Author: sander

  • Si la planète était une banque, ils l’auraient déjà sauvée – 4e Édition des actions Code Rouge: participez à nos côtés!

    Après des actions précédentes à TotalEnergies, Engie et dans le secteur de l’aviation, la 4e édition de Code Rouge se tiendra du 24 au 28 octobre. Comme Code Rouge le souligne “Catastrophes climatiques, factures d’énergies qui explosent, violations des droits humains et néocolonialisme, guerres et conflits … Le moins que l’on puisse dire c’est que notre dépendance aux énergies fossiles se paie au prix fort. Malgré cela, les grands pollueurs de cette industrie font toujours ce qu’ils veulent. Et des politiques climatiques et sociales équitables se font encore et toujours attendre pour les citoyen·nes et les travailleur·euses.”

    Par Constantin (Liège)

    Des records de température ont été battus aux quatre coins du monde cet été. L’Espagne, l’Australie, le Japon et certaines provinces de Chine ont connu en 2024 le mois d’août le plus chaud de leur histoire. Des vagues de chaleur exceptionnellement sévères ont frappé de nombreuses régions d’Afrique. Tout le monde ne vit pas les choses de la même façon. Philip Alston (ONU) avertissait en 2019: “Une dépendance excessive au secteur privé pourrait conduire à un scénario d’apartheid climatique dans lequel les riches paient pour échapper au réchauffement, à la faim, aux conflits, tandis que le reste du monde souffrirait.”

    Les études ne manquent pas pour pointer la responsabilité des plus riches. Oxfam soulignait en 2023 que les 1% les plus riches émettent autant de CO2 que deux tiers de l’humanité. Ces émissions démesurées vont causer 1,3 million de décès supplémentaires liés à la chaleur durant la décennie actuelle, soit l’équivalent de la population de Dublin. “Les ultra-riches pillent et polluent la planète au point de la détruire, et laissent l’humanité en proie aux chaleurs extrêmes, aux inondations et aux sécheresses”, résumait il y a un an Amitabh Behar, directeur général d’Oxfam International, “Depuis des années, nous luttons pour mettre fin à l’ère des combustibles fossiles et sauver des millions de vie, ainsi que notre planète. Il est plus que jamais clair que cet objectif n’est possible que si nous mettons également fin à l’ère de l’extrême richesse.” Ce système d’inégalités extrêmes porte un nom: le capitalisme.

    Des grèves pour le climat à Code Rouge

    Code Rouge est un mouvement de désobéissance civile soutenu par une dizaine d’organisations, groupes d’actions et associations. L’objectif des actions est d’occuper une infrastructure précise, comme une centrale de gaz en construction appartenant à Engie.

    Code Rouge est certainement l’initiative la plus intéressante en Belgique depuis le mouvement des grèves pour le climat de 2019. Après les manifestations massives et les grèves lycéennes, le mouvement s’était estompé, faute de perspective. Il avait contribué à la politisation de larges couches de la population, particulièrement dans la jeunesse, mais il nourrissait aussi beaucoup d’illusions à l’égard de l’État capitaliste et de ses institutions.

    Mais une couche de militant.e.s a cherché à privilégier des stratégies plus radicales. La stratégie des blocages de masses découle d’une compréhension que le responsable de la catastrophe climatique, c’est bel et bien le capitalisme, et particulièrement le capital fossile. L’année dernière, les activistes avaient réussi à faire en sorte qu’aucun jet privé ne sorte de l’aéroport d’Anvers, tandis qu’à Liège, les pertes du géant de la distribution Alibaba étaient estimées à 5 millions d’euros.

    Affronter la répression

    Alors que les actions contre TOTAL et Engie s’étaient plus ou moins bien déroulées, les actions contre le secteur de l’aviation ont révélé à tous les participant.e.s la véritable nature de l’État capitaliste. À Anvers, 750 activistes furent arrêtés, dont 50 judiciairement. À Liège, il y a eu 70 arrestations judiciaires. Partout, la répression policière était violente: doigts fracturés, bras cassés, et coups de matraque furent distribués à toutes celles et ceux qui avaient osé participer à l’action.

    La meilleure manière de mettre en échec la répression policière, c’est la massification du mouvement, notamment par sa liaison avec les autres mouvements sociaux, et tout particulièrement le mouvement des travailleur.euse.s qui, par la grève, a le pouvoir potentiel de bloquer toute l’économie. Code Rouge pourrait d’ailleurs lancer des structures locales plus permanentes afin de donner un espace structuré au débat sur la stratégie et les méthodes d’action à défendre ensemble, dans le respect des spécificités de chacun.e.

  • La plus grande manifestation jamais organisée à Bruxelles contre le génocide et l’escalade meurtrière régionale

    Quelle manifestation ce dimanche ! Nous n’utilisons pas souvent le terme « historique », mais il est certainement approprié ici. Non, la colère suscitée par le génocide à Gaza et l’escalade régionale de la violence par Netanyahou et son régime d’extrême droite n’est pas retombée. Au contraire, le flot quotidien de rapports d’horreur en provenance du Moyen-Orient ne fait que l’accentuer. La manifestation phénoménale de dimanche dernier était extrêmement diversifiée. Des personnes de tous âges et de toutes origines ont manifesté dans une foule qui n’en finissait pas. Le message était solidaire et uni : cela doit cesser, nous exigeons un cessez-le-feu et la fin du génocide, nous exprimons notre solidarité avec les victimes de Gaza et du Liban, nous sommes tous des enfants palestiniens.

    Ce n’était pas la première grande manifestation nationale, mais c’était la plus importante jusqu’à présent. La police a parlé de 32.000 participant.e.s, un chiffre largement sous-estimé, comme toujours. Il y avait au moins 50.000, voire 70.000 manifestant.e.s, comme l’affirment les associations organisatrices. Avec des manifestations d’une telle ampleur, il est difficile de faire une estimation exacte. Dans l’ensemble, il s’agissait probablement de la plus grande manifestation depuis la plus grande manifestation pour le climat de 2019. Les médias établis s’en sont tenus à des comptes rendus succincts. Dans le quotidien flamand De Standaard, par exemple, il faut déjà faire défiler la page 13 pour obtenir un reportage avec deux photos. Pourquoi ce mouvement de masse qui bénéficie d’un large soutien populaire est-il ignoré à ce point dans la pratique ?

    Parmi les manifestant.e.s, il y avait des jeunes et des moins jeunes. Des étudiant.e.s qui ont occupé des campus, des syndicalistes et des travailleur.euse.s s’organisant spécifiquement autour de la Palestine, des activistes politiques, des membres d’organisations comme Amnesty International et, surtout, des dizaines de milliers de personnes qui n’ont pas défilé dans un bloc spécifique, parfois parce qu’elles ne l’ont tout simplement pas trouvé dans le flux de personnes et souvent parce que, dans l’immense manifestation, les gens marchaient pour la plupart ensemble. Des personnes d’horizons divers manifestaient en solidarité et savaient que leur voix est plus forte parce qu’elles sont nombreuses. Cette solidarité était réconfortante à un moment où les nouvelles quotidiennes du Moyen-Orient pèsent sur les esprits.

    Le PSL était bien entendu présent à la manifestation. Nous avions un stand au point de départ sur Bruxelles Nord et au point d’arrivée sur la place Jean Rey, qui était manifestement bien trop petite pour une manifestation de cette taille. Nous avons marché avec des banderoles ou avec des collègues et des amis. Nous avons également distribué un tract dont le texte est disponible ici.

    Reportage photos de Pol :

    Reportage photos de Liesbeth:

    Reportage photos de Jean-Marie:

  • Cordon sanitaire rompu à Ranst: le Vlaams Belang au secours de la vieille culture politique

    À Ranst (province d’Anvers), la vieille culture politique a repris la main après avoir été sanctionnée pour conflit d’intérêts en 2018. Pour continuer à dérouler le tapis rouge aux promoteurs immobiliers, les forces politiques sanctionnées n’ont pas hésité à ouvrir la porte au Vlaams Belang. Selon le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken, mettre en difficulté les arrivistes et opportunistes accrochés au pouvoir serait la raison d’être de sa carrière politique. Anti-établissement ? Anti-corruption ? Ce sont des slogans bons pour les élections, rien de plus. Une fois les élections passées et sans imposer la moindre condition, le VB se retrouve à visage découvert face à l’establishment précédemment soupçonné de corruption.

    Article extrait de blokbuster.be

    La politique de clocher

    En 2018, la coalition Open VLD / CD&V avait été rejetée par les électeurs de Ranst. Des rumeurs persistantes de conflits d’intérêts avaient tué l’ancienne administration. L’ancien bourgmestre Lode Hofmans, par ailleurs homme d’affaires actif dans l’immobilier et les assurances, a pris ses distances avec son parti, l’Open VLD, en 2019 en raison des nombreuses accusations.

    C’est son opposition à l’ancienne administration qui a valu à la N-VA de remporter les élections de 2018. Le parti avait notamment souligné qu’au cours de la législature 2012 / 2018, l’échevin Vermeesch (Open VLD) a dû quitter 192 des 223 sessions du conseil communal en raison d’un conflit d’intérêts ! Le bourgmestre Hofmans avait dû faire de même pour 52 séances.

    Ces liens assez étroits entre le secteur immobilier et l’administration communale ne sont pas une exception à la règle. Actuellement, cette question fait également l’objet de nombreuses discussions dans la commune de Boechout. Dans la périphérie d’Anvers, la pression pour la construction d’appartements supplémentaires est très forte. La population vieillit, les centres-villes offrent des possibilités d’appartements coûteux et le secteur immobilier cherche à faire des bénéfices.

