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  • Face à la guerre de classe lancée par Macron et Borne: un plan d’action pour mobiliser tout le monde !

    Entraîner la population derrière les bastions syndicaux grâce à l’organisation à la base

    Ce 1er Mai, c’est la 13e journée de grève et de manifestations appelée par l’intersyndicale contre Macron et sa réforme des retraites. Un nouveau raz-de-marée populaire et historique ? C’est possible. Chaque sondage souligne l’opposition à la réforme et l’adhésion au mouvement social. Mais la simple succession de manifestations vaguement liées entre elles – la stratégie des mobilisations dites « saute-mouton » – ne suffit pas.

    Par Nicolas Croes, dossier de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Parlant des conséquences de la formidable opposition au gouvernement et à la présidence, un membre de l’exécutif s’exprimait anonymement dans le Journal du Dimanche du 8 avril : « Il y a trop de tétanie dans notre réaction. Il faut mettre des choses dans l’atmosphère, comme l’immigration ou autre. Sinon, on ne va jamais réussir à écraser les retraites. » Et c’est bien entendu de ça qu’il est question dans les priorités annoncées par le président le 17 avril d’ici au 14 juillet, date de la Fête nationale. Au menu : «des annonces fortes » contre la délinquance «et toutes les fraudes sociales ou fiscales », tout en promettant de «renforcer le contrôle de l’immigration illégale». Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a été plus clair en liant fraude sociale et immigration. «Nos compatriotes, légitimement, en ont ras-le-bol de la fraude. Ils en ont ras-le-bol de voir des personnes qui peuvent toucher des aides (…), les renvoyer au Maghreb ou ailleurs alors qu’elles n’y ont pas droit»

    Stopper la lutte n’est vraiment pas une option, il faut balayer Macron, son gouvernement et toute leur politique antisociale.

    Le plus grand mouvement social depuis Mai 68

    On connaît la rengaine : « les gens ne bougent pas assez ». L’explication simpliste ne tient jamais debout en y regardant de plus près. Mais il a rarement été aussi facile de réfuter l’argument. Les douze premières journées de grève et de manifestations ont touché plus de 300 villes. Dans certaines, on ne se rappelle tout simplement pas de la dernière fois ! Le record du nombre de manifestant.e.s de l’histoire contemporaine a été pulvérisé non pas une fois, mais deux fois ! 3,5 millions manifestant.es étaient dans les rues les 7 mars et 23 mars ! La situation n’a «jamais été aussi bloquée socialement et politiquement» depuis 1995 voire Mai 68, selon le spécialiste des conflits sociaux Guy Groux.

    Le soutien à la lutte s’est même consolidé au fur et à mesure: 59% en janvier, puis 66%, puis 72%. À chaque tentative du gouvernement de faire preuve de «pédagogie», le mouvement gagnait en popularité ! Après les embarras occasionnés par les grèves et les blocages, montés en épingle par les journalistes pro-establishment, un sondage pour Le Point montrait le 19 mars que 74% des Français.es étaient favorables à la motion de censure visant à faire tomber le gouvernement ! Et quand l’intersyndicale a parlé du «blocage du pays», 67% estimaient justifié le blocage de l’économie. Une semaine après le recours à l’article 49.3 de la Constitution (qui permet de passer par-dessus l’Assemblée nationale), 62% des Français.es considéraient que le mouvement devait encore se durcir. Voilà qui donne de suite une autre dimension aux 3,5 millions de manifestant.e.s au pic du mouvement : plus, beaucoup plus est possible !

    Le piège des solutions institutionnelles

    Dans les faits, il y a eu un mouvement à plusieurs vitesses avec d’une part les bastions ouvriers en grève reconductible de manière continue ou intermittente depuis le 7 mars jusqu’à la deuxième moitié du mois d’avril, d’autre part des secteurs uniquement mobilisés lors des journées d’action appelées par l’intersyndicale. Il y a enfin les lieux de travail et les couches de la société qui soutiennent le mouvement, mais sont encore extérieures à la mobilisation parce qu’elles doutent de l’entrée en action ou que cela leur semble encore impossible en raison de l’absence de présence syndicale autour d’eux, etc. En bref, un énorme potentiel n’a pas encore été activé.

    L’impasse présentée par les simples « mobilisations saute-moutons » est assez communément admise aujourd’hui. Mais les principaux partisans de cette stratégie orientée sur le respect des institutions de l’État et la maîtrise de la colère sociale soutiennent aujourd’hui dévier la lutte précisément vers ces institutions. C’est ainsi qu’il faut considérer les demandes de Référendum d’initiative partagée (RIP) déposées par la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes, construite autour de la France Insoumise et regroupant notamment le PCF, Europe Écologie Les Verts et le PS) avec le soutien de la direction de la CFDT et de la CGT notamment. Une première demande avait été invalidée par le Conseil constitutionnel, une deuxième connaîtra son sort le 3 mai. En cas de feu vert, un délai de 9 mois sera accordé pour recueillir la signature de 10% des électeurs (environ 5 millions de personnes) et, en cas de validation, une procédure d’examen au Parlement de 6 mois s’enclencherait.

    D’abord cette procédure n’est en rien contraignante. Elle comporte aussi nombre de mécanismes qui sont de véritables portes dérobées pour le pouvoir en place. Enfin, et c’est le plus inquiétant, emprunter cette voie servirait de prétexte pour faire atterrir la mobilisation dans la rue et par la grève. Macron et les médias dominants en profiteraient de suite pour distiller du racisme et d’autres éléments de division dans la situation. Différer la lutte sans perspective sérieuse, c’est la recette idéale pour un essor du cynisme et du fatalisme.

    Tout le monde ne repose de la même manière sur cette institutionnalisation de la colère. À la France Insoumise coexiste également une volonté sincère de stimuler les luttes. Jean-Luc Mélenchon a souligné que « la lutte, c’est ce qui compte ». Il avait également appelé l’intersyndicale à lancer une grève générale le 6 avril, comme en mai 68, par crainte « d’un étiolement de la lutte ». « Ça serait unifiant et manifesterait la force », disait-il à juste titre. C’est une différence de taille avec le reste de la NUPES et notamment le PCF, dont le secrétaire général Fabien Roussel, souhaite aujourd’hui « parler à toute la gauche » jusqu’à Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande et champion du gouvernement par ordonnances !

    Reste que la meilleure manière de structurer une grève générale est de s’adresser à la base et non aux directions syndicales dont la réticence à s’engager sur cette voie est le principal problème rencontré par le mouvement. D’autre part, le succès d’une grève générale repose sur l’implication maximale dans la lutte, on a besoin de tout le monde. Les graves erreurs de gestion de l’affaire Quatennens par la France Insoumise dans une affaire de violences conjugales constituent de véritables entraves au rassemblement de toute la classe, femmes comprises.

    Construire la grève générale reconductible

    Dans la gauche radicale et au-delà, les voix n’ont pas manqué pour exiger une grève générale reconductible. Les appels étaient souvent abstraits, relevant presque de la méthode Coué, allant de la supplique envers les directions de l’intersyndicale aux attaques les plus brutales contre celle-ci. C’est évident, nous serions totalement dans une autre position si l’intersyndicale avait adopté une autre stratégie. Mais si cette intersyndicale, la première depuis la lutte contre la réforme des retraites (encore !) de 2010, est restée soudée aussi longtemps – y compris avec la CFDT (à la grande colère de Macron, qui s’en est publiquement pris au secrétaire général de la CFDT Laurent Berger) et même après la promulgation de la loi, ce qui est inédit – c’est qu’elle a été mise sous pression par les masses à chaque étape. Seule la mobilisation de la base a assuré la solidité de l’intersyndicale.

    Une multitude d’événements de plus ou moins grande ampleur avaient déjà averti les appareils syndicaux des risques d’une trahison. Le mouvement des Gilets Jaunes avait d’ailleurs, à sa manière, exprimé l’impatience et la frustration vis-à-vis d’un syndicalisme sans ambition. Ce type de critiques a trouvé sa voie au sein des organisations syndicales, comme l’a illustré le tout récent congrès de la CGT, où la succession du secrétaire général Philippe Martinez a été bousculée de façon inédite. Pour la première fois, la personne nommée par la direction sortante a dû céder la place à une autre. La confiance envers les organisations syndicales et le nombre d’affiliations ont grandi depuis le début du mouvement, c’est certain, mais accompagnés d’un regard critique sur les dernières décennies de combat syndical.

    La grève reconductible a été saisie dans certains secteurs durant cette lutte, particulièrement dans l’énergie, la chimie-pétrole, la collecte et  le traitement des déchets. La plupart sont maintenant derrière nous, ce qui ne signifie pas pour autant qu’elles ne peuvent pas renaître après avoir repris un peu de souffle, à l’image des éboueurs. Mais le constat est là : c’est impossible de tenir à long terme sans extension et élargissement.

