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  • Bruxelles, Anvers, Liège : Lancement d’une semaine d’actions contre la violence faite aux femmes

    Ce dimanche, de premières actions ont eu lieu dans le cadre de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, qui sera ce mercredi 25 novembre. Le contexte actuel de crise sanitaire ne permettait pas d’organiser une grande manifestation nationale comme c’était précédemment le cas. Mais il n’était évidemment pas question de laisser cette date passer sans mobilisation, tout particulièrement dans ce contexte de pandémie, puisque le confinement a eu notamment pour effet d’accroitre la violence domestique, les victimes étant enfermées avec leur bourreau. C’est pour cela que de nombreuses autres initiatives locales sont organisées. Hier, c’était le cas à Bruxelles, Anvers et Liège à l’appel de la plateforme Mirabal.

    Il est urgent d’agir contre les violences sexistes ! Il faut lutter pour un refinancement des services publics, afin d’avoir une vraie éducation sexuelle dans l’enseignement, une prise en charge efficace des victimes avec une augmentation des refuges pour femmes battues et personnes LGBTQI mais aussi une augmentation des salaires et des allocations sociales, la garantie d’avoir un emplois décent et la fin du statut de cohabitant, puisque l’indépendance financière est cruciale pour quitter un foyer violent !

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) organise encore toute une série d’actions le 25 novembre, dans pas moins de 12 villes différentes ! A Bruxelles, un rassemblement autorisé aura lieu à partir de 15h à la Gare centrale. A Liège, une action aura lieu à la même heure (contactez la campagne ROSA pour plus d’infos via : contact@campagnerosa.be). D’autres actions sont prévues à Eeklo, Torhout, Dendermonde, Deinze, Leuven, Bruges, Kortrijk, Gand, Alost. Enfin, une action aura lieu le samedi 28. Rendez-vous sur le site de la Campagne ROSA pour plus de détails !

    Venez crier avec nous: c’est tout le système qui est coupable ! Et préparons la suite ! Nous vous invitons à venir discuter avec nous de la manière d’organiser les prochaines étapes de la lutte vers le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes !

    Photos de Bruxelles :

    Anvers :

    Liège :

  • Stop à la violence sexiste et LGBTQI-phobe ! Participez aux actions des 22 et 25 novembre !

    La crise sanitaire aggrave la violence contre les femmes

    Le sexisme revêt de multiples formes : les féminicides mais aussi les violences physiques ou sexuelles que subissent plus d’un tiers des femmes au cours de leur vie (chiffres OMS) et plus de la moitié des personnes LGBTQI+ en Belgique ! C’est aussi les discriminations, les comportements et remarques inappropriés ou encore la violence économique, les femmes et les personnes LGBTQI+ étant surreprésentées dans la précarité.

    Avec la crise sanitaire et le confinement, on a enfin entendu parler de ce qui se passe derrière les portes closes des foyers. Les appels à l’aide pour violences domestiques ont triplé durant le confinement !

    Le harcèlement dans l’espace public sévit également toujours. La tenue des femmes est encore régulièrement utilisée (en 2020 !) pour leur refuser l’accès aux cours parce que “cela pourrait perturber leurs camarades de classes et leurs prof masculins”. La tenue sert aussi de justification pour une attitude sexiste, une agression, voire même un viol : “habillée ainsi, elle ne pouvait être que consentante”.

    La crise sanitaire a mis en avant les personnes d’ordinaire invisibles travaillant dans les secteurs essentiels (soins, distribution, nettoyage,…). Les femmes y sont majoritaires. Présentées comme des héroïnes, elles connaissent cependant des conditions de travail précaires (temps partiel, heures sup’ non payées, intérim), avec un risque sanitaire accru et un salaire horaire régulièrement inférieur à 14€ brut.

    La précarité nous rend plus vulnérables aux autres formes de violences. Comment dénoncer le harcèlement au travail lorsqu’on a peur de perdre son boulot et qu’une alternative alternative fait défaut (chômage, autre emploi) ? Comment sortir d’une situation familiale violente si notre revenu ne nous permet pas de vivre seule ? Individuellement, il est difficile de réagir ; collectivement, nous sommes plus fortes et plus forts.

    C’est tout le système qui est coupable

    La marchandisation de nos corps et les bas salaires ne profitent qu’à un seul groupe de la population : les ultra riches (qui ont augmenté leur fortune de 28% durant la crise sanitaire). Sexisme, racisme, LGBTQI+phobie : ils ont besoin de nous diviser pour mieux régner. Pour remédier à ce fléau, l’éducation est une solution largement insuffisante. Le problème est structurel, c’est l’ensemble du système qui doit changer !

    Combinons les revendications pour un enseignement de qualité et un meilleur accompagnement des victimes à celles contre l’objectivation de nos corps utilisés pour faire des profits et celles qui permettent notre indépendance économique pour pouvoir quitter des situations de violence et opérer de réels choix sur nos vies.

    Mon corps, mon choix :

    • Stop à la culture du viol. Pour le droit à s’habiller comme on le souhaite.
    • Stop à la marchandisation de nos corps.
    • Pour une éducation sexuelle qui aborde les notions de consentement, de genre, d’orientation sexuelle,…
    • Pour une dépénalisation complète de l’avortement et une contraception gratuite et de qualité.

    Pour une politique qui nous offre le choix :

    • Plus de moyens publics pour les refuges pour victimes de violence (femmes, familles, personnes LGBTQI+), des logements sociaux, le secteur social, l’enseignement, les transports publics,…
    • Pour des revenus qui nous permettent d’être indépendante financièrement : un salaire horaire de min. 14€ brut, une pension mensuelle de min. 1500€ net quelque soit la carrière, toutes les allocations au-dessus du seuil de pauvreté.
    • Solidarité avec les femmes sans-papiers. Pour une régularisation de toutes et tous.
    • L’émancipation des femmes nécessite une société basée sur la satisfaction des besoins de tout le monde, une société socialiste !

    Participez à nos actions et à notre meeting !

    Nous estimons essentiel d’agir dans la rue contre la violence faite aux femmes et aux personnes LGBTQI+. La sécurité des militantes et militants est cruciale et la forme des actions des 22 et 25 novembre dépendra donc de la situation sanitaire. Participez à la réunion en ligne : “Comment s’organiser contre le sexisme et la violence sexiste” de la Campagne ROSA le mardi 10 novembre de 19h à 21h.