    Mais que la N-VA se permette de dénoncer ça, c’est tout de même très hypocrite. A Anvers, l’empereur de la N-VA Bart De Wever ne cache pas sa fierté d’entretenir d’excellentes relations avec ce secteur. Après tout, les constructions à faire ne manquent pas, selon lui. A Boechout, la N-VA est intervenue depuis Anvers pour faire taire la section locale qui s’opposait à trop de projets.

    Cette atmosphère d’entre-soi a alimenté un mécontentement qui a profité à la N-VA et surtout à Groen en 2018. Ils ont ensuite formé une coalition ensemble. Le véritable changement espéré n’a pas eu lieu, ce qui a donné l’occasion aux vieux crocodiles de revenir.

    L’ancienne administration composée d’anciens libéraux et du CD&V s’est métamorphosée. Les anciens noms de partis ont disparu et un nouveau projet a été lancé : PIT. Le fait que quelques membres de l’Open VLD se soient présentés avec leur propre liste sous le nom de « Vrij Ranst » n’a pas empêché cette liste de devenir la première force électorale avec 34%. C’est à peu près la même chose que l’Open VLD et le CD&V combinés en 2018, mais un siège supplémentaire, car les grands partis ont un avantage avec le système électoral communal. En outre, Vrij Ranst a gagné 3 sièges. La coalition communale N-VA / Groen a perdu respectivement 3 et 2 sièges.

    Une coalition entre PIT et la N-VA était l’option la plus logique au vu des résultats. Cependant, les querelles personnelles ont pesé lourd. Pour garantir les bénéfices des sociétés immobilières amies, les élus locaux libéraux et démocrates-chrétiens n’hésitent pas à faire de Ranst la première commune où le cordon sanitaire est rompu. Peut-être comptent-ils sur Christel Engelen, échevine du Vlaams Belang, pour être suffisamment docile pour ne pas se mettre en travers du chemin.

    Le VB se débarrasse de son masque anti-establishment

    Parler, lors des campagnes électorales, de lutte contre la corruption et se présenter comme un outsider s’opposant à l’establishment est une chose. La réalité est bien différente. La position du Vlaams Belang à Ranst le démontre une fois de plus. Puisque la propagande sur la rupture du cordon sanitaire est plus importante pour ce parti, aucune condition n’est fixée pour former une majorité. En ce qui concerne la répartition des postes, le fait que le VB ne dispose que d’une seule échevine n’est pas important, il est cependant vrai qu’un vrai candidat pour un deuxième poste d’échevin n’existait pas vraiment à Ranst. Soutenir de vieux crocodiles libéraux et démocrates-chrétiens – qui étaient même incapables de se présenter sous le nom de leur propre parti en raison de leur passé – ne pose aucun problème à la bande de Van Grieken. Ils en sont même fiers.

    Le VB critiquera-t-il les « amis de l’immobilier » ? Il y a peu de chances. Des journalistes du site d’information Apache ont clairement démontré où se situe le VB. Le promoteur immobilier anversois Erik Van der Paal a invité De Wever au restaurant étoilé ‘t Fornuis. Apache avait alors filmé leur arrivée au restaurant et les images avaient ensuite été publiées quelques semaines plus tard sous le dossier “Le promoteur immobilier préféré de Bart De Wever”. Mais Van der Paal est tout aussi à l’aise avec le Vlaams Belang. L’épouse de Gerolf Annemans a travaillé comme secrétaire à ses côtés. Lors du vote sur l’immunité parlementaire d’Alain Mathot (PS), un important partenaire commercial de Van der Paal, en 2016, Dewinter et son assistant anversois de l’époque, Penris, ont soudainement dû faire une pause pipi urgente, ce qui les a empêchés de voter. Le Vlaams Belang n’avait même pas beoin d’être au pouvoir quelque part pour soutenir ceux qui y sont.

    Un danger pour la population

    Beaucoup d’habitants de Ranst estiment que la participation du Vlaams Belang à l’administration locale ne sera pas très remarquée. Avec 3 sièges au conseil communal et bientôt une échevine, son poids est en effet limité. Mais imaginez que vous soyez un demandeur d’asile et que vous vous retrouviez dans le centre d’hébergement de Fedasil à Broechem (un quartier de Ranst) avec un conseil communal hostile. La section locale du VB n’est cependant pas opposée aux personnes migrantes en toutes circonstances : elles sont les bienvenues pour travailler dans les fermes et exploitations fruitières pour des salaires de misère. Mais soyons clairs : le VB au pouvoir signifie la normalisation de l’extrême droite et du profond racisme qui est dans son ADN.

    Le soutien du VB aux décideurs politiques de l’ancienne administration agravera l’impact des promoteurs privés et des sociétés immobilières qui font grimper les prix. Le nouveau conseil communal veut déjà supprimer un projet de logements sociaux à Emblem « parce qu’il est trop grand ». L’ancien bourgmestre Lode Hofmans s’est personnellement rendu à une réunion de quartier pour mener l’opposition à ce projet. Lorsqu’ils étaient au pouvoir, ces politiciens prenaient rarement des initiatives en faveur du logement social, ce qui leur a même valu des remarques de la part du gouvernement flamand, qui est loin d’être champion en la matière. Pour les libéraux, les chrétiens-démocrates et maintenant l’extrême droite, faire baisser les loyers par ce biais n’est tout simplement pas une option. 

    Cette immonde coalition illustre jusqu’où sont capables d’aller les vieux politiciens, mais aussi à quel point le Vlaams Belang est capable de se mettre à plat ventre. La nouvelle administration communale sera faite d’un mélange d’extrême bienveillance envers les promoteurs immobiliers et de racisme exacerbé pour les personnes du centre d’asile de Ranst.

    Dans les semaines et les mois à venir, la situation à Ranst sera suivie de près, y compris par nous. Nous nous préoccupons du sort des personnes hébergées dans le centre d’asile, des jeunes qui ne trouvent pas de logement abordable, des personnes victimes de racisme, du manque de services de proximité pour la population et nous nous opposons à l’impact du secteur immobilier. Vous habitez à Ranst ou dans ses environs et vous voulez agir ? Commencez par porter le triangle rouge, symbole de la résistance au racisme et au fascisme. Commencez à parler aux gens de votre quartier. Suivez la politique locale à Ranst. Participez aux actions nationales contre les politiques antisociales qui nous sont proposées. Nous sommes prêts à soutenir les actions et les campagnes antifascistes dans la région à la mesure de nos moyens.

  • Bloquons le génocide : pour un boycott organisépar la classe travailleuse!

    UN AN DE GÉNOCIDE, DES DÉCENNIES D’OCCUPATION COLONIALE

    Depuis un an, l’Etat israélien déchaîne sa machine de mort contre les Palestinien.ne.s : au moins 45.000 personnes ont directement perdu la vie sous les bombes tandis que plus de 180.000 personnes sont décédées de famine ou des suites de la destruction des infrastructures de santé. Le génocide est l’aboutissement d’un ordre colonial bâti sur des décennies d’occupation, de dépossession et de déshumanisation des Palestinien.ne.s.

    Tract distribué lors de la manifestation nationale du 20 octobre

    Les impérialismes occidentaux complices

    L’opération de terrorisme d’Etat de masse mené au Liban a confirmé le même esprit génocidaire et illustre que nous ne pouvons pas nous fier sur les institutions officielles. Cet ordre colonial n’existerait pas sans le soutien des puissances impérialistes occidentales.

    L’Etat israélien garantit aux puissances et multinationales occidentales un accès aux routes commerciales ainsi qu’aux réserves de gaz et de pétrole de la région. Les intérêts économiques et stratégiques du capitalisme, reposant sur l’exploitation pour le profit, ont continuellement poussé à armer matériellement et idéologiquement l’État israélien jusqu’au génocide.

    Lutter pour la Palestine implique de combattre nos propres gouvernements

    Nous sommes des millions à travers le monde à avoir manifesté et boycotté, à être entrés en grève ou à avoir lancé des occupations de campus. A Londres, 300.000 personnes ont occupé les rues après l’invasion du Liban. En construisant un rapport de force, des victoires sont possibles. A Liège, l’occupation a obtenu la suspension de certains contrats liant l’université à des entreprises ayant fourni Tsahal, comme OIP Sensor System ou Léonardo.

    Pour poursuivre sur cette voie, il faut viser les profiteurs de guerre et les Etats impérialistes là où ça leur fait mal: au profit. Dans l’Etat espagnol, il y a trois semaines, une grève générale de 24h “contre le génocide et l’occupation en Palestine” a été proclamée à l’appel de plus de 200 syndicats et ONG. Cette grève a été accompagnée de manifestations de masse dans les grandes villes, avec les organisations étudiantes à leur tête.

    En Belgique, un boycott ouvrier du transit d’armes vers Israël – comme le demandent les syndicats palestiniens – pourrait tout à fait se faire grâce à l’action des syndicats. Ce type de campagne doit être discuté et pris en main de toute urgence par les délégations syndicales : par le biais de motions de solidarité, d’actions aux portes de l’entreprise, d’une présence syndicale visible aux actions pro-palestiniennes,… pour lancer une dynamique vers le blocage effectif de la manutention d’armes vers Israël.

    Ce sera d’autant plus important que le nouveau gouvernement wallon MR – Engagés va très certainement revenir sur des avancées obtenues par le mouvement, notamment l’arrêté de la région wallonne interdisant tout transit d’armes vers Israël.

    La libération de la Palestine

    Alors que Georges-Louis Bouchez (MR) ose qualifier l’opération terroriste israélienne au Liban de “coup de génie”, chaque acte de résistance du peuple palestinien ou libanais est qualifié de terrorisme. Nous soutenons la population de l’État libanais, tout comme les Palestinien.ne.s, dans leur lutte pour leur libération nationale et sociale ainsi que dans leur droit de résister à l’agression du régime israélien, y compris par les armes.

