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  • Plaidoyer pour un féminisme socialiste – L’importance du 8 mars pour la Campagne ROSA

    Le 8 mars 2017, une Marche contre le Sexisme combattive a réuni quelques centaines de personnes à Gand. L’appel à cette marche était venu de la campagne ROSA – Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité – à l’approche de sa première conférence le 12 mars.
    La date n’avait pas été choisie au hasard puisqu’elle faisait directement référence aux traditions de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Il ne s’agit effectivement pas seulement d’un jour symbolique dans l’histoire du féminisme, elle a été initialement décidée par les femmes socialistes afin de donner une voix aux luttes des femmes travailleuses. L’initiative reposait basé sur le constat que les femmes travailleuses ne pouvaient pas compter sur le soutien du mouvement féministe officiel dans leur lutte pour de meilleurs salaires. La direction de ce mouvement officiel était composée en grande partie de personnalités féministes qui limitaient leur combat à ce qui était possible dans les limites du capitalisme. Il fallait donc développer des organisations de femmes socialistes visant à aider les travailleuses à lutter pour la libération des femmes et pour le socialisme, deux objectifs qui vont de pair.

    Par Anja Deshoemacker

    Non au féminisme pro-establishment

    Encore actuellement, toutes les personnes qui se disent (pro)féministes ne défendent pas pour autant les droits de toutes les femmes. Pour les féministes autoproclamés comme notre Premier ministre, tout est question de symbole, de sensibilisation et, au mieux, de législation. Mais lorsqu’il s’agit de choses plus concrètes comme la dépénalisation de l’avortement et l’extension de la période légale à 18 semaines, Open VLD/MR, SP.a/PS et Groen/Ecolo sont aux abonnés absents !

    Ces féministes du système se comportent comme si les droits des femmes étaient un cadeau légué par leurs prédécesseurs. Mais il n’y a jamais eu de cadeaux ! Tous les droits et conquêtes dont disposent les femmes et les travailleurs en général ont été arrachés grâce à l’organisation des femmes et des travailleurs, grâce à des manifestations de masse et à des grèves qui ont forcé les gouvernements à accorder des concessions.

    Cette compréhension de la nécessité de lutter en faveur des intérêts des femmes travailleuses, ou du féminisme socialiste, est plus pertinente aujourd’hui que jamais. Les conséquences de la pandémie et de la crise économique menacent l’indépendance financière de larges pans de la population féminine. La prodigieuse augmentation du travail non rémunéré des femmes au sein de la famille – en raison, entre autres, de la fermeture des écoles et du report des soins non liés au covid – combinée à l’augmentation des pertes d’emplois et de revenus subies par les femmes au cours de l’année écoulée, signifient, selon l’ONU Femmes, qu’il existe un risque réel de retomber dans les stéréotypes sexistes des années 1950.

    Le féminisme socialiste, c’est la lutte pour des revendications dans l’intérêt de la majorité des femmes

    Des gestes symboliques – un gouvernement composé à moitié de femmes par exemple – ne feront pas la différence pour combattre les effets de la crise sur les femmes. Nous devons nous organiser et nous battre pour des mesures qui permettront d’emprunter la route vers une véritable émancipation. Prétendre combattre le sexisme et la violence envers les femmes tout en permettant aux forces aveugles du marché de menacer l’indépendance financière de larges couches de femmes dans le monde est une pure hypocrisie.

    Partout dans le monde, le confinement a provoqué une augmentation de la violence familiale, de nombreuses femmes étant enfermées avec un partenaire violent. Diverses études soulignent que la gravité des actes de violence a également augmenté. La cruelle incertitude – concernant la santé, la baisse des revenus et la précarité de l’emploi – a aussi entraîné des tensions au sein des familles et des couples qui n’avaient jamais connu d’actes de violence auparavant. Si de nombreuses femmes perdent leur emploi et leurs revenus dans les années à venir, ces taux de violence resteront très élevés.

    Au cours de l’année dernière, toutes les formes de violence sexuelle ont augmenté. Par exemple, l’Organisation des Nations Unies pour les femmes mentionne l’augmentation de la cyberviolence, due notamment à l’utilisation intensive des plateformes numériques et autres réseaux sociaux pour travailler et étudier. La nouvelle vague #MeToo à travers le monde – en Chine, en France et en Grèce, entre autres – montre qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir dans le domaine des abus de pouvoir sexuels, y compris au travail.

    Les « solutions » conçues pour maintenir la société en activité pendant la pandémie ont toute une série d’effets secondaires négatifs pour de grands groupes de travailleurs et surtout pour les femmes. D’énormes sacrifices ont été exigés du personnel dans les secteurs clés.
    Les actions du personnel soignant, stimulées par le collectif d’action militant La Santé en Lutte qui s’est formé en 2019 à Bruxelles, ont entretemps permis des hausses de salaires et l’octroi de primes tant au niveau fédéral que régional. Mais la lutte pour une revalorisation fondamentale des soins (soins de santé et travail social) reste à l’ordre du jour. Après tout, peu de choses ont changé en ce qui concerne l’insuffisance des effectifs qui, même avant la pandémie, minait l’accessibilité à un service de qualité. Cette insuffisance d’effectifs a aussi entraîné une charge de travail infernale qui, associée à des salaires peu élevés, pousse le personnel soignant à fuir le secteur chaque année.

    La Campagne ROSA, avec La Santé en Lutte, appelle donc à la poursuite de ce combat. Pour nous, il s’agit d’une revendication féministe : les femmes qui travaillent ont besoin du secteur des soins car, sinon, ces tâches de soins leur reviennent sous forme de travail non rémunéré au foyer. Et c’est aussi un secteur important pour l’emploi des femmes. L’augmentation des salaires de l’ensemble du personnel du secteur des soins de santé, y compris des équipes de nettoyage et des services de cuisine indispensables dans les hôpitaux, permettrait de sortir de la précarité un groupe important de travailleurs, principalement les femmes.

    La même logique s’applique, d’ailleurs, à cet autre secteur dont les femmes actives ont grand besoin pour fonctionner : l’enseignement. L’enseignement a aussi été victime de quatre décennies de coupes budgétaires et de sous-financement. Résultat : des infrastructures obsolètes, une pénurie aiguë d’enseignants, des classes surpeuplées, des inégalités croissantes où les élèves les plus faibles abandonnent de plus en plus et une charge de travail insoutenable pour le personnel. Pour une société reposant sur la solidarité, où chacun se voit offrir de réelles possibilités de développement, une revalorisation fondamentale de l’enseignement est cruciale. En janvier, la campagne ROSA a réuni des enseignantes, des élèves et des étudiantes pour discuter des actions à mener dans les écoles en faveur de la gratuité des produits hygiéniques dans les écoles, d’une éducation sexuelle adéquate qui ne soit pas hétéronormative et qui mette l’accent sur le consentement mutuel et d’un enseignement qui joue son rôle dans la lutte contre le sexisme. Pour tout cela, un refinancement massif du secteur est nécessaire.

    Mais l’impact de la crise va au-delà des secteurs essentiels. Aujourd’hui déjà, les pertes d’emplois s’accumulent et, dans le monde entier, elles touchent plus durement les femmes que les hommes. Étant donné que les secteurs dans lesquels une vague de faillites est attendue une fois les aides d’État supprimées – notamment le tourisme, le secteur culturel et événementiel, mais aussi le nettoyage des bureaux – comprennent également une vaste proportion de femmes, le chômage aura à l’avenir un visage plus féminin que jamais. La Campagne ROSA s’engage à lutter pour les droits sociaux individualisés tels que le droit à de bonnes allocations de chômage (sans dégressivité ni statut de cohabitant), mais aussi pour une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire afin de répartir le travail disponible entre les travailleurs et de prévenir un chômage structurel élevé.

    La lutte pour le droit à l’avortement en Argentine et en Pologne

    Le tournant de l’année en Argentine a donné lieu à une grande fête : le 30 décembre, le Sénat a voté à la majorité la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. C’est une victoire pour une lutte que trois générations de femmes ont menée contre l’État, mais aussi contre le pouvoir de l’Église catholique archi-conservatrice.

    Il s’agit d’une victoire importante qui aura également un effet dans d’autres pays d’Amérique latine. Au Congrès chilien, par exemple, le processus d’adoption d’une loi similaire a commencé. La bataille doit être menée avec vigueur pour introduire le droit à l’avortement partout à travers le continent.

