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Category: Jeunes
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[CARTE BLANCHE] Personne ne devrait être un citoyen de seconde zone
Contre la montée de l’extrême droite et la propagation du racisme, la plateforme nationale « Stand up against racism » appelle à s’unir ce dimanche 24 mars contre le racisme, pour les droits égaux. Rendez-vous ce dimanche 24 mars à Bruxelles, à midi sur la place Albertine (Gare centrale) : Uni·e·s contre le racisme, pour les droits égaux !
En France, les sondages mettent l’extrême droite à son plus haut score jamais atteint. Dans d’autres pays européens, l’extrême droite est déjà aux commandes. De nombreux citoyens s’inquiètent de la montée du racisme qui l’accompagne. Mais ils s’inquiètent aussi de la façon dont les discours et les propositions de l’extrême droite s’introduisent dans les partis traditionnels et les médias, ce qui met aujourd’hui les droits des citoyens et les associations sous pression.
Heureusement, il y a aussi une prise de conscience et une résistance croissantes. En Belgique également, la plateforme « Stand up against racism », une alliance de citoyens, de syndicats et de la société civile, a décidé d’envoyer un signal à l’occasion de la journée internationale contre le racisme et la discrimination. Ce dimanche 24 mars, cette alliance se rassemblera lors de la manifestation nationale à Bruxelles, à midi sur la place Albertine : Uni·e·s contre le racisme, pour les droits égaux.
Beaucoup de dicriminations, peu de condamnations
Ceux qui veulent stopper l’extrême droite aujourd’hui doivent prendre en compte la normalisation de la discrimination et du racisme dans notre société. Ceux qui vivent et travaillent ici depuis des générations sont encore trop souvent des citoyens de seconde zone. La discrimination prive les personnes issues de l’immigration du droit à un emploi, à une éducation ou à un logement de qualité. Des études montrent qu’à résultats scolaires égaux, les enfants issus de l’immigration sont plus susceptibles d’être orientés vers l’enseignement professionnel ou technique. Dans une demande d’emploi sur six, les candidats sont discriminés sur la base de leur couleur de peau ou de leur origine supposée. Les testings sur le marché locatif ont constaté la discrimination à l’encontre des candidats locataires à maintes reprises. La discrimination est illégale, mais les autorités n’effectuent pratiquement aucun contrôle et le nombre de condamnations se comptent sur les doigts d’une main.
N’oublions pas les personnes d’autres nationalités, dont certaines n’ont pas de documents de séjour légaux, qui ne bénéficient même pas des droits fondamentaux les plus élémentaires ni de la protection de notre gouvernement. La crise de l’accueil des réfugiés et les scandales de dumping social le prouvent douloureusement – encore et encore.
L’extrême droite sème activement et délibérément la haine. Cela contribue à la normalisation du discours de haine. Ce qui, à son tour, banalise les actes physiques de racisme. Des mosquées, des synagogues et des pierres tombales sont endommagées, des individus sont agressés physiquement.
Pour un gouvernement actif
Le racisme et la discrimination divisent notre société en citoyens de première et de deuxième zone. Et ce qui nous divise nous rend plus faibles. Une société et un gouvernement qui ne réagissent pas contre le racisme et la discrimination ouvrent la voie à l’extrême droite. C’est pourquoi nous voulons un gouvernement qui garantisse l’égalité des droits, qui contrôle et sanctionne proactivement les discriminations. Mais l’égalité des droits n’est possible que s’il y a suffisamment de logements abordables et d’emplois décents pour tout le monde. Sinon, les semeurs de haine auront beau jeu d’attribuer à « l’autre » la responsabilité du déficit.
Premiers signataires : Esther Kouablan (coordinateur MRAX), Astrid Murango (Ligue Droits Humain), Mehdi Kassou (directeur général BelRefugees), Alexis Deswaef (coprésident BelRefugees), Simon Gronowski, avocat et survivant de l’Holocauste (évadé du 20e convoi), Adriana Costa Santos (coprésidente BelRefugees), Thierry Bodson (président FGTB), Ann Vermorgen (président CSC), Valerie Del Re (directrice Greenpeace Belgium), Edgar Szoc (président de la ligue des droits humains), Hillal Sor (secrétaire général Metallos FGTB-ABVV), Pierre-Arnaud Perrouty (directeur de la ligue des droits humains), Grégory Mauzé (coprésident de la CNAPD), Martin Maréchal (coprésident de la CNAPD), Miguel Schelck (permanent Jeunes FGTB Bruxelles), Nell Van Slijpe (coordinateur Jeunes CSC), Emila Hoxhaj (présidente de la FEF), Mehdi Salhi (coordinateur d’Intal Belgium), Fabienne Richard (directrice du GAMS Belgique), Vincent Pestieau (secrétaire fédéral de la FGTB Charleroi), Sibylle Gioe (avocate et vice-présidente de la ligue des droits humains), Alain Vanoeteren (directeur d’Ulysse) , Marie Schiavon (permanente Jeunes FGTB Charleroi), Marcela de la Peña (coordinatrice de la Marche mondiale des femmes – Belgique), Benoît Decellier (jeune syndicaliste FGTB WAPI), Progress Lawyers Network (cabinet d’avocat), Baptise Cassart (militant à l’Union Syndicale Etudiante), Yvoire de Rosen (anthroposociologue et fondatrice de Mwanamke Collectif Afroféministe Belge), Cerina de Rosen (activiste et experte en industries créatives et culturelles, directrice d’Ethno Tendance Fashion Week Brussels), Sixtine Van Outryve (doctorante en droite et administratrice de la ligue des droits humains), Eylem Aydemir (présidente Jeunes FGTB Bruxelles), Lucile De Reilhan (animatrice Jeunes FGTB Bruxelles), Lison Dessard (permanente Jeunes FGTB Liège-Huy-Waremme), Hélène Debaisieux (coordinatrice de l’ASBL Quinoa), Germain Mugemangango (député PTB au Parlement Wallon), Marie Lecocq (députée Ecolo au Parlement Bruxellois), Parti Socialiste de Lutte.
La manifestation nationale « Uni·e·s contre le racisme » est soutenue par plus de 170 organisations de la société civile et syndicats. La manifestation se terminera par des messages de Thierry Bodson (FGTB) et An Vermorgen (CSC), des témoignages de travailleurs sans papiers, de prises de paroles de Tokozile Xasa (ambassadrice d’Afrique du Sud), de l’activiste palestinien Lema Nazeeh, d’Ayoub Bouda (Justice Pour Mehdi), d’Hind El Jadid (poète slam), et des contributions musicales de Frenetik, Miss Angel, HD La relève et d’autres artistes.
