verhulst s’exprimer de façon si scandaleuse. Il a défini le terme « woke » (éveillé) comme « le fait d’être conscient ou attentif à l’injustice sociale, à la discrimination sociale ».
Les façons dont s’exprime ce rejet instinctif des discriminations sont diverses. Le terme est souvent associé à des appels visant à priver les célébrités racistes et sexistes de leur tribune. Au fond, il est positif que de nombreuses personnes, en particulier les jeunes, refusent les discriminations et cherchent à s’y opposer. Cette recherche comporte toutefois de nombreuses faiblesses. Les formes spécifiques d’oppression sont par exemple souvent déconnectées du système qui les produit. Et chaque faiblesse est instrumentalisée, tant par l’establishment prétendument progressiste que par l’extrême droite.
Le « capitalisme woke » et la brigade anti-woke
Netflix et Disney tentent de revêtir des atours progressistes en engageant des acteurs noirs, notamment pour bénéficier de la publicité créée par la polémique. Au plus les racistes font du bruit, au plus ils se frottent les mains. Le mouvement Black Lives Matter a imposé l’antiracisme et la diversité sur le devant de la scène, que les entreprises instrumentalisent de manière cynique. On ne peut pas stopper l’oppression à l’aide du « capitalisme woke ».
Quant à l’extrême droite, elle utilise le terme à tort et à travers comme s’il s’agissait de « radicaux-déraisonnables-qui-veulent-détruire-la-société-occidentale ». Se faire passer pour des « défenseurs de la liberté d’expression » et des combattants contre la dictature du « politiquement correct » est évidemment plus facile qu’avouer son racisme. Le terme « woke » est utilisé comme nom d’une théorie du complot, comme l’est celui de « marxisme culturel », pour rendre le racisme ou le sexisme plus digeste. « Cancel culture », « brigade woke »,… ce ne sont que des paratonnerres pour éviter d’avoir à répondre au dégoût que suscite leur haine. Quand Gert Verhulst ou un autre se plaint du fardeau imposé par les « wokies », il se plaint en réalité que des gens trouvent son racisme tout simplement dégueulasse.
De la lutte à l’indignation et inversement
La révolte internationale « Black Lives Matter » ou féministe a fait progresser la conscience générale vers un soutien plus explicite au combat contre l’oppression. Cette indignation générale est une bonne chose, mais cela ne suffit pas à faire disparaître les discriminations.
S’organiser pour se révolter est essentiel, afin de ne pas seulement combattre les personnalités et individus racistes, sexistes, homophobes et transphobes – aussi important que cela soit – pour se concentrer sur le système à l’origine des discriminations. Comme le disait Malcolm X : « il n’y a pas de capitalisme sans racisme ».
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Les antifascistes battent l’extrême droite à Anvers
Filip Dewinter fait le tour des universités flamandes pour asséner ses théories complotistes et racistes aux étudiants. A Louvain et Anvers, c’est à l’invitation du NSV (Nationalistische Studentenvereniging, organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang), à Gand le 1er décembre sous le nom du KVHV (Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond, cercle étudiant catholique d’extrême droite). L’objectif de cette tournée est de tenter de rendre le racisme acceptable dans les universités. Cette tournée prend place à l’heure où un débat public se développe dans les universités flamandes au sujet des abus d’autorité et harcèlements sexistes. Le constat ne saurait être plus clair : le combat contre le racisme, le sexisme, la LGBTQIA+phobie et tout ce qui nous divise doit redoubler d’intensité.