    Mais la lutte militaire sera insuffisante à elle seule. Le mouvement le plus puissant contre le génocide et la transformation de toute la région en un enfer, c’est un mouvement qui organiserait les masses de la région autour de la lutte contre l’agression israélienne mais aussi du rejet de la passivité complice des régimes de la région, de la misère, de l’exploitation capitaliste et du pillage impérialiste. Une telle unité dans la résistance nationale et sociale serait la meilleure façon de repousser chaque tentative, de Netanyahu et de l’impérialisme, de diviser les peuples de la région sur base confessionnelle ou régionale sectaire. La résistance armée organisée sous contrôle démocratique et fondée sur l’unité des travailleur.euse.s et des pauvres de différentes communautés religieuses et nationales serait la meilleure manière d’y parvenir.

    Que tout le système dégage !

    La classe dirigeante israélienne n’a rien d’autre à offrir qu’une fuite en avant génocidaire pour tenter de stabiliser son règne colonial de corruption, d’inégalités, d’insécurité, d’autoritarisme et de précarisation d’existence. Une lutte révolutionnaire pour renverser le système capitaliste, grâce à la prise de contrôle des vastes richesses et ressources de la région par les masses, pourrait atteindre la classe travailleuse en Israël et la stimuler à rejoindre le combat contre un ennemi commun.

    La lutte de masse de la classe travailleuse et des pauvres doit redessiner toute la région en respectant le droit à l’autodétermination des peuples et les intérêts de chaque communauté (arabes, amazighs, kurdes, juifs,…). Un système fondé sur le pouvoir des masses serait synonyme de liberté et de justice pour tou.te.s. Cela pourrait permettre aux Palestinien.ne.s et aux Juif.ve.s israélien.ne.s d’exercer leur droit démocratique à l’autodétermination et à toutes les minorités nationales et religieuses de bénéficier d’une égalité totale – ce qui est impensable tant que l’État sioniste, fondé sur la suprématie raciste et l’occupation, restera debout.

    Cette lutte pour une transformation socialiste révolutionnaire de toute la région doit commencer aujourd’hui.

  • Intelligence artificielle : le capitalisme n’est pas à la hauteur du potentiel technologique

    La récente explosion du cours des actions d’entreprises telles que NVIDIA, stimulée par l’émergence d’applications d’intelligence artificielle (IA) comme ChatGPT, semble être le signe d’un progrès considérable. L’IA pourrait jouer un rôle crucial pour relever des défis sociétaux tels que l’éducation, la planification environnementale et économique, les soins de santé et la médecine. Mais le respect des limites du capitalisme conduit exactement à l’inverse: la logique de profit étouffe le potentiel technologique.

    Par Michael Bouchez

    L’IA au service de la société ou au service du profit ?

    Les grandes entreprises technologiques telles que Microsoft, Google et NVIDIA dominent le marché de l’IA grâce à leur accès à des montagnes de capitaux et à leurs bases de données. Cette position dominante renforce également leur influence sur le développement du secteur et leur permet d’en déterminer les priorités.

    La production capitaliste repose sur la maximalisation du profit et non sur les investissements qui visent au bien-être de la collectivité. De là découle le gâchis du gigantesque potentiel de l’IA pour augmenter la productivité et résoudre les problèmes sociaux. Les technologies qui pourraient alléger les charges de travail sont déployées pour réduire les coûts. Au lieu d’accroître la prospérité, l’automatisation entraîne des pertes d’emplois et des inégalités croissantes. Au lieu d’investir dans des applications d’IA qui favorisent la démocratie et la planification en identifiant les besoins de la société, la technologie est déployée pour renforcer les structures de pouvoir existantes et leur contrôle sur le monde.

    Parallèlement, l’afflux massif de capitaux vers ces entreprises, avec l’attente de juteux retours sur investissements, alimente une bulle sur le marché boursier. En l’absence de marchés où l’investissement productif est encore rentable, cette croissance est principalement alimentée par l’investissement spéculatif.

    Si cette croissance spéculative semble rentable à court terme, les fonds ne sont pas utilisés pour améliorer la production ou résoudre des problèmes sociétaux. Au contraire, les investissements se concentrent sur des applications qui génèrent des profits rapides, comme l’optimisation de la publicité, le comportement des consommateurs et l’exploitation des données, ou encore la surveillance et la répression.

    Libérer la technologie du profit

    Une critique souvent entendue, mais néanmoins erronée, de l’économie planifiée était qu’il serait impossible de connaître à l’avance les besoins de la société. Aujourd’hui, nous vivons dans une ère où nos besoins sont déterminés par des multinationales qui collectent et revendent nos données pour faire du fric. En retour, les besoins réels liés à la lutte contre la pauvreté, la faim, les catastrophes climatiques et la guerre sont considérés comme insolubles. Imaginez ce que le contrôle démocratique de technologies telles que l’IA, libéré de la nécessité de faire des profits, rendrait possible.

  • L’éclatante résistance antifasciste de jeunes marxistes en Bretagne, entretien avec François Preneau et Robert Hirsch

    Le livre “Résistance antinazie ouvrière et internationaliste : De Nantes à Brest, les trotskistes dans la guerre (1939-1945)” raconte l’histoire remarquable de jeunes marxistes révolutionnaires engagé.e.s dans la résistance à l’occupation nazie et au capitalisme. Pour eux, la guerre n’a pas signifié de pause dans leur approche basée sur la lutte des classes. Ils et elles ont regroupé des dizaines d’autres jeunes – jusqu’à des soldats allemands ! – autour d’un antifascisme de classe visant à la transformation socialiste de la société. Cet été, nous nous sommes rendus à Nantes pour y rencontrer deux des trois auteurs de cet important ouvrage : François Preneau et Robert Hirsch.

    Comment en être venu à écrire ce livre ?

    François : “Nous avons découvert que les militants trotskystes de Nantes ont été les premiers à faire de la propagande clandestine contre l’Occupation nazie. De plus, celle-ci était explicitement internationaliste. Ils ont publié un journal clandestin, Front Ouvrier, distribué dans une vingtaine de grandes entreprises nantaises et dont l’influence a été croissante.

    Robert : “Nous sommes nous-mêmes des militants de la IVe Internationale depuis longtemps et nous étions évidemment intéressés par ce groupe de militants qui agissaient dans des moments très difficiles. Dans la situation apocalyptique du début de la Seconde Guerre mondiale, ces jeunes militants, hommes et femmes, disaient qu’il fallait agir ou du moins tenter d’agir.

    Ce qui est frappant avec le Front Ouvrier, c’est qu’il y a toujours eu une tentative s’adresser aux besoins du moment avec une approche de classe. Front Ouvrier comportait des revendications concernant la protection contre les bombardements alliés, sur le contrôle démocratique du ravitaillement ou encore sur les salaires. D’où vient cette approche ?

    François : “Il s’agissait de très jeunes travailleurs à une époque où le mouvement ouvrier s’était complètement effondré. Les conditions de vie étaient très difficiles, mais il leur était impossible de rester sans rien faire. Il fallait résister, non pas aux Allemands en tant que tels, mais au fascisme.”

    Robert : “Ce sont des jeunes qui ont acquis une première expérience dans les mobilisations autour du Front populaire et des grèves de 1936. Cette expérience figurait régulièrement dans le journal Front Ouvrier. C’est l’expérience de cette révolte de la classe ouvrière qui les a vraiment inspirés. Ils ont voulu stimuler ce potentiel qui réside en son sein. Et pour ça, ils sont partis de la vie quotidienne. Bien sûr, c’était très difficile avec les bombardements, la violence de la répression et la question du ravitaillement. Ce n’était pas non plus facile sur les lieux de travail, avec les petits chefs qui étaient également souvent des collaborateurs. Les descriptions de la vie sur les lieux de travail sont très détaillées et incisives. Il ne s’agit pas d’étudiants qui, de l’extérieur, se tiennent à la porte et disent comment il faut faire.

    François :Le matériel écrit visait à convaincre les travailleurs que ce qui se passait dans leur entreprise était important et qu’il fallait reprendre la lutte. Il tentait également de convaincre les travailleurs qu’une véritable paix ne serait possible qu’avec le renversement du capitalisme. Il s’agissait de lutter contre le nazisme, mais aussi de mettre fin au système qui lui avait donné naissance. D’où le slogan récurrent Pain, paix, liberté. C’était la formule à l’époque de la lutte pour le socialisme.

    Ce slogan fait référence à la lutte des années 1930. Front Ouvrier est sorti principalement en 1943-44, à un moment où il y avait aussi l’expérience des grèves italiennes de l’été 1943 qui ont joué un rôle crucial dans le renversement de Mussolini. Il était clair que des mouvements étaient possibles, que la révolution pouvait avoir lieu, même en Allemagne. La peur existait, mais aussi une compréhension du potentiel de la classe ouvrière.

    Quelle était la particularité de la résistance autour du Front Ouvrier ?

    Robert : “Ces jeunes ne se contentaient pas d’obéir. Ils réfléchissaient, faisaient des choix, débattaient. Même pendant la guerre, il y avait des discussions et la diffusion de bulletins internes. Il y a même eu un congrès durant la guerre.

    Front Ouvrier était un journal, mais aussi une démarche politique. S’il y a une chose que Robert Cruau, le pionnier du groupe en Bretagne, a défendu toute sa vie, c’est que l’émancipation de la classe ouvrière sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes. C’est à leur côté et avec eux que l’on pouvait construire une résistance ouvrière réellement active avec une forte conscience politique. Cela a toujours été essentiel pour Front Ouvrier : on ne fait pas à la place des gens, on fait ensemble. Si on ne fait pas ça, on ne construit rien non plus. 

    Par ailleurs, une approche internationaliste a toujours été adoptée. Dans Front Ouvrier, vous ne lirez jamais des termes comme ‘boches’, ce qui était très courant dans la presse communiste. A Brest, de petits articles en allemand étaient également régulièrement publiés dans le Front Ouvrier.