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Rassemblement antifasciste contre la présence de Dries Van Langenhove à la KU Leuven
Selon le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, la section du NSV (Association des étudiants nationalistes, organisation étudiante liée au VB) de Louvain se porte bien et son parti y a récemment trouvé de nouveaux collaborateurs. La position politique défendue par le NSV de Louvain est celle d’une extrême droite dure. En avril, le cercle a fait venir à Louvain le néonazi autrichien Martin Sellner, à l’origine des projets d’expulsion de masse contre lesquels des centaines de milliers de personnes ont manifesté en Allemagne ces dernières semaines.
C’était maintenant au tour de Dries Van Langenhove, membre fondateur de Schild & Vrienden, qui était censé parler d’agriculture mais qui a surtout utilisé cette tribune pour une tirade raciste. Voici quelques extraits parus dans un article du quotidien flamand Het Nieuwsblad : « Il y a tout simplement moins d’ingénieurs africains. Les classes où il y a beaucoup d’enfants africains réussissent moins bien, nous le savons grâce à la recherche scientifique », « Lorsque des femmes roms viennent vous demander leur chemin, vous commencez automatiquement à faire plus attention à votre téléphone et à votre portefeuille » ou encore l’idée selon laquelle entretenir des préjugés serait « utile et vital ». L’extrême droite se sent renforcée par les sondages et elle redouble de haine. C’est également ce que nous avions vu précédemment, après les élections de 2019, lorsque l’extrême droite a organisé une réunion sexiste et raciste avec le chirurgien Jeff Hoeyberghs à l’université de Gand, par exemple. Avec une nouvelle percée de l’extrême droite, celle-ci ira plus loin et passera de la rhétorique à l’action.
Heureusement, une contre-manifestation antifasciste a été organisée avec plus de 100 participant.e.s. La ville de Louvain n’a pas autorisé la tenue d’une manifestation. Une réunion publique qui transpire la haine à l’université ne pose visiblement pas de problème aux autorités communales, contrairement à une manifestation visant à exprimer son rejet du racisme, du sexisme et de la division.
Le rassemblement antifasciste était combattif et a réuni des activistes de différents horizons politiques. La Campagne ROSA et le PSL ont activement mobilisé pour l’événement, au côté de la Plateforme des activistes antifascistes de Louvain et toute une série d’organisations, y compris les syndicats de la KU Leuven et la Coordination antifasciste de Belgique nouvellement créée. Il est très positif que des représentants de la FGTB et de la CSC aient clairement pris la parole lors du rassemblement : tout ce qui nous divise nous affaiblit, c’est aussi une évidence dans l’intérêt de la sécurité du personnel de l’université.

Elise, de la Campagne ROSA, a souligné la nécessité de s’attaquer au terreau de l’extrême droite par une lutte sociale contre le capitalisme. Elle a précisé que nous devons mener cette lutte à l’échelle internationale et a évoqué, entre autres, la situation au Brésil. Fin mars, une féministe socialiste brésilienne prendra la parole à Louvain (le mercredi 27 mars à 19h30 dans la salle Romaanse Poort) et d’autres villes du pays, notamment à Bruxelles et Liège. Elise a également appelé à une présence antifasciste le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Défendre de manière offensive les revendications féministes fait partie de la résistance antifasciste.
Tous les orateur.trice.s ont souligné l’importance des manifestations antifascistes. Il a été fait référence aux manifestations de masse en Allemagne. En Belgique, les actions sont encore modestes, mais l’indignation massive contre la justice de classe et, en fait, contre l’ensemble du système d’oppression et d’exploitation de classe montre le potentiel existant. Elise a fait explicitement référence à Sanda Dia, ce jeune étudiant tué lors d’un baptême étudiant élitiste du cercle Reuzegom, dont les condamnations ont été scandaleusement faibles. Mais elle a également fait référence aux mobilisations de masse contre l’horreur à Gaza. L’antifasciste liégeois Constantin, des Etudiant.e.s de Gauche en Action, a fait valoir que le parti d’extrême droite « Chez Nous » avait du mal à s’organiser en raison des manifestations antifascistes systématiques soutenues et menées notamment par le mouvement des travailleur.euse.s. Néanmoins, le terreau est également présent du côté francophone et pourrait conduire à une percée de Chez Nous en Wallonie. Il est important de s’y préparer en s’organisant mieux. La création de la nouvelle Coordination antifasciste de Belgique est un pas important dans cette direction.
Les défis auxquels font face les antifascistes ne sont pas des moindres. Tout d’abord faire comprendre que l’extrême droite n’a en réalité pas de réponse aux problèmes sociaux. Ensuite, organiser la résistance contre la politique dominante qui adopte un cour de plus en plus antisocial, ce qui profite à l’extrême droite. Enfin et surtout, intensifier la lutte pour satisfaire les intérêts et les besoins de la majorité sociale, la classe travailleuse dans toute sa diversité.
Geert, de la campagne antifasciste Blokbuster et du PSL, a fait valoir que ce ne sont pas les réfugié.e.s qui suppriment 500 emplois à Barry Callebout pour maintenir des bénéfices records ou qui ne commandent pas les nouveaux bus de De Lijn à Van Hool, menaçant ainsi un drame social là aussi. Non, les migrant.e.s qui travaillent chez Barry Callebout et Van Hool sont tout autant victimes de la soif de profit d’hommes majoritairement blancs siégeant dans les conseils d’administration. Notre ennemi ne traverse pas la Méditerranée sur des canots pneumatiques, il arrive en limousines et jets privés. D’ailleurs, quiconque ose protester contre ces jets privés, comme l’a fait Code Rouge en décembre, est accueilli par les matraques de l’appareil d’État. La N-VA et le Vlaams Belang ont tous deux salué cette violence d’État !
