Category: Europe

  • Déclaration commune d'El Militante/Izquierda Revolucionaria et du CIO

    declarationcommUne rencontre entre organisations révèle un important terrain d’entente

    Nous publions ci-dessous une déclaration commune convenue entre le Comité pour une Internationale Ouvrière et Izquierda Revolucionaria (Gauche révolutionnaire, une organisation marxiste présente dans l’État espagnol, au Mexique et au Venezuela également connue sous le nom de leur journal, El Militante).

    Entre le 20 et le 22 septembre, des camarades représentant les deux organisations se sont réunis à Londres pour des discussions approfondies au sujet de la situation internationale et des développements spécifiques en Espagne et en Grande-Bretagne. En plus de ces discussions très productives, une réunion a aussi eu lieu avec les principaux membres dirigeants du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Angleterre et au Pays de Galles). En plus des discussions sur les perspectives et les analyses, les tâches auxquelles la classe ouvrière est confrontée ainsi que les tâches et les tactiques nécessaires pour construire des organisations socialistes combatives au niveau national et international ont également été pleinement débattues. Il y a aussi eu une discussion approfondie sur l’histoire de chaque organisation nationale et internationale.

    Au cours de ces discussions, il était clair que de fortes zones d’accord existent entre les deux organisations sur toutes ces questions. Nous pensons qu’il existe un accord suffisant pour nous engager avec enthousiasme dans un processus de nouvelles discussions et de collaboration. Il est également nécessaire pour les membres et la direction de chaque organisation de faire pleinement connaissance les uns avec les autres.

    Le degré d’accord qui existe entre nos deux organisations signifie qu’il y a une base suffisante pour œuvrer en faveur d’une collaboration plus large et plus profonde sur une base politique de principe. Cela ne signifie pas qu’un accord existe sur tous les détails ou toutes les questions, mais bien sur les principales analyses politiques, méthodes et tâches nécessaires pour la classe ouvrière et les socialistes combatifs aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.

    Ces discussions ont été extrêmement positives et représentent une étape très importante pour les deux organisations. Pour favoriser ce processus, une série d’échanges, de visites et de partage de matériel a été convenu, à organiser dans les prochains mois.

    22 septembre 2016

  • Jeremy Corbyn réélu à la tête du Labour à une large majorité

    socialistparty

    Cette victoire éclatante est une autre étape de franchie dans la transformation du Labour

    Il y a trois mois de cela, 172 députés – soit les trois quarts des élus du Parti travailliste au Parlement – ont lancé un coup d’Etat interne contre le leader du parti, Jeremy Corbyn. Afin de renverser ce dernier, ces députés ont reçu le soutien de toutes les forces de l’establishment capitaliste. Les grandes entreprises et les médias de droite ont sans cesse attaqué Jeremy tandis que la machine du parti travailliste a empêché plusieurs milliers de ses partisans de participer aux nouvelles élections pour la direction du parti.

    Déclaration du Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Angleterre et au pays de Galles)

    Tous ces efforts n’ont abouti à rien. Le 24 septembre, Jeremy a été réélu à une confortable majorité de 61,8% des voix. Cette victoire est donc encore plus grande que celle qui l’avait propulsé à la tête du labour il y a un an de ça. La participation fut très forte, plus d’un demi-million de personnes, et Jeremy a remporté des majorités claires dans toutes les catégories d’électeurs – les membres du parti travailliste, les sympathisants affiliés et les sympathisants enregistrés.

    Les partisans de Tony Blair – le dirigeant du Labour qui a incarné son profond virage à droite dans les années ’90 et qui a orchestré la participation de la Grande Bretagne aux aventures guerrières de Georges W. Bush – sont sous le choc face à ce mouvement anti-austérité massif en soutien à la figure de Jeremy Corbyn. Cela ne signifie toutefois pas que les blairistes se sont réconciliés avec la direction de Jeremy Corbyn ou qu’ils ont accepté la perspective que le Parti travailliste devienne un parti anti-austérité.

    L’establishment capitaliste a énormément bénéficié de la transformation du Labour en New Labour avec Tony Blair. Cela a permis que le débat politique soit dominé par les idées pro-libre marché au cours des 20 dernières années. Ce sont les forces de cet establishment qui se trouvent derrière le coup d’Etat de cet été à l’encontre de Jeremy Corbyn. La défaite de cette première tentative de le renverser est un coup retentissant qui leur a été porté.

    Il est cependant d’ores et déjà clair qu’il ne s’agira pas de la dernière tentative de l’establishment capitaliste pour retrouver son contrôle incontesté du Parti travailliste. Les enjeux sont trop élevés. La question cruciale est de savoir comment consolider la victoire de Jeremy Corbyn en transformant véritablement le Labour en un mouvement de masse de la classe des travailleurs anti-austérité et socialiste.

    Aucun compromis avec la droite

    Alors qu’il s’approchait de sa première victoire pour la direction du parti l’an dernier, Jeremy Corbyn démontrait un grand optimisme face aux avertissements du danger d’une contre-révolution de l’establishment. ‘‘Complots, doubles-complots et complots derrière des complots, c’est fascinant’’, at-il déclaré à un journaliste du Guardian qui l’a dépeint ‘‘écartant les suggestions selon lesquelles il ferait face à un coup d’Etat interne pour le démettre de ses fonctions s’il devenait dirigeant du Labour’’ (5 août 2015). Il a même déclaré qu’il fallait suivre l’exemple malheureux du président américain Abraham Lincoln en tant qu’image prétendument ‘‘unificatrice’’ après la guerre civile américaine ‘‘démontrant de la malice envers aucun et de la charité envers tous’’.

    Les événements de ces douze derniers mois, qui ont culminé avec la tentative de coup d’Etat interne de cet été, démontrent à quel point il était erroné de tenter de concilier les représentants de classe sociales antagonistes. Cette erreur ne doit pas être répétée aujourd’hui.

    La position de Jeremy Corbyn est encore fragile. Si trois votes à peine s’étaient exprimés autrement lors de la réunion du comité exécutif national du Labour (NEC) du 12 juillet dernier, les candidats auraient dû demander l’approbation des députés avant de se présenter. Des candidats de l’establishment comme Owen Smith ou Angela Aigle auraient donc pu se présenter sans opposition, comme Gordon Brown l’a fait en 2007 après la démission de Tony Blair. Seules les protestations de milliers de membres du Labour et de syndicalistes ont permis d’éviter l’annihilation de la possibilité de transformer le Parti travailliste, ce que la direction de Jeremy Corbyn représente comme possibilité.

    Pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, toutes les réunions régulières du parti ont été annulées par la NEC durant l’été, un certain nombre de sections locales ont été suspendues (parmi lesquelles la plus grande unité locale du parti) et «l’unité de conformité» a conduit à ce que John McDonnell a qualifié à juste titre de ‘‘purge truquée des partisans de Jeremy Corbyn.’’

    Les structures et relations de forces développées dans le cadre du New Labour qui avaient détruit la capacité de la classe ouvrière à lutter pour développer son influence au sein du parti sont toujours en place. Le leadership de Jeremy Corbyn est une tête de pont contre les forces du capitalisme au sein du Parti travailliste. Il reste à retirer le pouvoir de la droite parmi les députés du Labour (Parliamentary Labour Party, PLP), l’appareil du parti national et la grande majorité des 7.000 conseillers municipaux travaillistes qui mènent à bien le programme d’austérité des conservateurs.

