Tag: ROSA

  • Scandale sexiste à l’université de Gand : la Campagne ROSA mène la riposte !

    La confiance renforcée par les scores électoraux du Vlaams Belang, le cercle étudiant catholique d’extrême droite KVHV (Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond) a utilisé les locaux de l’université de Gand pour y faire résonner le sexisme le plus immonde lors d’une conférence avec le chirurgien Jeff Hoeyberghs, un sexiste notoire. Peut-être avez-vous vu la vidéo que nous avons réalisée à ce sujet et qui est devenue virale sur le net ? Deux actions ont également été organisées par la Campagne ROSA et les Etudiants de Gauche Actifs. Grâce à cela, un débat plus large a eu lieu concernant le sexisme, de plus la confiance en soi de l’extrême droite a reçu une claque.

    Par Koerian

    L’extrême droite ressent une confiance mal placée

    La confiance renouvelée de l’extrême droite a entrainé des incidents tels que l’agression de jeunes militants pour le climat au festival Pukkelpop l’été dernier, le salut nazi de ce membre des jeunesses du Vlaams Belang au fort de Breendonk ou encore l’incendie du futur centre d’asile de Bilzen.

    Les scores électoraux du Vlaams Belang s’expliquent avant tout par un sentiment anti-establishment. La majorité de la population est fatiguée de la politique antisociale des partis traditionnels. Les électeurs du VB ne sont généralement pas attirés par ce parti pour son racisme, son sexisme et son homophobie : ils sont piégés par son discours faussement anti-élite. Tout cela n’est pourtant que de la poudre aux yeux : au Parlement, le VB vote systématiquement en faveur des chefs d’entreprise et des actionnaires.

    Le KVHV Gand tente de rendre le sexisme acceptable

    A Gand, le cercle étudiant conservateur KVHV a estimé qu’il pouvait profiter de l’aubaine, tout d’abord en invitant le dirigeant du groupe néonazi Schield & Vrienden, Dries Van Langenhove, à participer à un meeting. Mais cette initiative a été interdite par le conseil universitaire qui craignait les protestations antifascistes. Le 4 décembre, le KVHV est reparti à l’offensive en invitant le sexiste Jeff Hoeyberghs pour une conférence en en faisant la promotion à l’aide des déclarations les plus abominables du personnage. Ce cercle étudiant n’en est pas à son coup d’essai, il a d’ailleurs servi de matrice à Schield & Vrienden, dont sont issues les figures de proue. Le KVHV a notamment déjà invité David Duke, ancien grand sorcier du KKK.

    La Campagne ROSA riposte

    L’une des tâches de la gauche est de systématiquement confronter l’extrême droite à son manque de soutien réel dans la société, en mobilisant la plus grande contre-mobilisation possible. La Campagne ROSA et EGA ont organisé une action lors de la conférence de Jeff Hoeyberghs en réunissant 70 personnes en moins de 48 heures. Nous avons exigé que l’université ne donne pas de tribune à ce genre de discours misogyne. Le KVHV reçoit des subsides de l’université et peut bénéficier de son infrastructure puisqu’il est officiellement reconnu comme cercle étudiant. Cet argent serait bien mieux utilisé pour lutter contre la haine et les discriminations et servir ainsi à une majorité d’étudiants.

    Très fier de son meeting, le KVHV a mis une vidéo en ligne. Jeff Hoeyberghs est venu faire très exactement ce pour quoi il avait été invité. Mais ses déclarations (‘‘les femmes veulent les privilèges des hommes mais refusent d’ouvrir les jambes’’, etc.) ne sont pas qu’une tentative de chercher de l’attention. C’est un symptôme du sexisme structurel profondément enraciné dans cette société. Le sexisme est une réalité quotidienne, tant en paroles qu’en actes. Nous avons compilé les moments les plus terriblement sexistes, racistes et homophobes du meeting dans notre propre vidéo, en appelant immédiatement les étudiants à s’organiser pour forcer l’université à agir.

    Le KVHV et son orateur se sont réfugiés derrière la libre expression. Leurs propos sont inacceptables : ils banalisent l’image de la femme en tant que vulgaire objet et qu’être humain de second ordre. C’est sur cette base idéologique que prolifèrent les phénomènes sociaux tels que la violence envers les femmes et la culture du viol. Selon une étude de l’UE, en Belgique, plus de 40 % de la population trouverait le viol acceptable ‘‘dans certains cas’’. Heureusement, sous la pression des actions de masse en faveur de l’émancipation des femmes, nous constatons un changement d’opinion dans ce domaine partout dans le monde. Ce qui a été toléré pendant des décennies n’est plus acceptable aujourd’hui.

    En un rien de temps, la vidéo est devenue virale. Les versions néerlandaise et française ont été regardées plus de 1,5 million de fois et elles ont été reprises par tous les grands médias des deux côtés de la frontière linguistique. La version française s’est également répandue rapidement en France et au Québec. Cela confirme ce que nous avons écrit plus haut : le sexisme de l’extrême droite ne dispose pas d’un soutien dans la société.

    En action !

    L’université de Gand a pris ses distances par rapport au meeting et à son contenu, sans toutefois prendre de mesure. Plusieurs associations étudiantes ont exigé l’adoption de sanctions pour le KVHV par l’intermédiaire du PFK (l’organisation faîtière des organisations étudiantes politiques). Le PFK a accepté la proposition la plus modérée : deux mois d’exclusion et des excuses publiques.