C’était d’ailleurs l’intention affichée de la manifestation combattive qui a défilé dans le quartier étudiant d’Anvers. Un appel à la mobilisation a été largement diffusé en quelques jours, appel qui a eu son écho parmi les étudiants. Une pétition a été signée plus de 500 fois. Les campus étaient remplis d’affiches. Finalement, plus de 100 personnes ont manifesté après une mobilisation de trois jours, ce qui a dépassé la participation au meeting du NSV grâce aux efforts combinés des Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA), de la Campaign ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), Anarchist Collective Antwerp, Fridays For Future et quelques autres organisations et individus. Cette manifestation comprenait également un groupe de membres du personnel de l’Université d’Anvers. L’unanimité de vue s’est rapidement faite concernant la forme de l’action (une manifestation combative dans le quartier étudiant) et sur une approche politique liant le combat antifasciste à des revendications sociales face à la crise du capitalisme.
L’objectif principal de la manifestation était de participer à la construction d’une relation de forces, c’est-à-dire que le camp antifasciste soit plus fort et bénéficie d’un soutien plus important et plus actif parmi les étudiant.e.s, mais évidemment aussi parmi d’autres catégories de la population.
Avant qu’un appel au blocage d’un meeting n’ait la moindre chance de réussir, il faut s’atteler à la construction d’un tel type de rapport de force. Dans les années 1990, il était hors de question pour l’extrême droite d’organiser de telles réunions dans une université. Un puissant mouvement antifasciste s’était développé à la suite du « dimanche noir », la première grande percée électorale du Vlaams Blok en 1991. A l’époque, la simple demande de reconnaissance d’un cercle d’extrême droite par une université entraînait immédiatement d’énormes mobilisations, sans parler des multiples réunions et assemblée antifascistes.
C’est ainsi que l’on construit l’efficacité d’une action de blocage : par une démonstration de force. Avec des slogans combatifs – ce n’était certainement pas une « marche silencieuse » comme l’a écrit la Gazet van Antwerpen – nous nous sommes assurés que notre message antifasciste était audible dans tout le quartier étudiant.
La participation à la manifestation a été plus importante qu’initialement prévu. La sensibilité générale des jeunes à l’égard de questions telles que l’oppression joue sans aucun doute un rôle à cet égard. Nous avons déjà vu s’exprimer la colère autour du sexisme et de la LGBTQIA+phobie avec des manifestations plus importantes le 8 mars ou encore avec les actions et manifestation « Pride is a Protest » organisées par la Campagne ROSA en Flandre. La mobilisation lancée par la Campagne ROSA contre le KVHV de Gand suite à leur réunion avec le sexiste notoire Jeff Hoeyberghs avait largement été commentée en 2019.
Nous pouvons nous appuyer sur ces éléments à l’approche du 1er décembre pour le meeting que où Dewinter compte prendre la parole à Gand à l’invitation du KVHV, le club dont est par ailleurs issu Dries Van Langenhove (Scield&Vrienden) et qui, comme on l’a vu, a déjà tenté de rendre le sexisme acceptable à l’université. Une action antifasciste est prévue et des semaines de campagne parmi les étudiant.e.s et le personnel seront organisées pour faire comprendre sans la moindre équivoque que la haine raciste n’est pas la bienvenue à l’université.
La manifestation à Anvers s’est déplacée du Stadswaag au Graanmarkt (place du marché aux grains), en dehors du quartier étudiant. Une deuxième action y était organisée par Comac (organisation de jeunesse du PTB) et soutenue par un certain nombre d’organisations de la société civile, dont la FGTB et la CSC, qui y ont pris la parole. C’est une excellente chose que les syndicats aient pris une position antifasciste claire. Uwe Rochus, de la CGSP, a fait explicitement référence à la tradition du Front Antifasciste en Flandre et de Steunpunt Antifascisme. Le camarade Fons Van Cleempoel, récemment décédé, était donc quelque part également présent à cette action.