    L’organisation et la politique

    Jeremy Corbyn, à la suite de sa victoire, devrait déclarer qu’il va rétablir le rôle central des syndicats au sein du Parti travailliste en raison de leur importance en tant que voix collective de millions de travailleurs. La représentation syndicale au sein du Parti travailliste démocratiquement exercée par les membres du syndicat fournit un moyen potentiel à la classe ouvrière de contrôler ses représentants politiques. Cela caractérisa le Parti travailliste dans le passé – avant le New Labour – en tant que parti ‘‘capitaliste des travailleurs’’. En d’autres termes, alors que le parti avait une direction qui reflétait toujours la politique de la classe capitaliste, sa structure permettait aux travailleurs de contester la direction et de menacer les intérêts des capitalistes. Les droits des syndicats doivent être restaurés.

    D’autres mesures sont également nécessaires pour démocratiser les structures du Parti travailliste, stérilisées par le blairisme au fil des ans. L’un des éléments clés est la re-sélection des députés. Mais si permettre aux structures locales de remplacer leurs députés lors des prochaines élections générales est positif, une action plus décisive doit être prise au niveau national avant cela. Les 172 députés qui ont déclenché le coup d’Etat interne contre Corbyn avec leur motion de défiance du 28 juin ne devraient continuer de siéger en tant que travaillistes que s’ils acceptent le mandat renouvelé de Corbyn et souscrivent à des politiques anti-austérité et anti-guerre.

    Un réarmement idéologique du parti est également nécessaire. En 1995, Tony Blair a aboli l’engagement historique du labour à «la propriété commune des moyens de production, de distribution et d’échange», la clause 4. Le remplacement de cette clause a mis le labour à la remorque de ‘‘l’entreprise du marché’’ dynamique, de la ‘‘rigueur de la concurrence’’, et du ‘‘secteur privé florissant’’.

    Dans le magazine Socialism Today (mensuel de nos camarades en Angleterre et au pays de Galles qui accompagne leur hebdomadaire The Socialist), Hannah Sell (secrétaire général adjointe du Socialist Party) défend que les politiques économiques de Jeremy Corbyn et de John McDonnell représentent une rupture importante, même si elle n’est que partielle, avec le dogme néolibéral blairiste. Elles ont certainement attiré les foudres de l’ancien membre du comité monétaire de la Banque d’Angleterre David Blanchflower qui avait été intégré dans le comité consultatif économique du Labour l’an dernier (ce fut l’une des nombreuses tentatives erronées de trouver un arrangement avec l’aile droite du parti). Ce dernier avait soutenu la candidature d’Owen Smith dans les élections pour la direction du parti en expliquant que Corbyn et McDonnell ‘‘doivent accepter les réalités du capitalisme et des marchés modernes, qu’ils les approuvent ou non.’’ (The Guardian, le 2 Août 2016).

    Malheureusement, il est également vrai que les politiques économiques défendues par Jeremy Corbyn, une forme de keynésianisme au final – ne répondent pas à la charge de Blanchflower selon qui «les obligations et les actions des marchés’’, qui seraient encore libres de gouverner l’économie, ‘‘le [Corbyn] mangeraient pour le déjeuner.’’ Corbyn e défend pas un programme clair de propriété publique démocratique des banques, des institutions financières et des grandes entreprises sous le contrôle et la gestion des travailleurs. Cela représente la base essentielle pour une nouvelle forme de société, le socialisme, en opposition au système capitaliste de marché.

    Réintégrer les socialistes

    Cette discussion nécessaire au sujet des politiques et des idées à défendre est la raison pour laquelle une autre exigence vitale dans la période à venir sera le droit pour tous les socialistes, y compris ceux déjà expulsés ou exclus, de participer à la vie du Parti travailliste et d’y être organisés.

    La bataille pour le leadership du parti a révélé la peur morbide des «socialistes organisés» de la part de la classe dirigeante et de ses représentants au sein du Labour. Derrière cette crainte de l’aile droite, illustrée par l’attaque du dirigeant travailliste Tom Watson contre les ‘‘trotskistes’’, est le spectre de la tendance Militant, le prédécesseur du Socialist Party en Angleterre et au Pays de Galles.

    Les capitalistes disposent de leurs «tendances» au sein du Labour. Ils les soutiennent matériellement et idéologiquement, y compris avec le poids des médias de l’establishment. Les députés et conseillers municipaux du Parti travailliste actuels ne sont qu’une caste organisée, une ‘‘tendance’’ bénéficiant des moyens de l’Etat. Pourquoi donc les opposants au capitalisme n’auraient-ils pas le droit de s’organiser eux aussi?

    corbyn_afficheLa meilleure façon d’atteindre cet objectif et de couper court à la fixation des médias de masse pour les ‘‘conspirations secrètes’’ serait de permettre aux partis et organisations socialistes de s’affilier ouvertement au Parti travailliste.

    La transformation du Parti travailliste en New Labour n’était pas un acte, il s’agissait d’un processus consolidé au fil des ans. Inverser cette transformation ne se fera pas en un jour. Cela exigera l’organisation d’un mouvement de masse visant consciemment à renverser l’héritage du New Labour, politiquement et organisationnellement. La réélection de Jeremy Corbyn est une autre étape importante sur cette route, mais il faut construire les autres de toute urgence.

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    [MEETINGS] Révolte en Grande Bretagne – Le Parti Travailliste & Jeremy Corbyn

    La lutte pour un parti de la classe des travailleurs – Quelle pertinence pour la résistance sociale en Belgique ?

    Meetings avec
    – Roger Bannister. Militant du syndicat Unison et du Socialist Party (successeur de Militant) à Liverpool.
    – Nicolas Croes. Rédacteur en chef de Lutte Socialiste

    => Plus d’informations

    • Ven. 14/10 Bruxelles – 19h, Pianofabrief, 35 rue du Fort, Saint Gilles (sur Facebook)
    • Sa. 15/10 Liège – 19h, Fédé, 24 place du XX Août (sur Facebook)
    • Di. 16/10 Mons – 14h, Etage du café Le Central, Grand Place (sur Facebook)

    Une initiative du Parti Socialiste de Lutte & des Etudiants de Gauche Actifs – Entrée: Donation libre

  • Manifestation antifasciste à Dortmund avec une forte délégation belge

    bbduits-600x397Ces derniers mois, la ville de Dortmund, en Allemagne, a été en proie à la violence fasciste. Les néo-nazis estiment qu’ils peuvent se permettre ce qu’ils veulent et donc également procéder à l’intimidation physique et instaurer un climat de violence. Dans cette ville, plusieurs personnes ont succombé à la violence meurtrière néonazie au début des années 2000. Nous avons donc pleinement soutenu l’appel à riposter par une large mobilisation antifasciste servant à illustrer que cette violence fasciste est isolée du reste de la société. Les antifascistes, par contre, peuvent compter sur un grand soutien.