    Mais outre les raisons de se réjouir, il faut rester vigilant. Après tout, le gouvernement n’a pas adopté la proposition de La Campaña (la Campagne nationale pour un avortement légal sûr et gratuit – créée en 2005 en tant que coordination des principales organisations féministes). Il a introduit, par exemple, la possibilité pour les prestataires de soins de santé d’invoquer la liberté de conscience et donc de refuser de pratiquer des avortements. Cette restriction est tout particulièrement dramatique dans les villages où il y a une pénurie de médecins.

    À la dernière minute, la protection de la santé intégrale des femmes a également été retirée comme motif valable d’avortement. En outre, une peine de 3 mois de prison a été introduite pour les femmes qui pratiquent des avortements après la période légale. Les dirigeantes de La Campaña, qui sont liées au parti au pouvoir, n’ont pas appelé à se mobiliser contre ces restrictions, ce qui a fortement limité la pression contre le gouvernement puisque seuls les groupes anti-avortement étaient mobilisés.

    Cependant, les jeunes générations de femmes qui se sont lancées dans cette lutte ces dernières années ne se laisseront pas facilement dissuader. Il sera nécessaire, mais pas suffisant, de les aider à s’organiser dans le cadre d’une campagne visant à garantir que la loi soit appliquée de la meilleure manière possible. Avec elles, il faudra aussi se battre pour éviter que la facture de la crise actuelle ne retombe sur les travailleuses. Le développement d’organisations féministes socialistes est crucial.

    En Pologne, la victoire n’est pas encore à portée de main malgré les manifestations de masse spontanées de l’automne dernier, qui ont montré que la majorité de la population soutient le mouvement et ses revendications. Le mouvement manque d’une direction aussi audacieuse que les masses de femmes qui sont descendues spontanément dans la rue et ont exigé la chute du gouvernement.

    ROSA-Polska a proposé au mouvement d’organiser une grève générale et de constituer des comités de grève locaux pour augmenter la pression sur le gouvernement. Une grève générale était possible, comme en témoignent les nombreux exemples d’actions de solidarité spontanées dans les entreprises pour soutenir le mouvement, du personnel soignant et des transports publics aux syndicats radicaux de mineurs et de postiers. Cependant, ni les organisations féministes ni les directions syndicales n’ont lancé un véritable appel en ce sens.
    Le mouvement a maintenant disparu des rues, mais la colère contre le pouvoir réactionnaire demeure. Dans les années à venir, il sera important de connecter la colère contre les politiques sexistes du gouvernement à toutes les autres revendications des jeunes et des travailleurs.

    Si nous nous battons, nous pouvons gagner !

    En plus d’avoir de nombreuses raisons de se battre, la Campagne ROSA a également deux victoires à célébrer : l’obtention du salaire minimum de 14 euros de l’heure pour tout le personnel de l’université de Gand, un combat auquel la Campagne ROSA a participé dès le premier jour en étroite collaboration avec la délégation de la CGSP à l’université, et le fait que Jef Hoeybergs – qui a porté plainte contre ROSA pour diffamation parce que nous avions fait connaître ses commentaires sexistes dégoûtants dans le monde entier – soit lui-même convoqué devant le tribunal correctionnel.

    Cela montre l’importance d’une mobilisation soutenue. Sans l’action de ROSA contre la réunion du cercle étudiant catholique réactionnaire KVHV, qui avait invité Jef Hoeybergs à s’exprimer lors d’un meeting, ses déclarations dégueulasses seraient passées sous silence. Ce n’est qu’en organisant la colère de manière concrète et lui donnant une expression dans la rue que la pression sur la justice et sur les politiciens peut être accrue.

    Cela démontre également l’importance de construire des luttes autour de revendications concrètes qui peuvent apporter un réel changement et de ne pas rester bloqué sur des principes généraux. La lutte pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure ferait une énorme différence pour de grands groupes de femmes et connecterait la lutte des femmes à celle du mouvement ouvrier. C’est cette unité qui peut arracher de telles exigences.

    La Campagne ROSA continuera à enfoncer ce clou : plutôt que des grèves féminines symboliques, nous appelons à la construction de l’unité et de la solidarité sur le lieu de travail dans la lutte contre toutes les formes de discrimination. Nous appelons à de véritables grèves féministes qui utilisent toute la force du mouvement ouvrier pour obtenir des victoires. Cette année, les restrictions rendront difficile la réalisation de véritables grèves. Une grève réussie ne tombe pas du ciel, elle doit être construite concrètement. Dans les années à venir, nous continuerons, avec des syndicalistes combattifs, à nous battre pour les 14€ de l’heure.

    Rejoignez la Campagne ROSA !

    Depuis des années, un sentiment antisexiste massif se développe, surtout mais pas seulement chez les jeunes. Cependant, un sentiment en soi ne change rien. Il doit devenir un mouvement de lutte. Ce fut la raison de la création de la Campagne ROSA et cela reste notre principale préoccupation. Au cours de nos 4 années d’existence, nous avons joué un rôle important dans la traduction de ce sentiment en actions concrètes.

    Dans les circonstances difficiles de l’année dernière, nous avons quand même réussi à mener plusieurs actions, allant d’actions de solidarité avec le mouvement Black Lives Matter après le meurtre de George Floyd à une action au bureau de la N-VA à Bruxelles contre les déclarations scandaleuses de Bart De Wever sur l’extension du droit à l’avortement en passant par des actions dans 12 villes différentes autour du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes.

    Le 8 mars, nous voulons faire campagne dans une quinzaine de villes sur les différentes revendications mentionnées ci-dessus, dans la rue, mais aussi dans les écoles et sur les lieux de travail, là où nous avons les forces suffisantes pour ce faire. Sur base de cette campagne, nous voulons également créer de nouveaux groupes locaux de la Campagne ROSA et augmenter notre force de mobilisation.

    Nous sommes une campagne inclusive qui veut lutter contre toutes les formes de discrimination. Par exemple, nous avons mené des actions contre la violence homophobe à Gand et nous voulons jouer un rôle dans la transformation de la Pride en action de protestation. Nous soutenons également activement la lutte pour la régularisation des sans-papiers. Nous estimons que les travailleuses et les jeunes femmes doivent lutter activement pour leurs droits et leurs intérêts, mais aussi qu’une large solidarité est possible et nécessaire. En Irlande, la victoire de ROSA dans la lutte pour le droit à l’avortement a été rendue possible par le large soutien de la majorité de la classe ouvrière lors du référendum.

    Vous voulez mener activement la lutte contre le sexisme ? Vous souhaitez également intensifier l’action dans votre ville et étendre le mouvement ? Alors vous êtes au bon endroit ! Contactez-nous pour voir comment nous pouvons commencer à le faire ensemble !

  • 8 mars, arracher de réelles victoires par la lutte !

    Action menée à Liège à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

    Nos actions et notre vidéo devenue virale face au meeting du cercle d’extrême droite KVHV à l’Université de Gand avec pour orateur le chirurgien sexiste Jeff Hoeyberghs ont porté leurs fruits ! Sans cela, ses déclarations immondes auraient été passées sous silence. Jeff Hoeyberghs a porté plainte contre 2 organisatrices de la Campagne ROSA. Mais il fait aujourd’hui l’objet de 1.500 plaintes déposées auprès de l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes ! Il a été renvoyé en correctionnelle. Le mois dernier, nous avons encore mené des actions à ce sujet à Gand et Bruxelles : nous ne nous laisserons pas intimider, nous continuerons notre combat !

    Tract de la Campagne ROSA // Tract en version PDF

    Victoire ! Le salaire minimum de 14€/h arrive à l’Université de Gand ! Cette excellente nouvelle pour les travailleuses des crèches et des cafétérias découle du combat de longue haleine porté par la délégation syndicale CGSP, qui a cherché l’implication du personnel et des étudiant.e.s. La Campagne ROSA s’est également jetée dans la bataille. D’abord en participant à la récolte de signatures pour la pétition, puis en organisant une manifestation pour les 14€/h et en participant pleinement à la construction de la grève du 9 mars 2020 appelée par la délégation CGSP et le comité de grève des femmes.

    Ce n’était pas une grève décrétée d’en haut, mais une grève préparée longtemps à l’avance depuis la base et sur le terrain. Ce n’était pas une action symbolique, mais le fruit de la construction d’une relation de force autour d’une revendication concrète. Dans le but d’arracher une victoire et pas seulement de marquer le coup. Les militant.e.s ont illustré dans la pratique comment faire une réalité de cette revendication féministe : par l’unité et la solidarité au boulot et à l’unif’ pour repousser la précarité et les discriminations. Sous l’élan de cette victoire, nous continuerons à nous battre aux côtés de syndicalistes combati.fs.ves en faveur d’un salaire minimum de 14€/h.