  • Plus de moyens publics pour des soins de santé pour toutes et tous !

    La pandémie a brutalement mis en évidence les lacunes de notre système de santé. En raison de la pénurie de personnel, qui sévit depuis longtemps déjà, les conditions de travail étaient inhumaines lors de la première vague. Dans le secteur très privatisé des maisons de repos et de soins, les travailleuses et travailleurs infectés et/ou malades ont dû continuer de bosser faute de remplaçants. Dans tout le secteur, le personnel a dû travailler avec insuffisamment d’équipement de protection.

    Leurs efforts héroïques ont été applaudis par la population. Mais alors qu’il faudrait se préparer à une deuxième vague, c’est à peine si le monde politique réagit à leurs plaintes. Alors que 2,3 milliards d’euros ont été coupés dans le secteur ces cinq dernières années, le gouvernement a promis cet été un milliard d’euros supplémentaires, ce qui est tout simplement insuffisant pour répondre au besoin de personnel et de valorisation salariale. Si cette deuxième vague survient cet automne, la seule chose qui aura changé, c’est que le personnel sera déjà totalement épuisé.

    Pour que le gouvernement aille chercher l’argent là où il est pour l’investir dans un service public de qualité et accessible à toutes et tous, avec de bonnes conditions de travail et de salaire pour tout le personnel (des infirmières et des soignants aux personnels de nettoyage et de cuisine), il faut construire un mouvement de lutte. La manifestation d’aujourd’hui est un pas dans cette direction.

    La campagne ROSA a activement mobilisé pour cette Grande Manifestation de la Santé. Nous estimons que les soins de santé et le travail social, tout comme l’enseignement et la garde d’enfants, sont des services essentiels pour les femmes, des services qui leur permettent d’assurer leur vie professionnelle et d’avoir une indépendance financière. Les femmes travaillent dans ces secteurs, mais elles en sont aussi les utilisatrices. La défense de ces services fait partie intégrante du combat féministe, tout comme la lutte pour un salaire minimum décent pour toutes et tous.

    Les soins de santé représentent un secteur à bas salaires où les femmes sont fortement représentées, mais c’est aussi le cas de la plupart des services de première ligne dans la lutte contre le virus. Dans les supermarchés, le personnel a dû se battre afin de travailler dans des conditions plus sûres et de recevoir certaines primes. Mais le patronat essaie déjà de revenir sur ces concessions en dépit de l’augmentation des profits. La reconnaissance de ces professions comme essentielles doit se traduire en une lutte conséquente pour un salaire minimum général de 14 euros de l’heure.

    Le télétravail est un autre phénomène en pleine expansion. Les employé(e)s devaient prester une quantité de travail identique tout en s’occupant des enfants. Le fardeau est encore plus lourd pour les familles monoparentales. A l’avenir, nous devons assurer que le télétravail tienne compte des enfants et qu’un congé payé exceptionnel soit prévu ou au moins une réduction drastique du temps de travail sans perte de salaire.

    Déconfiner la lutte sociale !

    Toutes les femmes ont intérêt à soutenir ce combat ! Les femmes constituent également la majorité de la main-d’œuvre dans la plupart des secteurs confrontés à une vague de licenciements, de fermetures et de faillites. Des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs sont toujours au chômage économique avec seulement 70% de leur salaire. Pour beaucoup de femmes, il s’agit de 70% d’un salaire qui n’était déjà qu’un salaire de survie. Surreprésentées dans les contrats temporaires, de nombreuses femmes n’ont même pas accès à ces 70 %.

    A cela s’ajoute l’augmentation de la violence sexiste et de la violence domestique, qui était déjà à un niveau épidémique avant-même le confinement. Le nombre d’appels aux lignes de secours a augmenté de 70 % depuis lors. Durement touchées par la crise économique qui se développe, de nombreuses femmes auront encore plus difficile à quitter un partenaire violent.

    La manifestation de La Santé et Lutte n’est que le début du déconfinement de la lutte sociale, ce qui s’impose pour obtenir des victoires sur tous les fronts. La campagne ROSA soutient les luttes des travailleuses et travailleurs, car ce sont elles et eux qui font tourner le monde, et non les actionnaires des grandes entreprises qui empochent les bénéfices. Parallèlement, nous nous préparons à lutter pour une prolongation de la période d’avortement légal, nous mobilisons pour la manifestation contre la violence envers les femmes du 22 novembre et nous militons dans les universités pour que les organisations racistes et sexistes n’y soient plus acceptées et subventionnées. Vous souhaitez participer ? Contactez-nous sans attendre !

    Participez ! Rejoignez la Campagne ROSA (Cotisation : 5 € et recevez la brochure de présentation) Aidez-nous à financer ce projet (compte n°BE54 5230 8095 8497) & participez avec nous à la manifestation du 22 novembre 2020 à Bruxelles

  • Le droit à l’avortement a été arraché par la lutte… C’est la lutte qui le fera sortir du code pénal !

    Action de la Campagne ROSA cet été face aux bureaux de la N-VA contre le chantage de De Wever concernant le droit à l’avortement.

    L’incertitude demeure quant au sort du projet de loi visant à étendre la période d’avortement légal à 18 semaines, à réduire le délai de réflexion d’une semaine à 48 heures et à supprimer complètement l’avortement du droit pénal. Quel parti mobilisera le soutien populaire pour partir en action ?

    Par Anja Deschoemacker

    Parmi les auteurs du projet de loi, au moins deux familles politiques ne peuvent bénéficier d’aucune confiance. En 2018, la famille libérale (Open VLD / MR) a choisi la cohabitation au sein du gouvernement Michel et a favorisé un ‘‘assouplissement’’ de la loi (qui est resté théorique) au lieu d’un vote au Parlement. Au début de l’année, Paul Magnette a indiqué qu’il était possible pour le PS que cette discussion soit considérée dans le cadre des négociations gouvernementales avec le CD&V, parti qui s’est toujours opposé à tout assouplissement. Quant au SP.a, il est prêt à tout pour entrer dans un gouvernement et le passé des partis ‘‘verts’’ suggère qu’ils sont eux aussi prêts à mettre cette question de côté pour un strapontin au gouvernement.