La division entre les travailleurs et les opprimés n’a jamais rien donné. Elle a affaibli le mouvement syndical et la capacité à se battre ensemble pour des salaires plus élevés, de bonnes conditions de travail et un meilleur niveau de vie pour tous. Ce faisant, l’extrême droite a toujours été de l’autre côté des barricades, de la lutte pour la sécurité sociale à la protestation contre le massacre de Gaza aujourd’hui. Tout renforcement de l’extrême droite est un obstacle à notre lutte pour un changement fondamental, c’est-à-dire un changement de société qui place enfin au centre les besoins et les exigences de la majorité de la population. Une société différente est nécessaire pour concentrer les ressources et les richesses disponibles sur les soins de santé, l’éducation, les services et une vie meilleure plutôt que sur les crimes de guerre. L’élimination de la faim du profit ne se fera pas automatiquement, nous devrons nous organiser activement pour y parvenir. Ce faisant, nous défendons une alternative socialiste, une société dans laquelle nous décidons démocratiquement quoi et comment produire. C’est une société qui élimine le terreau de l’extrême droite et de toutes les formes d’oppression et d’exploitation. Nous ne le ferons pas pour moins que cela ! No Pasaran !

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Congrès du Vlaams Belang sur la migration. C’est au système qu’il faut s’en prendre, pas à ses victimes !
Il n’a évidemment pas fallu attendre bien longtemps pour que le Vlaams Belang exploite le choc de l’attentat de Bruxelles du 16 octobre pour répandre encore plus de haine. Cette terrible violence a été imputée au laxisme de la politique d’asile. Presque tous les partis et les médias traditionnels se sont joints à la surenchère raciste en qualifiant tous les réfugiés de terroristes potentiels. Théo Francken (N-VA) en a même profité pour relancer l’idée d’enfermer les enfants de sans-papiers dans les centres fermés en dépit de l’opposition de la Cour Européenne des Droits de l’Homme ! L’extrême droite se frotte les mains. Le monde n’en sera pas plus sûr, bien au contraire !
Comment l’extrême droite répond-elle à la haine et la violence aveugle ? Avec encore plus de haine et de racisme. Fred Hampton (1948-69), célèbre membre du mouvement américain des Black Panthers, avait bien résumé les choses à l’époque : « On ne combat pas le feu par le feu. Il faut combattre le feu avec de l’eau. Nous combattrons le racisme par la solidarité. Nous ne combattrons pas le capitalisme par le capitalisme noir. Nous combattrons le capitalisme par le socialisme ! »
Le Vlaams Belang se pare d’un masque social pour nous écraser encore plus. Le racisme et la haine ne sont en rien des réponses aux carences sociales croissantes. Au contraire, cela nous empêche de lutter ensemble contre les véritables responsables des inégalités sociales: les grandes entreprises et la classe capitaliste. Le masque social du Vlaams Belang est une tromperie. Ce parti déroule tapis rouge aux capitalistes et à leur soif de profits en distillant la discorde parmi la classe travailleuse et les personnes opprimées.
En Flandre, l’extrême droite est gonflée à bloc par les sondages, sans recevoir beaucoup de réponse en retour. Cela conduira inévitablement aux violences physiques et aux intimidations contre n’importe qui semblant issu de l’immigration ou de la communauté LGBTQIA+. C’est ce que nous avons déjà constaté en 2019 : la victoire électorale du Vlaams Belang avait nourri divers incidents criminels dont l’incendie d’un centre d’asile en construction à Bilzen. Les exemples ne manquent pas non plus à l’échelle internationale.
Une politique d’asile encore plus antisociale ne supprimera pas les raisons fondamentales qui forcent les gens à fuir et à choisir l’incertitude et les dangers de la migration. Aucune barrière n’est efficace contre les catastrophes climatiques, les guerres et le pillage néocolonial. Lors du congrès sur la migration qui se tiendra à Gand le 12 novembre, le Vlaams Belang défendra l’application d’une politique encore plus hostile envers les demandeur.euses d’asile, prétendument au nom de notre sécurité.
L’attentat de Bruxelles a montré qu’il est plus facile d’acheter une arme de guerre que d’obtenir des papiers et une perspective d’avenir. Le terrorisme et la haine sont les produits d’un système en crise et en déliquescence. Ils se développent lorsque les gens n’entrevoient aucun avenir. Cela ne justifie en rien les actes inhumains. Mais cela doit nous inciter à nous attaquer à la racine du problème. Cela s’impose également dans le domaine migratoire : nous avons besoin d’une société qui ne laisse personne de côté.
Le Vlaams Belang revendique l’arrêt intégral de l’aide humanitaire à Gaza. Leur politique est faite de crimes de guerre. Dans tous les domaines, elle prône une forme de capitalisme encore plus extrême et violente. Cela ne réduira pas le nombre de réfugié.e.s, au contraire, cela ne fera qu’augmenter la misère.
Rejoignez la manifestation du 12 novembre à Gand ! Répondons au racisme par la solidarité et par la lutte collective de toustes les travailleur.euse.s et jeunes, sans distinction de couleur de peau, de religion, d’orientation sexuelle ou d’identité de genre, pour des emplois corrects, des logements à loyer modéré et des investissements publics conséquents dans les services publics (y compris le travail social, les soins de santé, l’enseignement et les transports publics). Les pénuries créent un terrain propice à la division. Or, la société regorge de richesses. Nous devons les prendre en main pour satisfaire les besoins de la population.
Rendez-vous le dimanche 12 novembre à 13h30, place St Pieters à Gand.
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L’extrême droite, ennemie irréductible du féminisme
La flambée des luttes féministes dans les années 2010 autour de #metoo ou encore de Ni Una Menos (Pas une de moins) a imposé le féminisme au-devant de l’actualité ainsi qu’une certaine progression des consciences. En réaction, on assiste à un retour de bâton masculiniste et « anti-woke » (un mot-fantasme qui regroupe toutes les caricatures) mais, parallèlement, la nouvelle donne a été intégrée, y compris à l’extrême droite. Les femmes y sont de plus en plus visibles et y occupent des postes clés. « Cette victoire électorale c’est le triomphe de toutes les femmes italiennes », avait déclaré Paola Frassinetti, actuelle secrétaire d’État italienne « de l’Éducation et du mérite » au sujet de l’élection de Giorgia Meloni, présidente des Frères d’Italie et aujourd’hui Présidente du Conseil des ministres.