    Les bastions du mouvement ouvrier, même s’ils sont affaiblis aujourd’hui par rapport aux décennies précédentes, restent l’instrument clé pour un mouvement victorieux. Leur fer de lance étaient la RATP (Régie autonome des transports parisiens) et les cheminots en 2019 (et il faut analyser pourquoi cela n’a pas été le cas de la même manière maintenant), aujourd’hui ce sont les raffineries, dans le sillage du mouvement sur les salaires de l’automne dernier, qui a servi de répétition générale à plus d’un titre. Dans tous ces bastions, la CGT joue un rôle central. L’organisation de Comités de grève démocratiques larges permet de regrouper dans la réflexion, la décision et l’action les travailleur.euse.s combatif.ve.s au-delà des délégations syndicales. En 2016, seuls 11 % des salarié.e.s étaient syndiqué.e.s et seuls 6,9 % avaient fait grève cette année-là contre la Loi Travail, mais 43 % avaient voté aux élections professionnelles (chiffre d’autant plus impressionnant que nombre de salarié.e.s ne peuvent pas participer faute de scrutin organisé sur leur lieu de travail). Cela illustre tout le potentiel à aller chercher pour renforcer et élargir la dynamique de lutte. Ce ne peut être fait en se contentant simplement de dire « rejoignez la CGT ».

    Des assemblées générales existent déjà dans quantité de lieux de travail et d’études et elles sont cruciales pour sortir de cette idée selon laquelle la discussion sur notre lutte se limite à la communication externe. Il doit s’agir avant tout du débat sur le programme, la stratégie et les tactiques de notre combat, axé sur les tâches de la construction de la grève générale reconductible.

    C’est la raison pour laquelle nous avons défendu en intervenant dans le mouvement la constitution de Comités de grève anti-Macron démocratiques visant à réunir tous les collègues sur les lieux de travail, syndiqués ou non, et faire de même dans les lycées, les universités, mais aussi les quartiers et les immeubles.

    Une des questions centrales qui se pose pour de pareils comités est l’extension de la dynamique des caisses de grève. De grandes soirées de rencontre pourraient être organisées à l’initiative de ces comités en invitant une délégation de grévistes des bastions les plus avancés dans la lutte aujourd’hui pour présenter la lutte ailleurs et débattre de la meilleure manière d’approfondir et d’étendre la grève. Cela aiderait grandement à gagner les hésitants à la grève. À Paris, une caisse de solidarité queer a récolté plus de 50.000 euros à partir d’initiatives de la communauté LGBTQIA+ ! Des caisses de grèves ont également été créées par des boulangers du Nord et d’autres indépendants, illustrant que lorsque la classe travailleuse entre en action, elle peut tirer derrière elles d’autres couches de la société, très certainement les secteurs en lutte, et se présenter comme la véritable dirigeante de la nation. Un sondage IFOP a d’ailleurs indiqué que 62% des dirigeants des très petites entreprises (TPE) n’étaient pas favorables à la réforme et soutenaient le mouvement.

    Davantage d’attention doit également être accordée pour entraîner dans le sillage des bastions les secteurs et les couches moins mobilisés, et tout particulièrement la jeunesse. Retrouver l’élan des mobilisations de la jeunesse de 2006 dans la lutte contre le Contrat Première Embauche (CPE, dernière victoire en date d’une mobilisation sociale contre un projet du gouvernement) doit être l’objectif. Mais cette année déjà, au-delà de la mobilisation dans les cortèges et des occupations de lycées et universités, des délégations de jeunes sont par exemple venues assister des blocages d’incinérateurs, ce qui a permis de donner un peu de souffle à certains grévistes sans que le site ne puisse être relancé. Une prochaine étape de la lutte devrait d’ailleurs comprendre des initiatives vers l’occupation des lieux de travail. Où trouver de meilleurs quartiers généraux pour réunir les différentes initiatives locales et les coordonner qu’au cœur des lieux de travail ?

    Nous tenons à ce titre tout particulièrement à souligner les coupures et remises de courant, baptisées «Opérations Robin des Bois» qui ont visé des institutions financières et patronales ou des grandes entreprises pour leur couper l’électricité, mais ont établi la distribution gratuite de gaz et d’électricité pour des écoles, des hôpitaux, des HLM, des centres sportifs publics, des associations d’intérêt public. Ils ont aussi ré-établi la distribution chez les usagers chez qui ça avait été coupé à cause de factures impayées et ils ont offert un tarif réduit jusqu’à 60% pour les petits commerçants, qui n’ont reçu du gouvernement aucune d’aide comparable face à la flambée des prix. Même si ces actions ont eu une ampleur relativement limitée, elles donnent une importante idée de la manière dont pourraient être gérées les richesses produites par les travailleurs.euses sous une société socialiste démocratique.

    Une société pour et par les travailleur.euse.s

    Il n’a pas manqué de tracts et de textes se terminant par la nécessité d’en finir avec « Macron et son monde ». Mais que cela signifiait-il ? La fin du gouvernement ? De la présidence de Macron ? Du capitalisme ? Et pour aller vers quoi ? Ces questions méritent qu’on y accorde une réponse : on avance mieux quand on sait où on va.

    La généralisation de la grève reconductible est une étape centrale, mais elle n’est qu’une étape dans la confrontation avec le régime capitaliste. Lui donner la perspective d’une « marche des millions » sur l’Élysée à partir des régions, assistée par la multiplication des « actions Robin des bois », renforcerait son implantation. L’enjeu du combat dépasse très largement les retraites : c’est de la chute de Macron-Borne et de TOUTE la politique d’austérité dont il est question.

    La 5ème République s’est avérée être une république qui ne fonctionne que pour les riches. La majorité, c’est nous ! En organisant la grève générale reconductible à la base, nous pourrions constituer ensuite une véritable assemblée constituante révolutionnaire démocratique reposant sur les délégués élus des comités de lutte locaux comme étape nécessaire vers un gouvernement des travailleuses et travailleurs et de toutes les personnes opprimées véritablement démocratique. Ce n’est qu’alors que nous pourrons disposer d’une société qui veillerait à l’épanouissement de chacun.e sur base des richesses que NOUS produisons et qui nous sont volées !

    Nous n’avons pas encore atteint le niveau de mai 1968 en France, expérience révolutionnaire qui avait rendu très réelle la perspective d’une révolution socialiste. La victoire de la classe ouvrière française aurait pu entraîner l’effondrement des gouvernements capitalistes de toute l’Europe à la manière de dominos. Le potentiel d’extension de la lutte est aussi réel aujourd’hui, tous les regards sont portés vers la France dans cette société où le capitalisme s’embourbe d’une crise à l’autre.

    On peut balayer Macron et son gouvernement. C’est tout à fait possible. Nous n’aurons pas nécessairement de suite un gouvernement des travailleur.euse.s. Mais quel que soit le gouvernement qui suivra, il aura bien difficile à appliquer n’importe quel programme antisocial, car il sera d’emblée confronté à un mouvement ouvrier à la confiance enhardie, avec une avant-garde renforcée numériquement et qualitativement, mais encore de larges couches de travailleur.euse.s fraichement enrichies d’enseignements concernant la lutte pour une politique visant à renverser l’exploitation et l’oppression. 

    Contre la dictature des marchés, pour la démocratie des travailleur.euse.s

    1. Retour de la retraite à 60 ans.
    2. Pour une pension minimale alignée sur un salaire minimum augmenté à 2.000€ net.
    3. Pour l’augmentation immédiate de tous les salaires de 10% et le retour de l’échelle mobile des salaires. Plaçons les secteurs à bas salaires sous contrôle public pour assurer un véritable statut au personnel, avec un bon salaire et de bonnes conditions de travail.
    4. Un emploi garanti et du temps pour vivre: pour une réduction collective du temps de travail, sans diminution des salaires, avec embauches compensatoires et diminution des cadences. Pour l’indépendance économique des femmes et la fin des emplois précaires.
    5. Pour un plan d’investissements publics massifs dans les secteurs du soin et du lien, dans l’éducation, les logements sociaux, les transports publics durables, ainsi que dans les mesures de protection du climat. Les services publics doivent répondre aux besoins ; ils doivent être de qualité, accessibles à tou.te.s, à moins de 30 minutes de son lieu d’habitation.
    6. Expropriation et saisie des richesses des milliardaires et réintroduction de l’ISF.
    7. Nationalisation des secteurs de l’énergie et des banques sous le contrôle et la gestion démocratiques de la classe ouvrière.
    8. La 5ème République s’est avérée être une république qui ne fonctionne que pour les riches, pour la constitution d’une véritable assemblée constituante révolutionnaire démocratique basée sur les délégués élus des comités de lutte dans les quartiers, les lieux de travail, les universités et les écoles comme étape nécessaire vers un gouvernement ouvrier véritablement démocratique fonctionnant selon les besoins de toutes et tous, et non pour les profits de quelques-uns.
    9. Nous avons besoin d’une économie sous propriété démocratique publique et écologiquement planifiée avec un réel contrôle démocratique exercé par les travailleur.euse.s des entreprises et la société dans son ensemble pour créer des millions d’emplois durables et bien rémunérés et construire une nouvelle économie verte.
    10. Vers une société socialiste démocratique reposant sur les besoins de la classe ouvrière, des jeunes, des opprimé.e.s et de la planète.
  • [VIDEO] Quelles perspectives pour la lutte en France après la décision du Conseil constitutionnel?

    Dans la video ci-dessous, un militant socialiste révolutionnaire, notre camarade Stéphane Delcros, aborde les événements récents en France et la manière avec laquelle le mouvement pourrait construire une victoire.

    https://fr.socialisme.be/95365/france-des-comites-de-greve-anti-macron-partout

    “Tout le monde le sait : il faut absolument passer à la vitesse supérieure ! Nous devons dépasser la simple suite de dates de journées de grèves et de mobilisation vaguement liées. La volonté est là : le soutien à la grève reconductible et au blocage a progressé depuis le recours au 49.3 sur la réforme des retraites. 79% des ouvriers et 62% des Français.e.s pensent que le mouvement doit se durcir : généralisons la lutte, construisons la grève générale reconductible !”