    Ce 24 septembre, des membres du PSL et des Etudiants de Gauche Actifs ont donc rallié Dortmund pour y participer à une manifestation antifasciste qui a réuni environ 2.000 personnes. Nous y avons rejoint nos camarades allemands du SAV (section allemande du Comité pour une Internationale Ouvrière). Le cortège a commencé sa marche dans un quartier ouvrier où les habitants ont réagi de façon très positive. La manifestation s’est arrêtée un instant à l’endroit où une personne a été assassinée au début des années 2000 par le groupe terroriste néonazi NSU. Une impressionnante minute de silence a alors eu lieu, en son hommage ainsi qu’à toutes les autres victimes du nazisme. Le cortège a ensuite repris sa route vers le centre-ville.

    En Belgique, nous avons pu voir de nos propres yeux ce que signifie cette violence néonazie dans les années ’90 avec notre campagne antifasciste flamande Blokbuster. A , il nous a fallu une campagne nationale contre la violence fasciste pour inverser la tendance. Face à l’extrême droite, nous devons aussi défendre une alternative positive: la lutte pour l’emploi, des logements, des services publics,… accessibles à tous. C’est ainsi que nous pouvons être en mesure de riposter en offrant des solutions aux problèmes sociaux instrumentalisés par l’extrême droite pour diffuser son message de haine. Une partie de cette riposte est la solidarité internationale.

    Nous sommes bond partis de Belgique avec une quarantaine d’antifascistes belges issus de tout le pays et de diverses générations. Notre délégation a aussi été rejointe par quelques activistes du groupe anversois ‘Vrouwen tegen racisme’ (“Femmes contre le racisme”). Cette solidarité a bien entendu été fortement appréciée.

    Nous devons nous organiser contre l’extrême droite dans notre pays également. Durant la manifestation, nous avons entendu qu’une petite intervention des ‘Autonome Nationalisten’ prenait place à Anvers au même moment. L’AFF (Antifascistische Front) a compté 32 participants à cette action de néonazis, avec quelques orateurs internationaux. Ce n’est pas beaucoup, mais cela constitue néanmoins un danger.

    Dans une période de crise croissante et de politique d’austérité drastique, les problèmes sociaux augmentent et conduisent à plus de tension. Sans riposte collective pour défendre la perspective d’une autre société débarrassée de la pauvreté, de la guerre et de la misère, des groupes d’extrême droite pourront disposer d’un certain écho pour chercher à se construire.

    Cette manifestation à Dortmund a servi à pousser les néonazis dans une position défensive. Mais la bataille est loin d’être terminée. Cette manifestation n’était qu’une étape dans la construction d’un rapport de forces efficace. Cette expérience nous servira en Belgique également afin d’éviter que de tels développements ne puissent survenir. Les politiciens établis – particulièrement ceux de la N-VA – favorisent le développement d’un climat raciste depuis des mois en Belgique. Nous ne sommes évidemment encore qu’au début du combat, rejoignez nous pour renforcer le mouvement antifasciste !

    Photos de Liesbeth:

    Photos du SAV (Sozialistische Alternative):
    Betoging tegen fascistisch geweld in Dortmund // SAV

  • [PHOTOS] Imposante manifestation contre le TTIP et le CETA

    ttip30Le  weekend dernier, plus de 320.000 personnes ont manifesté en Allemagne contre les traités de libre échange TTIP (entre l’Union européenne et les Etats-Unis) et le CETA (entre l’Union européenne et le Canada). C’était au tour de la Belgique mardi dernier. La résistance contre les traités de libre échange n’atteint pas les mêmes proportions dans notre pays, mais la manifestations de ce mardi était la plus grande sur ce sujet dans notre pays et elle a réuni une participation très diversifiée. Entre 10 et 15.000 personnes ont occupé le quartier européen à Bruxelles, des producteurs de lait aux activistes climatiques en passant par les syndicats et les organisations politique de gauche.

    Greenpeace a publié récemment des documents secrets relatifs aux négociations en cours entre les Etats-Unis et l’Union européenne au sujet du Traité de libre-échange transatlantique, l’ONG a voulu illustrer le «glissement gigantesque du pouvoir des citoyens vers les grandes entreprises.» Tout comme de nombreuses organisations syndicales politiques et autres, des deux côtés de l’Atlantique, elle a dénoncé combien «l’environnement, la sécurité alimentaire et le climat sont menacés» au bénéfice des multinationales et des marchés.

    ttip4Les choses ne sont pas différentes en Belgique, comme l’a constaté le dirigeant de la FGTB Jean-François Tamellini en disant : ‘‘ce sont les patrons qui écrivent les lois dans ce pays. Nous avons des éléments probants qui tendent à montrer que c’est la FEB [Fédération des entreprises de Belgique] et les patrons qui sont derrière les lois qui se dessinent actuellement.’’ Quand la Belgique est sommée par l’Union européenne de récupérer les quelques 700 millions d’euros de cadeaux fiscaux de la mesure de l’excess profit ruling (qui permet officiellement la défiscalisation définitive de profits de multinationales qui n’ont été taxés ni même déclarés nulle part sur la planète), le gouvernement s’y oppose.

    Caterpillar, dont les travailleurs se trouvaient à la manifestation contre le CETA et le TTIP, est un des derniers exemples en date de l’impact de la dictature des marchés et des multinationales.

    Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs avaient une délégation combative dans le cortège, en défendant une alternative socialiste contre le carnage permanent du capitalisme au niveau social ou environnemental.

     

    Foto’s door Liesbeth:
    Stop TTIP // Liesbeth

  • Un activiste mineur d'âge au tribunal en Irlande – Action de protestation à l'ambassade

    jobstown_irlande

    Cet après-midi, des membres du PSL et d’autres activistes de gauche qui travaillent au Parlement européen ont mené ensemble une action de solidarité devant l’ambassade irlandaise à Bruxelles. Cette action visait à protester contre la condamnation potentielle d’un manifestant, mineur d’âge à l’époque des faits, poursuivi pour avoir participé à des manifestations contre la très détestée taxe sur l’eau qui a cristallisé la colère contre l’austérité dans le pays.

    Rapport et photos de Liesbeth

    Rafraîchissons-nous la mémoire. Ces actions ont eu lieu en Irlande en novembre 2014. Cette taxe sur l’eau est venue s’ajouter aux impôts traditionnels que les Irlandais paient déjà, notamment pour leur eau. En novembre 2014, la vice-Première ministre Joan Burton (parti travailliste) visite Jobstown, un quartier du Sud-Ouest de Dublin. Son passage ne pas inaperçu et elle se retrouve bloquée par des centaines de militants. Sa voiture s’est retrouvée immobilisée deux heures durant.

    Des militants de gauche tels que le député européen Paul Murphy (Socialist Party, devenu depuis lors député du Parlement irlandais sous la bannière de l’Anti Austerity Alliance) étaient notamment présents et ils ont été visés par la répression au moment-même et par la suite. Un mineur d’âge était aussi présent, c’est son procès qui commence aujourd’hui. L’ancienne vice-Première ministre a donc été appelée à la barre pour témoigner contre un activiste mineur.

    Notre action de solidarité vise à dénoncer ces faits. Dans la lettre de protestation que nous avons remise à l’ambassade, nous précisons que tout le monde a le droit de protester et que nous nous opposons tant à l’austérité qu’à la violence policière exercée contre les manifestants.

    Au même moment, d’autres actions similaires ont pris place dans d’autres pays.