Par Odile (Liège)
On ne présente plus Marine Le Pen et Giorgia Meloni, mais on peut encore parler d’Alice Weidel (qui dirige le groupe parlementaire AfD, Alternative pour l’Allemagne) au côté de la création de nombreux groupes féminins d’extrême droite (comme le collectif Némésis) et de l’émergence de figures féminines influentes et très actives sur les réseaux sociaux comme les Françaises Thais d’Escufon, Alice Cordier, Virginie Vota et Charlotte d’Ornellas. Parallèlement, certains partis et figures d’extrême droite se sont autoproclamés défenseurs des femmes, mais uniquement dès lors que la question sert de prétexte pour véhiculer le racisme et la haine de l’autre. De la même manière, ces milieux ne parlent généralement des droits LGBTQIA+ que s’il s’agit de stigmatiser l’islam.
L’extrême droite à l’épreuve des faits
Pour l’extrême droite, l’organisation sociale et sexuée de la société existe comme elle l’est en raison de la « nature » et au nom de la tradition. De là découle l’importance des notions de virilité et de féminité, il est hors de question de remettre en cause la hiérarchie dominante des rôles. Une fois au pouvoir, cette approche se décline en politiques qui prônent le retour des femmes au foyer. En Hongrie, Orban a mis en place des aides à la naissance similaires à celles appliquées sous le nazisme pour encourager les familles nombreuses. Il s’est également attaqué aux études de genre dans les universités.
En Belgique, le Vlaams Belang ne mentionne les femmes dans son programme que dans le cadre de politiques familiales. Il avait par ailleurs voté contre la dépénalisation de l’avortement en 2019 (avec le CD&V et la NVA) et proposait jusqu’en 2011 régulièrement de le recriminaliser. Le VB a tout fait pour empêcher l’extension du délai d’avortement à 18 semaines et a même qualifié cette proposition « d’attaque contre les droits des femmes ». Il faut oser !
Comment l’extrême droite considère-t-elle les femmes ? Chez Schild & Vrienden, récupéré par le VB, cela donne ceci : « En tant que société, nous n’exigeons pas grand-chose des femmes : être une bonne mère et prendre soin d’elles, avoir une belle apparence. C’est à juste titre que les hommes se voient imposer des normes plus strictes, afin que nous puissions aller de l’avant. »
Cet été, le gouvernement italien s’est lancé dans une croisade conservatrice contre les familles homosexuelles : « Selon moi c’est plus grave que la pédophilie, nous sommes face à des personnes qui veulent choisir un enfant comme si c’était une décoration ou les meubles de la maison », a osé dire le député des Frères d’Italie Federico Mollicone. Jusqu’ici, les maires progressistes acceptaient d’inscrire les enfants de couples LGBTQI+ à l’état civil (la loi ne le permet officiellement toujours pas en Italie), mais le gouvernement a désormais interdit de procéder de la sorte.
Autre exemple : Giorgia Meloni avait assuré ne pas vouloir toucher à la loi de 1978 qui dépénalise l’avortement. Mais, au niveau local, les régions gouvernées par la droite et l’extrême droite multiplient les obstacles à l’avortement tandis que le discours officiel le condamne de plus en plus explicitement. Dans certaines régions, comme dans les Abruzzes ou en Sicile, 90 % des gynécologues sont aujourd’hui objecteurs de conscience et il y est quasiment impossible d’avorter.
Dans l’État espagnol, après les élections locales de mai dernier, le parti d’extrême droite Vox est entré dans plusieurs gouvernements régionaux ou coalitions municipales. À Valence, par exemple, où d’importants moyens sont déployés dans la lutte contre les violences faites aux femmes, on redoute une remise en cause des progrès réalisés depuis vingt ans. Son programme réclame l’exclusion des IVG du système de santé publique et s’oppose à la loi contre les violences sexistes qui avait été adoptée à l’unanimité en 2004 au parlement.
No Pasaran !
Les luttes féministes actuelles ont permis de réaliser des pas en avant. Mais chaque avancée est par nature fragile et précaire dans un système capitaliste qui s’enfonce dans la crise à tous les niveaux. Le combat féministe est par nature antifasciste, anticapitaliste et socialiste. Ce n’est pas un hasard si Clara Zetkin, militante pionnière du féminisme marxiste, fut également parmi les pionnières de l’analyse du fascisme et des stratégies pour le combattre. C’est cette tradition que nous poursuivons avec la Campagne ROSA.
Plusieurs données de cet article proviennent de l’étude « Féminisation de l’extrême droite. La comprendre pour mieux la combattre ? », Juliette Léonard, Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE ASBL), décembre 2022. Nous vous invitons à en prendre connaissance pour approfondir le sujet. URL : https://www.cvfe.be/publications/analyses/450-feminisation-de-l-extreme-droite-la-comprendre-pour-mieux-la-combattre
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Liège. L’antifascisme en Flandre : rencontre et discussion avec des antifascistes flamands
Antifascisme en Flandre : “Il est trop facile de dire que ça ne va pas, sans rien faire !”
Quand ? Le mercredi 4 octobre, 18h30.
Où ? Uliege place du 20 août, Amphithéâtre Wittert (le local sera fléché).À l’approche des élections, l’extrême droite est de plus en plus perçue comme une grande menace – à raison. En Flandre, un jeune sur 5 envisage de voter Vlaams Belang. Mais la Wallonie aussi n’est pas exempte d’organisations et d’idées d’extrême droite, plusieurs micro-partis réactionnaires dont le mouvement Nation ou encore le jeune parti “Chez Nous”, massivement financés par leurs homologues flamands et français, tentent d’exploiter le profond malaise social créé par des dizaines d’années de néolibéralisme brutal.
Qui plus est, les actes et propos violents existent également en dehors des organisations d’extrême-droite : le discours réactionnaire autour de l’EVRAS (ou se mélange fake news, complotisme, et propos homophobes, transphobes, contre l’IVG) a provoqué l’incendie de 8 écoles primaires.
Sur quoi repose l’attractivité de l’extrême-droite ? Comment devons-nous lutter contre les organisations et les idées d’extrême droite ?
Nous invitons pour l’occasion des antifascistes flamands qui ont notamment connu et organisé les mobilisations de Blokbuster contre le Vlaams Blok (ancêtre du Vlaams Belang) dans les années 90. L’objectif est de reparcourir cette expérience et tirer les leçons pour l’acutelle lutte contre l’extrême droite, en Belgique et à l’international.
Nous aborderons également de notre campagne “Pride Is a protest”, lancée il y a trois ans par la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le sexisme et l’austérité), qui associe un programme pour l’émancipation des personnes LGBTQIA+ à une lutte systématique contre l’extrême-droite.