    Afin de transformer l’indignation en action, nous avons lancé l’appel de venir manifester devant le Conseil exécutif qui est l’organe suprême de l’université, où nous avons exigé l’exclusion du KVHV et l’organisation d’une discussion sur le sexisme dans toute l’institution. Plus de 250 étudiants se sont présentés à 8 heures du matin pour soutenir ces demandes. Cependant, les activistes n’ont pas été autorisés à être présents au Conseil, le sommet de l’université a préféré faire le moins de remous possible.

    Les autorités universitaires ont donc décidé de s’en tenir à la sanction excessivement modérée du PFK. Il faut garder en tête que le KVHV a servi de lieu de formation à beaucoup de politiciens qui occupent aujourd’hui des positions importantes, dont Theo Francken et Bart De Wever. L’université n’a probablement pas voulu mettre en péril ses relations avec ces tristes sires. Nous ne pouvons pas compter sur les institutions officielles.

    La lutte se poursuit

    Les vidéos ont créé un vaste débat social sur le sexisme et la façon de le combattre. Notre vidéo, mais avant tout nos actions, ont permis de donner une claque à l’extrême droite. La Campagne ROSA veut continuer sur cette voie avec un programme concret et des actions combattives. Nous continuerons à intervenir partout et chaque fois que l’extrême droite sera présente. De plus, nous proposerons des solutions sociales et structurelles contre le sexisme. En collaboration avec la CGSP, à Gand, nous menons une campagne pour un salaire minimum de 14 €/h à l’université et ailleurs, nous exigeons que le Conseil d’administration de l’université décide d’investir, entre autres, dans les garderies pour le personnel et les doctorants, dans un conseil psychosocial décent sans liste d’attente (pour les victimes du sexisme et toute autre personne qui en a besoin) et dans des logements décents et accessibles qui peuvent rendre les étudiants indépendants de leurs parents ou de leur partenaire.

    * 8 mars: Manifestation nationale pour l’émancipation des femmes, 14h, place de la Monnaie
    * 14 mars: Manifestation contre le sexisme et pour un salaire décent. 15h, Hôtel de ville, Gand.

  • Week-end Jeunes du PSL : qui a la jeunesse a l’avenir !

    Le 1er et 2 février, le PSL a organisé un week-end de formation à destination des jeunes. Ce fût l’occasion d’y discuter de questions-clés comme celles de la nationalisation (de quel type de nationalisation parlons-nous et comment la mettre en place ?), de la différence entre le marxisme et l’anarchisme, du centralisme démocratique, etc.

    Par Ophélie (Bruxelles)

    Nous nous sommes aussi préparés aux événements à venir, notamment concernant la prochaine Journée internationale de lutte pour les droits des femmes du 8 mars et bien entendu la conférence nationale de la Campagne ROSA et des Etudiants de Gauche Actifs qui se tiendra le 28 mars prochain.

    Le dimanche, des camarades de l’Alternative Socialiste Internationale (ex-Comité pour une Internationale Ouvrière), Danny Byrne et André Ferrari, sont venus directement du 12e Congrès mondial de cette organisation présente sur tous les continents pour partager leurs connaissances et leurs expériences militantes. Ils nous ont notamment parlé des perspectives économiques internationales et des luttes en Amérique latine.

    Au final, ce week-end a été riche en discussions et deviendra certainement une tradition. La nécessité de construire un parti révolutionnaire et le rôle de la jeunesse dans les luttes sociales ont été réaffirmés à travers cet événement de formation qui permet une meilleure coordination entre les jeunes du parti, tant francophones que néerlandophones.

    Notre génération a le potentiel de parvenir au socialisme. Si l’on ne s’engage pas et que l’on ne s’organise pas, c’est notre avenir même qui est en danger à cause de la crise climatique et de la destruction de notre environnement.

    C’est pour cela que la jeunesse est une des priorités du travail politique du PSL, car elle a un rôle crucial à jouer aux côtés des travailleurs pour une transformation socialiste de la société. Rejoignez-nous pour construire une alternative au capitalisme, une alternative réellement démocratique et centrée autour des besoins de la majorité de la population !

  • Gand. Grande participation à la manifestation contre les violences homophobes

    Il y a une semaine, Nick et Bruce ont été tabassés à cause de leur orientation sexuelle. Leur courageux témoignage en ligne a provoqué un flot d’indignation et de solidarité. La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a pris l’initiative de mettre sur pied une action pour montrer que la grande majorité de la population ne tolère pas la violence contre les personnes LGBTQI+ et afin d’organiser activement les opposants à la violence homophobe. Nous nous sommes réunis à Kouter pour la manifestation et nous y avons tenu un micro ouvert permettant à chaque personne qui le souhaitait de prendre la parole dans ce cadre. Avec 500 personnes présentes, ce fut un grand succès.

    Par Koerian

    Témoignage important

    Malheureusement, la violence fait partie de la vie quotidienne de nombreuses personnes LGBTQI+. En 2018, 125 agressions homophobe ont été signalées, et ce n’est que la pointe de l’iceberg. Comme un certain nombre d’intervenants l’ont souligné, la grande majorité des violences ne sont pas signalées. Cela rend le témoignage de Nick et Bruce d’autant plus important et courageux. Dans leurs discours, ils ont souligné la solidarité entre les personnes LGBTQI+ et le soutien qu’elles ont reçu.

