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  • Blood&Honour actif en Belgique?

    Le magazine Humo a consacré un article au mouvement nazi Blood & Honour, apparu après l’offensive skinheads au début des années 90. En Allemagne il avait notamment pris d’assaut un centre de réfugiés à Rostock. L’ attentat manqué contre le président Chirac, un 14 juillet, avait été annoncé sur le site Internet de Blood & Honour.

    Geert Cool

    Aujourd’hui la violence fasciste n’est pas acceptée par de larges couches de la société. Pour l’instant, un groupe comme Blood & Honour semble surtout fonctionner comme un club d’ivrognes qui organisent des concerts où ils peuvent à loisir faire le salut hitlérien. En Flandre, Blood & Honour est néanmoins lié à d’autres groupes. Ils ont organisé, par exemple, certaines activités avec les Jeunes Flamands de Malines.

    Ils ont des liens avec Odal. Lors de leurs rassemblements on trouve souvent comme orateur Bert Eriksson (ancien dirigeant du VMO) ou Siegfried Verbeke (du Vrij Historisch Onderzoek, qui nie l’holocauste nazi) ou encore Joop Glimmerveen (néo-nazi hollandais et compagnon de Roeland Raes).

    Il existe un danger réel qu’au sein de cette bande de voyous , soit mis sur pied une groupe chargé de préparer des attentats.

    Le MAS/LSP et Blokbuster résistent contre ces groupuscules fascistes. Si on ne réagit pas, ils se sentiront les coudées franches et passeront plus facilement aux actions violentes. La meilleure manière de forcer ces rats à rejoindre les égouts d’où ils n’auraient jamais dû sortir est de nous organiser pour lutter contre le fascisme.

  • Expulsés par l’ULB, grugés par Dewael

    LA DATE du 17 décembre sera décidément à marquer d’une pierre noire pour les réfugiés et leurs défenseurs. Quelques heures avant la condamnation des membres du collectif, la police investissait l’ULB – à la demande de sa direction – pour en déloger la cinquantaine de réfugiés iraniens qui menaient encore leur occupation.

    Thierry Pierret

    Les forces de l’ordre ont vidé la salle Honoris Causa de ses occupants et défoncé les locaux de la délégation étudiante (BEA), où femmes et enfants dormaient. Les Iraniens ont été répartis entre plusieurs centres ouverts et un d’eux se trouverait en prison faute de place dans les centres fermés.

    Le vice-président du Conseil d’Administration (CA), Fabrizio Bucella, justifie la décision d’expulsion pour des motifs de sécurité (l’ULB ferme ses portes pour les vacances de Noël) et sous prétexte que l’occupation ne se justifierait plus après l’accord conclu entre les Iraniens et le ministre de l’Intérieur Patrick Dewael. C’est proprement scandaleux. Ceux-ci avaient stoppé leur grève de la faim le 14 novembre suite à un accord conclu avec Dewael. Cet accord disait que ceux d’entre eux qui avaient été déboutés du droit d’asile pouvaient introduire une nouvelle demande d’asile individuelle. Mais les Iraniens maintenaient l’occupation entamée le 19 septembre tant que l’Office des Etrangers ne déclarait pas ces nouvelles demandes recevables. Or, l’Office n’a rendu jusqu’ici que 61 décisions sur plusieurs centaines de dossiers! Dont seulement 17 positives… L’expulsion des Iraniens n’est pas restée sans réaction de la part des étudiants: quelque 300 d’entre eux ont manifesté devant le rectorat avant de bloquer l’Avenue Roosevelt. De nouveau la police est intervenue et ce même sur le campus. Cela annonce l’attitude qu’est prête à prendre les autorités envers tout mouvement de contestation.

    Pour nous, cette issue illustre la faillite de la stratégie des délégués étudiants au CA qui dirigeaient le comité de soutien. Ils insistaient sur la nécessité d’éviter toute confrontation avec les dirigeants de l’ULB même lorsque ces derniers rechignaient à mettre les infrastructures de l’université à la disposition des Iraniens, même lorsqu’ils leur posaient des ultimatums pour les inciter à partir.

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont dès le départ pris une part très active à la lutte des Iraniens. Nous insistions sur la nécessité d’élargir le mouvement au sein comme à l’extérieur de l’université, de faire l’unité avec les étudiants et les travailleurs plutôt qu’avec les caciques de l’université qui soutenaient les revendications des Iraniens en paroles tout en leur mettant des bâtons dans les roues en pratique.

    Nous voulons faire le bilan du mouvement avec ceux qui se sont impliqués dans les actions de soutien afin d’en tirer ensemble les leçons pour l’avenir.

  • La coalition violette tourne à l’aigre

    Entre 1992 et 2002 le nombre d’habitants qui ont du faire appel à la banque alimentaire a doublé. En 2002 le nombre de minimexés a grimpé de 15%. Dans la période de 1998/2002, 23% de la population a dû vivre occasionnellement sous le seuil de pauvreté.

    Bart Vandersteene

    A part cela tout va bien en Belgique! Du moins s’il faut en croire Verhofstadt! Car le gouvernement a de nouveau un budget en équilibre et la dette publique baisse. Mais elle diminue par un tour de passe-passe budgétaire. Les magiciens ont du talent mais tout cela n’est que du trompe-l’oeil. Vande Lanotte a peut-être des talents de manager d’équipe de basket, mais il ne gère pas le budget en "bon père de famille".