    Solidariteit met Ierse anti-watertaks betogers // Liesbeth

  • [DOSSIER] Traités de libre-échange & dictature des multinationales

    p7ttip5Les travailleurs, la jeunesse et la planète VS la soif de profits

    La colère gronde contre le ‘‘grand marché transatlantique’’ (connu sous diverses appellations : TTIP, TAFTA, GMT, …). Ce traité est négocié par l’Union européenne et les États-Unis pour créer la plus grande zone de libre-échange de la planète, laquelle engloberait 820 millions de personnes et 45,5 % du PIB mondial. À ses côtés doit également être approuvé le CETA (traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne), tandis que se négocie également le TISA, un accord commercial portant sur les services qui concerne 23 membres de l’Organisation mondiale du commerce (représentant ensemble 70 % du commerce mondial des services), dont l’Union européenne.

    L’administration étasunienne négocie parallèlement le TPP (Traité Trans Pacifique) avec l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam (40 % du PIB mondial). Il est encore question de ‘‘moderniser’’ le traité commercial conclu en 2000 entre le Mexique et l’Union européenne afin de mieux le faire cadrer dans ce contexte global de nouveaux accords de libre-échange. Après la crise économique de 2008, la solution du système capitaliste se résume en définitive en une fuite en avant, jusqu’à l’overdose.

    L’emploi, un prétexte fourre-tout

    p7ttip3Leur logique est non seulement d’abolir les barrières douanières et fiscales, mais aussi de s’en prendre frontalement aux barrières dites non-tarifaires, à savoir les législations de protections sociales, sanitaires et écologiques (considérées comme des freins à la libre concurrence des entreprises). Disons-le clairement, ces accords sont synonymes de concurrence accrue entre les travailleurs, de destruction de l’agriculture paysanne et de désintégration de nos services publics déjà bien mal en point.

    Le TTIP, par exemple, autoriserait en Europe la commercialisation de poulets nettoyés au chlore, supprimerait l’étiquetage obligatoire des produits à base d’OGM, libéraliserait les sources d’énergie issues de la fracturation hydraulique,… À chaque fois, la norme la plus basse d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique deviendra la règle, quitte à trainer les États devant des tribunaux privés grâce à un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE). C’est par le biais de ces RDIE qu’en 2010, le Guatemala fut condamné à payer 25 millions de dollars à cause d’une loi instaurant un prix maximum sur l’électricité ou encore que le Canada a dû verser 11 millions d’euros à Exxon-mobil suite à une loi conditionnant l’exploitation de pétrole offshore a des investissements dans l’énergie renouvelable, etc.

    Dans son discours sur l’état de l’Union du 13 février 2013, le Président Obama annonçait : ‘‘Nous allons lancer des négociations pour un vaste partenariat transatlantique de commerce et d’investissement avec l’Union européenne parce qu’un commerce atlantique libre et juste permettra de créer des millions d’emplois de qualité en Amérique.’’ Le commissaire européen au commerce de l’époque, le Belge Karel de Gucht, défendait la même logique en parlant de retombées de ‘‘centaines de milliers d’emplois créés.’’ De nombreuses études sont venues corroborer leurs dires.

    Sauf que, pour le professeur Clive George (Université de Manchester) ‘‘les modèles économiques sur lesquels ces estimations sont basées ont été décrits par plusieurs économistes de renom comme extrêmement spéculatifs’’. Il préconise plutôt de considérer les précédentes expériences d’accords commerciaux. Le constat s’avère de suite moins reluisant.

    20 ans d’ALENA

    Selon l’Economic Policy Institute (EPI), l’ALENA (traité de libre-échange conclu entre les USA, le Mexique et le Canada signé en 1994) devait créer 20 millions d’emplois aux États-Unis. En 2013, 845.000 Américains avaient bénéficié du programme d’aide à l’ajustement commercial (trade adjustment assistance) destiné aux travailleurs ayant perdu leur emploi à cause des délocalisations au Canada et au Mexique ou de l’augmentation des importations en provenance de ces pays. Les travailleurs de l’industrie licenciés se sont tournés vers le secteur – déjà saturé – des services (hôtellerie, entretien, restauration, etc.) aux salaires et conditions de travail moindres. Cet afflux de nouveaux travailleurs a par ailleurs exercé une nouvelle pression à la baisse sur les salaires. Concernant l’alimentation, en dépit du triplement des importations, le prix des denrées aux États-Unis a bondi de 67 % entre 1994 et 2014.

    Au Mexique aussi, les conséquences de ce traité furent désastreuses. Les États-Unis ont inondé le pays de leur maïs subventionné et issu de l’agriculture intensive, engendrant une baisse des prix qui a déstabilisé l’économie rurale. Des millions de paysans expulsés des campagnes ont migré pour trouver du travail ailleurs, exerçant une pression à la baisse sur les salaires, ou ont tenté d’immigrer aux USA. Cet exode rural n’a pas non plus été sans conséquences dans les villes mexicaines, où les problèmes sociaux ont été exacerbés tandis que la guerre de la drogue gagnait en intensité. En vingt ans, le prix des produits de première nécessité a été multiplié par sept et le salaire minimum, seulement par quatre. Alors que l’ALENA devait leur apporter la prospérité, plus de 50 % des Mexicains vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté.

    La victoire n’est pas impossible

    En 1995, des négociations en vue d’établir un accord du même type, alors nommé Accord Multilatéral pour l’Investissement (AMI) avaient été entamées dans le plus grand secret, à l’image de l’opacité qui entoure les actuelles tractations. Mais les mobilisations qui avaient suivi la divulgation du projet le tuèrent dans l’œuf. ‘‘L’AMI, tel un Dracula politique, ne pouvait vivre à la lumière’’ dira Lori Wallach, fondatrice du Global Trade Watch.

    Durant l’été 2012, une campagne publique a mis fin à l’ACTA, un accord extrêmement controversée (Accord commercial anti-contrefaçon) qui avait soulevé des inquiétudes similaires au sujet de la non-transparence des négociations. La Commission européenne avait reçu une claque sévère.

    En 2014, à la veille du troisième round de négociations du TTIP, une suspension partielle des négociations avait été annoncée afin de permettre la tenue de consultations publiques, sous la pression des diverses mobilisations syndicales, écologistes, de députés européens de gauche radicale,… Ce fut une première victoire. Peu avant, Obama avait perdu (au Sénat et à la Chambre des représentants) un vote sur le ‘‘Trade Promotion Authority Act’’, qui visait à faciliter la prise de décision en faveur du TTIP. La principale raison de cette défaite était l’énorme pression de la base de la société, entre autres organisée par le plus grand syndicat du pays, l’AFL-CIO. Depuis lors, la colère contre ces traités n’a fait que grandir.

    Aujourd’hui, seuls 20 % des Allemands approuvent le projet, en dépit de tous les efforts de la chancelière Angela Merkel. Aux États-Unis, tant Hillary Clinton que Donald Trump se sont vus forcés de se prononcer contre le Traité Trans Pacifique. Nous savons ce que vaut leur parole, mais il s’agit malgré tout d’une précieuse indication de l’impact des mobilisations et de la prise de conscience des enjeux qui se cachent derrière ces manœuvres commerciales.