    Solidarité

    Plusieurs orateurs ont souligné l’importance de la solidarité avec les mouvements contre toutes les formes de discrimination. L’homophobie est un problème social, et non un problème de culture ou de religion. La droite, le Vlaams Belang et la N-VA en tête, stimulent la division. Cela encourage ce genre d’actes de violence.

    Les peronnes LGBTQI+ en lutte

    Toute la manifestation était une expression de solidarité entre les personnes LGBTQI+ et leurs alliés contre toute forme de violence ou de discrimination. Boris, de la Campagne ROSA, a souligné la nécessité de transformer cet état d’esprit en une lutte pour des mesures concrètes. L’égalité juridique est l’énorme résultat de décennies de luttes LGBTQI+, mais elle ne suffit pas à garantir une égalité réelle.

    Les revendications LGBTQI+ sont des revendications sociales

    Elise, également de la Campagne ROSA, a souligné qu’un mouvement pour une égalité réelle est un mouvement contre la casse sociale et pour des investissements sociaux. Les coupes budgétaires chez Sensoa (centre Flamand d’expertise sur la santé sexuelle) ont, par exemple, très durement frappé les personnes LGBTQI+. La proposition de Wouter Beke (CD&V) de réduire le budget aloué à la prévention du suicide est une énorme gifle pour ce groupe de la population dont 25 % ont déjà fait une tentative de suicide. Des investissements publics sont nécessaires dans l’éducation pour permettre une éducation sexuelle de qualité, dans les refuges et des structures de soutien pour les personnes qui en ont besoin, dans des logements sociaux pour lutter réellement contre la discrimination sur le marché du logement, dans la culture pour que les artistes aient la possibilité de soulever des questions sociales, dans les soins de santé pour une assistance adéquate aux personnes trans,…

    Acte de présence

    Le Bourgmestre de Gand, l’Open Vld Mathias De Clercq, a pris la parole pour exprimer sa sympathie envers les victimes et pour offrir sa solidarité. Cependant, son parti est dans le gouvernement Flamand. Ce dernier s’est retiré d’Unia et procède à toute une série de coupes budgétaires. La ville de Gand ne mène pas une politique fondamentalement différente : dans ce domaine aussi, les investissements dans l’enseignement communal, le logement social, etc. sont insuffisants. Des structure d’accueil et de soutien ainsi que des refuges sont également possibles au niveau communal. Nous nous souviendrons de la solidarité en parole de De Clercq mais, parallèlement, nous allons construire un mouvement qui s’oppose à la politique antisociale, y compris celle de la ville de Gand.

    Pride is a Protest: 28/6

    Nous voulons organiser une première Pride à Gand le 28 juin, date anniversaire des émeutes de Stonewall. Contactez-nous pour participer et faire de la Pride un nouveau mouvement de combat.

  • Ne nous limitons pas aux tribunaux pour lutter contre le sexisme

    Le quotidien ‘De Standaard’ du vendredi 13 décembre a publié une carte blanche de plusieurs organisations féministes. Dans cet article, Furia, le ‘Vrouwenraad’ (Conseil des femmes en Flandre), Ella et RoSa VZW appellent à la correctionnalisation des déclarations sexistes écrites dans le cadre de la loi anti-discrimination. La correctionnalisation signifie qu’un crime peut également être poursuivi et donc puni sans une procédure lourde devant la Cour d’assises. Jusqu’à présent, cela n’est possible que pour les déclarations orales, telles que celles de Jeff Hoeyberghs, ce qui signifie que les discriminations écrites ne sont en pratique pas poursuivies.

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) soutient chaque pas juridique réalisé pour combattre le sexisme. La correctionnalisation des déclarations sexistes écrites contribuerait à limiter la propagation du discours sexiste.

    Selon nous, il reste cependant essentiel de mener parallèlement le combat dans la rue, sur les campus et sur les lieux de travail afin de s’en prendre aussi au terreau sur lequel prolifère le sexisme. Les déclarations sexistes ne sont que les symptômes d’un sexisme structurel profondément enraciné dans la société, ce contre quoi le recours à la justice isolée n’offre pas de solution complète.

    Par exemple, l’égalité juridique obtenue entre femmes et hommes est encore loin de résoudre les inégalités économiques et sociales. En Belgique, l’écart de rémunération est toujours de 21%. Dans notre système économique néolibéral, le travail des femmes est encore considéré comme une “prime” qui s’ajoute au salaire masculin. Cette situation place de nombreuses femmes dans une situation de dépendance économique et/ou matérielle vis-à-vis des hommes.

    Un autre exemple est la loi contre le sexisme de 2016, qui est également mentionnée dans la carte blanche. Elle offre la possibilité de punir les individus qui harcèlent les femmes. Mais qu’en est-il de l’industrie de la publicité, qui utilise les corps des femmes pour vendre tout et n’importe quoi ? Pour faire des profits, le corps des femmes est présenté comme un objet.

    L’utilisation systématique du corps des femmes dans la publicité, combinée à la situation de dépendance financière de nombreuses femmes, a un impact énorme sur l’image et la place des femmes dans la société. Cela favorise la violence et la culture du viol, en présentant les femmes comme des objets à utiliser selon son bon vouloir. La question n’est donc pas seulement de savoir quelles sanctions sont nécessaires pour les individus, mais aussi comment nous nous attaquons à la base sociale qui nourrit le sexisme.