    Cela nous amène à parler du travail effectué en Bretagne à destination des soldats allemands. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

    François : “L’approche du Parti communiste était que chaque soldat allemand éliminé était un ennemi de moins. Mais pour les trotskistes, un soldat allemand gagné à leur cause était un futur combattant de la révolution allemande. C’est pourquoi il n’y avait pas de slogans nationalistes.

    Robert : “Robert Cruau avait l’idée que les gens devaient s’organiser. Cela n’avait toutefois rien d’évident d’imaginer des soldats allemands qui s’organisent et se retrouvent avec des militants trotskistes ! Il s’agissait surtout de jeunes ou d’anciens syndicalistes d’Allemagne. Il y avait par exemple un homme dont le père avait encore député communiste avant le régime nazi. Peut-être entre 20 et 27 soldats allemands ont participé à ce groupe d’« Arbeiter und Soldat » à Brest.

    “Alors que l’armée allemande déplaçait généralement ses troupes d’une ville à l’autre tous les quelques mois afin d’éviter que des liens ne se tissent avec la population locale, il en allait différemment à Brest. Avec une base navale, on a besoin de soldats, mais aussi de techniciens qui restent sur place plus longtemps. Cela facilitait l’établissement de ces liens.

    La police militaire allemande n’a évidemment pas apprécié de trouver des exemplaires d Arbeiter und Soldat”. Et certainement pas quand les soldats allemands de Brest ont eux-mêmes distribué quatre numéros de leur propre journal, Zeitung für Soldat und Arbeiter im Westen. Nous n’avons pas tout retrouvé d’exemplaires de ce journal, mais nous avons le témoignage de celui qui l’a dactylographié, André Calvès.

    Dans ce journal, il y avait un éditorial politique qui montrait que pour arrêter la guerre, il fallait en finir avec le capitalisme. On y lisait aussi des échos de soldats allemands qui s’étaient rendus en Allemagne en permission et qui y avaient vu les ravages de la guerre. Ils rapportaient que Hambourg n’était pas beaucoup mieux lotie que Brest. Et puis on y trouvait des articles sur la responsabilité de chaque soldat allemand : “Les Français nous détestent souvent, mais que faisons-nous ? Nous les persécutons. C’était donc un contenu très révolutionnaire.

    Après le quatrième numéro, tout le groupe a été massacré. Nous ne connaissons pas les détails, nous n’avons pas trouvé les archives de la Gestapo à ce sujet. Le groupe a-t-il été infiltré ? Quelqu’un a-t-il été brisé et a parlé ? Nous n’en savons rien. Mais la répression a été terrible. Publier un journal avec des soldats allemands, dirigé contre le nazisme, c’était bien entendu une attaque directe contre l’armée allemande.

    Après la guerre, un travail a également été organisé à destination des prisonniers de guerre allemands.

    Quand André Calvès est rentré en 1946, son premier réflexe a été de parler à d’autres camarades qui revenaient de déportation, et de dire : le combat que nous menions, qu’est-ce que c’était ? C’était de dire : ce sont nos frères de classe. Et que font-ils maintenant avec les prisonniers de guerre allemands ? Ce sont des esclaves du capital. Et nous ne faisons rien ? Finalement, ils parviennent à avoir un bref contact avec quelques dizaines de prisonniers de guerre allemands, notamment en leur distribuant du matériel obtenu auprès de leurs camarades britanniques.

    Lors du redémarrage des syndicats français, ils sont parvenus à convaincre 35 prisonniers allemands d’adhérer à la CGT. Imaginez : Brest était une ville en ruine et soudain 35 Allemands frappaient à la porte du syndicat pour y adhérer. Les prisonniers de guerre allemands ont donc reçu la visite de jeunes Français qui sont venus les voir en leur disant qu’ils étaient des frères de classe. C’est vraiment un exemple remarquable d’internationalisme.

  • Alors que les licenciements collectifs se multiplient, la chasse aux chômeur.euse.s s’intensifie

    La coalition Arizona, probable futur gouvernement fédéral, compte bien intensifier la chasse aux chômeurs. Dans leurs beaux costumes taillés sur mesure, les politicien.ne.s de la classe dominante ont chargé leur fusil de chasse en claironnant lors de la campagne électorale qu’il fallait limiter le paiement des allocations de chômage à 2 ans. Objectif ? Botter le cul aux chômeur.euse.s pour les contraindre à accepter n’importe quel travail et à n’importe quel prix. Après les exclusions du chômage du gouvernement Di Rupo, la saison de la chasse est à nouveau ouverte. Cette fois-ci, la couleur du costume taillé sur mesure des chasseurs tourne plutôt au brun caca d’oie.

    Par Maxime (Liège)

    La supernote de Bart de Wever (N-VA) a donné le ton lorsque ses propositions ont fuité dans la presse: il est temps une fois de plus de s’attaquer aux personnes les plus précarisées. La proposition de cette note était de limiter le chômage dans le temps en augmentant les montants dans un premier temps, puis en mettant en place une dégressivité allant jusqu’à l’exclusion des allocations. Couic !

    Si vous êtes de Wallonie, cette proposition doit vous rappeler quelque chose. Le Trump borain, Georges-Louis Bouchez, nous a assez rabattu les oreilles avec. La justification ? Augmenter la différence entre les revenus du travail et les allocations du chômage. Alors qu’il suffirait d’augmenter les salaires pour atteindre cet objectif ! Mais leur objectif est de rendre encore plus invivable la vie des plus précarisé.e.s : les chômeur.euse.s et les malades de longue durée.

    Alors, ça fonctionne?

    Comme nous le rappelions dans notre édition de juin 2024, cette mesure s’avère inefficace et constitue uniquement de la poudre aux yeux électorale.

    À partir de 2006 a été mise en place le contrôle des demandeur.euse.s d’emplois. À la suite de quoi une étude a suivi pendant 15 ans des demandeur.euse.s d’emploi de moins de 50 ans. Le résultat est sans appel : le durcissement des conditions d’accès et du contrôle n’a eu aucun résultat positif. “La seule chose, c’est que les gens exclus du chômage se sont retrouvés dans une autre branche de la Sécu, essentiellement la branche invalidité. Ils n’étaient plus chômeurs, mais malades de longue durée”, expliquait ainsi Maxime Fontaine, spécialiste des finances publiques et de la sécurité sociale (ULB), dans les pages du magazine Moustique.

    Ces propositions ne sont, une fois de plus, qu’un effet d’annonce sur une cible facile. Les salaires, en raison des tripotages de l’index, des sauts d’index et de la loi de 1996 sur la norme salariale, n’ont pas suivi l’augmentation réelle du coût de la vie. La recette est connue : les gens sont frustrés, car leur niveau de vie diminue de plus en plus à cause de l’inflation et de la flexibilisation des emplois, et ils cherchent un coupable.

    La coalition Arizona ressort donc de vieilles ficelles pour précariser encore plus les plus précarisé.e.s : réclamer une hausse des salaires ne leur viendrait même pas à l’esprit !

    Du Forem au CPAS

    Une autre conséquence de cette mesure sera d’envoyer les demandeur.euse.s d’emploi de l’institution chargée du chômage (Forem, Actiris et VDAB) vers les CPAS des communes. La mesure augmenterait ainsi le nombre de bénéficiaires du RIS (Revenu d’Intégration Sociale) et ajouterait un poids financier important sur des communes déjà en difficulté. Heureusement, Bart a pensé à cela et propose de compenser cela par une augmentation du financement des CPAS de 200 millions d’euros. Sauf que comme le précise la FGTB, qui a analysé les effets probables de cette mesure, ce serait bien de 700 millions d’euros dont auraient besoin les CPAS pour répondre au nouvel afflux de bénéficiaires : verser les RIS, engager de nouveaux assistant.e.s sociaux.ales, absorber la demande….

    La fin des tensions sur le marché du travail ?

    Un autre constat vient également jouer en défaveur des demandeur.euse.s d’emploi : la demande est plus grande que l’offre sur notre marché de l’emploi. Au second trimestre 2024, ils étaient 284.000 à chercher un emploi en Belgique. Contre 278.520 offres d’emploi publiées par les agences d’aide à l’emploi (Forem, Actiris et VDAB).

    En outre les offres d’emploi ne correspondent pas toujours aux profils des demandeur.euse.s d’emploi et il est souvent nécessaire de suivre des formations pour se réorienter. Comment réaliser ce changement de manière sereine avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ?

    Résumons. Il s’agit d’une mesure inefficace pour obliger les gens à se remettre au travail sans tenir compte d’un marché de l’emploi où la demande dépasse l’offre et en faisant peser l’effort sur les communes belges sans leur fournir les moyens d’y faire face. Qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

    Le résultat sera de faire pression sur les salaires: le patronat, avec l’état actuel du marché du travail, dispose déjà de pas mal de moyens de pression pour engager un.e travailleur.euse à moindres frais. Cette limitation dans le temps accentuera ces moyens de pression et le chantage au travail incitera les gens à accepter des salaires moindres. D’une mesure voulant augmenter la différence entre salaire et chômage, ils n’accoucheront que d’une mesure diminuant les salaires. Heureusement que nous sommes dirigé.e.s par “l’élite” politique, sans quoi où irions-nous ?

  • Journée mondiale du refus de la misère : combattons la pauvreté, pas les pauvres!

    Ce 17 octobre, une nouvelle journée de mobilisation contre la pauvreté a eu lieu à Namur alors que le MR, notamment, a ressorti la mesure infâme de prénaliser à nouveau la mendicité.