    Une prochaine victoire à portée de main ?

    En Belgique, 12% des femmes ont régulièrement des difficultés pour payer leurs protections menstruelles. Pourquoi n’en trouve-t-on toujours pas dans les WC des écoles, des autres services publics et des lieux de travail ? La pression exercée en Ecosse puis en France ont déjà abouti à des victoires. A quand en Belgique ? Organisons-nous !

    Cela doit passer par un refinancement public de l’enseignement, afin d’accompagner cette mesure d’une éducation sexuelle adéquate qui ne soit pas hétéronormative et qui mette l’accent sur le consentement mutuel. Nous voulons un enseignement qui joue son rôle dans la lutte antisexiste !

    L’émancipation des femmes en danger ? La seule issue, c’est la lutte !

    La crise actuelle menace de renvoyer les femmes dans les années 50’, tant au niveau de leur place dans le monde du travail que concernant la surcharge de travail domestique. Les rapports des Nations Unies ou de l’Organisation Internationale du Travail sont alarmants.
    Les femmes sont largement majoritaires dans les secteurs essentiels (distribution, soins de santé, aide aux personnes,…). Essentiels, mais précaires, et parmi les salaires les plus faibles, on trouve 70% de femmes.

    >> Un salaire minimum de 14€/h (2300€ brut/mois).

    Horeca, tourisme, commerce, nettoyage : des secteurs où les femmes sont majoritaires sont durement impactés. Le salaire des femmes a diminué 2 fois plus que celui des hommes. De plus, les femmes sont surreprésentées (à 60%) dans le statut de cohabitant.e, qui réduit le chômage de moitié. Il est inacceptable qu’il dépende de notre situation de couple.

    >> Individualisation des droits sociaux et augmentation des allocations au-delà du seuil de pauvreté.

    Fermeture temporaire de services d’aide aux personnes, fermeture d’écoles, activités extrascolaires supprimées, courses pour nos aînés,… le travail domestique a doublé avec la crise. Les journées deviennent interminables, en particulier pour les mères.

    >> Réduction collective du temps de travail, sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et réduction des cadences.
    Près d’un tiers des ménages belges sont des familles monoparentales et pour 80% d’entre-elles, “la chef.fe de ménage” est une femme. Une meilleure répartition des tâches ménagères dans un couple, c’est essentiel, mais c’est insuffisant.

    >> Renforcement et développement des services publics : garderies, aide à la famille, blanchisseries, etc.

    Être confiné exacerbe les tensions et place les gens face à un risque accru de violence. De plus, se séparer peut impliquer de tomber sous le seuil de pauvreté. Chaque personne doit pouvoir réellement décider avec qui elle souhaite vivre (ou pas).

    >> Un plan public massif de rénovation et de construction de logements sociaux.

    La pandémie et la dépression économique en développement accentuent toutes les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées dans ce système.

    >> Plus que jamais, il est crucial de rentrer en résistance et de nous engager dans les luttes de masse à travers le monde pour la défense de nos droits et pour en arracher de nouveaux !

    >> Attaquons-nous à la racine du problème : le capitalisme repose sur les inégalités. Une infime élite d’ultra-riches nous exploite et a besoin de nous diviser pour continuer de le faire. Renversons le capitalisme pour donner naissance à une société reposant sur l’épanouissement de chacun.e. Voilà ce que nous entendons par “féminisme socialiste”. Rejoins la Campagne ROSA !

    Conférence nationale “Bread and Roses” – Samedi 13 mars de 14h à 18h via Zoom

    Que tu veuilles découvrir davantage la Campagne ROSA ou que tu sois déjà acti.ve.f cette conférence est faite pour toi !

    14H >> RENCONTRE INTERNATIONALE
    Avec 3 féministes socialistes de Suède, des USA et de Pologne.

    15H >> 3 ATELIERS AU CHOIX
    – Racisme, sexisme : même racine, même combat ? #BlackLivesMatter #NiUnaMenos
    – Que signifierait aujourd’hui le socialisme pour les femmes ? Comment lutter pour ce système ?
    – Comment lutter contre la culture du viol ?

    16H45 >> CONTRE L’OPPRESSION ET L’EXPLOITATION : ORGANISONS-NOUS!
    Victoire à l’UGent pour les 14€/h, La Santé en Lutte et la nécessité de déconfiner les luttes, construction d’une “Pride is a Protest” et de comités locaux ROSA.

    Gratuit. Toute participation financière est la bienvenue pour nous permettre de poursuivre nos activités : 2, 5, 10, 50€ ou plus sur le compte BE54 5230 8095 8497 au nom de la Campagne ROSA.

    Grande manif de La Santé en Lutte – Samedi 15 mai / Le personnel soignant descendra à nouveau dans les rues pour réclamer plus de personnel, de meilleurs salaires et des soins de qualité. Mobilise à nos côtés !

    Camp d’été anticapitaliste, du 2 au 8 juillet / La Campagne ROSA avec les Étudiants de Gauche Actifs et le PSL (la section belge d’Alternative Socialiste Internationale) organisent un camp pour se détendre et se rencontrer après le (semi)confinement, mais aussi et surtout, pour discuter politique. Si on veut combattre ce système qui exploite et discrimine, il faut impérativement comprendre comment il fonctionne ! Une occasion à ne pas manquer.

  • 8 mars. La Campagne ROSA organise des actions dans 10 villes du pays

    Des rassemblements dans le respect des mesures sanitaires organisées à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

    • La pandémie et la crise économique font peser le risque d’un recul pour les droits des femmes, la seule issue, c’est de lutter !
    • Des actions seront organisées par la Campagne ROSA ce 8 mars à Alost, Anvers, Bruges, Bruxelles, Gand, Courtrai, Louvain, Liège, Termonde et Torhout.
    • La Campagne ROSA soulignera tout particulièrement l’importance de la revendication féministe du salaire minimum à 14 euros de l’heure, une victoire récemment obtenue à l’Université de Gand (UGent).

    Le 25 novembre dernier, pour la Journée internationale contre les violences envers les femmes, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) avait déjà organisé des actions dans 12 villes. Ce sera à nouveau le cas ce lundi.

    Elise Craeghs, de la Campagne ROSA – Louvain : « Depuis la crise sanitaire, les femmes souffrent en moyenne d’une perte de revenus deux fois plus importante que les hommes. Le travail domestique non rémunéré est à nouveau largement effectué par les femmes. Les victimes de violence domestique sont littéralement enfermées avec leurs agresseurs. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés ! La Campagne ROSA réclame l’augmentation du salaire minimum jusqu’à 14 euros de l’heure, des allocations sociales individualisées (et donc la suppression du statut de cohabitant) qui dépassent le seuil de pauvreté, des investissements dans des refuges et des logements sociaux de qualité,… »

    La seule solution, c’est d’entrer en action ! La Campagne ROSA s’est notamment fortement impliquée dans la campagne de la CGSP à l’Université de Gand, où une campagne de longue haleine a été menée autour du salaire minimum à 14 euros, une revendication qui concernait tout particulièrement les travailleuses des restaurants universitaires. Une grève avait notamment été organisée le 9 mars dernier, non pas une grève décrétée d’en haut, mais une grève préparée longtemps à l’avance depuis la base et sur le terrain. Non pas une action symbolique, mais le fruit de la construction d’une relation de force autour d’une revendication concrète. Une grève dans le but d’arracher une victoire et pas seulement de marquer le coup.

    La Campagne ROSA s’était également faite connaître avec ses actions et sa vidéo devenue virale contre le meeting d’extrême droite organisé à Gand avec le chirurgien sexiste Jeff Hoeyberghs. Jeff Hoeyberghs a porté plainte contre 2 organisatrices de la Campagne ROSA. Mais il fait aujourd’hui l’objet de 1.500 plaintes déposées auprès de l’institut pour l’égalité des femmes et des hommes !

    Emily Burns, l’une des organisatrices de la Campagne ROSA visées par cette plainte, explique : « Nous ne nous laisserons pas intimider, nous continuerons notre combat ! Plus que jamais, il est crucial de rentrer en résistance et de nous engager dans les luttes de masse à travers le monde pour la défense de nos droits et pour en arracher de nouveaux ! C’est ce que nous faisons au niveau international avec le réseau ROSA – International qui dispose de groupes locaux en Allemagne, en Pologne, en Irlande,… et qui se bat pour en finir avec cette société qui repose sur l’exploitation et les discriminations ».

  • 8 mars. La Covid et la dépression économique menacent l’émancipation des femmes : organisons-nous et ripostons !