    Une société où tout est utilisé pour réaliser le plus de profits possible reposera toujours sur l’oppression et la majorité de la population en paiera le prix. C’est pourquoi la Campagne ROSA lutte pour l’indépendance socio-économique des femmes et donc également contre la logique de profit du capitalisme.

    Les avancées juridiques n’auront réellement leur effet que si elles s’accompagnent d’un mouvement actif et militant, de terrain, qui s’attaque également au terreau fertile pour les discriminations. C’est ce à quoi nous voulons nous consacrer. En 2017, à Gand, nous avons commencé à développer la Campagne ROSA, en appelant à une marche contre le sexisme le 8 mars pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Nous avons alors pu renouer avec des traditions mises de côté durant de nombreuses années, celles d’un 8 mars militant et combatif.

    La Campagne ROSA se réjouit que, pour le 8 mars 2020, qui aura lieu un dimanche, une manifestation nationale contre le sexisme prendra place à Bruxelles. Nous invitons tout le monde à y participer.

    Une semaine plus tard, le samedi 14 mars 2020, une autre marche aura lieu à Gand. Le 14 mars sera la Journée de l’égalité salariale, une journée idéale pour lutter en faveur de meilleurs salaires, de l’égalité salariale, de pensions qui permettent de vivre décemment, etc. Bref, des mesures socio-économiques qui touchent tout le monde et sont essentielles dans la lutte pour l’émancipation des femmes.

  • L’UGent sermonne légèrement le KVHV et refuse de prendre ses responsabilités

    La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression , le Sexisme et l’Austérité) et EGA (Étudiants de Gauche Actifs) ont organisé une action hier matin au Conseil d’administration de l’UGent, l’université de Gand, suite au meeting du cercle étudiant d’extrême droite KVHV avec Jeff Hoeyberghs comme orateur. Plus tôt cette semaine, la campagne ROSA a diffusé par vidéos des extraits de cette réunion scandaleuse, ce qui a bénéficié d’une grande attention des médias nationaux comme internationaux. Entre 250 à 300 personnes ont répondu à notre rendez-vous à 8h du matin à UGent afin d’exiger l’exclusion du cercle KVHV. Cette demande d’exclusion était également défendue par le front communal syndical de l’UGent et par le représentant des étudiants au Conseil d’administration.

    La réunion du Conseil d’administration était déjà terminée depuis longtemps lorsque le communiqué de presse du recteur a finalement été envoyé. Le Conseil d’administration refuse de prendre une sanction contre le KVHV en plus de la suspension de deux mois déjà décidée par le PFK (Convention politique philosophique de l’Université de Gand).

    En soi, cette suspension est déjà une victoire et résulte directement d’une semaine orageuse d’action et d’indignation générale dans les médias et sur les réseaux sociaux. Les provocations arrogantes du KVHV leur sont revenues en pleine face comme un boomerang. Même eux doivent maintenant bien admettre qu’ils ne peuvent pas s’en tirer à bon compte. Leurs tentatives de banaliser la discrimination et la haine rencontrent la mobilisation active des jeunes et des travailleurs.

    Le KVHV est donc suspendu pour deux mois comme l’a déjà décidé le PFK qui peut prendre des sanctions contre des associations indépendamment du Conseil d’administration. Le PFK est une structure faîtière responsable de la reconnaissance et du contrôle de toutes les associations politiques et philosophiques de l’UGent. Cet organisme est autorisé à imposer des sanctions aux associations étudiantes qui en sont membres, mais cela ne signifie pas que le Conseil d’administration n’est pas autorisé à prendre d’autres mesures. Finalement, cela équivaut à avoir simplement tapoté sur les doigts du KVHV. Le Conseil d’administration de l’université se dérobe ouvertement à ses responsabilités concernant les discours tenus dans ses locaux.

    Un réseau élitiste

    Si le recteur refuse d’exclure le KVHV, c’est parce qu’il ne veut pas s’opposer à la pression du vaste réseau élitiste autour du KVHV. Il s’agit d’un réseau d’individus puissants de l’élite politique d’au moins trois partis, de personnalités influentes au sein des institutions étatiques et de membres d’influentes chambres de commerce. Ce réseau s’étend au Conseil d’administration avec le provocateur de droite Siegfried Bracke (N-VA). Le recteur ne veut pas affronter ce réseau, peut-être parce qu’il espère ainsi montrer patte blanche pour faire du lobbying en faveur de l’UGent.

    Après avoir survécu à la tempête médiatique de septembre 2018 autour de Schild & Vrienden et de Dries Van Langenhove, les Gantois du KVHV (parmi lesquels de nombreux membres de Schild & Vrienden) se sentent intouchables. Récemment, Dries Van Langenhove, ancien membre du KVHV gantois, a même été élu comme député du Vlaams Belang. Leur confiance n’a fait que croître. Avec la première action tenue au moment-même de ce meeting avec Jeff Hoeyberghs et encore plus avec l’action d’hier, les étudiants et le personnel de l’UGent ont mis un terme aux tentatives de banalisation du discours de haine à l’université. Entre 250 et 300 manifestants ont crié haut et fort leurs slogans pour que le Conseil d’administration prenne des initiatives, pour refuser le sexisme à l’UGent et pour que le KVHV ne bénéficie plus des subsides des autorités universitaires.