    En Belgique, 305 des 581 communes ont déjà adopté un règlement communal sur la mendicité. Pour l’Institut fédéral des droits humains (IFDH) et le Service de lutte contre la pauvreté, pas moins de 253 appliquent des interdictions de mendier « qui violent les droits humains » (Le Soir, 17 octobre). Cette politique de la chasse aux pauvres est cyniquement appliquée par les mêmes forces politiques qui défendent aujourd’hui de limiter les allocations de chômage dans le temps entre autres mesures antisociales.

    Les multiples crises qui ont frappé la société, notamment concernant l’énergie et la hausse des prix, ont renforcé la pauvreté et repoussé tout un tas de personnes vers la mendicité. Comme l’explique Olivier Hissette, directeur du Relais social namurois, dans l’édition du Soir de ce jour : « Mendiant, ce n’est pas SDF. Parmi les mancheurs, vous avez des gens qui disposent d’un logement mais sont amenés à faire la manche car leur revenu ou leur allocation sociale, inférieurs au seuil de pauvreté, ne suffisent pas. Dans environ 55 % des cas, il s’agit d’un public féminin qui a connu une cassure familiale et qui essaie de survivre, certaines travaillant à temps partiel mais ne s’en sortant pas. »

    Cette journée est l’occasion de souligner toute l’importance et l’absolue nécessité de se battre non seulement contre l’avalanche de mesures d’austérité prévues à tous les niveaux de pouvoir, mais aussi pour arracher les moyens nécessaires pour satisfaire les besoins en termes de logments sociaux supplémentaires, d’extension des serivices publics et de la sécurité sociale, etc. Mais nous ne parviendrons à en finir une fois pour toutes avec la misère qu’en renversant ce système d’inégalités extrêmes qu’est le capitalisme.

  • A mesure que la “fête de la démocratie” devient un simulacre vide de sens, toujours plus de gens s’en détournent

    La suppression du vote obligatoire en Flandre s’est traduite par une participation beaucoup plus faible que prévu, avec un taux de participation de 63,7 %. Même à Bruxelles, où le vote est obligatoire, il y a de nombreuses communes où plus d’un cinquième de l’électorat ne s’est pas présenté. En Wallonie, malgré le vote obligatoire, les gens qui n’ont pas été voter, les gens qui ont voté blanc et les gens qui ont voté nul représentent 22,7% de l’électorat, le chiffre le plus élevé depuis 1919.

    Le suffrage universel a été imposé à la suite d’une lutte acharnée de la part du mouvement ouvrier menée contre celles et ceux qui revendiquent aujourd’hui de représenter la “démocratie”. Une fois arrachée, cette conquête sociale a été pervertie jusqu’à devenir l’occasion de colorier un bulletin toutes les quelques années pour que les partis traditionnels appliquent tout de même la même politique antisociale par la suite. Ce n’est pas une coïncidence si les jeunes et les personnes peu qualifiées sont les premières personnes à tourner le dos à ce système : ce sont précisément les couches qui s’identifient le moins à la manière dont le système fonctionne. Alors qu’un bourgmestre sur huit entretient des liens avec des promoteurs immobiliers, la question des liens avec les personnes précarisées ou la jeunesse n’est même pas soulevée. Si le monde politique ne s’y intéresse pas, comment peut-il espérer gagner leur intérêt politique, alors que ces couches sont justement celles qui ont le plus besoin de sortir du statu quo ?  

    Souvent, chez les partis traditionnels, des figures locales populaires permettent de sauver les meubles, mais elles ne peuvent pas complètement cacher la poursuite de l’érosion de soutien. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’extrême droite arrive au pouvoir au niveau local, à Ninove. Le PTB a globalement progressé, avec de beaux scores à Bruxelles et Anvers notamment, mais un score plus important était attendu.

    L’extrême droite au pouvoir à Ninove

    Le 9 juin, le Vlaams Belang était le premier parti dans 143 communes flamandes, alors qu’il ne l’est plus aujourd’hui que dans deux d’entre elles : Ninove et Denderleeuw. Dans des villes comme Anvers, Gand et Louvain, l’extrême droite décline. A Anvers, pour se distinguer face au discours droitier de la N-VA, la vieille figure de proue du Vlaams Blok/Belang Filip Dewinter devient encore plus caricatural, tout particulièrement dans le contexte d’une population si diversifiée. Faire une croix sur l’extrême droite est toutefois malheureusement prématuré dans la perspective d’inégalités croissantes et d’augmentation de tous les problèmes sociaux qui y sont liés. 

    À Ninove, la liste Forza Ninove a obtenu la majorité absolue. Le 9 juin, un quart des électeur.trices de Ninove avaient accordé un vote préférentiel à Guy D’Haeseleer. Aujourd’hui, il s’agit de près de 40 % des votants. Pourquoi l’extrême droite peut-elle faire un tel score ? Une série de facteurs entrent en jeu : la disparition de l’industrie et des sources locales d’emploi, la réduction de tous les services publics (et privés), une pression accrue sur le marché du logement et les services publics due à l’arrivée rapide de gens fuyant la politique de logement antisociale et inabordable de Bruxelles et, pour couronner le tout, l’accent mis sur le racisme par tous les partis. A cela s’ajoute un réel ancrage de l’extrême droite. Dès la première percée du Vlaams Blok, des noyaux étaient actifs dans la région de la Dendre. Ces dernières années, D’Haeseleer s’est développé un réseau de soutien avec Forza Ninove. Celui-ci aide les gens à remplir leur déclaration d’impôt et D’Haeseleer signe de son nom la notice nécrologique de chaque habitant de Ninove décédé par exemple, choses que les autres partis ne font plus en Flandre. Là où d’autres partis se limitent de plus en plus aux opérations de communication, Forza Ninove est ancré localement.

    En 2018, Forza Ninove a échoué de peu à obtenir la majorité absolue et tous les autres partis ont formé une coalition. Il a toutefois fallu faire preuve de persuasion avec la N-VA. Aujourd’hui, Forza Ninove obtient 18 sièges sur 35. D’Haeseleer a annoncé vouloir discuter avec la N-VA (qui a perdu 1 de ses 2 sièges), mais les chances de parvenir à une coalition sont inexistantes. Forza Ninove a besoin que cette discussion prenne place essentiellement à des fins de propagande. Si Bart De Wever ouvre cette porte, la N-VA risque bien de se retrouver aspirée par l’extrême droite au-delà de Ninove. Le fait que la N-VA représente le parti par excellence des attaques antisociales sévères prévues par la coalition fédérale Arizona contre la classe travailleuse ne pose aucun problème au Vlaams Belang. Bien au contraire.

    Forza Ninove affirme défendre les services sociaux avec la construction d’un nouvel hôpital et d’une nouvelle maison de repos et de soins. En réalité, Forza Ninove s’est contenté de souhaiter que ces questions soient examinées. Ce qui est par contre très concret, ce sont les restrictions d’accès au logement social et à l’aide sociale (présentées comme trop généreuses et comme un « Win-for-life ») ainsi que le contrôle strict du catalogue de la bibliothèque, du menu des repas scolaires, de la langue des vendeur.euse.s aux étals du marché, du maquillage lors des fêtes de Saint-Nicolas… Les coupes budgétaires dans le secteur social iront de pair avec une augmentation de la répression, le déploiement de services de sécurité privés, l’utilisation accrue de Sanctions administratives communales (SAC) et de travaux d’intérêt général obligatoires pour les personnes qui font appel au CPAS. Forza Ninove souhaite un contrôle approfondi de la vie de la population : « Pour les personnes qui résident déjà légalement ici, il n’y a de place dans notre société que dans la mesure où elles s’intègrent, contribuent à notre prospérité, se conforment à nos lois et à nos normes et respectent nos valeurs, notre culture et nos traditions. » Combien de SAC la police des valeurs va-t-elle bientôt donner ? Forza Ninove veut lancer une chasse ouverte aux personnes sans-papiers. Les subventions pour les associations culturelles ou sportives ne seront accordées que pour autant que l’on n’y parle que le néerlandais exclusivement. Quant au reste, les promesses de campagne concernant la lutte contre la corruption et le népotisme sont généralement les premières à être rompues une fois que l’extrême droite est en mesure d’elle-même attribuer les postes et les contrats. C’est ce qui ressort notamment des municipalités françaises où l’extrême droite est arrivée au pouvoir.

    À Denderleeuw, le scénario qui s’y présente est similaire à celui d’il y a six ans à Ninove. Le Vlaams Belang y est devenu le plus grand parti avec un peu moins de 40 %. Cela signifie soit une coalition du VB avec la N-VA, soit une coalition de tous les autres partis contre le VB, l’option la plus probable. Comme le cas de Ninove le démontre, cela ne suffira pas à stopper la progression de l’extrême droite.

    Sans réponse collective de la part du mouvement des travailleur.euse.s pour s’en prendre au terreau sur lequel l’extrême droite se développe et sans approche réelle des problèmes sociaux, l’extrême droite peut continuer à croître. Une opposition de gauche forte et combative est nécessaire pour combattre le succès électoral de l’extrême droite. Une liste du PTB à Ninove aurait pu offrir une alternative de gauche à celles et ceux qui souhaitaient exprimer un vote de protestation. Mais il faut bien plus que ça, la lutte sociale est également nécessaire pour s’opposer à la politique d’extrême droite de « diviser pour mieux régner » sur base de la haine de l’autre. Les projets antisociaux du futur gouvernement fédéral Arizona vont donner du vent aux voiles de l’extrême droite.