Cette discussion doit nous servir à nous organiser : le rôle que nous avons est de construire activement et efficacement une opposition de gauche à ces groupes d’extrême-droite, car seul un programme social de rupture avec le système capitaliste pourra définitivement désinfecter le terreau sur lequel renaît l’extrême-droite.
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Manifestation contre le congrès socio-économique du Vlaams Belang
La haine de l’extrême droite perce à travers ses mensonges
Le dimanche 24 septembre, le Vlaams Belang a organisé un congrès socio-économique à Affligem, dans la continuité du virage très tortueux vers un « profil social ». Heureusement qu’une mobilisation antifasciste a eu lieu. À l’initiative de trois militants syndicaux, 70 antifascistes se sont rassemblés à Alost devant la statue du prêtre Daens, figure historique du mouvement ouvrier en Belgique, pour ensuite dénoncer les mensonges du VB par une manifestation.
La détresse abusée
Jouer sur la détresse sociale pour semer la discorde et inciter à la haine, c’est facile aujourd’hui. Les problèmes sont là, ils sont partout, de la crèche des tout-petits aux ainés et leurs maigres pensions. Le VB essaye de se faire passer pour un parti « social » pour exploiter le malaise social. Mensonge !
De mensonges, ce congrès socio-économique en était plein. À la présidence de l’événement, Lode Vereeck a parlé de l’échec du modèle économique de ces dernières années, qu’il appelle « mondialisme » pour ne pas parler de néolibéralisme. Il y a moins de 20 ans, le VB lui-même était un fervent partisan du néolibéralisme. Aujourd’hui, il se dit favorable au « modèle social rhénan », le modèle d’après-guerre avec une forte sécurité sociale. Le VB « oublie » opportunément de préciser que c’est la force du mouvement ouvrier organisé qui a imposé cette sécurité sociale. Ce n’est pas un hasard, le VB voue une haine tenace aux organisations syndicales.
Lode Vereeck est par ailleurs un libéral plutôt bleu foncé, ancien élu du VLD (équivalent du MR) et de la Lijst Dedecker (droite populiste). Il a travaillé comme assistant parlementaire pour le Vlaams Belang après avoir été licencié pour harcèlement sexuel. On trouvait aussi à la tribune le député Tom Vandendriessche, qui, à la fin des années 1990, fut l’artisan de la mainmise du VB sur le cercle étudiant gantois catholique conservateur KVHV. Il ne faisait pas mystère de son approche élitiste : habillé en costume et champagne à la main, il appelait à l’augmentation des frais d’inscription. Wouter Vermeersch, lui aussi un ancien de la Lijst Dedecker, a également pris la parole. On avait déroulée le tapis rouge à l’hypocrisie. Au niveau des propositions concrètes, il ne s’agissait que de nouvelles réductions des cotisations à la sécurité sociale et d’autres cadeaux fiscaux au patronat. Quelle surprise…
Où aller chercher l’argent ? Le VB n’a pas changé de registre : chez « les Wallons » et « les réfugiés ». Le VB a des boucs émissaires préférés. Il ne dit évidemment pas un mot sur les richesses accumulées au sommet de la société. Hier comme aujourd’hui, l’extrême droite défend les intérêts des ultra-riches.
La manifestation antifasciste

L’hypocrisie du VB a été dénoncée par les antifascistes, qui avaient mobilisé contre le « Vals Belang » (Faux intérêts). L’initiateur de l’événement était Frederik De Groeve, un délégué FGTB alostois. Il a rappelé sous la statue du prêtre Daens quelques-unes des revendications centrales du combat antifasciste : le maintien de l’indexation des salaires et allocations sociales, l’augmentation du salaire minimum à 17 euros de l’heure, la défense des libertés syndicales, un impôt sur la fortune pour faire payer les milliardaires. Il a souligné l’exemple d’un enseignant qui a manifesté avec ses collègues après que le plafond d’une salle de classe se soit effondré, heureusement pendant la récréation. Les manifestants ont ensuite scanné l’événement « Des investissements dans l’enseignement, pas dans la haine ». Katrien Neyt, de la FGTB Flandre-Orientale, et Tina De Greef, secrétaire de la CSC, ont également pris la parole. Une courte réunion a suivi à la Maison du Peuple d’Alost, où l’historien Vincent Scheltiens a souligné que l’extrême droite s’est toujours opposée au mouvement ouvrier. Angeline Van Den Rijse, de la Centrale générale de la FGTB Flandre Orientale, et Bart Van der Biest, délégué syndical dans les soins, ont également pris la parole.
La seule solution du VB, c’est de monter les gens les uns contre les autres de sorte que personne ne s’occupe des vrais responsables de la crise sociale. Il est particulièrement important de lier au combat antifasciste des revendications qui répondent aux problèmes sociaux. Rejoignez notre campagne antifasciste !








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Le rôle des syndicats dans la lutte antifasciste
Les syndicats, en tant qu’organisations de travailleuses et travailleurs, ont un rôle important à jouer dans la lutte contre l’extrême droite. Tout d’abord, ils sont l’une des rares organisations de masse à disposer d’un vaste réseau de délégués et d’antennes dans la société. Les syndicats sont les mieux placés pour briser le discours social mensonger de l’extrême droite en défendant un programme de gauche cohérent qui fait face aux nombreux besoins sociaux de la classe travailleuse. La mobilisation par l’action est cruciale sur ce point, tout comme dans les actions antifascistes.
Par Bart Van der Biest, représentant syndical dans le secteur des soins de santé
L’initiative « Syndicalisten tegen fascisme » (Syndicalistes contre le fascisme) a été créé à l’époque par des vétérans de la campagne antifasciste du PSL Blokbuster (créée en Flandre en 1991) afin de constituer un réseau informel visant à soutenir les actions de la jeunesse avec des militants syndicaux. Un tel soutien actif faisait défaut depuis un certain temps dans les structures syndicales officielles, au-delà de la participation symbolique à diverses initiatives antiracistes.
En Belgique francophone, l’implication des syndicats dans les mobilisations antifascistes est plus importante qu’en Flandre et l’initiative vient généralement du mouvement ouvrier organisé. D’où vient cette grande différence ?