    Reste donc Défi et le PTB/PVDA. Mais ils n’ont jusqu’ici pris aucune mesure visant à exercer une pression sur le terrain. L’histoire de la lutte pour le droit à l’avortement nous apprend pourtant que la construction d’un mouvement est fondamentale. La lutte idéologique se mène dans les médias classiques et les réseaux sociaux, c’est vrai, mais c’est surtout la mobilisation de la rue qui permet d’avancer.

    Le droit à l’avortement obtenu après 20 ans de lutte

    Le droit à l’avortement a été l’une des plus importantes batailles de la deuxième vague féministe dans le monde dans les années 1960 et 1970. En Belgique aussi, des organisations telles que Dolle Mina et le Vrouwen Overleg Komitee (Comité consultatif des femmes) ont défendu ce droit fondamental sous le slogan “baas in eigen buik” / ‘‘Mon corps, mon choix’’.

    Certains médecins autour du docteur Willy Peers, qui ont ouvertement déclaré en 1973 qu’ils pratiquaient des avortements, ont joué un rôle important. L’arrestation de Peers a conduit à la création d’un comité de soutien qui a mené campagne pour sa libération et pour la légalisation de l’avortement avec des actions de soutien, des pétitions, des soirées d’information, des manifestations,… C’est ainsi que le thème s’est imposé dans l’actualité.

    En 1977, la militante de Dolle Mina Anne Léger fut arrêtée pour propagande en faveur du droit à l’avortement. Ses brochures orientaient les femmes vers deux cliniques pratiquant l’avortement aux Pays-Bas, ce qui était interdit par la loi. Son arrestation a conduit le mouvement à un nouveau sommet. Elle fut acquittée grâce à une intense campagne de solidarité. Dans les années qui ont suivi, l’avortement a été pratiqué dans plusieurs hôpitaux sans véritable persécution. Dans les années 1980, une série de procès ont été intentés contre des médecins et des infirmières. Sous la pression de la mobilisation, des accords ont été conclus.

    Chez les partis traditionnels pro-avortement, les droits des femmes sont sacrifiables

    Cependant, les deux familles politiques qui prônaient le droit à l’avortement – les sociaux-démocrates et les libéraux – ont choisi l’opportunité de rejoindre un gouvernement avec le CVP (le CD&V aujourd’hui), le parti anti-avortement par excellence qui était incontournable à l’époque. Cela n’a changé que vers la fin des années 1980. Ce n’est qu’en 1990 que la loi rendant l’avortement possible a été votée, avec une majorité de sociaux-démocrates et de libéraux contre le CVP et le PSC (le CDH aujourd’hui).

    Chez les partis traditionnels, la possibilité d’aller au pouvoir a toujours prévalu sur une attitude de principe à l’égard des droits des femmes. Ils n’ont jamais pris la tête du mouvement. C’est toujours le cas. Les sociaux-démocrates et les libéraux défendent ce droit en paroles, mais pas en actes.

    Avec la formation d’un gouvernement fédéral encore hypothétique, il faut encore voir si un vote prendra place au Parlement et s’il bénéficiera d’une majorité. Le 11 juillet, le président de la N-VA Bart De Wever a donné le ton avec des déclarations qui ont tout du chantage : son parti ne négociera pas avec un parti qui approuve ‘‘une loi que je trouve vraiment honteuse’’. La note De Wever / Magnette qui a été acceptée cet été comme base de formation d’un gouvernement pour la ‘‘bulle des cinq’’ (N-VA, PS, SP.a, CD&V et CDH) aurait mentionné une extension du droit à 16 semaines. Qu’en est-il de la dépénalisation complète et du délai d’attente ? Pourquoi 16 et non 18 semaines ?

    La seule issue est de construire un mouvement de lutte. Sans aucune pression extra-parlementaire, les partis pourront utiliser ce droit fondamental des femmes comme monnaie d’échange. Nous appelons donc le PTB/PVDA à s’engager dans le développement de cette pression extra-parlementaire. La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) suit l’affaire de près et appelle toutes les organisations féministes à se tenir prêtes à lancer une campagne à l’automne.

  • La Campagne ROSA mobilise pour la Grande manifestation de la Santé du 13 septembre

    Le 7 avril, nous avions mené campagne sur les réseaux sociaux, en plein confinement, en solidarité avec les luttes du secteur des soins de santé. Il est temps de descendre dans la rue aujourd’hui !

    13h, Mont des arts, Bruxelles

    Refinancement public massif des soins de santé !

    Les soins de santé ont été le secteur le plus durement frappé par la pandémie. Un secteur dont le personnel se bat depuis de longues années contre l’austérité source de conditions de travail inacceptables : surcharge de travail en raison d’un manque de personnel structurel et larges couches de personnel frappées par les bas salaires. Bien avant la pandémie, le personnel criait déjà que, dans les conditions de financement imposées par les différents gouvernements, fournir un service de qualité accessible à toutes et tous devenait de plus en plus impossible. Les gouvernements ont fait la sourde oreille.

    Aujourd’hui, les efforts héroïques du personnel – dont 80% sont des femmes – ont été applaudis par une majorité de la population. Les revendications du personnel bénéficient d’un soutien quasiment unanime. Mais sans se battre, les gouvernements continueront à les ignorer.

    C’est pour cette raison que la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) vous appelle toutes et tous à soutenir l’appel de La Santé en Lutte et à nous mobiliser pour la grande manifestation de la santé du 13 septembre. Nous revendiquons un refinancement public massif des soins de santé en faveur d’une amélioration fondamentale des conditions de travail et de la qualité du service.

    Les travailleuses essentielles méritent un salaire décent !

    La crise du covid19 a mis en lumière le travail essentiel réalisé par les travailleuses pour faire tourner la société. Infirmières, aides-soignantes, personnel de nettoyage, caissières, puéricultrices et enseignantes, personnel du secteur social,… les femmes sont majoritaires dans les métiers de première ligne contre le virus. Sans elles, la société n’aurait pas pu gérer cette énorme crise sanitaire et le confinement. Mais ces travailleuses ont toujours été dévalorisées dans cette société capitaliste qui n’a que la soif de profits comme objectif. Les bas salaires, les mauvaises conditions de travail, la surcharge de travail et les contrats précaires sont donc eux aussi majoritaires dans ces secteurs essentiels.