    Les élites capitalistes, d’où qu’elles soient, tenteront par tous les moyens de calmer les choses et de noyer le poisson, au moyen de concessions partielles destinées à sauver leurs accords sur le long terme ou via des clauses pleines de bonnes intentions qui ne seront jamais appliquées. L’Accord global UE-Mexique contient par exemple une ‘‘clause démocratique’’ prévoyant la possibilité de suspension du traité en cas de violation des droits humains. Jamais cette clause n’a été utilisée alors que la violence est inouïe au Mexique. Près de 70.000 personnes ont été assassinées ces 10 dernières années et on compte encore plus de 27.000 personnes disparues. La répression par les forces de police lors de la mobilisation des professeurs dans le sud du Mexique en juin dernier (qui a causé 9 morts) ou encore l’assassinat des 43 étudiants d’Ayotzinapa en 2014 ne sont que les cas les plus connus sur l’arène internationale. Syndicats, ONG et instances internationales dénoncent depuis des années les violations des droits humains et l’impunité au Mexique.

    Les choses se révèlent plus difficiles que prévu pour l’establishment capitaliste, ce qui doit nous encourager à poursuivre la lutte avec une ardeur renouvelée. Le mieux pour ce faire est encore d’amplifier le mouvement contre le TTIP, le CETA & Co en le liant à la résistance mondiale contre la politique austéritaire. En Belgique, une manifestation syndicale nationale aura lieu 9 jours après la mobilisation ‘‘STOP TTIP & CETA’’ du 20 septembre dans la perspective d’une grève générale en front commun le 7 octobre. Ce sont des dates cruciales pour poursuivre le combat. Ce n’est qu’au travers de mobilisations massives que nous pourrons mettre fin à cette tentative de détruire nos conquêtes sociales. Ce serait aussi le meilleur terreau pour débattre et construire notre alternative politique à la logique nocive du libre-échange et de l’austérité. Le TTIP ou le CETA n’ont rien de neuf au regard de la logique capitaliste : ils n’en sont qu’un prolongement naturel, nous ne serons à l’abri de ces dangers qu’avec le renversement du capitalisme et la transformation socialiste de la société.

    Mardi 20 septembre :  Mobilisation contre le CETA et le TTIP. 17h, Quartier européen, Bruxelles (Métro Schuman).

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  • Soutenez la lutte pour le droit à l’avortement en Irlande!

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    28 septembre – Journée internationale d’action pour le droit à l’avortement en Irlande dans le cadre du débat parlementaire irlandais concernant l’abrogation du 8e amendement de la constitution interdisant l’avortement !

    Par Anja Deschoemacker

    Le 28 septembre, le débat parlementaire commencera suite à la proposition de Ruth Coppinger, élue pour l’alliance de gauche Anti-Austerity-Alliance/People Before Profit et figure de proue du Socialist Party en Irlande (section du Comité pour une Internationale Ouvrière). L’alliance a lancé un appel pour l’abrogation du huitième amendement de la Constitution, voté en 1983, qui met sur le même pied la vie du fœtus et celle de la femme enceinte. Les sondages montrent qu’une majorité de la population voterait pour son abolition dans un referendum.

    La question de l’avortement est devenue un thème central après la mort de Savita Hallapanavar en octobre 2012 suite aux complications survenues durant sa grossesse. Sa vie aurait pu être sauvée par un avortement. Ce cas a donné lieu à de larges protestations qui reflètent qu’une majorité de la population est favorable au droit à l’avortement. Les partis établis ont par contre tout fait pour repousser ce débat, espérant que le mouvement s’affaiblisse.

    Mais il n’en est rien, principalement grâce à la campagne irlandaise ROSA (pour des droits Reproductifs, contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) du Socialist Party, qui a pris initiative après initiative pour garder le thème sur l’agenda. Des actions très visibles ont été mises sur pied, comme le ‘‘bus des pilules abortives’’, qui distribuait des pilules d’avortement à celles qui en faisaient la demande. Avec de telles pilules, un avortement peut être fait en sécurité tôt dans la grossesse. Avec d’autres partenaires, ils ont construit la base de l’initiative Repeal the 8th.

    Comme cette campagne l’explique, l’interdiction de l’avortement ne mène pas à moins d’avortements par rapport aux pays où c’est légal. Nous n’avons évidemment pas les chiffres concernant le nombre de femmes qui commandent des pilules abortives par internet. Par contre, dans les centres IVG au Royaume-Uni, on compte chaque jour 9 femmes qui s’enregistrent avec une adresse irlandaise (soit une infime minorité) et qui traversent la mer d’Irlande pour se faire avorter.

    Un voyage onéreux pour une intervention couteuse, puisqu’il n’y a pas d’intervention de l’assurance santé. Elles partent, comme Ruth Coppinger le disait au parlement, ‘‘en secret, stigmatisées, et pour un coût personnel et familial élevé (…) les femmes de la classe ouvrière sont encore plus durement touchées puisqu’il leur est très difficile de trouver les quelque 1500 livres pour se rendre au Royaume-Uni.”

    Le PSL appelle à mener une action de solidarité avec la revendication de l’abolition du huitième amendement devant l’ambassade d’Irlande à Bruxelles. Au même moment, il y aura des actions dans toute une série d’autres pays à travers le monde. Nous allons y défendre les revendications de ROSA contre la politique d’austérité et pour des investissements publics qui permettent un réel choix à chacun d’avoir ou non des enfants sans que le critère financier ne rentre dans la balance. Pour le droit à l’avortement et pour le droit d’avoir des enfants sans s’appauvrir.

    Action de protestation ce 28 septembre, 18h30, à l’ambassade irlandaise à Bruxelles, Chaussée d’Etterbeek 180 (quartier européen, metro Schuman) – Evénement Facebook

  • Jeremy Corbyn: quel type de parti pour les travailleurs et la jeunesse?

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    Le Parti travailliste britannique est le champ de bataille d’un combat acharné entre la gauche et la droite. Le résultat de cette épreuve de force est très attendu en Europe et au-delà. Jeremy Corbyn, le président de gauche du parti, parviendra-t-il à retirer le Labour des griffes de l’appareil bureaucratique pro-austérité du parti ? Pourrait-il développer un nouveau modèle de parti des travailleurs contrôlé par la base ?

    Par Peter Delsing

    La droite du Labour a déclenché une procédure de réélection pour la présidence et, en dépit de la manœuvre qui a fait grimper les cotisations des membres à 25£, au moins 183.000 personnes ont à nouveau adhéré. Aucun parti – de gauche ou de droite – ne peut se vanter d’avoir connu un tel afflux en Europe ces dernières années. Les meetings de Jeremy Corbyn bénéficient partout d’une présence massive. A Liverpool, plus de 10.000 personnes se sont retrouvées dans les rues.

    Corbyn essayera-t-il de maintenir une nuisible ‘‘unité’’ avec ses opposants néolibéraux ? L’appareil bureaucratique du Labour – soutenu par les médias – pourrait réussir à l’éjecter à un certain stade. Soit maintenant, au cours des nouvelles élections pour la présidence du parti où lui fait face Owen Smith, soit plus tard.

    Une revanche de l’Histoire

    Depuis le milieu des années ’70, le capitalisme est en crise latente. La période post-stalinienne ouverte après 1989 a conduit la social-démocratie encore plus loin des idées du socialisme. Ses dirigeants ont ouvertement adopté le ‘‘libre marché’’, la privatisation et les coupe antisociales dans les salaires, les allocations sociales et les pensions. Cette absence de ‘‘boussole de classe’’ claire, a ouvert la voie à la croissance du populisme de droite et parfois même de l’extrême droite.