En Wallonie et à Bruxelles, l’extrême droite reste politiquement marginale. Pourtant, le terreau y est tout aussi fertile qu’en Flandre. Cependant, l’extrême droite est très divisée et chaque tentative de sortie se heurte à une opposition sur le terrain. Par conséquent, le cordon sanitaire tient bon, même s’il a été rompu il y a peu dans les médias par la RTBF vis-à-vis de la formation d’extrême droite francophone « Chez nous » et quand le président du MR Georges-Louis Bouchez a participé à un débat télévisé en Flandre avec le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken.
En Flandre, en revanche, la normalisation du VB est allée très loin. L’extrême droite y dispose d’une longue tradition. Il n’y a pas eu de défascisation sérieuse après la Seconde Guerre mondiale parce que l’extrême droite s’était organiquement cachée dans le mouvement flamand. Cinq ans après la guerre, le VMO (Vlaams Militant Orde) défilait déjà dans les rues et Karel Dillen (président à vie du Vlaams Blok) faisait le salut hitlérien en public sur la Grand-Place de Bruxelles lors d’une manifestation flamande. En outre, le VB est en partie soutenu par les médias traditionnels, un certain nombre de journalistes et de commentateurs tombant même dans le piège de ses mensonges.
Lors du dernier congrès fédéral de la FGTB en juin 2022, l’attitude attentiste de l’appareil syndical a semblé changer. La lutte contre l’extrême droite a été présentée comme l’une des 10 priorités pour les quatre années à venir. Mais entre le vote de résolutions, les applaudissements de congrès, les campagnes sur les médias sociaux et la participation active, en nombre, aux mobilisations antifascistes, ne parlons même pas de diriger la lutte, il y a tout un fossé. La base doit encore exercer pas mal de pression pour que les choses bougent sérieusement.
En outre, au sein des directions syndicales, les actions antifascistes ont trop facilement tendance à s’enliser dans des « manifestations culturelles » où l’élément combatif et mobilisateur est relégué à l’arrière-plan. Les revendications sociales pour lesquelles les syndicalistes se battent tout au long de l’année – telles que les salaires, les conditions de travail, la protection sociale, l’investissement public dans les soins de santé et l’enseignement – sont essentielles dans la lutte contre les problèmes sociaux sur lesquels l’extrême droite prolifère comme une moisissure. Ces revendications ne seront pas satisfaites dans le cadre d’une alliance avec des organisations et partis procapitalistes. A ce modèle, historiquement appelé « front populaire », nous opposons la méthode du front unique : l’unité d’action des organisations anticapitalistes de travailleuses et travailleurs.
Suite à la provocation de Tom Van Grieken lors de la manifestation du secteur non-marchand le 13 juin dernier, un débat a eu lieu au Comité fédéral du SETCa-BBTK (FGTB). Julien Dohet (secrétaire politique du SETCa Liège) a fait valoir que de telles provocations se produiront encore à l’avenir et que le syndicat doit s’y préparer ET ne pas compter sur les forces de police pour régler ce problème. Des applaudissements ont suivi son intervention et d’autres. Mais nous sommes restés sur notre faim concernant les conclusions pratiques…
L’attitude des hautes sphères du syndicat n’est pas très différente de celle de l’entre-deux-guerres. Les mobilisations antifascistes concrètes provenaient alors aussi principalement de la base qui recherchait instinctivement l’unité d’action, ce qui entrait parfois en conflit avec l’agenda des apparatchiks qui faisaient confiance aux partis établis et espéraient que tout se déroulerait sans incident. Il y a eu des initiatives intéressantes de la base, comme les « Arditi del Popolo » (AdP) en Italie au début des années 1920. Ce premier groupe antifasciste rassemblait des syndicalistes révolutionnaires, des anarchistes, des communistes et des socialistes et a pu compter sur 20.000 membres en l’espace d’un an.
Le Vlaams Belang essayant de se donner une « image sociale », l’antifascisme anticapitaliste combatif des syndicalistes est très important. À cette fin, nous avons l’intention, dans les semaines à venir, de développer un texte de plate-forme des « Syndicalistes contre le fascisme » que les militants pourront utiliser pour construire et mobiliser le soutien aux actions.
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Non, le Vlaams Belang n’est pas un parti social !
Le 24 septembre 2023, le Vlaams Belang tiendra un congrès socio-économique à Affligem. Il cherchera à s’y présenter comme un parti « social », pour autant qu’on soit Flamand. Le parti tente de soigner sa popularité auprès de l’électorat dont les conditions de vie sont mises à mal par les années de politiques antisociales. Réductions des allocations sociales, aggravation des conditions de travail et autres mesures néolibérales ont laissé des traces. Le vernis de « social » du parti est une pure invention. Dans les faits, son programme et son comportement aux parlements démontrent sans le moindre doute possible que le VB est tout aussi antisocial au niveau socio-économique que n’importe quel autre parti procapitaliste.
Par Nils (Gand)
Dans les années 1980 et 1990, le VB était fier de se profiler comme parti néolibéral pur et dur. Il défendait l’augmentation de l’âge de la pension, l’abolition de l’indexation automatique des salaires et allocations, la généralisation des bas salaires, une plus grande flexibilité au travail et, parallèlement, une avalanche de cadeaux fiscaux pour les grandes entreprises. En 2005, le journal De Tijd – que l’on peut difficilement soupçonner de sympathies gauchistes – décrivait le programme socio-économique du VB de l’époque comme « du néolibéralisme avec l’indépendance de la Flandre comme mesure passe-partout. » Après la récession de 2008, l’extrême droite flamande s’est adaptée. Elle défend toujours les intérêts patronaux, mais elle les présente sous un emballage social trompeur.
Le VB reste le parti antisocial par excellence. À l’occasion des élections de 2019, il semblait opposé au relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans et en faveur d’une pension minimale de 1.500 euros. Poudre aux yeux. Le VB liait explicitement l’âge de la retraite au nombre d’années et d’heures travaillées et il fallait 40 ans de carrière (66.000 heures travaillées) pour obtenir une pension minimale. Concrètement, seules les personnes travaillant à temps plein auraient eu droit à cette pension minimale ! Comme les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel (40,7 % de celles-ci selon Statbel), la proposition du VB était donc également très discriminatoire envers elles.