  • Tout notre soutien à grève des conducteurs de train suédois !

    Grève du réseau suburbain de Stockholm

    Ce matin à 3 heures, les conducteurs de train du réseau de banlieue de Stockholm ont entamé une grève sauvage. Ces lignes sont exploitées par l’opérateur privé MTR, mais sont financées par des fonds publics. MTR est basé à Hong Kong mais contrôlé par la Chine. La société exploite également le métro de Stockholm. L’enjeu de la grève est de conserver l’accompagnateur de train. Les trains longue distance sont gérés par les chemins de fer nationaux et des opérateurs privés. Ils ne sont pas impliqués dans le conflit.

    Article par un accompagnateur de train

    Depuis deux ans, le personnel de MTR mène toutes sortes d’actions pour conserver les quelque 300 agents de bord. Les grévistes mettent en avant la sécurité, le service et l’emploi. Ils dénoncent également l’augmentation de la charge de travail des chefs de train. Pour la direction de MTR, tout cela doit céder le pas à la maximisation des profits. Il est grand temps de reprendre les choses en main !

    Le comité de grève organise une grève clandestine

    Des actions contre les trains sans chefs de bord sont organisées depuis un certain temps, mais ce matin, elles ont abouti à un arrêt de travail de trois jours. Cette décision a été prise collectivement lors d’une réunion de 150 conducteurs de train vendredi dernier.

    Le droit de grève est inscrit dans la constitution suédoise. Mais d’autres textes législatifs stipulent que les grèves sont interdites pendant la durée d’une convention collective. C’est l’une des raisons pour lesquelles aucun des syndicats ferroviaires n’a appelé à la grève. Un syndicat qui organiserait une grève pendant la durée d’une convention collective serait très probablement condamné à une amende de plusieurs millions de dollars. Les « grévistes sauvages » ne peuvent pas être licenciés pour avoir participé à une grève illégale. Ils risquent cependant une amende de 3 000 couronnes suédoises, soit 264 euros. En outre, ils subissent une perte de salaire. Il ne serait pas non plus possible que les syndicats reconnaissent la grève et versent des indemnités aux grévistes. C’est pourquoi un fonds de solidarité a été créé en coopération avec Förbundet Arbetarsolidaritet et la grève est organisée par un comité de grévistes composé d’employés des chemins de fer sans statut syndical. La grève est bien organisée. Il y a eu une communication claire sur leurs droits, les amendes probables, l’interdiction éventuelle de la grève, la manière d’arrêter le travail (chacun a une heure de début et de fin différente)… Les grévistes sont sur le piquet de grève aux heures de travail prévues et discutent de la situation tous les jours.

    Non aux trains sans accompagnateur !

    Environ un tiers des trains de la MTR circulent déjà sans accompagnateur. Les accompagnateurs seront remplacés par des caméras ! Ils ne seront pas licenciés, mais affectés à un autre poste. Par exemple, celui de nettoyeur ou de sous-chef de gare. Mais beaucoup abandonnent parce qu’ils sont traités comme de la merde et n’ont aucune perspectives d’avenir. Certains dépriment et restent chez eux, malades. Cette situation a affaibli la position et l’influence des chefs de train. En fait, les trains peuvent circuler sans chef de train. S’ils faisaient grève aujourd’hui à la place des conducteurs de train, il y aurait de fortes chances que les trains continuent à circuler. Bien sûr, il y a de nombreux conducteurs de train qui refusent de partir sans accompagnateur. Ce sont donc les conducteurs de train qui sont en grève.

    Choix politique

    En 2021, l’exécutif régional du Moderaterna (Parti conservateur), du Parti du centre, des Démocrates chrétiens, des Libéraux et du parti écologiste (Miljöpartiet de gröna) a décidé de supprimer la présence d’un accompagnateur de train dans chaque train de banlieue. Lors de la campagne électorale de l’année dernière, les sociaux-démocrates ont promis de revenir sur cette décision. Pourtant, le nouveau gouvernement minoritaire du parti social-démocrate (Socialdemokraterna) et du parti écologiste (Miljöpartiet de gröna), toléré par le parti de gauche (Vänsterpartiet), a donné son feu vert en mars de cette année à la suppression du chef de bord. Le Vänsterpartiet devrait menacer de retirer son soutien à ce gouvernement.

    Bon suivi et sympathie des navetteurs

    Jusqu’à présent, la grève a été un grand succès. 150 à 200 conducteurs y participent et 80 % des trains ont été annulés. Le soutien du public est important, malgré les difficultés rencontrées par beaucoup pour se rendre au travail.

    Piquet à Stockholm

    Quelles suites ?

    Il est possible que le tribunal du travail interdise la grève. Dans ce cas, il est possible de licencier les grévistes qui refusent alors de travailler.

    Dans quelques semaines, la convention collective actuelle expirera. Cela offre la possibilité de lancer un appel à une grève reconnue. Le syndicat ferroviaire Seko devrait les saisir, tant en ce qui concerne les négociations salariales que la revendication qui concerne la fonction de sécurité du chef de bord. Le comité de grève montre la voie à suivre. La direction du syndicat doit s’en inspirer et organiser des réunions du personnel pour préparer les grèves. Entre-temps, une manifestation devrait être organisée avec les cheminots et les navetteurs pour montrer le soutien massif qui existe.

    Rättvisepartiet Socialisterna, la section suédoise de l’Alternative socialiste internationale, prône des syndicats démocratiques et combatifs, réclame le droit de grève et insiste pour que les accords préliminaires soient d’abord soumis au vote des syndiqués. Et, bien sûr, le parti exige que MTR soit expulsé et que le trafic ferroviaire soit repris en main par les pouvoirs publics.

    Qu’en est-il pour nous ?

    En Belgique, nous avons également dû faire face à des attaques contre la fonction d’accompagnateur de train. La dernière tentative sérieuse remonte à 2015. Le CEO et la ministre des transports de l’époque, Cornu et Galant, ont alors utilisé ce que l’on appelle le « One Man Car » pour s’attaquer à la fonction de sécurité du chef de bord. Le One Man Car faisait partie du plan Galant. Ce plan prévoyait une réduction progressive de la dotation. Au bout de cinq ans, nous avons dû nous contenter de 21 % de moins. Et cinq années de suite, la productivité devait être augmentée de 4 %. Les syndicats cheminots ont réagi à ce plan d’économies par une bonne campagne de sensibilisation auprès du personnel et des usagers des transports publics. Finalement, le plan Galant a également fait l’objet d’une grève. Tout n’a pas pu être évité, mais la One Man Car a été mise de côté. Le fait qu’Infrabel n’ait pas voulu payer les nombreuses caméras nécessaires sur les quais a également joué un rôle.

    Tôt ou tard, les trains sans accompagnateurs à la SNCB seront à nouveau sur la table. La pénurie de personnel d’accompagnement des trains dure depuis cinq ans. L’argument selon lequel il sera possible de donner des congés si l’on n’exige pas d’accompagnateur à bord de chaque train pourrait bien faire tache d’huile. Bien sûr, ce n’est pas évident financièrement et techniquement et une telle attaque se heurterait à nouveau à une forte résistance de la part des accompagnateurs de train et des conducteurs.

    Quoi qu’il en soit, l’issue de cette bataille affectera également les chemins de fer belges. Une défaite ne ferait que motiver nos adversaires à faire une nouvelle tentative. Une victoire, en revanche, les démotiverait et renforcerait notre position. D’où l’importance de la solidarité internationale.

    Que pouvez-vous faire ?

    Envoyez une déclaration de solidarité à

    vildstrejkpendeln@hotmail.com
    avec en copie : rs@socialisterna.org

  • [INTERVIEW] Chine : la parole à un socialiste révolutionnaire – Venez le rencontrer à “Socialisme 2023”!

    Une dictature ne se réforme pas, elle se combat par la lutte de masse !

    La position du régime chinois dans le monde suscite de nombreux débats, y compris à gauche. En tant qu’internationalistes conséquents, nous nous plaçons toujours du côté des travailleurs et tra­vailleuses ainsi que des personnes opprimées. Nous ne considérons pas le régime chinois comme un allié potentiel, ce sont les travailleurs.euses qui se battent pour un avenir meilleur qui retiennent toute notre attention. Alternative Socialiste Internationale (ASI) dispose d’une section active en Chine, à Hong Kong et à Taïwan. Lei Hon, un jeune militant de Chinaworker.info, participera aux journées « Socialisme 2023 ». Nous nous sommes entretenus avec lui à l’approche de l’événement.

    On a vu le régime chinois passer de la politique zéro-covid à l’assouplissement des restrictions. Comment en est-on arrivé là et peut-on envisager un retour à la situation antérieure à la pandémie ?

    « La façon insensée et désorganisée dont le régime de Xi Jinping est brutalement sorti de la période « zéro-covid » a causé la mort d’un à deux millions de personnes. Dans une dictature brutale, avec un contrôle total des médias et l’utilisation de la terreur contre les médecins pour cacher les causes des décès, il est parfaitement possible de cacher l’ampleur exacte du désastre. Mais cette expérience a été gravée dans la conscience des masses et a alimenté la colère contre la dictature de Xi.