    Le gouvernement précédent – arc-en-ciel – avait déjà commencé avec la vente au rabais des biens de l’état. En 2001, la vente publique des licences UMTS (réseau GSM) pour 440 millions d’euros, des bâtiments publics pour une valeur de 320 millions d’euros, Shanghai Bell pour 89 millions d’euros. En 2002: vente des terrains de BIAC pour 200 millions d’euros, de la cité administrative de l’État à Bruxelles pour 27 millions d’euros,…

    Tout cela n’était qu’un signe précurseur des spectaculaires interventions en 2003 dans la comptabilité publique. Le grand tour de magie est le fonds de pension de Belgacom, d’une valeur totale de 5 milliards d’euros. C’est plus que la valeur totale en 2000 de tous les bâtiments publics (entre-temps bon nombre de ces bâtiments ont été vendus).

    En fait Vande Lanotte a de nouveau fait un emprunt. Celui-là va devoir être repayé sous la forme de pensions des travailleurs de Belgacom. Pas de diminution de la dette publique donc.

    Le FMI a compris cela. Il a fait savoir au gouvernement belge qu’il était "inquiet" pour le budget et les finances publiques. Selon le FMI, afin de rectifier cette situation, il faut en finir avec les prépensions, il faut une limite dans le temps aux allocations de chômage et il faut d’urgence un plan d’austérité pour les entreprises publiques.

    Le FMI ne doit naturellement pas prendre en compte les élections. Il peut laisser tourner sans obstacle sa machine de propagande.

    Il n’y a aucun doute sur le fait que le gouvernement va essayer – après les élections de juin – d’appliquer ce programme néo-libéral. Entre-temps il essaye de toute ses forces de camoufler le manque de moyens financiers. Des factures ne seront plus payées avant le 1er janvier 2004, les autorités régionales et locales doivent éponger les problèmes financiers. Et les travailleurs du secteur des handicapés ont été renvoyés à la maison sous la menace des autopompes avec la promesse qu’ils recevront enfin leur salaire.

    La sacro-sainte position concurrentielle de la Belgique va être utilisée après les élections pour justifier les attaques contre nos acquis. SP.a et PS vont à ce moment jeter les masques et jouer leur rôle comme d’instruments le plus efficace pour la bourgeoisie. Ils montreront alors qu’ils sont des loups déguisés en agneaux et que la majorité de la population ne doit rien attendre d’eux.

    Mais même à ce moment-là, le magicien Vande Lanotte continuera d’essayer de faire croire qu’il est encore un agneau. La question d’une alternative politique pour le mouvement ouvrier sera plus que jamais à l’ordre du jour.

  • La capture de Saddam Hussein ne signifie pas la fin de la résistance

    La capture de Saddam Hussein était sans doute un coup de chance psychologique pour l’impérialisme américain et britannique. Ceux-ci vont essayer de l’exploiter et de le présenter comme un changement fondamental en Irak.

    Déclaration du Secrétariat International du CIO

    L’arrestation de Saddam Hussein ne va pas mettre fin à la résistance. L’hypocrisie qui monte de Washington et Londres est remarquable. Aujourd’hui encore, l’impérialisme des Etats-Unis protège des ex-dictateurs comme Pinochet au Chili ou le dictateur indonésien Suharto. Ils étaient tous deux des amis importants des Etats-Unis. Et si Saddam Hussein n’avait pas envahi le Koweit en 1990, il le serait certainement encore aujourd’hui.

    Les problèmes graves en Irak ne vont pas disparaître. L’arrestation de Saddam Hussein aurait pu justifier l’occupant à quitter le pays. De plus, on risque d’associer chaque acte de résistance contre l’occupant à la volonté de faire revenir Saddam Hussein au pouvoir: la résistance va s’en trouver déforcée.

    Le sursaut de soutien pour Bush est plutôt instable et dépendra en réalité de la situation économique aux Etats-Unis et des développements ultérieurs en Irak. Blair, de son coté, ne tire pas vraiment profit de la capture de Saddam Hussein. Le fait que l’on n’ait toujours pas trouvé d’armes de destruction massives a nuit à l’image de Blair beaucoup plus qu’à Bush.

    Les conditions de vie de Saddam Hussein, planqué dans un cachee primitive, ont démontré qu’il ne pouvait pas avoir dirigé lui-même les attaques journalières contre les troupes d’occupation.

    Contrairement aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne,à la France et aux autres pays, le CIO – dont le MAS/LSP est la section en Belgique – n’a jamais soutenu le régime dictatorial de Saddam Hussein. En 1979, alors que Saddam Hussein prenait le pouvoir à l’occasion d’un coup d’État soutenu par les Etats-Unis, il était déjà responsable de la mort de beaucoup de membres du parti communiste irakien et de syndicalistes.

    Les marxistes ont toujours dénoncé et condamné l’oppression de la gauche, des chiites, kurdes et autres par Saddam Hussein. Nous avons milité pour un renversement de son régime et pour l’établissement d’un pouvoir entre les mains des travailleurs et des paysans pauvres d’Irak.

    Les acclamations de Bush et de Blair à l’occasion de l’arrestation de Saddam Hussein ne portent pas sur la victoire des droits démocratiques et de la justice, mais bien sur la réussite de leurs propres objectifs impérialistes. Fin novembre Bush a d’ailleurs félicité le nouveau président d’Azerbaïdjan, un allié dans la "guerre contre le terrorisme" alors même que "ses services d’ordre arrêtaient l’opposition et après que des observateurs indépendants aient critiqué les élections." (Financial Times, 27 nov. 2003)

    Tout comme Ben Laden, Saddam Hussein est sur beaucoup de plans un produit de l’Occident. Il défendait dans les années 1970 un point de vue de plus en plus pro-occidentale. Dans les années 1980, il était considéré par Reagan comme allié contre l’Iran des ayatollahs. En 1983 Saddam Hussein a reçu une visite de Donald Rumsfeld, l’actuel Secrétaire d’État à la Défense américain. A cette époque, Rumsfeld était passé à côté des chambres de torture sans les voir.