    Déclaration conjointe d’Alternative Socialiste Internationale et de ROSA-International

    L’année 2019 fut une année de révolte de masse. Les femmes – et tout particulièrement les jeunes femmes – avaient fait partie intégrante de ces mobilisations , avec leurs propres revendications et bien souvent en première ligne. Cela avait nourri l’espoir des femmes du monde entier. Mais la pandémie et la crise économique qui en a découlé en 2020 représentent une réelle menace pour les conquêtes des femmes arrachées au cours des décennies précédentes.

    Faisant référence à l’accroissement des tâches domestiques et des soins familiaux prises en charge par les femmes, la directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes, Anita Bhatia, a averti : « La pandémie de coronavirus pourrait anéantir 25 ans d’égalité croissante entre les genres ». Selon elle, il y a un « risque réel de revenir aux stéréotypes de genre des années 1950 ». (BBC, 26 novembre)

    Plus de travail non rémunéré, moins de travail rémunéré : l’indépendance financière des femmes est menacée

    Avant le début de la pandémie, les femmes faisaient en moyenne trois fois plus de travail non rémunéré que les hommes. Cette inégalité n’a fait que s’accroître au cours de l’année dernière. « Plus alarmant encore est le fait que de nombreuses femmes ne retournent pas au travail. Rien qu’au mois de septembre, aux États-Unis, quelque 865.000 femmes ont quitté la vie active contre 200.000 hommes, ce qui s’explique en grande partie par le fait qu’il y avait des soins à prendre en charge et qu’il n’y avait personne d’autre dans les environs », poursuit A. Bhatia.

    Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), l’équivalent de 140 millions d’emplois à temps plein pourraient être perdus à cause de la Covid 19, l’emploi des femmes étant 19 % plus menacé que celui des hommes. Les dégâts sont énormes dans le secteur informel, dans lequel 58 % des femmes travaillent dans le monde entier. Selon ONU-Femmes, les travailleuses et travailleurs informels ont perdu en moyenne 60 % de leurs revenus. Un pourcentage stupéfiant de 72 % parmi celles et ceux qui travaillent dans le secteur domestique (parmi lesquels 80 % de femmes), ont perdu leur emploi, alors que ces emplois ne bénéficient pas de protection de base telles que des congés payés, un préavis ou des indemnités de licenciement.

    « Mais même dans le secteur formel, le virus semble aggraver les inégalités, selon le rapport (d’ONU Femmes), les femmes du Bangladesh étant six fois plus susceptibles de perdre des heures de travail rémunérées que les hommes ». (The Telegraph, 26 novembre). Selon un recensement effectué en septembre 2020, près de 7 millions d’Américains n’ont pas d’emploi en raison de la garde des enfants. « Comme les femmes gagnent moins que les hommes en moyenne, c’est souvent la mère qui fait un pas de côté. Les femmes perdent des compétences précieuses pendant la période où elles ne travaillent pas, ce qui peut rendre la recherche d’un emploi plus difficile à l’avenir et nuire aux finances familiales, selon l’analyste Malik du Center for American Progress. » (Bloomberg, 30 septembre)

    En Inde, les données indiquent que la participation déjà alarmante des femmes à la population active avant la pandémie – seulement 20 % – s’est encore aggravée. En avril et mai, au moins 4 femmes sur 10 ont perdu leur emploi, soit 39 % contre 29 % des hommes, selon le Centre de surveillance de l’économie indienne.

    Au Brésil, selon les données officielles, plus de la moitié de la population féminine de plus de 14 ans est exclue du marché de l’emploi (un taux d’activité de 45,8 %). Selon les données du Registre général des employés et des chômeurs, en 2020, les hommes ont occupés 230.200 nouveaux emplois alors que les femmes en ont perdu 87.600.

    La crise économique actuelle a des effets dévastateurs sur les travailleuses et travailleurs du monde entier, et son impact disproportionné sur les femmes pourrait entraîner des reculs durables. ONU-Femmes avertit que la croissance de la pauvreté frappera plus durement les femmes, en particulier les femmes âgées de 25 à 34 ans. « En 2021, on prévoit qu’il y aura 118 femmes âgées de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté pour 100 hommes âgés de 25 à 34 ans vivant dans l’extrême pauvreté dans le monde, et ce ratio pourrait passer à 121 femmes pauvres pour 100 hommes pauvres d’ici 2030. »

    L’augmentation soudaine du chômage structurel de masse aura un visage plus féminin que jamais. Cela plongera de nombreuses femmes dans la pauvreté et la dépendance vis-à-vis de leur partenaire. Comme nous l’avons vu dans les années 1930, cela pourra également conduire à des luttes acharnées autour de revendications liées aux allocations sociales et à la sécurité sociale, avec de bonnes chances d’obtenir des concessions. A plus long terme, cela pourra conduire à des luttes en faveur de la réduction collective de la semaine de travail sans perte de salaire.

    La dépression économique aggravera la pandémie de violence sexiste

    Durant le premier confinement en Chine, une énorme augmentation de la violence domestique a eu lieu. Cette situation est devenue une caractéristique internationale avec la propagation de la pandémie. En 2019, selon ONU-Femmes, 243 millions de femmes âgées de 15 à 49 ans (18 %) avaient déclaré avoir subi des violences sexuelles et/ou physiques de la part d’un partenaire intime au cours de l’année écoulée, ce chiffre passant à 30 % lorsqu’on le mesure sur l’ensemble d’une vie. Ce chiffre a considérablement augmenté en 2020. Il est estimé à 40% dans des régions telles que l’Asie du Sud-Est, selon l’Organisation mondiale de la santé.

    Un rapport de la Banque mondiale publié le 1er octobre 2020 souligne que les féminicides ont plus que doublé au Royaume-Uni au cours des deux premiers mois de confinement. Des recherches menées aux États-Unis ont mis en lumière l’augmentation de la violence domestique, ainsi qu’une augmentation de la gravité des blessures signalées. Au Cameroun et au Nigeria, les travailleuses sont plus exposées au harcèlement et aux abus sexuels car la perte d’opportunités économiques a poussé les femmes encore plus profondément dans le secteur informel où leur vulnérabilité est plus grande. En Inde, des groupes de femmes ont révélé que des pressions sont exercées sur les filles pour qu’elles réfléchissent au mariage de leurs enfants, car l’accès à l’éducation et aux moyens de subsistance est incertain.

    Une étude publiée en octobre par le Fonds d’affectation spéciale des Nations unies pour mettre fin à la violence contre les femmes a montré que tous les types de violence contre les femmes et les filles se sont intensifiés pendant la pandémie. C’est surtout le cas de la violence domestique, avec tant de femmes enfermées dans leur maison avec des partenaires violents. Cette augmentation est alimentée par des soucis de santé et d’argent, créant des tensions accentuées par l’exiguïté des conditions de vie, alors que les services sociaux, les soins de santé et le soutien aux victimes étaient déjà largement insuffisants avant le confinement.

    ONU-Femmes signale également une augmentation de la violence en ligne partout où les femmes ont accès à la technologie. Avant la pandémie, une femme sur dix dans l’Union européenne déclarait avoir subi du cyber-harcèlement depuis l’âge de 15 ans. L’utilisation des plate-formes en ligne a considérablement augmenté l’année dernière, des millions de femmes utilisant fréquemment les vidéoconférences pour travailler ou étudier. Plusieurs experts parlent d’une augmentation du harcèlement moral, de l’intimidation, du harcèlement sexuel et du “sex trolling” en ligne.

    La seule manière d’empêcher le recul de la position des femmes : s’organiser et se battre !

    Mais en même temps, le mouvement des femmes a fait preuve d’une remarquable résilience et le frein représenté par la pandémie sur les mouvements fut de très courte durée. Fin janvier dernier, les militantes argentines ont ainsi remporté une victoire dans leur combat de masse de longue haleine en faveur de l’avortement légal jusqu’à 14 semaines.

    Malgré un risque élevé de contamination et les restrictions liées au confinement, les femmes ont riposté en masse en Pologne contre une nouvelle étape vers l’interdiction totale de l’avortement. Elles ont reçu plus de soutien qu’auparavant de la part de couches plus larges de la société. Cette lutte va se poursuivre et les futures protestations contre le gouvernement polonais de droite sont déjà assurées de pouvoir compter sur la force de combat des femmes.