    « La profondeur de la colère était évidente lors des manifestations de l’an dernier. Rien de tel ne s’était produit depuis 1989 et le soulèvement de masse réprimé par le massacre de la place Tienanmen. Je ne suis pas en train de dire que c’était comparable à 1989, ce mouvement était alors beaucoup plus important, d’un ordre qualitativement différent. Mais le mouvement de 2022 est intervenu après des décennies au cours desquelles il n’y avait eu que des manifestations locales isolées.

    « Ces manifestations se sont calmées au bout d’une semaine. La peur de la répression a bien sûr joué un rôle important, mais les manifestations ont laissé une marque sur la Chine. La dictature a paniqué et a sacrifié la politique « zéro-covid » de Xi. Nous savons maintenant qu’il y a eu des désaccords au sommet. La décision de changer de cap n’était pas facile à prendre et son application fut terriblement désordonnée. Aujourd’hui, il y a peut-être un certain redressement de l’économie, mais il n’y a aucune certitude quant à un vigoureux rebond. La situation reste très précaire. »

    Le promoteur immobilier Evergrande a connu de graves difficultés en 2021. La crise immobilière se poursuit-elle ? Y a-t-il une perspective pour une nouvelle croissance importante ?

    « Oui, la crise de l’immobilier est toujours présente et freinera encore l’économie chinoise dans les années à venir. La situation est similaire à celle qu’avait connue le Japon, où la bulle immobilière a éclaté et où, 30 ans plus tard, l’économie ne s’est toujours pas redressée.

    « Depuis l’effondrement d’Evergrande en 2021, 26 sociétés immobilières chinoises sont en défaut de paiement. Cela signifie qu’elles ne parviennent pas à rembourser leurs dettes. En février, la plus grande société immobilière chinoise, Country Garden, a affiché la première perte annuelle de son histoire, environ 900 millions d’euros.

    « La crise de l’endettement des sociétés immobilières est l’expression d’un phénomène beaucoup plus vaste, à savoir la surproduction. Il y a 130 millions de logements vides en Chine ! Pendant des années, le secteur de l’immobilier a été dominé par la spéculation financière : les riches achetaient de multiples maisons pour gagner de l’argent, plutôt que des logements pour la masse des travailleurs et travailleuses. Les ventes totales de logements ont chuté de 24 % l’an dernier par rapport à 2021. En raison des prix exorbitants, de nombreuses personnes n’ont pas les moyens de se loger. Et en même temps, les riches sont découragés, car ils craignent que l’immobilier ne soit plus un bon investissement.

    « L’effondrement du secteur immobilier pourrait s’atténuer et il pourrait y avoir un rebond limité cette année. Mais cela vient après une très mauvaise année 2022. Et il sera impossible de revenir à la situation du boom immobilier qui précédait. »

    Certain.e.s, à gauche en Europe estiment que la Chine n’est pas capitaliste, ou du moins qu’elle est « moins mauvaise » que l’impérialisme américain. Le régime a aidé à négocier un accord entre l’Iran et l’Arabie Saoudite et tente de jouer un rôle dans d’éventuelles négociations sur la guerre en Ukraine. Peut-on parler d’impérialisme vis-à-vis du régime chinois ?

    « La Chine est une énorme économie capitaliste et, en raison de sa position clé dans le système capitaliste mondial, elle est également impérialiste. Lénine a expliqué que le capitalisme évolue inévitablement vers l’impérialisme, son « stade suprême ». L’idée que la Chine ne serait en quelque sorte que capitaliste et non impérialiste va directement à l’encontre de toute analyse marxiste.

    « La Chine est le plus grand créancier du monde. Les prêts accordés par la Chine à d’autres pays représentent 6% du PIB mondial. Elle utilise la Nouvelle route de la soie, l’initiative Belt and Road, pour rendre des pays pauvres dépendants du capitalisme chinois. Ceux qui prétendent qu’il s’agit simplement de « développement » par opposition à l’impérialisme devraient jeter un œil aux crises de la dette au Sri Lanka, au Pakistan, en Zambie ainsi que dans d’autres pays, et au rôle qu’y joue le capital chinois.

    « Le régime de Xi est maintenant engagé dans une grande marche diplomatique pour montrer sa capacité à défier l’impérialisme américain dans la nouvelle guerre froide. Il y a le Plan de paix vide de contenu pour l’Ukraine, puis l’accord irano-saoudien qui est une victoire des relations publiques du régime chinois. Mais ces accords et initiatives sont très fragiles ; ils n’ont pas beaucoup de substance. Le capitalisme et l’impérialisme représentent un système condamné. Pékin ne peut pas le faire fonctionner mieux que Washington ».

    Notre analyse selon laquelle une nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Chine est en cours est de plus en plus partagée par les analystes. Quel est le degré de dangerosité de l’escalade de cette nouvelle guerre froide ? Taïwan pourrait-elle devenir une nouvelle Ukraine?

    « La situation à Taïwan devient de plus en plus dangereuse. Les médias occidentaux ne se concentrent que sur un seul aspect du conflit : la menace d’une attaque chinoise. Ce n’est qu’un facteur, et une attaque chinoise ne semble pas imminente.

    « Les autres facteurs qui pourraient déclencher une guerre à Taïwan sont les politiques liées à l’impérialisme américain, qui veut utiliser la question de Taïwan pour faire une démonstration de force contre la Chine. Les possibilités de lutte de masse des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse à Taïwan, en Chine et aux États-Unis sont également des facteurs. Les régimes pourraient paniquer et cela pourrait déclencher un conflit.

    « Les États-Unis ne veulent pas d’une guerre maintenant, d’autant plus qu’ils ont les mains pleines avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais les États-Unis arment et militarisent Taïwan et forgent de nouvelles alliances militaires, comme le pacte AUKUS (Accord de coopération militaire entre l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis) qui est entièrement orienté vers une future guerre avec la Chine. L’objectif est de contenir ce pays. Cette stratégie dangereuse pourrait elle-même déclencher une guerre. Dans le même temps, les États-Unis tentent d’écraser la Chine sur le plan économique, en particulier dans le domaine technologique.

    « Nous soutenons le droit à l’indépendance du peuple taïwanais. Mais à moins qu’un mouvement ouvrier uni ne soit constitué de Chinois, de Taïwanais et d’autres personnes de la région pour lutter contre le capitalisme et le militarisme, la ‘solution’ du capitalisme pourrait se transformer en une terrible guerre. »

    Quelle alternative ChinaWorker envisage pour le régime chinois actuel et comment l’obtenir ?

    « Le régime chinois est confronté à une crise sans précédent. Les manifestations de l’an dernier étaient une indication de ce qui nous attend. L’économie connait une crise profonde, ce qui signifie que Xi Jinping ne peut pas offrir une plus grande sécurité économique comme « carotte » pour réduire le mécontentement des masses. Il ne lui reste que le « bâton » d’une répression policière accrue combinée à un nationalisme réactionnaire. La perspective, c’est une lutte de masse encore plus importante.

    « Une dictature ne peut pas être réformée. Cela ne s’est jamais produit dans l’histoire. La lutte de masse, en particulier celle des travailleurs et travailleuses par le biais de grèves et d’occupations, a toujours été la principale force contre une dictature – comme en Corée du Sud et en Afrique du Sud. Mais cette lutte a besoin d’une direction, d’une organisation et d’un parti, qui font défaut en Chine. Le régime de Xi ne permet aucune activité politique. Il interdit tous les syndicats.

    « Pour les socialistes révolutionnaires, la lutte démocratique pour les droits démocratiques fondamentaux tels que la liberté d’expression est inséparable de la lutte pour le socialisme. C’est ainsi que les bolcheviks russes ont abordé la question. La Chine compte 1.133 milliardaires contre 716 aux États-Unis. La lutte contre la dictature ne vient pas de la classe capitaliste. Elle doit se développer contre eux et contre la dictature qui représente leurs intérêts. »

    Nous sommes heureux d’accueillir Lei Han (activiste de Chinaworker.info) lors de nos Journées SOCIALISME 2023 ces 14 & 15 avril.

    Le VENDREDI, dans un atelier de discussion (de 15h30 à 18h), il animera une table de questions/réponses : La Chine est-elle impérialiste ? Est-elle différente de l’impérialisme occidental ? Pourquoi le régime se dit-il « communiste » ?

    Le SAMEDI : il sera présent lors de la session d’ouverture (10h00-10h45) qui aura pour thème “Les crises multiples du capitalisme et le guide d’action du socialisme révolutionnaire” au côté de Cédric Gerome, membre de l’Exécutif international d’ASI, auteur de “Tunisie 2010-2013 : Le peuple veut la chute du système” et spécialiste des processus révolutionnaires dans la région.

    Le SAMEDI également, (16h-18h30) il animera un atelier de discussion ayant pour thème “Après “Zero Covid” et les actions en Chine, comment la classe travailleuse peut-elle poursuivre le combat contre le régime ?”