    Les Kurdes et les Chiites ne vont pas pleurer la perte de Saddam Hussein. D’autres, qui le voient comme un symbole du combat contre l’Occident, vont être aigris par ce succès obtenu par le pouvoir d’occupation. Un sentiment mêlé de colère puisque Saddam Hussein s’est rendu sans se battre, et ce à l’opposé de ses deux fils et d’un de ses petit-fils âgé de 15 ans.

    Il y aura une pression grandissante sur les forces d’occupation pour qu’elles quittent le pays. A coté de la capture de Saddam Hussein, Bush a aussi atteint d’autres de ses objectifs comme, par exemple, l’installation d’un régime pro américain. L’impérialisme n’a pas pour objectif de laisser la population irakienne décider démocratiquement de son propre avenir. Les élections ne sont promises que pour la fin de l’année 2005, alors qu’un rassemblement non-élu aura déjà élaboré une constitution.

    La résistance va s’approfondir

    Il va devenir évident que les Etats-Unis ne veulent en Irak qu’un gouvernement qui leur soit soumis, ce qui va entraîner une extension de la résistance irakienne de masse.

    Celle-ci est menée par une série de différents groupements armés et pas uniquement par des partisans de Saddam Hussein. En novembre, la CIA estimait qu’il y avait 50.000 rebelles. Ironiquement, avant que la guerre ne commence, l’Irak n’était pas considérée comme une base d’Al-Qaeda.

    Aujourd’hui, c’est bien le cas.

    En vue des prochaines élections présidentielles prévues dans dix mois aux Etats-Unis,

    Bush veut diminuer le plus rapidement possible leur engagement en Irak. Il ne peut néanmoins pas se risquer à laisser derrière lui une trop grande pagaille. Ceci aurait pour conséquence que toute la région, qui est la source de pétrole la plus importante du monde, devienne instable.

    C’est la raison fondamentale qui motive le changement de politique des Etats-Unis ainsi que leur tentative de transmettre le pouvoir de façon accélérée entre des "mains sûres". Le problème est à qui transmettre le pouvoir? Les différents groupes politiques, ethniques et religieux ne s’accordent guère. Même l’administration Bush est divisée. Le Pentagone parraine le Congrès National irakien de Chalabi; le Département d’Etat soutient les Démocrates Indépendants d’Irak; la CIA ne jure que par l’Accord National irakien mené par Alawi, un homme d’affaires.

    Les méthodes brutales appliquées en Irak, comme le bombardement de territoires habités en réponse aux attaques terroristes, n’ont fait que renforcer la résistance. La crise sociale, aggravée par les privatisations néolibérales, a provoqué le désespoir et la rage. L’occupation est à juste titre vue comme une mainmise sur l’Irak permettant aux multinationales américaines d’exploiter les richesses et la main d’oeuvre irakienne.

    57% de la population irakienne ne fait "pas du tout" confiance aux troupes américaines et britanniques. 37 % de la population ne fait pas confiance à l’ONU; qui est responsable de nombreuses années de sanctions économiques. Les dirigeants religieux jouissent d’une confiance plus élevée. C’est pour cela que les Etats-Unis essaient de les impliquer dans un régime fantoche.

    Des appels ont été lancés aux politiciens de Bush et les capitalistes ont changé de direction et ont laissé l’ONU déminer la situation en Irak. Ce qui revient à dire que l’occupation ne serait pas contrôlée par un seul pays (les Etats-Unis) mais par tous les impérialistes dirigeants du Conseil de Sécurité de l’ONU, dont le Japon et l’Allemagne.

    Les marxistes plaident pour un retrait de toutes les troupes et pour le droit au peuple irakien de décider de son propre avenir.

    Charley Richardson, co-fondeur des "Military Families Speak Out" aux Etats-Unis, disait que la capture de Saddam Hussein "mettra fin à la dernière excuse de l’administration Bush de maintenir l’occupation. Cela va pousser à outrance la question de la raison pour laquelle nous sommes en Irak."

    Dans le pays, beaucoup de personnes vont demander que la justice se prononce rapidement et de façon transparente à l’égard de Saddam Hussein. Il est fort probable que l’on organisera les choses très rapidement et ce afin d’éviter des révélations pénibles sur les relations passées entre les Etats-Unis et Saddam Hussein.

    Un règlement de compte de Saddam Hussein ne peut venir que sur base d’une justice qui est organisée par des représentants des travailleurs et des pauvres irakiens, sur tous les aspects de son régime. Cela doit être vu comme faisant partie de la lutte contre l’occupation et le contrôle impérialiste sur l’Irak. Il est d’une importance fondamentale de construire un mouvement ouvrier indépendant qui est soutenu par les pauvres urbains et ruraux.

    Internationalement on doit soutenir les activistes qui essaient de construire ces organisations ouvrières et ceux qui luttent pour les droits démocratiques pour tout le monde, ainsi que pour les femmes et tous les groupes ethniques et religieux.