    C’est surtout depuis que la crise de 2008 a éclaté que de nouveaux courants de gauche ont fait une percée. En Grèce il y eut l’émergence et la chute de SYRIZA, le développement de Podemos en Espagne et, bien sûr, l’impressionnant mouvement autour de Bernie Sanders. Ces développements politiques se sont construits sur l’essor des conflits sociaux: les Indignés, les occupations de place, le mouvement Occupy aux Etats-Unis,… La lutte contre l’élite capitaliste et leur exploitation pousse inévitablement à la recherche d’une issue, pas toujours sans ambiguïté, comme ce fut le cas avec le référendum sur le Brexit qui est essentiellement une révolte de la classe des travailleurs contre l’establishment et son projet européen.

    Il est temps de choisir: un tournant à gauche ou foncer vers le précipice avec la droite?

    Le challenger de Corbyn, Owen Smith, essaye naturellement de se profiler à gauche au vu du contexte actuel, mais il se veut le garant d’un Labour inoffensif pour la classe dirigeante et les carriéristes. Peut-être Corbyn parviendra-t-il à nouveau à remporter les élections. 234 des 275 réunions locales du Parti qui se sont tenues en août pour désigner leur candidat ont choisi Corbyn.

    Dès le début, la droite a organisé une offensive pour saboter sa présidence, parfois concernant des choses insignifiantes. Portait-il une cravate? A-t-il chanté l’hymne national britannique ? N’a-t-il pas montré bien peu d’enthousiasme pour l’Union européenne néolibérale ? La droite a essayé d’exclure de nombreux nouveaux membres, puis a considérablement augmenté le montant de leurs cotisations. Des dizaines de milliers de personnes ont été exclues pour avoir affiché sur les médias sociaux leurs critiques de l’aile droite du Labour. Il a même été interdit aux réunions locales du parti de se réunir et de discuter de la situation actuelle, sauf pour désigner leur candidat à la présidence.

    Malheureusement, Corbyn s’est initialement montré trop conciliant envers l’aile droite. Il a changé de position pour soutenir l’Union européenne. Il s’est prononcé contre la révocation des députés s’ils ne reflétaient pas l’opinion de la majorité démocratique du parti ou s’ils participaient à la politique d’austérité. Il a également refusé que le Labour s’oppose à l’austérité à l’échelle communale et défende des budgets publics visant à mobiliser la rue pour exiger davantage de moyens du gouvernement et des plus riches.

    Malgré cela, son programme de renationalisation des chemins de fer, en faveur d’un salaire minimum et en défense des droits syndicaux trouve un écho. Cette guerre civile politique entre deux ailes représentant des intérêts de classe irréconciliables ne peut pas tout simplement être reléguée au frigo. Le groupe autour de Jeremy Corbyn s’est jusqu’ici limité à des perspectives purement électoralistes en essayant de temporiser les choses jusqu’à une victoire électorale en 2020 qui changerait tout. Cette perspective n’est pas réaliste.

    Un instrument démocratique pour la classe des travailleurs

    Ce que le capital et la bureaucratie travailliste craignent par-dessus tout, c’est la victoire électorale d’un Labour fondamentalement renouvelé par l’implication de la classe des travailleurs et qui aurait absorbé leur défense jusqu’en son cœur. Ils tremblent face à la perspective d’un Labour radicalisé dans une situation déjà rendue périlleuse suite au vote sur le Brexit.

    Selon le parti frère du PSL, le Socialist Party, l’enthousiasme basé sur le programme Corbyns doit être libéré des entraves bureaucratiques du parti. Il faudrait refonder le Labour en organisant une grande conférence destinée à rassembler tous ceux, du Labour ou non, mouvements ou individus, qui veulent s’opposer au néolibéralisme. Un tel parti fonctionnerait mieux de manière fédérative (au lieu d’être fortement centralisé), ouverte et inclusive, en assurant la prépondérance de sa base de masse active dans la prise des décisions politiques et organisationnelles centrales. Le Socialist Party participerait avec enthousiasme à un tel projet démocratique. L’expérience de la social-démocrate, des bureaucraties staliniennes du passé, de nombreux dirigeants syndicaux et de leurs approches hiérarchiques et exclusive ne fonctionnerait pas et ne serait pas acceptée par les militants du parti ou syndicaux.

    Cela conduirait à une scission? Oui. Mais quelle situation serait la plus favorable aux travailleurs ? Un parti dont les centaines de députés votent pour l’austérité et la guerre? Ou un nouveau parti avec quelques dizaines de membres au Parlement mais qui, avec un programme vraiment à gauche et un passé sans tâche, pourrait certainement réaliser une percée impressionnante ? Si ce parti s’implique dans les luttes syndicales, les campagnes de quartiers,… il pourra rapidement devenir un parti de millions de travailleurs et de jeunes. Un tel parti de masse serait un gigantesque laboratoire d’idées et de lutte pour une société socialiste démocratique.

    Le spectre du trotskysme dans les médias capitalistes

    Le parti frère du PSL, le Socialist Party, a été touché par la campagne de diffamation des médias de masse contre Jeremy Corbyn. Des figures de droite du parti travailliste ont, avec le soutien des journaux et de la télévision, tenté de démontrer l’existence d’une ‘‘infiltration trotskyste’’. Ils espéraient que Corbyn allait en pâtir par association d’idées.

    Mais contrairement aux affirmations de l’aile droite, les méthodes du Socialist Party (ex-Militant) ne reposent pas et n’ont jamais reposé sur l’intimidation ou les complots. La véhémence de nos détracteurs visait particulièrement les succès du passé de notre organisation: la lutte massive de la ville de Liverpool sous la direction de Militant en pleine ère de Thatcher, où le conseil communal a réussi à arracher 60 millions de livres des autorités nationales pour des budgets sociaux, et bien sûr, la campagne contre la Poll Tax durant laquelle 18 millions de personnes ont refusé de payer cette taxe et ont ainsi mis fin au règne de Margareth Thatcher.

    Trotsky a lutté contre la bureaucratie stalinienne ainsi qu’en défense de la démocratie soviétique et d’un système multipartite, mais reposant sur l’économie planifiée et la lutte pour le socialisme international. Il fut, avec Lénine, le principal dirigeant et théoricien de la Révolution russe.

    Aux yeux de l’establishment capitaliste, cet héritage de défense implacable du drapeau rouge et des meilleures traditions du mouvement ouvrier ne doit évidemment pas être redécouvert par les nouvelles générations. Pourquoi ? Parce que ce sont des idées et une organisation qui peuvent changer le monde.

  • Pologne: début de mouvement contre la fermeture des mines

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    Plusieurs centaines de personnes ont manifesté le 3 septembre dernier à Zabrze en Silésie en défense de la mine de Makoszowy, menacée de fermeture. Les orateurs ont parlé de prochaines manifestations à Varsovie pour défendre les emplois.

    Par Tiphaine, Alternatywa Socjalistyczna (section polonaise du Comité pour une Internationale Ouvrière)

    En 2015 lors de la campagne électorale, le PiS (Droit et Justice, conservateurs) avait promis de sauver toutes les mines encore en activité. Mais en juillet 2016, le gouvernement PiS a annoncé à la Commission européenne la fermeture de 4 mines pour cause de non-rentabilité.