    Inscriptions et programme complet : https://linktr.ee/lsppsl

  • Blocage d’un dépôt pétrolier de Total à Anvers en solidarité avec le mouvement de masse contre la réforme des retraites en France

    Ce jeudi 6 avril était une nouvelle journée de mobilisation en France contre la réforme des retraites de Macron. C’est connu, le personnel des raffineries est particulièrement engagé dans ce combat qui dépasse largement le simple cadre de cette réforme antisociale et est devenu le plus important mouvement social dans le pays depuis Mai ’68. Le gouvernement français, tout comme c’était déjà le cas à l’automne dernier, tente par tous les moyens de briser la grève des raffineurs pour éviter les pénuries, y compris par la réquisition de personnel. Mais il est aussi question aujourd’hui de l’approvisionnement des stations-essence avec du carburant venus d’ailleurs, notamment de Belgique.

    La FGTB a donc décidé de bloquer un dépôt Total à Anvers car le syndicat n’accepte pas ces “tactiques de briseurs de grève et de concurrence déloyale en approvisionnant le marché français à partir de la Belgique. Ce qui n’arrive jamais d’habitude.”

    « Comme annoncé, nous avons dressé un piquet de solidarité au dépôt pétrolier de TotalEnergies à #Anvers sur le coup de 6h du matin. Notre objectif est d’empêcher la multinationale de livrer du carburant vers la #France où les raffineurs sont en grève depuis plusieurs semaines contre la réforme des retraites. Aucun camion ne circule alors qu’ils sont généralement au nombre de 200 par jour. Les travailleurs belges ne veulent pas être utilisés comme briseurs de grève !. » Une délégation du syndicat français CGT était également présente.

    Il s’agit d’une très importante action de solidarité de classe par-delà les frontières et d’une méthode concrète d’assister l’important combat des grévistes en France. Soyons clairs : une victoire arrachée là-bas serait aussi une victoire ici !

    https://fr.socialisme.be/94888/le-capitalisme-plonge-de-crise-en-crise-revolte-e-viens-redecouvrir-marx-et-le-socialisme-revolutionnaire
    https://fr.socialisme.be/95365/france-des-comites-de-greve-anti-macron-partout
    https://fr.socialisme.be/94318/france-le-mouvement-de-greve-dans-les-raffineries-a-montre-la-voie
  • France. Des comités de grève anti-Macron partout!

    Construisons la grève générale reconductible pour renverser macron et toute la politique d’austérité !

    Tout le monde le sait : il faut absolument passer à la vitesse supérieure ! Nous devons dépasser la simple suite de dates de journées de grèves et de mobilisation vaguement liées. La volonté est là : le soutien à la grève reconductible et au blocage a progressé depuis le recours au 49.3 sur la réforme des retraites. 79% des ouvriers et 62% des Français.e.s pensent que le mouvement doit se durcir : généralisons la lutte, construisons la grève générale reconductible !

    https://fr.socialisme.be/94888/le-capitalisme-plonge-de-crise-en-crise-revolte-e-viens-redecouvrir-marx-et-le-socialisme-revolutionnaire

    Les bastions du mouvement ouvrier doivent jouer le rôle moteur, mais avec davantage d’attention pour entraîner dans leur sillage les secteurs et les couches moins mobilisées, et tout particulièrement la jeunesse qui se mobilise de manière plus massive. La grève reconductible a été saisie dans certains secteurs, particulièrement dans l’énergie, la chimie-pétrole et le ramassage et le traitement des déchets. Toute la question est de voir comment soutenir cette dynamique, l’étendre à d’autres secteurs et l’approfondir, y compris avec le recours à l’occupation d’entreprises. Où trouver de meilleurs quartiers généraux pour la lutte qu’au cœur des lieux de travail ?

    Des assemblées générales existent déjà dans une multitude de lieux de travail et d’étude. Des comités de grève anti-Macron doivent émerger de ces assemblées pour réunir sur tous les collègues sur les lieux de travail, syndiqués ou non, et faire de même dans les lycées, les universités mais aussi les quartiers et les immeubles. Cela deviendrait autant de quartiers généraux pour construire la grève générale reconductible et relier entre elles les différentes initiatives de lutte.

    Parmi celles-ci figure l’extension de la dynamique des caisses de grève. De grandes soirées de rencontre pourraient être organisées à l’initiative de ces comité en invitant une délégation de grévistes des bastions les plus avancés dans la lutte aujourd’hui pour présenter la lutte dans un autre lieu spécifique et débattre de la meilleure manière d’approfondir et d’étendre la grève. Cela aiderait grandement à donner l’impulsion d’entrer en grève aux hésitants.

    L’objectif de ces comités de grève démocratiques anti-Macron à l’échelle locale, et plus largement ensuite, pourrait permettre d’impliquer dans l’action et la réflexion toute le soutien dont dispose le mouvement et de regrouper les multiples initiatives. C’est ce qui peut donner corps de la meilleure façon qui soit à l’appel à la grève générale, comme en mai 68, lancé par Mélenchon à l’intersyndicale par crainte “d’un étiolement de la lutte”. “Ça serait unifiant et manifesterait la force”, dit-il. Il s’agit d’un pas concret dans la bonne direction de la part de la France Insoumise, en dépit des faiblesses et erreurs de la direction de la formation (illustrée notamment dans la gestion de l’affaire Quatennens). C’est tout à fait vrai, mais c’est la structuration à la base qui est cruciale pour surmonter les réticences d’appareils syndicaux qui ont peur de ce qu’il pourrait advenir ensuite.

    Car la construction de la grève reconductible est une étape centrale, mais elle n’est qu’une étape dans la confrontation avec l’Etat capitaliste. Lui donner la perspective d’une “marche des millions” sur l’Elysée à partir des régions, assistée par la multiplication des “actions Robin des bois”, renforcerait son implantation. L’enjeu du combat dépasse très largement les retraites : c’est de la chute de Macron-Borne et de TOUTE la politique d’austérité dont il est question.

    La 5ème République s’est avérée être une république qui ne fonctionne que pour les riches. La majorité, c’est nous ! En organisant la grève reconductible à la base, nous pourrions constituer ensuite une véritable assemblée constituante révolutionnaire démocratique reposant sur les délégués élus des comités de lutte locaux comme étape nécessaire vers un gouvernement des travailleuses et travailleurs et de toutes les personnes opprimées véritablement démocratique. Ce n’est qu’alors que nous pourrons disposer d’une société qui veillerait à l’épanouissement de chacun.e sur base des richesses que NOUS produisons et qui nous sont volées !

    Pour une société gérée par et pour la majorité

    Les moyens ne manquent pas ! TotalEnergies a annoncé un bénéfice net de 19 milliards d’euros en 2022, le plus gros de son histoire. Les entreprises du CAC 40 ont rendu à leurs actionnaires 80,1 milliards d’euros en 2022 ! Pourtant, ce sont eux que l’Etat cajole le plus avec 157 milliards d’euros d’aides publiques par an.

    Ces criminels climatiques et rapaces de toutes sortes doivent être expropriés et nationalisés sous contrôle et gestion des travailleurs.euses. De telle manière, et avec la nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, grandes entreprises,…), il serait possible d’assurer un avenir décent à toutes et tous dans le respect de la planète grâce à une planification rationnelle et démocratique de l’économie. La classe ouvrière organisée peut jouer le rôle moteur et s’imposer comme la classe dirigeante dans la société en attirant avec elle le mouvement pour le climat, le mouvement féministe et d’autres mouvements sociaux. Les bases du renversement du système capitaliste seraient ainsi posées. C’est avec un tel type de programme et d’approche que la France Insoumise pourrait jouer pleinement son rôle en tant que stimulation de l’opposition et de la transformation de toute la société.

    Avec les actions “Robin des bois”, les ouvriers du secteur de l’énergie en grève ont de manière coordonnée à travers le pays établi la distribution gratuite de gaz et d’électricité pour des écoles, des hôpitaux, des HLM, des centres sportifs publics, des associations d’intérêt public. Ils ont aussi ré-établi la distribution chez les usagers chez qui ça avait été coupé à cause de factures impayées et ils ont offert un tarif réduit jusqu’à 60% pour les petits commerçants, qui n’ont reçu du gouvernement aucune d’aide comparable face à la flambée des prix ! de telles actions donnent une idée de la manière dont pourrait fonctionner la société : il faut leur donner une nouvelle dynamique et étendre leur champ d’action sur base de décisions démocratiques des comités de grève anti-Macron !

    De plus, le fait d’avoir aidé les petits commerçants permettra probablement à cette couche de la société de se tourner vers la classe ouvrière et de soutenir plus volontiers les mouvements de grève, de se joindre à eux dans la lutte. C’est un pas de plus vers l’élargissement et l’unification de la lutte dans notre camp, le surpassement des divisions, si précieux pour la droite, et outil favori de l’extrême droite ! Cette dernière n’ose pas s’opposer frontalement au mouvement car, en reposant sur la lutte de classe, il constitue le cauchemar de Le Pen & Co et démasque l’hypocrisie de leur opposition. Leur monde, c’est le même que celui des amis de Macron, avec en plus la volonté d’écraser physiquement tout le mouvement social et d’imposer le racisme comme pensée unique à coups de botte. Le mouvement ouvrier en action est le meilleur remède contre les divisions semées au sein de la classe travailleuse, car l’unité est nécessaire pour vaincre.