    Selon le CIO on doit immédiatement mettre sur pied des organes démocratiques sur tous les niveaux pour transmettre la gestion de la société irakienne à la population, avec des représentants de travailleurs et de pauvres paysans démocratiquement élus. Des milices multi-ethniques et démocratiquement élues devraient défendre la sécurité de la population des travailleurs.

    Un plan de contrôle et de gestion ouvrière de l’économie devrait être mis au point afin d’abolir la corruption, les privatisations et de mettre la production aux services de toute la population. Tout cela dans un cadre de construction d’un Irak socialiste au sein d’une fédération socialiste du Moyen-Orient.

  • Disparitions

    Elie Gross (1947-2003)

    Elie nous a quitté fin novembre. Fils d’un père émigré juif polonais qui avait pour ami d’enfance Isaac Deutscher, et d’une mère juive séfarade, Elie est né à Casablanca. Il arrive en Belgique en 1956 et adhère, à dix ans, à la branche jeunes de l’Union des Progressistes juifs de Belgique (UPJB). Il sera un des piliers de l’UPJB pendant des dizaines d’années. Militant de la Ligue révolutionnaire des Travailleurs (LRT) dans les années 70 et 80, délégué syndical dans l’enseignement, fondateur (à la fin des années 70) du Comité du 1er Mai pour les Libertés démocratiques et ouvrières en Europe de l’Est, Elie aura été de tous les combats contre le racisme, le sionisme, l’impérialisme et la bureaucratie stalinienne. Il n’appartenait plus à un parti depuis plusieurs années, mais continuait de suivre avec attention toute tentative de créer une alternative gauche. C’est ainsi qu’il était abonné à notre mensuel depuis le n°1.

    Serge Cols (1932-2003)

    Serge a commencé à militer dès l’âge de 15 ans. Son vécu d’enfant juif caché, pendant la guerre, a fortement marqué sa personnalité et a fait de lui à la fois un militant antiraciste et anticapitaliste infatigable, mais aussi un anticonformiste qui n’hésitait pas à aller seul à contre-courant. C’est ainsi qu’il a été exclu du Parti communiste dans les années 50, puis du groupe Grippa (pro chinois) dans les années 60. Condamné et emprisonné pour avoir aidé des révolutionnaires portugais sous la dictature de Caetano, il est devenu dans les années 90 un des piliers du mouvement antimondialiste en Belgique. Leader naturel d’Attac Bruxelles, il a joué un rôle clé dans la mise sur pied de D14, la coordination qui a mis sur pied la manifestation contre le sommet de Laeken en décembre 2001.

    Nous saluons la mémoire de ce deux camarades qui viennent de disparaître et nous adressons nos salutations fraternelles à tous leurs amis.

    Guy Van Sinoy

  • L’ULB envoie la police contre les sans papiers

    Ce mercredi 17 décembre, une cinquantaine de policiers casqués et armés ont débarqué sur notre université vers 6h du matin. Venus arrêter la cinquantaine de demandeurs d’asile iraniens présents sur le campus depuis presque 3 mois, les forces de police ont vidé la salle Honoris Causa de ses occupants et défoncé les locaux de la délégation étudiante (BEA), où femmes et enfants dormaient. La police est intervenue sous les ordres du ministre de l’Intérieur, P. Dewael, avec l’autorisation des autorités de l’ULB, les sites universitaires étant des zones privées.

    EGA-ULB

    Bien que l’ultimatum officiel était fixé au vendredi 19/12, l’ULB a préféré la répression plutôt que de soutenir les demandeurs d’asile. C’est la première fois que l’ULB autorise une rafle musclée contre les sans-papiers (et ce juste avant la période de blocus, afin d’éviter une mobilisation large des étudiants). Et cela annonce l’attitude qu’est prête à prendre les autorités envers tout mouvement de contestation. Les universités sont des lieux de débats et de luttes ! Les étudiants doivent s’opposer à toute présence policière sur le campus !

    Une action de protestation a été organisée à 13h devant le rectorat. Plus de 300 étudiants se sont mobilisés pour dénoncer cette rafle. Nous n’avons trouvé qu’une porte clause et aucun des responsables n’a osé venir s’expliquer. Nous avons décidé de bloquer les portes du rectorat et de manifester sur l’avenue Franklin Roosevelt pour les obliger à venir discuter, tout en scandant « Buccella Démission », « 1ère, 2ème, 3ème génération, nous sommes tous des enfants d’immigrés »… Mais de nouveau la réponse a été l’appareil policier : 2 auto-pompes, 5 combis et un hélicoptère de la police fédérale formaient le comité d’acceuil des manifestants ! La police a bloqué notre manifestation sur le campus même, justifiant cela par le fait qu’ils avaient l’autorisation d’intervenir ce matin (à 6h) et donc qu’ils le pouvaient l’après-midi aussi. Après 3 heures, l’action a continué sur le campus par une occupation du Janson.

    Dès l’arrivée des Iraniens sur le campus, les autorités de l’ULB ont montré leur opposition à cette occupation. Elles ont refusé de soutenir les réfugiés sur le plan logistique, bien qu’une motion de soutien politique ait été votée au CA. Durant la grève de la faim, entamée par une trentaine des occupants, la politique de l’ULB s’est précisée : leur but était clairement que les Iraniens évacuent au plus vite les locaux ! Le sheriff Bucella fut nommé pour exécuter cette tâche.