    Les activistes ont exigé que l’ensemble du Conseil d’administration vienne les voir pour leur donner une explication de la situation. La campagne ROSA avait préparé une lettre ouverte avec l’intention de la délivrer. Seul le recteur est sorti et a malheureusement refusé de prendre la parole face aux étudiants et au personnel présent. Cette absence de message a provoqué l’indignation des personnes présentes. Le fait que le Conseil d’administration se cachait n’a pas été apprécié et les activistes se sont dirigés vers l’entrée de la salle de réunion en manifestant.

    Une variante extrême d’un sexisme profondément enraciné

    La campagne ROSA souligne que les déclarations de Jeff Hoeyberghs ne sont qu’une variante extrême d’un sexisme profondément enraciné dans la société. Les responsables de l’austérité du gouvernement flamand sont les mêmes que ceux qui cherchent à dévier la colère sociale vers les réfugiés et les migrants. De cette façon, ils éloignent l’attention de leur politique antisociale radicale. Ce sont ces mêmes partis qui estiment aujourd’hui que le sexisme relève de la liberté d’expression !

    Notre lutte pour une société sans discrimination est liée à la lutte contre toute forme de politique antisociale. Qui plus est, il s’agit d’une lutte pour une société différente, où une petite élite ne contrôlera plus la grande majorité des richesses en ayant donc intérêt à répandre la division pour régner.

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  • Jeff Hoeyberghs veut intimider les protestations féministes

    Action de ce vendredi 13 décembre au matin contre le reconnaissance du KVHV en tant que cercle étudiant officiel.

    Quatre jours après que la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) ait publiquement dénoncé les déclarations de Jeff Hoeyberghs tenues à l’occasion d’une réunion du cercle d’extrême droite KVHV, il a déposé plainte contre les responsables de la campagne pour diffamation. Nous ne nous sommes pourtant appuyés que sur les déclarations de Jeff Hoeyberghs et les avons qualifiées de sexistes. Personne ne conteste d’ailleurs le caractère sexiste de celles-ci. Son objectif est évident : intimider et réduire au silence la Campagne ROSA. Nous ne laisserons bien entendu pas une telle chose se produire.

    A l’université de Gand, nous menons campagne contre le KVHV, qui a offert une tribune au sexisme grâce au financement de l’UGent. Depuis les événements, le KVHV ne s’est pas distancié du sexisme de Jeff Hoeyberghs. Les médias ont largement commenté ses déclarations en raison de leur caractère choquant. A chaque apparition médiatique, le chirurgien y a ajouté une couche. Maintenant, il fait dire à son avocat que ses déclarations étaient “purement générales”. Dirigées contre toutes les femmes en bref. Nous ignorons par quel tour de passe-passe cela pourrait invalider le caractère sexiste de ses propos.

    Jeff Hoeyberghs considère comme « intimidant » de protester contre le sexisme et parle même de « formation de gang ». Cela contredit toutefois sa première réaction lorsque la Campagne ROSA a partagé sa vidéo devenue virale depuis. Il avait écrit : « C’est bien que ces poussins de la « diversité » qui vivent des allocations sociales se servent de mon discours pour avoir de l’attention. Peut-être qu’il y aura un jour un débat de fond décent. » Il ne semblait pas très intimidé en écrivant cela…

    La Campagne ROSA s’oppose au sexisme en organisant des actions et des campagnes. C’est notre droit démocratique. Nous sommes convaincus que toute plainte serait considérée comme non fondée. En attendant, nous faisons appel à votre soutien. Lors de la manifestation qui a eu lieu à l’université ce matin, plusieurs dizaines de personnes sont devenues membres de la Campagne ROSA, et nous avons également reçu beaucoup de solidarité financière sur notre compte. Participez vous aussi et effectuer une contribution mensuelle par ordre permanent bancaire pour faire de la Campagne ROSA une « machine très bien huilée », pour reprendre les termes de Jeff Hoeyberghs à notre égard lors de son interview sur Joe FM.

    Le sexiste Jeff ne nous fera pas taire en nous intimidant !

    Nous ne savons pas encore jusqu’où cela nous mènera, mais nous avons besoin de votre soutien !

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  • Sexisme à l’Université de Gand : Lettre ouverte de la Campagne ROSA

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a distribué ce matin la lettre ouverte suivante au Conseil d’administration de l’UGent, l’Université de Gand, tandis que plus de 250 étudiantes, étudiants et membres du personnel manifestaient pour exiger de l’université l’exclusion du cercle d’extrême droite KVHV et l’adoption de mesures conséquentes contre le sexisme.

    Vidéos:

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    Lettre ouverte aux étudiantes et étudiants, au personnel de l’UGent et au conseil d’administration

    Le KVHV banalise le sexisme

    Le mercredi 4 décembre, un Jeff Hoeyberghs rugissant était l’invité de l’association étudiante réactionnaire KVHV. Jeff Hoeyberghs est venu confirmer ses déclarations sexistes et racistes antérieures. La Campagne ROSA avait organisé une action de protestation sur place et a ensuite décidé de partager en, ligne une sélection de ses déclarations les plus horribles pour souligner la nécessité d’entrer en action. Un tel sexisme ne devrait pas être autorisé, ni à l’université, ni dans la société.