Un peu moins d’une centaine de participant.e.s étaient réuni.e.s à l’action au Graanmarkt, nombre qui a plus que doublé lorsque la manifestation est arrivée. Nous avions insisté pour que le cortège finisse son parcours à cet endroit afin de participer à cette action. Malheureusement, l’accord verbal pour un micro ouvert sur cette place n’a pas été respecté. Faute de temps, nous a-t-on dit. Le hasard a fait que cela ne laissait pas de place à un membre de notre organisation. L’action sur cette place a pourtant commencé à 20 heures pour finir à 20 h 40. Nous estimons qu’une approche inclusive et ouverte renforce la mobilisation antifasciste. Un micro ouvert permet aux personnes présentes de s’approprier l’action et de renforcer l’engagement dans le combat antifasciste à plus long terme. C’est ainsi que l’on forge une unité durable tout en laissant place au débat nécessaire sur les diverses approches politiques du combat antifasciste.
Les Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA), la Campagne ROSA et Blokbuster (la campagne antifasciste du PSL) désiraient laisser la parole au délégué CGSP Andrej. Faute d’avoir pu l’entendre, nous publions ci-dessous (en-dessous de la vidéo) ce qu’il avait l’intention de dire.
« Le message est clair : pas de fascistes dans notre ville ou dans notre université. Notre présence ici est extrêmement importante.
« Dans notre combat contre l’extrême droite ainsi que sa haine et sa violence, nous devons aussi discuter des causes qui permettent leur existence et défendre une alternative. De nombreu.ses.x travailleur.euse.s et jeunes considèrent le Vlaams Belang avant tout comme un vote de protestation. Nos conditions de vie se détériorent. La pression sur le monde du travail et la jeunesse est énorme. Le capitalisme valse d’une crise à l’autre, laissant à chaque fois un bain de sang social dans son sillage. Les politiciens des partis traditionnels ne parviennent plus à faire vendre leurs sornettes, les gens voient clair et en ont assez. C’est alors qu’émerge l’extrême-droite, comme de la moisissure sur un système pourri.
« Dewinter n’est pas un inconnu. Il a déjà une longue carrière de haine derrière lui. Tout le monde connait les images de Dewinter en tenue de combat lors des manifestations de la milice d’extrême droite Voorpost dans les années 1980. Dewinter ne fait pas non plus mystère de ses relations avec d’autres organisations d’extrême droite. En 2008, il a rencontré le chef du KKK. Il figure parmi les proches de Geert Wilders (Pays-Bas) et des Le Pen. Il a rendu une visite amicale au criminel de guerre syrien Assad. Durant la guerre de Yougoslavie, il a rendu visite aux troupes paramilitaires et ouvertement fascistes croates. La liste est sans fin.
« En 2008, nous avons bloqué un bâtiment universitaire de l’UGent avec 500 militants de gauche et syndicalistes. Le NSV avait invité Dewinter à s’exprimer. Je n’oublierai jamais comment Dewinter et ses troupes de choc du NSV nous ont attaqués. A côté de moi, un activiste a été attrapé à la gorge par Dewinter. Voilà sa vraie nature.
« Nous devons entrer en résistance et ne pas céder un pouce à l’extrême droite. Ce ne sont pas les réfugiés qui s’en prennent à nos salaires, ce ne sont pas les musulmans qui font des profits monstrueux sur notre exploitation, ce n’est pas la communauté LGTBQ+ qui saccage notre culture et ce ne sont pas les Wallons qui privatisent nos services publics. C’est facile de pointer du doigt les groupes les plus faibles de la société. Il ne faut pas être lâche, il faut pointer du doigt les vrais coupables : les actionnaires, les capitalistes et leurs politiciens.
« Pendant que la majorité de la population se bat pour garder la tête hors de l’eau, ils réalisent des bénéfices records. Engie a réalisé 5,3 milliards d’euros de bénéfices en six mois. Les entreprises belges ont canalisé 266 milliards d’euros vers les paradis fiscaux en 2021.