    1. Retour de la retraite à 60 ans.
    2. Pour une pension minimale alignée sur un salaire minimum augmenté à 2000€ net.
    3. Pour l’augmentation immédiate de tous les salaires de 10% et le retour de l’échelle mobile des salaires. Plaçons les secteurs à bas salaires sous contrôle public pour assurer un véritable statut au personnel, avec un bon salaire et de bonnes conditions de travail.
    4. Un emploi garanti et du temps pour vivre : pour une réduction collective du temps de travail, sans diminution des salaires, avec embauches compensatoires et diminution des cadences. Pour l’indépendance économique des femmes et la fin des emplois précaires.
    5. Pour un plan d’investissements publics massifs dans les secteurs du soin et du lien, dans l’éducation, les logements sociaux, les transports publics durables, ainsi que dans les mesures de protection du climat. Les services publics doivent répondre aux besoins ; ils doivent être de qualité, accessibles à tou.te.s, à moins de 30 minutes de son lieu d’habitation.
    6. Expropriation et saisie des richesses des milliardaires et réintroduction de l’ISF.
    7. Nationalisation des secteurs de l’énergie et des banques sous le contrôle et la gestion démocratiques de la classe ouvrière.
    8. La 5ème République s’est avérée être une république qui ne fonctionne que pour les riches, pour la constitution d’une véritable assemblée constituante révolutionnaire démocratique basée sur les délégués élus des comités de lutte dans les quartiers, les lieux de travail, les universités et les écoles comme étape nécessaire vers un gouvernement ouvrier véritablement démocratique fonctionnant selon les besoins de toutes et tous, et non pour les profits de quelques-uns.
    9. Nous avons besoin d’une économie sous propriété démocratique publique et écologiquement planifiée avec un réel contrôle démocratique exercé par les travailleur.euse.s des entreprises et la société dans son ensemble pour créer des millions d’emplois durables et bien rémunérés et construire une nouvelle économie verte.
    10. Vers une société socialiste démocratique reposant sur les besoins de la classe ouvrière, des jeunes, des opprimé.e.s et de la planète.

    Rejoignez Alternative Socialiste Internationale (ASI/ISA) !

    La bataille pour renverser le capitalisme et instaurer une alternative sociétale doit se mener à l’échelle la plus large, et c’est pourquoi nous sommes organisés dans plus de 30 pays sur tous les continents : en Europe bien sûr, mais aussi au Brésil, au Chili, au Mexique, aux USA, au Québec, au Nigeria, en Afrique du Sud, en Tunisie, en Israël/Palestine our encore en Chine, où nous luttons contre la dictature meurtrière et capitaliste du PCC. Depuis plusieurs décennies, nous avons construit une expérience de lutte contre des régimes autoritaires et oppresseurs sur place, comme contre le régime sud-africain de l’apartheid, et aujourd’hui contre le régime de Poutine en Russie. ASI/ISA est par ailleurs à l’initiative du réseau international féministe socialiste ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité).

    Notre parti mondial n’est pas une addition d’organisations nationales qui entretiennent des relations lointaines, nos sections nationales se voient régulièrement, discutent et dressent ensemble des analyses et conclusions stratégiques pour construire l’outil révolutionnaire qui s’impose dans les conditions d’aujourd’hui.

    ASI/ISA France – alternative.soc.internationale@gmail.com // 00 33 7 68 79 63 05 (Isaure)

  • Solidarité avec les luttes en France !

    • Dégageons Macron et toute la politique d’austérité !
    • Stop à la répression et à la brutalité policière!

    En France, le soutien à la grève reconductible et au blocage a progressé depuis le recours au 49.3. Les mobilisations de masse ne faiblissent pas. Le mouvement féministe s’est notamment engagé dans la bataille avec la grève féministe du 8 mars. Depuis le passage en force de la réforme des retraites, l’entrée de la jeunesse avec le blocage de plus de 500 lycées et 80 facultés a pris une grande ampleur. Ce qui devient le plus grand mouvement social de France depuis Mai 68 ne concerne plus seulement que les retraites.

    Macron et son gouvernement sont plus faibles que jamais, et c’est pourquoi les violences policières sont exacerbées par les autorités. Une brutalité policière qui a pris une tournure tragique et inacceptable à Sainte Soline.

    La colère et la motivation pour faire tomber le projet de retraite et le gouvernement Macron-Borne doivent être transformées en appel à une grève générale reconductible, avec les bastions du mouvement ouvrier jouant le rôle moteur, mais avec davantage d’attention pour entrainer dans leur sillage les secteurs et les couches moins mobilisées. Des comités de grève anti-Macron dans les lieux de travail, les écoles et les quartiers peuvent aider à construire celle-ci.

    Ne laissons pas cette occasion de lancer une offensive résolue contre Macron et tout le système capitaliste sans solidarité des jeunes et des travailleuses et travailleurs en Belgique ! Une victoire en France sera aussi une victoire ici. Solidarité internationale !

    Nous rejoignons l’appel de l’USE pour un rassemblement le 6 avril à 17h (prochaine date de mobilisation nationale en France) en face du Consulat Général de France à Bruxelles. Montrons notre solidarité avec la lutte de la jeunesse et des travailleur.euse.s en France et préparons la riposte aussi en Belgique !

  • Notre camarade Susan Fitzgerald élue à la tête du syndicat Unite en Irlande

    Susan Fitzgerald, membre de longue date du parti-frère irlandais du PSL/LSP, le Socialist Party, et d’Alternative Socialiste Internationale, a été élue nouvelle secrétaire régionale du syndicat “Unite the Union”, communément appelé Unite, en Irlande. Susan prendra ses fonctions dans les semaines à venir, en apportant à cette fonction son expérience, ses connaissances et ses compétences en matière d’organisation des luttes, tant au Nord qu’au Sud de l’Irlande.

    En tant que socialiste révolutionnaire convaincue, Susan a toujours axé son action politique sur une confiance inébranlable dans la capacité des travailleurs et des jeunes à transformer la société. Susan estime essentiel de rassembler les travailleurs dans des luttes communes pour de meilleurs salaires et conditions de travail, mais aussi dans des campagnes au sein de la société au sens large, afin de lutter en défense de nos services de santé et d’éducation ainsi que pour leur amélioration, de même que contre les coupes budgétaires de tous les services essentiels dont les communautés de la classe ouvrière du Nord et du Sud ont désespérément besoin. Pour Susan, le rôle que joue le mouvement syndical dans l’unification de la classe ouvrière au-delà des clivages religieux sectaires est crucial. Dans l’ensemble, le mouvement syndical irlandais et international doit être récupéré et revitalisé par les travailleurs eux-mêmes, et transformé en un mouvement combatif dans les meilleures traditions des pionniers qui l’ont construit, tels que le syndicaliste Jim Larkin, célèbre pour son rôle dans la Grande Grève de Dublin en 1913.

    Susan est la première femme à occuper ce poste et, en tant que féministe socialiste et sympathisante de ROSA en Irlande, elle mettra sa ténacité au service de la lutte contre toutes les formes de sexisme, contre la transphobie, le racisme et toute autre forme d’oppression, ainsi que pour la défense des droits des LGBTQIA+, tant sur les lieux de travail que dans la société en général.

    Susan a un profil public important en tant que leader des travailleurs, par exemple lors de l’occupation de Harland & Wolff qui a sauvé le chantier naval ou la campagne des anciens travailleurs de Regina Coeli pour les services aux sans-abri. Il ne fait aucun doute que Susan utilisera sa position pour tenter d’aider davantage les travailleurs dans leurs luttes et leurs campagnes, pour construire la solidarité et défier les conditions imposées par le marché capitaliste, les diktats patronaux ainsi que les attaques de l’establishment politique du Nord et du Sud. Comme aimait à le dire “Big Jim” Larkin : ”Les grands n’apparaissent grands que parce que nous sommes à genoux. Levons-nous !

  • France. Ils ne nous écouteront jamais : seule la grève générale reconductible peut faire dégager Macron et toute la politique d’austérité !

    Construisons des comités de grève anti-Macron dans chaque lieu de travail, chaque école, chaque quartier,…

    Malgré l’adoption par la force du projet de réforme des retraites, le front commun des principales organisations syndicales du pays tient bon. Les 2 mois de mouvement ont créé un rapport de forces qui a obligé la macronie à se détourner d’un vote à l’Assemblée Nationale et à presque perdre une motion de censure.

    Tract d’Alternative Socialiste Internationale – France

    Macron et son gouvernement sont plus faibles que jamais, et c’est pourquoi les violences policières sont exacerbées par les autorités. L’usage de gaz lacrymogènes se répand, tout comme les charges policières contre les cortèges et les gardes à vue arbitraires. Des femmes ont été traînées par les cheveux sur plusieurs mètres et certaines ont même subi des agressions sexuelles lors de palpations. L’objectif est double. D’une part tenter de transformer la contestation en davantage de violences (en visant particulièrement la jeunesse), ce qui pourrait conduire à des divisions dans notre camp concernant l’attitude à adopter. D’autre part assurer la cohésion des forces de l’ordre autour du pouvoir en place alors que le soutien majoritaire à la lutte ne se démentit pas.

    Il est clair qu’on ne fera pas tomber le projet de réforme des retraites et toute la politique de Macron/Borne par des motions de censure et des référendums, mais bien par la lutte ! Ne laissons pas passer cette occasion de lancer une offensive résolue contre Macron et tout le système capitaliste !

    L’utilisation du 49.3 a fait franchir un nouveau cap dans ce mouvement. La colère et la motivation pour faire tomber le projet et Borne doivent être transformées en appel à une grève générale reconductible, dans laquelle les bastions du mouvement ouvrier jouent le rôle moteur, mais avec davantage d’attention pour entrainer dans leur sillage les secteurs et les couches moins mobilisées.