    Ce n’est pas un débat

    Jeff Hoeyberghs et le KVHV prétendent qu’ils veulent simplement profiter d’un débat libre. Ce n’est pas vrai bien entendu. Ils tentent de banaliser un discours et une vision des choses où les femmes sont soumises quand elles ne sont pas simplement de vulgaires objets. Pour eux, les femmes ne sont que des personnes de deuxième ordre dans la société. Ce discours entraine des rapports de domination qui conduisent aux violences envers les femmes et qui alimentent la culture du viol. Selon une étude de l’UE datant de 2016, en Belgique, plus de 40% de la population considère le viol comme acceptable “dans certains cas”. Heureusement, sous la pression de #Metoo et des actions de masse en faveurs de l’émancipation des femmes à travers le monde, nous assistons à un changement d’opinion spectaculaire dans ce domaine. Ce qui était encore toléré il y a quelques décennies est aujourd’hui inacceptable.

    Exclusion du KVHV ! Aucun subside pour la discrimination !

    Le KVHV n’en est pas à son coup d’essais. Il n’y a pas si longtemps, ce cercle s’est fait connaître pour avoir été le berceau du groupe Schild & Vrienden à l’UGent. Depuis des années, le KVHV répand le racisme, le sexisme et l’homophobie à l’UGent. Des événements tels que ceux don til est question aujourd’hui ne constituent que la pointe de l’iceberg.

    Le fait que le KVHV puisse encore organiser de telles réunions en profitant des subsides et de l’infrastructure de l’UGent est inacceptable. L’université dispose d’une charte anti-discrimination dans laquelle elle condamne toute forme de discrimination. Nous voulons une université qui lutte activement contre toutes les formes de discrimination ! Un établissement comme l’UGent a un rôle d’exemple à jouer dans la lutte contre le sexisme ; l’université ne peut se limiter à prendre ses distances ou à imposer des sanctions administratives.

    Insécurité et incertitude pour les femmes

    La lutte contre le sexisme va bien au-delà de la dénonciation du harcèlement sexuel ou de cas concrets de discrimination. La précarité et l’insécurité sociale sont encore plus élevées pour les femmes que pour les hommes. Les secteurs et les emplois où prédominent les femmes sont les moins bien rémunérés. Plus de 70% des personnes employées dans le groupe des 10% des salaires les plus bas sont des femmes. Les femmes qui dépendent de leur mari (ou de leur père) sont beaucoup plus susceptibles de se retrouver coincées dans des situations de violence et/ou d’abus.

    Prendre soin de ses enfants, cela détruit rapidement la carrière académique de nombreuses femmes talentueuses, en particulier celles qui se trouvent dans des situations socio-économiques difficiles. Plus de cent employés de l’UGent et deux cents employés qui travaillent sur les sites de l’UGent par l’intermédiaire de sous-traitants gagnent encore moins de 14€ brut/heure.

    Lutter pour l’indépendance économique des femmes

    Trois années de suite, une grève féministe a eu lieu à l’UGent le 8 mars : un arrêt de travail pour précisément aborder ces problèmes. Pour la quatrième édition, en 2020, la grève féministe se concentrera sur la lutte pour les 14 € et exigera, avec le syndicat CGSP, un salaire minimum de 14 €/h pour tous les employés de l’UGent ! La CGSP défend, à juste titre, que chacun devrait pouvoir gagner sa vie indépendamment de son partenaire, avec ou sans enfants, dans un emploi à temps partiel ou à temps plein. Lutter contre le sexisme, c’est aussi se battre pour l’indépendance financière des femmes.

    Il faut lancer un vaste débat sur la lutte contre le sexisme

    La campagne ROSA veut profiter de cette occasion pour lancer une vaste discussion dans toutes les sections de l’université, une discussion sur les formes structurelles de sexisme et de discrimination présentes dans notre société et donc également dans l’enseignement supérieur.

    Les établissements d’enseignement ont un rôle d’exemple à jouer. Beaucoup peut être fait au niveau universitaire et de bonnes initiatives contre le sexisme peuvent aussi inspirer d’autres organisations et institutions à faire de même. Cela signifie que toutes les formes de discrimination doivent être combattues.

    Cette proposition peut servir de base à une déclaration d’engagement ou à une charte contre le sexisme.

    – Ne donnons aucune place à l’UGent aux groupes qui font la promotion de la haine (le sexisme, le racisme, etc.).
    – Créons un environnement qui s’oppose à l’objectivation du corps féminin et aux stéréotypes de genre.
    – Garantissons l’accès démocratique et social à l’enseignement supérieur aux étudiants de toutes origines et de toute situation familiale ou financière.
    – Veillons à éliminer la position économique et académique secondaire des femmes à l’université.
    – Mettons en place une politique proactive qui garantisse la santé sexuelle et reproductive des étudiants et de tout le personnel.
    – Développons une aide pour éliminer autant que possible la double tâche quotidienne des femmes.
    – Garantissons un fonctionnement ouvert et démocratique de l’université pour étouffer les abus de pouvoir dans l’œuf.

    La Campagne ROSA veut participer à ce défi avec des propositions et des mesures qui peuvent concrétiser une telle déclaration d’intention.