« A quand des investissements dans des logements sociaux décents ? Quand les propriétaires et les géants de l’immobilier seront-ils traités comme ils le méritent ? Il n’y a pas de problème de « grand remplacement » – d’ailleurs les nazis utilisaient la même rhétorique pour se débarrasser des Juifs, des Roms, des homosexuels et des dissidents – il y a un problème de pénurie de logements sociaux et de contrôle démocratique sur la conception et la planification publique des zones urbaines. Cette société n’est pas construite pour répondre aux besoins de la majorité de la population, mais pour satisfaire la soif de profits des géants de l’immobilier qui se réunissent avec Bart De Wever (bourgmestre d’Anvers) et ses amis dans des restaurants de luxe.
« Notre opposition à l’extrême droite doit être un combat anticapitaliste, un combat en faveur d’une politique sociale qui garantit un logement décent et abordable à chacun.e. Un combat en faveur de la propriété collective et du contrôle et de la gestion du personnel des secteurs clés de la société tels que l’énergie. Un combat en faveur d’investissement publics dans la culture et l’enseignement. Un combat en faveur d’une société capable de décider collectivement et démocratiquement de son aménagement du territoire. Un combat en faveur d’un monde chaleureux et débordant de solidarité entre les travailleur.euse.s de tous les peuples. »
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Mobilisation antifasciste ce jeudi contre un meeting d’extrême droite à l’Université d’Anvers
Ce jeudi, un meeting accordera la parole à l’Université d’Anvers à la figure de proue du Vlaams Belang Filip Dewinter. Un appel à la mobilisation couplé à une pétition a immédiatement trouvé un large écho parmi les étudiant.e.s. Cette initiative a été immédiatement soutenue par les Etudiant.e.s de Gauche en Action (EGA) qui ont appelé à la plus grande unité possible pour une manifestation non-violente.
Plusieurs personnes et organisations, dont EGA et la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), ont donc décidé de manifester dans les quartiers étudiants. Un rassemblement est prévu à 19 heures au Stadswaag, près de l’endroit où le meeting d’extrême droite prendra place, mais à une certaine distance. Un accord avec la police a été conclu, mais nous aurions largement préféré nous rassembler à l’Agora comme initialement annoncé. L’objectif est de montrer que les jeunes et les travailleur.euse.s n’acceptent pas le racisme, le sexisme, la LGBTQIA+phobie et tout ce qui nous divise.
À l’heure où les étudiant.e.s et les travailleur.euse.s croulent sous la pression de la hausse rapide des prix du logement (y compris des kots), de l’énergie et de la nourriture, l’extrême-droite veut instrumentaliser la peur et la colère pour accroître la division, la haine et la violence. Les troupes de choc de Dewinter, le NSV (organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) et Schild&Vrienden ont déjà amplement démontré par le passé qu’ils ne se préoccupent pas de « la liberté l’expression », mais qu’ils tentent par tous les moyens de rendre le racisme, le sexisme et la LGBTQIA+phobie plus acceptables dans l’opinion publique.
Nous y opposons une résistance active. La manifestation se concentrera sur des revendications sociales fédératrices et orientées vers les actions du mouvement ouvrier contre les prix élevés de l’énergie et contre la camisole de force qui emprisonne les salaires. Le cortège antifasciste se rendra dans les quartiers étudiants afin que ce message y résonne fortement, fermement et clairement. La manifestation vise à convaincre les étudiants et à construire un rapport de force qui nous rende plus forts pour limiter l’espace de l’extrême-droite. Il ne s’agit pas d’un blocage ou d’une confrontation physique, que l’extrême-droite peut hypocritement utiliser dans le contexte actuel pour se complaire dans la victimisation.
Parallèlement à la pétition et à l’appel à l’action dans le quartier étudiant, un second appel à manifester a été lancé pour le Graanmarkt à 20h. Cette initiative est soutenue par la « coalition du 8 mai » et plusieurs assaociations. Nous soutenons cette action et nous nous rendrons ensuite au Graanmarkt avec les participants de l’action de 19h au Stadswaag afin de soutenir également cette initiative et de renforcer ainsi la volonté d’unité dans la lutte contre l’extrême droite. Nous estimons positif que la coalition du 8 mai ait également proposé de donner la possibilité de s’exprimer grâce à un micro ouvert.