    La majorité c’est nous ! Si nous nous organisons, le pouvoir est à portée de main !

    Le soutien à la grève reconductible et au blocage a progressé depuis le recours au 49.3 sur la réforme des retraites : il s’agirait de 58% des sondés selon BFMTV. 68% se disent toujours opposés à la réforme des retraites et ils sont presque autant (67%) à vouloir la poursuite de la mobilisation. C’est un réservoir de mobilisation qu’il ne faut pas gâcher !

    La grève reconductible a été saisie dans certains secteurs comme la SNCF, la RATP, EDF, certaines raffineries, les éboueurs de certaines villes ou encore chez des enseignants. Toute la question est de voir comment soutenir cette dynamique, l’étendre à d’autres secteurs et l’approfondir, y compris avec le recours à l’occupation d’entreprises. Où trouver de meilleurs quartiers généraux pour la lutte qu’au cœur des lieux de travail ?

    Passer à la vitesse supérieure et dépasser la simple suite de dates de journées de grèves et de mobilisation vaguement liées entre elles est absolument crucial. Il est urgent, là où cela ne se fait pas déjà, d’organiser des assemblées de lutte sur les lieux de travail ouvertes à tous les collègues, syndiqués ou non, et d’organiser de pareils comités dans les lycées, les universités et les quartiers pour construire la grève générale reconductible et relier autour d’elle les différentes initiatives de lutte. Le lancement de comités de grève démocratiques anti-Macron à l’échelle locale, et plus largement ensuite, pourrait permettre d’impliquer dans l’action et la réflexion toute le soutien dont dispose le mouvement et de regrouper les multiples initiatives.

    La construction de la grève reconductible est une étape centrale, mais elle n’est qu’une étape dans la confrontation avec l’Etat capitaliste. Lui donner la perspective d’une « marche des millions » sur l’Elysée à partir des régions, assistée par la multiplication des « actions Robin des bois », renforcerait son implantation. L’enjeu du combat dépasse très largement les retraites : c’est de la chute de Macron-Borne et de TOUTE la politique d’austérité dont il est question.

    Pour une société gérée par et pour la majorité

    Les moyens ne manquent pas ! TotalEnergies a annoncé un bénéfice net de 19 milliards d’euros en 2022, le plus gros de son histoire. Les entreprises du CAC 40 ont rendu à leurs actionnaires 80,1 milliards d’euros en 2022 ! Pourtant, ce sont eux que l’Etat cajole le plus avec 157 milliards d’euros d’aides publiques par an.

    Ces criminels climatiques et rapaces de toutes sortes doivent être expropriés et nationalisés sous contrôle et gestion des travailleurs.euses. De telle manière, et avec la nationalisation des secteurs clés de l’économie (finance, grandes entreprises,…), il serait possible d’assurer un avenir décent à toutes et tous dans le respect de la planète grâce à une planification rationnelle et démocratique de l’économie. La classe ouvrière organisée peut jouer le rôle moteur et s’imposer comme la classe dirigeante dans la société en attirant avec elle le mouvement pour le climat, le mouvement féministe et d’autres mouvements sociaux. Les bases du renversement du système capitaliste seraient ainsi posées. C’est avec un tel type de programme et d’approche que la France Insoumise pourrait jouer pleinement son rôle en tant que stimulation de l’opposition et de la transformation de toute la société.

    Avec les actions “Robin des bois”, les ouvriers du secteur de l’énergie en grève ont de manière coordonnée à travers le pays établi la distribution gratuite de gaz et d’électricité pour des écoles, des hôpitaux, des HLM, des centres sportifs publics, des associations d’intérêt public. Ils ont aussi ré-établi la distribution chez les usagers chez qui ça avait été coupé à cause de factures impayées et ils ont offert un tarif réduit jusqu’à 60% pour les petits commerçants, qui n’ont reçu du gouvernement aucune d’aide comparable face à la flambée des prix ! Ces actions sont des initiatives prises et coordonnées par les travailleurs.euses à travers le pays sur les lieux de travail. Les décisions et actions sont votées démocratiquement par la base. Cela donne une idée de la manière dont pourraient être gérées les richesses produites par les travailleurs.euses sous une société socialiste démocratique.

    De plus, le fait d’avoir aidé les petits commerçants permettra probablement à cette couche de la société de se tourner vers la classe ouvrière et de soutenir plus volontiers les mouvements de grève, de se joindre à eux dans la lutte. C’est un pas de plus vers l’élargissement et l’unification de la lutte dans notre camp, le surpassement des divisions, si précieux pour la droite, et outil favori de l’extrême droite ! Cette dernière n’ose pas s’opposer frontalement au mouvement car, en reposant sur la lutte de classe, il constitue le cauchemar de Le Pen & Co et démasque l’hypocrisie de leur opposition. Leur monde, c’est le même que celui des amis de Macron, avec en plus la volonté d’écraser physiquement tout le mouvement social et d’imposer le racisme comme pensée unique à coups de botte. Le mouvement ouvrier en action est le meilleur remède contre les divisions semées au sein de la classe travailleuse, car l’unité est nécessaire pour vaincre.

    1. Retour de la retraite à 60 ans.
    2. Pour une pension minimale alignée sur un salaire minimum augmenté à 2000€ net.
    3. Pour l’augmentation immédiate de tous les salaires de 10% et le retour de l’échelle mobile des salaires. Plaçons les secteurs à bas salaires sous contrôle public pour assurer un véritable statut au personnel, avec un bon salaire et de bonnes conditions de travail.
    4. Un emploi garanti et du temps pour vivre : pour une réduction collective du temps de travail, sans diminution des salaires, avec embauches compensatoires et diminution des cadences. Pour l’indépendance économique des femmes et la fin des emplois précaires.
    5. Pour un plan d’investissements publics massifs dans les secteurs du soin et du lien, dans l’éducation, les logements sociaux, les transports publics durables, ainsi que dans les mesures de protection du climat. Les services publics doivent répondre aux besoins ; ils doivent être de qualité, accessibles à tou.te.s, à moins de 30 minutes de son lieu d’habitation.
    6. Expropriation et saisie des richesses des milliardaires et réintroduction de l’ISF.
    7. Nationalisation des secteurs de l’énergie et des banques sous le contrôle et la gestion démocratiques de la classe ouvrière.
    8. La 5ème République s’est avérée être une république qui ne fonctionne que pour les riches, pour la constitution d’une véritable assemblée constituante révolutionnaire démocratique basée sur les délégués élus des comités de lutte dans les quartiers, les lieux de travail, les universités et les écoles comme étape nécessaire vers un gouvernement ouvrier véritablement démocratique fonctionnant selon les besoins de toutes et tous, et non pour les profits de quelques-uns.
    9. Nous avons besoin d’une économie sous propriété démocratique publique et écologiquement planifiée avec un réel contrôle démocratique exercé par les travailleur.euse.s des entreprises et la société dans son ensemble pour créer des millions d’emplois durables et bien rémunérés et construire une nouvelle économie verte.
    10. Vers une société socialiste démocratique reposant sur les besoins de la classe ouvrière, des jeunes, des opprimé.e.s et de la planète.

    Rejoignez Alternative Socialiste Internationale !

    La bataille pour renverser le capitalisme et instaurer une alternative sociétale doit se mener à l’échelle la plus large, et c’est pourquoi nous sommes organisés dans plus de 30 pays sur tous les continents : en Europe bien sûr, mais aussi au Brésil, au Chili, au Mexique, aux USA, au Québec, au Nigeria, en Afrique du Sud, en Tunisie, en Israël/Palestine our encore en Chine, où nous luttons contre la dictature meurtrière et capitaliste du PCC. Depuis plusieurs décennies, nous avons construit une expérience de lutte contre des régimes autoritaires et oppresseurs sur place, comme contre le régime sud-africain de l’apartheid, et aujourd’hui contre le régime de Poutine en Russie. Notre parti mondial n’est pas une addition d’organisations nationales qui entretiennent des relations lointaines, nos sections nationales se voient régulièrement, discutent et dressent ensemble des analyses et conclusions stratégiques pour construire l’outil révolutionnaire qui s’impose dans les conditions d’aujourd’hui.

    ASI/ISA France – alternativesocialisteinternationale.com / alternative.soc.internationale@gmail.com

  • Il y a 20 ans… La guerre en Irak

    En mars 2003, les États-Unis ont lancé la deuxième guerre du Golfe contre le dictateur Saddam Hussein. Après l’effondrement des états staliniens à la fin des années 1980 et au début des années 1990, l’impérialisme américain était devenu la seule puissance mondiale. Ses dépenses militaires dépassaient celles de tous les autres pays développés réunis. En Chine, la mutation de l’économie vers le capitalisme battait son plein. Mais le pays était encore loin d’être le challenger direct de la puissance américaine qu’il est aujourd’hui dans de nombreux domaines : économiquement, en termes de savoir-faire technologique, diplomatiquement et militairement.