    Peu d’aide fut accordée, mais il y a eu beaucoup de pression : refus de mettre à disposition les infrastructures nécessaires pour des conditions de vie décentes durant leur lutte (lits, sanitaires corrects, électricité, nourriture…) ; renvoi à plusieurs reprises de la Croix Rouge, pourtant nécessaire pour les soins des grévistes de la faim ; plusieurs lettres avec des ultimatums pour l’occupation ont été envoyées… Au bout de plusieurs semaines, les Iraniens se sont vus apporter des lits de camps, et rétablir l’électricité, qui leur avait été coupé, mais cela dans le seul but de calmer les pressions grandissantes, et de ne pas avoir à faire de concessions plus importantes.

    Pendant 3 mois, plus de 200 réfugiés iraniens qui ont reçu un ordre de quitter le territoire de l’Office des étrangers donc du gouvernement, ont occupé plusieurs universités (ULB, VUB, UCL). Ils revendiquent leur régularisation collective et l’octroi d’un permis de travail c-à-d le droit d’avoir une vie normale: travailler, étudier ou tout simplement se promener dans la rue sans craindre d’être arrêté et enfermé dans un centre de rétention. Le gouvernement n’est pas prêt à envisager une régularisation collective des Iraniens et donc toujours pas prêt à changer d’un pouce sa politique en matière de droit d’asile. Même si les dossiers sont à nouveau reçus, de nombreux Iraniens se retrouveraient dans quelques temps dans la même situation à savoir l’obligation de quitter la Belgique. La réponse du Haut Commissariat aux Réfugiés aux réintroductions des dossiers se solde déjà par 6 refus et un ordre de quitter le territoire. L’illusion d’une solution individuelle avancée par le gouvernement a comme seul but de diviser les Iraniens et de casser le mouvement.

    La politique d’expulsion va confiner un grand nombre d’Iraniens dans la clandestinité. Des petits boulots au noir sous-payés, aucune protection sociale est l’avenir que leur réserve notre gouvernement. Des pans entiers de l’économie capitaliste basculent dans l’illégalité, ce qui exerce une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail des salariés dans la sphère légale. Les sans papiers ne pourront obtenir une victoire que s’ils parviennent à gagner le soutien d’une frange plus large de la population, notamment au sein du mouvement ouvrier organisé. Les Iraniens ne peuvent compter que sur cette perspective de lutte, et non sur les politiciens traditionnels qui participent ou ont participé à cette politique d’asile. Car il est clair que les réfugiés servent de boucs émissaires pour la crise économique. Ce ne sont pourtant pas les réfugiés et les immigrés qui attaquent nos droits sociaux en matière d’enseignement (restaurants sociaux, kots bon marché,…), qui licencient (3000 pertes d’emplois à Ford Genk, plusieurs milliers annoncés à la Poste, Sncb, Cockerill,…), qui ferment les entreprises, qui privatisent les services publics, qui rallongent l’âge de la pension ou qui appliquent les plans d’économies.

    Une certaine solidarité estudiantine s’est créée avec la cause des sans – papiers. Un Comité de soutien s’est formé. Mais il ne s’est concentré que sur les besoins humanitaires urgents des grévistes au lieu de les exiger des autorités universitaires (qui possèdent, eux, les réels moyens d’un soutien logistique). La délégation étudiante, qui dans un premier temps a pris la tête du mouvement, a poussé dans ce sens, tout en négociant avec les autorités de l’ULB des accords boîteux. Elle a voulu régler la question des Iraniens de manière bureaucratique, main dans la main avec Bucella, sans s’appuyer sur le mouvement étudiant naissant, en refusant d’entrer en conflit avec les autorités de l’ULB. La bureaucratie étudiante, de peur de ne pas continuer à diriger ce mouvement et à être débordée, a toujours empêché le débat politique et l’élargissement du débat. Le fonctionnement même du comité de soutien était peu démocratique : des étudiants se sont vus refuser la parole, les lettres de Bucella n’ont pas été communiquée à l’ensemble de la comunauté universitaire…

    Depuis le début, E.G.A. avance la nécessité de créer un réel rapport de force étudiant afin d’imposer aux autorités de l’ULB le soutien catégorique nécessaire aux Iraniens pour mener à bien leur lutte et ainsi créer une plus forte pression au niveau du gouvernement. Nous pensons que le but d’un comité de soutien doit être de politiser les étudiants à la problématique des sans papiers. C’est en clarifiant le lien entre les politiques néolibérales de nos gouvernements et celles qui poussent des milliers d’hommes à fuir la misère et la guerre dans le monde néo-colonial que l’on peut espérer arriver à une victoire. Les pays du Tiers-Monde sont obligés d’ouvrir leurs marchés aux entreprises occidentales. Les multinationales, n’ayant comme intérêt que leurs profits, jouent un rôle important dans le maintien des régimes réactionnaires et de la politique de pillage des richesses et de surexploitation de la force de travail (inexistence de protection sociale, journées de 18 heures de travail et cela dès le plus jeune âge,…). Les grandes puissances n’hésitent pas à utiliser la force pour assurer leur domination économique et politique. Les interventions impérialistes des Etats-Unis en Irak et de la France en Côte d’Ivoire en sont des exemples. Nous refusons la distinction entre réfugiés politiques et économiques car c’est la politique des puissances capitalistes qui engendre la misère et les conflits sanguinaires qui poussent des milliers de personnes à fuir. Le fossé entre pauvres et riches n’a jamais été si profond. La science et la technique n’ont jamais été aussi développées qu’aujourd’hui. Normalement cela devrait permettre de couvrir tous les besoins élémentaires. Le capitalisme a fait faillite ; un monde socialiste où la production est démocratiquement planifiée en fonction des besoins, et non aux mains d’une poignée de patrons, est nécessaire.