    – Lançons un débat sur le rôle des femmes dans l’histoire et aujourd’hui dans les programmes scolaires.
    – Garantissons aux doctorants et aux chercheurs un congé de maternité complet et une crèche à l’université. De cette façon, nous évitons que la double tâche quotidienne soit un obstacle aux études universitaires ou à la carrière académique. Il faut également revenir sur la récente suppression du remboursement de l’avortement et de la contraception de l’assurance hospitalisation de l’UGent.
    – Augmentons le salaire minimum à l’UGent à 14 €/h ou 2 300 €/mois pour l’ensemble du personnel. Une grande majorité des membres du personnel dont le salaire brut est inférieur à 14 €/h sont des femmes.
    – De plus en plus d’étudiants sont poussés vers la prostitution. Les établissements d’enseignement supérieur, de plus en plus chers, en sont les principaux responsables. Luttons pour plus de moyens publics pour l’enseignement : 7% du PIB pour l’enseignement !
    – Il faut fournir des logements sociaux étudiants de qualité en nombre suffisant pour mettre un terme aux logements de plus en plus chers.
    – Instaurons une politique de sensibilisation active sur les contraceptifs et les MST avec accès à des contraceptifs gratuits.
    – Assurons qu’il y ait un nombre suffisant de toilettes non sexistes. Des serviettes hygiéniques et des tampons hygiéniques doivent être fournis gratuitement afin de garantir le droit à l’hygiène.
    – Investissons dans le soutien psychosocial. Les étudiants en psychologie travaillent déjà avec des listes d’attente : dégageons du temps pour assister les victimes du sexisme et d’autres formes de discrimination.

     

  • La Campagne ROSA : les activistes derrière la vidéo virale

    Marche contre le sexisme organisée à Gand à l’initiative de la Campagne ROSA, 8 mars 2019.

    La campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), l’organisation féministe derrière la vidéo virale avec Jeff Hoeyberghs, appelle à un débat approfondi sur le sexisme.

    La lutte contre le sexisme ne peut rester un acte de distanciation symbolique. Le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV à l’origine de ce meeting misogyne doit être exclu de l’université. De plus, l’UGent doit prendre d’autres mesures concrètes contre le sexisme.

    La Campagne ROSA-Gand organise une action de protestation auprès du Conseil social de l’UGent, où une lettre ouverte sera distribuée, ce vendredi à 8h00, à l’UFO, au 33 Sint-Pietersnieuwstraat.

    La Campagne ROSA aimerait s’adresser à la presse pour expliquer pourquoi il était important pour les activistes féministes d’attirer l’attention sur les déclarations de Hoeyberghs, ce que signifie encore la réalité du sexisme après #MeToo, et pourquoi le KVHV doit être exclu.

    Une vidéo virale qui expose le sexisme

    Avec une audience Facebook estimée à 769.000 et 380.000 spectateurs uniques et un total de plus de 62.000 réactions Facebook (du côté néerlandophone), les déclarations scandaleuses de Jeff Hoeyberghs ont choqué la Flandre. Une version sous-titrée circule également du côté francophone depuis mardi soir.

    Les activistes de la Campagne ROSA à l’origine de la vidéo et de l’action de protestation organisée le soir-même du meeting du KVHV soulignent l’importance de leur action :

    « Il est bien sûr affligeant que de telles opinions existent et que des organisations étudiantes d’extrême droite les propagent, mais il est extrêmement important qu’elles soient rendues publiques”, déclare Mai Vermeulen de la Campagne ROSA. “Le sexisme est toujours une réalité quotidienne et la Campagne ROSA veut la rendre visible et prendre des mesures pour s’y opposer afin de lutter contre les discriminations. »

    Un débat plus large sur le sexisme

    Les médias nationaux se sont emparés de l’affaire le lundi soir. Le mardi, Jeff Hoeyberghs et le KVHV ont pu s’expliquer au journal de VTM. Dans l’émission De Afspraak, le KVHV a également été invité à se défendre.

    “Maintenant que ce cas est connu, nous devons saisir l’opportunité pour aller plus loin dans le combat contre le sexisme”, souligne Mai Vermeulen. “Demander des explications au KVHV ne suffit pas.” Le problème ne se limite pas à cela : “Jeff Hoeyberghs et le KVHV ne sont que la pointe de l’iceberg. Le sexisme est un problème structurel et social qui créée une image déformée et dégradante de la femme.”

    Mobilisation

    Depuis lors, il pleut des plaintes à l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, à l’Unia et dans d’autres institutions. “C’est important, affirme la Campagne ROSA, mais nous ne devons pas en rester à un activisme symbolique. Nous avons pu lancer cette vidéo parce que le soir du meeting, une action de protestation avait été menée par des étudiantes et étudiants de l’UGent.

    Ce vendredi matin, à 8h00, nous organiserons une nouvelle manifestation devant le conseil social de l’UGent. Le recteur propose maintenant suspendre temporairement le KVHV, mais c’est insuffisant. La seule réponse cohérente pour une institution universitaire qui lutte contre le sexisme est l’exclusion du KVHV.”

    ————————–
    Pour de plus amples informations et des interviews : Mai Vermeulen +32 490 43 12 12 95

  • Après le scandale de la vidéo d’Hoeyberghs : Pas de sexisme à l’Université de Gand!

    Ce vendredi 13 décembre, de 8 à 9h30, à l’UFO (Université Forum), Sint-Pietersnieuwstraat n°35, Gand

    Les déclarations de Jeff Hoeyberghs à l’Université de Gand (UGent) que l’on peut voir dans la vidéo ci-dessous sont scandaleuses ! A l’invitation du cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV, le chirurgien masculiniste est venu clamer que les enfants de mères célibataires sont des rebuts, que les femmes n’ont d’autre choix que d’ouvrir leurs jambes et que les victimes du réchauffement climatique doivent se démerder ou se noyer.