    A la surcharge au travail, le confinement a ajouté une surcharge de travail domestique. Combiner vie professionnelle et vie de famille est toujours difficile. Mais la fermeture des écoles a rendu cela pratiquement impossible. Avec le télétravail, les travailleuses et travailleurs sont censés réaliser la même quantité de travail et s’occuper de leurs enfants parallèlement. C’est encore pire pour les familles monoparentales.

    La Campagne ROSA défend que les travailleuses et travailleurs essentiels ont droit à des salaires essentiels. Une lutte concrète pour un salaire minimum de 14 euro/heure doit être construite sur base de cette compréhension largement ressentie aujourd’hui que ce sont les travailleuses et travailleurs qui font tourner le monde.

    Toutes les femmes ont intérêt à soutenir ces luttes !

    Les femmes ne sont pas tout simplement majoritaires dans le personnel des secteurs essentiels, mais aussi dans la plupart des secteurs aujourd’hui confrontés à une vague de licenciements, de fermetures et de faillites. Des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs se retrouvent au chômage économique avec seulement 70% de leur salaire. Pour de très nombreuses femmes, il s’agit de 70% d’un salaire qui n’était déjà qu’un salaire de survie. Surreprésentées dans les contrats temporaires, beaucoup de femmes n’ont même pas accès à ces 70%.

    A cela s’ajoute la hausse de la violence de genre et de la violence domestique à un niveau épidémique déjà avant le confinement. Les mesures de confinement ont signifié que les victimes de violences domestiques devaient s’enfermer avec un partenaire violent. Les appels vers les lignes d’urgence ont augmenté de 70% depuis le début du confinement. Touchées de plein fouet par la crise économique qui se développe, de nombreuses femmes vont avoir encore plus difficile de quitter un partenaire violent.

    La manifestation de La Santé en Lutte n’est qu’un début pour déconfiner la lutte sociale qui s’impose pour arracher des victoires sur tous les terrains. Mais sans début, il ne saurait y avoir de suite. Nous appelons toutes et ceux qui se battent pour les droits des femmes à être présents le 13 septembre !

  • Solidarité avec la lutte des femmes sans papiers et de leurs enfants !

    Ce vendredi, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la Tour des finances pour exiger la régularisation de toutes les personnes sans-papiers de Belgique. Cette action se concentrait sur le thème des familles de sans papiers, les femmes et les enfants ayant constitué la majorité des participantes et participants. L’action organisée par le Collectif des sans-papiers a été pacifique et a rassemblé des membres de différentes communautés de sans-papiers de Belgique, principalement originaire d’Afrique, du Moyen Orient et d’Amérique du Sud. La présence et les témoignages des enfants sans papiers qui ont revendiqué leur droit à la légalité et à une vie digne étaient particulièrement impressionnants.

    Ci dessous, le tract qui a été diffusé par la Campagne Solidarity et la Campagne ROSA lors de cette action

    Les femmes et les enfants sans-papiers vivent ici en Belgique depuis des années. Ils ne connaissent pas un autre pays que la Belgique. Ils ne vivent pas une enfance comme les autres. Les parents sans papiers ont des obstacles pour subvenir aux besoins vitaux, à se soigner, à vivre dans des conditions dignes … Les enfants sans papiers subissent la plus grande de discrimination à l’école, sans pouvoir participer aux voyage scolaires et sans pouvoir avoir le moyen d’acheter le matériel scolaire nécessaires pour poursuivre le parcours scolaire. Tout cela parce que les travailleurs et travailleuses sans-papiers sont exploités. La précarité et l’exclusion sociale qui leur impose le système capitaliste sont leurs quotidiens !

    L’absence de perspectives d’avenir, la déshumanisation de la société, “l’objectivisation” des femmes et les discriminations engendrées par un capitalisme en crise favorisent la violence, le sexisme, l’homophobie et le racisme ainsi qu’une série d’autres discriminations basées, entre autres, sur l’appartenance ethnique ou religieuse. C’est les coupes budgétaires qui poussent les femmes dans la pauvreté. Ce sont les femmes qui compensent les pénuries dans les crèches, les transports publics, les soins de santé, l’enseignement en assumant la majorité des tâches domestiques. Les femmes sans-papiers se trouvent dans des situations encore plus vulnérables. Elles travaillent en dehors de toute législation du travail, surtout dans les secteurs de la garde d’enfants, des soins aux personnes âgées et du nettoyage. Elles sont aussi les « héros » de la pandémie !

    Un seul groupe de la population profite de l’oppression des sans-papiers et de l’oppression spécifique des femmes. Pour les employeurs c’est une opportunité pour miner l’ensemble des conditions de travail et de salaires. Nous devons dénoncer toute tentative de l’extrême droite, des médias ou du gouvernement de pointer du doigt les immigrés comme boucs émissaires des échecs de la politique d’austérité et de la faillite du capitalisme.

    Dans le combat contre l’austérité et l’exploitation, nos meilleurs alliés sont les autres victimes de ce système de plus en plus inégalitaire. Il faut lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers afin qu’ils puissent disposer des mêmes droits que les autres travailleurs et qu’ils ne puissent plus être instrumentalisés pour diminuer les conditions de vie de l’ensemble. Parallèlement, il nous faut lutter collectivement contre toute forme de sexisme, pour des logements abordables, des services publics de qualité et des emplois et des revenus décents permettant l’indépendance financière des femmes.

    Contre les tentatives de division toujours plus agressives, nous devons opposer une lutte et un combat unitaires : hommes et femmes, avec ou sans papiers, jeunes et travailleurs avec ou sans emploi… Nous avons tous droit au logement, à l’éducation, aux soins, à la dignité. Nous devons développer des mouvements totalement indépendants de la classe dominante, armés d’un programme et de méthodes socialistes.

    Inspirée par la jeunesse noire aux USA, une explosion de colère parcourt le globe. Des milliers de personnes sortent dans les rues pour faire entendre « Black Lives Matter ». Un mouvement historique contre le racisme se développe dénonçant les violences policières mais également la misère sociale, le manque des logements à loyers abordables et le manque d’emplois décents… plus généralement les nombreuses injustices créées par le système dans lequel nous vivons. La régularisation des sans-papiers doit faire partie de ce combat !