Le VB n’a pas bougé d’un iota sur ce terrain. Il a toutefois adapté le montant qu’il préconise pour une pension minimale à 1.650 euros, une correction qui ne reflète même pas l’inflation. Et quand le gouvernement De Croo a présenté sa réforme des pensions, qui s’attaque frontalement à celle des fonctionnaires, le VB l’a qualifiée de « rouge foncé ». Pour la droite et l’extrême droite, les conditions d’accès à une pension minimale ne sont jamais assez strictes.
Dans chaque domaine, le Vlaams Belang ne sert qu’une partie de la population : les riches ! En 2017, le VB a voté en faveur du renforcement de la fameuse loi de 1996 sur la norme salariale qui assure le gel des salaires. Le parti prétend pourtant défendre le pouvoir d’achat du « Flamand ordinaire »… Par contre, quand une législation a été présentée au Parlement européen portant sur la création d’une liste noire des États membres qui sont des paradis fiscaux et d’un cadastre des impôts payés par les multinationales, les élus du Vlaams Belang s’y sont opposés. Le Vlaams Belang et la N-VA ont été les seuls partis belges à voter contre l’introduction d’un salaire minimum européen. Ce salaire minimum aurait augmenté les salaires, en particulier en Europe de l’Est, mais cela aurait découragé les délocalisations vers ces pays ou les pratiques de dumping comme l’importation de travailleurs temporaires. Le VB clame vouloir protéger le « peuple flamand » de ces deux problèmes, et aime y injecter des fables xénophobes, mais il soutient activement la poursuite de ces pratiques(1).
Le VB fait tout ce qui est en son pouvoir pour garantir les profits des très riches aux dépens de notre sécurité sociale avec toutes sortes d’avantages fiscaux, mais aussi en s’attaquant aux principales lignes de défense du mouvement ouvrier. Le Vlaams Belang est un parti résolument antisyndical. Il veut réduire autant que possible le pouvoir du mouvement ouvrier organisé, afin de laisser le champ libre aux patrons. Il veut imposer la personnalité juridique aux syndicats, ce qui les obligerait, entre autres, à rendre publiques les caisses de grève (au grand bonheur des patrons). Il veut également retirer aux syndicats le paiement des allocations de chômage.
Pour tous ses problèmes, le VB pointe du doigt les « étrangers ». Les migrants constitueraient la plus grande calamité de notre société, alors qu’ils sont victimes du système capitaliste tout comme le reste de la population. Par contre, pas un mot sur les grands profiteurs capitalistes qui engloutissent des milliards. Derrière le masque du « peuple » se cache un parti chien de garde du capital. Le VB botte en touche dès qu’il s’agit de s’en prendre aux plus riches. C’est parfaitement délibéré. L’extrême droite aide à monter les différents groupes de victimes de ce système antisocial les uns contre les autres afin que le cœur du problème, le capitalisme, soit protégé de toute remise en question.
Si le congrès socio-économique du VB se déroule sans riposte, il aura plus facile à répandre ses mensonges pour gagner le soutien des travailleurs et des jeunes. Cela fait partie de sa stratégie pour s’assurer une victoire électorale retentissante le 9 juin prochain. Les syndicats et la gauche ont un rôle central à jouer pour faire tomber les masques.
Il faut une alternative sociale cohérente aux politiques antisociales. Il faut partager les richesses, pas diviser les travailleurs ! Et pour redistribuer cette richesse, la classe travailleuse doit elle-même en prendre le contrôle.
(1) https://lavamedia.be/het-asociale-stemgedrag-van-extreemrechts-30-voorbeelden
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Le capitalisme, c’est la crise, la haine et la violence: Résistance!
- Combattons le racisme et l’extrême droite par la solidarité !
- Mon corps, mon choix ! Stop au sexisme et à la LGBTQIA+phobie !
- Stop à la justice de classe et la répression ! Des services publics et sociaux pour ne laisser personne de côté !
- Les moyens existent pour assurer l’épanouissement de tout le monde !Organisons-nous et luttons pour les arracher !
Racisme et extrême droite : les moisissures d’un système pourri
Le monde actuel est synonyme de catastrophes… Urgence climatique. Guerres. Stress financier. Et si aujourd’hui est déjà bien pénible, demain s’annonce pire encore. Tout nous pousse à nous montrer sous un jour idéal sur les réseaux sociaux, mais la réalité, c’est l’explosion de la crise de la santé mentale. Cette année, 50 % d’étudiant.e.s en plus ont fréquenté les services sociaux universitaires. Au même moment, le budget de ces mêmes services diminuait à nouveau. C’est l’usine à angoisses.
On est bien conscient.e.s des problèmes et surtout qu’aucune amélioration fondamentale n’est possible en respectant les étroites limites de ce système. On le voit avec le climat. On le voit avec le sexisme. On le voit avec tout. Et quand on essaie de résister, c’est la répression. Des activistes climatiques se font matraquer et emprisonner, des jeunes qui subissent le racisme se font brutaliser et parfois tuer par la police ; tandis que la justice méprise et condamne les membres de notre classe, en opposition avec sa bienveillance envers les membres de la classe dirigeante, comme on a pu le voir avec l’affaire Sanda Dia.
Alors ? Il y en a qui partent en dépression. D’autres sombrent dans le nihilisme et ne croient plus en rien. D’autres cherchent une alternative, une solution à cette misère.
En l’absence d’alternative reposant sur la solidarité, l’extrême droite et ses idées peuvent être attractives, grâce notamment au racisme d’Etat qui les rend plus légitimes et aux influenceurs tels que Valek, Julien Rochedy ou encore Papacito. En Flandre, un jeune sur 5 envisage de voter Vlaams Belang. En Wallonie, le parti “Chez nous”, sous perfusion financière du Vlaams Belang, tente de gagner du terrain sur les réseaux sociaux. Ils banalisent les violences sexistes, racistes et LGBTQIA+phobes. Mais même si les réactionnaires essaient de se présenter comme « anti-système », il n’en est rien. La façade sociale de l’extrême droite n’est qu’une vaste farce. Le Vlaams Belang vote invariablement pour maintenir les salaires et pensions au plus bas ; il amène plus de misère, de répression, de discriminations.