    Une semaine avant les élections, le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken a déclaré triomphalement que le cordon sanitaire « est sur le point d’exploser ». La déclaration semblait surtout destinée à encourager ses troupes. Avec la « défaite victorieuse » du 9 juin, où le Vlaams Belang n’était finalement pas arrivé en tête en Flandre, le tremplin vers une participation à grande échelle aux autorités locales avait déjà disparu. Van Grieken doit maintenant se contenter de Ninove, une victoire qu’il s’est empressé de revendiquer pour ne pas avoir à parler des autres résultats. Il est possible qu’il y ait une autre percée dans les communes avec des listes locales. Il attend avec impatience que se clarifie la situation à Middelkerke, où Jean-Marie Dedecker (député indépendant élu sur une liste N-VA) a perdu sa majorité absolue et n’a pas apprécié que la N-VA présente sa propre liste contre la sienne. La rancune jouera certainement pour embarquer à bord le seul élu VB à Middelkerke, surtout avec un personnage comme Dedecker.

    L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir à Ninove est un signal d’alarme pour tou.te.s les antifascistes. C’est aussi un danger évident pour toutes les personnes perçues comme étrangères ou d’origine étrangère. Allons-nous laisser l’aliénation causée par des années de politiques antisociales et la colère qu’elles suscitent être exploitées par des partis qui ne font qu’alimenter la haine de l’autre et la discorde ? Ou allons-nous organiser une résistance sérieuse aux mesures antisociales à tous les niveaux de pouvoir, couplée à un effort antifasciste à Ninove et dans la région de la Dendre ? Cela peut se faire en scrutant systématiquement les politiques locales, en rassemblant toutes les victimes des politiques de droite, les jeunes, les personnes opprimées et toutes les personnes exploitées aux côtés de syndicalistes, en renforçant les initiatives locales et en développant des campagnes qui soulignent les intérêts de la classe travailleuse dans toute sa diversité.

    Du côté francophone, l’extrême droite dispose d’un élu sur une liste de “Chez Nous”, à Mouscron. En 2018, l’extrême droite francophone était représentée par quatre formations et une centaine de listes dans des dizaines de communes, avec 13 élus dans 10 communes. En 2024, il y a eu 6 listes péniblement constituées et au final des échecs à Liège, Amay et même Fleurus où Nicotra a échoué à se faire réélire. Cela s’explique notamment par la trumpisation du MR, le parti servant notamment de refuge pour diverses figures d’extrême droite, mais aussi par l’activité conséquente des divers réseaux et groupes antifascistes qui ont largement contribué à bloquer l’essor d’initiatives d’extrême droite. La dynamique de la Coordination Antifasciste de Belgique (CAB) renforce très clairement cela. 

    Face à la consolidation de l’Arizona, place à la lutte dans la rue

    De Wever a triomphé une fois de plus à Anvers. Avec 37%, il a maintenu son challenger Jos D’Haese (PTB) loin derrière à la deuxième place. La N-VA reste aux commandes à Anvers dans une coalition avec Vooruit, qui semble s’y être confortablement habitué. Il est excessivement embarrassant qu’une partie de la direction de de la FGTB d’Anvers se soit lancée à corps perdu dans la campagne de Vooruit et ait même été candidate pour ce parti, tandis que Vooruit a fait le lit de De Wever aux niveaux local, régional et fédéral. Vooruit préfère appliquer des politiques de droite avec la N-VA plutôt que d’envisager une coalition progressiste. Même en ce qui concerne le conseil de district anversois de Borgerhout – où figure le PTB avec Groen et Vooruit, les trois formations ayant obtenu 67% des voix – pour la députée européenne Vooruit Kathleen Van Brempt, il ne saurait être question d’un conseil de district « en opposition avec le conseil communal ». La participation des dirigeant.e.s de la FGTB à la campagne de Vooruit n’est d’aucune aide pour organiser l’opposition au prochain gouvernement Arizona. Quelle explication vont-ils et elles donner aux personnes qui perdront bientôt leurs allocations de chômage ? Aux travailleur.euse.s qui devront faire face à de nouvelles attaques contre leurs pensions et leurs salaires ? Ou aux jeunes qui ne trouvent pas de logement abordable parce que ce sont les désirs des magnats de l’immobilier qui font loi ?

    Une fois de plus, De Wever a pu apparaître comme le vainqueur central et s’imaginer tranquillement en empereur romain. Des campagnes locales ont bien eu lieu ces 12 dernières années contre la politique antisociale de l’hôtel de ville, sans toutefois qu’un large mouvement social ne se matérialise. Cela ne joue pas à la faveur de notre camp social, même si le résultat historique du PTB (à la deuxième place avec 20%) donne une fois de plus une indication du potentiel existant pour mener une lutte conséquente. 

    De Wever a déclaré, avec une islamophobie répugnante, que le PTB recueillait des voix sur base de Gaza et du port du voile. Comme si le vote des personnes issues de l’immigration comptait moins ! Comme l’opposition active au terrible génocide à Gaza et à son escalade en une guerre régionale était quelque chose de négatif ! De Wever parle bien entendu à partir de son propre point de vue, totalement dénué d’empathie pour le massacre des masses palestiniennes ou libanaises et reposant sur un soutien sans équivoque au gouvernement de droite et d’extrême droite en Israël. Ce soutien, soit dit en passant, est en partie motivé par des raisons électorales. Pour notre part, nous estimons que le fait que les manifestations autour de Gaza se traduisent également sur le plan politique est un atout. La lutte sociale et les élections ne sont jamais séparées, l’implication active de couches plus larges dans ces luttes est la meilleure façon de mobiliser un soutien, y compris lors des élections.

    Cette victoire à Anvers renforce la position de De Wever dans les négociations pour former le gouvernement fédéral. Il a déjà annoncé que sa « super-note » reviendrait sous un autre nom sur la table dès le 14 octobre. Le résultat à Anvers éclipse les faiblesses électorales de la N-VA. Les hommes forts du gouvernement flamand ne s’en sortent pas bien. A Brasschaat, l’ancien ministre-président flamand Jan Jambon a conservé sa majorité absolue mais a perdu près de la moitié de ses voix de préférence en tant que tête de liste. À Beersel, l’ancien ministre flamand de l’Enseignement Ben Weyts a perdu deux tiers de ses votes préférentiels. Le nouveau ministre-président flamand Matthias Diependaele à Zottegem et l’ancienne ministre de l’Environnement, de la Justice, du Tourisme et de l’Energie Zuhal Demir à Genk perdent également des votes préférentiels. A Bruxelles, la N-VA a perdu ses six conseillers communaux, dont la nouvelle ministre du gouvernement flamand Cieltje Van Achter à Schaerbeek. Le talon d’Achille de la machine de campagne de De Wever est la politique de son parti. À Anvers, il a réussi à détourner l’attention sur ce point, mais en tant que Premier ministre fédéral, ce sera considérablement plus difficile d’opérer le même tour de passe-passe. Surtout avec le catalogue des horreurs qu’il a déjà présenté avec sa super-note.

    Les libéraux francophones de Georges-Louis Bouchez ont reproduit la vague bleue du 9 juin, mais pas dans la mesure où l’espérait le MR. Ils n’ont pas pu briser la domination du PS à Mons, Charleroi et Liège. A Bruxelles aussi, le PS tient bon. L’érosion du PS se poursuit, mais le MR et Les Engagés ont été incapable de simplement traduire le résultat du 9 juin au niveau local. Les Engagés sont sortis renforcés des élections, le MR a également progressé mais, fidèle à l’arrogance de Bouchez, il avait placé la barre beaucoup trop haut. 

    Le PS a quant à lui mené sa campagne pour les communales en soulignant tout particulièrement son opposition à l’Arizona et aux projets de la droite. Tout ça, une fois de plus, pour se dépêcher de conclure des majorités avec le MR une fois le scrutin passé. Ce fut même le cas à Evere, alors que le PS y dispose d’une majorité absolue. ECOLO n’est pas innocent de pareilles alliances : à Tournai, le parti vert s’est allié au MR et aux Engagés pour reléguer le PS dans l’opposition et permettre à Marie-Christine Marghem de devenir bourgmestre. L’ancienne ministre de l’Energie MR est notamment connue pour sa position très pro-nucléaire : “Nous devons prolonger tout ce qu’il est possible de prolonger pour calmer les marchés”.

    Les autres partenaires de l’Arizona revendiquent une victoire. Le CD&V s’est maintenu dans les zones rurales et reste le plus important dans 108 communes flamandes (contre 113 en 2018), avec des bastions en Flandre occidentale, dans le Limbourg, dans certaines parties de la Flandre orientale et dans la région de la Campine. Le président du parti Sammy Mahdi a remporté un succès personnel avec une liste de cartel CD&V et Open Vld à Vilvorde. Vooruit a obtenu de bons résultats dans un certain nombre de villes centrales, devenant le plus important à Ostende, Turnhout, Louvain et Herentals. À Saint-Nicolas, il l’a raté de peu. À Gand, Vooruit était le plus important au sein du cartel avec les libéraux du bourgmestre De Clercq. De l’autre côté, Conner Rousseau n’a pas été à la hauteur de ses ambitions de bourgmestre, et le ministre flamand Gennez à Malines, en tant que deuxième sur la liste, a attiré beaucoup moins de votes préférentiels qu’en tant que tête de liste en 2018.

    Pendant ce temps, l’Open Vld et Groen continuent de prendre des coups. Le premier ministre sortant De Croo a pu maintenir de justesse sa majorité absolue à Brakel. Les libéraux perdent Ostende, sont en position de faiblesse au sein du cartel à Gand et à Anvers, pour la première fois, ont même complètement disparu du conseil communal. La coprésidente de Groen, Nadia Naji, a affirmé que son parti ne disposait pas de suffisamment de temps après le 9 juin pour rectifier le tir. Ce qu’elle n’a pas mentionné, c’est que Groen est en train de perdre du terrain avec Ecolo à Bruxelles. A Ostende, Groen partage les coups de l’Open Vld avec lequel il a formé une liste communale. A Louvain et Anvers, le déclin est net. Les espoirs à Audenarde avec Elisabeth Meuleman n’ont pas été comblés. Heureusement pour Groen, il y a eu les résultats à Gand, celui de l’entente avec Vooruit à Mortsel et celui avec la N-VA dans le Horebeke de Petra De Sutter. Ecolo est resté relativement intact à Liège sous le nom Vert Ardent et a conservé la tête du scrutin à Ixelles, mais une alliance entre le MR, les Engagés et le PS a eu raison du mayorat des Verts, décroché en 2018. Pour la première fois depuis 2000, Ecolo va également dans l’opposition à Ottignies-Louvain-la-Neuve. 