    Nous entendons combattre le racisme et le sexisme par la solidarité. C’est pourquoi nous lions à ce combat des revendications telles que des emplois décents pour toutes et tous, un salaire minimum de 14 euros de l’heure, des logements abordables, la construction massive de logements sociaux et un plan d’investissement radical dans les services publics, l’enseignement et les soins de santé. La crise capitaliste entraîne dans son sillage plus de divisions, dont le racisme, et plus de violence. Mettre fin à la violence policière signifie de renverser le capitalisme et de construire un tout autre type de société.

  • Solidarité internationale avec les activistes féministes et LGBTQI+ en Russie !

    Sotsialisticheskaya Feministskaya Alternativa (SFA), en collaboration avec Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) et le réseau ROSA – International Socialist Feminists, a lancé un appel pour l’organisation d’actions de solidarité le 14 août. De telles actions ont eu lieu dans le monde entier.

    L’artiste russe et militante LGBTQ Yulia Tsvetkova est assignée à résidence depuis novembre 2019. Le 8 juin, elle s’est présentée au tribunal pour y être accusée de distribution criminelle de “pornographie”. Elle risque jusqu’à six ans de prison. Son “crime” est d’avoir publié des dessins abstraits et caricaturaux de femmes dans un groupe de VKontakte “body positive” appelé “Les monologues du vagin”.

    Au cours de ces derniers mois, des dizaines d’autres activistes russes ont également été arrêtés. Rien que le 27 juin, 40 activistes du groupe russe Sotsialisticheskaya Feministskaya Alternativa (SFA) ont été arrêtés à Moscou, et 3 autres à Saint-Pétersbourg. Le gouvernement russe tente d’enfermer des féministes déclarées comme Yulia et d’autres afin d’imposer le silence sur le harcèlement sexuel et les violences domestiques, homophobes et policières en Russie.

    SFA a donc décidé de lancer un appel à la solidarité au côté d’Alternative Socialiste Internationale (ASI) et du réseau ROSA – International Socialist Feminists. Celles-ci ont eu lieu le 14 août. ASI a organisé des actions dans le monde entier.

    À Vienne, des membres de la section autrichienne d’ASI se sont tenus devant l’ambassade de Russie avec des drapeaux et des pancartes appelant à la libération de Yulia. Ils et elles ont également remis une lettre de protestation aux employés de l’ambassade.

    Aux Pays-Bas, les membres d’ASI ont protesté devant l’ambassade russe à La Haye. Un camarade, décrivant la réaction de l’ambassade à leur protestation, a commenté “ils n’ont pas eu l’air amusés. C’est bien !”

    D’autres actions ont eu lieu dans plusieurs villes d’Allemagne, d’Irlande du Nord et du Sud, de Grande-Bretagne, du Canada et de République tchèque, beaucoup d’entre elles ayant eu lieu devant les ambassades russes. Des actions ont également bien entendu ris place en Russie également. Bien que l’on ne sache pas encore quel sera le résultat de l’affaire Youlia Tsvetkova, la solidarité internationale peut jouer un rôle clé en faisant pression sur le régime russe pour qu’il libère cette femme et d’autres activistes.

    Ci-dessous, une vidéo de l’action organisée à Bruxelles.

  • Action : L’avortement est un droit, pas un jeu politique !

    Photo : ODP news

    Ce 15 juillet, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avait pris l’initiative d’un rassemblement devant le siège de la N-VA à Bruxelles pour dénoncer la manière dont la législation sur l’avortement est prise en otage par des marchandages entre partis politiques. Le projet de loi d’assouplissement est utilisé comme un point de rupture dans la formation du gouvernement fédéral. Les femmes doivent pouvoir prendre les décisions qui les concerne, De Wever & Co n’ont rien à dire à ce sujet !

    La journée avait commencé par une action du Conseil des femmes menée par une vingtaine de participantes avec une présence de la Campagne ROSA. Ensuite, environ 70 personnes se sont réunies à l’appel de la Campagne ROSA devant le siège de la N-VA à Bruxelles.

    La semaine dernière, quatre partis alliés (CD&V, CDH, N-VA et Vlaams Belang) ont renvoyé pour la troisième fois la loi dépénalisant totalement l’IVG devant le Conseil d’Etat. Cela a pour conséquence le report du vote qui était attendu jeudi passé et qui leur aurait été sans doute défavorable.

    Cette proposition de loi représente un pas en avant dans la mesure où:

    • elle prévoit de supprimer toute sanction pénale en matière d’avortement (contrairement à celle de 1990 qui proposait une dépénalisation partielle) ;
    • elle propose d’étendre le délai durant lequel nous pouvons procéder à un avortement. Il passerait de 12 semaines actuellement à 18 semaines ;
    • elle réduit le délai de réflexion obligatoire avant de pouvoir avorter. Il passe de 6 jours à 48 heures.

    De cette façon, le vote de cette loi pourrait mettre fin à la situation dans laquelle, chaque année, de nombreuses femmes doivent se rendre à l’étranger pour pratiquer un avortement (on estime qu’il s’agit de 500 personnes). Cette solution coûteuse qui n’est pas accessible aux femmes les plus pauvres. Par ailleurs, au vu de l’intensité des luttes féministes observées ces dernières années, ce n’est pas anodin que certains partis traditionnels proposent de plus en plus de mesures progressistes concernant les femmes.

    La Campagne ROSA a toujours défendu une approche pro-choix, dépénalisant totalement l’avortement, en Belgique et dans tous les pays. Nous exigeons un vrai choix : défendre le droit à l’avortement et le droit d’avoir des enfants sans s’appauvrir ! Mais nous sommes également conscients que tant que la discussion sera limitée au parlement, sans réelle mobilisation de la rue, les droits des femmes seront toujours en danger et dans les mains des jeux politiques cyniques des partis traditionnels.

    La Campagne ROSA appelle donc à s’organiser en se mobilisant avec des actions et des manifestations, pour continuer à combattre les partis réactionnaires qui font obstacle au droit à l’avortement. En effet, il s’agit d’un droit fondamental : celui de disposer librement de notre corps.

    Notre lutte féministe ne s’arrête pas à l’adoption de lois au parlement, elle vise également à obtenir un changement radical de société car il ne saurait y avoir d’égalité réelle dans une société capitaliste qui repose sur les inégalités. La Campagne ROSA défend donc un féminisme socialiste et la construction d’une société socialiste démocratique débarrassée des inégalités et des oppressions de toutes les travailleuses et de tous les travailleurs.

    L’action a été un grand succès mais nous n’en sommes pas encore là. Pour obtenir de vraies victoires, il faut s’organiser ! Rejoignez la Campagne ROSA !