    Dans chaque grande révolte de ces deux dernières années, les femmes, et en particulier les jeunes femmes, ont joué un rôle crucial et souvent de premier plan dans la lutte. Ce fut à nouveau évident lors des soulèvements en Thaïlande et en Biélorussie. Leurs revendications spécifiques ont fusionné organiquement avec les revendications économiques et sociales des mouvements contre les énormes inégalités déjà présentes avant la pandémie et qui depuis lors ont été renforcées par celle-ci. Elles ont fusionné avec les revendications politiques visant à se débarrasser des gouvernements responsables à la fois de cette croissance des inégalités et de la gestion désastreuse de la pandémie, une gestion qui repose sur la primauté des intérêts de la classe capitaliste sur les intérêts des masses.

    Pour de nombreux travailleurs et travailleuses des services essentiels hautement féminisés comme la santé et l’éducation, il était évident dès le début de la pandémie que les décennies de coupes budgétaires et de sous-financement de leurs secteurs – y compris leur marchandisation et leur privatisation – avaient un impact effroyable sur la capacité à faire face à cette crise sanitaire. Cela a eu ses répercutions en termes de décès mais aussi en termes de conditions de travail impossibles et de sacrifices imposés au personnel. Avant même que ne survienne la Covid, ces secteurs connaissaient déjà des mobilisations en divers endroits du monde pour s’opposer aux effets des politiques néolibérales sur leurs conditions de travail ainsi que sur la qualité et l’accessibilité de leurs services. Le soutien dont ces secteurs disposent aujourd’hui dans la société s’est considérablement accru. Dans ces services essentiels, la lutte se poursuivra pour garantir qu’il n’y ait pas de retour à la « normale » : être sous-payés, déconsidérés et surchargés de travail.

    La vaccination suit aujourd’hui la même logique désastreuse que la gestion de la pandémie elle-même. Au niveau international, la lenteur de la vaccination et la distribution inégale du vaccin font courir le risque très réel que la Covid domine encore longtemps nos vies, alors que de nouvelles variantes continuent à se développer. Mettre fin au brevet et diffuser la technologie et le savoir-faire pour garantir que le vaccin puisse être produit partout est une étape logique qui s’impose, mais cela va à l’encontre des intérêts des multinationales pharmaceutiques. Pour distribuer le vaccin dans le monde entier à une vitesse suffisamment élevée, il faut en outre créer un service de santé capable de fournir des soins universels de qualité, avec des infrastructures, du personnel et des moyens suffisants. Les problèmes actuels de la vaccination soulignent dramatiquement la même conclusion que celle qui s’impose depuis le début de la gestion de cette crise sanitaire : il faut en finir avec la logique qui fait prévaloir les profits privés sur les besoins humains.

    Il est urgent d’investir massivement dans des soins de santé publics de haute qualité, accessibles à tous. Partout dans le monde, les professionnels de la santé se sont battus pour obtenir davantage de moyens pour leur secteur et, dans de nombreux endroits, ils ont pu obtenir des investissements supplémentaires et le type d’augmentation de salaire dont on ne pouvait que rêver avant la crise sanitaire. Sous la pression de la lutte sur les lieux de travail dans le secteur et grâce au soutien massif apporté aux travailleuses et travailleurs de la santé dans la société, en Belgique, les gouvernements du fédéral et des Régions ont débloqué environ 3 milliards d’euros, dont la majeure partie sera consacrée à des augmentations de salaire et à des primes. En France, les travailleuses et travailleurs de la santé ont obtenu 7,5 milliards d’euros dans le cadre de l’accord salarial de l’été dernier. Cela représente des sommes massives, mais c’est insuffisant pour faire face à la pénurie d’infrastructures et au faible niveau d’effectifs. Le problème de la marchandisation et de la privatisation reste également entier. Il fera partie de la lutte des prochaines années : nulle part ailleurs le nombre de décès n’a par exemple été aussi élevé que dans les maisons de repos et de soin privées.

    La lutte contre le sexisme sous toutes ses formes s’est poursuivie. L’année dernière, #MeToo s’est étendu à de nouvelles régions comme les Balkans et la Chine. Dans ce dernier pays, à l’automne dernier, deux cas de violence domestique ont suscité une vaste indignation publique, notamment concernant la censure du régime sur les réseaux sociaux. Une femme, Fang, avait été battue à mort par son mari et ses parents en raison de son infertilité. Les meurtriers avaient bénéficié d’une peine très clémente, ce qui a déclenché une vague de colère qui a poussé les autorités judiciaires à promettre un nouveau procès. Dans d’autres pays, nous assistons à une deuxième vague #MeToo. En France, le compte Instagram « je dis non chef » a regroupé des milliers de témoignages dans l’hôtellerie et la restauration pour dénoncer le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Mais il y a également eu l’essor de #MeToo Inceste, qui a attiré l’attention sur les incestes.

    La lutte des travailleuses et travailleurs pour la santé et la sécurité au travail n’a pas été arrêtée, même avec le frein que les directions syndicales ont mis sur ce combat. Mais alors que dans la plupart des endroits, la lutte s’est adaptée pour respecter les mesures sanitaires, des mouvement de masse ont également éclaté malgré le risque de contamination et les mesures de confinement sous la pression d’attaques directes. Il est impossible que les femmes qui ont participé aux mouvements féministes de ces dix dernières années s’arrêtent. Ni d’ailleurs celles qui sont engagées dans les luttes de secteurs très féminisés comme les soins de santé et l’éducation pour la revalorisation de leur travail ou dans le commerce de détail et le nettoyage pour des contrats et des salaires décents. Nous ne prendrons pas cela à la légère !

    Le féminisme socialiste est plus que jamais nécessaire !

    L’année dernière, des sections des sections d’Alternative Socialiste Internationale (ASI) et de ROSA ont joué un rôle important dans des pays comme l’Irlande, la Russie, le Brésil, l’Autriche et la Belgique en traduisant la colère des femmes en une lutte active dans les rues, dans les lieux d’étude et sur les lieux de travail. Nous nous battons pour construire la solidarité et pour impliquer les organisations de la classe ouvrière dans la lutte contre toutes les formes de discrimination, en comprenant que le capitalisme est à la base de chacune d’entre elles. En luttant contre toute attaque et en faveur de toute réforme ou concession que nous pouvons obtenir dans la situation actuelle, nous soulignons également la nécessité de changer fondamentalement la société en nous débarrassant de l’élite avide de profits qui dirige la société dans son propre intérêt au prix de centaines de milliers de vies humaines.

    Les mobilisations du 8 mars de l’année dernière comportaient la magnifique et énorme grève au Mexique et des manifestations massives dans tout un certain nombre de pays. Cette année, de nombreuses mobilisations seront limitées par la pandémie et les confinements. Mais nous appelons toutes celles et ceux qui désirent se battre pour un monde où les femmes ne seront plus des citoyennes de seconde zone et où elles pourraient prendre leur place légitime dans la société à marquer cette date par des actions autour de revendications imposées par la terrible crise que le capitalisme nous fait subir.

    Cela comporte notamment une stratégie de vaccination capable d’assurer qu’il y a une lumière au bout du tunnel : une vaccination rapide et universelle en plaçant les entreprises de soins de santé et pharmaceutiques aux mains du public et en installant un contrôle des travailleuses et des travailleurs de manière à assurer que ces secteurs reposent sur la satisfaction des besoins de la majorité de la population. Des investissements massifs sont nécessaires pour restaurer un service public de santé de qualité, accessible à tous, qui n’utilise pas son personnel comme des martyrs, mais qui lui offre des conditions de travail et de salaire décentes.

    Il en va de même pour les services essentiels comme l’éducation et la garde d’enfants. Les écoles ont dû être fermées non seulement à cause du développement du virus, mais aussi parce que suite à des décennies de sous-investissement et de coupes budgétaires, les infrastructure et le personnel manquaient pour pouvoir les maintenir ouvertes en toute sécurité. Des investissements massifs sont nécessaires pour créer des écoles sûres, et aussi pour créer des moyens sûrs de se rendre à l’école en investissant dans les transports publics.

    La lutte contre la violence à l’égard des femmes a pris une importance croissante dans le monde entier au cours de la dernière décennie. Les gouvernements ont fourni des refuges temporaires aux victimes de la violence domestique – femmes, enfants, jeunes LGBTQI – mais il faut beaucoup plus. La violence sexiste n’est pas le résultat de la pandémie et ne sera pas résolue par des mesures temporaires. Des services publics décents tels que des refuges pour personnes battues ; une assistance sociale et psychologique aux victimes ; la formation de personnel compétent pour tous les services traitant ce problème, y compris la police et le personnel du système judiciaire ; une éducation sexuelle décente non-hétéronormée et qui met l’accent sur le consentement ; le développement de moyens thérapeutiques adéquats pour éviter la récidive des auteurs de violences : tout cela représente des revendications immédiates pour lesquelles nous devons nous battre afin de réagir au problème tel qu’il se pose aujourd’hui.