    La réglementation de l’UE sur la concurrence empêche l’Etat polonais de subventionner ces mines pour que leur activité continue. Mais il n’y a aucun plan pour remplacer l’énergie houillère par l’énergie renouvelable, ce qui veut dire que la Pologne va devoir importer davantage de charbon, notamment en provenance de Russie.

    Les mineurs font valoir que si le charbon polonais n’est pas compétitif, c’est en partie à cause de la taxe carbone européenne, qui n’est pas imposée sur le charbon russe. Loin de limiter l’impact sur l’environnement, cette taxe ne fait que déplacer le problème.

    Le PiS a été élu avec une rhétorique anti-européenne et ignore les avertissements de l’UE concernant les changements constitutionnels. Mais l’euroscepticisme du gouvernement polonais atteint ses limites dès qu’il s’agit de prendre une décision qui pourrait avoir des conséquences financières, et la Pologne ne veut pas perdre les subventions européennes en refusant de se plier à leurs exigences de « compétitivité ».

    Pendant le rassemblement, des manifestants portaient des bannières avec les citations du Premier Ministre Beata Szydlo avant les élections, telles que «Seuls les mineurs ont des propositions, seulement il faut les écouter…» Un an plus tard, le gouvernement annonce des fermetures de mines sans même informer les syndicats et n’a pas entamé de négociations avec eux.

    La désillusion est rude pour la couche de mineurs qui avaient soutenu le PiS aux élections de 2015.
    Sans appeler directement à voter pour eux, les syndicats du secteur minier avaient appelé à ne pas voter pour les partis de l’ancienne coalition gouvernementale (de droite libérale). Une partie des mineurs avait activement fait campagne pour le PiS dans leur communauté.

    Pour les partis traditionnels polonais, la seule alternative aux fermetures des mines non-rentables est de s’attaquer aux conditions des mineurs pour minimiser les coûts, en supprimant les avantages en nature en primes, en recourant à des sous-traitants dont les employés n’ont pas le statut de mineur et en économisant sur la sécurité.

    Le chantage à la fermeture pourrait pousser les directions syndicales à accepter cette voie dramatique. En fait, la mine de Makoszowy avait déjà subi un plan de coupe d’emplois et ses résultats actuels montrent qu’elle pourrait devenir rentable en 2017. Cela n’a pas permis de sauver leur mine.

    Le secteur minier n’est pas une solution durable pour la production d’énergie et pour l’environnement. Mais le charbon représente 86% de l’énergie utilisée en Pologne et ne peut pas être remplacé en un claquement de doigts.

    La liquidation des mines ne peut être acceptée que si elle est compensée par un plan de transition vers les énergies renouvelable avec reconversion des emplois. Cela ne pourra jamais se réaliser sous le règne des classes capitalistes polonaise et européenne qui ne voient que le profit à court terme, et qui ne sont pas prêtes à investir pour le développement durable. Seule la nationalisation du secteur de l’énergie sous contrôle ouvrier peut répondre aux besoins de la population tout en assurant la transition énergétique.

  • [INTERVIEW] Victoire majeure des employés d’une entreprise athénienne de nettoyage de bus

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    Eleni Mitsou (Xekinima, section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) et Casimir Apostolis (membre du conseil d’OASA – Syndicat Athénien des Travailleurs pour l’Entreprise de Nettoyage des Bus) se sont entretenus avec Tanja Niemyer et Katia Hanke au sujet des luttes menées à Athènes par les travailleurs, de leur développement ainsi que de la victoire obtenue in fine. Aussi bien Eleni qu’Apostolis avaient combattu aux côtés des employés de la compagnie d’entretien des bus publics (OSY) à Athènes, et ce depuis janvier 2016, lorsque la lutte contre les pratiques mafieuses de l’entrepreneur de la compagnie de nettoyage a commencé. En juin, ils ont obtenu, au forceps, une première victoire contre l’entrepreneur. Un rapport sur les cinq premiers mois de leur lutte peut être consulté ici (en anglais).

    Quelques jours avant l’entrevue, les efforts des nettoyeurs ont été couronnés d’une autre victoire, d’autant plus importante dans la mesure où le ministère des Transports a satisfait à la requête centrale des travailleurs, à savoir limoger les entrepreneurs et s’engager avec les nettoyeurs eux-mêmes via des contrats directs. Cela a été présenté comme un projet de loi et les délibérations ont débuté le mercredi 4 août. Les partis, PASOK, Nouvelle Démocratie, Rivière, et l’Aube Dorée ont voté contre. Le KKE (parti communiste grec) et le Parti du Centre se sont quant à eux abstenus.

    L’interview a été réalisée sur l’île de Naxos au cours du camp d’été organisé par la Zone-YRE Antinazie, au sein de laquelle Xekinima joue un rôle essentiel. Un des points forts du camp d’été de cette année a été la discussion sur la grève des agents d’entretien des autobus athéniens.

    Eleni et Apostolis, nous sommes bien conscients qu’au mois de juin les nettoyeurs de l’OSY ont conquis une victoire importante, mais que leur lutte n’a jamais cessé. Que s’est-il concrètement passé ?

    En juin, les nettoyeurs de bus ont obtenu les salaires qui leur étaient dus depuis trois à cinq mois- le montant des salaires impayés variaient selon le dépôt pour lequel ils travaillaient. L’entrepreneur a renoncé à ce que les salaires lui soient versés en finissant par accepter que ces salaires soient distribués directement aux travailleurs par la compagnie publique d’autobus. C’était là une première dans le pays.

    Mais dès que cette victoire fut annoncée, nous avons découvert que la direction de la société publique d’autobus (OSY) avait l’intention de licencier l’entrepreneur de l’époque pour en embaucher un autre, avec des travailleurs plus “obéissants”.

    Cela signifiait que les nettoyeurs de bus qui se battaient pour leurs salaires et leurs droits depuis janvier allaient perdre leur emploi.

    Quelle a été la réaction des travailleurs?

    En réponse, les nettoyeurs ont commencé une campagne de masse, en distribuant des milliers de tracts à travers Athènes avec un étal quotidien sur la place Syntagma et aussi dans les quartiers de la classe ouvrière d’Athènes.

    En outre, Xekinima (CWI Grèce) a lancé une campagne de solidarité visant à distribuer des dizaines de milliers de tracts à travers tout le territoire grec. La campagne avait pour requête que la compagnie publique d’autobus emploie les nettoyeurs directement et cesse de sous-traiter avec des entreprises privées et donc, des entrepreneurs.

    Le directeur de l’entreprise publique d’autobus, qui a été nommé par le gouvernement SYRIZA, et le président de la compagnie de bus, lui-même un cadre de longue date chez SYRIZA, a refusé de soutenir la demande des travailleurs à être directement employés par la compagnie de bus.

    Entendez-vous que la direction de SYRIZA était déterminée à se débarrasser des travailleurs en lutte?

    Oui. Il fut choquant de voir avec quel mépris ils ont traité les travailleurs! Cependant, la campagne a réussi à recueillir beaucoup d’attention et à instiller une énorme pression auprès du patronat.