     

  • Rassemblement. L’avortement : mon choix, pas celui de De Wever !

    Action de protestation devant le bureau de la N-VA, rue Royale 47, 1000 Bruxelles

    Mercredi 15 juillet, 18h
    (en respectant la distanciation sociale – apportez vos masques!)

    Le président de la NVA Bart De Wever veut bloquer le vote sur l’allongement du délai pour un avortement et la suppression de l’IVG du Code pénal, et ce malgré qu’il existe une majorité parlementaire. Stop aux jeux politiques, stop au chantage de la N-VA ! Chaque année, quelques 500 femmes doivent encore se rendre à l’étranger pour se faire avorter, ce qui n’est possible qu’avec des moyens financiers. Les femmes ont assez attendu !

    Mon corps, mon choix ! Que De Wever s’occupe de son propre corps, pas du nôtre !

  • #Woman’s Live Matter. Lutter contre les violences intrafamiliales est plus urgent que jamais !

    Si quitter un partenaire violent est difficile pour de nombreuses raisons en temps normal, la quarantaine et le manque de matériel de protection rendent la chose encore plus compliquée. La coexistence continue avec son agresseur provoque des situations de plus en plus insoutenables pour la ou les victimes.

    Article de la Campagne ROSA

    Les 24 et 25 novembre 2019, à l’occasion de la Journée Internationale contre les violences faites aux femmes (25/11), des centaines de milliers de personnes descendaient dans les rues à travers le monde pour dénoncer ces violences et exiger des pouvoirs publics des politiques pro-actives et des financements pour lutter contre ce fléau. Selon l’OMS, les violences envers les femmes sont “un problème mondial de santé publique d’ampleur épidémique” . Selon l’ONU, c’est “une femme sur trois qui subit des violences physiques et/ou sexuelles à un moment donné de sa vie” . Et nous le savons bien, une bonne partie de ces violences ont lieu au sein du cercle familial. Le confinement appliqué dans de nombreux pays à cause de la pandémie de Covid-19 est donc vécu comme un enfer par les nombreuses victimes de violences intra-familiales.

    En Belgique aussi, les violences domestiques sont une réalité bien connue. Chaque année, ce sont plus de 45.000 plaintes qui sont enregistrées par les parquets . Et nous savons que cela ne représente qu’une partie des faits commis. Si quitter un partenaire violent est difficile pour de nombreuses raisons en temps normal, la quarantaine et le manque de matériel de protection rendent la chose encore plus compliquée. La coexistence continue avec son agresseur provoque des situations de plus en plus insoutenables pour la ou les victime(s). L’angoisse de la maladie, la perte de revenu, l’enfermement dans des lieux de vie trop exigus , la combinaison difficile entre télétravailler et s’occuper à plein temps des enfants, … sont autant de sources de conflits qui peuvent rapidement dégénérer en violences psychologiques et physiques. L’isolement physique et social empêche certaines victimes de pouvoir demander de l’aide et complique le travail des services d’accompagnement des victimes.

    Aujourd’hui, la pandémie et les mesures de confinement font que de nombreuses femmes sont prises au piège dans leur maison avec leur agresseur sans échappatoire. Les appels à « rester chez soi », suivis à la lettre par de nombreuses personnes, poussent de nombreuses victimes à ne pas oser appeler à l’aide tant que leur agresseur séjourne avec elles. Certaines supposent que l’aide n’est pas disponible durant cette période de crise. Il est vrai que la disponibilité des services d’aide s’avère insuffisante en raison d’un manque de ressources et d’un sous-financement déjà constaté bien avant cette période spéciale.

    Pourtant, les lignes d’assistance téléphonique en cas de violence domestique, comme la ligne 1217 en Flandre, ont enregistré une augmentation de 70 % des appels depuis le début de la crise. Et du côté francophone, le 0800/30.030 (Écoute violences conjugales) a vu le nombre d’appels reçus doublé. Ce ne sont pas encore des données absolues, mais elles montrent la gravité de la situation.

    A cela s’ajoute des difficultés supplémentaires pour trouver des lieux afin de pouvoir s’échapper de ces situations de violences. Certaines victimes pensent même qu’elles n’ont pas le droit de partir au vu des règles de confinement. Les lieux d’accueil pour les victimes sont eux aussi soumis aux règles du confinement. Le manque de places – qui étaient déjà très présent avant le confinement – se fait encore plus sentir. De plus, le manque de matériel de protection ajoute un stress et une difficulté complémentaire à cette prise en charge.

    Face à cette situation, une conférence interministérielle “Droits des femmes” avec 12 ministres a eu lieu (Région bruxelloise : Nawal Ben Hamou – Fédéral : Sophie Wilmès, Koen Geens, Maggie De Block et Nathalie Muylle – Wallonie : Christie Morreale – Fédération Wallonie-Bruxelles : Pierre-Yves Jeholet et Bénédicte Linard – Communauté germanophone : Antonios Antoniadis – Flandre : Bart Somers, Zuhal Demir et Wouter Beke) (5). Mais qu’attendre de politiciens qui ont pendant des années mené des politiques d’austérité ayant renforcé la position de “citoyens de seconde zone” des femmes et détricoté les services publics – aujourd’hui essentiels dans la gestion de cette crise ?

    Aujourd’hui, la recherche urgente de lieux d’accueil montre surtout les manques criants déjà signalés auparavant. La mise à disposition de chambres d’hôtel pour les victimes était nécessaire mais insuffisante. L’initiative du service d’assistance aux victimes de la police de Bruxelles-Nord (Schaerbeek, Evere et Sait-Josse-ten_Noode) de prendre contact au début du confinement avec les personnes qui ont déposé plainte au commissariat ces trois derniers mois pour des violences intrafamiliales est, elle, à saluer. Mais force est de constater que les manques structurels – effectifs insuffisants, manque de formation des acteurs de la justice et de la police, … – ne permettent pas d’élargir ce type d’initiatives et de maintenir l’attention nécessaire sur la protection des victimes de violences.