    Construisons des organes politiques combattifs dans nos universités et nos écoles afin d’amener les jeunes à s’organiser et à discuter d’une alternative viable au système capitaliste, une alternative socialiste. Rejoins EGA !

    Nous ne pouvons compter que sur nos propres luttes !

    Pas d’accès aux campus universitaires à la police ! Démission immédiate du recteur DE MARET et de son shériff BUCELLA !

    Il faut s’en prendre aux multinationales, pas à leurs victimes. Des papiers pour tous!

    Fermeture de tous les centre fermés. Stop aux expulsions et à la répression !

    Tout ce qui nous divise nous affaiblit. Stop au racisme, au sexisme,…tous ensemble contre le système capitaliste !

    Pour un monde socialiste, où l’on produit en fonction des besoins des gens et non pas pour les profits d’une minorité !

  • Stop au sexisme

    De nos jours, on pourrait croire que la lutte pour les droits de la femme est acquise ( parité sur les listes électorales, sexualité féminine sois-disant assumée..). Loin s’en faut… Le capitalisme étant entré dans la phase de l’impérialisme, les maux qui l’accompagnent prennent d’autres formes. Le néo-sexisme, caractérisé entre autre par l’instrumentalisation du corps de la femme par la publicité fait rage tout autour de nous…

    Charlotte

    Le capitalisme fonctionne aujourd’hui sur base d’un marketing lui permettant d’écouler le surplus de production qui permettra à la bourgeoisie de continuer à engrenger son profit malgré la baisse des salaires qui frappe la population. Cette publicité qui s’insinue dans le moindre espace disponible est caractérisé par la diffusion d’une image féminine dégradante assimilant la femme à un objet dénué de toute capacité de réflexion et d’action. Cette situation est à l’origine de problèmes sous-jacents auxquels nombre de femmes doivent faire face dans leur quotidien.

    Ainsi, les spécialistes dénotent aujourd’hui une hausse inquiétante des troubles alimentaires (anorexie, boulimie…) consécutifs de la mise en avant systématique d’un corps féminin “idéal”. Maladies, qui faut-il le rapeller, sont trop souvent le début d’un processus menant à la mort. On le voit ici encore, le capitalisme tue. Par ailleurs, cette problématique est également à l’origine de troubles comportementaux chez les jeunes adolescentes dénoncés par le collectif “ni putes, ni soumises” (tournantes, viols collectifs dans les cités française).

    Le néosexisme est constitutif du système sociétal au sein duquel nous vivons actuellement. Seule une modification en profondeur de ce régime pourrait permettre une disparition totale des inégalités qui le caractérisent. C’est pourquoi, il nous faut tous lutter pour l’avènement de la société socialiste, seul gage du développement d’une autre condition humaine.

    Rejoins Ega pour nous aider !!!

  • NON aux licenciements!

    Le nouveau gouvernement Verhofstadt ne recule devant rien pour attaquer emplois et services publics. Après avoir promis la création de 200 000 emplois durant la période électorale, la Conférence Nationale pour l’emploi n’en offrira que 60 000. Pourtant, actuellement, ce sont plutôt des annonces de licenciements massifs qui font la une que celles d’embauches. Toutes ces mesures sont inscrites dans une même logique capitaliste de profit. C’est ainsi que des emplois disparaissent pour le simple profit des patrons ; que nos services publics sont vendus à des sociétés privées qui n’ont comme but que d’être le plus rentables, et ce évidemment au détriment de la qualité. Après Belgacom, la Sabena, … les multinationales, aidées de nos gouvernements, s’en prennent aux chemins de fer, à la poste et bien sûr à l’enseignement avec le processus de Bologne.

    Aïsha Paulis

    Ford Genk : Comment combattre les multinationales ???

    3 000 emplois vont être perdus à Ford Genk. En fait, l’avenir de la totalité du site est menacé. Il dépend uniquement d’une promesse faite par la direction de produire de nouveaux modèles. Mais que vaut une promesse de capitalistes ? Pour la Sabena : promesses, il y a eu ; résultat : faillite ! Les promesses des capitalistes n’ont de valeur que si elles sont accompagnées d’un mouvement social qui les contraindra à respecter leur parole.

    La fermeture totale ou partielle de l’usine de Ford à Genk provoquera, en tous les cas, un drame social dans la région. En plus des 10 000 employés de Ford proprement dit, il y aura de sérieuses pertes d’emplois chez les sous-traitants (nettoyage…). Face à ce nouveau drame annoncé, le corps politique et gouvernemental fait profil bas et accumule les déclarations d’impuissance. Ils conseillent aux employés de Ford de ne pas mettre en danger les 6 000 emplois restant par des actions trop musclées, et ce bien qu’ils sachent que sans lutte le site de Ford Genk sera fermé après 2006. Mais heureusement la réponse des travailleurs de Ford à ces « bons conseils » des hommes politiques a été le blocage de pièces pendant 3 semaines!

    Et grâce à cette lutte, et seulement grâce à elle, la multinationale a été contrainte de faire des concessions.

    SNCB : Pour des services publics de qualité !!!

    Nos services publics sont eux aussi mis à mal. Après s’être battu et avoir gagné un certain nombre de droits et de services, tels que l’enseignement public, un service de transport public, un système téléphonique public…la population se voit retirer petit à petit tous ses acquis. Les grandes entreprises, soutenues par les gouvernements n’ont qu’une seule hâte : pouvoir ouvrir d’autres marchés en privatisant tous ces services.