    Pour prévenir la violence sexiste, il faut lutter avec détermination pour l’indépendance financière des femmes : des emplois décents avec de bons contrats et des salaires décents pour toutes et tous, y compris avec un salaire minimum qui permette de vivre ; la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire pour lutter contre le chômage ; des services publics pour garantir que les femmes puissent participer pleinement à la société en collectivisant une grande partie de ce qui est considéré comme des tâches domestiques ; une sécurité sociale qui garantit que les personnes qui ne peuvent pas travailler reçoivent des allocations qui ne les condamnent pas à la pauvreté ; des logements abordables grâce à un investissement massif dans le logement social.

    Les confinements ont réduit la vie sociale à presque rien, créant des problèmes massifs de santé mentale car les humains ne sont pas censés être seuls tout le temps. Des secteurs entiers tels que le secteur de l’hôtellerie, de la culture et de l’événementiel connaissent actuellement une vague de faillites, qui s’accélérera une fois que les aides publiques auront cessé. Ces secteurs ont une grande importance dans la vie récréative et sociale des gens, mais ils ont été presque entièrement privatisés au cours des décennies de domination néolibérale, laissant les jeunes et les travailleuses et travailleurs ordinaires des villes avec seulement leurs quatre murs. Il faut lutter pour soutenir les petites entreprises de ces secteurs sur la base de besoins avérés, tout comme pour la création d’installations récréatives publiques permettant de fournir ces services à la population, mais aussi de créer des emplois pour une main-d’œuvre qui risque de connaître un chômage massif.

    Pour avoir les moyens de financer un tel programme, nous luttons pour la nationalisation du secteur financier et des secteurs clés de l’économie afin que les moyens produits par la classe ouvrière internationale puissent réellement être utilisés pour planifier démocratiquement la production afin de servir les intérêts de la majorité de la population mondiale. Dans une société capitaliste, les profits représentent la préoccupation première, ce qui conduit à la précarité et à la misère pour de larges couches de la population, avec des discriminations systématiques de toutes sortes comme aspect inhérent à la société, mais aussi à la destruction de l’environnement.

    Ce sont des revendications que nous voulons mettre en avant à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes et des luttes auxquelles nous nous engageons. Pour les obtenir, nous avons besoin de la plus grande unité possible entre la classe ouvrière et les couches opprimées de la société : travailleuses et travailleurs, femmes, jeunes, personnes de couleur, personnes LGBTQI et autres couches opprimées. Pour remporter la victoire, nous devons retirer le pouvoir et le contrôle des élites dirigeantes qui se sont encore plus enrichies à la suite de cette crise gigantesque qui a frappé l’humanité l’année dernière et donner le pouvoir d’État aux mains de la majorité de la population pour totalement réorganiser celui-ci afin de servir les intérêts de la majorité sociale et de la planète. Seule la classe ouvrière, unifiée dans sa grande diversité, dispose du pouvoir potentiel pour le faire de part sa place dans la production et dans la société dans son ensemble.

    Nous sommes engagés dans une lutte pour le socialisme, une société où la démocratie ne se limitera pas à voter tous les deux ans, mais où cela signifiera que la majorité de la population sera impliquée dans la prise de décision concernant ce qui est produit et de quelle manière. Nous appelons toutes celles et ceux qui veulent se battre à nous rejoindre dans ces luttes et à construire les mouvements et les organisations dont nous avons besoin pour obtenir la victoire.

  • 8 mars : En action contre le sexisme !

    La crise sanitaire actuelle a mis en évidence l’importance des luttes féministes. Dans l’adoption des mesures sanitaires, les gouvernements n’ont pas tenu compte des situations précaires vécues par de nombreuses femmes. Les discriminations et violences sexistes et racistes ont gagné en ampleur. Chaque jour est un combat pour les femmes, elles doivent être en première ligne de la défense de leurs défendre leurs droits, des droits que la classe capitaliste limite pour préserver ses profits, ce qui dans les faits renvoie les femmes au foyer. Le 8 mars, nous dirons : Résistance ! Notre patience est à bout !

    Par Tine et Isabel, ROSA-Anvers

    Contre l’inégalité du système

    En 2021, il est clair que la lutte contre l’oppression et le sexisme n’a pas encore atteint son but. Selon l’Organisation mondiale de la santé, un tiers des femmes ont déjà subi des violences depuis le premier confinement. Les femmes sont prises au piège avec leurs agresseurs et n’ont souvent pas les moyens de fuir. En outre, des années de politiques d’austérité ont réduit les possibilités d’échapper à ses situations. La privatisation des services publics, la réduction des budgets des CPAS, etc. ont réduit les options qui s’offrent aux victimes.

    Et pourtant, tout le monde n’a pas été appauvri par la pandémie. Les chaînes de magasins et les multinationales ont réalisé des bénéfices considérables alors que leur personnel était exposé quotidiennement au risque d’infection, pour un salaire minimal. Même le personnel soignant, qui travaille en double équipe depuis des mois (avec à peine plus que des applaudissements comme consolation), est désespéré. En attendant, les grandes entreprises pharmaceutiques vendent leurs vaccins au plus offrant et gagnent des millions.

    La Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

    Tapons sérieusement du poing sur la table et faisons entendre nos revendications en occupant les rues ! Protester et mener des actions est toujours nécessaire et possible, c’est ce que la Campagne ROSA a encore démontré lors des actions du 25 novembre à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Faisons du 8 mars une autre journée internationale d’action où nous unirons nos voix contre les politiques d’austérité et l’oppression des femmes et de la communauté LGBTQ+.

    La Journée internationale des femmes a vu le jour en 1908, lorsque des travailleuses américaines du textile organisaient une grève pour de meilleures conditions de travail le 8 mars. Le 8 mars prochain, plus de cent ans après, nous devons toujours nous battre pour un changement de système. Il nous faut une riposte féministe socialiste. Nous exigeons des emplois décents, afin que les femmes puissent être économiquement indépendantes de leur partenaire. Les femmes méritent une place à part entière dans la société : c’est pourquoi nous avons besoin de ressources suffisantes pour offrir des soins de qualité et pour que les femmes et les personnes LQBTQ+ puissent sortir de situations précaires. La gratuité des produits menstruels, de la contraception et de l’éducation sexuelle occupe également une place importante.

    Organisons-nous !

    La Campagne ROSA demande que les richesses soient redistribuées à celles et ceux qui les produisent. Luttons ensemble pour faire barrage au recul social et empêcher que la prochaine génération de femmes ne soit reléguée au siècle dernier ! La société doit être au service de tous, pas seulement des capitalistes. Nous n’obtiendrons pas de changement social du jour au lendemain, nous devons nous battre pour cela.

    Participez à l’une de nos actions (dans le respect des mesures sanitaires) dans différentes villes, mais sur votre lieu d’étude ou votre lieu de travail ! Le 8 mars est une journée de lutte : descendons dans la rue et rejoignez la Campagne ROSA. Mon corps, mon choix !

    Participez aux actions du 8 mars

    13 mars : Journée Bread & Roses. Conférence nationale de la campagne ROSA

  • Actions à Gand et Bruxelles : Jeff Hoeyberghs veut intimider les féministes ? Résistance !

    Action à Bruxelles devant le cabinet du ministre de la Justice

    Hier, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a mené deux actions en réaction au dépôt d’une plainte de la part de Jeff Hoeyberghs contre deux organisatrices de la campagne, Emily Burns et Mai. A Bruxelles, l’action a pris place devant le cabinet du ministre de la Justice tandis qu’à Gand, elle s’est déroulée devant le bâtiment de l’université qui l’avait accueilli fin 2019. Ces deux actions ont été menées avec port du masque et strict respect des mesures de distanciation sociales.

    En décembre 2019, l’infâme Jeff Hoeyberghs avait été invité par le cercle étudiant catholique réactionnaire KVHV à diffuser son sexisme le plus vulgaire à l’Université de Gand. Notre fameuse vidéo (voir ci-dessous) dévoilant ses propos les plus dégueulasses sous les applaudissements du KVHV et reprenant des images de l’action de protestation de la Campagne ROSA est devenue virale et a dépassé le million de vues dans les deux langues. Le surlendemain, 500 jeunes avaient répondu à notre appel pour interpeler le Conseil d’administration de l’Université et exiger l’exclusion et la perte de subsides du KVHV.