    Ce sont évidemment des mesures tout à fait nécessaires mais pas suffisantes au vu des drames qui ont lieu. Trouver un nombre suffisant de refuges est une tâche compliquée pour de nombreux services sociaux. Il est certain que trouver en urgence autant de places s’avère compliqué surtout quand les gouvernements successifs n’ont cessé, pendant des années, de couper dans les subsides et financements de nombreux services du secteur social. Des décennies de néolibéralisme et des années d’austérité ont décimé des services publics vitaux et aujourd’hui ce sont les personnes les plus fragilisées dans la société qui en paient l’addition.

    Les gouvernements actuels essaient de nous faire croire qu’il y a 2 réalités différentes : celle de la gestion de la crise actuelle et celle de décennies d’austérité qu’ils ont menée. Quelle hypocrisie! Les autorités ont réduit les budgets de la police locale, de la justice, des services de prévention, des centres d’accueil, du secteur social, … Résultats : manque de personnel formé à la gestion des agressions sexistes, de centres d’accueil, … Leurs priorités n’ont jamais été celles d’assurer une vie décente pour toutes et tous et encore moins la sécurité des nombreuses victimes des violences intrafamiliales. Et en ce qui concerne la lutte contre le sexisme, l’émancipation des femmes n’est pas possible sur base d’un cimetière social !

    Certaines mesures urgentes sont effectivement nécessaires

    Elles demandent des investissements immédiats ainsi qu’une écoute et une prise en compte des revendications du personnel des institutions du secteur social.

    • Les services d’accompagnement des victimes doivent pouvoir être renforcés en matériel de protection et en personnel. Pour cela, des budgets publics immédiats doivent y être alloués. Nous ne pouvons pas uniquement nous baser sur le bénévolat et les appels aux dons. Celles et ceux qui travaillent devraient avoir librement accès aux mesures de protection telles que les masques de protection.
    • Une présence par un contact et/ou une visite régulière pour les personnes, victimes connues de violences domestiques permet d’augmenter la pression sociale sur l’agresseur. Mais cela demande des effectifs ainsi que du matériel de protection en suffisance pour la police de proximité et les services sociaux spécialisés.
    • Les lieux d’accueil pour les victimes sont saturés alors que de nombreux lieux d’habitation sont vides. Il faut réquisitionner les locaux nécessaires qui permettraient aux victimes de quitter leur domicile et de vivre dans des conditions de sécurité.
    • La crise du COVID19 a démontré que les médias – panneaux d’affichage, radio, télé, … – peuvent être utilisés pour propager des informations utiles et positives (campagne publicitaire : “Stay safe”, “Solidarités”, …) à la place des publicités souvent sexistes qui envahissent habituellement nos rues. Utilisons une partie de ces espaces publics pour diffuser des campagnes de prévention et d’information afin de sensibiliser la population aux dangers des violences intra familiales – également durant le confinement et de diffuser les numéros des centres d’aide [0800/30.030 (francophone), 1712 (néerlandophone)]. Des codes tels que “masque 19” en France permettrait au victimes d’obtenir de l’aide via les quelques contacts sociaux qui sont maintenus (pharmacies, magasins, police, …).

    Mais également, assurer une indépendance financière de chacun/chacune.

    • Toute personne contrainte à ne pas travailler, en quarantaine ou malade, doit être protégée financièrement. La maladie elle-même est déjà assez grave ! Ceux qui ne peuvent pas travailler en raison de la crise du coronavirus doivent être entièrement indemnisés.
    • L’augmentation de l’allocation de chômage temporaire de 65 % à 70 % du salaire est une bonne chose, mais c’est insuffisant. Le salaire complet doit être versé ou remplacé par une allocation qui correspond à 100 % du salaire.
    • Lorsque les écoles ferment, les parents doivent avoir la possibilité de s’occuper de leurs enfants à la maison, à moins qu’ils ne travaillent dans des secteurs essentiels. Cela devrait être possible tout en conservant la totalité du salaire.

    Mais il faut également prendre en charge à plus long terme la lutte contre ces violences

    Ne pas laisser tomber les victimes dès la fin de la crise sanitaire. Pour lutter contre ce sexisme et ces violences omniprésentes, il faut stopper l’austérité mais pas seulement … il faut également réinvestir dans des services publics de qualité avec suffisamment de personnel. Wouter Beke a annoncé des subventions supplémentaires à la ligne d’écoute 1712 au vu de l’augmentation impressionnante du nombre d’appels, mais cela ne suffit pas. Des investissements structurels publics sont nécessaires. Nous devons également stopper la logique de marchandisation de certains services sociaux qui a été privilégiée les dernières années. Soutenir et financer des services tels que le CAW (Centrum voor Algemeen Welzijnswerk) en Flandre, des services sociaux actifs en rue, les PMS (centre psycho-médico-sociaux) dans les écoles, … plutôt que les démanteler. Soutenir la mise en place et le financement public d’initiatives visant à sortir les victimes de leur isolement social, tels que des centres communautaires qui offrent également des services de garde d’enfants, préparent des repas et fournissent si nécessaire un soutien physique, psychologique, matériel et juridique à la population. Ces initiatives doivent être rendues suffisamment visibles dans le voisinage.

    Luttons pour des investissements publics dans la prise en charge des victimes !

    • Pour un refinancement public du secteur social afin d’offrir un accompagnement correct aux victimes de violences et de discriminations mais également pour faire un réel travail de prévention et de conscientisation.
    • Pour des investissements publics permettant la création de refuges pour les personnes qui en ont besoin, comme les femmes et leurs familles ou encore les personnes LGBTQI+ (victimes de violences).
    • Pour la formation des travailleurs de terrain (police locale, éducateurs, accompagnateurs de bus et trains, personnel médical, …) à la prévention et à la gestion des agressions et du sexisme quotidien.

    Luttons pour une réelle politique publique de prévention !

    • Pour un refinancement public de l’enseignement, afin notamment d’assurer que l’éducation sexuelle et affective des jeunes ne se fasse pas principalement par internet et le porno.
    • Stop à l’utilisation de nos corps comme des objets pour augmenter les profits des entreprises.
    • Stop à la banalisation des violences faites aux femmes dans les médias (pubs, porno, séries, …).
    • Pour l’utilisation des espaces publicitaires à des fins sociales (prévention, culture, …) et non commerciales.
    • Pour plus de transports en commun avec plus de personnel d’accompagnement.