Soutenez la manifestation antifasciste du 27 octobre à Anvers ! Rendez-vous à 19h au Stadwaag.
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Quel est « le système » contre lequel nous nous battons ?
Dans la culture populaire, la rébellion apparaît parfois comme une lutte contre « le système ». Dans le rap ou le rock engagé, la devise est « fight the system ». Les artistes qui ont un certain sens de leur époque dénoncent, à travers leurs créations, la structure dominante reposant sur les inégalités et l’oppression. Le dénominateur commun ? Un système où le pouvoir de l’argent règne en maître et où les décideurs politiques rampent aux pieds des riches.
Par Peter (Louvain)
Voir un modèle récurrent dans le déclin social et l’oppression est un pas en avant pour ce que les marxistes appellent la conscience. Il ne s’agit plus seulement de révolte contre son propre patron, qui s’en prend cyniquement aux emplois pour augmenter ses profits. Le contrôle policier raciste n’est plus considéré comme un acte isolé d’abus de pouvoir. Il y a derrière cela un ensemble cohérent d’idées élitistes et de structures antidémocratiques, ancrées dans le système.
Des femmes ou des personnes au genre non conformes se font insulter dans la rue : même si ces actes sont commis par des travailleurs inconscients, ils sont ancrés dans un ensemble d’idées et de structures discriminatoires qui perpétuent le règne du capital. Généraliser les « problèmes individuels » – voir un fil conducteur dans toutes les manifestations de l’exploitation, de l’oppression et de la violence d’État – est une étape cruciale dans le rejet de l’ensemble du système.
La forte baisse du pouvoir d’achat et des salaires n’est pas seulement le résultat de la méchanceté d’un PDG. C’est la politique générale des patrons, la classe économiquement dominante. La classe dirigeante, comme Karl Marx l’appelait. Les politiciens établis, l’appareil judiciaire et étatique, les grands groupes médiatiques… défendent les intérêts du système économique dominant : le capitalisme.
Nommer le système : le capitalisme en crise
Marx a analysé les différents modes de production à travers l’histoire. Le développement des forces productives s’inscrit dans un cadre de relations de production ou de propriété. Lorsque le développement des forces productives se heurte aux relations de propriété qui prévalent s’ouvre alors une période potentiellement révolutionnaire. La bourgeoisie émergente a ainsi renversé l’ancien pouvoir féodal. La classe ouvrière a quant à elle la tâche de renverser la bourgeoisie en tant que classe économique dominante.
Chaque mode de production formait un « système », parfois encore combiné avec des éléments de modes de production antérieurs. Marx soulignait la caractéristique commune des sociétés divisées en classes sociales : les classes dominantes s’accaparent un produit excédentaire des classes exploitées. Marx a également analysé en détail les spécificités du capitalisme et en a exposé les lois : un système où la majorité est obligée de vendre sa force de travail à un patron et n’a plus accès à ses propres moyens de production pour subvenir à ses besoins.
De la propriété privée des moyens de production en vigueur sous le capitalisme découle un certain nombre de lois. Les tendances objectives de la crise, comme la suraccumulation de capital par rapport à ce que le marché peut absorber, que nous voyons fortement aujourd’hui. L’automatisation – le remplacement de la force de travail par des machines – menace de saper la création de plus-value par l’exploitation. Les capitalistes tentent de surmonter les lois de la crise en conquérant de nouveaux marchés, en accumulant des montagnes de dettes, en créant des monopoles qui permettent de réaliser davantage de profits, en érodant encore plus le pouvoir d’achat….