Nous vivons dans un monde violent. La circulation des vidéos d’intimidation sur tiktok et la fréquence des comportements d’intimidation clarifient eux aussi que le milieu de vie est politique. Et les attaques contre les plus vulnérables dans la société – comme les demandeur.euse.s d’asile – servent à rendre plus acceptable de s’en prendre ensuite aux autres. Cela souligne la nécessité de riposter toustes ensemble. Car non, tout ça n’est pas une fatalité. Ce n’est pas la nature humaine qui nous cause tant de souffrances, c’est le système capitaliste et ses institutions. La seule chose qui nous sépare d’une meilleure société, c’est notre capacité à nous unir, à nous organiser et à lutter ensemble.
Contre la haine : la solidarité
Nous devons compter sur nos propres forces, celles de toutes les personnes opprimées et exploitées. Nous ne voulons plus être silencieux.ses et on ne nous fera pas taire ! Les comportements sexistes, racistes, LGBTQIA+phobes ne sont plus acceptés comme par le passé, organisons-nous pour en finir avec le système qui les entretient ! Unissons nos forces : une attaque contre l’un.e d’entre nous est une attaque contre nous toustes !
Luttons ENSEMBLE pour un programme de rupture ! Pour des revendications sociales capables d’unir toute notre classe sociale – la classe travailleuse, celle qui produit les richesses – autour d’un projet de société qui garantit l’épanouissement de toutstes.
Le Vlaams Belang organise un congrès à Gand le 12 novembre. Nous voulons mobiliser de Liège également pour participer au rassemblement antifasciste qui y fera face. Pour la solidarité contre la haine, le racisme, le sexisme, la LGBTQIA+phobie et les politiques antisociales !
REJOINS LES ETUDIANT.E.S DE GAUCHE EN ACTION
Le système capitaliste n’a à nous offrir que crises, discriminations, désastres écologiques et exploitation. Pour tenter de sortir de leurs multiples crises, les capitalistes attaquent nos conditions de vie et l’environnement, mais les crises continuent d’empirer. Nous voulons lutter contre ce système, mais pas n’importe comment. Nous utilisons la méthode et les outils du marxisme pour analyser le monde et comprendre l’origine des inégalités et de l’exploitation dans le but de changer la société en profondeur. Contrairement à l’image qu’en a donné le totalitarisme stalinien, il ne s’agit pas d’un dogme rigide, mais au contraire d’une méthode flexible pour comprendre le monde et le changer.
Les Etudiant.e.s de Gauche en Action est le mouvement de jeunesse du PSL – Parti Socialiste de Lutte, section belge d’Alternative Socialiste Internationale. Lors de nos réunions, stands, actions et manifestations, nous défendons la nécessité de lutter pour une autre société, avec une planification et un contrôle démocratique par la collectivité sur les secteurs clés de l’économie tels que l’énergie. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. Il n’y a plus de temps à perdre, rejoins-nous !
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Témoignage sur le travail étudiant – Les conditions de travail précaire, bientôt la règle générale ?
« J’ai travaillé pendant plusieurs années dans un Delhaize franchisé, en tant qu’étudiant. C’était un petit shop & go, un magasin lié à une station d’essence.
« Le personnel était composé principalement d’étudiant-e-s comme moi, avec seulement 1/5 des employé-e-s engagé-e-s à temps plein. Pourquoi autant d’étudiant-e-s ? Selon le discours officiel, c’est plus pratique, il y a plus de flexibilité, ça permet d’avoir une équipe plus grande et donc moins de travail.
« Moins de travail ? La bonne blague ! Nous faisions des horaires de 8h, par binôme, et devions effectuer une quantité de travail invraisemblable pour deux personnes. Pendant le rush de midi, il y avait tellement de clients qu’il aurait fallu deux personnes aux caisses et deux personnes au service Panos, pour préparer les sandwiches. Mais rares étaient les fois où nous étions plus de deux.
« De trop nombreuses fois, j’ai fini mon shift en ayant beaucoup trop mal pour faire quoi que ce soit par après, et avec des remarques désobligeantes des collègues qui râlaient car je n’avais pas réussi à effectuer toutes les tâches demandées. Chaque carence doit être rattrapée par l’équipe du shift suivant: alors que nous devrions être solidaires, cette pression augmentait notre frustration et les tensions. Combien de fois n’ai-je pas entendu des employé-e-s temps plein critiquer les étudiant-e-s qui « n’en ont rien à foutre et ne travaillent que pour payer leurs guindailles » !
« Dans mon Delhaize, il n’y avait pas de syndicat. Le fait qu’il soit franchisé avait pour conséquence que le nombre d’employé-e-s est en dessous du nombre minimal pour que la présence d’un délégué syndical soit obligatoire. De plus, la position précaire de la plupart des étudiant-e-s rend impensable l’idée de se battre et de prendre des risques pour améliorer nos conditions de travail. La précarité étudiante est devenue tellement banale qu’on se contente de serrer les dents, et d’attendre que ça passe. Pourquoi prendre des risques alors que le gérant a une pile monstrueuse de CV qui s’entassent sur son bureau et que tu es remplaçable en un claquement de doigts par un-e autre étudiant-e qui acceptera de mauvaises conditions de travail sans broncher?
« En réalité, les raisons pour lesquelles nous étions autant d’étudiant-e-s étaient toutes à notre désavantage. L’employeur qui occupe des étudiants-e-s ne paie pas de cotisations sociales ordinaires (24,92%) à la Sécurité sociale, mais uniquement une cotisation « de solidarité » (5,42%). En cas de maladie seules 2 x 8h sont permises sur l’année pour les étudiant-e-s. Le travail étudiant ne compte pas pour le calcul du montant de la pension et l’employeur ne doit pas intervenir dans les frais de transport.
La plupart des étudiant-e-s font un job pour payer leurs études: la précarité étudiante a solidement augmenté au cours de ces 20 dernières années: 30% des students travaillaient en 2003 , …75% en 2022 !(1)
« Cette situation est de plus en plus encouragée par le patronat. Le plafond annuel des heures prestées est passé de 475 à 600 heures pour le travail étudiant. 600 heures, cela représente 75 fois un shift de 8 heures sur l’année. Ce temps-là devrait être passé à étudier, à se reposer, à avoir des loisirs, pas à travailler pour pouvoir payer un minerval, qui va en plus augmenter !
« Pour toutes ces raisons, je suis solidaire du personnel de Delhaize, et je revendique un salaire étudiant qui permette de se consacrer pleinement aux études. »
- https://www.tijd.be/politiek-economie/belgie/algemeen/acht-op-de-tien-studenten-klussen-bij-tijdens-schooljaar/10475604.html