    La percée spectaculaire de Team Fouad Ahidar en juin s’est poursuivie à Bruxelles, avec notamment des scores élevés à Anderlecht et Molenbeek. Au niveau local, la percée reste pour l’instant limitée à la région de Bruxelles, mais ailleurs, la méfiance à l’égard de la politique dominante est également très répandue. Les listes Team Fouad Ahidar à Bruxelles ont été considérées par de nombreuses personnes issues de l’immigration comme les leurs, alors que d’autres partis ont placé des candidat.e.s issu.e.s de l’immigration sur leur liste principalement ou uniquement pour obtenir des votes, mais pas pour lutter contre la discrimination quotidienne, une discrimination qui augmente à mesure que le manque de tout grimpe en flèche, pénurie qui frappe le plus durement les groupes les plus pauvres et les plus opprimés de la population. Après le score élevé de Fouad Ahidar en juin, les partis établis ont répondu par une campagne islamophobe répugnante. Cela ne fera qu’accroître l’aliénation à l’égard de la politique traditionnelle. Le fait de se tenir debout avec des listes est un pas en avant. En particulier avec des revendications de logements abordables, d’investissements dans l’enseignement et de soins de santé accessibles. D’un autre côté, l’opposition à un meilleur accès à l’avortement et aux droits des personnes LGBTQIA+ (ce qui était notable dans la campagne d’Anvers) est problématique. Les partis traditionnels n’ont pas de leçons à donner à Fouad Ahidar sur ce point : c’est le CD&V et la N-VA qui ont bloqué l’assouplissement du droit à l’avortement, et les libéraux, les sociaux-démocrates et les verts l’ont également autorisé pendant des années, formation de gouvernement après formation de gouvernement, en dépit de leur majorité parlementaire. C’est d’ailleurs ce que Vooruit continue à faire concernant la coalition Arizona. Les réactions islamophobes des partis établis servent principalement à éviter d’avoir à répondre à la méfiance justifiée d’une partie de la population et à l’aversion justifiée pour la politique blanche raciste de discrimination quotidienne. À partir de la voix contre l’oppression exprimée dans le résultat de Fouad Ahidar, d’autres mesures peuvent être prises pour lutter contre toutes les formes d’oppression. L’ensemble de la classe travailleuse, dans toute sa diversité, a un rôle à jouer à cet égard.

    Que signifient ces résultats pour la période à venir ? Les chances de voir le gouvernement de l’Arizona s’imposer ont augmenté. De Wever, Rousseau, Mahdi et Prévot sortent confiants des élections. Cependant, les éléments de la super-note de De Wever dans la formation du gouvernement indiquent clairement l’arrivée de politiques antisociales particulièrement dures. Celles-ci visent à atomiser le mouvement organisé des travailleur.euse.s afin de rendre plus favorable la position du capital dans la société, avec l’impact de nous appauvrir collectivement ainsi que d’isoler et de réprimer plus durement les plus faibles. Il s’agit d’une recette éprouvée pour la croissance de l’extrême droite. Le MR adoptant une position trumpienne, il en va de même du côté francophone. Même si le résultat de Chez Nous reste limité (1 siège à Mouscron), c’est un signal d’alarme. A moins, bien sûr, que le mouvement des travailleur.euse.s ne s’en mêle. Le journal de la FGTB sur la super-note est une excellente initiative pour une campagne d’information. Ce journal s’adresse surtout aux syndicalistes, mais il pourrait constituer un tremplin vers un journal plus accessible en front commun syndical, comme lors de la lutte finalement victorieuse contre le système de pension à points. Si les dirigeants syndicaux sont aveuglés par la présence du Vooruit et du CD&V dans les gouvernements, ils risquent d’alimenter l’aliénation au sein de leurs propres organisations. Il s’agit maintenant de commencer à organiser la lutte.

    Le PTB progresse, mais s’attendait à plus 

    Le duel anversois entre Bart De Wever et Jos D’Haese a dominé la campagne électorale du côté néerlandophone. Avec 20,2%, le PTB devient le deuxième parti d’Anvers, un résultat historique. Dans les arrondissements d’Anvers, le nombre de conseillers de district du PTB a doublé, passant de 19 à 43. A Borgerhout, le PTB est le premier parti avec 28,8% et le deuxième à Hoboken (26,2%) et à Deurne (22,2%). C’est phénoménal ! En même temps, le PTB doit reconnaître que les attentes étaient plus élevées. Le pari était de briser la coalition autour de la N-VA, et l’on rêvait même ici et là que le PTB devienne le plus grand parti d’Anvers. Cela ne s’est pas concrétisé, avec 37 %, la N-VA est presque deux fois plus importante électoralement.

    Dans une première réaction, Jos D’Haese a souligné le rôle de l’abolition du vote obligatoire. C’est certainement un facteur. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à la façon de convertir le soutien au PTB, en particulier dans les quartiers populaires, en une implication plus active dans les luttes sociales et dans la campagne électorale. Au cours des 12 dernières années, de petites actions ont eu lieu contre la gestion froide et antisociale d’Anvers, certaines d’ailleurs couronnées de succès. Cependant, l’absence d’un mouvement de protestation plus large contre De Wever lui a permis de s’en tirer avec sa rhétorique digne de la guerre froide mêlée de ses fantasmes d’empereur romain pour éviter d’avoir à parler de sa politique de casse sociale. La mobilisation dans d’autres domaines peut également stimuler l’implication dans une campagne électorale pour s’opposer aux politiques menées par ce biais.

    En 2018, le PTB avait obtenu nationalement l’élection de 142 conseiller.ère.s communaux.ales. Lors de Manifiesta, Raoul Hedebouw avait déclaré que l’ambition du parti était de doubler ce nombre. Au final, le PTB a obtenu 197 sièges, en plus des 43 conseiller.ère.s de district mentionnés ci-dessus. De premier.ère.s élu.e.s sont arrivé.e.s à Ostende, Alost, Ronse, Boom, Mortsel, Heist-op-den-Berg, Halle, Asse et Dilbeek du côté néerlandophone ; à Mouscron, Tournai, Binche, Ath, Tubeke, Châtelet, Sambreville et Fleurus du côté francophone et à Jette et Etterbeek à Bruxelles. Avec 20 %, le PTB est le nouveau venu le plus frappant à Mouscron, la commune où le parti d’extrême droite Chez Nous a obtenu son seul siège. De l’autre côté, le PTB perd son siège à Lommel et il y a une perte de siège à Zelzate.

    Le deuxième objectif était de former des majorités progressistes dans quatre ou cinq communes. Conner Rousseau et Vooruit ont explicitement bloqué cet objectif dans les derniers jours avant les élections. A défaut d’une majorité absolue, Vooruit pourrait opter pour un partenaire plus petit à Zelzate (peut-être le cartel CD&V et N-VA pour graisser la patte au gouvernement fédéral ?) Kathleen Van Brempt s’oppose à une coalition progressiste à Borgerhout. Là, le PTB est le plus grand parti, mais il dépend de Groen, qui peut soit former une majorité avec le PTB, soit en constituer une avec Vooruit et la N-VA. Quel prix la N-VA est-elle prête à payer pour cela à la mairie d’Anvers ?

    Il y a plus de possibilités à Bruxelles et du côté francophone, notamment à Mons et La Louvière. A Molenbeek, avec Catherine Moureaux, le PS est de justesse resté le parti le plus important et, comme en 2018, il veut y discuter avec le PTB. À Saint-Gilles, la coalition du PS et d’Ecolo est déjà formée. Il y a encore une petite chance à Forest. À Seraing, le PS dispose d’une majorité absolue, mais il peut encore y avoir une coalition. Herstal sera un cas intéressant : le PS y est à deux doigts de la majorité absolue et doit choisir de gouverner soit avec le MR, soit avec le PTB. Il existe donc des possibilités de participation à des coalitions. Il convient de rappeler qu’il s’agit de communes placées sous la tutelle financière de la région et qui disposent donc d’une marge de manœuvre très réduite. 

    Le léger recul du PTB à Zelzate soulève la question de savoir si la participation ne devrait pas produire des résultats plus ambitieux. Dans un contexte de méfiance croissante à l’égard de la politique dominante – en fait à l’égard de toutes les institutions capitalistes – il ressort de toute évidence qu’une approche limitée au terrain électoral et institutionnel est trop limitée. Imaginez que l’énorme organisation militante que le PTB a mis en place dans les campagnes électorales au cours de l’année écoulée puisse poser les bases de comités d’action et de campagnes en faveur d’un impôt sur la fortune, d’un plan massif d’investissement public dans le logement social, les soins de santé et l’enseignement, de transports publics plus nombreux et gratuits ou encore pour s’opposer à la coalition Arizona ? 

    Ce n’est qu’en transformant le mécontentement passif en entrée en action, par le biais d’actions et de campagnes, que nous pourrons orienter la méfiance vers une lutte contre l’ensemble du système capitaliste. C’est par la lutte que nous pourrons construire un rapport de force favorable à un changement de système. 

    Une résistance active est nécessaire !