En fin de compte, les marchés sont divisés et le système capitaliste ne peut redistribuer les marchés que par la guerre. Les solutions pour augmenter les profits et éviter une crise plus grave reviennent comme un boomerang dans le visage de la classe capitaliste. Pour combattre le système le plus efficacement possible, nous devons l’analyser et le décrire tel qu’il est : une production privée pour le profit, qui conduira toujours à la crise, à la pauvreté et à la misère. Nous avons besoin d’un autre système : la propriété collective socialiste des moyens de production, sous le contrôle de conseils démocratiquement élus sur les lieux de travail et à tous les niveaux de l’État ouvrier.
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Répression à l’ULiège ? Ni censure, ni répression, ni arbitraire ! Nous ne nous laisserons pas faire !

Manifestation à Liège à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Un peu de trop pour les autorités universitaires ? “L’institution n’autorise pas de conférence ou débat à caractère politique au sein de ses bâtiments.” La rencontre — débat « Fin du monde, fin du mois, même combat ! Réponse marxiste face aux crises du capitalisme », organisé par EGA (Étudiant.e.s de Gauche en Action), cercle reconnu de l’université, et par la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a été bloquée par les autorités de l’institution !
Tract d’EGA et de la Campagne ROSA distribué aujourd’hui à l’université de Liège
Et en faculté de philo-lettre qui plus est, alors que le débat est censé y être dans l’ADN des étudiant.e.s ! Les autorités ont-elles soudainement peur du débat, alors que nos activités de rentrée se sont toujours bien déroulées depuis près de 20 ans ? Ce changement de politique n’est pas un hasard. C’est une décision consciente et concertée alors que monte la colère sociale dans la société.
La semaine dernière, COMAC (organisation de jeunesse du PTB) a été délogée par les flics pour avoir tenu un stand de sensibilisation à l’UCL ! Nous-mêmes avons subi des tentatives d’intimidation de la part de l’ULiège, lors de l’organisation de nos propres stands, nous indiquant que l’université était un lieu « privé ». Pardon ? Privée, l’université ?! Pas encore, et heureusement !
On nous dit qu’il faudrait demander des autorisations à l’avance pour tenir des stands. Et comment réagir à l’actualité ? Nous sommes ici aujourd’hui présent.e.s notamment pour parler de la révolte de la jeunesse et des femmes en Iran et marquer notre solidarité. Faudrait-il attendre un laps de temps – que l’on imagine aussi arbitraire que cette décision d’interdiction de débat – pour dénoncer la sanglante brutalité du régime iranien ? Attendre, pour marquer notre solidarité avec ce mouvement qui subit une répression qui a déjà tué plus de 70 personnes ? Doit-on se taire et accepter l’inacceptable ?
La Campagne ROSA et EGA étaient à l’initiative de la manifestation du 8 mars dernier (Journée internationale de lutte pour les droits des femmes) qui a démarré de la place du XX août et a défilé aux alentours du carré pour dénoncer le sexisme et les agressions dans la vie nocturne. C’est ce genre de mobilisation que les autorités universitaires visent à entraver ?!
Pendant ce temps, l’université n’agit que du bout des lèvres face à la présence de l’Ordre de la Basoche, tristement connu pour les comportements sexistes de ses membres. Les accusations publiques d’agressions sexuelles n’ont pas empêché ce cercle de continuer à bénéficier d’une tribune à l’université : il était toujours présent à l’apéro des cercles de rentrée.
Voilà qui finira d’exposer l’hypocrisie de l’université, qui à la prétention de se considérer comme « ouverte sur le monde » et portée sur « l’engagement citoyen ».
Ce changement de politique n’est aucunement un hasard : explosion des prix de l’énergie, précarité galopante, kots impayables,… Il devient de plus en plus impossible de se nourrir, de se chauffer, ou même de se loger. Avec quel impact dramatique sur les étudiants ? Et sur les budgets de l’enseignement supérieur ? Tenter d’imposer le silence aux organisations de lutte sociale au moment de lancer des attaques contre nos droits est une stratégie bien connue. Certains penseront directement aux 17 syndicalistes liégeois FGTB récemment condamnés pour faits de grève. A ce titre, nous mobiliserons la communauté étudiante pour qu’elle se montre solidaire du mouvement vers la grève générale du 9 novembre autour des crises du pouvoir d’achat et de l’énergie.