    La prochaine cible du gouvernement est la SNCB. Celle-ci va déjà subir une restructuration. Le nombre exact d’emplois qui vont disparaître n’est pas encore connu. Mais le chiffre de 5000 emplois est lancé. La SNCB n’est pas rentable et provoque un déficit dans les caisses de l’état, et donc est un poids pour la population ! Voilà le raccourcis par lequel notre gouvernement essaie de nous convaincre que la libéralisation de la SNCB ne peut être que positive ! Mais passer d’une gestion publique à une direction privée pose certains problèmes. En Angleterre, où 70% des chemins de fer sont privés, les problèmes ne font que s’accumuler : accidents dus à une mauvaise gestion ou aux problèmes d’entretien, augmentation du prix des billets, conditions de travail de plus en plus dures … Aujourd’hui, la population souhaite, et se bat pour que les chemins de fer soient à nouveau nationalisés, càd gérés par l’Etat dans un soucis de qualité.

    En Belgique, une privatisation de la SNCB aura aussi de lourdes conséquences.Et bien que le prix du billet risque d’augmenter sans cesse ( une augmentation de 3,6% est déjà prévue pour 2004), le service, lui, va diminuer de plus en plus. De plus, l’Union Européenne veut, avec la libéralisation du chemin de fer, aussi augmenter la durée des journées de travail et diminuer les temps de repos. Toutes ces mesures seront payées par la santé des travailleurs et sur le plan de la sécurité !

    Combattre pour nos services publics et un enseignement gratuit et de qualité !!!

    Selon le gouvernement Verhofstadt, le problème de l’emploi en Belgique est dû essentiellement à un coût salarial trop élevé. Pour lutter contre les licenciements massifs et les emplois précaires, il faut selon lui baisser les charges salariales. Pour lutter contre les déficits des services publics, il répond : privatisation !

    De plus en plus d’étudiants sont obligés de travailler pour pouvoir continuer leurs études. Souvent, ce sont des boulots sous-payés et très flexibles. Les étudiants étrangers sont des cibles plus faciles encore : en plus de minervals d’inscription à l’université extraordinaires (jusqu’à 4000euros), ils se retrouvent souvent à faire des boulots dégradants sans salaire correct.

    Cette situation déjà difficile dans laquelle se trouve l’enseignement ne va aller qu’en s’empirant avec le processus de Bologne et la privatisation de l’enseignement supérieur et universitaire. La sous-traitance et la privatisation des services des universités (service de sécurité, de nettoyage, restos, etc…) ainsi qu’une partie des cours (cours de langue dans des fondations privées etc…) n’amène qu’une dégradation du service et des conditions de travail des employés (qui sont souvent des étudiants jobistes !).

    En aucun cas, la privatisation de l’enseignement, et des services publics en général, n’amènera une solution au déficit budgétaire de l’Etat !

    Nous devons lutter tous ensemble pour garder des services publics de qualité au service de la population, pas des entreprises !

  • Le capitalisme engendre la guerre et la misère!

    Une réalité est que de par notre monde, ce sont des millions de jeunes et de travailleurs qui remettent en cause le système capitaliste. On assiste en effet à une remontée des luttes que ce soit en Europe ou en Afrique, en Amérique latine,…. Je vais faire le tour de plusieurs pays où la classe ouvrière s’est dernièrement mise en action.

    Karim Brikci

    Nigéria: En juin de cette année, l’économie nigériane était paralysée par une grève générale (il y a eu une dizaine de morts dans les manifestations). Et ce en réaction à la proposition d’augmenter les prix du carburant de 54%. Le gouvernement a donc dû réduire cette hausse des prix pour faire retomber la colère de la population afin de pouvoir exécuter plus tard les mesures prévues. Mais fin septembre, une nouvelle tentative d’augmenter les prix s’est heurtée à la même réaction de colère de la population. La principale confédération syndicale (NLC) annonçait une grève générale à partir du 10 octobre. Quelques heures avant le début de la grêve, le gouvernement retira son projet de hausse des prix. Ces victoires temporaires montrent très bien quelle force a la classe ouvrière organisée qui se met en action.

    Algérie: multiplication des luttes : Depuis plusieurs semaines, les grêves se multiplient dans différents secteurs. Le ras-le-bol général de la population (majoritairement jeune) fasse au chômage massif, à la misère, à la corruption,….se fait de plus en plus ressentir. L’Algérie étant un pays riche en or noir ainsi qu’en richesses industrielles, de plus en plus de personnes s’interrogent donc sur le taux élevé de sans emploi, alors que les travailleurs et les jeunes ne demandent qu’à sortir de la crise. Désormais, la population s’exprime dans la violence, les émeutes deviennent presque le seul moyen de se faire entendre. On a assisté à une vague de grêves des cheminots, des enseignants,… La politique de privatisations au seul profit des capitalistes s’accompagne d’un délaissement complet de la population.(ex: les sinistrés du tremblement de terre de Boumerdès sont toujours sous des tentes alors que l’hiver approche).

    Pologne: Depuis quelques mois, la Pologne est secouée par une vague de grêves et de manifestations. La plus spectaculaire a été la lutte des mineurs de Silésie contre le projet du gouvernement social-démocrate de fermer quatre mines et de supprimer 14000 emplois. Depuis le début des années 90, les emplois dans les mines sont passés de 450000 à 142000. Soutenus par la population de la région (le chômage atteint 36% en Silésie), des milliers de mineurs ont manifesté à Varsovie. Ils ont investi le siège du parti social-démocrate et le ministère de l’économie. Les capitalistes européens veulent l’ouverture du marché polonais, mais cela se fait au détriment des travailleurs du pays. Dans le contexte récessif européen, ce sont des dizaines d’entreprises qui sont en faillite et des milliers de travailleurs qui n’ont pas reçu de salaire depuis plusieurs mois.