    Le Conseil exécutif de l’UGent se réunit ce vendredi matin. La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) appelle à la tenue d’une action de protestation à cette occasion. Nous voulons y distribuer une lettre ouverte dans laquelle nous expliquons que l’université ne peut se limiter à un ordre de distanciation ou à une sanction administrative. Nous exigeons que le KVHV soit exclu de l’UGent ! Ils ont prouvé à maintes reprises qu’ils encourageaient activement le racisme et le sexisme. Mais nous devons profiter de cette occasion pour qu’une vaste discussion soit menée sur les formes structurelles du sexisme et des discriminations qui existent dans notre société et qui trouvent également un prolongement dans l’enseignement supérieur. Nous proposons donc que les étudiants, les organisations étudiantes et toutes les composantes de l’université signent un engagement à soutenir l’action universitaire contre le sexisme et d’autres formes de discrimination.

    Alors venez protester avec nous vendredi. Il n’y a pas de place pour la haine à l’UGent!

  • Gand: l’extrême droite sur la défensive après une action antisexiste

    Mercredi dernier, le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV organisait un meeting à l’université de Gand avec Jeff Hoeyberghs, chirurgien plasticien et sexiste notoire, afin qu’il développe son opinion au sujet des femmes. S’il est inconnu du côté francophone, Jeff Hoeyberghs est déjà passé à plusieurs reprises à la télévision flamande. Selon lui, « ce n’est pas au père de nourrir son bébé à minuit. » Dans l’explication de cette rencontre, le KVHV avait repris une autre de ses déclarations : « Les femmes se mettent hors jeu avec le mouvement #MeToo. Elles devraient être sacrément heureuses de toute l’attention qu’elles reçoivent des hommes… Les femmes feraient mieux d’utiliser leur féminité pour faire des choses positives, comme satisfaire leurs maris. Elles pourraient montrer un peu plus de gratitude pour ce que les hommes ont déjà fait pour elles. » Pour nous, il est inacceptable que l’université soit une plate-forme pour un tel discours sexiste. C’est pourquoi la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont rapidement mis sur pied une contre-action après avoir pris connaissance de l’événement.

    Par Kenzo (Gand)

    Nous nous sommes rassemblés à une septantaine et nous sommes rendu aux portes du bâtiment universitaire du Blandijn où se tenait la réunion du KVHV. A l’entrée du Blandijn, l’extrême droite se tenait derrière une rangée de membres du personnel de sécurité, à une trentaine tout au plus. Grâce à notre action, le KVHV est aujourd’hui sur la défensive : l’université a dû prendre ses distances par rapport au meeting. Parmi les étudiants et le personnel, l’indignation était grande.

    Cela ne signifie pas pour autant que nous avons gagné. Les autorités universitaires n’ont pas encore pris de mesures pour retirer la reconnaissance du KVHV comme cercle étudiant officiel. Cela signifie qu’ils peuvent toujours utiliser les locaux de l’université et qu’ils reçoivent même des subventions. Nous n’avons donc pas l’intention d’arrêter notre action.

    Le KVHV n’est pas seulement un cercle étudiants : il s’agit d’une association d’extrême droite qui a facilité l’émergence du groupe Schild & Vrienden. Sa figure de proue, Dries Van Langenhove, a été membre du KVHV avant de lancer Schild & Vrienden. Le NSV (Nationalistische Studentenvereniging), le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang, a perdu beaucoup de terrain au profit du KVHV, qui est aujourd’hui la plus importante association étudiante d’extrême droite à Gand.

    Le KVHV est également fondamentalement sexiste et LGBTQIphobe. Quand Bo Van Spillbeeck, journaliste à la chaîne VTM, a annoncé sa transition, le KVHV a publiquement déclaré que les transgenres ne seraient jamais « normaux ». Tom Peeters, qui a fait partie de la direction du cercle, a déclaré « Il vaut mieux défendre l’avortement des homosexuels que pour leur droit d’adopter », ce qui illustre toute la pourriture qui suinte de cette organisation. L’an dernier, un reportage de la VRT avait mis en lumière le racisme, le sexisme et le nazisme de Schild & Vrienden. La plupart de ses membres à Gand proviennent directement du KVHV. Le site d’information d’extrême droite Sceptr a été lancé à l’initiative de Jonas Naeyaert, président du KVHV-Gand entre 2010 et 2012. De nombreux membres du Vlaams Belang comme Bart Claes ou Gerolf Annemans sont membres d’honneur du KVHV. Cette organisation vise à activement soutenir le développement de l’extrême droite en Flandre.

    Avec cette action à Gand, nous avons fait un pas de plus en avant dans la reconstruction d’une résistance antifasciste active. Depuis la victoire électorale du Vlaams Belang, ces groupes sont plsu confiants, ce qui se traduit par un nombre croissant d’incidents racistes et sexistes tels que l’incendie du futur centre d’asile à Bilzen. En nous mobilisant et en organisant de telles actions, nous pouvons forcer l’extrême droite à se mettre en position défensive. La grande majorité de la population est opposée aux véritables idées de l’extrême droite. Ne laissons aucun espace aux provocations et à la violence de l’extrême droite ! Contactez-nous ou rejoignez-nous pour nous aider à construire la résistance contre l’extrême droite !

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