Nous ne nous laisserons pas faire !
Les crises du capitalisme s’accumulent, causant crise écologique, inflation, guerres, famine et misère généralisée, la direction de l’université décide quant à elle de censurer ne serait ce que la moindre tentative de débat pour tâcher de réfléchir à des solutions.
Notre rencontre aura bel et bien lieu, avec ou sans l’accord de l’université. Elle prendra place ce jeudi 29 septembre, à 19h, dans les locaux de la fédé, 24 place du XX Août.
EGA et la Campagne ROSA continueront à se battre pour un monde débarrassé du sexisme, du racisme, de la LGBTQI+ phobie, de la précarité étudiante et de toutes les injustices générées et entretenues par le système capitaliste. Rejoignez-nous dans ce combat !
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Six conseils pour organiser un sit-in ou une action antiguerre à l’école ou à l’unif’
Il est important de rendre la plus visible possible l’opposition à la guerre en Ukraine. Il s’agit d’un acte de solidarité, notamment avec les victimes de la guerre, les réfugiés et toutes celles et ceux qui s’opposent à la guerre dans le monde et en Russie. La Campagne ROSA et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) appellent à des sit-in contre la guerre. Comment faire ?Par Franz (Anvers)
1) Tout d’abord, il faut savoir pourquoi on veut agir et quel message faire passer. Nous proposons les slogans suivantes : Solidarité avec les jeunes et les travailleurs en Ukraine / Stop à la guerre de Poutine / Solidarité avec les mobilisations antiguerre en Russie / Non à toutes les formes d’impérialisme et de guerre.
2) Une action est avant tout un acte collectif. Vas à la rencontre des autres étudiants après un cours ou à la pause. Il faut ensuite discuter du moment, du lieu et de la manière dont mener l’action. Les slogans peuvent également être débattus. Réunissez-vous régulièrement pour discuter de ce qu’il reste à faire et de l’évolution de la situation.
3) Tu es seul ou avec un tout petit groupe ? On peut d’abord utiliser les réseaux sociaux, des affiches ou des tracts pour convoquer une réunion et regrouper ainsi plus de monde. Comme dit précédemment, mener une action est un acte collectif, plus il y a de gens, mieux c’est.
4) Après avoir choisi une heure et un lieu, il faut en informer le plus grand nombre possible de personnes, avec un post sur les réseaux sociaux à partager en masse ou un tract à distribuer à la sortie de l’école avec quelques explications. Nous avons un modèle de tract qu’il est possible d’adapter : n’hésite pas à nous contacter !
5) Une action permet d’être vu et entendu. Un sit-in (s’asseoir en groupes à un endroit public) peut être très visible et se faire bien entendre avec quelques slogans à crier pour que le but de l’action soit clair. Tu connais celui-ci : « 1-2-3-4 we don’t want your bloody war 5-6-7-8 organize and demonstrate » ? Nous avons des listes de slogans, mais n’hésite pas à faire appel à toute ta créativité ! Quelques prises de paroles peuvent aussi être préparées pour expliquer l’objectif de l’action. Des photos et de petites vidéos permettent d’assurer une plus grande audience encore par la suite sur les réseaux sociaux. Envoie-les-nous pour que nous puissions aussi les diffuser !
6) Malheureusement, une seule action ne suffira pas. Heureusement, les gens descendent dans la rue partout dans le monde, même en Russie en dépit de la répression. Préparons déjà l’action suivante ! Pendant l’action, le mieux est de demander qui veut aider à organiser les prochaines actions et d’organiser une nouvelle réunion où inviter tout le monde. C’est l’endroit idéal pour discuter de ce que l’action à donner et de la manière de réussir encore mieux les suivantes.