    Jeff Hoeyberghs a depuis lors décidé de porter plainte contre nos camarades Emily Burns et Mai, qui ont été contactées en décembre pour un entretien dans le cadre de l’enquête. Nous considérons cette plainte comme une médaille et ne nous laisserons pas intimider ! Nous demandons au procureur du roi de classer l’affaire sans suite. Alors que le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne affirme vouloir faire des droits des femmes une priorité pour la justice, nous lui demandons une directive claire que les tribunaux ne peuvent pas être utilisés pour intimider les actions pacifiques du mouvement féministe.

    Nous continuerons à nous organiser et à combattre le sexisme ainsi que toutes les autres formes d’oppression et d’exploitation au travers de campagnes et d’actions ! La lutte contre le sexisme passe par la défense d’un enseignement gratuit et de qualité, par une vraie éducation sexuelle basée sur le consentement, et par la lutte pour en finir avec la précarité et la marchandisation du corps des femmes ! Même en cette période de crise du CovVid19, il est nécessaire de s’organiser et de sortir dans la rue pour lutter contre le sexisme et contre un système qui nous divise pour mieux nous exploiter, le capitalisme!

    Bruxelles

    Gand

  • Grand concours de fin d’année des campagnes ROSA et SOLIDARITY

    Participez à ce concours et profitez des fêtes de fin d’année pour proposer des tickets à votre entourage (sous forme digitale ou en papier). Ainsi vous permettrez à la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) et à la Campagne Solidarity de continuer leurs combats contre les discriminations, l’oppression et l’austérité.

    POURQUOI SOUTENIR LES CAMPAGNES ROSA ET SOLIDARITY

    L’idéologie dominante sexiste, LGBTQI+phobe et raciste est enracinée dans le système capitaliste qui a besoin de l’arme de la division pour perdurer. L’égalité est impossible à arracher dans un monde où une poignée de riches impose des politiques orientées pour ses intérêts opposés à ceux de l’immense majorité de la population.

    La Campagne ROSA, rejointe cette année par la Campagne Solidarity sous l’impulsion du mouvement Black Lives Matter, s’oppose à toute discrimination, mais aussi au système de profit qui les alimente. Ces campagnes défendent l’unité de toutes les personnes opprimées et exploitées pour construire une société reposant sur la satisfaction de nos besoins.

    Si vous nous connaissez, vous savez que notre travail repose beaucoup sur nos activités en rue, en action et en manifestation, ce qui est bien sûr limité actuellement. Nous avons donc besoin de vous pour poursuivre ce combat !

    UN CONCOURS = UNE QUESTION ET DES GAGNANTS et un soutien aux luttes contre les discriminations

    Achetez un ticket à 10€ (Promo : pour 5 tickets achetés, 1 ticket offert et envoyé par la poste)

    En version digitale via le formulaire en ligne (ou via finance.rosa@hotmail.com)

    Ou en version papier auprès d’une ou un responsable ROSA / Solidarity

    – Répondez à la question : En quelle année la Campagne ROSA a-t-elle été lancée ?

    – 10 JANVIER 17h : tirage au sort parmi les bonnes réponses lors d’un Facebook Live. (La liste des numéros gagnants sera affichée sur cet évènement et le site de la Campagne ROSA, les gagnants seront contactés par mail.)

    10 PRIX À GAGNER !!

    Premier prix : 2 nuitées + repas et accès à l’espace spa pour 2 personnes à l’Hôtel 3 étoiles “Le Grenier des grottes”

    Deuxième prix : Un vol en planeur à Tirlemont

    Troisième prix : 2 nuitées pour 2 (+1 enfant) dans un gîte sur la Côte belge

    Du quatrième au quinzième prix : Des cadeaux d’une valeur de 50€

    (Découvrez les fabuleux prix sur cet événement au fur et à mesure.)

    ET SURTOUT permettre aux campagnes ROSA et Solidarity de poursuivre leurs activités !

    NE TARDEZ PLUS ! SOUTENEZ LES CAMPAGNES ROSA ET SOLIDARITY EN ACHETANT UN OU PLUSIEURS TICKETS !

  • [Communiqué de presse] La ville de Louvain réprime l’action contre la violence à l’égard des femmes

    La Campagne ROSA a organisé hier des actions contre le sexisme et les violences LGBTQI+phobe dans 11 villes. Le conseil communal de Louvain a interdit l’action et a donné une amende corona de 750 euros.

    • La Campagne ROSA a organisé hier des actions contre le sexisme et les violences LGBTQI+phobe dans 11 villes.
    • Le conseil communal de Louvain a interdit l’action et a donné une amende corona de 750 euros.
    • La Campagne ROSA demande au bourgmestre Ridouani de retirer l’amende et de présenter des excuses publiques à toutes les femmes et les personnes LGBTQI+ qui sont confrontées à cette violence au quotidien.

    La Campagne ROSA a organisé avec succès des actions contre la violence sexiste et LGBTQI+phobe dans 11 villes à travers le pays. Elles étaient organisées de manière à être sûres face au danger du coronavirus. Les participants se sont tenus sur des croix distantes de deux mètres. Il y avait du gel hydroalcoolique à disposition et les participants portaient un masque buccal. Malgré cela, le conseil communal de Louvain a décidé d’interdire l’action.

    Elise Craeghs, Campagne ROSA Louvain/Bruxelles : « La décision du bourgmestre Ridouani est hallucinante. Selon l’ONU, la violence à l’égard des femmes est une épidémie de l’ombre. En Belgique, 21 personnes ont déjà été victimes de féminicide cette année. Interdire une action contre la violence sexiste, surtout dans ce contexte, c’est cracher sur les dizaines de milliers de femmes qui sont confrontées quotidiennement à la violence« .

    Le jour même, la ville a montré son côté le plus répressif. La police a arrêté l’action et a distribué une amende corona de 750 euros.

    Anja Deschoemacker, Campagne ROSA : « Les actions de la Campagne ROSA sont sûres face au danger du coronavirus ; nous l’avions déjà démontré en juin avec notre mobilisation dans le cadre du mouvement BLM. Partout, les actions dans le cadre de la journée du 25-11 se sont déroulées sans problème. Même Alost n’a pas vu de problème à notre action. Par contre, le conseil communal de Louvain qui se dit progressiste a décidé de nous réprimer. Nous demandons au bourgmestre Ridouani de retirer l’amende et de présenter des excuses publiques à toutes les femmes et personnes LGBTQI+ qui sont confrontées à la violence au quotidien« .

    Samedi 28/11, 14 heures, une 12e action aura lieu sur la Groenplaats à Anvers.

    Informations et interviews : Anja Deschoemacker +32 473 92 28 33

    ————————————–

    750€, ce n’est pas rien pour une organisation qui fonctionne sans subventions et donc avec des ressources limitées.

    Nous allons donc contester l’amende, mais nous ne sommes pas certains du résultat.

    Nous avons besoin de 75 fois 10 euros pour la contester ou faire face à l’amende et à celles à venir.

    Les contributions plus petites ou plus grandes sont aussi les bienvenues. Cela nous permettrait de poursuivre notre lutte en restant financièrement indépendants, sans subventions ni parrainage, contre toutes les formes de discrimination et le système capitaliste qui l’entretient. Chaque euro que nous n’avons pas à dépenser pour les amendes, nous l’utiliserons pour poursuivre la campagne ROSA et la lutte contre le sexisme.

    Envoyez un courriel de protestation au bourgmestre SP.a de Louvain Ridouani : mohamed.ridouani@leuven.be.

    Numéro de compte de ROSA : BE54 5230 8095 8497 (BIC : TRIOBEBB)

  • La Campagne ROSA en action dans 11 villes contre les violences envers les femmes !

    Contrairement aux autres années, pour des raisons évidentes, il n’a pas été possible d’organiser une grande manifestation de plusieurs milliers de personnes. Mais il était hors de question de tout simplement laisser passer la date de la Journée internationale contre les violences envers les femmes alors que le contexte de la pandémie a souligné l’importance de ce combat !

    La crise sanitaire n’a pas mis un terme aux violences faites aux femmes, au contraire : on assiste aujourd’hui à une dangereuse augmentation de cette violence. La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus (lire notre communiqué de presse). Différents collectifs ont donc organisé des activités autour de cette date, dont la plate-forme Mirabal qui avait lancé cette semaine d’action avec différents rassemblements dimanche dernier (principalement Anvers, Bruxelles et Liège – lire notre rapport qui y est consacré). La Campagne ROSA a participé à ces actions mais défendait depuis longtemps déjà, en dépit des complications inhérentes à cette période, d’organiser des actions le jour-même du 25 novembre.