    Lutte contre les violences sexistes = lutte pour l’indépendance économique des femmes

    Aujourd’hui, politiciens et patronat acclament les héros que sont les travailleurs et travailleuses de premières ligne. Les femmes y sont en très grand nombre. Les secteurs de la santé, du nettoyage, de la distribution, de l’accueil, de l’accompagnement des personnes fragilisées sont des secteurs avec un personnel majoritairement féminin, souvent peu valorisé dans la société et certainement pas suffisamment rémunéré. Pourtant, ce sont les mêmes classes dirigeantes qui ont pendant des années démantelé les services publics, méprisé le personnel soignant qui tirait la sonnette d’alarme, refusé les augmentations salariales dans de nombreux secteurs “féminins”, … Ils portent une responsabilité importante dans le maintien des oppressions que vivent la majorité des femmes.

    Dans de nombreuses situations de violences intrafamiliales, des femmes n’ont financièrement pas la possibilité de quitter leur conjoint. Et les politiques menées par les partis traditionnels – au profit d’une petite minorité dans la société – n’ont fait qu’aggraver ce phénomène. En s’attaquant à nos pensions, nos salaires, nos services de soins, … les politiciens ont poussé de nombreuses femmes dans des situations précaires les rendant plus vulnérables face aux violences. Il faut lutter contre les “violences” économiques qui facilitent les autres formes de violences !

    • Pour des emplois stables correctement rémunérés. Pour un salaire minimum de 14 €/h (2300€/mois).
    • Pour une individualisation des droits et une revalorisation des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté.
    • Pour une pension minimum de 1500€/mois net.
    • Pour un salaire étudiant qui couvre l’ensemble des coûts des études. Pour un enseignement gratuit et de qualité afin notamment de stopper le développement de la prostitution pour payer ses études.
    • Pour la semaine de travail de 30h sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour pouvoir combiner travail, vie de famille et loisirs.
    • Pour un plan urgent de construction de logements sociaux et de crèches publiques.
    • Solidarité avec les femmes sans-papiers. Pour une régularisation de toutes et tous.

    Il n’y a pas de capitalisme sans sexisme et sans violence

    Les violences envers les femmes – et le sexisme plus globalement – ne peuvent être présentées comme une réalité uniquement liée à la quarantaine et à la crise du COVID-19. C’est un élément structurel lié au fonctionnement du système. La position de « citoyen de seconde zone » des femmes, l’inégalité salariale, l’objectification systématique du corps des femmes, l’omniprésence de la pornographie violente, le manque d’éducation sexuelle à l’école, le démantèlement des services publics, la précarité et la pauvreté, … maintiennent et développent un sexisme ambiant et un contexte favorable à ces violences qui sont la réalité quotidienne de nombreuses femmes. Il ne s’agit pas de trouver des excuses pour les auteurs de ces violences, il s’agit de déterminer ce qui maintient – et à qui profite – cette violence généralisée afin de combattre non pas seulement les conséquences de ce sexisme structurel mais aussi ses causes.

    L’hypersexualisation et l’objectification du corps des femmes – pour les profits de quelques-uns – participent grandement à diffuser une image dégradante des femmes comme des objets. Le sexisme permet aux classes dirigeantes d’augmenter leurs profits avec une main-d’œuvre “bon marché” (le salaire des femmes étant en Belgique, en moyenne annuelle 25% plus bas que celui des hommes), en utilisant massivement le corps de la femme dans la publicité, à travers le secteur de la pornographie, la prostitution, … et enfin en laissant entre les mains des femmes de nombreuses tâches (éducation des enfants, soins aux personnes âgées,…), ces dernières fournissant dès lors travail gratuit. La violence qui en découle n’est qu’un « petit prix à payer » de leur point de vue.

    D’une part, le capitalisme produit ouvertement de la violence à travers ses nombreux canaux de diffusion : la culture du viol présente dans tous les médias, l’objectification et la marchandisation du corps des femmes visibles partout et la prononciation quasi quotidienne de discours politiques sexistes. D’autre part, ce système maintient les femmes dans une position inférieure par la précarisation de l’emploi, l’écart salarial, le harcèlement au travail, la dévalorisation des secteurs dits ‘‘féminins’’, la difficulté de combiner travail et vie de famille, la destruction des services publics et la surcharge de travail domestique que cela occasionne… Ce scénario d’inégalité et de misère sociale permet à ce système de s’enrichir. La classe dirigeante n’a donc aucun intérêt à ce que les individus soient égaux. Surtout que cela lui permet également d’utiliser la technique du « diviser pour mieux régner » en opposant des groupes dans la majorité de la population – tels que les hommes face aux femmes, les différentes religions, origines, orientations sexuelles, … – afin d’affaiblir leur capacité à s’unir dans les luttes.

    L’émancipation réelle des 99% de la population – femmes et hommes – et la lutte contre les violences sexistes sont étroitement liées à celle contre ce système qui n’offre que des pénuries grandissantes et qui permet aux 1% les plus riches d’accaparer presque toutes les richesses. La lutte contre le sexisme n’est pas la lutte des hommes contre les femmes, c’est celle contre une société qui maintient les bases sociales pour l’oppression et les discriminations. Une lutte de tous les opprimés contre une classe dirigeante minoritaire qui opprime et exploite pour son seul intérêt. La Campagne ROSA défend la nécessité de lier la lutte contre le sexisme à celle contre les politiques d’austérité, et plus généralement à la lutte contre le capitalisme. Les femmes, la jeunesse et toute la classe ouvrière ont intérêt à mener ensemble la lutte contre le système capitaliste.

    Un contrôle démocratique des secteurs clés de l’économie ne nécessiterait plus d’utiliser le corps des femmes comme objets, puisque le but ne serait plus de maximiser les profits, mais de répondre aux besoins de la population. Une indépendance financière et des services publics accessibles et de qualité, de réels choix de vie pour les femmes deviendraient ainsi possibles. C’est uniquement sur base des besoins de la majorité que nous pouvons construire une société fondée sur l’égalité et la solidarité, au sein de laquelle aucun être humain ne puisse en opprimer et en exploiter un autre : une société socialiste.

    Appel aux dons – Assurons-nous que ROSA puisse jouer un rôle moteur pour l’action !

    La campagne ROSA ne reçoit pas de subsides et n’a pas de riches bailleurs de fonds. Nous ne dépendons pas des pouvoirs publics dont nous dénonçons les politiques antisociales. Nous tenons à dépendre financièrement de celles et ceux qui soutiennent notre combat contre le sexisme et l’austérité.

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