    Par Peter Delsing

    https://fr.socialisme.be/60278/guerre-et-capitalisme-les-marxistes-ont-une-alternative

    Les États-Unis estimaient pouvoir inaugurer une ère de domination militaire et politique inégalée après la chute des États ouvriers bureaucratiquement dégénérés (URSS) et déformés (Europe de l’Est et centrale). Leurs idéologues avaient proclamé la «fin de l’histoire» après la chute du prétendu «communisme» incarné par les dictatures staliniennes. Politiquement, la démocratie bourgeoise allait devenir la norme incontestée. Sur le plan économique, les lois du marché et la mondialisation – sous l’impulsion des multinationales délocalisatrices – donneraient désormais le ton.

    Mais les fissures étaient déjà visibles dans cette représentation triomphaliste du capitalisme. La désindustrialisation laissait derrière elle une friche sociale en divers endroits de l’Occident tandis que le démantèlement néolibéral des salaires et des conditions de travail discréditait les politiques traditionnelles. Dans le monde néocolonial – économiquement dominé par les pays capitalistes développés – la pauvreté et la dégradation sociale continuaient à se répandre de manière effrayante. En l’absence de partis combatifs de masse des travailleurs et des opprimés, cela a notamment conduit à la percée du fondamentalisme islamique.

    L’un de ces mouvements, Al-Qaida, dirigée par Oussama Ben Laden, avait été initialement soutenu par les États-Unis dans sa lutte armée contre l’invasion soviétique de l’Afghanistan. Al-Qaida a aussi commencé à viser des cibles américaines dans les années 1990 et s’en est prise aussi aux régimes islamiques acquis à l’impérialisme américain, comme l’Arabie saoudite. Après les attentats terroristes, revendiqués par Al-Qaïda, du 11 septembre 2001 aux États-Unis – qui ont fait près de 3.000 morts lors des horribles attentats suicides contre le World Trade Center et le Pentagone – la classe dirigeante américaine a voulu se venger.

    Le régime fondamentaliste des talibans en Afghanistan, qui abritait Al-Qaïda, n’était pas le seul visé. L’aile néoconservatrice des Républicains, sous la direction du président Bush junior, couvait également un plan de « guerres préventives » contre une série de régimes hostiles au Moyen-Orient, riche en pétrole. Le régime Baas de Saddam Hussein en Irak s’est immédiatement retrouvé en ligne de mire.

    Saddam Hussein: du dictateur allié au paria honni

    L’impérialisme américain a appliqué à Saddam Hussein le principe cynique «l’ennemi de mon ennemi est mon ami». L’Irak avait constitué un allié des États-Unis contre l’Iran, voisin fondamentaliste, dans les années 1980. Le fait que l’Irak était une dictature où la torture et le meurtre étaient quotidiens n’était qu’un détail négligeable pour les stratèges de Washington..

    Pendant la guerre Irak-Iran, de 1980 à 1988, des entreprises britanniques et américaines ont fourni des armes à Saddam, en contournant l’embargo décrété par les Nations unies. L’administration Reagan a empêché le Sénat américain de condamner l’Irak pour avoir utilisé des gaz toxiques contre des soldats iraniens. En 1988, Saddam a également attaqué le village kurde de Halabja au gaz. 5.000 Kurdes, femmes et enfants, ont perdu la vie. L’ancien ministre de la Défense britannique de Thatcher, Alan Clark, a par la suite déclaré dans un documentaire de la BBC : « Il faut peser le risque de la coopération avec un dictateur au regard des avantages économiques. »

    Le 2 août 1990, Saddam a envahi le Koweït, pays voisin et État pétrolier. Ce dernier avait refusé de limiter la production de pétrole pour maintenir les prix élevés. La valeur des exportations de pétrole irakien était donc tombée de 26 milliards de dollars en 1980 à 14 milliards de dollars en 1989. Avec l’invasion du Koweït, Saddam a toutefois mal calculé son importance. Une coalition impérialiste, dirigée par les États-Unis, a lancé la première guerre du Golfe avec l’opération Tempête du désert. L’intervention armée ne reposait pas seulement sur des bombardements aériens à la précision relative. Outre les cibles militaires, l’impérialisme américain a délibérément détruit les réseaux électriques et de transport de l’Irak. L’opération n’est pas sans rappeler les attaques barbares de Poutine contre les infrastructures vitales ukrainiennes aujourd’hui.

    100.000 Irakiens ont péri durant l’offensive terrestre. Mais l’impérialisme américain n’avait en main aucune alternative pour remplacer Saddam et il redoutait que le soulèvement des Kurdes en Irak déborde sur la Turquie voisine, alliée des États-Unis. De l’autre côté, un éventuel soulèvement de la majorité chiite (65% de la population irakienne) pouvait potentiellement faire le jeu de l’Iran fondamentaliste. Les États-Unis ont donc finalement laissé Saddam au pouvoir sous le régime meurtrier d’un embargo commercial des Nations unies qui allait coûter la vie à entre 400.000 et 500.000 enfants irakiens.

    2003 : un mouvement antiguerre historique

    Après la victoire obtenue en Afghanistan en 2001, l’administration Bush se berçait de l’illusion qu’elle était en mesure de renverser une série de régimes hostiles au Moyen-Orient, ce que les populations auraient simplement avalé au nom de la «démocratie». Les plus grands bailleurs de fonds de Bush, les multinationales pétrolières, salivaient à l’idée de contrôler la richesse pétrolière de l’Irak. Le bras droit de Bush, le vice-président Dick Cheney, disposait des parts dans l’entreprise de défense Halliburton qui se frottait les mains à l’idée de la «guerre permanente» que les néoconservateurs recherchaient. Les mensonges autour des armes de destruction massive en Irak et des liens avec Al-Qaïda étaient censés préparer l’opinion publique à une guerre sanglante.

    Cette course aveugle vers un conflit déstabilisant et sanglant a provoqué un large mouvement antiguerre mondial. Le 15 février 2003, une journée d’action internationale a réuni 15 millions de participants à travers le monde. Un million de Britanniques, par exemple, ont manifesté contre le soutien du gouvernement Blair à l’invasion de l’Irak. À Bruxelles, 100.000 personnes ont manifesté. Le PSL et EGA ont organisé des comités antiguerre et ont appelé à des manifestations de masse le « jour X », le jour où la guerre était censée éclater. Ce jour-là, de grandes grèves lycéennes et étudiantes ont eu lieu dans le pays, suivies de manifestations antiguerre dans la soirée avec des milliers de participants.

    Les manifestations internationales ont contribué à poser les bases d’une tendance ultérieure : l’internationalisation rapide de la contestation, comme avec le mouvement féministe international dans les années 2010 et les manifestations de Black Lives Matter. Ces mobilisations étaient un formidable enthousiasme, mais pour arrêter une guerre, sortir en masse dans la rue est insuffisant. Il manquait des outils politiques de masse pour que la classe ouvrière puisse enclencher une résistance d’un ordre supérieur.

    Un parti anticapitaliste et socialiste de masse avec une réelle implantation aurait pu populariser un appel à la grève générale contre la guerre. Un tel parti, à notre avis, aurait dû lier cet appel à un programme concret répondant aux conséquences économiques de la guerre – par exemple sur les prix du pétrole – par des revendications sociales. L’absence de ce type de parti de lutte – sans même parler de partis révolutionnaires – a permis aux faucons d’ignorer les manifestations antiguerre et de lancer l’invasion de l’Irak.

    L’invasion a conduit à la destruction du régime Baas de Saddam. Ce dernier a été en fin de compte exécuté. Si l’impérialisme américain et ses alliés ont pu nommer une «autorité provisoire» sur les décombres de l’invasion, celle-ci n’a apporté aucune stabilité. Une guerre civile entre factions chiites et sunnites a éclaté. La résistance à un gouvernement au service de l’impérialisme s’est poursuivie pendant des années. Les États-Unis ont augmenté leur présence militaire jusqu’à 170.000 soldats en quelques années.

    L’instabilité persistante en Irak a démontré à quel point le projet des néoconservateurs n’était qu’un fantasme. Le peuple irakien avait déjà enduré des années d’embargo désastreux, de bombardements aériens, de réduction des services de base… Sa méfiance envers l’impérialisme n’a fait que se renforcer.

    En 2011, Obama a retiré les dernières troupes américaines du pays, sans pour cela améliorer la stabilité. Sur base de la soumission à l’impérialisme, les masses laborieuses et opprimées ne pouvaient pas se libérer. Une lutte de masse est nécessaire, couplée à la construction de partis de masse révolutionnaires, pour arracher le contrôle des ressources de la région et les placer sous gestion démocratiquement planifiée.

    Une véritable libération ne peut résulter, obligatoirement, qu’à une rupture avec le capitalisme et l’impérialisme, à la nationalisation démocratique des propriétés foncières et des secteurs clés, à l’élection de comités de base sur les lieux de travail, avec des élus soumis à la révocation et dont le salaire ne dépasse pas celui des travailleurs…

    Dans le passé, des partis « communistes » (staliniens) existaient en Irak, en Syrie, au Liban… Ils ont adhéré à la stratégie conservatrice et perfide du Front populaire et des « deux étapes », apportant leur soutien aux forces bourgeoises locales prétendument « anti-impérialistes ». Cela a joué un rôle central dans l’échec de soulèvements et de révolutions en Irak en 1958 ou encore en Iran 1979. D’importantes leçons doivent en être tirées concernant l’importance de l’indépendance de classe et la nécessité de ne pas ajourner le combat pour le socialisme, afin de construire de nouvelles forces marxistes dans les mouvements de masse à venir.

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