    Nous n’avons eu de cesse de mener des manifestations quotidiennes, sur des périodes assez longues, en dehors du siège de la compagnie d’autobus, du ministère des Transports et du siège de SYRIZA. Il y a eu une grosse couverture médiatique – dans les matinales des émissions de télévision, dans les journaux télévisés, à la radio et dans les journaux papier.

    Juin a été un mois très difficile pour les nettoyeurs de bus. Ils travaillaient de 21 heures à 3 heures du matin et dès 8 heures, ils étaient sur le terrain pour protester et défendre leurs droits. Par ailleurs, la plupart d’entre eux ont des obligations et des responsabilités familiales. Beaucoup d’entre eux devaient donc se contenter d’à peine quelques heures de sommeil toutes les nuits. Mais ils n’ont jamais baissé les armes, au lieu de cela, c’est de leur détermination inébranlable qu’ils ont fait montre.

    Quel a été le résultat de ce nouveau cycle de lutte?

    Quelques semaines plus tard, le ministre des Transports a promis d’introduire une loi qui assurerait l’emploi direct pour les nettoyeurs de bus par la compagnie publique. Cela nous a permis de «nous détendre» un peu, mais, bien sûr, nous étions sur nos gardes. Nous savions que les dirigeants de l’OSY nous attendaient au tournant.

    En réalité, les dirigeants de l’OSY ont effectivement tenté à deux reprises de changer d’entrepreneur. Ils voulaient clairement se débarrasser des travailleurs qui avaient montré une telle détermination à se battre pour leurs droits et, bien sûr, qui les avaient pointés du doigt et critiqués ouvertement. Mais la campagne n’a pas tardé à réagir.

    En en particulier, la campagne internationale lancée par le Comité pour une Internationale Ouvrière. La campagne de protestation menée de concours par des camarades du CIO ainsi que par des militants politiques et syndicaux a joué un rôle fondamental à l’échelle internationale pour contrecarrer les plans d’embauche d’un nouvel entrepreneur par l’OSY. Nous tenons à remercier tous les camarades et les militants de la classe ouvrière qui nous ont aidés dans cette lutte à l’échelle internationale.

    Un certain nombre d’autres personnes ont également apporté leur soutien aux employés de la société de nettoyage. Par exemple, Constantina Kouneva, membre du Parlement européen et autrefois agent de nettoyage dans le métro d’Athènes qui avait été attaquée à l’acide par des voyous envoyés par son patron en 2008 en raison de son activisme syndical. Et le ministre des Transports s’est aussi exprimé en faveur des agents de nettoyage.

    Quand la loi a-t-elle été votée et qu’implique-t-elle?

    Le 4 août, une nouvelle loi a été votée, celle-ci permet à la compagnie de bus d’embaucher directement les agents de nettoyage. La loi précise que les futurs employés doivent avoir déjà travaillé pour l’entrepreneur – ce qui est une référence claire aux agents de nettoyage partis en grève.

    La loi garantit un salaire proportionnel à celui d’un travailleur dans le secteur public ayant terminé l’école primaire (la Troïka a introduit une nouvelle échelle de proportionnalité des salaires dans le secteur public qui tient compte du niveau d’éducation du travailleur), qui est de 780 euros par mois pour 40 heures de travail par semaine (l’entrepreneur payait les employés de la société d’entretien à hauteur de 450 euros par mois pour 36 heures de travail hebdomadaire et n’a jamais augmenté les rémunérations comme la loi le prévoit pour le travail de nuit ou les dimanches). La loi est applicable jusqu’à la fin de l’année 2017 et il est prévu qu’elle soit renouvelée chaque année.

    Est-ce que cette loi se borne à couvrir uniquement les agents de nettoyage de l’OSY?

    Non, la loi se préoccupe des agents bien sûr mais aussi du personnel de sécurité (également employés par des entrepreneurs) dans tous les transports publics athéniens. En fait, tous les services relevant de la compétence du ministère des Transports bénéficient désormais d’une protection légale. Ainsi, à travers leur lutte, les agents de nettoyage des sociétés d’autobus à Athènes ont remporté une victoire pour les agents d’entretien et le personnel de sécurité dans de très nombreux autres lieux de travail.

    A l’occasion de leur lutte, les employés des services de nettoyage d’autobus ont soulevé indirectement la question de la sous-traitance qui est dès lors devenue une préoccupation de première ligne sur l’échiquier politique. Présentement, le gouvernement est en pourparlers sur une loi qui permettrait à l’ensemble du service public d’employer directement des agents d’entretien et du personnel de sécurité en évacuant graduellement le problème du prometteur, intermédiaire jugé non seulement inutile mais néfaste, comme vous l’aurez compris.

    Quelles leçons peut-on tirer?

    Tout cela est très positif, et le combat initié par un petit groupe de femmes travaillant dans un seul dépôt de bus (Elliniko) il y a sept mois a joué un rôle indiscutable dans le déclenchement de la lutte comme on l’a connue ici dans son aboutissement triomphant. Quand elles se sont, dans un premier temps, élevées pour défendre leurs droits, tout le monde pensait qu’elles seraient simplement licenciées. Mais de par leur lutte déterminée et le mouvement de solidarité que celle-ci a engendré, elles sont parvenues par ricochets à étendre la grève aux sept autres dépôts de bus, entraînant par-là un arrêt complet de l’entretien des bus athéniens et exposant au grand jour les méthodes de travail scandaleuses de cette mafia de sous-traitance, et ce jusque dans les journaux télévisés nationaux. Contre toute attente, elles ont obtenu un énorme succès.

    A un moment où la classe ouvrière grecque voyait les échecs sur le plan syndical s’accumuler inlassablement, la lutte des agents d’entretien d’autobus marque une forme de rupture dans la sinistrose sociale et se démarque comme une victoire glorieuse qui fera date.

    Quels sont les plans pour l’avenir?

    Les travailleurs du secteur de l’entretien d’autobus ont mis sur pied leur propre syndicat. L’idée est aujourd’hui d’amorcer une lutte commune afin d’obtenir des contrats permanents. À l’heure actuelle les contrats s’étendront jusque fin 2017. Le gouvernement SYRIZA n’emploie pas les agents de nettoyage et le personnel de sécurité comme le secteur public, en acceptant l’interdiction de l’emploi dans le service public imposée par la Troïka. Ceci, bien sûr, du point de vue de la classe ouvrière est inacceptable. Beaucoup d’agents de nettoyage ont travaillé dans le même dépôt, passant d’un entrepreneur à l’autre, pendant de nombreuses années. Dans la compagnie de bus publique, il y a des agents d’entretien qui s’attèlent à nettoyer des bus depuis 1991! Ces travailleurs devraient avoir des emplois stables et des contrats permanents dans le secteur public.

    La nouvelle loi adoptée sur les contrats directs est une étape très positive et importante pour ces travailleurs car elle offre la garantie d’un revenu stable, plus élevé aussi ; tout cela s’accompagne de meilleures conditions de travail puisque personne ne pourra désormais les gruger d’une partie de leur salaire en appliquant des méthodes dignes de la mafia. Ceci constitue un tremplin supplémentaire pour la lutte. Ils devront continuer à se battre avec leurs collègues pour obtenir des contrats permanents et des droits de travail inchangés dans le secteur public. Cette victoire fournit aux agents le temps et la possibilité de mieux s’organiser et de construire un véritable mouvement pour l’assurance de contrats permanents pour tous les agents de nettoyage.

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