    Le catalogue des horreurs de l’Arizona s’accompagne de politiques antisociales au niveau régional. Le nouveau gouvernement flamand tente de le cacher en prétendant investir davantage dans la politique sociale et le logement social, mais il n’a pas de réponse aux énormes déficits et défend principalement une politique de division dirigée contre les plus faibles de la société. Le nouveau gouvernement de Fédération Wallonie Bruxelles a déjà clairement signalé que le personnel de l’enseignement était en ligne de mire. A Bruxelles, les discussions sont toujours bloquées mais tout le monde reconnaît que les caisses sont vides. C’est aussi le cas au niveau local. La limitation dans le temps des allocations de chômage va encore plus peser sur les finances communales et les CPAS et ce alors que dans de nombreuses communes, tout ce qui le pouvait a déjà été privatisé et que le monde socioculturel est devenu un désert.

    À tous les niveaux, les plus riches se voient dérouler le tapis rouge ; le futur premier ministre De Wever se targue même d’entretenir des liens étroits avec les magnats de l’immobilier et les grands patrons. Un bourgmestre sur huit a des liens avec le secteur immobilier, a-t-on appris dans les médias flamands les jours précédant les élections. Combien de bourgmestres ont des liens avec le monde des personnes défavorisées ?

    Plusieurs années s’écouleront sans élections. Le faible taux de participation aux élections locales illustre que l’espoir d’arracher un changement par cette voie est limité. Cela ne doit toutefois pas inévitablement conduire à la résignation ou au pessimisme. La classe travailleuse peut imposer le respect de ses intérêts et de ses revendications. C’est le chemin qui avait été pris en 2014 avec un puissant plan d’action en escalade contre le pire gouvernement de droite depuis les années ‘80. C’est le manque de détermination dans les sommets syndicaux pour continuer le combat dans l’élan de la grève générale nationale de masse du 15 décembre qui a permis au gouvernement Michel de reprendre l’initiative. Il a manqué au sein du mouvement une force capable de défendre largement une proposition alternative à la voie sans issue de la direction syndicale. Cela n’a toutefois pas empêché le mouvement des travailleur.euse.s d’enterrer plus tard le projet de pensions à point en 2018. 

    Un tel type de lutte est également possible et tout à fait nécessaire pour les questions relatives à l’échelon communal, telles que l’investissement dans des logements abordables plutôt que dans des projets prestigieux de marketing urbain, le développement des services publics (et la manière dont cela contribue à la sécurité de la population), la protection et l’amélioration des conditions de travail et des pensions du personnel communal, etc. 

    Dans le cadre du plan Oxygène destiné à aider les communes wallonnes en difficulté financière (28 actuellement), la Région wallonne, via le Centre régional d’aide aux communes (Crac), avait prévu de lever par emprunt 350 millions d’euros auprès des banques en 2024. Seule la banque ING a répondu, mais pour un total de 82 millions seulement et en refusant de financer sept villes wallonnes, et non des moindres : Liège, Charleroi, Mons, Ath, Namur, La Louvière et Verviers. Il manque donc 268 millions, ce qui s’ajoute aux nombreux autres défis des communes, dont le financement des CPAS et des pensions des fonctionnaires locaux ou encore des zones de secours. C’est une indication claire du type de combat qui sera nécessaire, avec une lutte résolue pour briser la camisole de force budgétaire des communes, refuser de payer la dette des communes aux banquiers spéculateurs et récupérer dans le giron public toutes les matières qui ont été bradées au privé.

    Les illusions d’une partie de la direction syndicale envers Vooruit et le PS sont l’expression d’une faiblesse plus large, celle d’un manque de solutions face aux multiples crises du capitalisme. C’est un obstacle considérable pour entrer en lutte. Même après l’annonce des licenciements collectifs chez Audi, il n’y a guère eu de lutte digne de ce nom. Une perspective de victoire est essentielle pour s’engager dans l’action collective. Mener ce type de discussion sur nos revendications et notre approche avec le plus grand nombre possible de travailleur.euse.s et de militant.e.s est une priorité cruciale.

    Il nous faut une mobilisation active d’en bas contre les attaques d’en haut, en faveur d’un changement fondamental de société et d’un système différent. Le PSL a appelé à voter pour le PTB lors de ces élections, en considérant qu’il s’agissait de la meilleure façon de renforcer la position de la classe travailleuse. Nous continuerons à suivre ce type d’approche constructive et continuerons, dans la lutte au côté de camarades d’horizons différents, à débattre de la nécessité d’une société socialiste.

  • Stop au génocide à Gaza, stop à l’invasion du Liban

    Depuis une année entière maintenant, la population de Gaza vit un assaut génocidaire de l’État israélien qui a rendu la bande de Gaza pratiquement inhabitable. La souffrance humaine y est inimaginable.

    Texte d’un tract du Socialist Party irlandais

    Au moins 48.000 Palestinien.ne.s ont été massacré.e.s. La faim et la maladie sévissent, et la destruction des services de santé entraîne une surmortalité estimée à au moins 186.000 personnes, selon la revue médicale The Lancet.

    La nouvelle série d’atrocités commises par l’État israélien au Liban a dépassé les 1.000 personnes tuées et des centaines de milliers de personnes ont dû quitter leur foyer au cours des dernières semaines, alors qu’une nouvelle invasion terrestre était lancée, la quatrième de la part de l’armée israélienne depuis 1978.

    Le Moyen-Orient est à l’aube d’une nouvelle guerre régionale et de toutes les horreurs que cela entraînera en raison des actes de la classe dirigeante israélienne, avec le soutien total de l’impérialisme américain. L’administration Biden déploie actuellement des troupes supplémentaires dans la région pour y soutenir son principal allié.

    « Se tenir aux côtés de la Palestine, c’est être humain » – Greta Thunberg

    Des millions de personnes ordinaires dans le monde entier ont manifesté, occupé, boycotté et sont entrées en grève contre l’État israélien.

    Le désir de ne pas faire comme si de rien n’était tant que le génocide se poursuivra fait partie intégrante de ce mouvement inspirant. Ce sentiment d’urgence doit être transposé sur nos lieux de travail, dans nos communautés, dans nos universités et dans nos écoles. Plus précisément, les travailleur.euse.s doivent mener des actions de grève ciblées pour mettre un terme aux livraisons d’armes à l’État d’Israël.

    L’empathie envers les Palestinien.ne.s et l’humanité de ce mouvement contrastent fortement avec l’inhumanité de celles et ceux qui dirigent notre société. Ces personnes profondément cyniques sont complices d’un génocide, un génocide soutenu par le système capitaliste dans son ensemble :

    • La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et d’autres dirigeants occidentaux se sont rendus en Israël pour donner le feu vert à Netanyahou pour massacrer Gaza ;
    • Les puissances américaines et européennes ont continué à fournir à l’État israélien des armes de destruction massive. Les génocidaires Joe Biden et Kamala Harris ont veillé à ce que 14 milliards de dollars de fonds de guerre soient envoyés à Israël, en plus des 3,8 milliards de dollars versés chaque année par les Etats-Unis ;
    • En Allemagne, deuxième exportateur d’armes vers Israël, les manifestations de solidarité avec les Palestinien.ne.s ont été interdites et les militant.e.s criminalisé.e.s ;
    • Des entreprises comme Hewlett Packard, Intel, Caterpillar et de nombreux fabricants d’armes ont profité des crimes de l’État israélien ;
    • Malgré ses belles paroles, le gouvernement irlandais est également complice du génocide de Gaza. Il a honteusement permis à 90 tonnes d’armes de traverser l’espace aérien irlandais. Il a bloqué l’adoption du projet de loi sur les territoires occupés qui interdirait les marchandises provenant des colonies israéliennes.

    Complicité impérialiste

    De la Naqba au génocide de Gaza, les États capitalistes occidentaux ont toujours soutenu les crimes de l’État israélien contre le peuple palestinien.

    Ainsi, pour des millions de personnes dans le monde, la Palestine, comme par le passé l’Afrique du Sud de l’apartheid et la guerre de l’impérialisme américain contre le peuple vietnamien, est devenue le symbole du système mondial injuste et oppressif. Une véritable opposition à l’État israélien est nécessairement liée à une large opposition à l’oppression, à l’exploitation, au racisme et au colonialisme.

    Liberté pour la Palestine

    La liberté pour la Palestine n’existera jamais tant que l’État d’apartheid israélien, raciste et colonial, existera. Il doit être renversé et anéanti.

    Les masses palestiniennes elles-mêmes, alliées à la classe travailleuse et aux pauvres de tout le Moyen-Orient, sont essentielles pour y parvenir. Mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. L’ensemble du système capitaliste et impérialiste et tous les régimes pourris qui le soutiennent doivent disparaître. Ce système a créé une prison d’exploitation et d’oppression dans toute l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

    Une lutte révolutionnaire pour une transformation socialiste de la société, prenant le contrôle des vastes richesses et ressources au profit de millions de personnes et non de millionnaires, pourrait tendre la main à la classe travailleuse au sein de l’État israélien et l’appeler à se joindre à une bataille contre un ennemi commun. La classe dirigeante n’offre qu’un avenir de guerre, d’insécurité, de corruption, d’autoritarisme et de précarisation d’existence.

    Un changement révolutionnaire

    Une société fondée sur le pouvoir des masses serait synonyme de liberté et de justice pour tou.te.s. Elle pourrait permettre aux Palestinien.ne.s et aux Juif.ve.s israélien.ne.s d’exercer leur droit démocratique à l’autodétermination et à toutes les minorités nationales et religieuses de bénéficier d’une égalité totale – ce qui est impensable tant que l’État sioniste, fondé sur la suprématie raciste et l’occupation, restera debout.

    La lutte pour un changement socialiste révolutionnaire doit commencer aujourd’hui, une lutte inséparable de la quête de libération des Palestinien.ne.s, et le seul moyen par lequel la paix et la justice pour toutes les personnes opprimées et exploitées peuvent devenir réalité.

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