    Je pourrais ainsi continuer en remplissant le reste de notre journal mais le manque de place me fait arrêter là. Tout ça pour montrer que la propagande de la bourgeoisie qui dit que la lutte de classe est dépassée est tout à fait mensongère. Le monde n’a jamais été aussi avancé, en terme de production de richesses, d’avancées technologiques et techniques, d’innovations scientifiques, et pourtant un gouffre de plus en plus grand sépare les deux parties de la population mondiale (la classe dirigeante et la classe exploitée). Tout le monde se souvient encore de l’Argentine, des 68 morts de Kabylie, de la grêve générale en Inde,… Tout cela doit aussi nous faire comprendre qu’il y a un manque flagrant d’outils de lutte indépendants de la bourgeoisie pour les jeunes et les travailleurs. Un nouveau parti des travailleurs de masse serait déjà un grand pas dans cette direction. Pour nous, la société capitaliste doit être radicalement détruite et remplacée par une société où l’on produit en fonction des besoins de la population, donc une société socialiste. C’est pourquoi les révolutionnaires travailleront dans un tel parti pour en finir avec les illusions réformistes et convaincre de la nécessité du socialisme. Le CIO dont le MAS est la section belge oeuvre dans ce sens.

  • Ca chauffe en Bolivie!

    Octobre dernier, un soulèvement populaire contre le gouvernement éclate en Bolivie. Les tensions, nombreuses et déjà présentes depuis longtemps tournent en insurrection lorsque le peuple apprend le projet du gouvernenment d’exporter du gaz.

    Rachel

    Depuis 2001, la Bolivie est gouvernée par Gonzalo Sanchez de Lozada, qui mène une politique capitaliste en lien étroit avec les Etats-Unis. Le pays étant constitué essentiellement de mineurs et de paysans, les victimes de cette politique sont nombreuses et les conditions de vies sont précaires pour une majorité de Boliviens. Mais ceci n’a en rien inquiété leur président qui avait bien d’autres soucis. Pour la petite histoire, Gonzalo a séjourné de nombreuses années au Etats-Unis et en a toujours conservé un accent anglo-saxon, d’où son surnom de « gringo ». C’est au sein de cette collaboration Gonzalo-américaine que le projet d’exportation du gaz a vu le jour. Il s’agit en fait d’exporter du gaz via un port chilien au Mexique pour y produire de l‘électricité pour la Californie.

    Les mouvements de grève contre ce projet ont commencé en Septembre, à El Alto, ville annexe de la capitale où se concentrent les populations les plus pauvres et les plus démunies. Le 7 Octobre, la situation s’aggrave. El Alto est totalement bloquée, et les affrontements entre le peuple et les forces de l’ordre commencent. Le gouvernement tente d’imposer l’ordre par la force : des chars et des mitrailleuses face à des gens avec des frondes et des bouts de bois. Cette répression violente fait une centaine de morts. Celui-ci exige alors non seulement l’annulation du projet d’exportation du gaz mais aussi la démission du président.

    « Mourir plutôt que vivre comme esclave », cette phrase de l’hymne national devient le mot d’ordre. Au fil des jours, alors que les affrontements s’intensifient toujours plus, le mouvement s’étend aux autres villes et à tous les secteurs d’activités. Au sein même du gouvernement les contestations naissent, avec notamment la démission du vice-président qui condamne les violentes répressions. Seul au pouvoir, le « gringo » persiste et cela ne fait que confirmer le soutien qu’il a des Etats-Unis.C’est avec la naissance de mouvements solidaires avec le peuple dans l’armée et avec l’organisation de grèves de la faim un peu partout, que la situation tourne. Le 17 octobre, soit après 10 jours de conflit, Gonzalo cède, dépose sa démission et s’exile vers Miami. Il est évident que cet homme est une marionette. Et, de plus, peut-être que si les Etats-Unis n’étaient pas enlisés en Irak, ils seraient intervenus en Bolivie pour y maintenir leur influence. Pour l’instant, c’est Carlos Mesa, le vice-président qui assure l’intérim avant l’organisation de prochaines éléctions.

    Le plus difficile reste à faire : créer une politique plus juste, pour que chacun puisse accéder au minimum vital. Le gaz ne fut que le catalyseur des frustrations d’un peuple victime de la misère et de la corruption. La population est lassée d’une situation dont elle ne voit pas le bout, où les gens doivent se débattre pour survivre. La grande revendication, au-delà du gaz, au-delà de la démission du président, c’est que soit pris en compte la soufrance et la misère, que soit écouté l’immense majorité qui constitue le pays. Qu’ils soient reconnus pour ce qu’ils vivent, pensent et espèrent du futur.

    Cela est évidemment impossible au sein du capitalisme qui ne prend absolument pas en compte les besoins du peuple, mais qui fonctionne pour le profit d’un petit nombre, en utilisant le reste de la population. Un nouveau parti des travailleurs est nécessaire et serait déjà un pas en avant. Un parti dans lequel les marxistes révolutionnaires pourront défendre leurs idées afin de faire un contre-poids aux idées réformistes. Car il est clair pour nous que pour les travailleurs boliviens et ceux du monde entier, il est nécessaire de rompre avec le capitalisme pour mettre en place un système qui produit selon les besoins de toute la population.

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