    Ces actions avaient été réfléchies par les divers groupes locaux de la Campagne ROSA afin de permettre la plus grande participation possible dans le strict respect des mesures sanitaire afin d’aborder divers thèmes de ce vaste combat contre les violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+.

    11 villes… et bientôt 12 !

    C’est ainsi que des actions ont eu lieu dans pas moins de 11 villes hier, en attendant une dernière action ce samedi à Anvers. A Bruxelles, il y a d’ailleurs eu pas moins de 6 actions différentes le même jour ! Au total, c’est plus de 430 personnes qui ont pris part à cette journée de mobilisation décentralisée de la Campagne ROSA (Environ 150 pour le rassemblement à Bruxelles-central, une centaine de personnes à Gand, une cinquantaine à Liège, 45 à Bruges, 20 à Alost, 17 à Louvain, 15 à Deinze, 14 à Tourhout, 13 à Termonde, 8 à Eeklo et 5 à Courtrai).

    A Bruxelles, une action a été menée à l’ULB au sujet du consentement, du droit de s’habiller comme on le souhaite et contre le « victim blaming » et la culture du viol. Une autre action a été menée au Parc Maximilien en solidarité avec les femmes sans-papiers et la lutte pour la régularisation des personnes sans-papiers, et encore une autre à l’Hôpital Saint-Pierre près du Centre de prise en charge des violences sexuelles. Dans deux écoles secondaire bruxelloise, des jeunes et leurs profs ont également réalisé des pancartes pour dénoncer les violences, le harcèlement et le sexisme quotidien. Le point d’orgue de la journée était le rassemblement à la Gare centrale, où les diverses prises de parole ont tout particulièrement abordé la gravité des féminicides en Belgique, mais aussi la marchandisation de nos corps et les bas salaires qui ne permettent pas aux femmes d’être indépendantes financièrement et donc de pouvoir quitter une situation de violence quand elle le souhaitent.

    La journée s’est terminée devant la fresque de Ihsane Jarfi dans le centre de Bruxelles, jeune victime d’un crime homophobe commis à Liège en 2012. Les témoignages ont mis en avant les nombreux problèmes rencontré dans cette société par les personnes LGBTQI+ où lorsqu’on ne rentre pas dans les cases imparties, on dérange, car cela tend à remettre en question le système.

    A Liège, le rassemblement a pris place à la passerelle des Guillemins, qui rend hommage à l’héroïne féministe Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt, révolutionnaire liégeoise ayant participé à la Révolution française. Aujourd’hui aussi, nous avons besoin d’une révolution, une révolution contre les discriminations en tous genres et contre le système qui les nourrit et en a besoin pour assurer la domination d’une infime minorité sur l’écrasante majorité : le capitalisme !

    Combattons les discriminations par la solidarité !

    Le sexisme est un puissant outil de division et les militantes et militants de la Campagne ROSA ont partout souligné l’importance d’unir entre elles les personnes opprimées et exploitées dans la lutte contre le sexisme, contre l’oppression et contre le capitalisme. La solidarité est notre meilleure arme contre les discriminations !

    Nous remercions chaudement toutes celles et ceux qui ont participé aux actions, dont les divers collectifs de colleuses qui ont rejoint notre rassemblement à Bruxelles ou encore les collectifs de femmes kurdes qui nous ont rejoint à Bruxelles et à Liège.

    La seule ombre au tableau fut à Louvain, seul lieu où la police est intervenue pour perturber un rassemblement parfaitement responsable dans ce contexte sanitaire. La Campagne ROSA a reçu une amende de 750 euros. Nous n’allons bien entendu pas nous laisser faire et mener campagne pour la contester. Les informations pratiques arriveront sous peu, mais nous vous invitons à contribuer à notre fonds de solidarité pour faire face à cette amende et nous permettre de continuer notre combat.

    Car la Campagne ROSA ne va bien entendu pas entrer en sommeil après cette éclatante réussite ! Nous connaissons déjà la prochaine date importante : le 8 mars prochain, date de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Nous voulons dès aujourd’hui poser les premiers jalons d’une campagne combative et vous invitons à participer à notre meeting en ligne de ce mardi 1er décembre qui sera consacrée à ce sujet !

    Reportages-photos :

    Bruxelles :

    Rassemblement Gare centrale – Photos de Dominique Botte

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    ULB – Action sur le consentement et contre la culture du viol

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    Actions à l’hôpital Saint-Pierre

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    Action face à la fresque Ihsan Jarfi

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    Gand – Photos de Jean-Marie Verslyp :

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    Liège : Photos de Nico et Jérémiah

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    Bruges : Photos de Pol

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    Louvain

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    Thourout

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    Termonde

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    Eeklo

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    Alost

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  • « La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus »

    “From #Metoo to #Fightback” – Délégation de la Campagne ROSA à la manifestation du 24 novembre 2019.

    Ce dimanche, de premières actions ont eu lieu à dans le cadre de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes (voir notre rapport), qui sera ce mercredi 25 novembre. Ce jour-là, la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) organise encore toute une série d’actions dans pas moins de 12 villes différentes ! A Bruxelles, un rassemblement autorisé aura lieu à partir de 15h à la Gare centrale.

    «  La crise sanitaire n’a pas mis un terme aux violences faites aux femmes, au contraire : on assiste aujourd’hui à une dangereuse augmentation de cette violence. La violence et le sexisme omniprésents représentent un danger tout aussi réel que le coronavirus », explique Emily Burns, coordinatrice nationale de la Campagne ROSA.

    Elle poursuit : « C’est un fait connu et démontré, la violence domestique augmente pendant les crises. Durant le (semi-)confinement, la tension augmente dans tous les foyers. Lorsqu’il y a déjà violence, c’est l’enfer qui s’instaure de manière permanente. Les personnes victimes de violence sont contraintes à des contacts plus étroits et sans plus aucun moments de répit avec leurs agresseurs. Ces derniers peuvent, de plus, davantage surveiller leurs comportements et les empêcher de rechercher du soutien ou de l’aide. Malgré ça, les appels à l’aide pour violences domestiques ont triplé en Belgique durant le confinement ! »

    Si elle a pris une forme encore plus aiguë dans les foyers, la crise sanitaire dégrade la situation partout et les violences sexistes touchent toutes les sphères et tous les espaces. « Par exemple, lorsqu’il y a un confinement ou un couvre-feu, le harcèlement dans l’espace public est moins « atténué » par un certain contrôle social. »

    La crise sanitaire a mis en avant les personnes travaillant dans les secteurs essentiels (soins, distribution, aide familiale,…) où les femmes sont majoritaires. Ces personnes habituellement invisibles ou méprisées ont été présentées comme des héroïnes. « Cependant, leurs conditions de travail sont particulièrement déplorables », explique encore la responsable de la campagne féministe socialiste, « temps partiels involontaires dans la distribution, heures supplémentaires dans les soins, risque sanitaire accru sans fourniture de matériel de protection pour les aides à domicile,… Le salaire horaire est, de plus, régulièrement inférieur à 14€ brut ! Enfin, les contrats précaires (intérim, CDD) sont courant et limitent la possibilité de revendiquer des conditions de travail décentes, de peur de perdre son emploi. Aussi essentielles soient ses travailleuses, elles ne sont pas traitées comme des héroïnes ! »

    Quelles solutions ?

    Pour remédier aux violences sexistes, les mesures symboliques sont insuffisantes. Il est nécessaire de combiner des revendications pour un enseignement de qualité et un meilleur accompagnement des victimes à celles contre l’objectification des corps pour faire des profits. Il faut aussi amorcer les luttes nécessaires pour permettre l’indépendance économique des femmes afin qu’elles puissent quitter des situations de violence et opérer un réel choix sur leur vie. Seul un vaste programme de satisfaction des besoins sociaux par des services publics de qualité et suffisant ainsi que des conditions de travail et de salaire dignes peut mettre fin aux discriminations.

    « La marchandisation de nos corps et les bas salaires ne profitent qu’à un seul groupe de la population : les très riches qui ont d’ailleurs augmenté leur fortune de 28% durant la crise sanitaire. Sexisme, racisme, LGBTQI+phobie, ils ont besoin de nous diviser pour mieux régner », conclut Emily, « C’est cela le féminisme socialiste que défend la Campagne ROSA. Le problème est structurel, il faudra une société débarrassée de l’exploitation pour parvenir à en finir avec le sexisme. C’est un travail de longue haleine, un marathon et non un sprint. Mais un combat que l’on peut gagner si on unit toutes les personnes opprimées et exploitées. »

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